Marche de la Dignité, 31 Oct.
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Marche de la Dignité, 31 Oct.
Marche de la Dignité : l’appel avec le soutien d’Angela Davis
En octobre 2005, étaient fauchées en Seine-Saint-Denis, les jeunes vies de deux clichois, une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l’État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l’a fait dans les dizaines de crimes policiers depuis des décennies.
Ce même mois d’octobre 2005, comme réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elles ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte, figurait, forte, l’exigence de respect. La dénonciation du mépris par lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.
Vingt ans plus tôt, ce sont déjà d’autres violences policières qui poussèrent des jeunes issus de l’immigration post-coloniale à mener à travers la France la Marche de 1983, la fameuse marche pour l’égalité. Égalité sociale, bien sûr mais aussi égalité de considération. Les jeunes disaient « Nous ne sommes pas du gibier à flics, nous sommes des êtres humains ! » L’État se devait de la briser. Il mit alors tout en œuvre pour saboter cette auto-organisation en médiatisant à outrance certaines officines pseudo-antiracistes. Celles-ci s’employèrent de tous leurs moyens financiers à étouffer la Marche pour l’égalité sous les milliers de décibels de concerts gratuits et leur antiracisme de pacotille.
Aujourd’hui, comme il y a 30 ans, comme il y a 10 ans, loin d’avoir renoncé à ses comportements passés, l’État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers. Dans ce paysage dévasté, le crime policier n’est jamais fortuit. Il est l’aboutissement de toute la logique d’un État qui n’a pour nous que désintérêt et mépris.
Le crime policier est l’expression achevée du racisme d’État. C’est celui-ci qui conditionne des fonctionnaires puissamment armés à passer à l’acte, c’est lui qui les dispense de réfléchir au moment tragique, qui leur donne le temps de se saisir de leur arme, d’ajuster et de tirer à mort ou d’écraser la poitrine et la gorge de leur proie sous la clef d’étranglement. Le message implicite que délivre le crime policier est simple. « Non seulement vous n’êtes pas des êtres humains comme les autres, mais avec vous nous pouvons aller jusqu’à la mise à mort et les meurtriers sont assurés de l’impunité ». À ce jour, rarissimes sont les procès ayant abouti favorablement. Le crime policier n’est jamais un homicide involontaire, il n’est jamais gratuit, il est là pour répandre la consternation, la désolation dans les cœurs et les esprits des familles endeuillées, pour nous faire renoncer à être traités comme des êtres humains. Il n’épargnera personne, il est là pour nous terroriser.
C’est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l’humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s’impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d’enrayer notre écrasement collectif annoncé.
C’est à cette grande Marche de la Dignité que nous vous convions le 31 octobre prochain.
Amal Bentounsi, le 8 mai 2015, à Saint-Denis
Au nom du MAFED, collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité composé de :
Sihame ASSBAGUE – Rania AYOUB – Rachida AZIZ – Paola BACCHETTA – BAMS – Anissa BENAISSA – Leila BENDERRA – Hind BEN FARES – Feiza BEN MOHAMED – Amal BENTOUNSI Nargesse BIBIMOUNE – Karima BOUACHE – Houria BOUTELDJA – Sarah CARMONA – CASEY – Samia CHALA – Imen CHATTEUR – Ismahane CHOUDER – Gerty DAMBURY – Inès DE LUNA – Rokhaya DIALLO – Éva DOUMBIA – Soraya EL KAHLAOUI – Fanny ESSIYE – Mireille FANON MENDÈS-France – Tauana Olivia GOMES-SILVA – Zeineb GUEDIONNI – Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS – Hanane KARIMI – Mebarka KASSAM – Fatima KHEMILAT – Stella MAGLIANI-BELKACEM – Rania MAJDOUB – Fatou MEITE – Zakia MEZIANI – Karima MONDON – Samia MOUCHARIK – Ketty NESTOR – Laetitia NONONE – Monia OUADI – Ndella PAYE – Farida RÉMILA – Maboula SOUMAHORO – Hanifa TAGUELMINT – Nadia TENGOUT – Vanessa THOMPSON – Haifa TLILI – Joby VALENTE – Françoise VERGES – Louisa YOUSFI – Smina ZEKRINI – Ismahane ZERIBI
En collaboration avec les personnalités et organisations de l’immigration et des quartiers populaires et/ou subissant le racisme :
Association des marcheurs de 1983 – Association des travailleurs maghrébins de France – Association marocaine des Droits humains, section Paris/IDF – Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes – BDS France Paris – Brigade Anti-Négrophobie – Cases Rebelles – Collectif Afro-Fem – Collectif Ali Ziri – Collectif Citoyens – Collectif contre Exhibit B – Collectif des Féministes pour l’Égalité – Collectif des filles et fils d’Africains déportés – Collectif des Musulmans de France – Collectif James Baldwin – Collectif Stop le contrôle au faciès – Convergence Citoyenne Ivryienne – Droit à la différence – Éducation en héritage – Espoir et Fraternité Tsigane de Franche-Comté – Falsafa – Fédération des Musulmans du Sud – Femmes en lutte 93 – Ferguson in Paris – Fondation Frantz Fanon – Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires – La Voix des Rroms – Les Indivisibles – Les Peaux Cibles – Mamans Toutes Égales – Mémoires en marche – Mwasi collectif – Parti des Indigènes de la République – Respaix Conscience Musulmane – Rez’O – Romano Godjako Truj – Urgence Notre Police Assassine – Zonzon 93
Sabreen Al Rassace (réalisatrice, militante) – Djamel Atallah (ancien marcheur) – Baro Syntax (artiste) – Saïd Bouamama (sociologue) – Nadir Bouhmouch (cinéaste et photographe) – Emir Cherdouh (journaliste) – Raphael Confiant (écrivain) – Kamel Djellal (président du Collectif Citoyens) – Samia Errazouki (co-éditrice de Jadaliyya) – Esperanza Fernandez (artiste) – Hamé (artiste, La Rumeur) – Malika Hamidi (sociologue, directrice du European Muslim Network) – Amadou Ka (président des Indivisibles) – Almamy Kanouté (militant associatif et politique) – Jessica Koumé (dont l’époux, Amadou Koumé, a été tué par la police en mars 2015) – Esse Lawson (comédienne) – Nakk (artiste) – Princess Érika (artiste) – Zahia Rahmani (écrivain) – Ali Rahni (militant associatif) – Claude Ribbe (écrivain, réalisateur) – Rocé (artiste) – Joss Rovélas (militant associatif) – Saadane Sadgui (fondateur des JALB (Jeunes Arabes de Lyon et sa Banlieue) – Omar Slaouti (militant associatif) – Scred Connexion (groupe de rap) – Skalpel (artiste) – Z.E.P (artiste)
Avec les soutiens nationaux :
Centre d’Études et d’Initiatives de Solidarité Internationale (CEDETIM) – Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI) – Femmes en Luth – Les désobéissants – Liste des sans-voix – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Réseau pour une gauche décoloniale – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Jean Asselmeyer (Réalisateur, Directeur du Panorama du Cinéma Algérien Nîmes) – Nadia Ben Moussa (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Mohamed Ben Yakhlef (élu Ensemble/FDG à Villeneuve Saint Georges) – Olivier Besancenot (porte-parole du NPA) – Henri Braun (avocat) – Insaf Chebaane (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Omar Cheriguene (élu FDG à Villeneuve Saint Georges) – Christian Darceaux (militant altermondialiste décolonial) – Virginie Despentes (écrivaine et réalisatrice) – Cédric Durand (économiste) – Éric Fassin (sociologue) – Géraldine Franck (militante égalitariste) – François Gèze (Directeur de collection à La Découverte) – Imen Guedda (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Éric Hazan (éditeur) – Imhotep (artiste, IAM) – Raphaël Liogier (Professeur des universités, IEP d’Aix-en-Provence, Collège international de philosophie – Frédéric Lordon (philosophe, directeur de recherche au CNRS) – China Miéville (écrivain) – Bernard Noël (écrivain) – Océane Rose Marie (comédienne, auteure) – Kristin Ross (essayiste, professeur de littérature comparée à la NY University) – Olivier Neveux (professeur d’études théâtrales) – Odile Schwertz-Favrat (militante associative) – Antoine Volodine (écrivain)
Et internationaux :
Association Genre et Migration (Belgique) – Bruxelles Panthères (Belgique) – Azira’s way (Belgique) – Fight Racism Fight Imperialism (Royaume-Uni) – Center for Constitutional Rights (USA) – Ontario Coalition Against Poverty (Canada) – Salvage (Royaume-Uni) – Planners Network (Canada) – Institute for Critical Social Analysis at Rosa Luxemburg Stiftung (Allemagne) – Jacobin (magazine) (USA) – Abolitionist Law Center (USA) – Community Justice Project (USA) – Democratic Socialism (membre de United Left coalition -Slovénie) – Muslim Identities and Cultures, University of California (USA) – Trayvon Martin Organizing Committee (USA) – Action Against Black Genocide (USA) – Red Thread (Guyana) – Planners Network International (Canada) – No One Is Illegal Toronto (Canada) – Toronto New Socialists (Canada) – Socialist project Toronto (Canada) – Aoki Center for the Critical Study of Race and Nation (UC Davis School of Law – USA) – US Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (USA) – Faculty For Palestine (Canada), Caribbean Philosophical Association (International) – Network for Police Monitoring (Royaume-Uni) – ATTAC/CADTM (Maroc) – Social Text (review – USA) – Human Rights Network (USA) – HDK (Halkların Demokratik Kongresi/Congrès démocratique des peuples, Turquie) Angela Davis (activiste américaine, professeure de philosophie) – Aminata Traoré (ancienne ministre de la Culture du Mali, écrivaine) – Tariq Ramadan (professeur d’études islamiques à Oxford) – Asma Lamrabet (directrice du centre d’études féminines en Islam, Maroc) – Marie Nassif-Debs (professeur à l’Université libanaise, présidente de l’association « Egalité- ardah Boutros pour les Droits de la Femme ») – Omar Radi (journaliste, Maroc) – Vince Warren (executive director, Center for Constitutional rights) – Geneviève Rail (Institut Simone-De Beauvoir, Concordia University, Canada) – Gay J McDougall (Leitner Center for International Law and Justice) – Ramon Grosfoguel (professeur à l’Université de Berkeley) Monica Adams (Freedom Inc.) – Nouria Ouali (professeur, ULB – Belgique) – Sunaina Maira (Professor, University of California Davis -USA) – Rabab Abdulhadi (Professeur, Director AMED, San Francisco State University -USA) – Zillah Eisenstein (ecrivaine, militante, professeur -USA) – Nelson Maldonaro-Torres (professeur, ancien président de Caribbean Philosophical Association -USA) – Howard Winant (Professeur, Directeur UC Center for New Racial Studies, Santa Barbara -USA) – Minoo Moallem (professeur, University of California, Berkeley -USA) – Fatima El-Tayeb (Professeur, Director Critical Gender Studies, University of California, San Diego -USA) – Jin Haritaworn (Professeur, York University -USA) – Cei Bell (écrivain et artiste -USA) – Neferti Tadiar (professeur, Barnard College -USA) – Nivedita Menon (Professeur, Jawaharlal Nehru University-Inde) – Zulema Valdez (professeur, University of Calfornia, Merced -USA) – Kehaulani Kauanui (Professeur, Wesleyan University Middletown, CT- (USA) – Jacqueline Nassy Brown (Professeur, Hunter College and The Graduate Center -USA) – Norma Cantú (professeur, Latino/a Studies, , University of Missouri, Kansas City -USA) – Roshanak Kheshti (Professeur, Ethnic Studies, University of California, San Diego -USA) – Sangeeta Ray (Professeur, University of Maryland College Park -USA) – Dina Siddiqi (Professeur, Brac University -Bangladesh) – Piya Chatterjee (Professeur, Chair Dpt. Feminist, Gender and Sexuality Studies, Scripps College – USA) – Sirma Bilge (Professeur, Universite de Montreal -Canada) – Sharad Chari (professeur, University of the Witwatersrand Johannesburg -Afrique du sud) – Sheba Chhachhi (artiste -Inde) – Hatem Bazia (National Chair, American Muslims for Palestine, Senior Lecturer, UC Berkeley – USA) – Sima Shakhsari (professeur, Wellesley College -USA) – Tanya Boza (professeur, University of California, Merced -USA) – Patricia Penn Hilden (Professeur Emerita, Native American Studies -USA) – Norma Alarcon (Professeur Emerita, Chicana Studies, University of California -USA) – Nighat Said Khan (Executive Director ASR Resource Centre and Dean of Studies Institute of Women’s Studies- (Pakistan) – Nadine Nabor (professeur, University of Illinois -USA) – Pratibha Parmar (film maker -USA) – France Winddance Twine (professeur, University of California, Santa Barbara -USA) – Fouzieyha Towghi (Militante, Lecturer University of California Berkeley -USA) – Taru Dalmia (musicien, groupe The Ska Vengers -Inde) – Samara Chopra (musicienne, groupe The Ska Vengers -Inde) – Zakia Salime (Professeur de sociologie à l’Université de Rutgers -USA) – Angela Harris (professeur, University of California Davis School of Law -USA) – Suhraiya Jivraj (Senior Lecturer, Kent Law School, and activist -Royaume-Uni) – Soraya Tlatli (professeur, University of California Berkeley -USA) – Jaribu Hill (Mississippi Workers’ Center for Human Rights -USA) – Ethel Brooks (Department of Gender Studies, Rudgers University -USA) – Jane Gordon (The Carribean Philosophical Association -USA) – Sunera Thobani (Critical Race and Postcolonial Feminist Theory Group, University of British Columbia -Canada) – Ruth Wilson Gilmore (professeur, Associate Director du Center for Place, Culture and Politics, University of New York -USA) – Maurice Moe Mitchell (membre du Black Lives Matter)
En octobre 2005, étaient fauchées en Seine-Saint-Denis, les jeunes vies de deux clichois, une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l’État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l’a fait dans les dizaines de crimes policiers depuis des décennies.
Ce même mois d’octobre 2005, comme réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elles ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte, figurait, forte, l’exigence de respect. La dénonciation du mépris par lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.
Vingt ans plus tôt, ce sont déjà d’autres violences policières qui poussèrent des jeunes issus de l’immigration post-coloniale à mener à travers la France la Marche de 1983, la fameuse marche pour l’égalité. Égalité sociale, bien sûr mais aussi égalité de considération. Les jeunes disaient « Nous ne sommes pas du gibier à flics, nous sommes des êtres humains ! » L’État se devait de la briser. Il mit alors tout en œuvre pour saboter cette auto-organisation en médiatisant à outrance certaines officines pseudo-antiracistes. Celles-ci s’employèrent de tous leurs moyens financiers à étouffer la Marche pour l’égalité sous les milliers de décibels de concerts gratuits et leur antiracisme de pacotille.
Aujourd’hui, comme il y a 30 ans, comme il y a 10 ans, loin d’avoir renoncé à ses comportements passés, l’État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers. Dans ce paysage dévasté, le crime policier n’est jamais fortuit. Il est l’aboutissement de toute la logique d’un État qui n’a pour nous que désintérêt et mépris.
Le crime policier est l’expression achevée du racisme d’État. C’est celui-ci qui conditionne des fonctionnaires puissamment armés à passer à l’acte, c’est lui qui les dispense de réfléchir au moment tragique, qui leur donne le temps de se saisir de leur arme, d’ajuster et de tirer à mort ou d’écraser la poitrine et la gorge de leur proie sous la clef d’étranglement. Le message implicite que délivre le crime policier est simple. « Non seulement vous n’êtes pas des êtres humains comme les autres, mais avec vous nous pouvons aller jusqu’à la mise à mort et les meurtriers sont assurés de l’impunité ». À ce jour, rarissimes sont les procès ayant abouti favorablement. Le crime policier n’est jamais un homicide involontaire, il n’est jamais gratuit, il est là pour répandre la consternation, la désolation dans les cœurs et les esprits des familles endeuillées, pour nous faire renoncer à être traités comme des êtres humains. Il n’épargnera personne, il est là pour nous terroriser.
C’est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l’humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s’impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d’enrayer notre écrasement collectif annoncé.
C’est à cette grande Marche de la Dignité que nous vous convions le 31 octobre prochain.
Amal Bentounsi, le 8 mai 2015, à Saint-Denis
Au nom du MAFED, collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité composé de :
Sihame ASSBAGUE – Rania AYOUB – Rachida AZIZ – Paola BACCHETTA – BAMS – Anissa BENAISSA – Leila BENDERRA – Hind BEN FARES – Feiza BEN MOHAMED – Amal BENTOUNSI Nargesse BIBIMOUNE – Karima BOUACHE – Houria BOUTELDJA – Sarah CARMONA – CASEY – Samia CHALA – Imen CHATTEUR – Ismahane CHOUDER – Gerty DAMBURY – Inès DE LUNA – Rokhaya DIALLO – Éva DOUMBIA – Soraya EL KAHLAOUI – Fanny ESSIYE – Mireille FANON MENDÈS-France – Tauana Olivia GOMES-SILVA – Zeineb GUEDIONNI – Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS – Hanane KARIMI – Mebarka KASSAM – Fatima KHEMILAT – Stella MAGLIANI-BELKACEM – Rania MAJDOUB – Fatou MEITE – Zakia MEZIANI – Karima MONDON – Samia MOUCHARIK – Ketty NESTOR – Laetitia NONONE – Monia OUADI – Ndella PAYE – Farida RÉMILA – Maboula SOUMAHORO – Hanifa TAGUELMINT – Nadia TENGOUT – Vanessa THOMPSON – Haifa TLILI – Joby VALENTE – Françoise VERGES – Louisa YOUSFI – Smina ZEKRINI – Ismahane ZERIBI
En collaboration avec les personnalités et organisations de l’immigration et des quartiers populaires et/ou subissant le racisme :
Association des marcheurs de 1983 – Association des travailleurs maghrébins de France – Association marocaine des Droits humains, section Paris/IDF – Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes – BDS France Paris – Brigade Anti-Négrophobie – Cases Rebelles – Collectif Afro-Fem – Collectif Ali Ziri – Collectif Citoyens – Collectif contre Exhibit B – Collectif des Féministes pour l’Égalité – Collectif des filles et fils d’Africains déportés – Collectif des Musulmans de France – Collectif James Baldwin – Collectif Stop le contrôle au faciès – Convergence Citoyenne Ivryienne – Droit à la différence – Éducation en héritage – Espoir et Fraternité Tsigane de Franche-Comté – Falsafa – Fédération des Musulmans du Sud – Femmes en lutte 93 – Ferguson in Paris – Fondation Frantz Fanon – Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires – La Voix des Rroms – Les Indivisibles – Les Peaux Cibles – Mamans Toutes Égales – Mémoires en marche – Mwasi collectif – Parti des Indigènes de la République – Respaix Conscience Musulmane – Rez’O – Romano Godjako Truj – Urgence Notre Police Assassine – Zonzon 93
Sabreen Al Rassace (réalisatrice, militante) – Djamel Atallah (ancien marcheur) – Baro Syntax (artiste) – Saïd Bouamama (sociologue) – Nadir Bouhmouch (cinéaste et photographe) – Emir Cherdouh (journaliste) – Raphael Confiant (écrivain) – Kamel Djellal (président du Collectif Citoyens) – Samia Errazouki (co-éditrice de Jadaliyya) – Esperanza Fernandez (artiste) – Hamé (artiste, La Rumeur) – Malika Hamidi (sociologue, directrice du European Muslim Network) – Amadou Ka (président des Indivisibles) – Almamy Kanouté (militant associatif et politique) – Jessica Koumé (dont l’époux, Amadou Koumé, a été tué par la police en mars 2015) – Esse Lawson (comédienne) – Nakk (artiste) – Princess Érika (artiste) – Zahia Rahmani (écrivain) – Ali Rahni (militant associatif) – Claude Ribbe (écrivain, réalisateur) – Rocé (artiste) – Joss Rovélas (militant associatif) – Saadane Sadgui (fondateur des JALB (Jeunes Arabes de Lyon et sa Banlieue) – Omar Slaouti (militant associatif) – Scred Connexion (groupe de rap) – Skalpel (artiste) – Z.E.P (artiste)
Avec les soutiens nationaux :
Centre d’Études et d’Initiatives de Solidarité Internationale (CEDETIM) – Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI) – Femmes en Luth – Les désobéissants – Liste des sans-voix – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Réseau pour une gauche décoloniale – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Jean Asselmeyer (Réalisateur, Directeur du Panorama du Cinéma Algérien Nîmes) – Nadia Ben Moussa (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Mohamed Ben Yakhlef (élu Ensemble/FDG à Villeneuve Saint Georges) – Olivier Besancenot (porte-parole du NPA) – Henri Braun (avocat) – Insaf Chebaane (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Omar Cheriguene (élu FDG à Villeneuve Saint Georges) – Christian Darceaux (militant altermondialiste décolonial) – Virginie Despentes (écrivaine et réalisatrice) – Cédric Durand (économiste) – Éric Fassin (sociologue) – Géraldine Franck (militante égalitariste) – François Gèze (Directeur de collection à La Découverte) – Imen Guedda (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Éric Hazan (éditeur) – Imhotep (artiste, IAM) – Raphaël Liogier (Professeur des universités, IEP d’Aix-en-Provence, Collège international de philosophie – Frédéric Lordon (philosophe, directeur de recherche au CNRS) – China Miéville (écrivain) – Bernard Noël (écrivain) – Océane Rose Marie (comédienne, auteure) – Kristin Ross (essayiste, professeur de littérature comparée à la NY University) – Olivier Neveux (professeur d’études théâtrales) – Odile Schwertz-Favrat (militante associative) – Antoine Volodine (écrivain)
Et internationaux :
Association Genre et Migration (Belgique) – Bruxelles Panthères (Belgique) – Azira’s way (Belgique) – Fight Racism Fight Imperialism (Royaume-Uni) – Center for Constitutional Rights (USA) – Ontario Coalition Against Poverty (Canada) – Salvage (Royaume-Uni) – Planners Network (Canada) – Institute for Critical Social Analysis at Rosa Luxemburg Stiftung (Allemagne) – Jacobin (magazine) (USA) – Abolitionist Law Center (USA) – Community Justice Project (USA) – Democratic Socialism (membre de United Left coalition -Slovénie) – Muslim Identities and Cultures, University of California (USA) – Trayvon Martin Organizing Committee (USA) – Action Against Black Genocide (USA) – Red Thread (Guyana) – Planners Network International (Canada) – No One Is Illegal Toronto (Canada) – Toronto New Socialists (Canada) – Socialist project Toronto (Canada) – Aoki Center for the Critical Study of Race and Nation (UC Davis School of Law – USA) – US Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (USA) – Faculty For Palestine (Canada), Caribbean Philosophical Association (International) – Network for Police Monitoring (Royaume-Uni) – ATTAC/CADTM (Maroc) – Social Text (review – USA) – Human Rights Network (USA) – HDK (Halkların Demokratik Kongresi/Congrès démocratique des peuples, Turquie) Angela Davis (activiste américaine, professeure de philosophie) – Aminata Traoré (ancienne ministre de la Culture du Mali, écrivaine) – Tariq Ramadan (professeur d’études islamiques à Oxford) – Asma Lamrabet (directrice du centre d’études féminines en Islam, Maroc) – Marie Nassif-Debs (professeur à l’Université libanaise, présidente de l’association « Egalité- ardah Boutros pour les Droits de la Femme ») – Omar Radi (journaliste, Maroc) – Vince Warren (executive director, Center for Constitutional rights) – Geneviève Rail (Institut Simone-De Beauvoir, Concordia University, Canada) – Gay J McDougall (Leitner Center for International Law and Justice) – Ramon Grosfoguel (professeur à l’Université de Berkeley) Monica Adams (Freedom Inc.) – Nouria Ouali (professeur, ULB – Belgique) – Sunaina Maira (Professor, University of California Davis -USA) – Rabab Abdulhadi (Professeur, Director AMED, San Francisco State University -USA) – Zillah Eisenstein (ecrivaine, militante, professeur -USA) – Nelson Maldonaro-Torres (professeur, ancien président de Caribbean Philosophical Association -USA) – Howard Winant (Professeur, Directeur UC Center for New Racial Studies, Santa Barbara -USA) – Minoo Moallem (professeur, University of California, Berkeley -USA) – Fatima El-Tayeb (Professeur, Director Critical Gender Studies, University of California, San Diego -USA) – Jin Haritaworn (Professeur, York University -USA) – Cei Bell (écrivain et artiste -USA) – Neferti Tadiar (professeur, Barnard College -USA) – Nivedita Menon (Professeur, Jawaharlal Nehru University-Inde) – Zulema Valdez (professeur, University of Calfornia, Merced -USA) – Kehaulani Kauanui (Professeur, Wesleyan University Middletown, CT- (USA) – Jacqueline Nassy Brown (Professeur, Hunter College and The Graduate Center -USA) – Norma Cantú (professeur, Latino/a Studies, , University of Missouri, Kansas City -USA) – Roshanak Kheshti (Professeur, Ethnic Studies, University of California, San Diego -USA) – Sangeeta Ray (Professeur, University of Maryland College Park -USA) – Dina Siddiqi (Professeur, Brac University -Bangladesh) – Piya Chatterjee (Professeur, Chair Dpt. Feminist, Gender and Sexuality Studies, Scripps College – USA) – Sirma Bilge (Professeur, Universite de Montreal -Canada) – Sharad Chari (professeur, University of the Witwatersrand Johannesburg -Afrique du sud) – Sheba Chhachhi (artiste -Inde) – Hatem Bazia (National Chair, American Muslims for Palestine, Senior Lecturer, UC Berkeley – USA) – Sima Shakhsari (professeur, Wellesley College -USA) – Tanya Boza (professeur, University of California, Merced -USA) – Patricia Penn Hilden (Professeur Emerita, Native American Studies -USA) – Norma Alarcon (Professeur Emerita, Chicana Studies, University of California -USA) – Nighat Said Khan (Executive Director ASR Resource Centre and Dean of Studies Institute of Women’s Studies- (Pakistan) – Nadine Nabor (professeur, University of Illinois -USA) – Pratibha Parmar (film maker -USA) – France Winddance Twine (professeur, University of California, Santa Barbara -USA) – Fouzieyha Towghi (Militante, Lecturer University of California Berkeley -USA) – Taru Dalmia (musicien, groupe The Ska Vengers -Inde) – Samara Chopra (musicienne, groupe The Ska Vengers -Inde) – Zakia Salime (Professeur de sociologie à l’Université de Rutgers -USA) – Angela Harris (professeur, University of California Davis School of Law -USA) – Suhraiya Jivraj (Senior Lecturer, Kent Law School, and activist -Royaume-Uni) – Soraya Tlatli (professeur, University of California Berkeley -USA) – Jaribu Hill (Mississippi Workers’ Center for Human Rights -USA) – Ethel Brooks (Department of Gender Studies, Rudgers University -USA) – Jane Gordon (The Carribean Philosophical Association -USA) – Sunera Thobani (Critical Race and Postcolonial Feminist Theory Group, University of British Columbia -Canada) – Ruth Wilson Gilmore (professeur, Associate Director du Center for Place, Culture and Politics, University of New York -USA) – Maurice Moe Mitchell (membre du Black Lives Matter)
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
[Signataire de la Marche de Dignité du 31 octobre 2015]
La Voix des Rroms est une association qui oeuvre pour la reconnaissance de l'identité du peuple rrom et pour l'égalité de tous. Tous les ans, l'association organise la semaine de la culture rromani, dans le cadre de la Journée mondiale du peuple rrom (8 avril): http://www.rromaniday.info et contribue à des initiatives d'amélioration de la condition de populations rroms en situation de grande précarité et mène des actions contre le racisme.
http://rroms.blogspot.fr/p/qui-sont-les-rroms.html
[Signataire de la Marche de Dignité du 31 octobre 2015]
"Créé à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, MWASI - Collectif Afroféministe est un groupe afro-féministe non-mixte. Notre collectif a pour but de permettre à toutes de choisir en toute liberté les armes de son émancipation et de développer avec ses propres moyens des stratégies pour contrer les oppressions, les dominations et les violences de ce système raciste, patriarcal et capitaliste, qui nous empêchent d'être celles que nous sommes ou aspirons à être. Notre afro-féminisme est un moyen de nous exprimer en tant que femme Noire, d'exister en tant que sujet politique, d'imposer notre place et de parler pour nous-même. Nous n'avons pas besoin qu'on vienne nous sauver, on s'en charge. "
http://mwasicollectif.com/
La Voix des Rroms est une association qui oeuvre pour la reconnaissance de l'identité du peuple rrom et pour l'égalité de tous. Tous les ans, l'association organise la semaine de la culture rromani, dans le cadre de la Journée mondiale du peuple rrom (8 avril): http://www.rromaniday.info et contribue à des initiatives d'amélioration de la condition de populations rroms en situation de grande précarité et mène des actions contre le racisme.
http://rroms.blogspot.fr/p/qui-sont-les-rroms.html
[Signataire de la Marche de Dignité du 31 octobre 2015]
"Créé à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, MWASI - Collectif Afroféministe est un groupe afro-féministe non-mixte. Notre collectif a pour but de permettre à toutes de choisir en toute liberté les armes de son émancipation et de développer avec ses propres moyens des stratégies pour contrer les oppressions, les dominations et les violences de ce système raciste, patriarcal et capitaliste, qui nous empêchent d'être celles que nous sommes ou aspirons à être. Notre afro-féminisme est un moyen de nous exprimer en tant que femme Noire, d'exister en tant que sujet politique, d'imposer notre place et de parler pour nous-même. Nous n'avons pas besoin qu'on vienne nous sauver, on s'en charge. "
http://mwasicollectif.com/
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
http://www.cases-rebelles.org/autour-de-la-marche-de-la-dignite-maboula-soumahoro/Autour de la Marche de la Dignité : Maboula Soumahoro
Rubrique :EUROPE
Dans le cadre de la Marche de la Dignité qui aura lieu le 31 Octobe 2015 à Paris (L’appel est ici et Cases Rebelles en est signataire.) on vous propose une série d’interviews des membres du collectif Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED). On commence avec Maboula Soumahoro enseignante, chercheuse, co-fondatrice et co-organisatrice du festival Black History Month/Journées Africana. Alors lisez, faites circuler et rejoignez la Marche !
Je ne suis pas une militante à l’origine par contre je soutiens plein de causes et plein d’associations et quand on m’invite à faire des choses et que je suis d’accord avec cette cause-là j’y vais. Mais j’insiste sur ça parce que je veux pas me faire passer pour la fille qui est dans toutes les manifestations parce que c’est pas ma culture, c’est pas ce que je veux faire.
En fait, j’ai participé aux 10 ans du Parti des Indigènes de la République au mois de Mai, à St Denis. Ils m’ont invitée. J’ai déjà fait des choses avec les Indigènes parce que j’aime bien leur discours, j’aime bien ce qu’ils représentent. Et j’aime bien le fait que tout le monde les détestent et qu’ils passent pour hyper-radicaux. On veut pas en entendre parler alors que je trouve qu’ils ont mis sur le devant de la scène des questions qui sont importantes, dont il est vraiment grand temps de parler en France dnc je soutiens les Indigènes. Ils m’ont invitée pour leur 10 ans et c’était une édition qui était consacrée aux femmes, aux militantes, activistes, intellectuelles. Et à la fin de cet événement, ils ont annoncé l’envie de faire cette Marche pour la Dignité, donc le 31 octobre 2015. Ils m’ont invitée à participer. C’est eux, entre autres qui m’ont invitée…parce qu’il y avait aussi Sihame Assbague du collectif Stop le contrôle au faciès et puis d’autres femmes qui militent contre les crimes policiers.
On m’a demandé de participer, je ne suis pas le plus active des organisatrices. Il y a des réunions, des milliards de mails qui passent…Mais en tous cas je leur ai dit que je serai là pour le 31 Octobre. Et si avec mon petit facebook je peux participer, faire la pub, en tous cas donner un petit peu plus d’exposition à mon échelle…
Je suis d’accord avec la cause. Ça part de ce qui s’est passé en 2005. Certains diront les émeutes, les autres les révoltes des quartiers populaires après la mort des deux petits adolescents à Clichy-sous-bois plus le troisième qui n’est pas mort mais qui a été très grièvement blessé. Et puis aussi la Marche pour l’Égalité de 1983 qui s’est transformée en Marche des « Beurs » quelques années plus tard alors qu’ils se sont pas du tout présentés à la France comme « beurs » mais soit comme « enfants d’immigrés » ou soit « nouveaux français ».
Comme la Marche de la Dignité s’inscrit dans cette généalogie moi je vais aller marcher je sais pas si il faudra parler mais en tous cas je soutiens. J’ai pas de grands rêves pour cette marche c’est juste une sorte d’insertion dans le débat public, dans l’espace public mais c’est important qu’elle existe. Ça partira de Barbès et ça ira jusqu’à la Bastille. Des manifestations à Paris y’en a plein donc celle-là m’intéresse et j’irai.
Ça réunit tellement d’énergies, d’associations de collectifs différents qui se sont regroupés pour mettre sur la table des questions qui sont là, qui nous secouent aujourd’hui. Quand on parle de crimes policiers, de pauvreté, je sais pas, quand on parle de toutes les insultes sur des communautés ciblées c’est pas que des concepts, c’est pas une sorte de masturbation intellectuelle, la pauvreté, l’oppression, la résistance… En tant qu’enseignante chercheuse c’est des choses que je peux étudier mais par rapport à mon identité, par rapport à mon corps ce sont des chose qui vraiment modèlent mon expérience donc on est obligé un moment d’en parler et puis d’essayer de régler les problèmes. Quand on dit qu’il y a des jeunes qui se sont faits tués par la police c’est pas seulement une statistique ; c’est une famille qui pleure, des proches qui sont en deuil, ça c’est concret. Et on fait comme si, pour certaines personnes qui meurent, comme si ce n’étaient pas des personnes, comme si elles ne manquaient à personne, comme si ça n’allait pas avoir un impact durable sur la vie de plusieurs individus. Les gens qui sont en position dominantes en parlent comme si eux-mêmes n’avaient jamais vécu un deuil, comme si ils ne s’étaient pas effondrés à un enterrement, comme si quelqu’un ne leur avait pas manqué terriblement. Et bien c’est pareil même pour les gens qui sont pauvres , qui sont pas blancs, pas hétérosexuels, toutes ces identités marginalisées. La Marche de la Dignité c’est aussi réaffirmer cette humanité commune.
Entretien réalisé en septembre 2015.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Elles et ils ont signé l'appel à la Marche contre le racisme du 31 octobre :
Amel Bentounsi, porte-parole du collectif Urgence Notre Police Assassine, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif Urgence Notre Police Assassine lutte contre l'impunité des violences et des crimes policiers racistes, contre la complicité d'une institution judiciaire qui les protège et aide les familles des victimes à s'organiser et à se mobiliser.
Lien vers le site du collectif Urgence : http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/362437654
"En 10 ans, rien n’a changé. Il y a toujours autant de brutalités policières, de violences institutionnelles, de racisme structurel qui touchent les habitants des quartiers populaires et les descendants de l’immigration. Plus que jamais il appartient à la société civile de s’organiser, de taper du poing sur la table pour obtenir la dignité, le respect de ses droits et la justice qui s’impose ».
La militante Sihame Assbague est membre du collectif de la marche des femmes pour la dignité (MAFED).
Hanane Karimi, chercheuse en sociologie et porte-parole du collectif Les Femmes dans la Mosquée, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif Les Femmes dans la Mosquée œuvre pour l'égalité hommes/femmes à l'intérieur du cadre religieux musulman.
Nacira Guénif-Souilamas, sociologue et anthropologue, professeure des universités, spécialisée notamment sur les questions liées à l'immigration postcoloniale, au racisme et aux discriminations, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Ndella Paye, militante afro-féministe, antiraciste et membre du collectif Mamans Toutes Égales est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif Mamans Toutes Égales soutient les mères musulmanes, victimes de discriminations à l'école et lutte contre la multiplication des exclusions à l’encontre des élèves et des mères d'élèves, pour l'accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des réunions au sein de l'école.
Rokhaya Diallo, journaliste, essayiste et militante antiraciste au sein de l'association Les Indivisibles, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Les Indivisibles sont un groupe de militants dont le but est de déconstruire, notamment grâce à l’humour et l’ironie, les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l’identité française des Français non-Blancs.
http://www.lesindivisibles.fr/les-indivisibles/presentation/
La réalisatrice Samia Chala, auteure notamment d'un documentaire sur la Marche pour l’Égalité et contre le racisme, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
"C'est chez toi Madame la France que je me suis découverte arabe et musulmane", déclarait-elle dans son documentaire "Madame la France, ma mère et moi"
Et d'ajouter : "En Algérie, je me battais pour que les filles, comme moi, ne soient pas obligées de porter le voile. En France, je me suis mise à défendre le droit des femmes à le porter, si elles le souhaitent. Ça vous étonne ? Pour moi c’est le même combat".
Ismahane Chouder, membre de PSM (Participation et Spiritualité Musulmanes) ; présidente du Collectif Féministes Pour l'Egalité ; vice-présidente de la Commission Islam&Laïcité, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif "Une école pour tou-te-s" lutte contre l'exclusion et la discrimination entraînées dans les établissements scolaires par l’application de la loi 2004 proscrivant les « signes religieux ostensibles » à l’école. Il dénonce également l'application abusive de la loi, illégalement étendue aux mères des élèves ainsi qu’aux étudiantes.
BDS France vient de signer l'Appel de la Marche de la Dignité et contre le racisme !
La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) est une campagne, lancée en 2005 par la société civile palestinienne, qui lutte contre l'État d'Israël et sa politique d'apartheid en organisant le boycott de tous les produits israéliens afin faire pression sur les entreprises étrangères dans le but qu'elles arrêtent leur collaboration avec Israël.
Hanifa Taguelmint, vice-présidente de "Mémoires en marche", est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Basée à Marseille, l'association "Mémoire en marche" œuvre pour la transmission des mémoires des luttes de l’immigration et co-organise notamment la semaine antiraciste et antifasciste autour de l’assassinat raciste d’Ibrahim Ali, il y a 20 ans.
Joby Valente, chanteuse et actrice martiniquaise, militante associative au sein Collectif des Filles et Fils d'Africains Déportés, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
L'association COFFAD oeuvre pour l'émancipation de l'Afrique et pour la réhabilitation de la mémoire des Africains,victimes des déportations et de la Traite négrière transatlantique durant les siècles d'esclavage. Une des missions du COFFAD est d'obtenir de la part des gouvernements occidentaux des excuses pour la traite négrière transatlantique et des réparations morales et matérielles.
Karima Bouache, militante antiraciste, anticolonialiste, pro-palestinienne et présidente de l'association Des Maraudes et des Ailes, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Des Maraudes et des Ailes est une association caritative qui œuvre pour soutenir et aider les sans-abris et les réfugiés en organisant des maraudes.
Le groupe de rap IAM vient de signer l'Appel de la Marche de la Dignité ! ainsi que les rappeurs Youssoupha, Youkoff, Rocé, Nakk, Connexion, Hamé, Tunisiano, Mokobé, Médine, Disiz
à suivre...
Amel Bentounsi, porte-parole du collectif Urgence Notre Police Assassine, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif Urgence Notre Police Assassine lutte contre l'impunité des violences et des crimes policiers racistes, contre la complicité d'une institution judiciaire qui les protège et aide les familles des victimes à s'organiser et à se mobiliser.
Lien vers le site du collectif Urgence : http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/362437654
"En 10 ans, rien n’a changé. Il y a toujours autant de brutalités policières, de violences institutionnelles, de racisme structurel qui touchent les habitants des quartiers populaires et les descendants de l’immigration. Plus que jamais il appartient à la société civile de s’organiser, de taper du poing sur la table pour obtenir la dignité, le respect de ses droits et la justice qui s’impose ».
La militante Sihame Assbague est membre du collectif de la marche des femmes pour la dignité (MAFED).
Hanane Karimi, chercheuse en sociologie et porte-parole du collectif Les Femmes dans la Mosquée, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif Les Femmes dans la Mosquée œuvre pour l'égalité hommes/femmes à l'intérieur du cadre religieux musulman.
Nacira Guénif-Souilamas, sociologue et anthropologue, professeure des universités, spécialisée notamment sur les questions liées à l'immigration postcoloniale, au racisme et aux discriminations, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Ndella Paye, militante afro-féministe, antiraciste et membre du collectif Mamans Toutes Égales est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif Mamans Toutes Égales soutient les mères musulmanes, victimes de discriminations à l'école et lutte contre la multiplication des exclusions à l’encontre des élèves et des mères d'élèves, pour l'accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des réunions au sein de l'école.
Rokhaya Diallo, journaliste, essayiste et militante antiraciste au sein de l'association Les Indivisibles, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Les Indivisibles sont un groupe de militants dont le but est de déconstruire, notamment grâce à l’humour et l’ironie, les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l’identité française des Français non-Blancs.
http://www.lesindivisibles.fr/les-indivisibles/presentation/
La réalisatrice Samia Chala, auteure notamment d'un documentaire sur la Marche pour l’Égalité et contre le racisme, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
"C'est chez toi Madame la France que je me suis découverte arabe et musulmane", déclarait-elle dans son documentaire "Madame la France, ma mère et moi"
Et d'ajouter : "En Algérie, je me battais pour que les filles, comme moi, ne soient pas obligées de porter le voile. En France, je me suis mise à défendre le droit des femmes à le porter, si elles le souhaitent. Ça vous étonne ? Pour moi c’est le même combat".
Ismahane Chouder, membre de PSM (Participation et Spiritualité Musulmanes) ; présidente du Collectif Féministes Pour l'Egalité ; vice-présidente de la Commission Islam&Laïcité, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Le collectif "Une école pour tou-te-s" lutte contre l'exclusion et la discrimination entraînées dans les établissements scolaires par l’application de la loi 2004 proscrivant les « signes religieux ostensibles » à l’école. Il dénonce également l'application abusive de la loi, illégalement étendue aux mères des élèves ainsi qu’aux étudiantes.
BDS France vient de signer l'Appel de la Marche de la Dignité et contre le racisme !
La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) est une campagne, lancée en 2005 par la société civile palestinienne, qui lutte contre l'État d'Israël et sa politique d'apartheid en organisant le boycott de tous les produits israéliens afin faire pression sur les entreprises étrangères dans le but qu'elles arrêtent leur collaboration avec Israël.
Hanifa Taguelmint, vice-présidente de "Mémoires en marche", est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Basée à Marseille, l'association "Mémoire en marche" œuvre pour la transmission des mémoires des luttes de l’immigration et co-organise notamment la semaine antiraciste et antifasciste autour de l’assassinat raciste d’Ibrahim Ali, il y a 20 ans.
Joby Valente, chanteuse et actrice martiniquaise, militante associative au sein Collectif des Filles et Fils d'Africains Déportés, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
L'association COFFAD oeuvre pour l'émancipation de l'Afrique et pour la réhabilitation de la mémoire des Africains,victimes des déportations et de la Traite négrière transatlantique durant les siècles d'esclavage. Une des missions du COFFAD est d'obtenir de la part des gouvernements occidentaux des excuses pour la traite négrière transatlantique et des réparations morales et matérielles.
Karima Bouache, militante antiraciste, anticolonialiste, pro-palestinienne et présidente de l'association Des Maraudes et des Ailes, est membre du collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED).
Des Maraudes et des Ailes est une association caritative qui œuvre pour soutenir et aider les sans-abris et les réfugiés en organisant des maraudes.
Le groupe de rap IAM vient de signer l'Appel de la Marche de la Dignité ! ainsi que les rappeurs Youssoupha, Youkoff, Rocé, Nakk, Connexion, Hamé, Tunisiano, Mokobé, Médine, Disiz
à suivre...
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Scène quotidienne de l'ordre impérialiste à Athis Mons, banlieue française.
Trois problèmes dans cette vidéo:
https://www.facebook.com/delkos.zeer/videos/1021163207935294/?autoplay_reason=gatekeeper
1 ) Évidemment on nous dira que nous ne savons pas pourquoi cette femme est interpellée mais d'une part personne ne peut rester insensible à ses cris. Il est normal et même sain que des gens s'approchent. Dés lors, si le fonctionnaire pense être dans son droit et ne rien avoir à se reprocher, il n'a pas le droit d'empêcher un citoyen de filmer la scène et surtout, surtout encore moins le droit de le menacer avec son arme que ce soit une arme létale ou un taser pour qu'il cesse de filmer. Pour qui se prend t-il, un soldat en territoire ennemi ? Oui et c'est bien là le problème.
2) La clé d'étranglement qu'on lui administre est à l'origine de la plupart des crimes policiers. Elle est interdite dans de nombreux pays.
3) Plus généralement quand donc l'Etat impérialiste français cessera t-il d'utiliser les forces de l'ordre dans cette guerre cruelle qui ne dit pas son nom et qui fait de nombreuses victimes chaque année chez les citoyens généralement non blancs ou des classes laborieuses ?
Leur utilisation réduite au maintien d'un ordre social intransigeant envers ces catégories de population pour les besoins d'un système économique et social foncièrement injuste ne peut générer que violence et contre violence allant croissantes.
Tous à la Marche de la Dignité du 31 octobre prochain, 14 h Barbès.
Trois problèmes dans cette vidéo:
https://www.facebook.com/delkos.zeer/videos/1021163207935294/?autoplay_reason=gatekeeper
1 ) Évidemment on nous dira que nous ne savons pas pourquoi cette femme est interpellée mais d'une part personne ne peut rester insensible à ses cris. Il est normal et même sain que des gens s'approchent. Dés lors, si le fonctionnaire pense être dans son droit et ne rien avoir à se reprocher, il n'a pas le droit d'empêcher un citoyen de filmer la scène et surtout, surtout encore moins le droit de le menacer avec son arme que ce soit une arme létale ou un taser pour qu'il cesse de filmer. Pour qui se prend t-il, un soldat en territoire ennemi ? Oui et c'est bien là le problème.
2) La clé d'étranglement qu'on lui administre est à l'origine de la plupart des crimes policiers. Elle est interdite dans de nombreux pays.
3) Plus généralement quand donc l'Etat impérialiste français cessera t-il d'utiliser les forces de l'ordre dans cette guerre cruelle qui ne dit pas son nom et qui fait de nombreuses victimes chaque année chez les citoyens généralement non blancs ou des classes laborieuses ?
Leur utilisation réduite au maintien d'un ordre social intransigeant envers ces catégories de population pour les besoins d'un système économique et social foncièrement injuste ne peut générer que violence et contre violence allant croissantes.
Tous à la Marche de la Dignité du 31 octobre prochain, 14 h Barbès.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/191015/angela-davis-de-ferguson-paris-marchons-pour-la-dignite
Angela Davis : « De Ferguson à Paris, marchons pour la dignité ! »
Une transformation historique est en cours dans les métropoles occidentales. Depuis 2013, les États-Unis traversent une vague de contestation profonde des institutions policières et judiciaires. À la suite de la mort de trois hommes noirs – Trayvon Martin, puis Michael Brown et Eric Garner entre les mains de la police –, un mouvement a vu le jour pour réclamer la justice sociale et raciale, sous le nom de « Black Lives Matter ».
« Les vies des Noirs sont importantes », dit littéralement le slogan. Cet énoncé prescriptif dénonce une politique systématisée qui veut que la vie d’une personne africaine-américaine soit moins importante que celle d’une personne blanche. La violence à l’encontre des Africains-américains ne se manifeste en effet pas seulement par des brutalités isolées, mais par une discrimination systémique au sein des institutions judiciaires et policières : les crimes racistes commis par les forces de l’ordre (et parfois par des citoyens blancs) restent impunis, sont sciemment couverts par les instances de répression et sont socialement validés par les arbitrages judiciaires.
Cette réalité est un secret de polichinelle. En faire le récit relève du lieu commun, mais il faut des milliers de personnes dans les rues pour l'imposer dans le débat public. Et c'est ce qui s'est produit : en deux ans, la question des violences policières est devenue incontournable dans le paysage médiatique et politique étatsunien. Ce tournant est le fruit d'initiatives multiples, des marches contre les violences policières jusqu'aux interpellations de candidats électoraux, en passant par une occupation résolue des réseaux sociaux, blogs et plate-formes numériques. Cette vague contestataire est l'un des mouvements les plus prometteurs depuis Occupy Wall Street pour ceux qui luttent en faveur de la justice sociale et de l'égalité.
En France, une initiative des plus prometteuses rassemble une pluralité de militantes, issues des horizons sociaux et politiques les plus divers, pour lutter contre le racisme d'État, l'islamophobie, la rromophobie, la négrophobie, et leur point de cristallisation principal : les violences policières. Ces femmes, toutes issues de l'immigration et des quartiers populaires, ont appelé à une « marche de la dignité » le 31 octobre, pour réclamer la fin de l'arbitraire policier et raciste.
Cet appel a d'ores et déjà reçu un soutien impressionnant. Elle est absolument unitaire au sein des luttes de l'immigration et des quartiers populaires. De nombreuses associations de terrain, qui luttent au quotidien contre l'islamophobie, la négrophobie ou encore la rromophobie, en sont partie prenante. À l'initiative de militants associatifs, des cars seront affrétés depuis la province vers Paris. Du côté de la gauche radicale française, il faut noter que la plupart de ses organisations ont appelé à cette manifestation. À l'international, de nombreux groupes autour de Black Lives Matter ont apporté leur soutien. C'est le cas aussi de Podemos ou encore de la coalition turque HDK auquel est affilié le principal parti d'opposition de gauche pro-kurde, le HDP.
Si cette initiative fait sens du côté de ceux qui subissent les discriminations de façon systématique, elle a donc aussi le potentiel d'être un mouvement rassembleur, un moment fort des mobilisations sociales au sens large et pour l'ensemble des forces progressistes. Elle porte aussi un message internationaliste, car il s'adresse à toutes celles et ceux qui luttent contre le système mondial de la suprématie blanche, soutenu par les États impérialistes et leurs politiques néocoloniales à l'étranger, carcérales et sécuritaires à l'intérieur.
Il n'est à cet égard pas anodin que cette mobilisation ait lieu en pleine offensive israélienne à Jérusalem et dans les colonies. Israël est aujourd'hui un pilier de ce système néocolonial, par son rôle de gendarme du Moyen-Orient, son régime d'apartheid à l'égard des Palestiniens et son rôle d'avant-garde dans le complexe militaro-carcéral et la promotion des technologies de maintien de l'ordre. Pour les marcheurs français, cette conjoncture est à la fois riches d'analogies, tant la France a une position pro-active dans les technologies sécuritaires (drones, surveillance, armes prétendument non léthales), et tant son gouvernement appuie systématiquement les initiatives israéliennes.
Enfin, cet appel est lancé en France par ce que, dans le monde anglophone, nous avons l'habitude d'appeler des « femmes de couleur » (women of color). Cette dimension résonne particulièrement avec les combats que j'ai eu à mener. Hier comme aujourd'hui, les femmes non blanches ont eu une place spécifique dans le système raciste. Du rôle de soutien de famille des Africaines-américaines jusqu'aux femmes, sœurs et filles d'hommes victimes du système policier et carcéral, nous, femmes de couleur, avons toujours joué un rôle d'avant-garde dans la lutte antiraciste. Je suis heureuse de voir de nouvelles générations de femmes reprendre ce flambeau, et réaffirmer la dignité de millions de voix écrasées, humiliées, de familles brisées, et d'héritages rompus.
Octobre 2015, Angela Davis
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
http://www.leprogres.fr/lyon/2015/10/17/l-ancien-de-la-marche-des-beurs-reprend-la-route-pour-plus-d-egaliteL’ancien de la marche des beurs reprend la route pour plus d’égalité
Rhône. Il fut l’un des marcheurs permanents de 1983. L’habitant des Minguettes appelle les citoyens à marcher, pour une arrivée à Paris le 31 octobre.
Arbi Rezgui : « Je redémarre pour une égalité des droits, une justice pour tous et qu’on arrête de nous mélanger avec des terroristes. Nous sommes des citoyens français ».
Qu’est-ce qui fait marcher Arbi Rezgui, aujourd’hui 51 ans ? L’ancien gamin facilement identifiable sur les images de la marche des Beurs de 83, grâce au bandeau bleu qu’il arborait, s’avoue suffisamment inquiet pour repartir.
« Pourquoi je reprends la marche ? Regardez les quartiers ! On a un beau tram, un bel hôpital, mais c’est un ghetto. Il y a 40 % de chômage dans les quartiers populaires ». Et de pointer des bâtiments, juste en face des tours : « Vous voyez ces entreprises en zone franche, et bien pas un jeune du quartier n’y travaille… ».
Un constat d’échec
Ainsi, ce qui motive Arbi, est un constat d’échec. « Des choses ont changé mais pas tant que ça. Une étude de l’institut Montaigne pointe ce que je sais déjà : pour trouver du travail, un Français de souche a besoin d’envoyer 2 CV, un Maghrébin 25. C’est pourquoi j’appelle tout le monde à marcher et redémarrer pour une égalité des droits, une justice pour tous et pour qu’on arrête de nous prendre pour des terroristes ».
L’ancien éducateur qui, un temps, avait monté sa petite entreprise, est actuellement sans emploi. Lorsqu’il regarde le passé, le bilan est amer. « Le 3 décembre 1983, on entre dans l’histoire, et dès le lendemain on nous oublie pendant 30 ans. On nous a ressortis à l’occasion du film avec Debbouze et pour commémorer un anniversaire ».
« Un sacré pari »
Plus nuancé sur ce qu’a permis la célèbre marche, le père Christian Delorme, qui en fut lui-aussi, connaît le projet d’Arbi Rezgui. « Je sais, pour en avoir parlé avec lui, qu’il avait besoin de relancer quelque chose depuis longtemps. Sa posture est très républicaine. Il n’est pas du tout dans le religieux. »
L’ancien curé des Minguettes considère cependant que « les temps ont changé. C’est un sacré pari qu’il prend. Mais là où je le rejoins, c’est que la France a mis du temps, au niveau de ses instances, à reconnaître cette jeunesse issue de l’ancien empire colonial ».
Ainsi, tandis que la première marche s’était appuyée sur le réseau associatif, Arbi, lui, tente de mobiliser sur les réseaux sociaux et table sur « une belle mobilisation » à Paris, le 31 octobre. Ce qui n’est pas impossible dans la mesure où une Marche de la Dignité initiée par un groupe de femmes proche des Indigènes de la République, est prévue ce même jour entre Barbès à Bastille. Bastille où prévoit aussi d’arriver Arbi Rezgui.
15 à 20 permanents devraient marcher à ses côtés, assure-t-il. Le père Christian Delorme lui a promis d’être présent ce samedi midi lors du passage des marcheurs place Bellecour.
Aujourd’hui, départ à 9 h 30 de la rue des Martyrs de la Résistance à Vénissieux.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-de-la-dignité-contre-le-racisme avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème publié le : 17 Oct 2015
par Fédération Anarchiste, groupe de Montpellier et de l’Hérault
Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-de-la-dignité-contre-le-racisme-avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème
Vous avez peut être prévu d’aller marcher avec dignité contre le racisme le 31 octobre prochain en répondant à l’appel porté par Amal Bentoussi. Vous n’avez peut-être pas prêté particulièrement attention au fait que cette initiative a été lancée par le Parti des Indigènes de la République ou vous avez renoncé à prendre en compte ce que cela signifie. L’appel lui-même se donne d’ailleurs l’air assez normal et évite les formules choc dont le P.I.R. s’est pourtant fait une spécialité. On pourra tout de même y relever l’énumération significative des « Noirs, Arabes, Rroms et Blancs des quartiers » (fausses évidences et vraies assignations identitaires, dont la dernière est une nouvelle née des sept familles de la racialisation) et tant pis pour les prolétaires, « des quartiers » ou pas, qui ne rentrent pas dans ces catégories, les débordent ou tout simplement les refusent. L’appel du meeting de préparation à Saint Denis nous replace clairement sur les terres du P.I.R., qui ne laissent comme terrible horizon que la religion et la race, puisqu’on y dénonce les « discriminations systémiques », avec la mise en avant de 3 catégories prioritairement discriminées : les « musulmans », les « Noirs », les « Rroms ».
On ne marchera donc pas ce jour-là pour la « dignité » de tout un chacun.
De l’habituel racisme au singulier contre lequel on propose de marcher dans le titre, on passe, à la fin du texte d’appel, aux racismes au pluriel, déclinés ainsi : « l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie galopantes », il ne manque que l’évocation du « philosémitisme d’état » pour retrouver à l’identique les déclarations plus que contestables de la porte-parole du P.I.R., à Oslo par exemple. D’ailleurs, dans la présentation des signatures de l’appel on sépare et on hiérarchise les « femmes racisées », puis les stars et « personnalités », puis les « associations de racisées », enfin les « soutiens » qui sont les personnalités et groupes non racisés ou qui ne sont pas cités à ce titre.
On marchera donc ce jour-là pour la promotion d’un antiracisme repeint aux couleurs de la race.
Effectivement, cette marche n’est pas une promenade de santé, c’est une étape dans l’avancée d’un projet politique en cours.
• Il s’agit pour les initiateurs de se poser en médiateurs universels détenant le monopole des réalités des banlieues et des quartiers populaires, mais aussi de la question des migrants, pour polariser la conflictualité qui peut y prendre place à travers un filtre racial et judiciarisant.
• Il s’agit aussi d’une tentative de récupération à la portée bien plus large que celle que SOS Racisme a opéré dans les années 80, et s’en inspirant sans doute : on s’approprie ici ouvertement la marche de 83 bien sûr, mais aussi les émeutes de 2005, et au-delà, l’ensemble de l’héritage des luttes immigrées, que ce soit sur les questions des papiers, du travail, du logement, ou sur d’autres terrains, qui court sur plusieurs décennies.
• Il s’agit donc de la construction d’enjeux politique autour de la question raciale avec l’approbation de la présence de personnalités plus qu’infréquentables, officiellement signataires de l’appel : par exemple Tariq Ramadan, ambassadeur des frères musulmans (dont le Hamas est une des branches), Médine, connu pour ses quenelles de soutien à Dieudonné et sa proximité avec le fasciste et antisémite panafricain Kémi Séba, Ismahane Chouder de Participation et Spiritualité Musulmanes, groupe qui a appelé à la « Manif pour tous » et qui a partie liée avec l’assassinat de militants d’extrême gauche au Maroc dans les années 90, et bien sûr Saïd Bouamama, collaborateur régulier du pro-négationniste Michel Collon, et Houria Bouteldja, porte-parole du P.I.R., coutumière des plateaux télé, de l’éloge de la famille, de l’ordre et de l’obéissance aux structures communautaires et à la religion, ainsi que des invectives antisémites, contre le métissage, homophobes et sexistes.
On ne marchera donc pas ce jour-là seulement avec la dignité, mais aussi avec ses nouveaux amis. Dieudonnistes, panislamistes, proto-fascistes religieux : la dignité a de bien mauvaises fréquentations en ce moment, sans même parler de ceux qu’elle ne présente pas le premier soir.
Nous sommes de plus en plus nombreux aujourd’hui d’horizons relativement variés, révolutionnaires, anarchistes, communistes antiautoritaires, militants, entre autres, des luttes de l’immigration, épris sans doute davantage d’émancipation que de dignité et de justice, à s’opposer à la récupération en cours et à refuser la proposition politique portée par cette initiative.
Le 31 octobre, même du pied gauche, ne marchons pas dans cette combine !
Si vous avez encore envie de marcher ce jour-là, regardez ce qu’est la dignité, d’après Sadri Khiari, l’un des fondateurs du P.I.R. dans son dessin en forme d’autoportrait publié sur leur compte twitter (et ce n’est pas un fake).
Octobre 2015
A la croisée des chemins...
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
10 ans après les révoltes de 2005 dans les QP est organisée à Paris, le 31 octobre, une « Marche pour la dignité et contre le racisme ». Le NPA est déjà signataire de l’appel national et se donnera les moyens d’apparaître dans cette marche parisienne, mais aussi de nourrir l’hebdomadaire et d’organiser une activité locale en amont sur la question des révoltes de 2005 et des QP en général.
Résolution adoptée au CPN (19 et 20 sept.) du NPA
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Bon, je vois que les petits bourgeois marginaux coupés de la classe ouvrière ont réussi à rassembler un sacré paquet de signatures et de forces à leur initiative.
Quant à ce que pensent les prolétaires de la Fédé anarchiste de Montpellier, ou les hadrien et autres vérié, devant les listes d'assos et d'orgas, les noms des militants, dont notre excellent camarade Sadri, franchement qu'est-ce qu'on s'en tape...
C'est l'apparition d'une nouvelle force politique, qui a commencé à se constituer voici dix ans avec les luttes contre la loi raciste contre les élèves musulmanes pratiquantes, la création du PIR, les luttes des jeunes des quartiers de l'automne 2005, cela a continué, les soutiens à la résistance palestinienne, la lutte contre l'islamophobie et les 10 ans du PIR qui débouchent sur l'initiative du 31 Octobre.
Le succès de celle-ci démontre au passage deux choses, n'en déplaise à menvussa et son "ni LO ni PIR". D'abord que le PIR a conscience comme il le répète depuis toujours de ne pas représenter seul la cause des discriminés post-coloniaux et des racisés, ni ces mêmes discriminés et racisés, et que cette conscience se traduit dans les faits par une absence de sectarisme et la recherche d'alliances dont la nature de classe est assez claire. Enfin, que le travail accumulé depuis 10 ans se traduit par une capacité d'entraînement et d'initiatives réelle. Chapeau et merci les Indigènes!
Quant à ce que pensent les prolétaires de la Fédé anarchiste de Montpellier, ou les hadrien et autres vérié, devant les listes d'assos et d'orgas, les noms des militants, dont notre excellent camarade Sadri, franchement qu'est-ce qu'on s'en tape...
C'est l'apparition d'une nouvelle force politique, qui a commencé à se constituer voici dix ans avec les luttes contre la loi raciste contre les élèves musulmanes pratiquantes, la création du PIR, les luttes des jeunes des quartiers de l'automne 2005, cela a continué, les soutiens à la résistance palestinienne, la lutte contre l'islamophobie et les 10 ans du PIR qui débouchent sur l'initiative du 31 Octobre.
Le succès de celle-ci démontre au passage deux choses, n'en déplaise à menvussa et son "ni LO ni PIR". D'abord que le PIR a conscience comme il le répète depuis toujours de ne pas représenter seul la cause des discriminés post-coloniaux et des racisés, ni ces mêmes discriminés et racisés, et que cette conscience se traduit dans les faits par une absence de sectarisme et la recherche d'alliances dont la nature de classe est assez claire. Enfin, que le travail accumulé depuis 10 ans se traduit par une capacité d'entraînement et d'initiatives réelle. Chapeau et merci les Indigènes!
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Une soirée remarquable sur Médiapart qui s'associe à l'Appel du 31 Octobre...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Toussaint a écrit:Une soirée remarquable sur Médiapart qui s'associe à l'Appel du 31 Octobre...
100% d'accord
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
LE 31 OCTOBRE, MARCHONS POUR LA DIGNITE !
déclaration du Parti Communiste Français
Le samedi 31 octobre prochain, la marche de la dignité contre le racisme partira à 14h de Barbès pour rejoindre la place de la Bastille.
Il y a 10 ans, le 27 octobre 2005, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, mourraient électrocutés dans un transformateur après une course poursuite avec la police. S’en suivirent trois semaines de révoltes qui secouèrent les banlieues françaises. Un cri de colère traduisant les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure, les discriminations que subit tout une partie de la population.
10 ans plus tard, la violence sociale menée contre les quartiers populaires est toujours d’actualité.
Rassemblant des organisations très diverses et soutenue par de nombreuses personnalités dont Angela Davis, cette marche veut faire entendre une exigence de dignité, de respect auxquels aspirent légitimement les habitantes et habitants des quartiers populaires.
Cette exigence de dignité ne pourra être réelle qu’à conditions que cessent les relégations, les stigmatisations, le racisme et l’impunité pour les puissants.
Si l’Etat souhaite réellement œuvrer pour le vivre-ensemble, qu’il commence par appliquer dans les faits sa devise : Liberté, Egalité, Fraternité.
Le 31 octobre nous marcherons. Nous marcherons pour revendiquer l’égalité sociale, l’égalité de traitement, la liberté d’accès à l’espace public, le respect de toutes et tous.
Si le gouvernement souhaite véritablement en terminer avec les divisions, qu’il cesse son traitement inhumain des populations roms, des migrants et sans papiers, qu’il condamne avec fermeté les contrôles au faciès et les violences policières... Pourquoi ne pas mettre en place un véritable travail de mémoire sur le rôle de la France dans les colonies? Pourquoi ne pas arrêter la dégradation et la suppression des services publics tout de suite, notamment dans les quartiers populaires? Pourquoi des mesures ne sont-elles pas prise pour arrêter d'instrumentaliser et de stigmatiser l’islam et les musulmans?
Ce qui menace la démocratie, ce n’est pas un territoire, une partie de la population ou une religion. Ce qui menace la démocratie, c’est ce qui défait la société française, c’est le racisme, c’est la dégradation de nos conditions de vies, c’est le désengagement de l’Etat.
Alors le 31 octobre nous marcherons. Nous marcherons pour combattre ce fantasme politique d’une France blanche, éternelle, chrétienne... Nous marcherons pour proposer, ensemble, un projet de société solidaire et fraternel pour la FRANCE.
Nous marcherons pour 2005 car 2005, c’est demain !
Paris, le 24 octobre 2015
Parti Communiste Français
déclaration du Parti Communiste Français
Le samedi 31 octobre prochain, la marche de la dignité contre le racisme partira à 14h de Barbès pour rejoindre la place de la Bastille.
Il y a 10 ans, le 27 octobre 2005, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, mourraient électrocutés dans un transformateur après une course poursuite avec la police. S’en suivirent trois semaines de révoltes qui secouèrent les banlieues françaises. Un cri de colère traduisant les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure, les discriminations que subit tout une partie de la population.
10 ans plus tard, la violence sociale menée contre les quartiers populaires est toujours d’actualité.
Rassemblant des organisations très diverses et soutenue par de nombreuses personnalités dont Angela Davis, cette marche veut faire entendre une exigence de dignité, de respect auxquels aspirent légitimement les habitantes et habitants des quartiers populaires.
Cette exigence de dignité ne pourra être réelle qu’à conditions que cessent les relégations, les stigmatisations, le racisme et l’impunité pour les puissants.
Si l’Etat souhaite réellement œuvrer pour le vivre-ensemble, qu’il commence par appliquer dans les faits sa devise : Liberté, Egalité, Fraternité.
Le 31 octobre nous marcherons. Nous marcherons pour revendiquer l’égalité sociale, l’égalité de traitement, la liberté d’accès à l’espace public, le respect de toutes et tous.
Si le gouvernement souhaite véritablement en terminer avec les divisions, qu’il cesse son traitement inhumain des populations roms, des migrants et sans papiers, qu’il condamne avec fermeté les contrôles au faciès et les violences policières... Pourquoi ne pas mettre en place un véritable travail de mémoire sur le rôle de la France dans les colonies? Pourquoi ne pas arrêter la dégradation et la suppression des services publics tout de suite, notamment dans les quartiers populaires? Pourquoi des mesures ne sont-elles pas prise pour arrêter d'instrumentaliser et de stigmatiser l’islam et les musulmans?
Ce qui menace la démocratie, ce n’est pas un territoire, une partie de la population ou une religion. Ce qui menace la démocratie, c’est ce qui défait la société française, c’est le racisme, c’est la dégradation de nos conditions de vies, c’est le désengagement de l’Etat.
Alors le 31 octobre nous marcherons. Nous marcherons pour combattre ce fantasme politique d’une France blanche, éternelle, chrétienne... Nous marcherons pour proposer, ensemble, un projet de société solidaire et fraternel pour la FRANCE.
Nous marcherons pour 2005 car 2005, c’est demain !
Paris, le 24 octobre 2015
Parti Communiste Français
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Et maintenant le pcF dans les ralliés de l'avant-dernière heure...
Pas mal comme front ouvrier au bout du compte pour une initiative partie d'un groupe de femmes proches ou membres du PIR, cette organisation ne représentant rien, un petit noyau de doctorants, sectaire, misogyne, raciste, antisémite, bourgeoise, communautariste, intégriste, officine islamiste rejetée unanimement par les militants ouvriers, j'en passe et des meilleures...
Un cadre de la LCR disait jadis en boucle que "la preuve du pudding, c'est qu'on le mange"... CQFD. Les sectaires, les isolés, le 31 Octobre, ce seront celles et ceux qui resteront à ratiociner leurs sornettes et à prêter à d'autres une bonne partie de leurs propres tares.
Il y aura un avant et un après de cette manifestation, enfin un front se dessine contre le racisme structurel de la république française, contre le colonialisme et le post-colonialisme, contre l'islamophobie et pour l'égalité des droits, dans lequel les discriminés, les stigmatisés de la classe dominante et ses divers adjuvants ne sont pas en queue de cortège et invités à se faire invisibles seront clairement en tête du mouvement.
Fini le pseudo antiracisme assimilationniste et paternaliste. En tout cas, fini de passer sous leurs fourches caudines et leurs injonctions de directeurs de conscience autoproclamés. Cela fait du bien.
Pas mal comme front ouvrier au bout du compte pour une initiative partie d'un groupe de femmes proches ou membres du PIR, cette organisation ne représentant rien, un petit noyau de doctorants, sectaire, misogyne, raciste, antisémite, bourgeoise, communautariste, intégriste, officine islamiste rejetée unanimement par les militants ouvriers, j'en passe et des meilleures...
Un cadre de la LCR disait jadis en boucle que "la preuve du pudding, c'est qu'on le mange"... CQFD. Les sectaires, les isolés, le 31 Octobre, ce seront celles et ceux qui resteront à ratiociner leurs sornettes et à prêter à d'autres une bonne partie de leurs propres tares.
Il y aura un avant et un après de cette manifestation, enfin un front se dessine contre le racisme structurel de la république française, contre le colonialisme et le post-colonialisme, contre l'islamophobie et pour l'égalité des droits, dans lequel les discriminés, les stigmatisés de la classe dominante et ses divers adjuvants ne sont pas en queue de cortège et invités à se faire invisibles seront clairement en tête du mouvement.
Fini le pseudo antiracisme assimilationniste et paternaliste. En tout cas, fini de passer sous leurs fourches caudines et leurs injonctions de directeurs de conscience autoproclamés. Cela fait du bien.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Djamila Bouhired, icône de la révolution algérienne, condamnée à mort à l'âge de 22 ans par les autorités coloniales et graciée à la suite d'une campagne internationale de soutien, symbole de la résistance de son peuple, soutient aujourd'hui la Marche de la Dignité et contre le racisme. Une raison de plus de marcher samedi prochain, 31 octobre... Rendez-vous à Barbès à 14 heures !
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
D'anciens élèves guyanais ont participé à la marche, ils m'ont envoyé des enregistrements des prises de parole à la fin de la manif, enregistrements de mauvaise qualité mais intéressants, la manif les a enthousiasmés, ils ont eu le sentiment d'avoir enfin été chez eux à Paris, et c'est déjà bien.
Il y a aussi quelques belles photos sur Médiapart ce matin.
Celles qu'on m'a envoyées ne sont pas de bonne qualité mais bon... mieux que rien
Il y a aussi quelques belles photos sur Médiapart ce matin.
Celles qu'on m'a envoyées ne sont pas de bonne qualité mais bon... mieux que rien
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Un reportage de Mediapart qui donne une petite idée de cette importante manifestation :
http://www.mediapart.fr/portfolios/depuis-barbes-ils-ont-marche-dignement-sur-la-bastille
ou sur FB
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10153018654880882.1073741853.700765881&type=3
http://www.mediapart.fr/portfolios/depuis-barbes-ils-ont-marche-dignement-sur-la-bastille
ou sur FB
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10153018654880882.1073741853.700765881&type=3
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Pendant que la Marche pour la confusion et le communautarisme défilait à Barbès, les associations antiracistes et réellement militantes contre toutes les discriminations se réunissaient avec la Maison des Potes-Maison de l'Egalité au FIAP.
ah oui voltuan, le copain qui se trimballe toujours avec sa grande pancarte dans les manifs s'est fait déchirer
sa pancarte qui disait "all lives Matter "par des jeunes participants agressifs de la manif" sous prétexte qu'aux usa c'était dit par des blancs racistes .
bel exemple de tolérance !!!!! plutôt que d'aller discuter avec lui .
bref j'ai bien fait de pas y aller surtout quand on voit qui signait pour cette manif !!!!
tariq ramadan pouahhhhh un type qui veut enfermer les femmes !!!!! encore un progressiste .
oui a l'antiracisme mais pas avec n'importe qui !!!!
ah oui voltuan, le copain qui se trimballe toujours avec sa grande pancarte dans les manifs s'est fait déchirer
sa pancarte qui disait "all lives Matter "par des jeunes participants agressifs de la manif" sous prétexte qu'aux usa c'était dit par des blancs racistes .
bel exemple de tolérance !!!!! plutôt que d'aller discuter avec lui .
bref j'ai bien fait de pas y aller surtout quand on voit qui signait pour cette manif !!!!
tariq ramadan pouahhhhh un type qui veut enfermer les femmes !!!!! encore un progressiste .
oui a l'antiracisme mais pas avec n'importe qui !!!!
cerise75- Messages : 219
Date d'inscription : 21/07/2012
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
cerise75 a écrit:Pendant que la Marche pour la confusion et le communautarisme défilait à Barbès, les associations antiracistes et réellement militantes contre toutes les discriminations se réunissaient avec la Maison des Potes-Maison de l'Egalité au FIAP.
Ben voyons, le PCF, Ensemble, le PG, Attac, le NPA, les dizaines d'associations luttant contre les discriminations de race, de classe et de genre, le FUIQP, le PIR, BDS, BAN...etc..., des soutiens comme celui d'Angela Davis, Djamila Bouhired, Leila Shahid, Aminata Traoré ... etc. des communautaristes...
cerise75 a écrit:
oui a l'antiracisme mais pas avec n'importe qui !!!!
Toi tu n'es pas trop regardant car pendant ce temps là tu devais lire ton torchon islamophobe et raciste préféré en annonant "je suis charlie" avec tes camarades et élus du PcolonaliSte, ou de leur porte flingue SOS R., tu devais bien te sentir avec Harlem Desir et avec les élus du parti radical de "gauche", au FIAP.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Marche de la Dignité, petite revue de presse :
Web
http://www.leparisien.fr/…/marche-de-la-dignite-des-millier…
http://www.lemonde.fr/…/debut-de-la-marche-de-la-dignite-a-…
http://www.francesoir.fr/…/des-milliers-de-manifestants-pou…
http://www.lejdd.fr/…/Contre-le-racisme-une-marche-de-la-di…
http://www.liberation.fr/…/marche-de-la-dignite-l-heure-de-…
http://www.lemonde.fr/…/une-marche-de-la-dignite-a-paris-co…
http://www.lexpress.fr/…/une-marche-de-la-dignite-a-paris-c…
http://www.europe1.fr/…/marche-de-la-dignite-des-milliers-d…
http://www.elle.fr/…/Marche-de-la-dignite-On-veut-rendre-vi…
http://www.la-croix.com/…/Une-Marche-de-la-dignite-dix-ans-…
http://www.la1ere.fr/…/une-marche-de-la-dignite-et-contre-l…
TV
http://www.bfmtv.com/…/marche-de-la-dignite-il-y-a-toujours…
http://france3-regions.francetvinfo.fr/…/paris-une-marche-p…
http://www.francetvinfo.fr/…/discrimination-une-marche-de-l…
International
http://www.afp.com/fr/news/3747734/
http://www.english.rfi.fr/…/20151031-thousands-participate-…
http://www.msn.com/…/thousands-in-paris-anti-rac…/ar-BBmF48v
http://www.vbox7.com/play:0abefaa961?p=playlist&id=2128335
Web
http://www.leparisien.fr/…/marche-de-la-dignite-des-millier…
http://www.lemonde.fr/…/debut-de-la-marche-de-la-dignite-a-…
http://www.francesoir.fr/…/des-milliers-de-manifestants-pou…
http://www.lejdd.fr/…/Contre-le-racisme-une-marche-de-la-di…
http://www.liberation.fr/…/marche-de-la-dignite-l-heure-de-…
http://www.lemonde.fr/…/une-marche-de-la-dignite-a-paris-co…
http://www.lexpress.fr/…/une-marche-de-la-dignite-a-paris-c…
http://www.europe1.fr/…/marche-de-la-dignite-des-milliers-d…
http://www.elle.fr/…/Marche-de-la-dignite-On-veut-rendre-vi…
http://www.la-croix.com/…/Une-Marche-de-la-dignite-dix-ans-…
http://www.la1ere.fr/…/une-marche-de-la-dignite-et-contre-l…
TV
http://www.bfmtv.com/…/marche-de-la-dignite-il-y-a-toujours…
http://france3-regions.francetvinfo.fr/…/paris-une-marche-p…
http://www.francetvinfo.fr/…/discrimination-une-marche-de-l…
International
http://www.afp.com/fr/news/3747734/
http://www.english.rfi.fr/…/20151031-thousands-participate-…
http://www.msn.com/…/thousands-in-paris-anti-rac…/ar-BBmF48v
http://www.vbox7.com/play:0abefaa961?p=playlist&id=2128335
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Bravo aux organisatrices et aux participants !
La Marche qu'il fallait depuis longtemps
et qui annonce de grands combats contre tous les racistes
y compris, parfois, les plus sournois, ceux qui s'ignorent...
En complément, plusieurs articles anti-K, y compris un de super photos: http://www.anti-k.org/?s=Dignit%C3%A9
La Marche qu'il fallait depuis longtemps
et qui annonce de grands combats contre tous les racistes
y compris, parfois, les plus sournois, ceux qui s'ignorent...
En complément, plusieurs articles anti-K, y compris un de super photos: http://www.anti-k.org/?s=Dignit%C3%A9
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Marche de la Dignité : L’indépendance en marche
Publié le 3 novembre 2015 par MAFED
À l’appel du collectif Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED), près de 12 000 personnes ont défilé samedi 31 octobre 2015, soit dix ans après les révoltes de novembre 2005, de Barbès à Bastille.
La MAFED se félicite du succès du bon déroulement de cet événement qui a su allier moments festifs, moments d’émotion – avec notamment les témoignages de familles de victimes de crimes policiers – et clarté politique.
Les femmes qui ont pris part à l’organisation de cette marche tiennent à remercier toutes celles et ceux qui ont répondu à leur appel et qui n’ont pas hésité à donner de la voix et de l’énergie pour porter haut leurs exigences : en finir avec les violences policières et, plus généralement, avec le racisme d’État.
Elles tiennent à saluer la diversité des collectifs présents – certains étaient venus de loin (Lille, Lyon, Grenoble, Strasbourg, Marseille, Bruxelles), voire de très loin (avec la présence de militants du mouvement Black Lives Matter. Cette marche, qui a reçu un écho favorable de la part de dizaines d’organisations de l’immigration et des quartiers populaires mais aussi de syndicats et d’organisations de la gauche sociale et politique , a ainsi permis de donner corps à une convergence de luttes et d’acteurs engagés contre l’islamophobie, la négrophobie ou encore la rromophobie.
La Marche de la Dignité a également réuni des artistes de poids (Médine, Kery James, Disiz, Tunisiano…) qui ont clos la journée par un concert place de la Bastille. Si cela n’est pas sans rappeler les concerts antiracistes de 1984, du chemin a été fait depuis et c’est aussi l’un des messages de cette marche qui a choisi l’autofinancement et refusé les appuis institutionnels. Le projet ne se voulait ni symbolique ni moral, il se voulait politique et radical.
En cela, la Marche de la Dignité constitue un événement inédit, historique. Elle réalise en quelque sorte une « déclaration d’indépendance » : les luttes de l’immigration et des quartiers populaires en ont fini avec la mise sous tutelle et n’attendront plus de montrer patte blanche pour converger, lutter, et vaincre. Et, eu égard égard aux critiques et attaques diffamatoires visant les organisatrices depuis quelques jours, il semblerait le message ait été parfaitement reçu…et compris. Autant dire que cette Marche de la Dignité n’a pas fini de faire parler d’elle.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Marche de la Dignité, 31 Oct.
Réponse du rappeur Kery James à Raphael Enthoven (1)
Vous intitulez votre chronique « Le vrai respect à conquérir en république est l’indifférence de la couleur de la peau » Pourtant dès les premières secondes de cette même chronique vous posez la question suivante : « Que demande Kery James lorsque il demande le respect ? Qu’on le respecte en tant que noir ou qu’on le respecte en tant que citoyen français ».
La question en elle même démontre que l’indifférence à la couleur de la peau n’est pas chose acquise en république. En effet, lorsqu’un homme noir vous demande le respect, il ne vous vient même pas à l’esprit qu’il puisse l’exiger en tant qu’être humain. Vous vous demandez immédiatement, si il l’exige en tant que Noir. Est-ce parce que vous le percevez en tant que Noir avant de le percevoir en tant qu’être humain ?
En effet, je n’ai pas commencé ce texte en disant « J’écris ce texte en tant que noir ». Au contraire, je dis dans la même chanson « Il n’y a pas que les Noirs et les Arabes, ce sont tous les pauvres qu’ils méprisent ». C’est à dire que les pauvres, quelle que soit leur couleur de peau, sont souvent méprisés par ceux qui détiennent le pouvoir économique. Tout comme la couleur de peau de ceux qui sont riches ne dérange jamais ceux qui profitent de leur fortune. Et si je m’étais exprimé au nom d’une classe sociale et non en celui d’une race ? Pourquoi est-ce que cela ne vous a pas effleuré l’esprit ? Il est simple, mais malhonnête de ramener mon discours à des considérations raciales qui sont les vôtres, pas les miennes.
Figurez vous que l’une des chansons les plus emblématiques de ma carrière et l’un de mes plus grands succès s’appelle justement « Y’a pas de couleur ». Cette chanson est un incontournable pour moi si bien que je l’interprète à chacun de mes concert alors qu’elle date de 2001. Je l’ai notamment interprété à Bercy le 21 Novembre 2013 devant près de 15000 personnes. Pour vous dire ô combien cette chanson et son message sont importants pour moi. La dernière fois que je l’ai interprété c’était en banlieue parisienne à saint-denis le 24 Octobre 2015. Si j’étais un raciste anti-Blanc et que ce racisme anti-Blanc avait un écho en banlieue, je n’aurai pas interprété cette chanson en seine saint-denis.
Pour dissiper tout malentendu, si malentendu il y a, plutôt que volonté réfléchie et calculée de biaiser mon discours,laissez moi citer un court extrait de cette chanson : « Y’a pas de couleur pour être stupide, ignorant, raciste et borgne. Pas une couleur attitrée à l’absurdité. Pas une couleur qui prouve ton intelligence. Pas une couleur qui témoigne de ta tolérance ». Est-il nécessaire que je mentionne « Pleure en silence » une autre de mes chansons que j’interprète également à chacun de mes concerts en banlieue et ailleurs et dont voici un autre extrait : « La détresse n’a pas de couleur. Réveille-toi, sous combien de peaux blanches se cache la douleur ».
A la lumière de ces deux extraits, il apparaît clairement que votre tentative de m’accuser de racisme anti-Blanc est infondée voir calomnieuse si cela est volontaire de votre part. Il en est de même pour votre rapprochement très douteux entre mes idées et celles du Front national. Prétendre que c’est ma chanson qui renforce le FN en France est un argument étonnant auquel n’adhéreront jamais ceux qui connaissent ma musique. Et moi qui pensais que c’était la crise économique et l’impuissance des gouvernements successifs à nous en sortir qui expliquait cette montée du FN. Moi qui pensais que cela s’expliquait aussi par la stigmatisation continue d’une certaine partie de la population française par la classe politique et les médias. Je vais même vous avouer un secret, leurs discours m’ont même parfois laissé penser qu’ils voulaient et organisaient la montée du FN .En fait, vous devez comprendre et accepter que quelqu’un puisse être un véritable anti-raciste tout en étant capable de dénoncer des injustices que seuls ceux qui y trouvent leurs intérêts voudraient passer sous silence.
Vous avez également dérapé quand vous avez expliqué que lorsque je dis « J’ai abandonné l’idée qu’ils me perçoivent un jour comme un Français » cela signifie que « j’ai renoncé à l’intégration ». C’est très grave. Je suis né en Guadeloupe et je suis en métropole depuis 1985 et vous pensez encore que je dois « m’intégrer » ? Ce dérapage à lui seul justifie la totalité de mon texte auquel vous avez tenté maladroitement de vous opposer pour des raisons qui me paraissent obscures. En effet, comme vous en faîtes la démonstration, vous ne me considérez pas comme un Français puisque vous pensez que je ne devrais pas renoncer à "l’intégration".
Vous auriez été plus pertinent et plus juste, si vous aviez fais une chronique sur l’action que je mène avec mon association ACES, comme Apprendre, Comprendre, Entreprendre et Servir. Dans ma chanson « Banlieusards » dont le leitmotiv est « On est pas condamnés à l’échec » j’écrivais « Une question reste en suspens qu’a t-on fait pour nous mêmes ? ». En effet, je refuse d’être de ceux qui pointent du doigt les problèmes et ne proposent aucune alternative. Comme je crois que la véritable révolution passe par l’éducation j’ai fondé l’ACES en 2008. Son objectif, faire du soutien scolaire et du financement d’études supérieures. Alors depuis près de 2 ans maintenant dans le cadre de l’action menée par mon association, je donne des concerts en France et même dans les départements d’outre-mer comme en Guyane par exemple. A chaque date, je reverse une partie de mon cachet personnel pour financer les études supérieures d’un jeune en difficultés économiques.
Plus d’une dizaine d’étudiants, de toutes les couleurs ,ont bénéficié de cette bourse à ce jour. Pourquoi ne pas avoir fait une chronique sur cette tournée solidaire ? Pas assez sensationnel ? Est-ce parce que cela ne rentre pas dans le projet qui consiste à faire passe les banlieusards comme des terroristes potentiels et des délinquants ? Ou les deux à la fois ? Est-ce que c’est parce que cela contribuerai à montrer les jeunes de banlieue autrement que comme des prétendus paresseux qui ne font que se plaindre et sont incapables de se prendre en main ?
J’essaie en ce moment de monter un documentaire sur les parcours de ces jeunes qui ont bénéficié de la bourse ACES. Ces jeunes qui, partis du plus bas, ne se contentent pas de pleurer sur leur sort. Ces jeunes qui ne s’arrêtent pas au simple constat des difficultés auxquelles ils doivent faire face mais qui se battent au quotidien. Nous avons démarché plusieurs chaînes de télévision et aucune d’entre elles ne souhaite diffuser ce documentaire. Pouvez-vous m’éclairer et me dire pourquoi ? Est-ce que vous pensez honnêtement que les émissions qui montrent une image positive des jeunes de banlieue sont assez nombreuses et que le pays n’en a pas besoin ? Est-ce que ce n’est pas plutôt l’absence de ce genre de documentaires à la télévision qui facilite la montée du FN ? Vous comprendrez peut-être en quelques mots les raisons de ma colère qui n’est pas et qui j’espère ne sera jamais une colère aveugle qui me fera sombrer dans l’idiotie et l’injustice.
Vous ne pouvez pas prendre l’extrait d’une chanson qui n’est même pas terminée d’ailleurs et le brandir en occultant l’ensemble de ce que j’ai écris dans ma carrière discographique qui dure depuis 23 ans maintenant. Vous devez également être vigilant et faire attention à ne pas faire passer les conséquences pour les causes. Ce texte « 10 ans après » est une conséquence et non une cause. Tout comme les révoltes de 2005 étaient une conséquence et non une cause. Et pour information, lorsque j’ai écrit « Toute arrivée à son départ » cela signifiait pour moi que les conséquences ont souvent une cause connue. La phrase n’a jamais eu dans ma bouche le sens que vous lui prêtez. Heureusement, je ne suis pas encore mort et quelle interprétation peut-être plus précise que celle de l’auteur lui même ?
Vous avez demandé sur Twitter à ce qu’on vous apporte des arguments qui vous démontrent que votre analyse est fausse et surtout qu’elle ne s’applique pas à ma personne. Vous avez dis que vous seriez ravi de vous être trompé. Je n’ai aucun doute que cette réponse brève contient non pas les arguments mais les preuves sans ambiguité que ni vous ni aucun autre média ne pourrez jamais m’accuser de racisme anti-blanc si ce n’est en ayant recours au mensonge, à la diffamation, à la déformation de mes propos et à la manipulation.
Dans votre chronique vous nous sommez de choisir entre Malcolm X et Nelson Mandela. Si seulement vous pouviez me laisser choisir par moi même. Je pourrais peut-être me sentir inspiré par la détermination de Malcolm X tout comme par la capacité de Nelson Mandela à pardonner.
Et puisque vous vous réclamez du pacifisme de Nelson Mandela je compte sur vous pour avoir l’honnêteté de lire cette réponse à l’antenne sans la dénaturer et de reconnaître qu’au minimum vous vous êtes hâté dans votre jugement à mon sujet. Si vous le faîtes alors là vous serez très proche du pacifisme de Nelson Mandela et vous démontrerez que le dialogue entre ce que j’appelle malgré moi les deux France est possible et n’est pas voué à l’échec.
Je vous invite même à assister à mon prochain concert solidaire qui aura lieu à Vaux en Velin le 21 Novembre au centre culturel Charlie Chaplin à 20 heures. Concert autour duquel une bourse de 6000 euros sera attribuée à un ou plusieurs étudiants pour les aider à financer leurs études supérieures. Ce sera l’occasion pour vous de découvrir ma musique, de me rencontrer ainsi que de constater la grande diversité de mon public qui est loin, même très loin d’être composé uniquement d’Arabes et de Noirs. Vous pourrez voir par vous même, le bonheur, le courage et la détermination de certains lauréats et peut-être même la fierté et les larmes dans les yeux de leurs parents. Venez donc mettre un pied dans notre réalité et abandonnez le fantasme médiatique d’une banlieue anti-blanche.
Si vous venez et si vous avez le courage de revenir sur vos dires, alors j’aurai la certitude que vous vous êtes simplement trompé à mon sujet et que vous êtes un homme qui sait reconnaître ses erreurs. Si vous ne le faîtes pas,ou pire encore surenchérissez, j’aurai alors la conviction que vous êtes profondément malhonnête et j’en serais peiné pour vous.
Je souhaiterai conclure par une citation de Nelson Mandela que vous semblez chérir :
« Je lisais beaucoup de journaux de toutes les régions, mais ils ne donnent qu’une pauvre image de la réalité, les informations qu’ils donnent sont importantes pour un combattant de la liberté non pas parce qu’elles disent la vérité, mais parce qu’elles révèlent les préjugés de ceux qui écrivent les articles et de ceux qui les lisent »
L’aube est claire pour celui qui a des yeux.
Kery James
(1) ▻http://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/le-vrai-respect-a-conquerir-en-republique-est-linfference-de-la-couleur-de-la-peau-2540261
▻http://seenthis.net/messages/424450 via Le Bougnoulosophe
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