Polisse

[verié2]

Puisqu'on en parle sur un autre fil...

Polisse
De Maïwenn
La réalisatrice, qui affirme avoir passé six mois en compagnie d’une équipe de la BPM – Brigade de Protection des Mineurs -, a prétendu nous montrer le quotidien de ces policiers, un peu comme Tavernier l’avait fait avec L627, consacré à la Brigade des Stups. Le film remporte un très gros succès car il traite d’un sujet bouleversant : la maltraitance des enfants. Maïwenn s’est entourée d’excellents comédiens, dont le talent parvient par moment à susciter l’émotion. Le problème, c’est qu’elle a totalement adopté le point de vue des policiers, au point qu’on se demande si elle n’a pas été manipulée par les services de communication de la Préfecture de police. Son film comporte de très grosses invraisemblances, comme l’implication personnelle des policiers dont elle s’applique continuellement à souligne le caractère humain, en dépit de leurs propres problèmes : toute l’équipe se mobilise ainsi pour trouver un logement à une SDF africaine et son enfant. Or tous ceux qui ont travaillé dans des services sociaux ou côtoyé leurs membres savent qu’il est indispensable, quand on plonge quotidiennement dans un tel univers, de se blinder pour se protéger. Plus grave, ce film nous vend une intervention musclée dans un bidonville de Roms comme une opération de protection de l’enfance. Un petit couplet contre Sarkozy, dont la politique aurait détérioré l’image de la police, donne à Polisse une coloration « politiquement correcte de gauche ».