Serbie
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nico37
gérard menvussa
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Serbie
Serbie : la renaissance d’une gauche radicale
Traduit par Jovana Papović
2 réactions
Sur la Toile :
Publié dans la presse : 23 juillet 2011
Mise en ligne : mercredi 17 août 2011
Anarchistes, trotskystes, féministes radicales et militants syndicalistes : une gauche anticapitaliste renaît en Serbie, totalement en-dehors des appareils des partis politiques. Ces mouvements s’opposent à l’intégration du pays au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, ils dénoncent les privatisations et la dérive libérale des gouvernants. Alors que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser, vont-ils trouver un nouvel écho ?
Par Jelena Grujić
Ces jours-ci, dans la cellule de prison qu’il partage avec un travesti condamné pour prostitution et homme amputé d’un bras enfermé pendant quinze jours à Padinska Skela pour avoir refuser de s’identifier, Ratibor Trivunac lit Derrida.
Ratibor Trivunac a été condamné en procédure urgente pour avoir organisé une manifestation non déclarée lors de la conférence de l’OTAN organisée à Belgrade, en juin dernier (lire notre brève « Serbie : Belgrade accueille une conférence militaire de l’Otan »). Il s’est déjà fait connaître « grâce » à ses séjours en prison : il y a passé six mois, accusé de « terrorisme international » pour avoir jeté des cocktails Molotov sur l’ambassade grecque à Belgrade en compagnie de cinq autres anarchistes, dont trois étaient membres de l’Initiative anarcho-syndicaliste (ASI). Le groupuscule a été relâché sur décision de la Cour suprême de Belgrade, mais attend encore le verdict de la Cour d’appel, après un appel soulevé par le Procureur. Cette « attente » n’est selon le groupe qu’une des nombreuses tactiques de l’État, son ennemi « naturel », qui cherche à les mettre sur la touche (lire notre article « Gauche radicale : une « affaire Tarnac » en Serbie »).
L’opinion publique n’est guère informée des idées que défend l’ASI, et de celles d’un petit nombre d’autres groupes de même envergure et qui peuvent tous plus ou moins se ranger dans la même catégorie : la gauche radicale.
La gauche en elle-même regroupe un large spectre d’idées diverses. Elle comprend « aussi » l’anarchisme qui, en tant que mouvement visant à abolir l’État, le grand croque-mitaine de tous les radicalismes, laisse la grande majorité des citoyens serbes perplexes, et fait office de terme au contenu incertain et immanquablement associé à la violence. Il est vrai que les méthodes radicales ne sont pas étrangères aux groupes anarchistes, mais il est aussi vrai que les anarchistes locaux sont beaucoup plus intéressés par les combats pour le droit des travailleurs, contre le libéralisme et le capitalisme. Ils sont avant tout « à gauche ».
Dans la région, le terme même de « gauche » est « pollué » et souvent incompris. Il engendre des associations instantanées qui rappellent la « confiance trahie », au moins deux fois de suite dans le passé proche – avec la Yougoslavie de Tito et la Serbie de Milošević. À côté de ces systèmes de gouvernement qui étaient, ou prétendaient être, de gauche, il a toujours existé une grande tradition intellectuelle de gauche dans les universités belgradoises, qui ont gardé la tradition d’une contestation virulente. Deux génération au moins d’étudiants ont incité voir porté des changements sociaux important par leur rébellion : le mouvement de 1968 et les manifestations étudiantes des années 1990.
Le paysage politique actuel en Serbie manque cruellement de forces explicitement à gauche dans l’opinion publique. Pourtant, la société serbe post-privatisations voit se créer avec une fulgurante rapidité un immense fossé entre les riches et les pauvres, donnant ainsi toutes les raisons de faire entendre de plus en plus fort des idées de gauches. En ce sens, l’inexistence d’une gauche à proprement parler, ou l’invisibilité de celle-ci si elle existe, est un phénomène qu’il faut analyser. La classe ouvrière - à laquelle il convient d’ajouter 730.000 chômeurs - devrait pouvoir naturellement trouver dans la gauche un allié de premier plan. Nous laisserons ici de côté les grands syndicats ainsi que les partis politiques établis, nous n’argumenterons pas sur le bien fondé des idées de gauche ni sur le combat pour le droit des travailleurs dans les programmes des mêmes politiciens. La question est la suivante : que se passe-t-il donc dans les universités, là où devraient bouillonner les idées, encore loin de toute corruption et des intérêts des partis, où les idées de changement social devraient bouillonner ?
Ceux qui se rebellent contre le système depuis les franges extrêmes de la gauche n’arrivent pas à quitter les pages des faits divers pour venir s’inscrire dans les pages des questions de société, ni sur le terrain du débats politico-rhétorique, et c’est surement une des raisons pour lesquelles ces mouvements demeurent imperceptibles en Serbie et semblent condamnés à la marginalité. En Slovénie, en Croatie, en Grèce, en Espagne et dans d’autres pays européens, ces mouvements sont beaucoup plus représentés dans la sphère publique.
Anarchistes et trotskystes
La gauche de l’université serbe regroupe un grand nombre de militants, et deux traditions sont particulièrement représentées, la tradition anarchiste et la tradition marxiste d’inspiration trotskistes : les adeptes du premier groupe sont regroupés autour de l’ASI et ceux du second autour de MARX 21.
A la base de leurs idées, se trouve le combat pour ce qu’ils appellent « l’authentique démocratie ». Ils souhaitent une distribution du capital social plus équitable ainsi que l’émancipation de la classe ouvrière. Ils se battent pour la remise en question des privatisations en Serbie et pour leur arrêt complet. La gauche radicale est contre l’entrée dans l’Union européenne et contre l’adhésion à l’OTAN. Leur ennemi numéro 1 est le libéralisme économique. Ils estiment que l’extrême droite est le « côté pile de la pièce dont ils sont le côté face », tout en restant très attachés à la tradition de la lutte contre le fascisme.
Les idées qu’ils défendent sont utopistes. Leurs programmes sont consultables sur leurs pages internet. En gros, ils partagent tous le combat pour une société sans instrument de force, sans hiérarchie sociale ni autoritaire. Ils se battent pour des droits égaux pour tous, indépendamment de nos choix politiques, de notre profession, de notre orientation sexuelle, de notre âge, etc.
Le grand public, pas très intéressé par les extrêmes politico-théoriques, pourrait être plus attiré par leur « regard alternatif » sur l’économie de marché. Autant ASI que MARX 21 estiment que le libéralisme économique est le courant dominant de tous les partis qui existent en Serbie.
La gauche est aujourd’hui très dispersée, et se trouve traversée par un grand nombre de sous-courants qui trouvent des adeptes sur la scène locale. Les idées de gauche sous-entendent aujourd’hui l’altermondialisme et l’écologie. Le philosophe slovène Slavoj Žižek est un des gauchistes les plus célèbres au monde (lire notre portrait « Slavoj Zizek, la superstar slovène du marxisme pop »). Ils sont nombreux à estimer que les révolutions nord-africaines sont des révolutions de gauche. Aujourd’hui, la gauche radicale est particulièrement forte en Grèce et, après avoir forcé le gouvernement Papandréou à un remaniement, elle est plus forte que jamais.
Marx 21 et ASI estiment que les manifestations de travailleurs et la rébellion des jeunes en Grèce sont d’une importance capitale. MARX 21 insiste aussi beaucoup sur l’importance de la révolution égyptienne. Les deux groupes rejoignent très souvent les grèves organisées par des travailleurs mécontents et les syndicats, apportant ainsi leur appui aux grévistes par leurs actions de soutiens.
Une nouvelle scène syndicale
Ces deux groupes ne sont pas les seuls à exister dans le paysage de la gauche radical en Serbie. Il existe aussi un grand nombre de syndicats et de mouvements ouvriers que nous ne pouvons pas tous citer, mais qui méritent une grande place, de par leurs actions et leurs résultats conséquents dans le combat syndical. Malheureusement, ces groupes n’arrivent pas a se faire connaitre du grand public, qui a tendance à voir chaque grève comme un calque de la précédente.
Sur la nouvelle scène syndicale serbe, le groupe « Pokret za Slobodu » (Mouvement pour la liberté) est très actif et se concentre sur le droit des travailleurs et sur les privatisations frauduleuses qui laissent les anciens salariés dans une pauvreté sans précédent.
Vétéran des combats politiques, Nebojša Popov tient une place importante dans ce combat, aux côtés de Milenko Srećković et d’Ivan Zlatić du Conseil pour la lutte contre la corruption. Il y a peu, un livre très important a enfin été publié par le Fonds pour la lutte des droits des femmes (Rekonstrukcija ženski fond) : Vodič za štrajk (« Guide de la grève »). Il porte en sous-titre la question : la Serbie a-t-elle un mouvement ouvrier ? Cet ouvrage, rédigé par Dejana Ivančić Spasojević, Jovanka Zlatković et Liza de Mone, est consultable sur internet.
Traduit par Jovana Papović
2 réactions
Sur la Toile :
Publié dans la presse : 23 juillet 2011
Mise en ligne : mercredi 17 août 2011
Anarchistes, trotskystes, féministes radicales et militants syndicalistes : une gauche anticapitaliste renaît en Serbie, totalement en-dehors des appareils des partis politiques. Ces mouvements s’opposent à l’intégration du pays au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, ils dénoncent les privatisations et la dérive libérale des gouvernants. Alors que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser, vont-ils trouver un nouvel écho ?
Par Jelena Grujić
Ces jours-ci, dans la cellule de prison qu’il partage avec un travesti condamné pour prostitution et homme amputé d’un bras enfermé pendant quinze jours à Padinska Skela pour avoir refuser de s’identifier, Ratibor Trivunac lit Derrida.
Ratibor Trivunac a été condamné en procédure urgente pour avoir organisé une manifestation non déclarée lors de la conférence de l’OTAN organisée à Belgrade, en juin dernier (lire notre brève « Serbie : Belgrade accueille une conférence militaire de l’Otan »). Il s’est déjà fait connaître « grâce » à ses séjours en prison : il y a passé six mois, accusé de « terrorisme international » pour avoir jeté des cocktails Molotov sur l’ambassade grecque à Belgrade en compagnie de cinq autres anarchistes, dont trois étaient membres de l’Initiative anarcho-syndicaliste (ASI). Le groupuscule a été relâché sur décision de la Cour suprême de Belgrade, mais attend encore le verdict de la Cour d’appel, après un appel soulevé par le Procureur. Cette « attente » n’est selon le groupe qu’une des nombreuses tactiques de l’État, son ennemi « naturel », qui cherche à les mettre sur la touche (lire notre article « Gauche radicale : une « affaire Tarnac » en Serbie »).
L’opinion publique n’est guère informée des idées que défend l’ASI, et de celles d’un petit nombre d’autres groupes de même envergure et qui peuvent tous plus ou moins se ranger dans la même catégorie : la gauche radicale.
La gauche en elle-même regroupe un large spectre d’idées diverses. Elle comprend « aussi » l’anarchisme qui, en tant que mouvement visant à abolir l’État, le grand croque-mitaine de tous les radicalismes, laisse la grande majorité des citoyens serbes perplexes, et fait office de terme au contenu incertain et immanquablement associé à la violence. Il est vrai que les méthodes radicales ne sont pas étrangères aux groupes anarchistes, mais il est aussi vrai que les anarchistes locaux sont beaucoup plus intéressés par les combats pour le droit des travailleurs, contre le libéralisme et le capitalisme. Ils sont avant tout « à gauche ».
Dans la région, le terme même de « gauche » est « pollué » et souvent incompris. Il engendre des associations instantanées qui rappellent la « confiance trahie », au moins deux fois de suite dans le passé proche – avec la Yougoslavie de Tito et la Serbie de Milošević. À côté de ces systèmes de gouvernement qui étaient, ou prétendaient être, de gauche, il a toujours existé une grande tradition intellectuelle de gauche dans les universités belgradoises, qui ont gardé la tradition d’une contestation virulente. Deux génération au moins d’étudiants ont incité voir porté des changements sociaux important par leur rébellion : le mouvement de 1968 et les manifestations étudiantes des années 1990.
Le paysage politique actuel en Serbie manque cruellement de forces explicitement à gauche dans l’opinion publique. Pourtant, la société serbe post-privatisations voit se créer avec une fulgurante rapidité un immense fossé entre les riches et les pauvres, donnant ainsi toutes les raisons de faire entendre de plus en plus fort des idées de gauches. En ce sens, l’inexistence d’une gauche à proprement parler, ou l’invisibilité de celle-ci si elle existe, est un phénomène qu’il faut analyser. La classe ouvrière - à laquelle il convient d’ajouter 730.000 chômeurs - devrait pouvoir naturellement trouver dans la gauche un allié de premier plan. Nous laisserons ici de côté les grands syndicats ainsi que les partis politiques établis, nous n’argumenterons pas sur le bien fondé des idées de gauche ni sur le combat pour le droit des travailleurs dans les programmes des mêmes politiciens. La question est la suivante : que se passe-t-il donc dans les universités, là où devraient bouillonner les idées, encore loin de toute corruption et des intérêts des partis, où les idées de changement social devraient bouillonner ?
Ceux qui se rebellent contre le système depuis les franges extrêmes de la gauche n’arrivent pas à quitter les pages des faits divers pour venir s’inscrire dans les pages des questions de société, ni sur le terrain du débats politico-rhétorique, et c’est surement une des raisons pour lesquelles ces mouvements demeurent imperceptibles en Serbie et semblent condamnés à la marginalité. En Slovénie, en Croatie, en Grèce, en Espagne et dans d’autres pays européens, ces mouvements sont beaucoup plus représentés dans la sphère publique.
Anarchistes et trotskystes
La gauche de l’université serbe regroupe un grand nombre de militants, et deux traditions sont particulièrement représentées, la tradition anarchiste et la tradition marxiste d’inspiration trotskistes : les adeptes du premier groupe sont regroupés autour de l’ASI et ceux du second autour de MARX 21.
A la base de leurs idées, se trouve le combat pour ce qu’ils appellent « l’authentique démocratie ». Ils souhaitent une distribution du capital social plus équitable ainsi que l’émancipation de la classe ouvrière. Ils se battent pour la remise en question des privatisations en Serbie et pour leur arrêt complet. La gauche radicale est contre l’entrée dans l’Union européenne et contre l’adhésion à l’OTAN. Leur ennemi numéro 1 est le libéralisme économique. Ils estiment que l’extrême droite est le « côté pile de la pièce dont ils sont le côté face », tout en restant très attachés à la tradition de la lutte contre le fascisme.
Les idées qu’ils défendent sont utopistes. Leurs programmes sont consultables sur leurs pages internet. En gros, ils partagent tous le combat pour une société sans instrument de force, sans hiérarchie sociale ni autoritaire. Ils se battent pour des droits égaux pour tous, indépendamment de nos choix politiques, de notre profession, de notre orientation sexuelle, de notre âge, etc.
Le grand public, pas très intéressé par les extrêmes politico-théoriques, pourrait être plus attiré par leur « regard alternatif » sur l’économie de marché. Autant ASI que MARX 21 estiment que le libéralisme économique est le courant dominant de tous les partis qui existent en Serbie.
La gauche est aujourd’hui très dispersée, et se trouve traversée par un grand nombre de sous-courants qui trouvent des adeptes sur la scène locale. Les idées de gauche sous-entendent aujourd’hui l’altermondialisme et l’écologie. Le philosophe slovène Slavoj Žižek est un des gauchistes les plus célèbres au monde (lire notre portrait « Slavoj Zizek, la superstar slovène du marxisme pop »). Ils sont nombreux à estimer que les révolutions nord-africaines sont des révolutions de gauche. Aujourd’hui, la gauche radicale est particulièrement forte en Grèce et, après avoir forcé le gouvernement Papandréou à un remaniement, elle est plus forte que jamais.
Marx 21 et ASI estiment que les manifestations de travailleurs et la rébellion des jeunes en Grèce sont d’une importance capitale. MARX 21 insiste aussi beaucoup sur l’importance de la révolution égyptienne. Les deux groupes rejoignent très souvent les grèves organisées par des travailleurs mécontents et les syndicats, apportant ainsi leur appui aux grévistes par leurs actions de soutiens.
Une nouvelle scène syndicale
Ces deux groupes ne sont pas les seuls à exister dans le paysage de la gauche radical en Serbie. Il existe aussi un grand nombre de syndicats et de mouvements ouvriers que nous ne pouvons pas tous citer, mais qui méritent une grande place, de par leurs actions et leurs résultats conséquents dans le combat syndical. Malheureusement, ces groupes n’arrivent pas a se faire connaitre du grand public, qui a tendance à voir chaque grève comme un calque de la précédente.
Sur la nouvelle scène syndicale serbe, le groupe « Pokret za Slobodu » (Mouvement pour la liberté) est très actif et se concentre sur le droit des travailleurs et sur les privatisations frauduleuses qui laissent les anciens salariés dans une pauvreté sans précédent.
Vétéran des combats politiques, Nebojša Popov tient une place importante dans ce combat, aux côtés de Milenko Srećković et d’Ivan Zlatić du Conseil pour la lutte contre la corruption. Il y a peu, un livre très important a enfin été publié par le Fonds pour la lutte des droits des femmes (Rekonstrukcija ženski fond) : Vodič za štrajk (« Guide de la grève »). Il porte en sous-titre la question : la Serbie a-t-elle un mouvement ouvrier ? Cet ouvrage, rédigé par Dejana Ivančić Spasojević, Jovanka Zlatković et Liza de Mone, est consultable sur internet.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Serbie
Article un peu en retard sur la situation : pour souvenir http://www.fondation-besnard.org/article.php3?id_article=172
Mais c'est super bien de l'avoir posté, dommage qu'il manque la source : http://balkans.courriers.info/article18045.html
Mais c'est super bien de l'avoir posté, dommage qu'il manque la source : http://balkans.courriers.info/article18045.html
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Serbie
Sur le renouveau des résistances radicales en Serbie, il y a l'occupation de la fac de philo de Belgrade dans le cadre de mobilisations pour la baisse des frais d'inscriptions. J'avais lu un article beaucoup plus complet mais pas moyen de mettre la main dessus. Il y était expliqué que la fac de Philo de Belgrade était devenu un point de centralisation des débats et initiatives de rejet des politiques libérales, qu'une détermination impressionnante s'y voyait (sachant qu'ils ont subi plusieurs attaques des hools vétérans de guerre, qui comme chacun le sait ne sont pas des enfants de coeur) et qu'une radicalité antik y gagnait en puissance.
chejuanito- Messages : 566
Date d'inscription : 08/07/2010
Re: Serbie
http://communismeouvrier.wordpress.com/2012/11/17/13-daugmentation-a-fiat-serbie/
13% d’augmentation à Fiat Serbie
Publié le novembre 17, 2012 by dsinterim | Laisser un commentaire
Info transmise par un camarade ouvrier de l’automobile :
Le 7 novembre dans l’usine Fiat de Serbie, à Kragujkevac – 2500 salariés, produisent la toute nouvelle Fiat 500L – après avoir menacé de faire grève et de refuser de faire les heures sups en novembre, ont obtenu une augmentation de 13%. Certes, leurs salaires étaient très bas : 32000 à 35000 dinars (280 à 300 euros plus ou moins), soit trois fois moins que les salariés de Fiat en Pologne et cinq fois moins que ceux en Italie…
Mais les tensions continuent : Fiat a imposé « à l’essai » des horaires de travail de 10h durant 4 jours/semaine. En réalité, vue la demande de la nouvelle Fiat 500L, c’est 12h/jour en heures sups. Et en plus on leur impose des heures sups le vendredi – de l’ordre de 8 h en plus encore. C’est intenable selon le dirigeant du syndicat indépendant Zoran Mihajlovic. Son syndicat ne se satisfait pas des 13% d’augmentation et continue à exiger le retour à la journée de 8h…
Pour le moment il n’y a pas encore eu de grève, seulement des menaces de grève… Mais Fiat a 10.000 commandes de la 500L à servir d’ici la fin de l’année…
Bref, parfois il semble que même Marchionne recule quand les syndicats construisent le rapport de forces!
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Serbie
sylvestre a écrit:http://communismeouvrier.wordpress.com/2012/11/17/13-daugmentation-a-fiat-serbie/13% d’augmentation à Fiat Serbie
Publié le novembre 17, 2012 by dsinterim | Laisser un commentaire
Info transmise par un camarade ouvrier de l’automobile :
Le 7 novembre dans l’usine Fiat de Serbie, à Kragujkevac – 2500 salariés, produisent la toute nouvelle Fiat 500L – après avoir menacé de faire grève et de refuser de faire les heures sups en novembre, ont obtenu une augmentation de 13%. Certes, leurs salaires étaient très bas : 32000 à 35000 dinars (280 à 300 euros plus ou moins), soit trois fois moins que les salariés de Fiat en Pologne et cinq fois moins que ceux en Italie…
Mais les tensions continuent : Fiat a imposé « à l’essai » des horaires de travail de 10h durant 4 jours/semaine. En réalité, vue la demande de la nouvelle Fiat 500L, c’est 12h/jour en heures sups. Et en plus on leur impose des heures sups le vendredi – de l’ordre de 8 h en plus encore. C’est intenable selon le dirigeant du syndicat indépendant Zoran Mihajlovic. Son syndicat ne se satisfait pas des 13% d’augmentation et continue à exiger le retour à la journée de 8h…
Pour le moment il n’y a pas encore eu de grève, seulement des menaces de grève… Mais Fiat a 10.000 commandes de la 500L à servir d’ici la fin de l’année…
Bref, parfois il semble que même Marchionne recule quand les syndicats construisent le rapport de forces!
Oui, c'est une question qui secoue beaucoup en Italie, la nouvelle production affronte une grève et un premier succès pour les travailleurs. Il faut dire que le travail d'assemblage déjà faible dans le cout de fabrication d'un véhicule dans les vieux pays industriels devient encore plus faible dans les pays à bas salaires. 13% ce n'est pas grand chose mais est un signal, en Serbie et en Italie : On peut faire reculer Fiat.
La crise sociale a été mise en relief de l'autre côté de l'Adriatique alors que Fiat prévoit de mettre au chômage technique des travailleurs pendant les fêtes de Noël.
A Pomigliano d'Arco, près de Naples, des affrontements ont eut lieu entre des travailleurs de Fait emmenés par les COBAS et la police.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Serbie
Combien de temps encore la Serbie avant de voir de puissants mouvements de protestation ?
http://www.blic.rs/Kultura/Vesti/389458/Protest-umetnika-pod-sloganom-Stop-unistavanju-kulture-odrzan-na-Trgu-Republike
Le bouillonnement existe et des oppositions dures se créent. Ce qui s'est passé en Bosnie, malgré la crispation de départ dans la partie Serbe de ce dernier état, a rajouté avec les secousses en Egypte, en Turquie, en Bulgarie, en Croatie, en Slovénie, en Grèce et au Brésil, la possibilité de se sentir au milieu d'une vaste poussée de colère.
Dans les pages face-book on sent une montée d’expressions reprenant ce qui se passe en Turquie, en Grèce et au Brésil.
Il y a une tension qui s'est exprimée par un rassemblement spontané (appel par réseaux sociaux) en défense de la culture à Belgrade.
1000 à 1500 artistes et de travailleurs de la culture (800 d'après la police) se sont rassemblés et ont manifesté face à la situation intenable et le cynisme du gouvernement.
Sous le slogan «Stop à la destruction de la culture», la manifestation a commencé par un grand tic-tac sensé montrer un compte à rebours de la destruction de la culture et des budgets associés.
Certains se promènent avec des écriteaux et banderoles comme «La langue n'est pas un membre du parti", mettons fin au racisme culturel, la culture n'est pas une marchandise, la connaissance n'est pas unn marchandise , etc.
Selon un membre de la protestation : «L'administration de l'Etat ne répondra pas parce que la culture est quelque chose qui la menace. Ils ont une culture patriotique qui est un substitut à la normale, ouverte, et je pense que la protestation n'est qu'un début ".
Le Ministre de la Culture et de l'information Bratislav Petkovic dans une interview, avait la veille de la manifestation soutenir les exigences des artistes mais que c'était irréaliste alors que le pays était en crise.
La colère des artistes et travailleurs du secteur, désespérés à cause du budget ridicule de la culture (0.62%), est hautement symbolique.
Il y a peu de temps ont eu lieu des démonstrations importantes contre Monsento, des mouvements étudiants, etc.
Monsanto
Les étudiants de Banjaluci , Banja Luka, la capitale de la partie serbe de la Bosnie ont manifesté d'abord dans la ville puis aux côtés des autres nationalités bosniaques à Sarajevo. C'est un symbole qu'il existe des forces tendant à dépasser les déchirements nationalistes de la guerre de Yougoslavie.
http://www.blic.rs/Kultura/Vesti/389458/Protest-umetnika-pod-sloganom-Stop-unistavanju-kulture-odrzan-na-Trgu-Republike
Le bouillonnement existe et des oppositions dures se créent. Ce qui s'est passé en Bosnie, malgré la crispation de départ dans la partie Serbe de ce dernier état, a rajouté avec les secousses en Egypte, en Turquie, en Bulgarie, en Croatie, en Slovénie, en Grèce et au Brésil, la possibilité de se sentir au milieu d'une vaste poussée de colère.
Dans les pages face-book on sent une montée d’expressions reprenant ce qui se passe en Turquie, en Grèce et au Brésil.
Il y a une tension qui s'est exprimée par un rassemblement spontané (appel par réseaux sociaux) en défense de la culture à Belgrade.
1000 à 1500 artistes et de travailleurs de la culture (800 d'après la police) se sont rassemblés et ont manifesté face à la situation intenable et le cynisme du gouvernement.
Sous le slogan «Stop à la destruction de la culture», la manifestation a commencé par un grand tic-tac sensé montrer un compte à rebours de la destruction de la culture et des budgets associés.
Certains se promènent avec des écriteaux et banderoles comme «La langue n'est pas un membre du parti", mettons fin au racisme culturel, la culture n'est pas une marchandise, la connaissance n'est pas unn marchandise , etc.
Selon un membre de la protestation : «L'administration de l'Etat ne répondra pas parce que la culture est quelque chose qui la menace. Ils ont une culture patriotique qui est un substitut à la normale, ouverte, et je pense que la protestation n'est qu'un début ".
Le Ministre de la Culture et de l'information Bratislav Petkovic dans une interview, avait la veille de la manifestation soutenir les exigences des artistes mais que c'était irréaliste alors que le pays était en crise.
La colère des artistes et travailleurs du secteur, désespérés à cause du budget ridicule de la culture (0.62%), est hautement symbolique.
Il y a peu de temps ont eu lieu des démonstrations importantes contre Monsento, des mouvements étudiants, etc.
Monsanto
Les étudiants de Banjaluci , Banja Luka, la capitale de la partie serbe de la Bosnie ont manifesté d'abord dans la ville puis aux côtés des autres nationalités bosniaques à Sarajevo. C'est un symbole qu'il existe des forces tendant à dépasser les déchirements nationalistes de la guerre de Yougoslavie.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Serbie
Belgrade 5 Juillet 2013
Protestation contre le système, l'injustice, la corruption et le pillage .
Contre l'accroissement de la richesse des riches, le chômage, l'exploitation des travailleurs, les mauvaises conditions de travail, les heures supplémentaires, les violences faites aux femmes, les discriminations contre les minorités ethniques, LGBT, les immigrants, les réfugiés, les personnes ayant des besoins spéciaux ...
Contre les privatisations et leurs conséquences, l’effondrement du système de santé, les brutalités policières, contre la vente des usines au privé, un enseignement trop cher et inaccessible; l'ingérence de l'État dans la vie privée des personnes,
etc, florilège...
une forme d'indignés serbes...
Protestation contre le système, l'injustice, la corruption et le pillage .
Contre l'accroissement de la richesse des riches, le chômage, l'exploitation des travailleurs, les mauvaises conditions de travail, les heures supplémentaires, les violences faites aux femmes, les discriminations contre les minorités ethniques, LGBT, les immigrants, les réfugiés, les personnes ayant des besoins spéciaux ...
Contre les privatisations et leurs conséquences, l’effondrement du système de santé, les brutalités policières, contre la vente des usines au privé, un enseignement trop cher et inaccessible; l'ingérence de l'État dans la vie privée des personnes,
etc, florilège...
une forme d'indignés serbes...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Serbie
Le Courrier des Balkans : Serbie : l’émergence d’une « nouvelle gauche » radicale
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Serbie
http://communismeouvrier.wordpress.com/2014/02/12/montee-de-la-colere-ouvriere-en-serbie/
Montée de la colère ouvrière en Serbie ?
Alors qu’à Kraljevo, les ouvriers de l’usine de Wagons bloquent ce 12 février la ligne de chemin de fer, plus d’un millier de travailleurs de l’usine Jumko de Vranje ont bloqué ce même jour l’autoroute Belgrade-Skopje au niveau du village de Bresnica.
Les ouvriers réclament le paiement de leurs salaires et l’obtention de leurs droits à l’assurance maladie. En grève depuis le 13 janvier, ils ont commencé à radicaliser leur action le 5 février en manifestant devant l’assemblée de Vranje.
Vidéos :
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Serbie
Belgrade et Nis, les protestations de la jeunesse contre les compressions budgétaires, l'application du processus de Bologne, les attaques pour privatiser, casser les aides aux étudiants , etc...
Impulsé par le studentski front, un premier Conseil Étudiant a été mis en place à la Faculté de Philologie le 1 Octobre 2014 :
Studentski front :
http://studentskifront.org.rs/
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Serbie
Nouvelle manif étudiante le 7 Octobre qui est, comme celle du 1er octobre, dans le cadre d'une démonstrationespérée plus vaste le 15 octobre :
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Serbie
le mouvement étudiant a progressé encore, la démonstration du 15 octobre a ressemblé sensiblement plus de jeunes que les deux précédentes initiatives :
A noter 2 attentats de groupes fafs et des agressions contre des dirigeants de Studentski front.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
La lutte exemplaire des étudiants de Belgrade
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-djukic/181114/la-lutte-exemplaire-des-etudiants-de-belgrade
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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