Lettonie
Lettonie
Le premier ministre letton a remporté les élections en promettant plus d’austérité
pour Le Monde.fr | 03.10.10 | 14h34 • Mis à jour le 03.10.10 | 17h30REUTERS/INTS KALNINSValdis Dombrovskis, le premier ministre letton sortant, a remporté samedi 2 octobre une éclatante victoire à double titre. Non seulement son bloc de l'Unité, coalition de plusieurs partis de droite, remporte la majorité des sièges au Parlement alors qu'il a promis une politique d'austérité douloureuse dans la continuité de celle menée depuis son arrivée au pouvoir en mars 2009. Mais il a aussi réussi à écarter la menace de l'opposition qui voulait renégocier l'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne, ce qui aurait pu plomber la confiance internationale envers la Lettonie.
Le jeune premier ministre, économiste effacé et ancien député européen, appelé à la rescousse alors que son pays de 2,2 millions d'habitants sombrait dans la pire récession qu'ait connu un pays de l'UE au cours de la dernière crise financière, a consciencieusement et impitoyablement appliqué une cure d'amaigrissement record afin de respecter les conditions posées par les bailleurs de fonds internationaux. Les salaires publics ont été réduits en moyenne de 30 %, plusieurs acquis sociaux ont été amputés, et même si l'économie lettone semble maintenant se redresser plus vite que prévu, les perspectives sociales demeurent amères à moitié terme.Valdis Dombrovskis a ainsi déclaré pendant la campagne électorale que de nouvelles hausses d'impôts seraient vraisemblablement nécessaires.
COALITION RECONDUITE
Fort de sa victoire – son bloc de l'Unité, union de trois partis, a remporté plus de 30 % des suffrages –, le premier ministre a annoncé qu'il allait élaborer la formation du gouvernement selon le modèle sortant. M. Dombrovskis ouvre donc à nouveau la porte aux deux autres partis de la coalition sortante : à Tout pour la Lettonie/Pour la mère patrie et la liberté (7,5 % des voix) et surtout à l'Union des verts et des paysans (près de 20 % des voix).
Ce dernier parti est problématique puisque sa tête de liste pour ces élections était le fameux Aivars Lembergs, maire affairiste de Ventspils, accusé de corruption aggravée pour avoir acheté de nombreux députés et considéré comme l'un des trois principaux oligarques du pays.
CONSÉQUENCES SOCIALES DES PRÊTS
L'élection législative à un tour de samedi montre toutefois une forte poussée du principal parti d'opposition, le Centre de l'harmonie (plus de 25 % des voix), parti de tendance social-démocrate largement soutenu par la population russophone (un quart de la population), souvent plus mal lotie que les Lettons de souche. Le premier ministre n'a pas exclu de collaborer aussi avec eux. Le Centre de l'harmonie, comme les petits partis soutenus par les oligarques, voulait renégocier les conditions du prêt de 7,5 milliards d'euros accordé par le FMI et la Commission européenne pour en atténuer les conséquences sociales.
L'opposition avait notamment fait campagne en accusant la Suède, également engagée dans le plan d'aide du FMI, d'avoir jeté la Lettonie dans la crise à cause du rôle néfaste joué par plusieurs de ses banques qui dominent le marché bancaire letton.
sylvestre- Messages : 4489
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