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9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE

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9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Empty 9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE

Message  MO2014 Ven 2 Oct - 10:31

Bourse du travail de Saint-Denis 9-11 rue Génin, 93200 Saint- Denis/ M° Porte de Paris Vendredi 9 octobre 2015

18h00 – Accueil des participants/ 19h à 22h – Meeting

Pourquoi la Marche de la Dignité ?

32 ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, et 10 ans après les révoltes des quartiers populaires, le constat est sans appel : les populations issues de l’immigration postcoloniale et des quartiers populaires sont de plus en plus exposées aux violences et aux crimes policiers, aux discriminations systémiques, aux humiliations et à une précarisation organisée. À l’origine du traitement différencié réservé à ces « Français de seconde zone » se développe et s’affirme un véritable racisme d’État qui s’exprime sous diverses formes et vise particulièrement trois catégories de personnes :

Les musulmans : l’islamophobie est l’une des expressions les plus manifestes du racisme d’État. De l’exclusion des femmes voilées de l’Éducation nationale au matraquage médiatique qui diffuse et banalise une idéologie islamophobe, l’islamophobie traverse l’ensemble du champ politique français.

Les Noirs : La négrophobie participe à l’échelle nationale et internationale d’une négation des droits les plus fondamentaux des populations afro-descendantes dont la mémoire liée à la traite négrière et à l’esclavage continue d’être occultée et méprisée par les instances occidentales. En France, les Noirs sont, de fait, les plus exposés aux crimes policiers, au contrôle au faciès, aux discriminations racistes à l’emploi et au logement…

Les Rroms : La rromophobie et l’antitziganisme, nouveau visage du racisme d’État, s’est constitué historiquement par projection dans le territoire métropolitain des méthodes d’administration racistes des populations colonisées. Le démantèlement du Samaritain à la Courneuve, plus vieux bidonville de France, où vivaient des centaines de familles rroms, est une des expressions récentes de la rromophobie structurelle.

Antithèse de la « hogra » (mot populaire arabe signifiant « humiliation » ou « mépris »), la Dignité est le dénominateur commun qui lie le sort des Noirs et Arabes assassinés impunément par la police, à celui des musulmanes voilées refoulées aux portes de l’école, à celui des Rroms, des migrants, des sans-papiers traqués et matraqués par les autorités françaises.…

Le MAFED est un collectif autonome composé exclusivement des femmes subissant le racisme d’État.

Elles sont issues de l’immigration postcoloniale (arabes, noires, musulmanes…), rroms, et/ou des quartiers populaires.

Intellectuelles, militantes, artistes, étudiantes, voilées, non-voilées,… les femmes du MAFED aux parcours professionnels et politiques divers ont pris l’initiative de se rassembler autour de la lutte contre les crimes policiers racistes et les autres formes de racisme structurel. C’est dans cette optique qu’elles initient et organisent une marche historique, la Marche de la Dignité.

Pourquoi seulement des femmes ?

Les femmes racisées sont des cibles privilégiées du racisme d’État (80% des actes islamophobes concernent des femmes), d’autant plus vulnérables qu’elles ont déjà à subir un sexisme systémique qui touche l’ensemble de la société française et les cantonne à un statut de subalterne.

Par ailleurs, bien conscientes que les femmes ont trop souvent servies « d’instruments politiques » pour dénoncer le sexisme spécifique des hommes des quartiers populaires, – instrumentalisation orchestrée par les gouvernements successifs afin de justifier leur politique d’exclusion et de coercition des hommes de quartiers populaires, les femmes du MAFED se revendiquent comme « actrices politiques », et expriment leur solidarité à l’ensemble des populations victimes du racisme et particulièrement des crimes policiers.

Liste des femmes du MAFED :

Sihame ASSBAGUE – Rania AYOUB – Rachida AZIZ – Paola BACCHETTA – BAMS – Noria BELGHERRI – Anissa BENAISSA – Leila BENDERRA – Hind BEN FARES – Feiza BEN MOHAMED – Amal BENTOUNSI – Wiam BERHOUMA – Nargesse BIBIMOUNE – Karima BOUACHE – Houria BOUTELDJA – Nora BOURAZZI – Sarah CARMONA – CASEY – Samia CHALA – Imen CHATTEUR – Ismahane CHOUDER – Gerty DAMBURY – Inès DE LUNA – Rokhaya DIALLO – Éva DOUMBIA – Soraya EL KAHLAOUI – Fanny ESSIYE – Mireille FANON MENDÈS-FRANCE – Nawel GAFSIA – Tauana Olivia GOMES-SILVA – Zeineb GUEDIONNI – Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS – Hanane KARIMI – Mebarka KASSAM – Fethia KERKAR – Fatima KHEMILAT – Agathe LARISSE – Stella MAGLIANI-BELKACEM – Rania MAJDOUB – Ouafa MAMECHE – Bahiya MANSAR – Fatou MEITE – Safyia MEZIANI – Zakia MEZIANI – Karima MONDON – Samia MOUCHARIK – Ketty NESTOR – Laetitia NONONE – Bahija OUEZINI – Ndella PAYE – Farida RÉMILA – Zohra REZGANI – Malika SABEG – Maboula SOUMAHORO – Hanifa TAGUELMINT – Nadia TAHHAR – Sabrina TAYEBI – Vanessa THOMPSON – Haifa TLILI – Joby VALENTE – Françoise VERGES – Héla YOUSFI – Louisa YOUSFI –  Smina ZEKRINI

Meeting de la Marche de la Dignité, vendredi 9 octobre,

Afin de présenter les différents enjeux politiques de la Marche de la Dignité du 31 octobre, et de donner corps et voix à cette dynamique historique, le MAFED organise un grand meeting, vendredi 9 octobre, à la Bourse du Travail de Saint-Denis, à partir de 18h30.

À cette occasion, plusieurs femmes du MAFED interviendront pour exposer publiquement les motivations politiques à l’origine de leur engagement au sein du MAFED. Par ailleurs, des membres des organisations signataires prendront également la parole pour exposer les problématiques liées au racisme contre lesquelles ils luttent depuis des années au sein de leur organisation.

Liste des interventions du meeting du 9 octobre

Femmes du MAFED

Amal Bentounsi : porte-parole du collectif Urgence Notre Police Assassine. Le collectif Urgence Notre Police Assassine lutte contre l’impunité des violences et des crimes policiers racistes, contre la complicité d’une institution judiciaire qui les protège et aide les familles des victimes à s’organiser et à se mobiliser.

9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Amal

Sihame Assbague : Porte-parole du collectif Stop le Contrôle le Faciès a pour objectif de freiner la pratique abusive et illégale du contrôle d’identité, suite à la publication d’une étude du CNRS révélant qu’à Paris, un style « jeune » multiplie par 11 le risque d’être contrôlé, et celui d’être perçu comme noir ou arabe le multiplie respectivement de 6 et 8 fois.

9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Assbague

Bams : artiste, militante afro-descendante anticolonialiste, est membre du Collectif Contre Exhibit B. Le Collectif Contre Exhibit B exigeait la déprogrammation d’une installation de l’artiste blanc sud-africain Brett Bailey qui prétendait représenter l’oppression des Noirs, de la traite à nos jours, en se contentant de mettre en scène des corps noirs réduits au silence, et en invisibilisant le rôle exercé par les esclavagistes blancs.

9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Bams

Hanane Karimi : chercheuse en sociologie et porte-parole du collectif Les Femmes dans la Mosquée. Le collectif Les Femmes dans la Mosquée œuvre pour l’égalité hommes/femmes à l’intérieur du cadre religieux musulman.

9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Karimi

Anina Ciuci : étudiante rrom en droit à la Sorbonne, auteure du livre Je suis tzigane et je le reste (City Éditions, 2013). Conseiller honorifique sur la problématique Rom auprès du Premier ministre roumain Victor Ponta

9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Anina

Liste provisoire des intervenants des organisations signataires

9/10 MEETING MARCHE DE LA DIGNITE Meeting-mafed

Said Bouamama (FUIQP) Le Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires mobilise des militants de l’immigration et des quartiers populaires dans le but de favoriser l’émergence d’une organisation autonome et politique des quartiers.
Omar Slaouti (Collectif Ali Ziri) Le collectif Justice et vérité pour Ali Ziri s’est constitué à la suite de la mort d’Ali Ziri, 69 ans, lors d’un contrôle routier par la police nationale d’Argenteuil. Le collectif se mobilise pour expertise une contre-expertise et a réalisé un film Qui a tué Ali Ziri? (Luc Decaster).

Franco Lollia (Brigade Anti-Négrophobie) Le Collectif/ Brigade Anti-Negrophobie reprend le flambeau de la résistance transmis par leurs ancêtres qui ont lutté depuis des siècles pour se libérer des chaînes de l’esclavage et de la colonisation.

Nacira Guénif-Souilamas : sociologue et anthropologue, professeure des universités, spécialisée notamment sur les questions liées à l’immigration postcoloniale, au racisme et aux discriminations.

Médine : rappeur engagé

Samir Mile (Voix des Rroms) La Voix des Rroms est une association qui oeuvre pour la reconnaissance de l’identité du peuple rrom et pour l’égalité de tous et contribue à des initiatives d’amélioration de la condition de populations rroms en situation de grande précarité.

Françoise Vergès: historienne et politologue réunionnaise, et ancienne présidente du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’esclavage.

Laetitia Nonone (Zonzon 93) L’association Zonzon 93 lutte contre la délinquance, grâce à des rencontres entre d’anciens détenus et des jeunes des quartiers populaires.
Djamel Atallah (Association des Anciens marcheurs) L’Association des Marcheurs de 1983 regroupe les marcheurs permanents et, plus largement, les militants qui se reconnaissent dans les valeurs de la Marche, dans le but de témoigner de cette action historique, et de dénoncer toutes les récupérations politiques et mercatiques de la Marche.

Youssef Boussoumah (PIR) Le Parti des Indigènes de la République est un parti politique autonome qui vise à faire converger l’ensemble des espaces de résistances des populations issues de l’immigration postcoloniale, des « Dom-Tom » et des quartiers populaires dans une perspective antiraciste et décoloniale, afin de mettre fin au continuum colonial de l’État français.

Nargesse Bibimoune (MAFED Lyon) étudiante lyonnaise, militante associative, et ­auteure du roman « Dans la peau d’un thug ».

Amadou Ka (Les Indivisibles): Président des Indivisibles.

Les Indivisibles sont un groupe de militants dont le but est de déconstruire, notamment grâce à l’humour et l’ironie, les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l’identité française des Français non-blancs.

Lien vers l’appel et les signataires : http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/

MO2014

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Message  MO2014 Ven 9 Oct - 16:14

Rappel le meeting c'est ce soir !

Bourse du travail de Saint-Denis 9-11 rue Génin, 93200 Saint- Denis/ M° Porte de Paris Vendredi 9 octobre 2015

18h00 – Accueil des participants/ 19h à 22h – Meeting

MO2014

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Message  Prado Lun 12 Oct - 10:03

Dans MEDIAPART :

Stéphane Aliès a écrit:
A Saint-Denis, les « racisé-e-s » lancent leur « marche de la dignité »

11 octobre 2015 | Par stéphane alliès -

Vendredi soir, à la bourse du travail de la cité dionysienne, le collectif de « la marche des femmes pour la dignité » et ses soutiens ont tenu meeting pour mobiliser en vue du 31 octobre. Un rassemblement qu’ils aimeraient voir résonner comme « une déclaration d’indépendance ».

Dans la salle, ils sont beaucoup à s’être dit « Nous ne marcherons plus ». Mais dans le contexte de l’« après-Charlie », et convaincus par le renouveau militant qu’ils voient émerger, ils marcheront à nouveau. Ce vendredi soir 9 octobre à la bourse du travail de Saint-Denis, plus de 200 artistes, universitaires, militants et responsables de collectifs antidiscriminations (pour majorité franciliens) se sont retrouvés pour lancer « la marche de la dignité ». Un rassemblement qu’ils espèrent le plus ample possible le 31 octobre prochain, défilant de Barbès (l’un des derniers quartiers populaires immigrés de Paris) à la place de la Bastille.

Cette mobilisation, tous la veulent fondatrice. Ou plutôt refondatrice, plus de trente ans après la « marche pour l’égalité » de 1983. Ce traumatisme profond, pour toute une génération de militants associatifs des quartiers, et même quelques suivantes, semble s’estomper en même temps que s’organise une nouvelle jeunesse militante. Comme si la récupération par SOS-Racisme et le PS, pour un bilan très éloigné des promesses faites alors, avait enfin été digérée. Et que la colère chaotique sporadiquement exprimée dans les années 1990 et 2000 essayait enfin sérieusement de trouver un débouché politique autonome.

Désormais, pour les organisatrices du collectif « la marche des femmes pour la dignité » (Mafed), il est question de se « réinscrire dans l’histoire de nos luttes militantes pour l’égalité, qui ont été spoliées comme l’occasion de pouvoir s’en inspirer », ainsi que le dit Sihame Assbague, l’une des responsables du Mafed. « Il est important de remettre en scène les victoires obtenues par nos collectifs ou nos prédécesseurs, ajoute-t-elle. Depuis la présence de l’avocat en garde à vue ou la mobilisation pour la suppression de la double peine jusqu’à récemment et la condamnation de la France pour contrôle au faciès, en passant par la reconnaissance des droits des Chibanis de la SNCF… Ce sont des victoires venues de mobilisation des quartiers populaires. »

« On veut se réapproprier la lutte antiraciste, la reprendre à ceux qui ne l’envisagent que moralement, explique la sociologue Nacira Guénif-Souilamas. Il est urgent de repolitiser l’antiracisme moralisé, car sa dépolitisation a permis la montée du racisme d’État, qui a culminé avec le ministère de l’identité nationale. » Pour l’universitaire, le moment doit résonner comme une « déclaration d’indépendance » des « racisé-e-s » vis-à-vis « de tous ceux qui veulent les domestiquer, pour assurer une certaine forme de maintien de l’ordre ».

Histoire de bien marquer la volonté de réappropriation de l’antiracisme, un concert à la fin de la manifestation est envisagé, à la façon de « SOS ». On y entendra sans doute la chanteuse Bams, qui s’est engagée avec « bonheur » dans cette « aventure très excitante, revigorante et rassurante, dans le contexte identitaire français ». À ses côtés dans le Mafed, l’historienne Françoise Vergès côtoie de jeunes universitaires, comme la spécialiste de la diaspora afro-américaine Maboula Soumahoro ou la doctorante Hanane Karimi, également militante féministe et musulmane.

D’autres, encore plus jeunes, sont étudiantes-écrivaines, musulmanes ou roms, comme l’étudiante en mastère Nargesse Bibimoune (Dans la peau d'un Thug, IS éditions) ou l’apprenti magistrate Anina Ciuci (Je suis tzigane et je le reste, City éditions). On retrouve enfin une cinquantaine de responsables d'associations ou de collectifs de lutte contre le contrôle au faciès, contre les « crimes policiers », contre l’interdiction de sorties scolaires pour les « mamans voilées », ou encore la porte-parole du Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja.

À l’image de la jonction de leurs luttes, les interventions au meeting ont mélangé les styles et les genres, les harangues passionnées et les témoignages émouvants, dans un concours de punchline façon “affirmative action”. Quand on demande aux organisatrices de la marche si le soutien d’Angela Davis est aussi le signe d’une référence aux mouvements noirs américains des années 1970, la réponse est plus nuancée. « C’est une continuité dialogique, estime Nacira Guénif-Souilamas. C’est après avoir vu le contexte et la mobilisation en France qu’Angela Davis a choisi de nous soutenir. » Illustration de cette influence lors du meeting, quand Sihame Assbague reprendra une citation du rappeur Booba : « On veut poser nos culs où on veut, comme Rosa Parks ! »


« Nos vies valent autant que celles des Blancs !»

À la tribune, ces formules chocs sont parfois ironiques (« Quand Guéant dit que les civilisations ne se valent pas, et qu’on voit ses mises en cause judiciaires, je ne veux surtout pas de sa civilisation, je ne veux surtout pas être son ami noir », lance Amadou Ka, des Indivisibles), parfois plus radicales, dénonçant la « politique de castes française », selon les mots d’Hanane Karimi. Responsable du collectif “Les femmes dans la mosquée”, elle détaille la motivation des nouveaux marcheurs : « Ceux qui vont défiler le 31 octobre ont été enfants de l’école républicaine, ne faisant que constater depuis le décalage entre les enseignements de la philosophie des Lumières et notre réalité obscure. » Le mot d’ordre de la dignité signifie alors d'en « faire appliquer son principe à la pratique policière et judiciaire ».

Les critiques sont aussi multiples que sèchement assénées, à l’égard de la gauche, de la droite, du FN. On cite Frantz Fanon, Malcom X, ou Aimé Césaire. On s’en prend à Alain Finkielkraut et à Nadine Morano. « Niquez vos races ! », résume Amadou Ka. Dieudonné et Soral sont souvent vitriolés. « Ils ne sont pas antisionistes, ils sont d’extrême droite ! », dit Youssef Boussoumah du PIR. « Les discours soraliens et le salafisme radicalisé ont fait énormément de dégâts dans mon quartier, dit au micro le rappeur havrais Médine. Les discours entendus ici sont bien plus raisonnables, et rendent possible quelque chose d’historique. »

Les désirs d’insurrection civique s’expriment, le sociologue Saïd Bouamama va même jusqu’à envisager « l’autodéfense s’il le faut » face à « l’islamophobie stratégique de l’État », qui présente les « dominés » comme « violents, alors qu’ils sont violentés ». Ancien du NPA et membre du collectif de mémoire à Ali Ziri, Omar Slaouti souhaite la plus grande mobilisation possible, « pas une manif de militants de plus, mais un grand moment où on puisse voir ceux qu’on ne veut pas voir d’habitude ».

Des cars s’organisent à travers la France et la Belgique, malgré l’absence de moyen financier ni aucun soutien de parti traditionnel (le NPA et Ensemble sont les seuls, et ne sont que signataires). Dans l'amphithéâtre, on fait la quête « comme à l'église » pour financer le voyage des familles de « victimes policières ».

Même si une part de la salle est composée de “Blancs”, l’ethnicisation du débat politique est constante, au gré des interventions. « “Black lives matter” l’a rappelé aux États-Unis, mais ce doit l’être aussi en France, scande Sihame Assbague : nos vies valent autant que celles des Blancs, des dominants, de la classe politique ! » Beaucoup se réjouissent du « rassemblement de ces différents opprimés, qui décident ensemble de chacun parler en leur nom, pour ne plus laisser personne parler en le leur », selon les mots de Franco Lollia, de la Brigade antinégrophobie.

Cette alliance des Rroms, des Afro-Antillais et des Français d’origine maghrébine entend dire haut et fort son émancipation de la « Ve République qui n’a pas été décolonisée », selon l’expression de Françoise Vergès, cette République « dont on entend parler du matin au soir, dans la bouche de politiques qui pensent en fait Empire », dit Omar Slaouti. « Il nous faut sortir de l’agenda occidental, appuie la chanteuse Bams, car s’y inscrire, c’est mourir avec lui et passer son temps à répondre aux néoconservateurs. » Comme d’autres à la tribune, elle « préconise la communautarisation, la diasporisation du monde » et lance sous les vivats : « En ces temps de race blanche, est venu le temps du syndicat noir, arabe, rom. »

Au nom de La voix des Rroms, Smaïr Mile assure de son côté avoir compris « pourquoi en France le communautarisme est considéré comme si dangereux : il est en fait un privilège de Blancs ». « Nous n’avons pas droit non plus au luxe de l’individualisme, lui emboîte le pas Sihame Assbague au moment de conclure la soirée. C’est aussi pour cela que nous avons le devoir d’être ensemble. » Le seront-ils en nombre le 31 octobre ?

URL source: http://www.mediapart.fr/journal/france/111015/saint-denis-les-racise-e-s-lancent-leur-marche-de-la-dignite

Prado

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Message  MO2014 Jeu 15 Oct - 23:52


MO2014

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