Relaxe de l'auteure d'un polar au Marché Saint-Pierre: "excellente nouvelle"
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Relaxe de l'auteure d'un polar au Marché Saint-Pierre: "excellente nouvelle"
AFP - Ian Brossat, président du groupe PCF/PG du Conseil de Paris a qualifié vendredi d'"excellente nouvelle" la relaxe de Lalie Walker, auteure d'un roman policier se déroulant au Marché Saint-Pierre (XVIIIe) qui était poursuivie en diffamation par les dirigeants du magasin.Les deux dirigeants du Marché Saint-Pierre accusaient Lalie Walker, qui a noué l'intrigue de son livre "Au malheur des dames" (éd. Parigramme) dans le célèbre marché aux tissus, d'avoir "porté atteinte à la renommée du magasin" et cherché à leur nuire, en complicité avec deux de leurs anciens employés.Ils réclamaient 2 millions d'euros de dommages et intérêts."Les prétentions incroyables des dirigeants du marché Saint-Pierre sont justement dénoncées: c?est une excellente nouvelle pour les artistes et la culture", s'est félicité Ian Brossat dans un communiqué."Empêcher un artiste de s?inspirer du monde qui nous entoure est un crime contre la culture. A mon initiative, en mars 2010, le Conseil de Paris avait apporté son soutien à l'auteur et à l'éditeur. L'enjeu était de taille puisqu?il s?agissait de la liberté d?écrire et de créer" a rappelé l'élu PCF du XVIIIe évoquant "le risque d'une privatisation de l?imaginaire tout à fait inacceptable".
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Relaxe de l'auteure d'un polar au Marché Saint-Pierre: "excellente nouvelle"
Ian Brossat, président du groupe PCF/PG du Conseil de Paris :
A mon initiative, en mars 2010, le Conseil de Paris avait apporté son soutien à l'auteur et à l'éditeur. L'enjeu était de taille puisqu?il s?agissait de la liberté d?écrire et de créer" a rappelé l'élu PCF du XVIIIe évoquant "le risque d'une privatisation de l?imaginaire tout à fait inacceptable"..
Et rien sur la liberté de licencier ces 2 employés du Marché Saint Pierre ?
Cette affaire est (longuement) résumée ci-dessous par un militant de l'Organisation Communiste Libertaire :
FACE AUX LICENCIEMENTS LUTTE EXEMPLAIRE AU MARCHE ST PIERRE A PARIS
vendredi 6 mars 2009, par Courant Alternatif
Rien à faire : c’est ce que trop de licenciés se sont dit et se disent encore, lorsque, après des années, voire des décennies de bons et loyaux services, on leur fait soudain savoir qu’ils sont devenus trop vieux, trop chers, trop… trop…. Exclus du jour au lendemain de l’entreprise qui a façonné leur vie, ils se retrouvent tout d’un coup sans salaire et inutiles au monde. Vivant cela comme un drame personnel, ils s’enfoncent dans l’auto dévalorisation et la dépression.
UNE LUTTE EXEMPLAIRE FACE AUX LICENCIEMENTS LE MARCHE ST PIERRE A PARIS.(1)
Les licenciements au compte-gouttes – sans plan social, sans risque de conflit collectif – qui condamnent le licencié à l’impuissance et au désespoir, c’est une méthode à la mode dans les PME. Et c’est notamment celle choisie pour faire gonfler les profits par la nouvelle direction de Dreyfus Déballage de Marché Saint-Pierre ( le fameux magasin de tissus du quartier de Montpartre) mise en place en 2004 : un tiers des salariés – les plus anciens, donc les mieux payés – ont été poussés vers la porte ou virés un par un, sans résistance, et sans que les syndicalistes de la maison, épargnés, lèvent le petit doigt. Mais un jour le gérant licencieur est tombé sur un os : Hélène et Philippe Magdelonnette, employés tous deux dans la maison depuis 28 et 34 ans, plutôt que de « plonger » en apprenant leur licenciement à 50 ans passés, décident de résister. En faisant appel aux prud’hommes, bien sûr, : par deux fois, leurs licenciements ont été reconnus « sans cause réelle et sérieuse » et la direction du magasin a été condamnée à payer des indemnités quadruplées en appel. Mais surtout : depuis mai 2006, tous les jours, ils viennent devant le magasin protester silencieusement au moyen d’une banderole .
Mais pour faire quoi, puisqu’ils sont licenciés ?
Pour dire NON. Pour demander leur réintégration. Pour dénoncer publiquement le sale boulot fait par la direction. Pour résister, tout simplement. Pour ne pas se dire que, face à la violence patronale, il n’y a rien à faire.
Et les faits leur donnent raison. Leur présence a stoppé radicalement le flux des licenciements dans le magasin. Mais surtout, tout au long de ces presque 3 ans d’action prolongée, ils ont obtenu des milliers de marques de soutien (11.000 signatures sur leur pétition à ce jour !) et sont devenus un point de résistance : ils ont discuté avec des centaines de personnes, parfois étonnées, souvent solidaires, toujours admiratives ; ils ont amené des dizaines de gens à repenser de façon critique leur absence de réaction face à leur propre licenciement, vécu dans la solitude et la honte. Leur lutte est pacifique, mais elle est efficace : tous les jours, leur présence fait reculer un peu plus la résignation.
Une lutte de longue haleine qui mérite notre soutien
Le magasin de tissus Déballage du Marché Saint-Pierre, créé en 1912 et célèbre pour son style « à l’ancienne », est la propriété d’une vieille famille bourgeoise richissime, qui possède en outre de multiples immeubles à Montmartre, des hôtels et de vastes propriétés dans toute la France. Ces capitalistes de bonne tradition paternaliste ont pourtant su se mettre au goût du jour en matière de méthodes capitalistes de management. En 2004, alors que l’entreprise reste prospère, ils mettent en place un nouveau PDG, issu du milieu du Sentier, lequel, dès son arrivée, entreprend de licencier, par des moyens et sous des prétextes divers, le tiers des salariés du magasin. Rien que de très banal ? Peut-être. Mais ce qui l’est moins, c’est que deux des salariés licenciés ont refusé de se résoudre à accepter l’inacceptable. Depuis mai 2006, Hélène et Philippe Magdelonnette virés , à un âge où l’on est trop vieux pour retrouver un travail et trop jeune pour avoir droit à la retraite viennent exiger leur réintégration .
Ils ne lâchent pas prise. La ténacité est leur seule arme. Une arme inhabituelle pour les patrons, dont les basses œuvres ne suscitent en général que défaitisme et sentiment d’impuissance.
Hélène et Philippe, en demandant leur réintégration, ne se sont pas, comme c’est le cas trop souvent, résignés à subir la violence patronale, autorisée de fait par la loi. La législation en vigueur(sauf de très rares exceptions), en effet, ne prévoit pas que les prud’hommes ordonnent la réintégration dans le cas de licenciements reconnus abusifs ; or, Hélène et Philippe n’ont cessé de la demander, allant jusqu’au recours en Cassation. Mais ils ont su aussi exploiter l’espace que la reconnaissance constitutionnelle de la liberté d’expression et de la liberté syndicale laisse à l’action sur le terrain. A force de ténacité, en utilisant de petits moyens, légaux et non violents, ils ont montré que, même avec de toutes petites forces, il est possible de se battre et de modifier sur le terrain les rapports de forces entre patrons et salariés ; que, sans attendre que les gouvernants se décident à interdire les licenciements par la loi (et sans lutte sur ce terrain on pourra attendre la saint « glin-glin »), on peut faire comprendre aux patrons que licencier peut leur coûter cher (en termes d’argent, d’image, de réputation…). Autrement dit, ils ont montré que les licenciements ne sont pas une fatalité, même dans un contexte très défavorable comme celui d’aujourd’hui.
La liberté du commerce contre la liberté d’expression
Pour la direction du Marché Saint-Pierre, ils sont devenus un abcès de fixation. « Il faut que ça cesse ! », hurlait l’avocate lors du troisième référé engagé par la direction pour leur interdire de rester sur le trottoir, au nom d’un prétendu trouble à l’ordre public.. Par deux fois, la justice lui a donné tort, mais le troisième verdict (du 19 décembre 2008) prend fait et cause pour les patrons du magasin, considérant que les époux Magdelonnette ne pouvaient, au nom de la liberté d’expression « qu’ils sont en droit de revendiquer », « entraver le libre exercice du commerce de leur employeur et même porter atteinte à son image ».
Ce jugement bâillonne de fait toute expression publique, reprenant mot pour mot la requête patronale, à savoir « interdire aux époux Magdelonnette de :
•imprimer ou faire imprimer des banderoles,
•déployer ou faire déployer des banderoles devant et aux alentours du magasin,
•imprimer ou faire imprimer des tracts,
•distribuer ou faire distribuer des tracts de quelque nature que ce soit,
•éditer ou faire éditer, diffuser ou faire diffuser des affiches la mettant en cause,
•coller et faire placarder des affiches la mettant en cause,
•faire signer des pétitions à toute personne notamment dans la rue,
•s’adresser au public aux alentours et à l’entrée du magasin pour l’inciter à se rendre chez un concurrent ».
Après un jugement de ce type, que reste-t-il en France de la liberté d’expression ? Si ce type de jugement devait se généraliser, les patrons de tout poil pourraient impunément licencier sans même craindre de voir circuler un tract, une pétition ou une banderole se planter devant leur porte.
Hélène et Philippe ne peuvent qu’obtempérer face à la décision du tribunal (assortie d’une astreinte de 100 euros par jour à chaque infraction), même s’ils réfléchissent à la possibilité d’un recours devant la Cassation ou la Cour européenne des Droits de l’Homme (minimum 4 ans au total pour les deux recours....et quelques milliers d’€ de frais à engager). Tous ceux qui ont à cœur la défense de liberté d’expression comprennent qu’on ne peut pas simplement se soumettre à cette interdiction sans tenter d’y résister. Il faut que le combat d’Hélène et Philippe devenu une référence du combat de tous les travailleurs qui résistent face aux patrons continue :
•Pour qu’ils gagnent enfin leur réintégration et dans un second temps celle des autres salariés
•Pour qu’il soit clair dans les têtes des salariés du magasin, des clients, des habitants du quartier, etc., que oui, on peut résister aux licenciements.
•Pour qu’on finisse tous par comprendre que les patrons ne sont forts que parce que l’on se soumet avant même d’avoir résisté.
C’est cette dimension de leur combat qui avait poussés un collectif d’individus venant d’horizons divers à leur apporter un soutien fidèle .C’est la portée générale de l’interdiction de s’exprimer qui leur est faite qui le motive aujourd’hui à chercher les moyens d’élargir le soutien. (A l’automne 2007, un petit collectif (2) s’est créé pour les soutenir en popularisant leur lutte : il a organisé deux rassemblements et une manifestation dans le quartier, et deux fois par semaine, il distribue des tracts aux clients, les invitant à manifester eux-mêmes leur désapprobation . Il s’efforce aussi d’organiser un soutien financier).(3)
Le combat des Magdelonnette pour leur réintégration se mue également en combat pour la liberté d’expression.
Le combat d’Hélène et Philippe qui portait jusque-là sur l’arbitraire patronal prend désormais un sens plus large pour la défense concrète de la liberté d’expression, dont dépend encore chez nous l’existence des luttes.
A l’heure où est écrit cet article, un collectif de soutien s’élargit avec l’apport d’un certains nombres d’organisations politiques, associatives principalement du 18èmè arrondissement de Paris .
Nous sommes en effet, de plus en plus nombreux, dans un contexte de remise en cause des libertés, à considérer qu’il est indispensable aujourd’hui de réagir à ce genre de jugements sans relâcher la pression sur les responsables du magasin, ainsi que sur la nécessité d’effectuer un recours en cassation, afin que l’arrêt du tribunal ne devienne pas une jurisprudence.
Dans un premier temps, le collectif va informer le plus rapidement possible les clients et les salariés du Marché Saint-Pierre en distribuant des tracts signés par un maximum d’organisations politiques et syndicales ou d’associations, afin que la riposte soit la plus large possible. (4) Cette action a pour but d’ expliquer aux clients pourquoi Hélène et Philippe ne sont plus devant le Marché Saint-Pierre et pourquoi des militants d’organisations du quartier ont pris leur place. Une contribution des organisations qui considèrent le recours en cassation comme important est envisagée, ainsi que la poursuite des collectes devant le magasin, qui ont permis au collectif d’imprimer des tracts, des affiches et des cartes postales et de payer quelques frais liés à l’activité commune.
Christian OCL Paris et membre du collectif
(1) Situé 2, rue Charles-Nodier à Paris 18e.
(2) Le collectif de solidarité avec Hélène et Philippe (collectidesolidarite(at)hotmail.fr)
Ce collectif est composé d’individus qui pour une partie d’entre eux ont déjà participer à d’autres initiatives de soutien à des salariés en lutte comme à Mcdo , Quick, Pizza Hut ,Frog,Arcade,Astor, ect…
Sur l’expérience des comités, on pourra se reporter aux 3 n° de la revue « la question sociale » adresse du site http://www.laquestionsociale.org/
(3) Vous pouvez vous aussi apporter une contribution à votre mesure à la lutte d’Hélène et Philippe en alimentant la caisse de soutien (chèques à l’ordre de ADC, mention « Soutien à Hélène et Philippe », à adresser à :
ADC, Maison des associations, 35-37 avenue de la Résistance, 93100 Montreuil. Egalement en écrivant aux propriétaires et actionnaires majoritaires du magasin,
Mmes Florette Sély et Margarette Mony, aux adresses suivantes :
• Dreyfus Immobilier Moulin Rouge, 86 bd de Clichy, 75018 Paris
• Paris Vacation, 86 bd de Clichy, 75018 Paris,
e-mail : pva@wfi.fr
• Dreyfus Déballage du marché ST Pierre, 26 place Vendôme, 75001 Paris
(4 ) premier signataires,début février…Alternative Libertaire, LCR 18e, NPA 18e, OCL, PCF, Stop Précarité, Les Verts du 18e.
Dernière édition par alexi le Dim 21 Nov - 11:46, édité 1 fois
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Relaxe de l'auteure d'un polar au Marché Saint-Pierre: "excellente nouvelle"
Interdiction de faire signer des pétitions et de s'adresser au public aux alentours... Purée, ça va loin...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
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