Port du foulard
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Re: Port du foulard
http://blogs.mediapart.fr/blog/caroline-pinet/010615/10-juillet-2015
Marre de votre indifférence, de votre connivence, de votre condescendance !!! » Ainsi commence la lettre aux néo-communautaristes qui accompagne l’annonce de la Journée mondiale des Femmes sans Voile 2015 ; La journée 2014 est passée trop inaperçue pour que nous ne nous attachions pas cette année à relayer l’information (en France rassemblement prévu le 10 juillet à 18heures Place de la République à Paris) et donner à lire le texte de nos concitoyen-nes de culture musulmane d’autant plus courageuses aujourd’hui qu’il est quasiment devenu impossible de critiquer l’obscurantisme de certains musulmans, ou tartuffes sectaires et archaïques prétendus tels, sans être renvoyé dans le camp des racistes islamophobes.
Voici leur texte:
"Aux néo-communautaristes
Marre de votre indifférence, de votre connivence, de votre condescendance !!!
Nous, Françaises de culture musulmane, féministes, sommes contre tous les fanatismes religieux, contre toute forme de discriminations racistes et sexistes. Nous refusons de disparaître sous le voile, ce symbole patriarcal de siècles révolus, devenu le porte-drapeau de l’islamisme radical.
Pour toutes les femmes, nous revendiquons les mêmes droits à l’égalité qui nous libèrent de l’archaïsme religieux et des coutumes contraignantes.
Nous sommes solidaires de nos sœurs en Terres d'Islam qui, elles, n'ont d'autre choix que de s'affubler de burqa ou de niqab... et nous gardons douloureusement en mémoire les jeunes filles, qui par leur refus de se voiler, l’ont parfois payé de leur vie.
Marre de votre indifférence !
Au nom de la liberté, vous nous livrez au patriarcat le plus implacable de notre temps. Vous faites abstraction de la dangerosité de l’islam radical et refusez de voir la réalité économique et sociale de leur propagande. Vous refusez d’entendre leurs objectifs proclamés pourtant haut et fort.
Votre vision complice favorise le prosélytisme de l’idéologie des extrémistes religieux que nous et nos enfants endurons quotidiennement dans nos quartiers.
Au nom de la tolérance, vous nous condamnez à être des citoyennes de seconde zone, alors que nous sommes en droit d’être égales dans une France dont les valeurs universelles -faut-il le rappeler ?- sont combattues par les islamistes.
Vous nous confinez dans un communautarisme réducteur qui a été importé et dans lequel nous ne nous reconnaissons pas. Nous le vivons comme une forme de racisme.
Marre de votre connivence !
Vous définissez notre identité dans son aspect le plus rétrograde et niez sciemment les acquis de nos luttes qui font partie de notre Histoire.
Vous assimilez à une minorité islamiste l’ensemble des musulmans qui pratiquent paisiblement leur religion. Par cet amalgame, vous instrumentalisez cette majorité pour accréditer le fanatisme.
Vous offrez complaisamment vos médias aux femmes voilées qui proclament leur "choix". Vous négligez l’embrigadement dont une majorité est victime, comme vous refusez de voir la complicité active d’une minorité d’entre elles. Pourtant, vous n’ignorez pas que la première action des "djihadistes" qui s’emparent d’un village de par le monde est de voiler les femmes, quelles que soient leurs croyances.
Marre de votre condescendance !
Vous méprisez le combat des femmes de culture musulmane de nombreux pays qui se sont affranchies du voile au nom de la liberté, de l’égalité et de la dignité et par la même celui des Françaises d’origine maghrébine qui, pour vous, ne peuvent accéder aux mêmes droits que les autres citoyennes. D’ailleurs vous les appelez les « occidentalisées » pour mieux les marginaliser et disqualifier leur combat.
Vous détournez l’Histoire pour cautionner le voile qui n’est réapparu en nombre croissant qu’avec l’islamisme politique.
Vous négligez les analyses des intellectuels de culture arabo-musulmane qui condamnent la vision dévoyée de l’Islam et "agissent pour créer un esprit incitant à la défense élémentaire des droits humains" (Abdelwahab Meddeb).
Qui tire profit du retour en force du voile ? "
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Port du foulard
Toussaint a écrit:Non, seulement conséquent. J'ai toujours pensé qu'on en discute pas avec des racistes et les islamophobes sont des racistes comme les autres, ni pires, ni meilleurs que les nazis. Et comme il y a des islamophobes déclarés sur ce forum, qu'ils se réclament ou pas de LO m'indiffère, je les considère comme tels, des racistes patentés. Je l'ai dit à plusieurs reprises. A la différence de tel ou tel plus conséquent ou honnête ils ne vont pas jusqu'à rejoindre le FN, mais sur l'Islam, leur ligne n'est en rien incompatible avec ce que dit Marine Le Pen, les convergences sont nombreuses. Certes cerrtains vont partir sur la laïcité, d'autres sur le féminisme, d'autres encore sur l'unité du peuple français, pardon, de la classe ouvrière, etc. Rien d'incompatible sur le terrain.Un brin Protectioniste le Toussaint,peut etre meme paternaliste.
Et je suis tout à fait opposé à ce que des gens viennent discuter avec des gens qui les méprisent. Que ces gens se réclament de LO pour débiter leurs saletés m'indiffère profondément. On verra ce que devient ce groupuscule ouvriériste, le moins que l'on puisse dire est que jusqu'ici il n'a rien fait pour lutter contre l'islamophobie, c'est à dire en effet le racisme anti-arabe. Et ce n'est pas une mince affaire lorsqu'il s'agit de juger de la nature politique d'une organisation, quoi qu'elle puisse se proclamer par ailleurs.
Je ne vois pas pourquoi un musulman viendrait discuter avec des islamophobes qui passent leur temps à l'insulter lui et sa foi, et à nier ce qu'il dit être pour le renvoyer à leurs préjugés ignorants et lui asséner leur conviction de leur supériorité essentielle, intellectuelle, culturelle et sociale, politique. Cela serait à la fois consternant et profondément incorrect. On ne débat pas avec des islamophobes, on les combat, par tous les moyens nécessaires selon le moment.
Philosemite, nazis, ton discoure Toussaint est de plus en plus démentiel, je passe sur les soutien au Hamas qui ne propose pas autre chose que de foutre les juifs a la mer, tu impose rien de plus qu'une solution final rouge brun, sous prêtes d'Islamophobie, tu propose pas moins qu'un antisémitisme décomplexé.
Je te méprise parce que ton discoure est méprisable, et c'est encore plus méprisable que de telle propos soi posté par des gens cultivé comme toi.
Jamais des organisation "antiraciste" ont rendu autant service et servi la soupe au fasciste que toi, dans ton antisémitisme.
T'es un cloow triste.
Pour le reste toussaint, j'ai bien compris que tu utilisait l'islamophobie contre LO, ça marche pas avec moi mais ta réussi a embarqué le MO dans ta croisade, se qui démontre le fin manipulateur que tu es!
Et pour être claire LO n'es pas raciste, enfin pas plus que toi..
Invité- Invité
Re: Port du foulard





Bon, pour quelqu'un que tu méprises, j'ai le mérite de t'occuper.



Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Christine Delphy sur la loi de 2004, 1, 2, et 3:
https://www.youtube.com/watch?v=nd3PHs1oM0Q
https://www.youtube.com/watch?v=8FTIWpitUJQ
https://www.youtube.com/watch?v=Ca-LlcNQ0wU
https://www.youtube.com/watch?v=nd3PHs1oM0Q
https://www.youtube.com/watch?v=8FTIWpitUJQ
https://www.youtube.com/watch?v=Ca-LlcNQ0wU
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Toussaint a écrit:Non, seulement conséquent. J'ai toujours pensé qu'on en discute pas avec des racistes et les islamophobes sont des racistes comme les autres, ni pires, ni meilleurs que les nazis. Et comme il y a des islamophobes déclarés sur ce forum, qu'ils se réclament ou pas de LO m'indiffère, je les considère comme tels, des racistes patentés. Je l'ai dit à plusieurs reprises. A la différence de tel ou tel plus conséquent ou honnête ils ne vont pas jusqu'à rejoindre le FN, mais sur l'Islam, leur ligne n'est en rien incompatible avec ce que dit Marine Le Pen, les convergences sont nombreuses. Certes cerrtains vont partir sur la laïcité, d'autres sur le féminisme, d'autres encore sur l'unité du peuple français, pardon, de la classe ouvrière, etc. Rien d'incompatible sur le terrain.
Si je comprends bien ce message de Toussaint : defendre le droit des femmes à ne pas porter le voile = nazi
"Démentiel" oui c'est bien le mot
Dernière édition par marxmarx le Dim 28 Juin - 9:45, édité 2 fois
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Port du foulard
Les filles voilées parlent
Quarante-cinq textes et entretiens recueillis par Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian
par Ismahane Chouder, Malika Latrèche, Pierre Tevanian
25 mars 2008
Pour la première fois, un livre aborde la question du foulard en donnant aux femmes qui le portent le statut de sujets et non d’objets. Les filles voilées parlent offre en effet un espace de parole conséquent (plus de 330 pages) à quarante-quatre femmes musulmanes voilées vivant en France, de tous âges et de tous profils, en les laissant parler de ce qu’elles veulent, comme elles le veulent, et sur le registre qu’elles veulent. Le résultat est impressionnant, aussi bien par la manière dont il démolit les idées reçues sur « la » femme voilée que par le tableau sombre qu’il donne de la stigmatisation, des discriminations et des violences qui sont faites, en France, à des femmes qui dérogent à la norme vestimentaire dominante. Dans le texte qui suit, les coordinateurs-trices du recueil nous présentent plus en détail la démarche qui a guidé leur travail et les enseignements qu’ils-elles en tirent.
De la parole qui s’exprime dans ce livre, il serait vain de proposer une analyse ou une synthèse, tant cette parole est riche, complexe et diverse. Là où le rouleau compresseur médiatique et la démagogie politique amalgament, généralisent et homogénéisent toutes les situations derrière un idéal-type de « la » femme voilée, ou « du » voile, « symbole d’oppression », nous avons rencontré au contraire des femmes et des adolescentes – quarante-quatre en tout – toutes différentes les unes des autres : des élèves « brillantes », d’autres moins ; des jeunes femmes de tous âges (de 15 à 45 ans), certaines extraverties, d’autres plus réservées ; des tempéraments « rebelles » et d’autres plus « posés » ; des femmes engagées dans la vie associative, sociale ou politique, d’autres au contraire tentées par le repli sur la famille, l’entourage proche ou la « communauté » ; des optimistes et des pessimistes – et bien d’autres nuances encore... À la diabolisation qui a trop souvent été de mise chez les démagogues qui nous gouvernent et nous informent, ce livre n’oppose pas l’idéalisation, mais l’humanisation : en laissant la parole aux femmes voilées, il leur rend leur humanité, ou plus modestement il leur donne l’occasion de la « manifester ostensiblement » !
Cette humanité, chaque femme ou adolescente la manifeste au moyen de ce qui est justement le propre de l’espèce humaine : sa propre parole. Une parole à la première personne, qui nous éloigne des généralisations plus ou moins pertinentes sur « le voile » et « sa signification », pour nous faire entrevoir, par son contenu autant que par sa tonalité et son style, des personnalités singulières et attachantes. Si la quarantaine de femmes qui s’expriment dans ce livre est représentative de quelque chose, c’est donc avant tout de l’infinie diversité des situations, des parcours et des tempéraments que recouvre l’ensemble des « femmes voilées ». Le livre ne prétend d’ailleurs pas en donner une vision exhaustive, tout simplement parce qu’aucun livre ne peut le faire. Il a donc ceci de « réaliste » qu’il laisse entrevoir l’infinie diversité du réel, mais c’est un livre ouvert, qui se veut aussi un encouragement à de nouvelles prises de parole [1].
Pour autant, il est clair que de cette diversité émergent quelques traits communs significatifs, qui disent quelque chose de la réalité. Par exemple, si leur cheminement vers le voile suit des itinéraires divers (de la reproduction précoce d’une tradition familiale à une démarche plus tardive et plus solitaire, engagée en dehors ou même contre l’entourage familial, avec là encore toutes les nuances intermédiaires possibles), toutes ont à leur manière choisi leur voile. Elles l’ont fait bien sûr à partir d’un héritage et d’un environnement donnés, mais c’est le cas de tout choix. La plupart évoquent le voile imposé comme une situation réelle, mais très minoritaire en France, et toutes le condamnent – et là encore, toutes les enquêtes sociologiques le confirment : le voile forcé est bien minoritaire, et il est effectivement réprouvé par l’immense majorité des femmes musulmanes de France, voilées ou non.
Bref : nous sommes très loin de la typologie manichéenne que nous ont imposée les partisans de la loi de 2004, départageant les femmes voilées en deux groupes : une majorité silencieuse de « victimes », « forcées » de porter le voile, et une minorité agissante de « militantes », infatigables et redoutables « soldates du fascisme vert ». Au-delà de leurs différences, les femmes et les adolescentes que nous avons rencontrées ont en commun d’être un démenti vivant à ces clichés. Toutes ont choisi leur voile, et ce choix ne les empêche en rien de se réclamer de la laïcité telle qu’elle fonctionnait jusqu’à 2004 : neutralité religieuse de l’Etat, des institutions et des agents du service public, mais pas des usagers du service public ; liberté de conscience et d’expression pour tous les individus, quelles que soient leurs croyances ou incroyances. Certaines ont en la matière une véritable connaissance et citent la loi de 1905, les lois Ferry-Goblet sur la laïcité de l’école ou encore l’avis du Conseil d’Etat de 1989, tandis que d’autres formulent leur « conception de la laïcité » de manière plus intuitive, mais conforme à l’esprit de ces lois. Toutes font surtout la démonstration que, contrairement là encore à ce qui a été dit à leur sujet, elles savent sentir, observer, comprendre, raisonner, argumenter, bref : penser. C’est une évidence dira-t-on – hélas pas pour tout le monde.
Ce qui est frappant, dans les textes recueillis, c’est aussi que peu de femmes se sont étendues sur leur rapport au voile lui-même, et sur la signification qu’elles y mettent – alors que cette question faisait partie des thèmes que nous leur proposions [2]. Sans doute est-ce, pour beaucoup, parce que leur préoccupation principale était ailleurs : témoigner de leur situation de femme stigmatisée et exclue, exprimer leurs inquiétudes et appeler à la tolérance et au dialogue, ou encore « parler un peu d’autre chose », après l’« overdose » médiatique, pour reprendre le terme de l’une d’entre elles. Mais une autre raison ressort de plusieurs textes. Certaines femmes expriment avec force la gêne, voire l’irritation que suscite chez elles cette question qui touche à l’intime et à l’indicible – ou au difficilement dicible – et plus encore la forme et les conditions dans lesquelles cette question leur est le plus souvent posée.
La leçon de ce livre, de ce point de vue, n’est certainement pas « Le foulard signifie ceci ou cela, il est porté pour telle ou telle raison » – ces réponses ne peuvent être que singulières, qui sait dans de futurs livres. La leçon est plutôt une double invitation, à la prudence intellectuelle et au tact. Prudence intellectuelle car, plusieurs auteures le soulignent, il n’est pas possible d’assigner une signification simple et unique à un choix aussi personnel. Tact car, là aussi, certaines le formulent explicitement : il y a des questions intimes et difficiles qu’on ne pose pas à brûle-pourpoint et sans précaution à des femmes qu’on vient de rencontrer, a fortiori dans un climat social où « tout ce qu’elles disent peut être retenu contre elles ».
Le point commun le plus frappant est toutefois ailleurs. C’est, présente comme un fil rouge de témoignage en témoignage, l’expérience intime de la stigmatisation. Les formes et le niveau de violence sont variables : certaines ont par exemple eu la chance d’échapper à l’exclusion scolaire ou au dévoilement forcé, d’autres pas ; mais toutes évoquent des regards agressifs ou des remarques désobligeantes – et toutes ont d’ailleurs entendu sensiblement les mêmes propos, qui peuvent se résumer à deux injonctions : « Retourne dans ton pays », et « Retourne dans ta cuisine ». Bref : le racisme et le sexisme.
Il fallait que ce soit dit. Il fallait qu’un livre offre à ces femmes un espace où cela puisse se dire, car sur ce point, les médias demeurent quasi-muets. Le contraste est même saisissant entre le tapage médiatique et les gloses interminables dont a fait l’objet « le voile à l’école » et le silence de mort qui s’est abattu sur « les voilées exclues de l’école ». Quant aux politiques, il suffit de se référer à l’idyllique bilan officiel qu’a rendu Hanifa Cherifi en septembre 2005 à propos de la loi du 15 mars 2004 [3]. Ce rapport est un modèle d’inhumanité technocratique, qui multiplie les chiffres et les courbes sur le nombre de « cas » ou de « signes » recensés dans les écoles à différentes dates. L’auteure se réjouit de voir la courbe décliner et atteindre progressivement le niveau « zéro », et la conclusion s’impose alors d’elle-même : le bilan de la loi est positif ! Tant et si bien qu’une fois refermé cet indigent fascicule de 50 pages, nous ne savons rien, car pas une phrase n’y est consacrée, de l’état psychologique dans lequel se sont retrouvées les adolescentes « dévoilées », de la manière dont s’est déroulée leur année scolaire, de ce que sont devenues les 50 exclues et les 60 démissionnaires, sans parler des déscolarisations non comptabilisées (celles des filles qui ont renoncé à l’école sans même faire la rentrée de septembre). Nous ne savons rien non plus de la recrudescence des agressions et des discriminations contre les « mamans voilées », parfois devant leurs propres enfants, avec toutes les conséquences psychologiques que cela peut entraîner, ou plus largement contre les femmes voilées en dehors du milieu scolaire.
C’est à ces questions occultées que nous avons voulu répondre, et nous ne pouvions le faire qu’en laissant la parole aux intéressées, et en leur ouvrant un espace jusqu’alors inexistant pour raconter ce qu’elles vivent, comment elles le ressentent, comment elles l’analysent, comment elles le supportent, et comment elles y résistent. Notre livre constitue, de ce point de vue, une utile « contre-expertise » : quelque chose comme un « livre noir » de la loi anti-voile – et plus largement de la « voilophobie » contemporaine.
Mais il n’est pas que cela. Car les femmes que nous avons rencontrées ne sont pas que des victimes. Elles-mêmes refusent d’ailleurs – souvent explicitement – de se définir comme telles, et en les lisant nous comprenons pourquoi. Ce n’est pas qu’elles ne sont pas victimes – elles le sont à l’évidence. C’est qu’une victime n’est jamais seulement une victime : toute personne subissant un préjudice puise nécessairement dans les ressources dont elle dispose pour résister et affirmer sa dignité. Adaptation, affrontement, esquive, humour, espérance : les stratégies sont diverses, et elles peuvent être combinées.
De ce point de vue, ce que nous découvrons au fil des pages, ce sont des filles ou des femmes peu soutenues, qui puisent le courage de résister essentiellement en elles-mêmes, dans leur entourage proche ou dans leur religion. Ce qui frappe en effet, dans les différents récits, c’est la quasi-absence de la Justice, de l’École et des organisations progressistes traditionnelles. Le corps enseignant est sauf exceptions aux abonnés absents, les services sociaux ne sont pas toujours très compatissants, sans parler des élus locaux, des « grands intellectuels », des partis de gauche ou des associations antiracistes et de défense des droits de l’homme, absentes de la plupart des récits. Des exceptions existent bien sûr : un-e professeur-e, un-e voisin-e, un-e collègue de travail, un-e syndicaliste ou un-e militant-e associati-f-ve qui a su faire preuve d’empathie et de solidarité en actes. Mais nous sommes loin par exemple du grand – et plus que nécessaire – mouvement de solidarité qui est en train de se construire depuis quelques années autour des élèves sans-papiers.
Ce dernier constat a valeur d’interpellation, et fait de ce livre une sorte de Lettre ouverte. Les femmes qui s’y expriment ne font pas que témoigner, elles ne font pas que nous informer et nous émouvoir : elles accusent, elles analysent, et elles interpellent. Elles accusent non pas la société française dans son ensemble, mais ses dirigeants et son corps enseignant, en soulignant l’écart qui se creuse entre les idéaux proclamés de liberté, d’égalité et de fraternité et leur propre réalité vécue. Elles analysent les défaillances de cette République, leurs causes, et leurs conséquences redoutables. Enfin, elles nous interpellent, toutes et tous, en nous mettant devant nos contradictions, notre aveuglement, ou notre passivité face à l’exclusion. Même si certaines, les plus jeunes et les plus durement réprimées (celles notamment qui ont subi l’exclusion ou le dévoilement forcé à l’école), expriment de la colère, en des termes parfois vifs, toutes manifestent un enracinement profond dans la société française, et une volonté d’être des citoyennes comme les autres, traitées comme telles. Toutes expriment le désir de participer pleinement et positivement à la vie du pays, comme élèves, comme étudiantes, comme travailleuses, comme parents d’élèves, comme citoyennes. Mais toutes disent aussi se heurter à une méfiance ou une défiance épuisantes et décourageantes.
Certaines choisissent d’être « conciliantes », elles redoublent de patience et d’efforts pour se rendre utiles et agréables, d’autres choisissent de « forcer le respect » par une attitude plus combative, intransigeante sur la défense de leurs droits ; d’autres encore s’en sortent par l’humour, ou se disent tentées par le renoncement, le retour au foyer, le repli sur la communauté ou l’expatriation. Mais ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de réelle dichotomie : les femmes qui se replient ne voulaient pas le faire initialement, et celles qui luttent contre ce repli nous disent le comprendre malgré tout, et même y songer parfois pour elles mêmes. Ces dernières nous disent aussi qu’autour d’elles, beaucoup de leurs amies commencent à s’y résigner.
Rien n’est donc figé, et l’avenir dépend par conséquent de nous tou-te-s. Telle est l’interpellation que nous adressent les auteures de ce livre : il y a un choix de société à faire et à assumer. C’est à nous de dire si nous voulons vivre séparés les un-e-s des autres. C’est à nous de dire si nous acceptons qu’« au nom du peuple français », donc en notre nom à toutes et tous, une loi exclue des élèves de l’école. C’est à nous de dire si nous acceptons qu’au nom du féminisme, des femmes soient insultées, humiliées ou discriminées. C’est à nous de dire si nous acceptons qu’au nom de la laïcité et du « vivre-ensemble », une partie de la population soit ostracisée et sans cesse renvoyée à une « différence » prétendument « inassimilable ». C’est à nous de dire si nous acceptons ces logiques d’exclusion ou si nous préférons répondre à l’invitation que constitue ce livre, et que plusieurs des auteures ont expressément formulée : suspendez votre jugement, éteignez votre téléviseur, et ouvrons le dialogue.
P.-S.
Les filles voilées parlent est publié aux éditions La Fabrique.
Notes
[1] Sur la « représentativité » de ces 44 femmes, cf. l’annexe 1 du livre : « Précisions méthodologiques sur la production des textes recueillis et le choix de leurs auteures »
[2] À l’exception des 8 lycéennes déscolarisés que nous avons rencontrées à l’association Gfaim2Savoir début 2005, avant que ce livre soit conçu sous cette forme, et que nous avions alors interrogées presque exclusivement sur le récit de leur rentrée scolaire et de leur exclusion.
[3] Rapport disponible sur le site Islam et laïcité
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard





Philosemite, nazis, ton discoure Toussaint est de plus en plus démentiel, je passe sur les soutien au Hamas qui ne propose pas autre chose que de foutre les juifs a la mer, tu impose rien de plus qu'une solution final rouge brun, sous prêtes d'Islamophobie, tu propose pas moins qu'un antisémitisme décomplexé.
Je sais que Jesuisfred est parfois dur à lire, mais je répondais entre autres à cela...
J'ai édité ma réponse parce qu'elle ne me satisfaisait pas et qu'elle donnait de l'importance à un truc inintéressant.
Mais sur le fond, oui, ce qui alimente l'intégrisme et les délires djihadistes, pour ultra minoritaires qu'ils soient, ce qui donne du grain à moudre, c'est le racisme, le colonialisme, les campagnes de stigmatisation de l'Islam et des musulmans. Oui, critiquer la "passivité" de l'état colonial à Mayotte (une île dont le statut même de département français est un scandale dénoncé tel quel par l'ONU), contre la religion de 95% des mahorais st une démarche colonialiste de la même veine que les dévoilements de Mme Massu. Oui, dénoncer la répression d'une provocation et d'un harcèlement comme une tête de porc devant un lieu de culte, acte présenté comme un blasphème, donc légitime, est un encouragement au harcèlement et à la violence contre les musulmans dans leur ensemble, en contradiction parfaite avec les textes disséminés ici et là condamnant un racisme contre les musulmas dont par ailleurs on se garde bien de lutter contre les manifestations concrètes, de l'exclusion illégale d'étudiantes par des profs aux licenciements d'employées. Oui, cela porte un nom, le racisme et le fait que ce soit une organisation qui se réclame du marxisme qui s'y livre n'en modifie en rien la nature.
Quant à la question du philosémitisme d'état, c'est un débat et il se trouve sur mes positions des militants juifs de longue trajectoire et pas qu'un... Sur le soutien au Hamas et à l'Autorité Palestinienne, contre Israël, ou aux islamistes égyptiens condamnés à mort ou mitraillés dans les rues, je ne suis pas seul non plus, l'écrasante majorité des organisations révolutionnaires dans le monde sont sur cette position. En France, l'islamophobie républicaine qui gangrène la gauche et une large part de l'extrême gauche obscurcit le débat. Comme d'ailleurs la question du philosémitisme qui est un antisémitisme déguisé, à l'image des évangélistes nord-américains pour moi, c'est la même chose.
Savoir si je suis légitime ou si, comme Valls à l'Assemblée, on ne me "permet pas", etc, m'indiffère absolument, de même que les qualificatifs de nazis ou traiter les YABON Awards de communautaristes, ou le PIR de communautaristes. Nous sommes en effet des ennemis; et ce n'est pas d'aujourd'hui. Il y a cependant une remarque, en ce qui me concerne, je prends soin de citer des textes, généralement postés par des ouailles de LO lorsque je critique les positions de cette organisation. Je prends soin de parler de positions politiques bel et bien exprimées, de campagnes réellement menées, de propos réellement tenus. Lorsque je parle de la position de LO sur Mayotte et l'islam à Mayotte, ce "département français", je n'invente rien, je cite. "Quartiers immigrés"? Je cite un texte posté de LO. "Bas les voiles" ou "la journée de la jupe", mais lorsque je dis que LO les diffuse ou les a diffusées, il y a généralement un militant pour dire qu'il vient de lire ou de voir et que c'est génial. Quant à la position pour la loi de 2004, l'exclusion des lycéennes, pareil, même vérié fidèle aux siens a repris du service pour défendre la loi ou lutter contre son abrogation. Ne parlons même pas des "bâchées", "belphégor" et autres qualificatifs que plusieurs militants ou ex-militants revendiquent ou confirment avoir fait partie du vocabulaire pour parler des musulmanes voilées. Et je ne vais pas reprendre les longs textes de LDC cités par Vals et ses clones sur les questions d'immigration et du communautarisme, leur publication et mes commentaires sont dans les profondeurs du FMR; on peut diverger sur mon appréciation, on peut la trouver excessive, ridicule, abjecte, etc, on ne peut en aucun cas dire que j'ai inventé les mots, les positions et les actions auxquels je me réfère.
Quant à régler des comptes avec LO...




Non, décidément, ce n'est pas moi qui ai lancé la chasse aux lycéennes voilées en 2003, c'est Lang, Sarko et LO; non, ce n'est pas moi qui ai pris l'habitude d'appeler les musulmanes voilées, des "bâchées" ou des "belphégor", ce n'est pas moi qui ai diffusé un texte parlant des pauvres maris qui épousent une femme voilée laide sans le savoir, entre autres trucs sexistes et dans un délire raciste et classiste, bien dans le registre des tahoutis iraniens. Non, ce n'est pas moi qui ai diffusé le film réac et raciste la Journée de la Jupe, non, ce n'est pas moi qui ai défendu le licenciement d'une employée d'une crèche, etc, etc, etc... La liste n'est pas close elle reste ouverte.
LO n'est pas que cela? En effet. Tous les militants de LO ne sont pas de ce genre? Probablement pas. Il y a une énorme proportion de militants courageux, anticapitalistes sincères, militants ouvriers exemplaires, très probablement, et j'en connais.
Certes. Mais je ne parle pas du ciel ouvrier, je parle d'un point de vue, celui des populations ciblées par le racisme, l'islamophobie et les discriminations. Certes, ce sont des parties de la classe ouvrière. Mais je ne crois pas que participer à la stigmatisation de pans entiers de la classe ouvrière serve la cause de l'unité des travailleurs. Je pense le contraire, et c'est pour cela que je prends ces positions, c'est pour cela que j'estime très important de dénoncer le racisme et son visage respecté l'islamophobie;
Et je persisterai. Quant aux accusations de nazisme, de racisme, me concernant, ou concernant MO, ce pauvre petit que j'entraîne






Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Jesuisfred a écrit:
... ta réussi a embarqué le MO dans ta croisade, se qui démontre le fin manipulateur que tu es!
Diable ! Me voici "croisé" manipulé par un "nazi", un "dément"... tu n'as pas l'adresse d'un bon exorciste des fois ? Sérieusement...
Je respecte les camarades sur ce forum qui clairement se situent dans l'antiracisme, et l'anti-impérialisme. Parmi eux Toussaint contribue en argumentant, en citant, en donnant des références et de nombreuses expériences tangibles et si il exerce une influence elle est décoloniale. Les textes de Toussaint méritent une lecture approfondie, appellent la réflexion et se situent tous sur le terrain de la lutte contre l'islamophobie, contre les discriminations racistes et classistes, contre l'état colonial intérieur et extérieur.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Port du foulard
Hadrien
"la lettre aux néo-communautaristes qui accompagne l’annonce de la Journée mondiale des Femmes sans Voile 2015"
Dans cette lettre, l'assimilation des femmes voilées aux djihadistes est particulièrement gênante. Il est à craindre que, dans le contexte actuel, cette journée (dont on ignore la représentativité) soit instrumentalisée au service des guerres menées par la France au Moyen Orient et à des fins islamophobes en France.
Par ailleurs, cette lettre affirme que l'immense majorité des femmes qui portent le voile (en France ?) serait contrainte de le faire, ce qu'aucune étude n'établit - aucune n'est d'ailleurs citée à l'appui de cette affirmation...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Port du foulard
verié2 a écrit:
Hadrien
"la lettre aux néo-communautaristes qui accompagne l’annonce de la Journée mondiale des Femmes sans Voile 2015"
Dans cette lettre, l'assimilation des femmes voilées aux djihadistes est particulièrement gênante. Il est à craindre que, dans le contexte actuel, cette journée (dont on ignore la représentativité) soit instrumentalisée au service des guerres menées par la France au Moyen Orient et à des fins islamophobes en France.
Par ailleurs, cette lettre affirme que l'immense majorité des femmes qui portent le voile (en France ?) serait contrainte de le faire, ce qu'aucune étude n'établit - aucune n'est d'ailleurs citée à l'appui de cette affirmation...
Je suis pas sur que le port du voile est un signe de modération religieuse, c'est politique, et ont sait désormais que certaine musulman "en devenirs" sont envoyer en Syrie et offerte au barbus, ou sont au combat.
Le témoignage choc d'une ado française, arrêtée alors qu'elle partait e
http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/le-temoignage-choc-d-une-ado-francaise-arretee-alors-qu-elle-partait-en-syrie_707789.html
Et c'est un cas parmi d'autre.
Invité- Invité
Re: Port du foulard
verié2 a écrit:
Hadrien
"la lettre aux néo-communautaristes qui accompagne l’annonce de la Journée mondiale des Femmes sans Voile 2015"
Dans cette lettre, l'assimilation des femmes voilées aux djihadistes est particulièrement gênante. Il est à craindre que, dans le contexte actuel, cette journée (dont on ignore la représentativité) soit instrumentalisée au service des guerres menées par la France au Moyen Orient et à des fins islamophobes en France.
Par ailleurs, cette lettre affirme que l'immense majorité des femmes qui portent le voile (en France ?) serait contrainte de le faire, ce qu'aucune étude n'établit - aucune n'est d'ailleurs citée à l'appui de cette affirmation...
Nous, Françaises de culture musulmane, féministes, sommes contre tous les fanatismes religieux, contre toute forme de discriminations racistes et sexistes. Nous refusons de disparaître sous le voile, ce symbole patriarcal de siècles révolus, devenu le porte-drapeau de l’islamisme radical.
Pour toutes les femmes, nous revendiquons les mêmes droits à l’égalité qui nous libèrent de l’archaïsme religieux et des coutumes contraignantes.
Nous sommes solidaires de nos sœurs en Terres d'Islam qui, elles, n'ont d'autre choix que de s'affubler de burqa ou de niqab... et nous gardons douloureusement en mémoire les jeunes filles, qui par leur refus de se voiler, l’ont parfois payé de leur vie.
Marre de votre indifférence !
Au nom de la liberté, vous nous livrez au patriarcat le plus implacable de notre temps. Vous faites abstraction de la dangerosité de l’islam radical et refusez de voir la réalité économique et sociale de leur propagande. Vous refusez d’entendre leurs objectifs proclamés pourtant haut et fort.
Votre vision complice favorise le prosélytisme de l’idéologie des extrémistes religieux que nous et nos enfants endurons quotidiennement dans nos quartiers.
Au nom de la tolérance, vous nous condamnez à être des citoyennes de seconde zone, alors que nous sommes en droit d’être égales dans une France dont les valeurs universelles -faut-il le rappeler ?- sont combattues par les islamistes.
Vous nous confinez dans un communautarisme réducteur qui a été importé et dans lequel nous ne nous reconnaissons pas. Nous le vivons comme une forme de racisme.
Ce qui m'intéresse dans cette lettre, c'est qu'elle exprime le point de vue de femmes musulmanes qui dénoncent le racisme à leur égard de ceux qui ont un féminisme à géométrie variable, de ceux qui contestent l'universalité du droit des femmes à l'égalité.
Pour l'instant, cette expression de femmes qui contestent leur oppression sous le voile est très faible, très rare. Et les méthodes employées par les islamistes, sans même parler de la violence directe font qu'il en sera sûrement encore longtemps ainsi.
Raison de plus pour soutenir, au moins moralement, celles qui ont le courage d'affronter le sexisme religieux et sa justification par ceux qui le considèrent comme normal pour ces femmes.
Marre de votre condescendance !
Vous méprisez le combat des femmes de culture musulmane de nombreux pays qui se sont affranchies du voile au nom de la liberté, de l’égalité et de la dignité et par la même celui des Françaises d’origine maghrébine qui, pour vous, ne peuvent accéder aux mêmes droits que les autres citoyennes. D’ailleurs vous les appelez les « occidentalisées » pour mieux les marginaliser et disqualifier leur combat.
Vous détournez l’Histoire pour cautionner le voile qui n’est réapparu en nombre croissant qu’avec l’islamisme politique.
Vous négligez les analyses des intellectuels de culture arabo-musulmane qui condamnent la vision dévoyée de l’Islam et "agissent pour créer un esprit incitant à la défense élémentaire des droits humains" (Abdelwahab Meddeb).
Qui tire profit du retour en force du voile ? "
Bien sûr, ce texte n'est pas un manifeste communiste révolutionnaire; Mais ce n'est pas ce qu'on lui demande, comme ce n'est pas ce qu'on demandait aux textes revendiquant le droit à l'IVG pour toutes ou l'égalité de traitement pour les homosexuels.
Il faut être solidaires des luttes de ces femmes contre la férule musulmane comme on doit l'être des femmes irlandaises, polonaises ou d'ailleurs et d'ici, qui subissent les dogmes imbéciles du catholicisme.
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Port du foulard
Toujours le même blabla pour nous faire croire que le débat a lieu entre partisans et opposants du foulard. JAMAIS sur ce forum quiconque a prôné le port du voile . Toutes nos interventions se sont situées sur le terrain des discriminations racistes essentialisant les musulmans dans un colonialisme de l'intérieur afin d'exiger d'eux une invisibilité par une répression légale (Mars 2004, 2009, 2011, 2012...). La lutte menée est donc bien la lutte contre la répression d'une catégorie racisée de la population, la lutte contre les lois racistes de l'état. En revanche de nombreux intervenants de la mouvance de l'organisation communautariste blanche LO, ont soutenu ces lois et défendent le principe de la répression qui vise les musulmanes réelles ou supposées; d'autres refusent de s'y opposer. Il est tragique de voir cette mouvance hurler avec les loups pour la répression au nom du féminisme qu'ils ont longtemps considéré comme une activité petite bourgeoise de division. Mais tous les prétextes sont bons pour cette organisation pour raciser et discriminer : ils étaient contre le féminisme il y quelques années, il se servent aujourd'hui du féminisme pour nourrir l'islamophobie.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Port du foulard
La solidarité avec les femmes qui refusent de porter le voile est une évidence.
Sauf que, en ce qui concerne la France, dire que la décision de porter le voile est une décision politique est une énorme sottise, une démonstration de plus de l'absolue ignorance de la réalité des musulmans et des musulmanes en Europe et en France. Jusque dans les milieux musulmans, la pression est généralement opposée, très souvent et encore dernièrement dans la presse, ce sont des témoignages de femmes qui ont décidé de porter le voile malgré leur entourage, notamment familial. Et ce n'est pas nouveau, comme disait une camarade algérienne de Roto il y a une dizaine d'années, si certains ignorent encore que mettre le voile peut être souvent une révolte contre l'autorité familiale et les garçons ou l'état bourgeois raciste, c'est qu'ils ne savent rien des quartiers populaires. Et cette copine était opposée à toute adhésion de militante voilée à la LCR, bien marquée par la guerre civile algérienne...
Toutes les positions existent parmi les féministes maghrébines qui vivent en France, certaines sont des éradicatrices des musulmanes et de l'Islam et se transforment en auxiliaires zélées de toutes les campagnes islamophobes, voire pour les plus lamentables en soutiens des guerres impérialistes. D'autres ne tardent pas à démasquer le jeu de "madame La France" comme disait l'une d'entre elles pourtant animatrice de premier plan des mobilisations anti-intégristes en Algérie, mobilisations à soutenir évidemment. Encore que les femmes se sont trouvées entre deux feux, entre le FIS et ses avatars armés, et l'armée qui considérait comme les imbéciles du FMR que le port du voile était un soutien politique au GSPC et autres fous de Dieu...
Quant à être solidaire des femmes en lutte pour leurs droits, en France les Féministes Pour l'Egalité qui regroupent des féministes de toutes confessions ou athées, musulmanes voilées entre autres comme Chouder, n'ont pas attendu les injonctions des islamophobes pour être dans la rue par exemple pour commémorer la loi Veil ou le 8 Mars avec des banderoles sur la défense du droit à l'avortement et la contraception. De la même façon que dans les faits, et jusque dans les assos musulmanes, voilées et non voilées bossent, vivent, partagent les mêmes chambres, il n'est que regarder et écouter les premières concernées, mais évidemment, celan c'est beaucoup demander à des sexistes, d'écouter des femmes, et à des islamophobes, d'écouter des musulmanes...
Absolument exact...
Sauf que, en ce qui concerne la France, dire que la décision de porter le voile est une décision politique est une énorme sottise, une démonstration de plus de l'absolue ignorance de la réalité des musulmans et des musulmanes en Europe et en France. Jusque dans les milieux musulmans, la pression est généralement opposée, très souvent et encore dernièrement dans la presse, ce sont des témoignages de femmes qui ont décidé de porter le voile malgré leur entourage, notamment familial. Et ce n'est pas nouveau, comme disait une camarade algérienne de Roto il y a une dizaine d'années, si certains ignorent encore que mettre le voile peut être souvent une révolte contre l'autorité familiale et les garçons ou l'état bourgeois raciste, c'est qu'ils ne savent rien des quartiers populaires. Et cette copine était opposée à toute adhésion de militante voilée à la LCR, bien marquée par la guerre civile algérienne...
Toutes les positions existent parmi les féministes maghrébines qui vivent en France, certaines sont des éradicatrices des musulmanes et de l'Islam et se transforment en auxiliaires zélées de toutes les campagnes islamophobes, voire pour les plus lamentables en soutiens des guerres impérialistes. D'autres ne tardent pas à démasquer le jeu de "madame La France" comme disait l'une d'entre elles pourtant animatrice de premier plan des mobilisations anti-intégristes en Algérie, mobilisations à soutenir évidemment. Encore que les femmes se sont trouvées entre deux feux, entre le FIS et ses avatars armés, et l'armée qui considérait comme les imbéciles du FMR que le port du voile était un soutien politique au GSPC et autres fous de Dieu...
Quant à être solidaire des femmes en lutte pour leurs droits, en France les Féministes Pour l'Egalité qui regroupent des féministes de toutes confessions ou athées, musulmanes voilées entre autres comme Chouder, n'ont pas attendu les injonctions des islamophobes pour être dans la rue par exemple pour commémorer la loi Veil ou le 8 Mars avec des banderoles sur la défense du droit à l'avortement et la contraception. De la même façon que dans les faits, et jusque dans les assos musulmanes, voilées et non voilées bossent, vivent, partagent les mêmes chambres, il n'est que regarder et écouter les premières concernées, mais évidemment, celan c'est beaucoup demander à des sexistes, d'écouter des femmes, et à des islamophobes, d'écouter des musulmanes...

ils étaient contre le féminisme il y quelques années, il se servent aujourd'hui du féminisme pour nourrir l'islamophobie.
Absolument exact...





Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Sur le fond, qu'il s'agisse de n'importe quelle tenue féminine, elle n'est jamais débarrassée des rapports de domination de genre et il n'y a aucune tenue féminine qui soit émancipée de ces rapports, pas même l'uniforme jeans-cheveux courts si en vogue dans certaines sectes...
Ensuite, quand bien même y aurait-il une tenue émancipée, préfigurant une société débarrassée des discriminations de genre, ce serait à chaque femme de décider de la porter ou non, de même qu'il relève du droit de chaque femme à disposer de son corps de choisir des vêtements, ce qu'elle couvre ou ce qu'elle découvre.
Je me souviens d'une militante lilloise de la direction nationale de la LCR, ex VDT, jean et coiffe à la garçonne réglementaire, disant dans un débat sur le voile à l'université d'été: "la révolution sexuelle, c'est "tu vois ce que tu veux, tu touches ce que je veux". Je revois Sabado se voiler les yeux d'accablement, j'entends les rires... D'abord les acquis du féminisme ou du moins son principe, c'est plutôt "je porte ce que je veux, comme je le veux", et pas du tout dans la liberté plus ou moins grande du regard et du toucher de quiconque sur le corps d'une femme.
Ensuite, que la décision de la femme se situe dans le cadre de sa réalité humaine, sociale, psychologique, son rapport à son corps, au regard des autres, etc, c'est une évidence qui renforce encore l'impérieuse nécessité de lui foutre la paix. On ne libère personne contre son gré, lorsqu'une personne se libère, c'est qu'elle entre en lutte contre son oppression. Intimer des ordres d'intégration, de soumission à des codes et des normes qui ne relèvent pas du choix de l'intéressée, c'est de toute façon l'inscrire dans une démarche de soumission personnelle et collective. Les bourgeois, les religieux, les stals, les sexistes, les racistes de tout poil, les fascistes sont dans la logique de la soumission à leurs injonctions. La démarche des révolutionnaires est toute autre.
Et en particulier, les révolutionnaires ne s'allient pas à leur état, leur classe dominante, pour relayer et amplifier les discriminations, les préjugés et les stigmatisations contre des minorités culturelles ou religieuses, et encore moins sur les femmes de ces minorités, sur leurs enfants, et encore moins sur la question du droit à l'école indépendamment (et non pas contre) leur foi ou leur culture.
Et l'usage de qualificatifs méprisants, stigmatisant sur l'apparence des minorités religieuses ou culturelles est révélatrice de ce que disait Lénine, grattez le révolutionnaire, vous trouverez le chauvin grand-russe, ici le chauvin français colonial et sexiste. Mais évidemment on est aussi ici dans plus global, le rapport à la classe dans son ensemble; l'ouvriérisme cache souvent le paternalisme et une conception du rapport de la classe aux partis censés "d'avant-garde" qui est sur le fond une conception autoritaire, lorsque des minorités de la classe se font rétives aux injonctions émancipatrices, il est tout naturel d'envisager de les réprimer... pour les libérer, bien sûûûr, comme on a exclu des lycéennes pour les émanciper de la tutelle familiale obscurantiste.
En réalité, ce sont des représailles. On va casser les mahométanes rebelles.

Ensuite, quand bien même y aurait-il une tenue émancipée, préfigurant une société débarrassée des discriminations de genre, ce serait à chaque femme de décider de la porter ou non, de même qu'il relève du droit de chaque femme à disposer de son corps de choisir des vêtements, ce qu'elle couvre ou ce qu'elle découvre.
Je me souviens d'une militante lilloise de la direction nationale de la LCR, ex VDT, jean et coiffe à la garçonne réglementaire, disant dans un débat sur le voile à l'université d'été: "la révolution sexuelle, c'est "tu vois ce que tu veux, tu touches ce que je veux". Je revois Sabado se voiler les yeux d'accablement, j'entends les rires... D'abord les acquis du féminisme ou du moins son principe, c'est plutôt "je porte ce que je veux, comme je le veux", et pas du tout dans la liberté plus ou moins grande du regard et du toucher de quiconque sur le corps d'une femme.
Ensuite, que la décision de la femme se situe dans le cadre de sa réalité humaine, sociale, psychologique, son rapport à son corps, au regard des autres, etc, c'est une évidence qui renforce encore l'impérieuse nécessité de lui foutre la paix. On ne libère personne contre son gré, lorsqu'une personne se libère, c'est qu'elle entre en lutte contre son oppression. Intimer des ordres d'intégration, de soumission à des codes et des normes qui ne relèvent pas du choix de l'intéressée, c'est de toute façon l'inscrire dans une démarche de soumission personnelle et collective. Les bourgeois, les religieux, les stals, les sexistes, les racistes de tout poil, les fascistes sont dans la logique de la soumission à leurs injonctions. La démarche des révolutionnaires est toute autre.
Et en particulier, les révolutionnaires ne s'allient pas à leur état, leur classe dominante, pour relayer et amplifier les discriminations, les préjugés et les stigmatisations contre des minorités culturelles ou religieuses, et encore moins sur les femmes de ces minorités, sur leurs enfants, et encore moins sur la question du droit à l'école indépendamment (et non pas contre) leur foi ou leur culture.
Et l'usage de qualificatifs méprisants, stigmatisant sur l'apparence des minorités religieuses ou culturelles est révélatrice de ce que disait Lénine, grattez le révolutionnaire, vous trouverez le chauvin grand-russe, ici le chauvin français colonial et sexiste. Mais évidemment on est aussi ici dans plus global, le rapport à la classe dans son ensemble; l'ouvriérisme cache souvent le paternalisme et une conception du rapport de la classe aux partis censés "d'avant-garde" qui est sur le fond une conception autoritaire, lorsque des minorités de la classe se font rétives aux injonctions émancipatrices, il est tout naturel d'envisager de les réprimer... pour les libérer, bien sûûûr, comme on a exclu des lycéennes pour les émanciper de la tutelle familiale obscurantiste.

Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Et en particulier, les révolutionnaires ne s'allient pas à leur état, leur classe dominante, pour relayer et amplifier les discriminations, les préjugés et les stigmatisations contre des minorités culturelles ou religieuses, et encore moins sur les femmes de ces minorités, sur leurs enfants, et encore moins sur la question du droit à l'école indépendamment (et non pas contre) leur foi ou leur culture.
Parler de fois alors que tu prétend que les musulmans ça veux rien dire ça me dérange, quant a la culture ils sont nées ici alors?
En revanche c'est pas dans les beau cartier que les enfoiré recrute des jeunes musulmans en devenir, mais toi t'en a rien a foutre t'est planqué a l’abri de touts c'est enfoirés...
Invité- Invité
Re: Port du foulard
Eh oui , beaucoup ont nés ici, si tu veux parler des musulmans en France. Si tu parles de la religion, elle est née au Moyen Orient comme les religions monothéistes actuelles...quant a la culture ils sont nées ici alors?
Je vois pas trop bien le problème...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Port du foulard
yannalan a écrit:Eh oui , beaucoup ont nés ici, si tu veux parler des musulmans en France. Si tu parles de la religion, elle est née au Moyen Orient comme les religions monothéistes actuelles...quant a la culture ils sont nées ici alors?
Je vois pas trop bien le problème...
Je te répondait?
Non je souligner a Toussains c'est contrariété puisque il raconté dans un autre poste que musulmans ça veux rien dire..
De plus il y a aussi les converti qui sont les plus démunie quant un barbu lui raconte des connerie (exemple plus hauts.
Invité- Invité
Re: Port du foulard
Jesuisfred a écrit:verié2 a écrit:
Hadrien
"la lettre aux néo-communautaristes qui accompagne l’annonce de la Journée mondiale des Femmes sans Voile 2015"
Dans cette lettre, l'assimilation des femmes voilées aux djihadistes est particulièrement gênante. Il est à craindre que, dans le contexte actuel, cette journée (dont on ignore la représentativité) soit instrumentalisée au service des guerres menées par la France au Moyen Orient et à des fins islamophobes en France.
Par ailleurs, cette lettre affirme que l'immense majorité des femmes qui portent le voile (en France ?) serait contrainte de le faire, ce qu'aucune étude n'établit - aucune n'est d'ailleurs citée à l'appui de cette affirmation...
Je suis pas sur que le port du voile est un signe de modération religieuse, c'est politique, et ont sait désormais que certaine musulman "en devenirs" sont envoyer en Syrie et offerte au barbus, ou sont au combat.Le témoignage choc d'une ado française, arrêtée alors qu'elle partait e
http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/le-temoignage-choc-d-une-ado-francaise-arretee-alors-qu-elle-partait-en-syrie_707789.html
Et c'est un cas parmi d'autre.
Invité- Invité
Re: Port du foulard






A te lire, je comprends que tu aies du mal à entendre ce qui est écrit.
Les "musulmans", je pense avoir dit que cela ne définissait ni une communauté, ni une position politique, même pas une pratique, en revanche cela existe de plus en plus comme cible désignée des islamophobes et des imbéciles qui pensent et affirment du haut de leur ignorance que mettre un voile est un acte politique...

Quant au thème "des" convertis "démunis" devant les barbus qui leur racontent des sottises, que de clichés et de stéréotypes paternalistes... comme sur le voile en somme. Quant à être planqué a l’abri de touts c'est enfoirés..., comme tu écris si bien, peste l'ami, le mot est amusant, j'aurais donc déserté le front? tu te sens en danger, en guerre?





Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Dans l'enthousiasme de la chaleur du front, le délirant de service nous sert la caricature du fonctionnement du racisme islamophobe. On est sur le voile, et notre raciste nous sort d'abord qu'il "n'est pas sûr" que le voile soit un signe de "modération religieuse", ce qui renvoie aux caractérisations de musulmans "modérés" et les autres qui donc ne le sont pas. Dans la logique policière islamophobe, voici donc la suite de la mécanique raciste, il nous parle des filles parties au combat ou offertes aux "barbus". La logique est implicite, le port du voile est un premier pas vers le djihad, et de citer à l'appui de ses déjections un "témoignage-choc" dans lequel la jeune femme ne dit pas un mot sur le port du voile, pourtant censé être le sujet du fil... Accablante leçon de choses...
Tu es en progrès, Jesuisfred, tu arrives à te caricaturer et à caricaturer à la fois Riposte Laïque et les délires de la famille Le Pen. Engelmann, sors de ce corps...
Ce serait sympa de tenir compte du sujet des fils même pour tes déjections islamophobes.

Tu es en progrès, Jesuisfred, tu arrives à te caricaturer et à caricaturer à la fois Riposte Laïque et les délires de la famille Le Pen. Engelmann, sors de ce corps...






Ce serait sympa de tenir compte du sujet des fils même pour tes déjections islamophobes.

Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Toussaint a écrit:Dans l'enthousiasme de la chaleur du front, le délirant de service nous sert la caricature du fonctionnement du racisme islamophobe. On est sur le voile, et notre raciste nous sort d'abord qu'il "n'est pas sûr" que le voile soit un signe de "modération religieuse", ce qui renvoie aux caractérisations de musulmans "modérés" et les autres qui donc ne le sont pas. Dans la logique policière islamophobe, voici donc la suite de la mécanique raciste, il nous parle des filles parties au combat ou offertes aux "barbus". La logique est implicite, le port du voile est un premier pas vers le djihad, et de citer à l'appui de ses déjections un "témoignage-choc" dans lequel la jeune femme ne dit pas un mot sur le port du voile, pourtant censé être le sujet du fil... Accablante leçon de choses...![]()
Tu es en progrès, Jesuisfred, tu arrives à te caricaturer et à caricaturer à la fois Riposte Laïque et les délires de la famille Le Pen. Engelmann, sors de ce corps...![]()
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Ce serait sympa de tenir compte du sujet des fils même pour tes déjections islamophobes.![]()
Oui sauf que le vieux croûton que tu es oublie assez vite toutes les salade les plus extrémiste qu'ont nous fessait gobé, et qu'ont gobé naïvement, et puisque se sont convertie qui se voile le plus souvent, va savoir quelle paroisse ou quelle secte c'est jeunes se sont jeté.
De plus je ne suis pas tenue de voir avec ta vision négationnisme des phénomène de société que tu ne vie ne pas, je vais pas raconté ma vie ici parce que pardon, j'ai aucune confiance en vous!
Invité- Invité
Re: Port du foulard





On vous fessait? Alors je suis innocent, je ne me serais jamais permis une telle familiarité, mon cher...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Toussaint a écrit:![]()
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On vous fessait? Alors je suis innocent, je ne me serais jamais permis une telle familiarité, mon cher...
Le vous c'est pour les bourge.
On vous fessait?
Si tu veux les connerie de jeunesse j'en est assez fait pour savoir ou ils vont tout c'est jeunes naïfs, et si ta jamais vécu et fait d'erreur idéologique de jeunesse, du style allez ver ceux qui sont les plus extrémiste, c'est que t'était déjà vieux jeune, c'est peut être ça qui explique ton penchant pour les pire organisation (style hamas). Tu fait c'est connerie maintenant quoi!
Invité- Invité
Re: Port du foulard

Bon, cela m'amuse, on rigole bien, en ce qui me concerne, je ne répondrai plus à tes délires et tes attaques strictement personnelles qui ne se fondent sur rien.
A l'image de ce que je fais pour les crises de nerfs d'hadrien, ce genre de truc pourrit les fils, on est ici sur le port du voile. A part expliquer que les femmes voilées prennent le voile comme un acte politique qui les met dans l'orbite intégriste, tu as d'autres choses que m'insulter?
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Port du foulard
Stop ! Mon corps ne vous appartient pas !
Quand le foulard « justifie » des violences « féministes »
par Ndella Paye
28 mars 2015
C’est le mois de mars, un mois pendant lequel, en tant que femme, noire, musulmane, je dois célébrer certaines journées : d’abord le 8, qui est la journée internationale du droit des femmes, puis le 15, triste anniversaire du vote de la loi du 15 mars 2004 excluant de l’école publique les filles qui portent le foulard, et enfin le 21 qui est la journée internationale contre le racisme...
Nous sommes le 14 mars 2015, une semaine après le 8 mars, journée internationale du droit des femmes et veille du onzième anniversaire du vote de la loi du 15 mars 2004. Je décide d’aller, avec une amie, au festival du film de femmes de Créteil voir Je ne suis pas féministe, mais…, un film de Florence et Sylvie Tissot sur le parcours de la féministe Christine Delphy. J’y vais, toute contente, pensant que ce serait un espace safe (sûr) pour moi. En effet, Sylvie et Christine sont des copines militantes féministes avec qui j’ai lutté en 2004 contre l’exclusion de l’école des jeunes filles portant le foulard. J’étais donc à mille lieues de me douter que je subirais là encore une violence venant de femmes, qui se disent féministes.
Il faut rappeler qu’une semaine plus tôt ce film devait être projeté à la mairie du vingtième arrondissement de Paris, et suivi de débats prévus sur plusieurs jours, mais que la maire de l’arrondissement a annulé l’ensemble de ces présentations. Je devais intervenir à l’un des débats programmés. En revanche, pour Créteil, je ne pensais vraiment pas qu’il pouvait y avoir de problème parce que trois femmes portant le foulard assistent à la diffusion du documentaire, puis au débat.
J’arrive un peu en retard et rate le début du film. Le parcours de Christine est applaudi tout au long de la diffusion, et jusqu’à la fin où elle dénonce la loi sur le foulard. Christine, Florence et Sylvie sont ovationnées. On nous demande de nous diriger vers la salle où aura lieu le débat. Je réagis la première lorsque la parole est donnée à la salle, pour témoigner toute ma reconnaissance à Christine qui est une amie avec qui j’échange assez régulièrement et qui m’a beaucoup apporté dans mes combats de femme. Je tenais à lui rendre hommage pour le courage de son engagement contre l’exclusion des filles de l’école. Je ne pensais pas que mon intervention aller cristalliser les débats autour du foulard.
Une première femme s’indigne et accuse « le foulard » (il faut dire que les femmes portant le foulard ne sont plus que des voiles ambulants aux yeux de beaucoup…) de remettre en cause les luttes menées par les « garçonnes » des années 20 qui coupaient leur cheveux très court et revendiquaient le droit de s’habiller plus court.
Plusieurs autres interventions pointent du doigt le foulard jusqu’au moment où une femme tente de faire le parallèle entre le foulard et le mariage, considérés tous deux comme des symboles de domination de la femme. Elle est elle-même mariée et se voit accusée de soumission à l’ordre patriarcal : elle qui est féministe, comment peut-elle se marier et rester cohérente avec les idées d’égalité qu’elle véhicule ? Elle invite les féministes à accepter que des femmes puissent se marier ou porter le foulard, sans être forcément considérées comme soumises, et elle rappelle, comme le dit Christine dans le film, que nous sommes toutes traversées par des contradictions.
Mais le cauchemar n’est pas fini. À la fin du débat, je me fais interpeller tout de suite par une femme iranienne, qui me demande si je suis prête à m’engager pour soutenir les femmes iraniennes battues parce qu’elles ne veulent pas porter le voile en Iran :
« Je décide des luttes que j’investis, chère Madame, lui dis-je, je refuse toute injonction à quelque lutte que ce soit, mais pour moi, le dernier mot revient à la femme. Aucune institution, personne ne devrait obliger une femme à porter un foulard ou à l’ôter. »
On nous demande à nouveau de sortir de la salle pour discuter à l’extérieur et laisser place au débat qui suit. Sur le trajet, nous nous retrouvons avec deux autres copines portant le foulard à subir un interrogatoire, alors qu’aucune question n’est adressée à ma copine blanche, non voilée. Les injonctions que l’on reçoit s’adressent exclusivement à celles dont on doute qu’elles soient féministes, à celles qui ne peuvent tout simplement pas être féministes : les femmes voilées, les musulmanes.
Me voilà projetée à nouveau dix ans en arrière pendant les manifestations du 8 mars 2004. Des « féministes » nous demandaient, à nous qui portions le foulard, si nous étions pour ou contre l’avortement, pour ou contre l’égalité des hommes et des femmes, nos positions sur l’homosexualité et j’en passe. Nous devions prouver que nous étions féministes, mais quelle que soit la réponse que nous leur apportions, le fichu sur notre tête nous disqualifiait d’office. On ne peut pas être féministe et porter le foulard : une féministe doit exhiber son corps, elle doit renoncer à sa foi.
Je n’ai pourtant jamais entendu des féministe remettre en question le fait qu’un président de la République ne montre que sa tête, que les différents ministres hommes de la République montrent très peu de leur corps. Non, ça, ça ne dérange personne. Il en est de même des journalistes hommes, cela ne pose problème à aucune féministe qu’ils n’exhibent pas leur corps. Pourquoi exiger de moi que j’enlève mon foulard parce que certaines ont lutté pour se dénuder ? En quoi ce bout de tissu que j’ai sur ma tête remet en cause des années de luttes de femmes ? En fait, ce que ces femmes nous disent depuis plus de dix ans c’est :
« Votre corps nous appartient ».
Comment peut-il en être ainsi pour des femmes qui luttent depuis des décennies pour s’approprier leur corps ?
Parlons de ces luttes justement, que des femmes ont menées pour s’émanciper de la domination masculine. Elles les ont menées contre les diktats des hommes qui définissaient la longueur acceptable de leurs cheveux et de leurs vêtements. L’ironie du sort, c’est que ces mêmes femmes, qui ont tant lutté pour obtenir la liberté de choix, veulent interdire à d’autres femmes d’avoir des choix différents des leurs. Elles reproduisent sur d’autres femmes qui ont seulement décidé d’adopter d’autres règles vestimentaires que les leurs les mêmes violences qu’elles ont subies.
Il convient de (re)définir le sens que ces femmes donnent au féminisme et à l’émancipation. Si le féministe signifie lutter pour l’égalité hommes-femmes et l’amélioration des droits et de la situation des femmes, comment comprendre qu’autant de violence sur d’autres femmes, quelle que soit la justification avancée, soit « féministe » ? Comment cela peut-il être fait « au nom du féminisme » ? Comment des femmes arrivent-elles à reproduire sur d’autres femmes ces mêmes mécanismes qu’elles dénoncent, sans que cela ne les ébranle le moins du monde ?
La seule réponse qui me vient à l’esprit est qu’elles sont tellement ethnocentrées qu’elles sont aveugles à la contradiction, pourtant flagrante. Elles sont tellement « la norme » qu’elles ne se rendent pas compte de leurs dérives. Quand ces femmes s’adressent à moi, c’est avec une telle condescendance qu’on croirait que je suis leur sujet [1]. À leurs yeux, je ne peux être libre, autonome, douée de raison, je ne peux être maîtresse de mes choix. C’est tellement infantilisant de se voir expliquer constamment le monde, de se voir traitée d’aliénée, d’éternelle enfant.
Nous féministes, musulmanes portant le foulard, devons tenir sur plusieurs fronts. Accusées par la communauté féministe mainstream de trahir leurs luttes, nous ne sommes pas comprises à l’intérieur de notre communauté de foi qui réduit le féminisme à cette lutte acharnée pour exhiber le corps des femmes. Et puisque nous sommes des femmes, la lutte pour l’égalité se fait à plusieurs niveaux aussi, nous devons lutter pour l’égalité avec les hommes mais aussi pour l’égalité avec les « féministes » qui combattent la religion et le foulard. Nous refusons de nous laisser dicter la façon dont nous devons nous habiller, par des hommes comme par des femmes. Nous saurons choisir comme des grandes les voies/voix de notre émancipation.
Au cours de mes années de luttes militantes, j’ai fait l’expérience douloureuse de voir des comportements et des modes relationnels qui n’étaient pas adéquation avec les idéaux défendus. Je poursuis pourtant mon combat pour l’émancipation. Ma voie, je la trouve aujourd’hui avec un groupe de sœurs afro-féministes que j’ai rencontrées à l’occasion du tournage du film d’Amandine Gay : Ouvrir la voix. Avec elles, je ne suis pas contrainte de renoncer à une de mes identités, je n’ai pas de malaise à être musulmane. C’est contre toutes les discriminations que nous subissons que nous luttons en tant que femmes noires, croyantes ou non, grâce à l’intersectionnalité – ce concept américain qui nous permet de refuser de penser en termes de priorités nos luttes ou de devoir remettre à plus tard certaines d’entre elles. Pour nous, ni la lutte de classe ni celle de race ne doivent être mises au-dessus des autres luttes, c’est contre toutes nos oppressions que nous luttons en parallèle, nous sommes multiples, nous sommes à des croisements. Enfin une vraie bouffée d’oxygène.
P.-S.
Ndella Paye militante afro-féministe, antiraciste et membre du collectif Mamans Toutes Égales. Ce texte est aussi paru sur Mediapart.
Notes
[1] « Sujet » : se réfère à la classification juridique d’une personne dans une ou plusieurs catégories d’indigénat
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
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