Jean Marie Le Pen
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Jean Marie Le Pen
Le poignard de Le Pen
Jean-Marie Le Pen a toujours nié avoir commis des actes de torture pendant la période de janvier à mars 1957 où il était en Algérie, engagé volontaire dans le 1er Régiment étranger parachutiste. Et pourtant, il a bien déclaré au quotidien Combat, le 9 novembre 1962 : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire. [1] »
S’estimant diffamé par des déclarations affirmant qu’il avait participé à la torture pendant la guerre d’Algérie, il a perdu en justice : dans une décision confirmée en appel le 6 octobre 2004 [2], la justice a débouté Le Pen de toutes ses plaintes et a reconnu la « crédibilité certaine » des témoignages recueillis sur sa participation à la torture pendant la guerre d’Algérie.
Un élément matériel peut aujourd’hui être invoqué : le poignard qu’il avait égaré dans la nuit du 2 au 3 mars 1957, lors d’une de ses « virées » dans la casbah d’Alger.
Le poignard du lieutenant Le Pen entre au musée
par Florence Beaugé, Le Monde du 31 octobre 2014
[ALGER- envoyée spéciale] — Désormais, ceux qui visiteront le Musée des moudjahidine d’Alger pourront contempler un objet d’un intérêt très particulier : un poignard nazi ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen. La famille Moulay a décidé de le remettre au Musée des anciens combattants, à l’occasion du 60e anniversaire du 1er Novembre. C’était le vœu de son détenteur, Mohamed Cherif Moulay, mort le 28 avril 2012, à Alger, d’une embolie pulmonaire, à l’âge de 67 ans.
Le président d’honneur du Front national a perdu ce poignard dans la casbah d’Alger, il y a cinquante sept ans. Dans la nuit du 2 au 3 mars 1957, une patrouille d’une vingtaine de parachutistes conduite par un homme grand, fort et blond, que ses subordonnés appellent « mon lieutenant », fait irruption au domicile de la famille Moulay, (Le Monde du 4 mai 2002). Pendant plusieurs heures, le père, Ahmed, 42 ans, va être torturé sous les yeux de ses six enfants et de sa jeune femme qui porte sa dernière-née dans les bras. On lui inflige le supplice de l’eau puis de l’électricité. Ahmed Moulay refuse de donner les noms de son réseau du FLN. Il en mourra.
Le Pen et les parachutistes repartent après avoir criblé le corps de leur victime d’une rafale de mitraillette. Ce stratagème permettra à l’armée française de sortir un communiqué, affirmant qu’Ahmed Moulay « a tenté de s’enfuir ».
Le 3 mars au matin, le fils aîné du supplicié, Mohamed Cherif, 12 ans,fait une découverte dans le couloir d’entrée de la maison : un poignard sur le sol, dans un coin obscur. Il s’en empare et le cache dans le placard du compteur électrique, « sans bien savoir pourquoi ». Le lendemain et le surlendemain, Le Pen et ses hommes reviennent et mettent la maison des Moulay à sac. Ils cherchent quelque chose. En vain. L’enfant se tait.
Quelques semaines plus tard, la photo du lieutenant blond apparaît à la « une » de la presse algéroise. Il est au garde-à-vous devant le général Massu qui lui remet la croix de la valeur militaire. Son nom s’étale en toutes lettres : Jean-Marie Le Pen. Celui qui est alors député poujadiste et benjamin de l’Assemblée nationale s’est en effet engagé volontaire pour six mois en Algérie.
Peu après le drame, Mohamed Cherif abandonne l’école et rejoint les rangs de l’Armée de libération (ALN). Il ne cherche plus qu’à venger son père et restera au maquis jusqu’à l’indépendance. Il sera, en 1962, le plus jeune des moudjahidine.
Pendant quarante ans, Mohamed Cherif Moulay gardera l’arme à son domicile. Le poignard arrivera en France, début 2003, dans la valise de l’envoyée spéciale du Monde à Alger. Il jouera un rôle essentiel dans le procès que le président du Front national a intenté au journal pour « diffamation ». Le Pen perdra son procès. Il perdra également son appel et verra son pourvoi en cassation rejeté.
Le poignard va rester plusieurs années à Paris, dans le coffre-fort de l’avocat du Monde, Me Baudelot. Il retournera en Algérie, quelques mois après la mort de Mohamed Cherif Moulay, de la même façon qu’il en était sorti : dans la valise de l’envoyée spéciale du Monde.
En acier trempé, long de 25 cm et large de 2,5 cm, ce poignard est bel et bien une pièce de musée. Une pièce à conviction surtout. Il s’agit d’un couteau des Jeunesses hitlériennes fabriqué dans la Ruhr dans les années 1930. Sur le fourreau de ce poignard, on peut lire distinctement : « JM Le Pen, 1er REP ».
Florence Beaugé
http://ldh-toulon.net/le-poignard-de-Le-Pen.html
Jean-Marie Le Pen a toujours nié avoir commis des actes de torture pendant la période de janvier à mars 1957 où il était en Algérie, engagé volontaire dans le 1er Régiment étranger parachutiste. Et pourtant, il a bien déclaré au quotidien Combat, le 9 novembre 1962 : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire. [1] »
S’estimant diffamé par des déclarations affirmant qu’il avait participé à la torture pendant la guerre d’Algérie, il a perdu en justice : dans une décision confirmée en appel le 6 octobre 2004 [2], la justice a débouté Le Pen de toutes ses plaintes et a reconnu la « crédibilité certaine » des témoignages recueillis sur sa participation à la torture pendant la guerre d’Algérie.
Un élément matériel peut aujourd’hui être invoqué : le poignard qu’il avait égaré dans la nuit du 2 au 3 mars 1957, lors d’une de ses « virées » dans la casbah d’Alger.
Le poignard du lieutenant Le Pen entre au musée
par Florence Beaugé, Le Monde du 31 octobre 2014
[ALGER- envoyée spéciale] — Désormais, ceux qui visiteront le Musée des moudjahidine d’Alger pourront contempler un objet d’un intérêt très particulier : un poignard nazi ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen. La famille Moulay a décidé de le remettre au Musée des anciens combattants, à l’occasion du 60e anniversaire du 1er Novembre. C’était le vœu de son détenteur, Mohamed Cherif Moulay, mort le 28 avril 2012, à Alger, d’une embolie pulmonaire, à l’âge de 67 ans.
Le président d’honneur du Front national a perdu ce poignard dans la casbah d’Alger, il y a cinquante sept ans. Dans la nuit du 2 au 3 mars 1957, une patrouille d’une vingtaine de parachutistes conduite par un homme grand, fort et blond, que ses subordonnés appellent « mon lieutenant », fait irruption au domicile de la famille Moulay, (Le Monde du 4 mai 2002). Pendant plusieurs heures, le père, Ahmed, 42 ans, va être torturé sous les yeux de ses six enfants et de sa jeune femme qui porte sa dernière-née dans les bras. On lui inflige le supplice de l’eau puis de l’électricité. Ahmed Moulay refuse de donner les noms de son réseau du FLN. Il en mourra.
Le Pen et les parachutistes repartent après avoir criblé le corps de leur victime d’une rafale de mitraillette. Ce stratagème permettra à l’armée française de sortir un communiqué, affirmant qu’Ahmed Moulay « a tenté de s’enfuir ».
Le 3 mars au matin, le fils aîné du supplicié, Mohamed Cherif, 12 ans,fait une découverte dans le couloir d’entrée de la maison : un poignard sur le sol, dans un coin obscur. Il s’en empare et le cache dans le placard du compteur électrique, « sans bien savoir pourquoi ». Le lendemain et le surlendemain, Le Pen et ses hommes reviennent et mettent la maison des Moulay à sac. Ils cherchent quelque chose. En vain. L’enfant se tait.
Quelques semaines plus tard, la photo du lieutenant blond apparaît à la « une » de la presse algéroise. Il est au garde-à-vous devant le général Massu qui lui remet la croix de la valeur militaire. Son nom s’étale en toutes lettres : Jean-Marie Le Pen. Celui qui est alors député poujadiste et benjamin de l’Assemblée nationale s’est en effet engagé volontaire pour six mois en Algérie.
Peu après le drame, Mohamed Cherif abandonne l’école et rejoint les rangs de l’Armée de libération (ALN). Il ne cherche plus qu’à venger son père et restera au maquis jusqu’à l’indépendance. Il sera, en 1962, le plus jeune des moudjahidine.
Pendant quarante ans, Mohamed Cherif Moulay gardera l’arme à son domicile. Le poignard arrivera en France, début 2003, dans la valise de l’envoyée spéciale du Monde à Alger. Il jouera un rôle essentiel dans le procès que le président du Front national a intenté au journal pour « diffamation ». Le Pen perdra son procès. Il perdra également son appel et verra son pourvoi en cassation rejeté.
Le poignard va rester plusieurs années à Paris, dans le coffre-fort de l’avocat du Monde, Me Baudelot. Il retournera en Algérie, quelques mois après la mort de Mohamed Cherif Moulay, de la même façon qu’il en était sorti : dans la valise de l’envoyée spéciale du Monde.
En acier trempé, long de 25 cm et large de 2,5 cm, ce poignard est bel et bien une pièce de musée. Une pièce à conviction surtout. Il s’agit d’un couteau des Jeunesses hitlériennes fabriqué dans la Ruhr dans les années 1930. Sur le fourreau de ce poignard, on peut lire distinctement : « JM Le Pen, 1er REP ».
Florence Beaugé
http://ldh-toulon.net/le-poignard-de-Le-Pen.html
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Date d'inscription : 02/09/2014
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