Question sur l'euro et le franc

[Gauvain]

Sur le fil consacré au FN, Nico a mis une interview de Caroline Fourest et Fiametta Venner à propos de leur livre sur Marine Le Pen. Dedans, je lis ça :

F.V. Le programme économique de Marine Le Pen, s'il était mené à bout, ferait très vite ressembler la France à la Roumanie. Sortir de l'euro, cela peut paraître séduisant mais il ne faut pas oublier que cela signifiera que les 1 000 euros de votre compte en banque ne seront plus que 1 000 francs. Et que nous serions rejetés aux marges de l'Histoire.

Je n'y connais pas grand chose en économie, mais je voudrais bien savoir ce qui fait dire à Venner que "les 1000 euros de votre compte en banque ne seront plus que 1000 francs". Que je sache, quand on est passé du franc à l'euro, on l'a fait sur une base de 1 euro = 6,55957 F. Et si un pays de la zone euro sortait de l'euro, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas rétablir le taux de conversion entre l'euro et sa monnaie sur la base d'avant le passage à l'euro. Et de toute façon, si on décide que 1000 euros = 1000 F, ça veut simplement dire que la valeur du franc a augmenté depuis l'époque d'avant le passage à l'euro, mais rien d'autre.

Quand on est passé de l'ancien au nouveau franc, on s'est retrouvé dans une situation où tout d'un coup 100 F valaient 1 F. Mais c'était juste un changement dans la façon de compter l'argent, une simple histoire d'unité de compte, ça n'a pas impliqué une division par 100 du niveau de vie de la population...

Bref, il doit y avoir quelque chose qui m'échappe totalement dans cet argument !

[verié2]

Cet "argument" de Venner et Fourest, qui ne sont pas économistes, est bien évidemment démagogique. En revanche, une sortie de l'euro faciliterait probablement une guerre des monnaies et éventuellement une inflation galopante. L'euro n'est certes pas une garantie contre l'inflation, mais celle-ci, dans le cadre de l'euro, est obligatoirement "organisée" dans le cadre d'une collaboration des grands Etats qui utilisent l'euro, donc partiellement maîtrisée. Evidemment, sauf crise apocalyptique, dont les conséquences sont difficilement prévisibles et encore moins maîtrisables.

Cette relative stabilité des monnaies, les grands Etats la font payer aux travailleurs et surtout à ceux des pays les plus faibles : Portugal, Grèce, Irlande. Au lieu d'assister à une dévaluation catastrophique du drachme, comme la dévaluation catastrophique du peso argentin, on assiste à une mise en place plus "organisée" d'une politique d'austérité qui fait payer les travailleurs d'une autre façon, mais préserve les économies des épargnants, généralement petits bourgeois.

[sylvestre]

Je pense que c'est un argument délirant de plus de la part de Fourest et Venner. J'ai feuilleté un peu leur bouquin et j'y ai lu qu'il n'y avait pas un mais deux rassemblements contre les "assises contre l'islamisation de l'Europe" le 18 décembre dernier, l'un avec elle et des laïques respectables et l'autre avec le PIR et le collectif contre l'islamophobie. C'est bien sûr un mensonge.

[Roseau]

@ Gauvain. Pas besoin d'être économiste. La preuve: tu as immédiatement saisi l'arnaque de Fourest et Venner. C'est de la malhonnêté.
Vérosa explique très bien les alternatives.
Ajoutons pas de monnaie sans autorité monétaire qui fixe les modalités du taux de change.

Sur le fond, car les MR sont confrontés à cette question de la politique monnaire comme de la politique commerciale, avec le débat sur le protectionnisme (HS ici): la seule question qui compte pour notre camp, ce n'est pas où on décide, à Paris ou Bru, si c'est une Banque de France ou une Banque Européenne, mais qui, un gouvernement des travailleurs ou du capital.

[yannalan]

Le gros problème c'est que ce n'est même plus le gouvernement ou Bruxelles qui gèrent ça...

[Roseau]

Concernant la monnaie, c'est actuellement la BE qui a la main haute. Soit disant indépendante des gouvernements.
Elle gère en fait comme les gouvernements, en fonction des intérêts du capital.

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