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Message  Prado Dim 20 Avr - 10:26

Gaston Lefranc a écrit:Oui, c'est problématique. OK avec toi là dessus Prado. Il faudrait mener une discussion avec Borotba, les interpeller sur les points que tu soulèves, et non les ignorer ou les faire passer pour des "pro-russes" ou "pro-Poutine", comme le fait la déclaration évoquée plus haut.

Cette déclaration va peut-être trop loin sur certains points, mais elle ne fait pas exactement passer Borotba pour des "pro-Poutine". Elle l'accuse par contre de soutenir des forces pro-Poutine. Et elle précise de quelles forces il s'agit : "Les cellules de Borotba ont coopéré à des campagnes communes avec le Parti socialiste progressiste (le Parti socialiste progressiste d’Ukraine est un parti raciste, antisémite, cléricale qui n’a aucun rapport avec le mouvement socialiste) et un groupe pro­gouvernemental antisémite et homophobe « Oplot ».

Lorsque j'ai écrit le message auquel  tu as répondu, je n'avais plus en tête le détail de cette déclaration. Mais je vois que j'ai pointé les mêmes groupes : PSPU et Oplot.

J'ai relevé un des problèmes que pose la déclaration de Borotba du 15 avril. Mais il y en a d'autres.
Quand on lit ce qui suit, il y a de quoi sourire et se demander si celui qui l'a écrit y croit lui-même :
"Nous serions soi-disant tous des agents des services secrets russes.
C'est un mensonge flagrant. Les citoyens ukrainiens se sont rebellés contre la junte. Parmi les 64 prisonniers politiques arrêtés au sein du bâtiment de l'administration régionale de Kharkov, tous sont des citoyens de l'Ukraine , et des résidents de la région de Kharkov".

Comme si être citoyen ukrainien empêchait d'être un agent des services secrets russes !!!

De même quand on lit : "L'Union Borotba déclare que la République Populaire est l'émanation des manifestants dans le Sud-Est, et pas la machination des forces spéciales russes. C'est la volonté du peuple dans les provinces du sud-est." , on peut s'interroger sur la "naïveté" de Borotba. A la date du 15 avril, étaient-ils les seuls à ignorer que le leader de la République populaire, Pavel Gubarev, aujourd'hui emprisonné à Kiev, a fait ses classes dans une organisation russe néonazie, l'Union nationale russe, puis dans le PSPU ? On trouve en abondance des photos sur le net (ainsi qu'une video) en tapant "Pavel Gubarev" et RNU.

Après son arrestation, Gubarev a été remplacé à la tête de la "République populaire" par David Pushilin, un ancien de la pyramide financière MMM...ce qui n'a rien d'enthousiasmant. Cela ne veut pas dire qu'il faudrait réduire la République populaire à une "machination" par les services secrets et les mafias, mais il est plutôt inquiétant de voir Borotba faire croire que tout est immaculé dans cette affaire et qu'il n'y a rien de plus pressé que faire l'unité avec ce beau monde.

Le magazine antifasciste britannique Searchlight a publié un article éclairant sur le panier de crabes dans lequel Borotba essaye de nager.

Prado

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Message  Estirio Dogante Dim 20 Avr - 15:02

Après lecture du texte de la RCIT "Russia and China as Great Imperialist Powers" on ne peut que dire que c'est un très mauvais texte.

Principalement, comme tant d'autres, il tombe dans le préjugé libéral (ou petit-bourgeois selon Trotski). Voyons ce qu'il écrivait sur "l'extension" du concept "impérialisme" après 1916, après le livre de Lénine. Mon souligné.
LT a écrit:«L'histoire a connu « l'impérialisme » de l'État romain basé sur le travail des esclaves, l'impérialisme féodal des propriétaires fonciers, l' impérialisme du capital commercial et industriel, l'impérialisme de la monarchie tsariste , etc ... Cependant , dans la littérature contemporaine , au moins dans la littérature marxiste , l'impérialisme , est compris comme la politique expansionniste du capital financier qui a un contenu économique très nettement défini.
Employer le terme «impérialisme» à propos de la politique étrangère du Kremlin - sans élucider exactement ce que cela signifie - signifie tout simplement identifier la politique de la bureaucratie bonapartiste avec la politique du capitalisme monopolistique sur la base que l'un et l' autre utilisent pour l'expansion la force militaire. Une telle identification, capable de ne semer que la confusion, est beaucoup plus approprié pour démocrates petits-bourgeois que pour des marxistes " . http://www.revolutionaryhistory.co.uk/state-cap/fourth-international/state-capitalism/again-and-once-more-again-on-the-nature-of-the-ussr.htm
Indubitablement le texte de G Downing est bien meilleur.

Non seulement le texte de la RCIT ne tient pas compte que d'une définition de libéral, mais encore il ne se pose jamais la question fondamentale pour déterminer une tactique de qui est est l'agresseur et qui le bloc dominant, hégémonique.
RCIT cite le texte de Lénine mais il ne tire aucune conclusion adéquate. Notamment il semble ne pas voir que c'est l'exportation des capitaux, où la Russie est en net retard par rapport à ses rivaux, qui est le facteur principal pour définir un impérialisme en termes marxistes.
Toutes les statistiques, ainsi que celles de G Downing prouvent que la Russie n'est pas encore un gros exportateurs des capitaux et/ou qu'elle exporte vers des "paradis fiscaux" (les oligarques mettent leurs vols en sureté) ou dans des secteurs vitaux de ses ex-républiques soviétiques (l'économie interdépendante de l'URSS oblige à maintes de ces investissements)
Cette petite exportation des capitaux ne domine pas l'économie russe qui exporte principalement des matières premières (80% de la valeur  des exportations) et d'armes (les restes de l'industrie soviétique).
Le document de la RCIT dit (mes soulignés)
"In short we define an imperialist state as follows:An imperialist state is a capitalist state whose monopolies ans state aparatus have a position in the world order where they first and foremost dominate other states and nations As a result they gain extra-profits and other economics, political and/or military advantages from such a relationship based on superexploitation ans oppression."
Ce qui est exactement le point de vue "petit-bourgeois" comme le défini, ci haut, LT.

Sur la Chine, après avoir "montré" l’existence des "grandes compagnies" sans se donner la peine le moins du monde pour déceler le poids et l'importance des capitaux étrangers dans une économie où la majorité des exportations sont faites par des compagnies basées ailleurs qu'en Chine, il nous propose un tableau des exportation des capitaux de la Chine qui la situent à un niveau deux fois inférieures au Japon et 8 fois moindres que celles des US.
Quand il analyse la capacité militaire de la Chine, RCIT ne crains pas le ridicule en affirmant que la Chine (qui a subi sans broncher, l'expulsion manu militari de 3000 de ses ressortissants en Libye par ordre du bloc impérialiste occidental) "possède des sérieuses capacités militaires offensives"...

Sur le chapitre Russie, RCIT semblerait amener des eaux au moulin de LO, décrivant l'économie russe comme celle d'une étatisation croissante dominée par une poignée d'oligarques liées à l'Etat.
Ce sont encore des "monopoles" qui existaient depuis l'époque soviétique qui RCIT transforme en monopoles capitalistes exportateurs des capitaux...sans pouvoir dire où est-ce qu'ils exportent (sauf dans des pays de l'ancienne sphère d'influence soviétique et pour des raisons évidentes).
Sur la finance et les système bancaire russe, seul une grande banque  mais non pour sa capacité exportatrice des capitaux, mais par sa taille...
Tout juste après il se voit obligé de dire que ce sont les exportations des matières premières le cœur de "l'impérialisme" russe. Ce n'est pas sérieux.
Toujours ces monopoles, parmi lesquels se trouvent les exportateurs d'armes, se trouvent liés "étroitement" à l'Etat. (Bref, il parait qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil depuis Breznev)
Même ces "monopoles" se trouvent dans un processus d'étatisation croissante depuis Poutine, passant de 10% en 1999 à 45% en 2013.

Bref, un truc pas sérieux, destiné à défendre une tactique dogmatique, petite-bourgeoise qui tord le cou à l'évidence et qui, in fine, fait le jeu du bloc impérialiste occidental.

Estirio Dogante

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Message  Gaston Lefranc Dim 20 Avr - 18:11

Estirio Dogante, quel est le texte de Gerry Downing parlant de "pré-impérialisme" auquel tu fais allusion plus haut ?

Gaston Lefranc

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Message  Estirio Dogante Dim 20 Avr - 19:19

Il se trouve à la page 6 de "Histoire et théorie" dans le sujet "l'impérialisme aujourd'hui. C'est une partie d'un article plus long que j'avais coupé. Et que je n'arrive plus à trouver...

Sur la critique du RCIT on peut voir ces deux articles http://socialistfight.com/category/communist-theory/page/2/ 1 et 2
Et ceci: http://socialistfight.files.wordpress.com/2014/03/socialist-fight-no-16.pdf à la page 21 et à la page 25.
Deux articles du N°16 de Socialist Fight sur la question ukrainienne, certaines positions de l'EG britannique et sa critique.

Gerry Downing est à mon modeste avis, un ouvrier d'origine irlandais, trotskyste orthodoxe d'une rare clarté et totalement en phase avec ma conception...jusqu'à présent.

Estirio Dogante

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Message  Copas Lun 21 Avr - 10:26

D'un point de vue internationaliste, ce qu'on peut demander sur l'Ukraine c'est le retrait des troupes russes, l'arrêt du chantage exercé par les intérets impérialistes russes et UE-USA.

L'avenir, rapidement, dans une société où il faut tenir compte de ces chiffres bruts ...

- Urbanisation : 70% de la population dans les aglos de plus de 1000 habitants
- Prolétariat non agricole : 80% (dont plus de 20% pour le prolétariat industriel). Dans la norme des pays "développés"
- Scolarité : le seul chiffre à comprendre c'est plus de 80% d'une classe d'age inscrit à des études universitaires. C'est énorme.
- Un chômage des 18-24 ans au dessus de 20% et moins de 8% pour le reste (il y a 3 ans)
- Internautes 33%
- Nombre de mobiles par 100 habitants : 132.

... les potions préparées par l'oligarchie, qu'elle soit vendue à l'UE ou aux fourgons de l'armée russe, ramèneront rapidement à la réalité les masses manipulées par un des impérialismes ou des forces réactionnaires et fascistes accédant au gouvernement et aux affaires.

A 2 conditions :
- la capacité du mvt ouvrier et des forces politiques de gauche de tenir le choc face aux attaques réactionnaires et fascistes pour continuer à s'exprimer. La question de la capacité de factions de la classe ouvrière à s'organiser devient centrale.
- la 2eme question à résoudre est de bloquer la course à la guerre qui permettrait aux forces réactionnaires de bâillonner les travailleurs. La question du retrait d'Ukraine des troupes de l'impérialisme russe est importante.

Dans ce cadre, l'existence de petites forces révolutionnaires est importante et tout doit être favorisé pour que le débat s'installe entre elles .
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Message  Gaston Lefranc Lun 21 Avr - 11:26

Estirio, tu es un peu sévère avec le RCIT. Tu dis que leur définition de l'impérialisme rejoint celle des libéraux/petits bourgeois, définissant un pays impérialiste de façon floue comme un pays qui domine d'autres pays. Or, ils donnent un sens plus précis : un pays est impérialiste si il s'approprie plus de valeur produite à l'étranger que l'étranger s'approprie de la valeur produite chez lui. Il faut ensuite pouvoir le mesurer.....
Dans les mécanismes d'appropriation de la valeur produite à l'étranger, le RCIT met en avant l'exportation de capital sous forme d'investissement productif, sous forme de capital monétaire (prêts), et l'échange inégal. Sur ce dernier point, c'est un peu confus me semble-t-il, mais en gros cela repose sur les différentiels de productivité.

Une fois ceci posé (et cela me semble assez juste de poser les choses ainsi), le RCIT conclut que la Russie et la Chine sont impérialistes sur la base de quelques données. Ce n'est pas forcément très convaincant, en tout cas sur la base de ce texte "résumé" : http://www.thecommunists.net/theory/imperialist-china-and-russia/ ; je vais essayer de lire les études plus longues publiées sur leur site.

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Message  Estirio Dogante Lun 21 Avr - 12:05

G.Lefranc a écrit:Or, ils donnent un sens plus précis : un pays est impérialiste si il s'approprie plus de valeur produite à l'étranger que l'étranger s'approprie de la valeur produite chez lui. Il faut ensuite pouvoir le mesurer.....
Dans les mécanismes d'appropriation de la valeur produite à l'étranger, le RCIT met en avant l'exportation de capital sous forme d'investissement productif, sous forme de capital monétaire (prêts), et l'échange inégal. Sur ce dernier point, c'est un peu confus me semble-t-il, mais en gros cela repose sur les différentiels de productivité.

A cette aune là, un pays qui envahi un autre et lui enlève ses usines (par exemple l'URSS en Allemagne après la guerre)= serait "impérialiste".
C'est sur qu'un libéral se trouverait dans une telle définition.
Un pays est impérialiste, selon les marxistes après Lénine 1916, si ce pays est fondamentalement un exportateur des capitaux (entre autre choses mais ceci est le facteur fondamental) pas si c'est un exportateur des matières premières.

J'ai déjà lu l'article de la RCIT que tu proposes et c'est de là que j'ai sortie la citation suivante qui est très claire
RCIT a écrit:"In short we define an imperialist state as follows:An imperialist state is a capitalist state whose monopolies ans state aparatus have a position in the world order where they first and foremost dominate other states and nations As a result they gain extra-profits and other economics, political and/or military advantages from such a relationship based on superexploitation ans oppression."
"Pour faire court (résumer) nous définissons un état impérialiste de la façon suivante: un état impérialiste est un état capitaliste dans lequel les monopoles et l'appareil d'état ont une position dans l'ordre mondial où d'abord et avant tout ils dominent d'autres états et nations" c'est ce qu'ils disent et cela correspond exactement à la caractérisation de LT en tant que des "petit-bourgeois".
Je ne sais pas comment le voir autrement.

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Message  Copas Lun 21 Avr - 13:50

Bien la Russie est un exportateur de capitaux, et a une des premières réserves de devises du monde. Son ascension (ré-...) a pris appui sur l'exportation de gaz et de pétrole (et le contrôle des états qui peuvent lui servir à cette fin) et d'entreprises géantes à cette fin qui prennent des positions sur d'autres champs d'extraction que ceux de la Russie : en Irak, en Iran, en Libye, en Afrique, bref partout dans le monde en coopération et concurrence avec d'autres trusts d'autres pays impérialistes suivant les cas.

L'intervention de l'impérialisme russe se fait sur le contrôle des pays qui servent ses trusts gaziers et pétroliers. Il se double d'un jeu solo où il peut placer ses armements de haute valeur ajoutée (comme de refiler des S300 au Vietnam, là c'est un coup contre la Chine).

Cela se double d'un redressement spectaculaire des groupes russes de l'armement, la Russie est devenu le 2eme exportateur du monde en matière d'armement, très proche des USA en chiffre d'affaires lié à l'export. La vente par exemple de S300, missiles sol-air équivalents aux patriots US (dont des rapports US concluent à une grande inefficacité quand ils ont été utilisés) représentent des budgets conséquents, des centaines de millions de dollars à chaque fois.

On ne peut dénoncer le lobby pétrolier US, le lobby militaro-industriel US comme exemple de l’impérialisme US  sans se pencher sur ses clones russes, même si ils sont plus petits.

La pénétration de l'impérialisme russe se fait également en contrôlant les routes du gaz et du pétrole, les états se situant sur cette route, en contrôlant (ou tentant de le faire) les états-clients de ses matières premières mais aussi de ses raffineries, et des états où ses trusts exploitent des matières premières (gazprom, par exemple, a des dizaines de filiales à l'étranger).

Et en Ukraine, l'impérialisme russe est bien plus puissant et gros que l'impérialisme US ou que les baudruches de l'UE. Je n'en tire aucun ennemi principal ou secondaire mais attire l'attention sur l'importance de chasser les seules troupes impérialistes étrangères existantes en Ukraine, les troupes russes. Pas parce qu'elles seraient secondaires ou principales dans le monde, mais parce qu'elles occupent un morceau de l'Ukraine en étant au service de l'impérialisme russe.

La misère des petits bourgeoislol! ) campistes européens c'est qu'en croyant lutter en Ukraine contre l'impérialisme US ils bossent pour gazprom, Lukoil, Rosneft, Trend, Bizness-Finanz, Rosoboronexport, etc...
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Message  Copas Mar 22 Avr - 10:22

Sur la puissance de la propagande des services russes de Poutine, pas moins de 10 articles sortis des forges de l'impérialisme russe en première page sur Bellaciao (RiaNovosti) qui ne valent pas mieux que celles des médias bourgeois français. Mais il est extrêmement dommage que des sites de gauche relaient massivement les intérets de la bourgeoisie russe et son pouvoir anti-ouvrier au point de couvrir jour après jour une grande par de ce site.

RiaNovosti est sous contrôle direct du ministère de la presse et de l'information russe, sous contrôle de l'oligarque bourgeois Poutine, au service des intérets de l'impérialisme russe. Le renforcement récent du contrôle de la présidence sur cette officine nécessite de prendre un peu de distance par rapport à la fabrique de manipulations des services de l'appareil d'état russe.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140889
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140890
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140891
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140908
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140931
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140922
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140923
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140924
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140925
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article140929

Comme toute source d'infos, Ria-Novosti peut être utilisée, mais quand on n'utilise que ça massivement et qu'on sait qui tient cette officine, cela devient une faute.
Il existe de multiples sources (de tous les côtés, qu'il faut croiser et relativiser) sur l'Ukraine qui devraient relativiser l'utilisation des officines de propagande de l'appareil impérialiste russe.
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Message  panchoa Mar 22 Avr - 14:53

Ukraine : le soutien incompréhensible d’une partie de l’extrême gauche à l’action des commandos russes Politis du 15 avril

voici un article bien surprenant , ciblé sur une partie de l'extrême gauche que l' on n'arrive pas à identifier dans cet article. est ce une attaque déguisé visant Mélenchon ? autre chose ?

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Message  Copas Mar 22 Avr - 21:32

Hum les sondages...
http://www.rtl.fr/actualites/info/international/article/ukraine-les-habitants-de-donetsk-contre-la-russie-mais-aussi-kiev-7771293968
Ukraine : les habitants de Donetsk contre la Russie mais aussi contre Kiev

Selon un sondage publié ce samedi 19 avril, 52,2% des habitants de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) s'oppose à un rattachement à la Russie mais 74% jugent également "illégitimes" les autorités pro-occidentales de Kiev.

Quelque 27,5% des sondés sont favorables à un rattachement au territoire de la Russie, et 17,3% ne se prononcent pas.
Les habitants de Donetsk opposés à un rattachement à la Russie

Dans l'ensemble du sud-est russophone, 69,7% s'y opposent, 15,4% sont pour et 12,5% sans opinion, selon cette enquête réalisée auprès de 3.232 personnes dans huit régions par l'Institut international de sociologie de Kiev et publiée par le journal Djerkalo Tyjnia.

Dans la région de Donetsk, où se concentrent les tensions séparatistes, 41,1% se prononcent en faveur d'une décentralisation, 38,4% pour une Ukraine "fédérale", comme le propose Moscou, et 10,6% pour un statu quo.

72,5% souhaitent un rattachement à la zone de libre-échange dirigée par la Russie, contre 9,4% pour une entrée dans l'Union européenne.

Les autorités de Kiev ne recueillent pas l'adhésion

La défiance vis-à-vis des autorités de transition est immense. 74% des habitants interrogés jugent illégitime le président par intérim Olexandre Tourtchinov et 72,1% le gouvernement dirigé par Arseni Iatseniouk.

Viktor Ianoukovitch, enfant du pays destitué en février, semble peu regretté dans son ex-fief électoral puisqu'il n'est considéré comme président légitime que par 32,4% des sondés, contre 58,2% qui répondent négativement.

Les deux tiers des sondés dans la région de Donetsk (66,3%) s'opposent à une intervention militaire de la Russie mais une majorité (55,9%) la juge "possible". 57,2% estiment que les droits des russophones, que Vladimir Poutine s'est engagé à défendre, ne sont pas bafoués en Ukraine.
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Message  Roseau Mer 23 Avr - 22:22

http://cadtm.org/Le-FMI-ou-l-asphyxie-du-choix
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Message  Estirio Dogante Jeu 24 Avr - 8:22

Même le CADTM voit ce que Copas s'obstine à nier.

Déplaçant complètement le centre du problème, il s'organise en tant que champion des puissances impérialistes occidentales qui, aujourd'hui, passent carrément à l'offensive.

Une offensive très dure sur l'économie russe et une offensive militaire contre les ukrainiens de l'Est qui ne veulent pas d'un "président" totalement illégitime, le produit d'un putsch télécommandé depuis l'Allemagne et les US. Les US ajoutent à cela un déploiement des troupes en Pologne, sur la Mer Noire et en Roumanie d'un caractère éminemment provocateur.

Le Vice-Président des US est allé directement rallumer le feu en Ukraine passant allègrement par dessus "l'accord" de Genève, pour lancer une offensive militaire contre les ukrainiens russophones.

La déclaration du  ministre  d'AE russe met l'invasion des troupes russe ad portas et fait monter le danger de guerre totale au milieu de l'Europe.

Obama, depuis le Japon, après avoir déclaré que les US "couvraient les îles en dispute" (ce qui va directement contre la Chine) menace directement la Russie des "nouvelles sanctions" en un comble de cynisme. Ce sont les US qui ont torpillé dès le début "l'accord" de Genève.

Des nouvelles font craindre qu'ils pensent aussi rouvrir le front Syrien, pour mettre les Russes devant une division de leurs forces.

La situation est grave car, si les menaces très claires et ouvertes des Russes de défendre la population en Ukraine de l'Est ne se réalisent pas, ils perdront complètement la face, feront aveu d'impuissance et se trouveront dans les pires conditions pour contrer l'offensive chaque fois plus ouverte et cynique des américains et de ses alliés.
S'ils répondent se sera à peu près pareil, sauf si, les fous de l'OTAN s’arrêtent au bord du précipice.

La paix mondiale pend d'un fil.

Estirio Dogante

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Message  Roseau Jeu 24 Avr - 9:09

Estirio Dogante a écrit:Même le CADTM voit ce que Copas s'obstine à nier.
Déplaçant complètement le centre du problème, il s'organise en tant que champion des puissances impérialistes occidentales qui, aujourd'hui, passent carrément à l'offensive.
Pure affabulation, faute d'argument pour défendre un impérialisme contre un autre,
au lieu de défendre l'indépendance de notre classe, et sa lutte pour l'émancipation.
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Message  Copas Jeu 24 Avr - 10:53

Roseau a écrit:
Estirio Dogante a écrit:Même le CADTM voit ce que Copas s'obstine à nier.
Déplaçant complètement le centre du problème, il s'organise en tant que champion des puissances impérialistes occidentales qui, aujourd'hui, passent carrément à l'offensive.
Pure affabulation, faute d'argument pour défendre un impérialisme contre un autre,
au lieu de défendre l'indépendance de notre classe, et sa lutte pour l'émancipation.

Bof, le crétinisme profond des propos de Estirio, soutien du régime facho de Assad et soutien de l’impérialisme russe dirigé par le parti de Poutine, l'oligarque ultra riche et fascisant, ayant des relations régulières et étroites avec le FN français, ne vaut pas mieux que ceux qui soutiennent les oligarques du gouvernement réactionnaire de Kiev.

Ce sont les mêmes canailles qui nous emmerdent depuis plus de 100 ans essayant de ranger la classe ouvrière derrière un camp impérialiste ou un autre, les mêmes canailles qui se mettaient derrière l'impérialisme français pour canarder l'impérialisme allemand, et vice versa en 14-18, ...

Rien de nouveau sous le soleil.

Les marionnettes reprennent n'importe quelle nouvelle crétine distillée par les services russes, façon chanson de gestes, leurs discours débiles appellent l'impérialisme russe à pousser à la guerre en Ukraine :

La situation est grave car, si les menaces très claires et ouvertes des Russes de défendre la population en Ukraine de l'Est ne se réalisent pas, ils perdront complètement la face, feront aveu d'impuissance et se trouveront dans les pires conditions pour contrer l'offensive chaque fois plus ouverte et cynique des américains et de ses alliés.

Un tel niveau de servilité est rare.

En plus le mensonge à chaque étage (il faut dans un cerveau fatigué être soit du côté de l'impérialisme US soit du côté de l'impérialisme russe ), ainsi :

Même le CADTM voit ce que Copas s'obstine à nier.

Déplaçant complètement le centre du problème, il s'organise en tant que champion des puissances impérialistes occidentales qui, aujourd'hui, passent carrément à l'offensive.

Ah les troupes américaines, ça y est, occuppent des morceaux de territoire ukrainien ?
Les conneries sur quelques avions US déplacés en Pologne illustre bien le niveau jivaro du raisonnement. 12 F16 avec 150 hommes.... (les USA ont 1200 F16, quincaillerie déjà dépassée par des modèles plus récents, les Russes dans les 2000 avions de chasse dans la même catégorie).
Des chasseurs F16 n'ont strictement aucune utilité militaire face à une défense anti-aérienne du type de la Russie.
La présence de troupes américaines en Pologne n'est pas un scoop. C'est donc une façon de jouer de l'image mais qui n'a aucun sens militaire sauf pour les idiots du village.

Sur le reste je ne défends pas l'impérialisme US et UE et bien au contraire le combat. Par contre les serviteurs de l'impérialisme russe il faut leur flétrir pour ce qu'ils sont, des serviteurs du capitalisme.
Je ferai la même chose si se pointaient ici des serviteurs de l'impérialisme américain.

Le campisme est une lèpre, c'est la même daube que celle qui hurlait à la mort contre les travailleurs hongrois et tchèques, en 1956 et 1968, et là il n'y a même plus l'excuse de conquêtes sociales qui demeuraient d'une façon déformée à l'époque de l'URSS.
On a là des serviteurs d'un impérialisme russe qui tabasser et écrase la classe ouvrière russe, fait du colonialisme sanglant intérieur, fait de l'impérialisme par la violence sur une série de pays que les oligarques russes estiment être leur arrière cour et jardin privé, de la même façon que l'impérialisme US menace militairement en permanence les états d'Amérique latine et particulierement l'Amérique centrale, étrangle Cuba.

La même daube.

Là le serviteur du fascisme syrien et de l'impérialisme russe appelle à l'attaque les troupes russes sur le territoire ukrainien et estime que si elles ne le faisaient pas cela serait en deçà de ses ambitions.
Criminel et meurtrier pour le prolétariat ukrainien et russe.
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Message  Copas Jeu 24 Avr - 11:51

Propagande de l'impérialisme russe. Le pilonnage de sites de gauche.

Oggi, une quinzaine d'articles fabriqués dans les officines des services russes sur BC...
Même du temps de l'URSS il n'y eut jamais ce type de pilonnage ressortant de une ou deux sources des services russes dans des sites de gauche, sauf à remonter à une époque que je n'ai pas connu.
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Message  CCR Jeu 24 Avr - 12:06

La « balkanisation » de l’Ukraine ?


Philippe Alcoy
Source: http://www.ccr4.org/La-balkanisation-de-l-Ukraine

La crise en Ukraine est décidément rentrée dans une nouvelle phase. Le conflit ne s’est pas simplement « déplacé » de l’Ouest vers l’Est, mais il a pris une tout autre tournure, beaucoup plus grave et risquée. À l’Est, la situation prend de plus en plus les allures d’un conflit armé. À côté des manifestants spontanés et désarmés surgissent des groupes portant non seulement des armes d’assaut, mais aussi des grenades ou des lance-roquettes conduisant des tanks. Des opérations d’assaut et d’occupation contre des bâtiments publics, des commissariats, des dépôts d’armes ou des bâtiments de l’armée et des services de renseignements (SBU) ont eu lieu dans les villes les plus importantes de la partie orientale de l’Ukraine. En même temps, les revendications des « rebelles » sont beaucoup plus claires : un référendum pour décider du statut du pays, l’annexion – pour certains à l’Est – à la Russie (à l’image de la Crimée), pour d’autres la fédéralisation du pays.

Le gouvernement pro-occidental de Kiev et l’impérialisme se trouvent littéralement paralysés face à cette situation. Les nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir après la chute d’Ianoukovitch, sont complètement discréditées à l’est du pays. L’Armée ukrainienne, qui a clairement reçu l’ordre de ne pas réprimer, se trouve impuissante face à la foule mécontente. Il existe également le risque que face à l’ordre de réprimer, les soldats s’y refusent. Parallèlement, des pressions de la part de la population de l’Ouest commencent à se faire sentir, spécialement des groupes d’extrême-droite nationalistes qui participent à l’occupation de Maïdan. Ceux-ci dénoncent l’attitude « timorée » du gouvernement.

De leur côté, les dirigeants impérialistes se contentent de menacer la Russie à travers des sanctions ciblées contre des proches de Poutine et des responsables ukrainiens pro-russes. Ils n’arrivent pas à avoir une politique unifiée face à Moscou. Tout le monde sait que la situation est très délicate et que tout dérapage d’un côté comme de l’autre pourrait avoir des conséquences incontrôlables.

L’agitation à l’Est s’explique-t-elle simplement par les manipulations de la Russie ?

On pourrait croire que le déplacement du conflit à l’est de l’Ukraine serait le résultat d’une sorte de « revanchisme » de la Russie après la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch et son remplacement par des dirigeants pro-impérialistes. Il est clair que la Russie n’allait pas perdre le contrôle sur un pays stratégique sans rien faire. Ces dernières semaines, le gouvernement de Poutine a mené un interventionnisme actif dans l’est et le sud de l’Ukraine, à commencer par les manœuvres qui ont abouti à l’annexion de la Crimée. Depuis le début du conflit en novembre, les médias russes ont distillé la propagande poutinienne aux habitants de la région, spécialement à la population russophone. Il n’y a aucun doute que le régime de Poutine est actuellement pleinement à la manœuvre pour arriver à ses fins et protéger les intérêts du capitalisme russe dans ce pays.

Cependant, il serait faux de penser que de telles manœuvres seraient suffisantes pour mobiliser les habitants de l’ensemble de la partie orientale de l’Ukraine, ou qu’une partie considérable de ceux-ci adoptent les revendications soufflées par Moscou. Plusieurs témoignages signalent les mesures d’austérité imposées par le FMI que le nouveau gouvernement envisage d’appliquer comme un facteur déterminant pour la mobilisation de la population. D’autant que ces mesures viendraient s’ajouter aux souffrances subies par les classes populaires depuis le début de la crise économique internationale, et plus largement depuis le début du processus de restauration capitaliste dans les années 1990.

Ainsi, l’un des membres de l’autoproclamé « gouvernement populaire » de Donetsk déclarait : « La situation n’était pas assez préparée pour une insurrection. Mais l’annonce du gouvernement disant que les puits de mine non rentables dans la région allaient fermer, combiné à l’augmentation du prix de l’essence, a rapidement changé l’ambiance dans la ville » [1]. Un garagiste de 60 ans déclarait à son tour : « Je veux qu’on rejoigne la Russie. C’est notre maison commune. Ici, à Gorlovka, six mines sur dix ont fermé depuis l’indépendance, le niveau de vie a chuté. Tous les gouvernements successifs sont coupables » [2].

Poutine est conscient de cela et il utilise la dépendance économique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie (importations de gaz, exportations vers la Russie) pour exercer une pression sur le gouvernement ukrainien. Ainsi début avril, Poutine a décidé d’annuler les décotes sur le prix du gaz à destination de l’Ukraine : « Au total, la facture va bondir de 80 %, au risque de fragiliser davantage encore une économie au bord de la faillite (…) L’Ukraine doit désormais payer ses importations 485 dollars les 1 000 mètres cubes, soit un des tarifs les plus élevés d’Europe » [3]. Cette augmentation du prix de vente à l’Ukraine aura une conséquence directe avant tout sur les classes populaires du pays. A cela s’ajoute le programme imposé par le FMI en échange d’une assistance financière, qui « prévoit entre autres de réduire drastiquement les subventions sur l’énergie accordées à la population. Une façon de limiter le coût pour les finances publiques de la consommation locale de gaz » [4].

Les dirigeants russes et les représentants locaux pro-russes parlent de manière démagogique de « protéger les droits de la population russophone », menacés effectivement par les dispositions des nouvelles autorités. Ils cherchent en réalité à gagner une certaine légitimité auprès de la population locale pour intervenir dans la crise et pouvoir défendre les intérêts des capitalistes russes et des oligarques locaux qui s’enrichissent grâce à leurs business avec la Russie. Mais comme on voit, les raisons pour que les masses, même désorientées politiquement, se mobilisent, sont beaucoup plus profondes et répondent avant tout à la dégradation de leurs conditions de vie.

Perte d’autorité et humiliations pour les autorités de Kiev

A l’image d’antan de Ianoukovitch dans certaines zones de l’ouest du pays, les nouvelles autorités de Kiev sont aujourd’hui complètement discréditées par les groupes insurgés qui ont pris le contrôle des centres de pouvoir politique et militaire de plusieurs grandes villes orientales. Après la vague d’occupations de bâtiments publics et de postes militaires, le gouvernement avait en effet menacé de lancer une opération « antiterroriste »… qui n’a jamais eu vraiment lieu. À part la prise par l’armée ukrainienne de l’aérodrome de Kramatorsk, aucune « victoire », même symbolique, n’a été enregistrée. Bien au contraire : « A Kramatorsk, à quelques kilomètres au sud, une colonne ukrainienne envoyée dans le cadre de l’opération dite ’’antiterroriste’’ a été bloquée par des séparatistes, pour certains cagoulés, armés de kalachnikovs, de lance-grenades, de poignards et de pistolets. Six blindés ont ensuite été saisis et affublés de drapeaux russes. Après de longues heures de confrontation, les soldats ukrainiens ont fini par déposer les armes, avant de repartir en sens inverse, parfois conspués par les habitants » [5].

Ce manque d’autorité de Kiev se fait sentir davantage car ce qui est en jeu dans l’Est est beaucoup plus important qu’en Crimée : « Là où la Crimée compte 2 millions d’habitants, le Donbass, le bassin houiller de l’Est, regroupe environ 5 millions d’habitants, soit un dixième de la population ukrainienne sur un territoire densément peuplé. Et si la Crimée vit essentiellement du tourisme et de l’activité maritime de Sébastopol, l’est de l’Ukraine repose sur une économie industrielle variée, dont la population est la plus riche du pays : le PIB par habitant y est supérieur à celui du reste de l’Ukraine et les salaires y sont en moyenne deux fois plus élevés. Le Donbass est ainsi le principal contributeur au PIB ukrainien, à hauteur de 27,4 % » [6].

Mais cette attitude hésitante est en train de faire augmenter la masse de mécontents à Kiev et dans les régions de l’Ouest contre les nouvelles autorités. Les petits groupes d’extrême-droite nationaliste qui se sont fait remarquer par leur rôle dans la résistance contre la répression de l’État commencent à gagner de nouveaux adhérents. Certes, il s’agit d’une extrême-droite très hétérogène, mais qui arrive à canaliser la haine accumulée d’une partie des manifestants qui ont occupé Maïdan et qui aujourd’hui voient les événements de l’Est comme une menace.

C’est en ce sens que les dirigeants du groupe le plus organisé, Pravi Sektor (Secteur Droit), essayent de faire reconnaître leur mouvement comme un parti politique pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles qui se tiendront, en principe, le 25 mai. Ils revendiquent près de 10.000 membres et déclarent que leur « révolution nationale » n’est pas encore achevée. Ils affichent un profil aussi bien antirusse qu’antioccidental. Ainsi, son principal dirigeant, Dmytro Yarosh, déclare que « des pouvoirs ’’anti-chrétiens’’ agissent au sein de l’Union Européenne et que Bruxelles force les gens à accepter des styles de vie comme le mariage gay (…) Il ne voit ni l’Europe ni l’OTAN comme des partenaires potentiels et pense que les Etats-Unis font aussi partie d’un ’’front anti-ukrainien’’ » [7].

L’accord signé le 17 avril à Genève par les puissances impérialistes, l’Ukraine et la Russie, qui fait quelques concessions aux exigences russes, pourrait accentuer cette tendance au renforcement des critiques par la droite des autorités de Kiev.

Face aux ambitions de l’impérialisme, la Russie de Poutine n’est pas une alternative pour les exploités !

Les masses d’Ukraine se trouvent littéralement coincées entre des options réactionnaires. L’impérialisme veut de son côté profiter de cette opportunité pour faire basculer le pays dans son orbite d’influence, aussi bien économique que militaire. Si l’on pousse leur logique jusqu’au bout, leur objectif est d’avancer dans la zone ex-soviétique d’Europe et d’expulser la Russie du continent, la reléguant à un rôle de « puissance régionale » en Asie centrale. C’est un moyen pour l’impérialisme d’augmenter la pression sur ce pays et de le transformer à terme en une semi-colonie. Il est illusoire de penser que cela pourrait se faire de façon complètement pacifique et sans grands bouleversements sur l’arène internationale comme à l’intérieur des frontières russes. Il resterait aussi à savoir quelle puissance impérialiste ou quel groupe de puissances impérialistes tirerait les plus grands profits d’un tel événement.

Ce sont ces contradictions interimpérialistes précisément qui empêchent pour le moment l’impérialisme d’avoir une politique unifiée et efficace. Dans d’autres articles [8], nous avions signalé que la dégradation des relations entre l’Allemagne et la Russie était une très bonne nouvelle pour les États-Unis. En même temps, un tel rapprochement pourrait constituer un danger pour les intérêts des États-Unis dans la région et une alliance potentiellement dangereuse pour leurs intérêts dans d’autres régions de la planète.

Du côté du régime de Poutine, on se montre prêt à tout faire pour protéger les intérêts du capitalisme russe. Et pour cela, les propagandistes du Kremlin n’hésitent pas à attiser les tendances séparatistes voire réactionnaires des populations sous leur influence. C’est ainsi qu’ils ont agi en Géorgie en 2008, c’est ainsi qu’ils agissent en Moldavie et la Transnistrie et c’est la voie qu’ils sont en train de suivre en Ukraine avec l’annexion de la Crimée déjà acquise.

En Ukraine, une telle politique prend la forme d’une confrontation avec les intérêts de l’impérialisme et de ses partenaires locaux. Mais il serait profondément faux de penser que les classes populaires d’Ukraine pourraient trouver leur salut en se rangeant du côté de Poutine et ses alliés. À l’image de la politique qu’il mène dans son propre pays, si pour défendre les privilèges des capitalistes russes Poutine devait réprimer, persécuter et attaquer les conditions de vie et de travail des masses de l’Ukraine orientale, il le ferait (et le fera) sans hésiter.

La lutte contre les ambitions de l’impérialisme et de ses alliés locaux ainsi que celle pour l’indépendance réelle de l’Ukraine, que ce soit du joug impérialiste ou de l’oppression russe, retombe entièrement dans les mains des travailleurs et des opprimés. Un élément encourageant dans un climat encore très réactionnaire est qu’à la différence des mobilisations de Maïdan, des secteurs ouvriers commencent – même de façon très confuse – à s’intéresser à sa situation.

Face à l’impasse actuelle, ou pire, face au développement d’une situation « à la yougoslave », la fédéralisation de l’Ukraine pourrait devenir une alternative progressiste, à condition que cela ne se fasse pas en fonction des intérêts des différentes factions d’oligarques locaux (qu’ils soient pro-russes ou pro-occidentaux). Au contraire, cela devrait se faire démocratiquement, ce que ne peuvent garantir ni les gouvernements pro-impérialistes, ni les gouvernements corrompus comme ceux qui se sont succédé à la tête de l’État depuis la chute du l’ex-URSS. Autrement dit, un tel processus profondément démocratique ne pourrait être garanti que par un gouvernement des travailleurs et des classes populaires.

En effet, même si cela peut sembler une perspective très lointaine dans la situation actuelle, ce n’est que l’organisation indépendante de la classe ouvrière contre ses exploiteurs et pour ses propres revendications de classe qui peut garantir une alternative progressiste. Une alternative qui ne peut passer que par l’expropriation des impérialistes et des oligarques qui se sont enrichis au cours des années de restauration capitaliste, et par la nationalisation des industries et des ressources naturelles sous contrôle des travailleurs. C’est de cette façon que les masses pourront lutter contre le chômage, en partageant le travail entre toutes les personnes aptes et disponibles pour travailler, établir un monopole d’État sur le commerce extérieur, mais aussi obtenir et garantir des droits démocratiques fondamentaux pour les opprimés et toutes les minorités nationales ainsi que conquérir une vraie Ukraine indépendante et socialiste !

18/4/2014.

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Chronologie de la crise ukrainienne

Novembre 2013 : le président Viktor Ianoukovitch refuse à la dernière minute de signer l’accord d’association avec l’Union Européenne (UE) préférant signer un accord plus avantageux avec la Russie. Immédiatement, des milliers de personnes manifestent dans les rues de Kiev. L’exigence de reprise des négociations avec l’UE est mise en avant par les manifestants. Certains dirigeants impérialistes comme la déléguée aux affaires étrangères de l’UE Catherine Ashton et l’ancien candidat à l’élection présidentielle des Etats-Unis, le sénateur républicain John McCain, se mêlent même aux manifestants sur la Place de l’Indépendance (Maïdan). Les enjeux géopolitiques étant trop importants dans le pays, la crise allait dépasser rapidement les frontières ukrainiennes.

Janvier 2014 : le Parlement vote une série de lois « anti-manifestations » limitant les droits démocratiques, ce qui marque un tournant dans la radicalisation des manifestations. Des affrontements durs avec les forces répressives de l’Etat ont lieu. Les revendications pro-UE laissent la place aux revendications anti-régime. L’extrême-droite commence à se faire remarquer par son rôle au sein des groupes d’auto-défense de Maïdan, notamment le groupe Pravi Sektor. Sous la pression de la rue et de certains oligarques influents craignant que la situation devienne incontrôlable, ces lois sont annulées le 25 janvier par le parlement. Suite aux mobilisations, une entente se constitue entre les trois principaux partis d’opposition pro-UE (le parti d’I. Timochenko « Patrie », Udar le parti de l’ancien boxeur V. Klitschko et les néo-fascistes de Swoboda) qui tente de chapeauter le mécontentement.

18-19 Février 2014 : Kiev vit les violences les plus importantes depuis le début de la contestation. Alors qu’un climat de négociations semblait s’installer, une brusque volte-face des députés du parti au pouvoir, refusant de traiter une série de lois censées conduire à une réforme du régime politique, provoque la colère des manifestants qui occupent la Maison des Officiers, près du parlement. La police lance aussitôt un assaut contre Maïdan. Les protestataires répondent avec des jets de cocktails molotov, de pavés, parfois même avec des armes à feu. Les affrontements font plus de 100 morts et plusieurs blessés. Les oligarques sont alors divisés par rapport à l’attitude à adopter face aux manifestants, mais ce tournant répressif du gouvernement, ainsi que d’autres éléments, semble indiquer un rapprochement d’Ianoukovitch avec Poutine. Parallèlement, la situation économique continue à se dégrader. L’impérialisme, même divisé, monte le ton.

Février-mars2014 : Le tournant répressif contre Maïdan accélère la chute de V. Ianoukovitch qui a lieu le 22 mars, conduisant à la mise en place d’un gouvernement pro-impérialiste par intérim et la convocation d’élections le 25 mai. La participation des ultranationalistes à ce gouvernement et les premières mesures prises déclenchent la réaction de la population de l’Est et du Sud du pays. Face à ce revers, la Russie alimente les tendances séparatistes dans la région, allant jusqu’à annexer la Crimée le 16 mars. L’impérialisme, avec la constitution du gouvernement par intérim, avait pour objectif de créer un pouvoir légitime capable de contrôler le mouvement, ce pour quoi il y a intégré des responsables de Pravi Sektor. La libération éclair d’I. Timochenko, revendication qui n’a jamais été mise en avant par les manifestants, est une tentative de dégager une figure politique capable de regrouper toute l’opposition. Mais sur le plan politique et économique l’impérialisme reste divisé.

Avril 2014 : Le conflit ne se déplace par seulement de l’Ouest vers l’Est, il prend de plus en plus des allures d’un conflit armé. Certains vont jusqu’à demander l’annexion à la Russie, à l’image de la Crimée, d’autres défendent plutôt la fédéralisation du pays. Les nouvelles autorités sont complètement discréditées à l’Est du pays. L’Armée ukrainienne y est humiliée par la foule. Les groupes d’extrême-droite dénoncent l’attitude "timorée" du gouvernement. Les dirigeants impérialistes n’arrivent pas à avoir une politique unifiée face à Moscou. Or, les limitations des uns comme des autres imposent de trouver, même temporairement, une solution diplomatique.

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NOTES

[1] Spiegel, "’We Will Shoot Back’ : All Eyes on Russia as Ukraine Begins Offensive in East", 15/4/2014.

[2] Le Monde, "Ukraine : ville après ville, l’Est de se livre aux séparatistes", 15/4/2014.

[3] Le Monde, "Ukraine : l’Europe redoute une nouvelle « guerre du gaz »", 7/4/2014.

[4] Idem.

[5] Le Monde, "Ukraine : dans l’Est, déroutes symboliques ou humiliantes pour Kiev", 16/4/2014.

[6] Le Monde, "Pourquoi l’est de l’Ukraine n’est pas la Crimée ?", 15/4/2014.

[7] Spiegel, "Practice for a Russian Invasion : Ukrainian Civilians Take Up Arms", 16/4/2014.

[8] Voir : http://www.ccr4.org/Une-guerre-d-influences-reactionnaire-sur-l-Ukraine#nh5

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Message  CCR Jeu 24 Avr - 12:11

A l’Est de l’Ukraine, la Russie joue avec le feu


Philippe Alcoy
Source: http://www.ccr4.org/A-l-Est-de-l-Ukraine-la-Russie-joue-avec-le-feu

L’objectif de la Russie est clair : elle veut empêcher que les élections prévues le 25 mai aient lieu dans les conditions actuelles. Cela pourrait donner de la légitimité au gouvernement, sûrement pro-impérialiste, qui en sera issu pour qu’il exerce son autorité sur l’ensemble du territoire du pays. Une telle situation rendrait beaucoup plus difficile à Poutine et les capitalistes russes de garder le contrôle sur la stratégique région orientale de l’Ukraine. C’est en ce sens que Moscou est en train de soutenir directement ou indirectement les différents mouvements « séparatistes » à l’Est, fournissant sans aucun doute de l’aide matérielle et même en intervenant (parfois) discrètement sur le terrain. En effet, tant que le pouvoir central ukrainien ne garde pas un certain contrôle sur l’ensemble du territoire, la légitimité du gouvernement issu des urnes le 25 mai pourra être remise en cause.


Aujourd’hui, la Russie semble incapable de garder la mainmise sur l’ensemble de l’Ukraine et essaye de garder le contrôle sur les régions orientales, ou du moins de s’assurer une « Ukraine neutre ». On a pu lire ces derniers jours dans la presse impérialiste beaucoup de spéculations sur l’attitude de la Russie : allait-elle envahir l’Ukraine ? Pense-t-elle désarticuler l’État ukrainien et annexer sa partie orientale ? Ou cherche-t-elle plutôt à pousser à une fédéralisation du pays ? Ces spéculations sont évidemment intéressées. Elles visent à présenter la Russie comme une superpuissance dirigée par un fou capable de tout, qui « menacerait la paix en Europe » et face à laquelle les dirigeants impérialistes doivent adopter une attitude « responsable » pour empêcher des tragédies.

Mais la réalité est que la Russie n’est pas toute-puissante. Elle cherche désespérément à sauvegarder ses intérêts en Ukraine. Et pour cela elle est prête à aller loin, au risque de perdre le contrôle de la situation. Il est clair que depuis la chute d’Ianoukovitch, Poutine veut améliorer sa position face à l’impérialisme dans la perspective de négociations pour résoudre la crise ukrainienne. D’où l’annexion de la Crimée et l’occupation des centres de pouvoir dans les villes de l’Est. Mais à la différence de la Crimée, une annexion pure et simple des régions est et sud de l’Ukraine ne semble pas réaliste (en tout cas pas pour le moment) : les conséquences politiques, économiques et militaires en seraient trop lourdes. Comme affirme une source proche des milieux diplomatiques russes : « Ce qui se passe actuellement dans l’est de l’Ukraine offre certaines similitudes avec la prise de la Crimée, mais en réalité la situation est très différente (…) Entrer militairement, c’est prendre un gros risque. De plus, annexer les régions de l’Est et du Sud sera un fardeau considérable pour le budget. C’est pourquoi il vaut mieux fédéraliser, exercer un protectorat, miser sur la décomposition du pays. » [1]

C’est pour cela que même si le ton monte ces derniers jours entre l’OTAN et la Russie, aucun des deux camps ne veut d’une guerre en Ukraine. Elle comporte beaucoup d’inconnues et de dangers des deux côtés. Étant donnés les liens économiques entre la Russie et l’UE, les élites russes craignent de fâcher sérieusement l’impérialisme. Dans ce cadre, si les circonstances amenaient la Russie à annexer une partie de l’Ukraine, cela pourrait devenir une sorte de « victoire à la Pyrrhus ».

Du côté de l’impérialisme, on ne peut se permettre la répétition d’un scénario à la Géorgie en 2008 ou « à la criméenne ». Laisser la Russie s’accaparer de régions de l’est de l’Ukraine serait une défaite importante et une humiliation sur le plan international. Une démonstration de faiblesse de l’impérialisme dans son ensemble pourrait même donner du courage à d’autres pays en conflit sur d’autres dossiers (Iran, Corée du Nord, Syrie ou encore la Chine, entre autres). Malgré tout cela, la réalité est que dans le contexte de crise économique et de fragilité de l’UE, ce dont cette dernière a le moins besoin en ce moment est d’une zone de chaos sur sa frontière orientale. En même temps, il ne lui est pas possible d’envoyer des troupes militaires ou de police sur le territoire ukrainien, comme dans le cas de la Bosnie ou du Kosovo (en tout cas pas sans le consentement de la Russie). Ce sont les limitations des uns comme des autres qui imposent la nécessité – difficile – d’une solution diplomatique.

En ce sens, il n’est pas étonnant que l’accord signé lors de la rencontre quadripartite entre la Russie, l’Ukraine, les États-Unis et l’UE, le 17 avril à Genève ait pour un des points centraux le désarmement des « milices » et l’évacuation des bâtiments publics et places occupés. Évidemment, rien ne garantit que ces points soient respectés sur le terrain, mais le message, y compris de la part de la Russie, est clair : il faut faire baisser la tension avant que la situation devienne incontrôlable. En même temps, ces négociations ont représenté une petite avancée, même si partielle, pour la Russie : sa tactique de pression sur l’Ukraine et l’impérialisme à travers l’attisement des tendances séparatistes à l’Est semblent commencer à porter ses fruits car ses rivaux ont dû s’asseoir à la table de négociations et promettre l’ouverture de négociations sur le statut de l’Ukraine.

19/4/2014.

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Et si Poutine perdait le contrôle de la situation ?

Au-delà de ses plans, Poutine pourrait perdre la main sur les habitants insurgés contre le pouvoir central. Ainsi : « Poutine est l’otage de sa propagande et cette machine est une arme bien plus redoutable que le canon. Une fois lancée, elle est impossible à arrêter. Les faucons en veulent toujours plus, les “séparatistes” et les brigades d’autodéfense comptent sur le soutien russe, difficile de dire ce qui va se passer » [2]. Un autre élément qui semble pour le moment peu probable, mais qui comporterait de grands risques pour les capitalistes, c’est qu’un conflit de ce type dans une zone aussi industrialisée et aussi frappée par les conséquences de la restauration du capitalisme, les effets de la crise mondiale pourraient mener à la lutte une partie significative du prolétariat. En ce sens, un ouvrier au chômage de Slaviansk parlait ainsi concernant l’accord de Genève : « Depuis quand ces messieurs de Genève se préoccupent des mineurs du Donbass ? (…) Nous n’obéissons qu’à nous-mêmes, pas même à Sergueï Lavrov[le ministre des affaires étrangères russe] » [3]. Effectivement, les masses travailleuses de la région pourraient ainsi rentrer en scène en mettant en avant leurs propres revendications de classe (ce qui n’est pas encore le cas), à l’image de ce qui s’est passé en Bosnie il y a quelques semaines.

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NOTES

[1] Le Monde, "Vladimir Poutine veut-il contrôler, affaiblir ou casser l’Ukraine ?", 16/4/2014.

[2] Le Monde, "Vladimir Poutine veut-il contrôler, affaiblir ou casser l’Ukraine ?", 16/4/2014.

[3] Le Monde, « Le Donbass ignore la « désescalade » prévue par l’accord de Genève », 19/4/2014.

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Message  Estirio Dogante Jeu 24 Avr - 14:35

Deux articles d'une rare stupidité. Il n'y a que Copas et sa "propagande russe" qui peuvent faire "mieux"...

Ils sont bourrés des contradictions si élémentaires que c'est une honte.

Rien que la première phrase est un sommet d'absurdités.
CCR a écrit:L’objectif de la Russie est clair : elle veut empêcher que les élections prévues le 25 mai aient lieu dans les conditions actuelles. Cela pourrait donner de la légitimité au gouvernement, sûrement pro-impérialiste, qui en sera issu pour qu’il exerce son autorité sur l’ensemble du territoire du pays. Une telle situation rendrait beaucoup plus difficile à Poutine et les capitalistes russes de garder le contrôle sur la stratégique région orientale de l’Ukraine.
Les "élections" (il aurait pu écrire plus véritablement: la mascarade sous le contrôle des nazis) vont donner un "gouvernement pro-impérialiste" (et pour cause, la fraude est le péché mignon des fascistes)...et cela "donnerait de la légitimité au gouvernement" (???) au lieu de s'opposer à une telle mise en scène?
D'où peut-il prouver, l'auteur peu éclairé qui a pondu ce tas d'absurdités, que les "Russes gardent le contrôle" ou que plus simplement aillent le contrôle d'une portion de l'Ukraine? C'est ce faire, à la Copas, les porte-voix de la propagande impérialiste.

Encore des paragraphes bourrés des plus invraisemblables idées qui s'opposent les unes aux autres.
CCR a écrit:C’est pour cela que même si le ton monte ces derniers jours entre l’OTAN et la Russie, aucun des deux camps ne veut d’une guerre en Ukraine. Elle comporte beaucoup d’inconnues et de dangers des deux côtés. Dans ce cadre, si les circonstances amenaient la Russie à annexer une partie de l’Ukraine, cela pourrait devenir une sorte de « victoire à la Pyrrhus ».

Du côté de l’impérialisme, on ne peut se permettre la répétition d’un scénario à la Géorgie en 2008 ou « à la criméenne ». Laisser la Russie s’accaparer de régions de l’est de l’Ukraine serait une défaite importante et une humiliation sur le plan international. Une démonstration de faiblesse de l’impérialisme dans son ensemble pourrait même donner du courage à d’autres pays en conflit sur d’autres dossiers (Iran, Corée du Nord, Syrie ou encore la Chine, entre autres).
.

"Personne veut une guerre" mais comment explique t-il ce monsieur le fait que le Vice-président et le chef de la CIA soient allés à Kiev pour relancer la guerre des nazis au pouvoir contre le peuple ukrainien de l'Est? Ce n'est pas créer toutes les conditions pour une guerre civile en Ukraine, avec les risques d'extension que cela entrainerait?
Justement, si du coté du bloc impérialiste occidental, après les défaites en Géorgie, Syrie et dernièrement en Crimée, après un "accord" en Genève, ils décident de rompre ouvertement ces accords et poussent le "gouvernement" fasciste de Kiev à la répression (la "ligne rouge" des Russes), ce n'est pas cela vouloir la guerre civile au moins?

Et si une défaite du bloc impérialiste occidental "donnait du courage" à "d'autres pays" mais aussi à la classe ouvrière internationale, n'avons nous pas tout intérêt à qu'effectivement le bloc impérialiste occidental ne réussisse pas son offensive.

Ne voit-il pas les mesures économiques contre la Russie qui ont provoqué la chute du rouble, l'effondrement de la Bourse de Moscou et la fuite (télécommandée) des capitaux ? Comment peut-il écrire: "Étant donnés les liens économiques entre la Russie et l’UE, les élites russes craignent de fâcher sérieusement l’impérialisme." quand tout montre que malgré l'agression économique qu'ils subissent, la Russie n'est pas prête à voir les troupes de l'Otan directement sous ses frontières? (Voila la raison suffisante, l'explication si difficile à trouver des situations en Géorgie, Crimée et sur l'Est Ukrainien.)

Cette phrase
CCR a écrit:Le gouvernement pro-occidental de Kiev et l’impérialisme se trouvent littéralement paralysés face à cette situation. Les nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir après la chute d’Ianoukovitch, sont complètement discréditées à l’est du pays. L’Armée ukrainienne, qui a clairement reçu l’ordre de ne pas réprimer, se trouve impuissante face à la foule mécontente. Il existe également le risque que face à l’ordre de réprimer, les soldats s’y refusent. Parallèlement, des pressions de la part de la population de l’Ouest commencent à se faire sentir, spécialement des groupes d’extrême-droite nationalistes qui participent à l’occupation de Maïdan. Ceux-ci dénoncent l’attitude « timorée » du gouvernement.
devrait remporter tous les prix du non-sens.

Ainsi, "le gouvernement 'pro-occidental' ("fasciste" lui écorche la bouche?) de Kiev et l'impérialisme se trouvent (...)paralysées" La bonne blague!
Ne voit pas les nouvelles M.Alcoy? Il ne sait pas que le chef de la CIA et le Vice-président des US ont donné les ordres nécessaires pour que les bandes fascistes déguisées en "bataillons de la Garde Républicaine" fassent leur sale boulot en Ukraine de l'Est?
Que ce "gouvernement, conspué partout, sauf Place Maidan pour l'instant, un gouvernement de provocation et guerre civile, ne trouve pas l'appui des soldat et policiers ukrainiens est une chose, et une autre est l'affirmation mensongère, qui fait le jeu de la propagande impérialiste, que ce "gouvernement aurait donné l'ordre de ne pas réprimer" au même moment où les morts commencent à s'accumuler en Ukraine de l'Est suite à l'envoi des fascistes attaquer les habitants de la région!
CCR se met à l'unisson des social-impérialistes et d'autres servants de la coalitions impérialiste occidental.

Estirio Dogante

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Message  Estirio Dogante Jeu 24 Avr - 23:00

Des infos.
Venant d'une chaine allemande, Copas...et relayées par le NouvelObs

Ukraine 24/04/2014 à 16h16
Une télé allemande conteste la version officielle de la tuerie de Maïdan
Pascal Riché | Cofondateur Rue89



Un sniper, place Maïdan (Capture d’écran d’ARD)

Le réseau de chaînes publiques régionales allemande ARD a enquêté sur le carnage de la place Maïdan, à Kiev, le jeudi 20 février : 30 personnes ont été tuées par balles ce jour-là. Or, selon ARD, des tirs semblaient venir non pas des snipers du pouvoir prorusse, mais de l’hôtel Ukraina où se trouvait le QG de l’opposition.

Sans attendre les résultats de l’enquête sur l’événement, le nouveau procureur général d’Ukraine, Oleg Makhnitski, membre de Svoboda, parti issu du néonazisme qui participe à la coalition gouvernementale, avait affirmé que ce massacre avait été commis par des membres de l’unité spéciale des Berkout, placée sous l’autorité de Viktor Ianoukovitch, qui était alors le Président.

Mais plusieurs éléments soulèvent selon ARD des doutes extrêmement sérieux :

le témoignage d’un manifestant, Mikola, qui parle de tirs depuis « le huitième ou le neuvième étage de l’hôtel Ukraina » ;
le témoignage d’un enquêteur, qui remet en cause la version officielle ;
l’analyse des vidéos qui suggère que des balles sont venues de derrière ;
l’analyse des impacts de balles dans les arbres ;
les conversations enregistrées entre les snipers de Berkout : on les entend s’émouvoir qu’un tireur vise « des manifestants désarmés ». Ou encore : « Il y a d’autres tireurs. Mais qui sont-ils ? »
une vidéo de Russia Today dans laquelle on voit des snipers dans une chambre de l’hôtel en question ;
l’absence de transparence manifeste de l’enquête officielle.

Les journalistes allemands ont posé la question à Makhnitski : « Vous savez qu’il y avait des snipers à l’hôtel Ukraina ? » L’autre se contente de répondre : « Nous enquêtons sur ce point. »

Diffusée le 11 avril, la vidéo a été mise en ligne par LesCrises.fr dans une version sous-titrée en français.
L’enquête d’ARD sur le massacre de Maïdan
La thèse des Russes renforcée

Le site Russia Today suggère depuis le début que les snipers qui ont tiré sur la foule étaient issus du mouvement contestataire... Début mars, il avait diffusé un enregistrement piraté d’une conversation téléphonique entre la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le ministre des Affaires étrangères de l’Estonie, Urmas Paet, allant dans ce sens.

On entend ce dernier formuler clairement le soupçon d’une opération montée par « quelqu’un de la coalition ». Sur cet enregistrement (vers 8’30), il rapporte les propos d’une femme, « Olga », médecin en charge de la clinique mobile au moment des premiers tirs de snipers :

« Ce qui est très perturbant, c’est que cette même Olga dit que les éléments de preuve montrent que les gens qui ont été tués par les snipers, des deux côtés, parmi les policiers et parmi les gens dans les rues... Que ce sont les même snipers qui tuent des gens des deux côtés. [...] Elle m’a aussi montré des photos, on peut dire que c’est la même signature, c’est le même type de balles.

C’est vraiment troublant que la nouvelle coalition ne veuille pas enquêter sur ce qui s’est passé exactement, de sorte qu’il est de plus en plus évident que derrière les snipers, ce n’était pas Ianoukovitch mais quelqu’un de la nouvelle coalition. »



Le Telegraph de Londres avait par la suite retrouvé « Olga », qui avait démenti avoir dit à Paet que les policiers et les manifestants ont été victimes des mêmes blessures :

« Je n’ai examiné que les manifestants. Je ne sais pas quel type de blessures ont été infligées aux militaires. Je n’avais pas accès à ces personnes. »

Le document diffusé par ARD jette un nouveau soupçon très sérieux sur la manière dont l’enquête est menée par le nouveau pouvoir à Kiev et, au-delà, sur la légitimité de ce pouvoir que soutiennent les gouvernements européens et américain. Seule une enquête menée sérieusement et dans la transparence pourrait dissiper ce soupçon et permettre de retrouver tous les criminels de Maïdan.

Capture d’écran de la vidéo de Russia Today qui montre des snipers dans l’hôtel Ukraina

Le lien

Estirio Dogante

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Message  Prado Jeu 24 Avr - 23:52

Estirio Dogante a écrit: Des infos.
Venant d'une chaine allemande, Copas...et relayées par le NouvelObs

Ukraine 24/04/2014 à 16h16
"qu’il est de plus en plus évident que derrière les snipers, ce n’était pas Ianoukovitch mais quelqu’un de la nouvelle coalition."

C'est peut-être encore plus compliqué, puisque Ianoukovitch était lui-même en contact avec quelqu'un de Secteur Droit (ou de Svoboda, je ne sais plus...) !

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Message  Estirio Dogante Ven 25 Avr - 15:06

Peut-être, mais cela ne les rends pas meilleurs.

Les troupes au sol des américains, ils les prennent où ils les trouvent.
En Syrie c'est de djihadistes, quitte à essayer de les liquider après, comme en Libye.

En Ukraine ce sont des fascistes, des nazis ouverts, qui ne cachent pas leurs opinions. Voyons par exemple cet échantillon de nazi à charge des positions le plus ad-hoc pour déclencher la guerre civile et plus si besoin. (Le "besoin" impérialiste se comprend).

Et ne parlons pas du "premier Ministre" imposé directement par les américains. "Yats" qu'ils disent...(ici, Iatsenoiuk, le Quisling ukrainien)

Der Spiegel interviews en ligne le fasciste ukrainien Yarosh
Par Peter Schwarz
25 Avril 2014

Le 22 Avril , Der Spiegel Online a publié une interview avec Dmytro Yarosh , chef de l'organisation paramilitaire fasciste ukrainien Pravdy Sektor . Cette interview confirme que les fascistes ont non seulement joué un rôle décisif dans le renversement du président Viktor Ianoukovitch , le 22 Février , mais qui jouent aussi un rôle important dans l' actuel gouvernement de transition dirigé par Arseni Iatseniouk .

Yarosh a expliqué que la branche armée de son organisation n'avait pas été dissoute , mais légalisé . «Nos bataillons font partie de la nouvelle défense territoriale . Nous sommes en contact étroit avec les services de renseignement, et l'état-major . Nous avons fait de bonnes relations avec tout le monde , à l'exception de la police ", at-il dit à Der Spiegel Online .

Yarosh est étroitement liée à Andriy Parubiy , qui commandait les forces d'auto - défense lors des manifestations sur la Place de l'Indépendance ( Maidan ) . Parubiy a été le co -fondateur du Parti social national d’Ukraine fasciste , le prédécesseur de Svoboda . Il est maintenant un membre dirigeant du Parti de la Patrie du Premier ministre Iatseniouk , et dirige la sécurité et le Conseil de Défense de l'Ukraine . Yarosh devait à l'origine avoir été son adjoint , mais a rejeté l'offre afin de maintenir sa liberté de manœuvre contre le gouvernement .

Dans l'interview, il a précisé que le Pravdy Sektor n'accepte pas l'autorité du gouvernement actuel , ni accepterait-il un futur gouvernement élu. " Notre révolution ne sera complétée que lorsque nous avons totalement rénové l'Etat", at-il déclaré .

Ses objectifs sont clairement de nature fasciste. Le choix des mots est semblable à celles des nazis , dont le régime de terreur qu'il a décrit comme un «gouvernement de la révolution nationale . "

Question de Spiegel Online sur ses motivations , Yarosh répondit: «Je suis un nationaliste ukrainien . Mon but est un État fort." Il a décrit le libéralisme comme« une forme de totalitarisme . " Sur l'UE , il a critiqué sa prétendue« orientation anti- chrétienne " .

" Nous nous opposons à la destruction de la famille traditionnelle , et nous sommes contre le mariage de même sexe . " En revanche , il a soutenu les politiques sociales et économiques de l'UE , appelant à des réductions d'impôt pour soutenir les classes moyennes et les investissements étrangers .

Dans son travail militariste " Nation et la Révolution , « Yarosh s'exprime encore plus explicitement , que Spiegel Online a fait remarquer . Dans ce document, il s'oppose ouvertement la démocratie parlementaire et a préconisé un nationalisme à base ethnique . Il a l'intention de se propager " l'idéologie nationaliste à travers l'ensemble du territoire de notre Etat", " de- russifier " est de l'Ukraine , et veiller à ce que les peuples autochtones ont le rôle de premier plan dans l'état .

Yarosh n'apparaît plus dans un uniforme militaire . Il est un candidat pour la prochaine élection présidentielle et porte un costume et une cravate maintenant . Dans son entretien avec Spiegel Online , il a cherché à minimiser ses convictions antisémites , ce qui pourrait s'avérer embarrassant pour les partisans occidentaux du nouveau régime à Kiev .



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Message  verié2 Ven 25 Avr - 15:25

Estirio Dogante
Les troupes au sol des américains, ils les prennent où ils les trouvent.
Sur ce plan, Estirio a raison : une intervention impérialiste n'implique pas nécessairement d'envoyer ses propres troupes sur le terrain : armes, conseillers, politiciens vendus et mercenaires suffisent, du moins au début.

Mais, en Ukraine, on peut dire que la situation est symétrique. Poutine dispose lui aussi de ses relais. Des deux côtés, on instrumentalise les sentiments légitimes d'une partie de la population : rejet du potentat Yanoukovitch à l'Ouest, crainte d'une oppression anti-russe à l'Est, renforcée par les mesures annoncées contre la langue russe. Et des deux côtés on trouve des fascistes. (Yannalan a donné une petite liste de ceux de l'Est.)

Face à cette situation où les passions nationalistes risquent de déboucher sur un conflit sanglant "à la Yougoslave", la seule politique que nous devons défendre est une politique de classe.

verié2

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Message  Estirio Dogante Ven 25 Avr - 16:00

Verié a écrit:Face à cette situation où les passions nationalistes risquent de déboucher sur un conflit sanglant "à la Yougoslave", la seule politique que nous devons défendre est une politique de classe.

Et, c'est quoi, cette "politique", Verié?

Des appels (mêlés à des soupirs parce que, de cette façon, elle n'est jamais "présente") à "la classe ouvrière"?

Les opinion "esthétiques" de Verié sont pour le moins bizarres
Mais, en Ukraine, on peut dire que la situation est symétrique.

Drôle de symétrie! D'un coté un bloc impérialiste 50 fois plus puissant tant économique que militairement et de l'autre un pays, grande certes, mais affaibli économiquement et largement moins puissant militairement.

Comment fais-tu rentrer dans ta symétrie l'envoie des bandes du Pravdy Sektor assassiner les travailleurs ukrainiens d' l'est?

Ceux qui ont provoqué la révolte des ukrainiens de l'est, qui d'ailleurs ne veulent pas des ordres d'un Lavrov ou d'un Poutine, ont été les nazis et oui, Verié, des nazis qui sont dans un gouvernement d'extrême droite, installé par les américains. Rien que leur "Premier Ministre" est une créature des américains. Des nazis qui veulent la "dé-russification" de l'Ukraine et sont pour la défense des "classes moyennes et les sacrifices nécessaires pour assainir l'économie, tout en étant favorables aux investisseurs étrangers".

Tu devrais savoir que ceux qui sont à l'est sont majoritairement des ouvriers et travailleurs, quelques uns des "nostalgiques de l'époque révolue" (comme dit la presse impérialiste) et que se sont eux qui prennent les commissariats et les Mairies.

Votre "théorie" de "l'équilibre" du "juste milieu", ta "symétrie" pue l'appui au bloc impérialiste agresseur.

Dis, pourquoi est-ce que on ne voit pas une "symétrie" pareille du coté du Mexique, pourquoi cela se passe toujours autour de la Russie?


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Message  Estirio Dogante Ven 25 Avr - 21:33

Un article qui pose les vraies questions dans le véritable contexte. J'ai réduit un peu.

Washington veut-il la guerre avec la Russie ?
Par Bill Van Auken
25 avril 2014

Washington veut-il la guerre avec la Russie ? Si l'on revient sur les actions récentes des Etats-Unis concernant la crise ukrainienne, alors se pose clairement une question qui, il n'y a pas si longtemps encore, aurait semblé impensable. Le gouvernement Obama joue un jeu très dangereux de roulette russe.

Ces dernières 48 heures, le Pentagone a annoncé le déploiement d'unités de parachutistes américains en Pologne et dans les trois anciennes Républiques baltes de l'Union soviétique, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, amenant de ce fait les soldats américains à la frontière même de la Russie. Un autre navire de guerre américain a été envoyé dans la Mer noire et davantage de forces américaines seront déployées en Ukraine cet été, dans le cadre d'un exercice portant le nom d'Opération Rapid Trident.

Ces manœuvres militaires de Washington se déroulent dans le contexte d'une crise aigüe au sein de l'Ukraine et qui, du fait des machinations de Washington et ses alliés fantoches, menacent de déclencher une guerre civile de grande envergure.


Moins d'une semaine après la signature d'une déclaration commune entre la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne à Genève promettant de mettre fin à toute violence en Ukraine et de désarmer les groupes illégaux, le régime fantoche des Etats-Unis à Kiev a donné l'ordre à son armée d'organiser une répression « anti-terroriste » contre la population russophone du sud-est industriel du pays. A cette fin, il a envoyé non seulement des soldats, des tanks et des avions de guerre mais aussi des gros bras armés du groupe néo-fasciste Secteur Droit.

Le gouvernement Poutine à Moscou qui cherche désespérément à trouver un arrangement avec Washington semble tout juste prendre conscience de la sinistre gravité de la situation. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a averti mercredi dans une interview en anglais sur la chaîne publique RT télévision que son gouvernement traiterait une attaque contre des citoyens russes en Ukraine comme une attaque contre la Russie. Il a cité, comme précédent, l'offensive d'août 2008 lancée par le gouvernement de Géorgie contre les Russes de l'Ossétie du sud, à laquelle la Russie avait réagi par une intervention militaire afin de repousser les forces géorgiennes.

L'implication que le gouvernement russe interviendrait militairement de la même façon pour empêcher les troupes ukrainiennes de massacrer des civils russophones de la région du Donbass doit être prise avec le plus grand sérieux.

Dans cet entretien, Lavrov a aussi fait remarquer, en référence aux actions du gouvernement de Kiev que « Les Américains sont aux commandes, et de très près. » C'est indiscutable. Le régime de Kiev lui-même est le produit d'une longue intervention américaine dans les affaires internes du pays, avec quelque 5 milliards de dollars de financement d'une soi-disant « promotion de la démocratie » injectés en Ukraine depuis la dissolution de L'Union soviétique en 1991.

Ces efforts ont culminé avec la fomentation, par la violence de rue, d'un mouvement d'opposition de droite pour déstabiliser le gouvernement aligné sur la Russie du président Viktor Ianoukovitch. Quand un accord a été trouvé entre l'opposition et Ianoukovitch, Washington a tout fait pour le saborder et pour que le président élu soit évincé par des forces paramilitaires fascistes.

Arseni Iatseniouk, premier ministre du régime qui a été mis au pouvoir par le coup d'Etat du 22 février conduit par des fascistes, a été rigoureusement sélectionné par des responsables américains qui parlaient de lui en utilisant le terme affectueux de « Iats. »

La personne clé de cette opération a été la sous-secrétaire d'Etat pour l'Europe et l'Eurasie, Victoria Nuland, ex-conseillère en politique étrangère du vice-président républicain Dick Cheney et épouse de Robert Kagan, directeur et fondateur du Projet pour un nouveau siècle américain. Elle a apporté à l'Ukraine et à la Russie la même politique de guerre d'agression qui avait été appliquée lors de l'invasion de l'Irak en 2003.

La manière dont Washington mène la danse a été démontrée de façon encore plus sinistre avec le lancement de la première opération « antiterroriste » avortée dans le Donbass tout juste après la visite secrète à Kiev de John Brennan, directeur de la CIA, puis sa reprise tout juste après la visite cette semaine du vice-président John Biden.

Du début jusqu'à la fin, la crise en Ukraine a été instiguée par l'impérialisme américain. Toutes les mesures prises par Washington ont pour but d'exacerber et d'intensifier cette crise. Plus cette crise dure et plus il devient évident que la politique américaine ne vise pas tant l'Ukraine que la Russie elle-même. Il semblerait que l'Ukraine ne serve qu'à fournir le prétexte d'une guerre avec la Russie.

Sans aller jusque là, cette crise serait utilisée pour contraindre Moscou à une capitulation humiliante qui ne ferait que préparer la voie à une agressivité redoublée visant à démembrer et transformer la Russie en une semi-colonie impuissante.

Ceux qui sont à la Maison Blanche et au Pentagone croient sans doute qu'un tel conflit n'irait pas jusqu'à une guerre nucléaire, mais qui sait ?

La menace d'une guerre des Etats-Unis contre la Russie se voit aussi dans le déluge de propagande de guerre qui est déversé sur la population. Vladimir Poutine est soumis au même type de diabolisation réservé auparavant à Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi, tandis que le Département d'Etat et ses scribes serviles du New York Times apportent des « preuves photographiques » de soldats russes en Ukraine, preuves qui ont toute l'authenticité des « preuves » du même ordre apportées sur les « armes de destruction massive » de l'Irak.

Qu'est-ce qui sous-tend cette campagne américaine pour la guerre ? Durant la période précédant la crise ukrainienne, Washington se révoltait de plus en plus face au rôle joué par Moscou pour bloquer les projets de guerre américains contre la Syrie et l'Iran, sans parler de l'asile accordé par Poutine au lanceur d'alerte de la NSA, Edward Snowden. Avant cela, il y avait eu le fiasco infligé par Moscou à Washington durant la guerre de 2008 lancée par la Géorgie, avec le soutien des Etats-Unis, contre l'Ossétie du sud. Les événements en Ukraine suggèrent que l'impérialisme américain s'est embarqué dans une stratégie visant à éliminer l'obstacle que représente la Russie dans sa campagne pour affirmer son hégémonie sur le Moyen-Orient et plus largement le territoire eurasien.

Il y a aussi des raisons internes qui poussent Washington à la guerre. Les contradictions sociales à l'intérieur des Etats-Unis ont atteint un degré d'intensité dangereux. Des masses de travailleurs continuent de faire les frais de la crise économique capitaliste, alors même que Wall Street récupère ses pertes de l'effondrement de 2008 et s'enrichit plus que jamais. De plus en plus, on montre du doigt les ultra-riches comme étant les responsables des inégalités sociales et de la pauvreté sans précédent qui règnent aux Etats-Unis.

Comme cela a si souvent été le cas par le passé, la guerre fournit un exutoire externe aux pressions sociales internes et au danger d'agitation sociale dans le pays. Dans le contexte d'une écrasante hostilité populaire à une intervention militaire, une chose est sûre : une guerre avec la Russie conduirait rapidement à la destruction de la Constitution, à l'abrogation des droits démocratiques, à l'interdiction de l'opposition politique et à une intensification massive des mesures d'Etat policier.

Le plus grand danger serait de sous-estimer la menace de guerre. Même si elle est évitée ou reportée pour le moment, les contradictions profondes du système impérialiste font de la catastrophe d'une Troisième Guerre mondiale nucléaire non pas juste un danger mais quelque chose d'inévitable. L'unique moyen d'éviter cette catastrophe est que la classe ouvrière mobilise sa force internationalement dans un mouvement unifié pour mettre fin au capitalisme

Estirio Dogante

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