Enfance clandestine

[verié2]

Enfance clandestine de Benjamín Avila est un film argentin qui passe actuellement sur la chaîne payante ciné club. Sa sortie en salle - si elle a eu lieu - semble être passée inaperçue. Ce film raconte l'histoire vraie d'une famille de militants Montoneros (péronistes de gauche) qui menaient la lutte armée contre la dictature. Réfugiés à Cuba après le coup d'Etat, ils sont revenus reprendre le combat... accompagnés de leurs deux enfants ! Cette épopée est vu au travers du regard d'un garçon de 13 ans, qui doit dissimuler son identité à ses camarades de classe, perpétuellement se méfier, mais vit néanmoins son adolescence comme tout gamin de son âge - partie d'ailleurs la plus convenue du film. En revanche, les relations des militants entre eux et avec leurs enfants sont traitées avec beaucoup de finesse et de vérité. D'une certaine façon, c'est aussi un témoignage accablant sur l'irresponsabilité des Montoneros, en dépit de leur courage. Cette organisation très militarisée, on le voit aussi, se préoccupait assez peu des réactions de la population et menait sa petite guerre privée. Très nationaliste, son slogan principal était "Pour Péron, patria o muerte !" Quand on sait qui était Péron, cela laisse évidemment rêveur.

Les Montoneros survivants, car ils payèrent très cher leur engagement, occupent aujourd'hui de nombreuses positions de pouvoir en Argentine, un peu comme les ex soixante-huitards en France. Si ceux qui se sont sacrifiés pouvaient les voir, ils se poseraient certainement des questions.

Enfance clandestine n'en reste pas moins un film émouvant, très bien interprèté, et un document.

[gérard menvussa]

Les Montoneros survivants, car ils payèrent très cher leur engagement, occupent aujourd'hui de nombreuses positions de pouvoir en Argentine, un peu comme les ex soixante-huitards en France.

Faudrait VRAIMENT savoir si les monténéros sont comme les "68 huitards" en France. On parle volontiers des 68 artds "qui ont fait carrière". Mais on ne parle pas des prolos, qui ont eu (un temps assez court) une "ouverture" ou ils n'étaient pas totalement condamnés à vivre leur existence de prolo (à la con) Je le sais, parce que je suis largement redevable à cette période (avec 10 ans de décalage : en 68, j'avais 12 ans) De nombreux "prolos" ont eu une "ouverture". Qui a peu duré, c'est vrai. Mais bon, c'était toujours bon à prendre..... Actuellement, c'est plutot dans le "trafic" que tu sort de ta qualité de prolo, mais bon, personne de "normalement constitué" ne cherche à y rester....

[verié2]

Faudrait VRAIMENT savoir si les monténéros sont comme les "68 huitards" en France

La base sociale des Montoneros était avant tout une fraction de la jeunesse bourgeoise et petite bourgeoise. C'est d'ailleurs pourquoi une partie de la bourgeoisie argentine a des comptes à régler avec les militaires qui ont assassiné ses enfants. Contrairement au Chili, où Pinochet est toujours considéré comme un sauveur par la bourgeoisie, les dictateurs militaires argentins sont considérés comme des gangsters.

Ceux qui ont fait carrière - et on retrouve malgré ces différences le même phénomène au Chili - ne sont donc pas dans leur majorité des prolos qui ont trouvé une ouverture, ce sont les petits bourgeois et les cadres des mouvements guérilleros (Montoneros, comme MIR et parfois FPMR au Chili). Les prolos survivants sont pour la plupart restés prolos, quand ils n'ont pas sombré dans la délinquance.

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