Grèves de masse

[sylvestre]

Bonne période pour relire le classique de Rosa Luxemburg Grève de masse, parti et syndicat - utile aussi de lire l'article de Tony Cliff Patterns of mass strike pour réfléchir aux liens entre grève économique et grève politique, et sur la façon dont les expériences récentes de la classe impacte sur sa confiance et sa capacité d'indépendance envers les bureaucraties syndicales.

Entre autres épisodes peu connus, comme les grèves générales suédoise de 1909 et belge de 1913 (très massives mais très bureaucratiques, et qui furent défaites), on y trouve d'autres épisodes où les travailleurs ont fait montre de plus de confiance en eux et d'indépendance, et qui ont une résonance particulière aujourd'hui comme en 1972 le blocage du dépot de charbon de Saltley en solidarité avec la grève des mineurs : 20 000 travailleurs de l'industrie et des transports se joignent aux mineurs, la police est obligée de capituler.
Arthur Scargill, dirigeant syndical des mineurs : "Ce n'est pas le piquet de grève qui a fermé Saltley, c'est la classe ouvrière qui a fermé Saltley." La grève fit reculer le gouvernement.



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[sylvestre]

Sur la grève générale belge de 1913 - étonnante grève préparée de longue main, massive, et pourtant tout à fait inefficace du fait de son caractère hautement bureaucratique, Rosa Luxemburg a écrit un article stimulant.

En avril 1893, il a suffi d’une grève spontanée de 250.000 ouvriers pour que la Chambre se prononce, en une seule longue séance, sur la réforme du droit de vote qui croupissait depuis deux ans dans la commission. Cette fois, la grève de 400.000 ouvriers, après neuf moins de préparation, après des sacrifices et des efforts matériels exceptionnels de la part de la classe ouvrière, a été brisée au bout de huit jours, sans avoir obtenu autre chose que la promesse, sans engagement, qu’une commission sans mandat et sans droit à légiférer recherchera une « formule d’unité » concernant le droit électoral.

[sylvestre]

A propos de l'intervention d'un petit parti révolutionnaire dans une grève de masse, un très intéressant article dans le dernier numéro d'International Socialism

Although the confrontation witnessed the party at its interventionist best, the sheer magnitude of the strike meant that the right decisions were not always made. The key question is not whether mistakes are made—they always are; it is how quickly are they rectified?

Dave Hayes : Thirty years on: the Socialist Workers Party and the Great Miners’ Strike

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