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Tarnac

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Message  nico37 Jeu 9 Déc - 21:09

Les Amis de la Commune de Tarnac écrivent à leurs amis Tarnac, 1er décembre 2010-12-07

Bonjour !

Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lequels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir. Nous vous écrivons dans une perspective nettement plus joyeuse : ce que nous avons commencé à construire depuis quelques années sur le Plateau de Millevaches.

Si nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. Notre idée n’a jamais été de nous y réfugier, mais au contraire de nous y regrouper pour y élaborer d’autres rapports sociaux, y rendre vivables d’autres rapports au monde que ceux qui dominent, et précisément dévastent le monde.
Nous imaginions des communes qui se répartissent les cultures élémentaires et se partagent, selon leurs besoins, les récoltes lors de fêtes mémorables, des garages collectifs, des camions sillonnant le Plateau pour apporter à ceux qui ne peuvent se déplacer le ravitaillement nécessaire, des discussions de bar plus pointues qu’un séminaire à la fac, une laiterie commune qui fournirait à tous le lait à prix coûtant, bref, tout un territoire qui s’affranchit peu à peu du recours à l’argent, à la police, à l’État.
L’offensive policière qui nous a frappés visait, entre autres choses, à détruire l’expérience qui commence à prendre racine ici, à trancher les liens qui nous unissent et nous unissent aux autres habitants du plateau : isoler pour mieux anéantir. Non seulement l’opération n’a pas rencontré le succès escompté, mais elle a eu l’effet exactement inverse. La solidarité qui s’est exprimée ici a dépassé tout espoir raisonnable. Grâce au soutien de tant d’inconnus des quatre coins de la France et du monde, grâce à votre soutien donc, nous avons pu traverser l’épreuve qui devait nous pulvériser. Ce Plateau qu’il s’agissait de nettoyer de toute dissidence finit par l’attirer comme magnétiquement. Quant à nous, tout cela n’a fait que tremper un peu plus notre détermination, et nous attacher encore plus fermement à réaliser nos perspectives initiales. Le bar-épicerie est toujours là, la ferme du Goutailloux voit paisiblement croître son troupeau et ses cultures communes, une assemblée populaire a même vu le jour sur le Plateau afin d’intervenir et d’appuyer le dernier mouvement sur les retraites.
À présent, nous nous lançons dans l’installation d’une scierie et d’un atelier bois afin de construire des habitats à bas coût pour qui vient repeupler le Plateau. A compter du printemps, nous voulons transformer le bâtiment principal du Goutailloux en grand lieu ouvert à l’organisation de toutes sortes de rencontres. Et dans le courant 2012, nous comptons faire l’acquisition d’un bâtiment dans le centre du bourg pour le transformer en maison de soin accessible à tous. Or, si nous disposons de stocks d’énergie et de bonne volonté, il nous manque € 35 000,00 pour achever la scierie et l’atelier bois, et € 55 000,00 pour la réfection du bâtiment principal de la ferme. Si nous voulons continuer à aller de l’avant, nous devons réunir d’ici fin janvier € 90 000,00. Pour la maison de soin qui réclamera € 90 000,00 supplémentaires, nous avons plus de temps. Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction. C’est pourquoi nous avons créé une structure qui permet à tous ceux qui souhaitent nous soutenir de procéder à des dons tout en ayant la faculté de les déduire dans une proportion des deux tiers de leurs impôts. Cette structure, “ les Amis de la Commune de Tarnac ”, est un fonds de dotation qui a vocation de recueillir et de redistribuer les dons à des initiatives vivifiantes pour le Plateau. Nous vous écrivons pour vous demander de nous aider, dans la limite de vos possibilités, à continuer sur notre lancée et à rendre son vrai sens au beau mot de partage.

Des amis de la commune de Tarnac.

p.s. : au-delà de l’appel à l’aide financière qui est souvent ce que l’on peut faire de mieux pour témoigner de son attachement à quelque chose à quoi nous n’avons pas la possibilité de participer, il va de soi que celles et ceux qui disposent de savoir-faire, de liberté ou simplement du désir de nous aider de leurs mains, par leur participation directe, sont les bienvenus. Ils savent où nous trouver.


Extrait du journal officiel associations :

Association : les Amis de la Commune de Tarnac (ACT).
No de parution : 20100046
Département (Région) : Corrèze (Limousin)
Lieu parution : Déclaration à la préfecture de la Corrèze.
Type d'annonce : FONDS DE DOTATION / CREATION
Déclaration à la préfecture de la Corrèze.
LES AMIS DE LA COMMUNE DE TARNAC (ACT).

Objet : soutien aux actions d’intérêt général à caractère social, écologique et solidaire sur le plateau de Millevaches, soutien à toute initiative permettant le développement durable des territoires ruraux ; promotion d’initiatives et de projets socio-culturels permettant d’établir ou de renforcer les liens entre territoires ruraux et milieu urbain ; mise en valeur du patrimoine naturel, social et historique du plateau de Millevaches.
Siège social : magasin général, 12, rue du Tilleul, le bourg, 19170 Tarnac.
Durée pour laquelle le fonds de dotation est créé : indéterminée.
Date de la déclaration : 19 octobre 2010.

Un fonds de dotation [ loi du 4 août 2008 ] est une personne morale qui reçoit et gère en les capitalisant des biens de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable. Il utilise les revenus de la capitalisation en vue de la réalisation d’une œuvre ou d’une mission d’intérêt général ou les redistribue pour assister une personne morale à but non lucratif dans l’accomplissement de ses œuvres et de ses missions d’intérêt général.

Un don effectué en faveur des Amis de la Commune de Tarnac ouvre droit, pour les particuliers, à une réduction d’impôt de 66% du montant du don tant qu’il n’est pas supérieur à 20% du revenu imposable. L’excédent est reporté sur les années suivantes jusqu’à la cinquième et ouvre droit chaque année à une identique réduction d’impôt.

Pour donner, soit

par chèque : les Amis de la Commune de Tarnac, magasin général, 12 rue du Tilleul, 19170 Tarnac
par virement bancaire : les Amis de la Commune de Tarnac, banque populaire, 1 place Jean-Jaurès, 87120 Eymoutiers, IBAN : FR76 1360 7000 7234 2194 8907 251, adresse SWIFT (BIC) : CCBPFRPPNIO

Quoi que vous fassiez, veuiller renvoyer le bulletin de don, téléchargeable ici, pour qu'ils puissent vous faire parvenir le reçu fiscal correspondant à votre don. Vous pouvez aussi écrire à l'adresse postale ci-dessus ou, par courriel, à act@boum.org.

nico37

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Message  nico37 Dim 12 Déc - 9:14

http://nantes.indymedia.org/article/2253

[Tout ce qui est avancé ici, malgré de fortes ressemblances avec de simples vannes bêtes, gratuites et méchantes, est en fait tiré du texte dont nous parlons, d’interviews données au figaro et au journal du dimanche et autres interventions publiques comme sur La Chaine
Parlementaire]

Il y a quelques jours, un site prétendument libertaire publiait un appel datant du 1er décembre et signé des « Des Amis de la Commune de Tarnac ».

Nous sommes nombreux chaque jour à venir chercher quelques infos et de l’actualité sur le net a propos de la conflictualité sociale : récits de luttes, de grèves, d’occupations, émeutes dans les rues, les prisons et les centres de rétention, communiqués d’actions, ou bien de la théorie pour enrichir notre analyse. Chacun va y chercher ce dont il a besoin dans ses propres luttes, pour sa propre émancipation, conscients cependant qu’Internet n’est pas un outil neutre.

Seulement, tomber sur une infamie pareille relève de l’agression ; et nous n’en aurions pas fait des tonnes s’il s’agissait d’une publicité pour la fondation abbé pierre. Cet appel à souscription n’apporte rien à nos luttes et nos révoltes, il n’est qu’un appel à des pauvres qui luttent dans leur quotidien (les adresses mails et les sites choisis pour la diffusion de ce texte en témoignent), à mettre leur argent dans la
retraite dorée de quelques radicaux résignés à tout bouleversement insurrectionnel effectif et retirés dans la cambrousse. Loin de nous
l’idée de condamner celles et ceux qui ne tiennent pas le coup, qui perdent l’espoir et l’énergie d’en découdre physiquement avec ce monde, tant qu’ils ne viennent pas nous mendier quelques sous pour financer leurs vacances militantes qui pourraient au contraire servir au développement de luttes et d’outils pratiques et théoriques comme des brochures, des journaux, des revues, des bulletins, des lieux, des banderoles, des tracts, du matos etc. La question de l’argent est rarement abordée parmi nous... Mais oui, tout cela coute cher, surtout lorsque très peu de gens produisent et que beaucoup en profitent. Et nous n’avons pas tous des « fonds de dotation » avec exonérations d’impôts, beaucoup d’entre nous ne payent généralement pas ou peu d’impôts.

D’abord, l’appel à souscription commence par une phrase qui a le don de nous mettre en colère : « Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lesquels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir. » Encore heureux que vous nous parliez pas de votre stratégie tous-les-moyens-sont-bons de défense, du cynisme qui caractérise vos apparitions médiatiques. Encore heureux que vous ne nous renvoyiez pas à la gueule votre sale attitude de balance, expliquant à Mr le juge antiterroriste que plutôt que de vous arrêter, il aurait fallu explorer « la piste allemande » (menant à des arrestations et interrogatoires en Allemagne). A expliquer à la terre entière que vous n’êtes que de gentils intellectuels et philosophes de salon qui ne font que se questionner sur le monde au coin du feu, des pâquerettes dans les cheveux, clamant votre innocence de partout pendant que des camarades font le pari d’assumer ce qu’ils sont en rejetant le vocable et les catégories imaginaires de l’ennemi, ils croupissaient en même temps que vous au trou. Et nous passons sur votre front médiatique commun avec les députés, sénateurs,
maires, magistrats, flics etc. pour racler les fonds de tiroir de la gauche et lui trouver une nouvelle cause républicaine et citoyenne en vos
viles personnages. Il est si séduisants en effet, d’imaginer ce costaud à lunettes, en jean et pull-over rouge que l’Etat accuse d’être un dangereux terroriste, mais qui vous sert aujourd’hui un gâteau au chocolat, surtout que plus jeunes nous adorions batman. « Tout les moyens sont bons pour sortir nos amis de prison », entendait-on, dans ce cas là vous n’aviez qu’à vous dénoncer ou dénoncer vos autres amis pour les actes reprochés.

« Si nous nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. » Vous oubliez de préciser que si vous vous êtes installés à Tarnac, c’est aussi parce que Gerard Coupat, après avoir amassé sa petite fortune dans les laboratoires de mort de l’industrie pharmaceutique, vous a gracieusement offert une propriété et quelques entreprises. Mais Gérard est-il à sec maintenant ?
C’est donc à nous dorénavant de financer votre « bar-épicerie » et ses « repas ouvriers » à 12€ tels que vous les présentiez à vos amis du show business il y a quelques mois de cela. Mais nous savons que vous êtes des « athlètes de l’esprit », que vous trouverez bien une manière de faire avaler tout cela à quelques jeunes en manque de perspectives qui à d’autres époques auraient grossis les rangs d’un Woodstock ou des Krishnas.

« À présent, nous nous lançons dans l’installation d’une scierie et d’un atelier bois afin de construire des habitats à bas coût pour qui vient
repeupler le plateau. » Le projet est clair, monter une nouvelle colonie de peuplement sur le mode des communautés rurales post-soixante-huitardes, qui en effet, si on en tire un quelconque bilan, auront vraiment réussies à révolutionner ce monde.

Que les choses soient claires, si vous voulez assurer votre fuite de la guerre sociale (on évitera de classe avec vous) en trayant des vaches, grand bien vous fasse, mais ne venez pas mendier à ceux qui luttent et qui vivent dans la grande majorité des cas dans la précarité.

Braquez les éditions de la Fabrique, allez chercher l’argent où il se trouve, videz le portefeuille des bourgeois qui vous ont soutenus et chez
qui votre récit émouvant de teletubbies poujadistes, de commerçants modèles, l’innocence même, persécutés par un pouvoir si injuste que votre petit business eco-humain menaçait de ses griffes de liberté. Et de grâce, en même temps que vous arrêterez de nous racketer (émotionnellement et financièrement), arrêtez d’embarquer avec vous tout ce qui se fait de jeune, naïf et sincère en lui faisant croire qu’il fera la révolution en produisant son propre placo-platre bio.

« Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction. »
Nous prierons pour que d’autres circonstances émergent dans lesquelles l’Etat voudra bien financer votre petite colonie de vacance, mais peut être que stratégiquement, faire de l’entrisme à Club Med pourrait vous permettre d’y monter un Club Med Tarnac réservé à la gauche de la gauche.
Une stratégie qui permettrait donc de déclencher une insurrection sans avoir à passer par des moyens trop subversifs comme la pétition. Nul doute que votre maitre à penser, Blanqui, si il était encore vivant, viendrait traire des canards à vos cotés.

Ce que l’on peut admirer chez vous, c’est que vous ne faites pas les choses à moitié, avec vous un simple appel au soutien financier devient « une structure », « un fonds de dotation », qui va nous permettre (vraiment, merci) « de donner de l’argent et de déduire les deux tiers de leur don de leurs impôts », faites attention cependant à ne pas trop concurrencer Habitat & Humanisme sur le marché caritatif, qui elle aussi œuvre au pansement des plaies de ce monde et aux exonérations fiscales. « Elle a vocation à recueillir et redistribuer des fonds à des initiatives vivifiantes pour le plateau. » Car oui, nos régions ont du talent !

Camarades ! Si vous avez vraiment de l’argent à jeter, envoyez le plutôt aux caisses de solidarité et aux initiatives locale que vous souhaitez voir vivre. Mais pour les réalistes, ceux qui veulent agir ici et maintenant pour l’insurrection qui vient, il vous suffira de remplir ce formulaire :

Tarnac 61100207

Antiautoritaires en colère

nico37

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Message  Invité Dim 12 Déc - 11:25

Mr le juge antiterroriste que plutôt que de vous arrêter, il aurait fallu explorer « la piste allemande » (menant à des arrestations et interrogatoires en Allemagne). A expliquer à la terre entière que vous n’êtes que de gentils intellectuels et philosophes de salon qui ne font que se questionner sur le monde au coin du feu,
C'est les Allemand qui ont revendiqué leurs actions, je crois que il y a de gros probleme avec ceux qui sous couver de libertaire, sont en réalité de simple réactionnaire incapable de distinguer se qui est le fruit de leurs imagination et la réalités des fait.

Et c'est signer
Antiautoritaires en colère en colère.

Ou pino simple gendarme au ordre de l'état, qui pour le coup repassera pour Antiautoritaires en colère, qui ressemble aussi aux amis de la police, ou a plusieurs affaire donc une en corse qui accusait dans une lettre un barman de balance.....

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Message  sylvestre Mar 10 Jan - 13:16

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/09/tarnac-la-justice-enquete-sur-des-ecoutes-illegales-menees-avant-l-affaire-du-sabotage_1627308_3224.html

Tarnac : la justice enquête sur des écoutes illégales menées avant l’affaire du sabotage

La police judiciaire à Tarnac, le 11 novembre 2008

La police judiciaire, à Tarnac, le 11 novembre 2008AFP/THIERRY ZOCCOLAN

C'est une nouvelle petite victoire pour les mis en examen de Tarnac (Corrèze), soupçonnés depuis novembre 2008 d'avoir saboté des lignes de la SNCF. Une information judiciaire a été ouverte dans l'affaire des écoutes sauvages de l'épicerie gérée par le petit groupe, un dossier annexe au sabotage.

La juge d'instruction de Brive-la-Gaillarde a estimé, le 3 janvier, qu'il y avait lieu à instruire sur le chef d'"atteinte au secret des correspondances" et d'"atteinte à l'intimité de la vie privée" que le procureur de la République souhaitait écarter. Pour Me William Bourdon, l'avocat de la société du Magasin général de Tarnac, qui avait porté plainte avec constitution de partie civile en février 2011, la justice rentre ainsi dans la "phase sombre du dossier".

Le 11 novembre 2008, neuf personnes appartenant à la mouvance "anarcho-autonome" sont interpellées à Tarnac (Corrèze) et Paris. Elles sont accusées d'avoir posé des crochets métalliques sur des caténaires pour désorganiser les lignes de la SNCF en octobre et novembre 2008. A l'issue de leur garde à vue, quatre d'entre elles sont remises en liberté, cinq sont placés en détention provisoire.

Tous sont mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste", sauf Julien Coupat, considéré comme le leader du groupe, qui est mis en cause pour "direction ou organisation d'un groupement formé en vue de la préparation d'un acte terroriste". Installé dans le petit village de Corrèze depuis le début des années 2000, le groupe s'occupe d'une épicerie-bar-restaurant et élève des animaux sur les 40 hectares de la ferme du Goutailloux.

La qualification terroriste des faits, le maintien en détention de M.Coupat jusqu'en mai 2009 sont largement médiatisés ainsi que le contrôle judiciaire strict imposé dans un premier temps aux remis en liberté. La fragilité des éléments à charge de ce que la ministre de l'intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait qualifié d'"opération réussie" dans le "milieu de l'ultragauche" est assez vite apparue. Notamment les accusations d'un témoin sous X, rapidement démasqué par la presse et qui aurait subi des pressions des policiers.

ZONES D'OMBRE

L'affaire des écoutes, quant à elle, est antérieure aux sabotages. Tout débute en mars2008, alors que le groupe vit tranquillement à Tarnac. Gaëtan Fussi, l'un des cogérants de l'épicerie, qui ne sera pas concerné par l'affaire des sabotages, remarque que les télédéclarations de carte bancaire, par l'une des deux lignes téléphoniques du magasin, ne sont plus effectuées. La petite équipe se tourne d'abord vers sa banque. Après une série de tests et un changement de machine, toujours rien. Le problème vient de la ligne téléphonique.

Un technicien de France Télécom se rend sur place, le 4 avril. Et là, dans le local technique, surprise : un boîtier d'origine inconnue est branché, en parallèle de la ligne. M. Fussi plaisante : et si c'était la police? Le technicien répond, très sérieusement: "Ça se pourrait bien, je vais appeler mon chef, on verra bien." Après le coup de fil du technicien à son responsable, M. Fussi comprend qu'il s'agit bien d'un dispositif d'espionnage et le boîtier est débranché.

Le petit groupe a donc été écouté. Ce n'est pas forcément une surprise. En 2008, la mouvance de l'ultragauche fait l'objet de toutes les attentions du renseignement français. Trois membres du groupe de Tarnac sont fichés aux renseignements généraux dès 2002, après une occupation sur le campus universitaire de Nanterre; en 2005, la fiche de Julien Coupat est modifiée pour "mise sous surveillance"; en janvier 2008, enfin, Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy ont été signalés par le FBI après s'être soustraits à un contrôle d'identité à la frontière canadienne.

Pour autant, "aucun fondement juridique ne pouvait justifier une quelconque écoute", souligne Me Bourdon. L'enquête préliminaire pour "association de malfaiteurs à visée terroriste" n'a été ouverte par le parquet de Paris que le 16 avril 2008. Elle fait suite à un signalement du groupe au procureur par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire.

Sur quelles bases le groupe a-t-il été signalé à la justice, et donc surveillé de manière officielle, puis mis en cause dans l'affaire des sabotages de lignes SNCF? Si des écoutes illégales étaient à l'origine de ces procédures en cascade, c'est tout le dossier qui pourrait être touché.

Car l'instruction de Brive vient s'ajouter à une autre information judiciaire ouverte en novembre2011 par le parquet de Nanterre pour "faux et usages de faux en écriture publique" concernant un procès-verbal policier. Le "PV104" est une pièce majeure du dossier. Il s'agit du compte rendu de la filature de Julien Coupat et Yldune Lévy la nuit des sabotages sur les lignes de la SNCF, les 7 et 8 novembre 2008. Pour la police, il prouve que le couple se trouvait à proximité d'une des lignes sabotées, en Seine-et-Marne. Selon la défense, il est truffé d'incohérences, peut-être destinées à masquer la pose illégale – là encore – d'une balise sous la voiture de Julien Coupat.

Autant de zones d'ombre qui pèsent sur l'instruction principale concernant les faits de sabotage que le juge d'instruction Thierry Fragnoli devrait boucler dans les prochains mois, après d'ultimes auditions.

Laurent Borredon

sylvestre
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Message  sylvestre Ven 16 Mar - 16:50

Portrait inquiétant (pour sa santé mentale, et donc pour les accusés de Tarnac et pour nous tous) du juge Fragnoli

http://www.liberation.fr/societe/01012396324-fragnoli-la-justice-facon-kill-bill

Société Aujourd'hui à 0h00

Fragnoli, la justice façon «Kill Bill»

Dans le livre du journaliste David Dufresne, le magistrat fait du film son modèle.

Par PATRICIA TOURANCHEAU

Le juge antiterroriste Thierry Fragnoli constitue le clou de la galerie de portraits - entrecoupés d’extraits de procès-verbaux et d’impressions personnelles - dressés par David Dufresne, qui signe une œuvre originale sur le bazar de «l’opération» contre ces supposés «anarcho-autonomes» saboteurs de TGV. Au chapitre 37 de Tarnac, magasin général (1), le magistrat jusqu’au-boutiste se livre pour la première fois à ce journaliste très insistant. Cinéphile, Thierry Fragnoli conseille d’abord à Dufresne de voir Kill Bill de Quentin Tarantino : «Vous devez regarder ça si vous voulez me comprendre.» De quoi se demander si le puissant moteur de ce juge solitaire arc-bouté sur la thèse du «complot terroriste» serait une vengeance personnelle… Avec des armes juridiques bien entendu, contrairement à l’héroïne Uma Thurman qui liquide à l’arme blanche ses anciens complices du «Détachement international des vipères assassines» pour venger la perte sanglante de son bébé.

Sabre. Mais Thierry Fragnoli, 40 ans, sportif, «vif, direct et joueur» selon l’auteur, lui dit que c’est «la morale» du film qui lui plaît : «Tout se paye un jour… De manière moins violente - heureusement -, c’est un peu le fond de mon boulot : rattraper ceux qui partent en courant et leur présenter la facture.» Quand David Dufresne le titille «sur ses motivations profondes», le juge Fragnoli se gausse : «C’est comme si on demandait à un escargot pourquoi il ne sort que quand il pleut…C’est comme ça, parce que ça lui plaît plus que la sauce au beurre et à l’ail.»

En revanche, sa réplique favorite dans son film culte sent le guerrier invincible. Il s’approprie la phrase du maître japonais ayant forgé le sabre pour la vengeresse : «Je le dis sans vanité, c’est le plus beau sabre de ma carrière. Si en chemin vous rencontriez Dieu, il serait taillé en pièces.» Seul contre tous ou presque, le guerrier Fragnoli, qui se veut maître du temps, croise le fer avec Julien Coupat, qu’il tient pour le chef terroriste de cette prétendue «cellule invisible», et ses pugnaces avocats qui pilonnent son dossier. Si Coupat a traité en privé Fragnoli de «nazi républicain», le juge dit de Coupat qu’il se prenait pour «le Jean Moulin de l’anarchie».

Il existe une sorte de lutte des classes entre le gosse de riches Coupat et le juge prolo. Dufresne se demande si l’obstination du magistrat ne relève pas «d’une revanche sociale». Orphelin à 13 ans de son père routier, Thierry Fragnoli a été élevé par sa mère employée de la ville de Paris et fit des petits boulots (barman, archiviste, aide-soignant, animateur), en militant au PSU à 18 ans puis collant les affiches du PS à 23 ans. Le voilà instituteur puis conseiller d’orientation. A 33 ans, il devient magistrat, juge des enfants à Meaux (Seine-et-Marne), substitut du procureur puis juge d’instruction à Créteil (Val-de-Marne), enfin propulsé à Paris dans le sanctuaire de l’antiterrorisme.

«Brad Pitt». Ce petit juge déçu de la gauche, laïc et jacobin, instruit dans l’ombre sur les Kurdes du PKK puis hérite de ce dossier déjà étiqueté terroriste. Submergé par «le tsunami médiatique» comme il dit, le juge Fragnoli prend des coups redoublés. De plus en plus isolé avec ses enquêteurs, il s’accroche désespérément pour trouver les preuves qui manquent. Il a tellement investi sur ce dossier qu’il ne peut se résoudre à s’en dessaisir pour le ramener à une affaire de droit commun.

Le juge Fragnoli, qui ne manque ni d’humour ni d’obsession, a illustré sa carte de vœux pour l’année 2011 d’une rame de TGV assortie d’une phrase de Michel Audiard sur les «emmerdeurs» en France. Il tendait à ses mis en examen pour signer leurs auditions un stylo publicitaire marqué «J’aime la SNCF.» Selon David Dufresne, Thierry Fragnoli «imagine bien un film sur l’affaire avec Brad Pitt dans son rôle».

(1) Edition Calmann-Lévy, 488 pages, 20 euros.




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Message  nico37 Jeu 22 Mar - 1:45

Tarnac : « On a créé un fantasme de terrorisme »

Le journaliste David Dufresne a enquêté pendant trois ans sur les dessous de « l’affaire Tarnac ». Entretien sur un livre choc.

Comment expliquer que, trois ans et demi après le sabotage des lignes SNCF de novembre 2008, « l’affaire Tarnac » connaisse encore des rebondissements ?

David Dufresne : Le scénario écrit ne s’est pas déroulé comme prévu. Cette affaire est représentative des méthodes employées par l’antiterrorisme. Le hic, c’est d’avoir mis des moyens aussi énormes pour surveiller des militants. Des gens radicaux, certes, pas des colleurs d’affiche. Mais, trois ans et demi après, cela paraît totalement déloyal et injustifié.

Pourquoi les « 10 de Tarnac » et leur entourage continuent-ils à être inquiétés ?

Dans de nombreuses affaires, des personnes placées en garde-à-vue sont relâchées… pour voir qui elles vont contacter. C’est souvent après la garde-à-vue que la véritable surveillance commence. Les Tarnac sont toujours surveillés dans l’attente d’un faux-pas, de n’importe quoi qui viendrait justifier les soupçons policiers. Mais juger les gens sur ce qu’ils ont pu devenir quatre ans après les faits, c’est intenable.

D’où le lien que vous faites, en exergue, avec l’auteur de science-fiction Philip K. Dick et sa nouvelle Minority Report ?

Tout le spectre de la société est aujourd’hui sommé de montrer patte blanche, et papiers, avant de mettre le nez dehors. K. Dick a imaginé, en 1956, une police dont l’action se fonde sur des prédictions, la « Précrime ». Aujourd’hui, Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), parle de « pré-terrorisme ». Dans le cadre du terrorisme, le besoin d’agir en amont n’est pas absurde : si l’attentat a lieu, il est trop tard pour sauver des gens. Mais à propos de Tarnac, c’est absurde. D’autant que, quand je demande à Squarcini quand débute un « commencement », ses réponses restent floues.


En quoi cette affaire est-elle un épisode-clé du quinquennat ?

Elle se fait sous le règne de Nicolas Sarkozy avec, à la manœuvre, la DCRI, son grand enfant, fusion de la Direction de la surveillance (DST) du territoire et des Renseignements généraux (RG). Il la présente comme un « FBI à la française » et place à sa tête un homme à lui, Bernard Squarcini. La première grosse affaire, Tarnac, tourne au fiasco. Elle illustre à quel point la police est transformée en bras armé du politique. Celle-ci agit sur ordre, très vite et de manière spectaculaire : 150 policiers sont envoyés de Paris dans un petit village. On est vraiment dans le marketing de la peur.

Est-ce complètement nouveau ?

Ce n’est pas le travail de Nicolas Sarkozy seul, on hérite aussi de ce qui s’est passé ces quinze dernières années. La gauche a fait « aussi bien » avec les Irlandais de Vincennes ou les écoutes de l’Elysée. Le trait de l’époque, c’est cette imbrication des pouvoirs : politique, judiciaire, policier et médiatique. Alors qu’il devrait y avoir des contre-feux, tout cela marche d’un seul pas pour faire plaisir au prince, qu’il soit président, ministre, ou rédacteur en chef.

Par ailleurs, ce genre d’affaires se déroule dans une relative indifférence. Défendre les libertés est devenu un luxe. Dès qu’on critique le système sécuritaire, on est exclu du débat. C’est pourtant en période de crise qu’il faut être vigilant car c’est là que les lois les plus dures passent. En 2008, on a créé un fantasme de terrorisme. Je dis « fantasme » parce que, jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve matérielle de terrorisme. Et si on veut discuter de pré-terrorisme, on n’est pas nombreux...

Vous décrivez un groupe d’action partagé entre une action locale à Tarnac et une action politique plus large contre les politiques migratoires et anti-G8. Que représente ce groupe ?

Le nommer, c’est rentrer dans une logique policière. Je dirais que ce sont des activistes, des radicaux, des penseurs, des militants... Quelque chose qui n’est pas défini et que ce n’est pas à moi de définir. Je les appelle : « les Tarnac ».

Qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille : le sentiment d’une injustice ou le soupçon d’une instrumentalisation ?

Les premières rencontres avec les gens de Tarnac, les indiscrétions de flics qui me disaient que l’histoire n’était pas aussi belle que ce qu’on racontait... Surtout, cette arrestation spectaculaire dans le village le 11 novembre 2008. Je me suis dit : « C’est une mise en scène énorme ! » Mais je ne me doutais pas que le problème était si profond.

Comment vous êtes vous positionné en marge de ce « grand magasin de l’antiterrorisme » auquel la presse a participé ? On se souvient de la une de Libé : « L’ultra-gauche déraille »...

Quand j’ai commencé à enquêter, je travaillais pour Mediapart. Puis j’ai souhaité quitter la rédaction pour me consacrer entièrement à cette enquête. Pendant trois ans, j’ai vécu de piges, d’un documentaire, Prison Valley, et de la fabrication de sites internet locaux... Je ne veux pas jouer le donneur de leçons, ni juger les confrères, mais Tarnac aurait été l’occasion d’un examen de conscience de la part de la presse.

À quels obstacles vous êtes-vous heurtés ?

Le plus dur a été d’assumer la solitude, le choix de ne pas partager les informations dont j’étais détenteur. C’était indispensable mais difficilement tenable dans certaines situations. Et désagréable, car tout le monde, légitimement, se méfie de vous.

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Message  nico37 Jeu 22 Mar - 21:19

La lutte antiterroriste a-t-elle déraillée 16/03/2012

L'avocat et les mis en examen de l'affaire de Tarnac sont venus à la rescousse d'un chercheur du Cern soupçonné de liens avec le terrorisme.

Quel rapport entre l'affaire de Tarnac et Adlène Hicheur, physicien au Centre européen de recherche nucléaire (Cern) à Genève, jugé à la fin du mois pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ? Aucun, si ce n'est une dénonciation, par les avocats des deux dossiers, du mode de fonctionnement de la section de l'antiterrorisme, qualifiée de "justice d'exception qui ignore les droits de la défense", à l'occasion d'une conférence de presse organisée jeudi matin au siège de la Ligue des droits de l'homme à Paris.

Si l'affaire de Tarnac, évoquant le sabotage de lignes de TGV en 2008, a été très médiatisée, en revanche, l'histoire de ce physicien d'origine algérienne, soupçonné de préparer un attentat au nom d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), est beaucoup moins connue. Arrêté le 8 octobre 2009 chez ses parents, à Vienne (Isère), Adlène Hicheur sera jugé, en deux demi-journées, les 29 et 30 mars prochains, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Attentat contre des chasseurs alpins

Au moment de son interpellation, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, affirme que "la France a peut-être évité le pire", tandis qu'un quotidien parle d'un "expert du nucléaire travaillant pour al-Qaida". En fait, Adlène Hicheur, docteur en physique des particules aujourd'hui âgé de 35 ans, est, à cette époque, chercheur au Cern à Genève et enseignant à l'École polytechnique de Lausanne (EPFL). Il est soupçonné de préparer un attentat contre le 27e bataillon de chasseurs alpins, basé à Crans-Gevrier, en Haute-Savoie.

Deux ans et demi plus tard, Adlène Hicheur est toujours incarcéré à Fresnes. Pourtant, les charges retenues contre lui apparaissent assez minces. Pour preuve, le chercheur se retrouve seul sur le banc des accusés. C'est pour le moins curieux quand on évoque une "association de malfaiteurs". En clair, la justice ne peut guère lui reprocher que des échanges d'e-mails en arabe avec un certain Mustapha Debchi, vivant vraisemblablement en Algérie et présenté comme un responsable d'al-Qaida au Maghreb islamique.
Une discussion par Internet

Les propos tenus par Adlène Hicheur dans sa correspondance ne sont, en effet, pas innocents. Le 10 mars 2009, il écrit : "Il s'agit de punir l'État à cause de ses activités militaires au pays des musulmans (Afghanistan) alors, il support (sic) d'être un pur objectif militaire (comme exemple base d'aviation de la commune de Karan Jefrier près de la ville d'Annecy, en France). Cette base entraîne des forces et les envoie en Afghanistan" (traduction littérale d'un e-mail en arabe).

Assis sous le portrait d'Alfred Dreyfus, au siège de la Ligue des droits de l'homme, Patrick Baudouin, avocat d'Adlène Hicheur, souligne qu'il ne s'agit que d'une discussion par Internet. "Il n'y a jamais le moindre début d'intention, de mise en oeuvre d'un projet précis relatif à la préparation d'un acte terroriste concret." Prenant ensuite la parole, Halim Hicheur, frère d'Adlène, rappelle que celui qui a menacé un adversaire politique d'être "pendu à un croc de boucher" n'a pas été inquiété par la justice.
Les jeunes de Tarnac

Étrangement, l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris du juge Christophe Teissier ne mentionne que très anecdotiquement l'interrogatoire de Mustapha Debchi par la justice algérienne, qui remonterait à février 2011. On ignore même si cet homme, présenté comme un responsable de l'Aqmi, est actuellement emprisonné.

"Si l'affaire de Tarnac a déraillé, si les juges et les policiers se sont ridiculisés, c'est parce que ce dossier impliquait de jeunes gens intelligents, diplômés, blancs, issus de la classe moyenne. La population a pu s'identifier à eux, les comprendre. Et ils ont été libérés. Malheureusement, Adlène Hicheur n'a pas bénéficié du même phénomène, car il est d'origine algérienne, il est soupçonné d'être un musulman radical", constate Jérémie Assous, avocat des mis en examen de l'affaire Tarnac.

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Message  nico37 Sam 24 Mar - 1:55

Après Toulouse, une question s’impose : ET TARNAC DANS TOUT ÇA ? 22 mars 2012

Le hasard a fait que j’ai terminé la lecture du livre de David Dufresne, Tarnac Magasin général (Calmann-Lévy), quelques jours avant l’assassinat de militaires français et l’attentat terroriste contre une école privée juive [1].

À l’écoute des informations peu à peu distillées par la presse sur le passé de Mohamed Merah, notamment le fait qu’il a été pendant un temps surveillé et même interrogé par la DCRI, à l’écoute des critiques - y compris guidées par d’immédiats et transparents intérêts politiciens - adressées à cet organisme, issu en 2008 de la fusion entre les Renseignements généraux et la DST, le rapprochement avec l’affaire dite « de Tarnac » s’impose à l’esprit.

Pas « dangereux », Merah, de retour d’Afghanistan et du Pakistan. Mais signalés « dangereux », Julien Coupat et Yildune Levy pour avoir franchi sans passer par un poste de douane la frontière entre le Canada et les USA.

Pas de « moyens » pour détecter l’achat par Merah d’un arsenal de guerre. Des moyens énormes, en hommes (et en femmes), en matériels, et en temps, pour trouver... rien du tout à la ferme du Goutailloux. Rappelons que l’opération façon western à grand spectacle de Tarnac débouchera sur des gardes à vue, des inculpations et des emprisonnements, le tout sous le régime « antiterroriste ».

Certes, et le livre de Dufresne le rappelle dans le détail, l’affaire judiciaire « de Tarnac » intervient comme apothéose d’une farce bâclée, dans laquelle jouent des rôles non négligeables tel gougnafier, marchand de peur, spécialiste autoproclamé de la terreur, et telle godiche politicarde persuadée de laisser son nom sur le livre d’or de la pensée policière.

Pourtant, rien de semblable n’aurait été possible sans l’existence d’un arsenal législatif dit « antiterroriste » - moyen de ce que j’ai désigné comme système de terrorisation démocratique - patiemment fabriqué depuis 1986 (au moins) et dopé, au niveau européen, par les attentats du 11 septembre 2001 [2].

Or force est de constater que de la farce honteuse de Tarnac et des drames de Toulouse, l’« antiterrorisme » a permis la première et s’est montré incapable de prévenir les seconds.

On ne s’étonnera donc pas que M. Sarkozy ait conclu son communiqué de victoire, après la mort de Mohamed Merah, en annonçant... que l’arsenal législatif « antiterroriste » serait, pour la énième fois depuis vingt-cinq, alourdi et renforcé.

Sur le rapprochement entre Tarnac et le cas d’Adlène Hicheur, détenu, et dont le procès aura lieu le 30 mars 2012, on peut trouver l’écho d’une conférence de presse commune des inculpés de Tarnac et des proches d’Hicheur dans cet article de presse.

J’ajoute ici, pour l’histoire, un grand moment comique de radio (sur RTL), que nous devons au Premier ministre François Fillon : « Aucun élément ne permettait d’appréhender » Merah avant les drames. « On n’a pas le droit dans un pays comme le nôtre de surveiller en permanence sans décision de justice quelqu’un qui n’a pas commis de délit [...] Nous vivons dans un Etat de droit ».

Le livre de Dufresne explique très bien comment des opérations de surveillance, par exemple, sont a posteriori intégrées dans les procédures judiciaires et « habillées » de légalité.

[1] Il n’aura pas échappé à la sagacité de mon lectorat que je n’évoque pas dans les mêmes termes un acte de guerre - tuer des soldats, même de dos et même hors « théâtre d’opération » comme disent les militaires avec tant de poésie - et le fait de mitrailler des gamins à l’entrée d’une école. Cela ne signifie pas pour autant que j’approuve l’acte de guerre, tant je suis persuadé qu’il est préférable - autant que faire se peut - de laisser une chance aux individus. Beaucoup de jeunes soldats français reviennent d’opération plus que dubitatifs sur les justifications et l’efficacité de la politique militaire française. Les descendre comme des pipes à la foire ne fait que renforcer un esprit de corps militaire et nationaliste.

[2] J’ai au moins un reproche à faire à David Dufresne : pourquoi, dans un gros livre de 486 pages, ne pas consacrer dix lignes à la définition légale, précise, actuelle, de ce qui peut être qualifié « terroriste » ? Le lecteur peut (mais doit) la déduire de plusieurs passages du livre. Or tous les débats autour de mon livre m’ont convaincu que la plupart des gens ignorent l’état actuel du droit français (et européen). Ce fut d’ailleurs, pour une bonne part, le ressort de l’indignation suscitée par l’emprisonnement prolongé de Julien Coupat et la qualification des fait qui lui sont reprochés.

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Message  nico37 Sam 24 Mar - 16:44

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Message  nico37 Dim 25 Mar - 17:26

Perte de documents, courrier du juge aux journalistes : les bourdes se multiplient. David Le Bailly - Paris Match

Faut-il en rire ? La débandade de cette affaire a atteint, la semaine dernière, un point culminant avec l’e-mail envoyé à des journalistes par le juge antiterroriste Thierry Fragnoli, et qui commence par : « Bonjour amis de la presse libre (je veux dire celle qui n’est pas affiliée à Coupat/Assous). » Par Coupat/Assous, il faut entendre le duo composé de Julien Coupat, présenté comme la tête pensante de la bande de Tarnac, et de son avocat Jérémie Assous. Sans aucune prudence, le juge s’engage à réagir en « off » sur un rebondissement de l’affaire que s’apprête à révéler « Le Canard enchaîné » ! Jérémie Assous et William Bourdon, l’avocat d’Yldune Lévy – l’épouse de Coupat –, n’ont pas manqué de réagir : ils demandent la récusation de Fragnoli, accusé d’instruire à charge contre leurs clients.

Une obsession sécuritaire qui s’est trop souvent assise sur les libertés publiques

Cette bourde du juge n’est que la dernière d’une longue série qui fait de l’affaire de Tarnac un fiasco retentissant et un cas emblématique. Le mois dernier encore, lors d’une perquisition chez un forgeron, les fines gâchettes de la Sdat (sous-direction antiterroriste) ont égaré une mallette contenant adresses et photos des suspects sous surveillance ! Comment en est-on arrivé là, trois ans et demi après l’arrestation spectaculaire des dix de Tarnac, présentés comme des terroristes par Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur ? C’est ce qu’a voulu comprendre le journaliste David Dufresne dans un livre très détaillé *. Il ne se prononce pas sur la culpabilité ou l’innocence de Coupat, mais plonge dans un contexte politique, une ambiance paranoïaque, les rivalités entre services ; autant d’ingrédients qui ont rendu possible ce fiasco. L’auteur décrit surtout une obsession sécuritaire qui s’est trop souvent assise sur les libertés publiques.

« Tarnac, magasin général », de David Dufresne, éd. Calmann-Lévy.

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Message  nico37 Mer 28 Mar - 0:28

Les zones d'ombre de Squarcini, le patron du « FBI à la française » Augustin Scalbert

Deux livres révèlent de nombreux détails sur « le Squale » à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur. Rue89 en publie des extraits.

Bernard Squarcini, dit « le Squale », est un des hommes les plus puissants de France. Il sera aussi le premier, parmi les pontes de « l'Etat UMP » fustigé le 19 février par François Hollande, à tomber en cas de victoire du candidat socialiste, selon ce que confie un de ses très proches conseillers, « off the record ».

Au sein-même de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), sa propre maison, Bernard Squarcini est de plus en plus contesté par ses troupes.

Témoin, cette manifestation de policiers organisée vendredi 16 mars dans le hall de Levallois-Perret, où siège la DCRI. Un événement rarissime, motivé notamment par la personnalité controversée du chef.

Premier patron de la DCRI – structure créée par Nicolas Sarkozy un an après son arrivée à l'Elysée en fusionnant la Direction de la surveillance du territoire (DST) et les Renseignements généraux (RG) –, Squarcini a la particularité d'exercer ses fonctions tout en étant mis en examen dans une affaire éminemment politique, le scandale Woerth-Bettencourt.
Tarnac, un fiasco pour la DCRI

Deux livres sortis dernièrement nous en apprennent de belles sur ce « grand flic » pour le moins décrié.

« Tarnac, magasin général » de David Dufresne

Dans « Tarnac, magasin général », de David Dufresne, Squarcini est un personnage à la fois secondaire et primordial. Ancien de Libération et de Mediapart, Dufresne a rencontré des dizaines de témoins pour bâtir un récit passionnant de l'affaire. Parmi eux : Julien Coupat, soupçonné d'avoir saboté la caténaire d'un TGV ; le procureur Marin ; chacun des « mis en cause » de Tarnac ; sans oublier Thierry Fragnoli, le juge d'instruction, qui leur a fait signer leurs dépositions d'un stylo « J'aime la SNCF ».

Squarcini est un personnage parmi d'autres, mais son rôle est primordial : l'affaire était supposée montrer l'éclatante efficacité de la nouvelle DCRI. C'est un fiasco, que Dufresne résume à merveille dans un récit à la première personne appuyé sur de nombreuses pièces du dossier.
« Il n'est pas corrompu, il est compromis »

« L'Espion du Président » d'Olivia Recasens, Christophe Labbé et Didier Hassoux

Dans le deuxième livre concernant Squarcini, « L'Espion du Président », pas ou peu d'effets de style. Le premier tirage de ce livre, sous-titré « Au cœur de la police politique de Sarkozy », comprenait même de nombreuses coquilles – témoignage de l'urgence et du secret dans lequel il a été composé.

Ses auteurs, trois journalistes (Olivia Recasens et Christophe Labbé du Point et Didier Hassoux du Canard enchaîné) ont enquêté pendant des mois sur Bernard Squarcini, avec un luxe de précautions.

On apprend d'ailleurs en les lisant les moyens d'échapper à la surveillance toujours plus sophistiquée de la DCRI.

Comme Dufresne, les trois investigateurs ont rencontré, en secret, de nombreux subordonnés de Squarcini. Pour protéger ces derniers, eux les désignent par de faux prénoms, lui leur donne des noms de modèles de motos.

Dufresne montre que Squarcini, en tant que patron de la DCRI, a mis en pratique dans l'affaire Tarnac une conception de la police proche de celle de « Précrime » chez Philip K. Dick dans sa nouvelle « Minority Report » : mettre les gens hors d'état de nuire avant même qu'ils ne passent à la délinquance. Le Squale lui confie, à mots couverts, avoir agi ainsi sous pression de Beauvau et de l'Elysée.

Recasens, Hassoux et Labbé explorent les facettes les plus mystérieuses de ce très proche de Nicolas Sarkozy. Dans leur livre, une déclaration d'un subordonné de Squarcini laisse songeur :

« Depuis l'arrivée de Sarkozy, il pense être fort, très fort, trop fort peut-être. Il ne se rend plus compte. Je ne dis absolument pas qu'il est corrompu. Je dis qu'il est compromis. »

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Message  nico37 Jeu 29 Mar - 21:43

Bernard Squarcini et Tarnac
Extraits de « Tarnac, magasin général », de David Dufresne, éditions Calmann-Lévy.

Le ton badin de Bernard Squarcini était sa marque de fabrique. Squarcini surjouait le flic à l’ancienne, le Corse de grands chemins, le Tonton flingueur remixé, sa corpulence et sa calvitie lui donnant des faux airs de Bernard Blier. Il avait traversé les années, et les tempêtes, et les scandales, en partie grâce à sa verve : un flic qui fait le spectacle, une source surinformée qui garantit le bon mot qui tue, un patron à gouaille, c’est toujours utile.

Squarcini incarnait ces grands flics dont on tire les meilleurs films, de ces personnages troubles dont on ne sait plus bien s’ils sont sortis d’un polar ou si le polar s’est inspiré de la réalité.

« Mais alors, vous travaillez où, maintenant, monsieur Dufresne ? » , demanda-t-il lors de notre premier rendez-vous. « C’est marrant comme vous êtes, les journalistes ! On dirait des abeilles qui butinent. On ne sait jamais qui est où, qui travaille pour qui… Les journalistes changent tout le temps, maintenant ! » [...]

De temps en temps, Squarcini s’assurait que le café convenait et lançait des pistes. Son talent résidait à faire croire que chacune tombait du ciel, qu’il savait tout sur tout, mais par hasard, et que, tiens d’ailleurs, ce qu’on venait de dire lui faisait penser à quelque chose… Comme s’il n’y avait ni fiche, ni rapport, ni réunion, avant nos rendez-vous. Son naturel était renversant. Du genre :

« Ça ne vous rappelle pas le mouvement situationniste Os Cangeiros, tout ça ? »
« Vous devriez aller à Chambéry… »
« Et cette histoire de tract, à Forcalquier, vous en avez entendu parler ? »
« Et les attaques au cocktail Molotov d’ANPE, au début des années 2000, ce serait pas le groupe Coupat ? »
« Et les distributeurs de billets, sabotés à coup de colle, pas lui non plus ? » »

Venir chez Squarce, comme d’autres l’appelaient, c’était comme venir à la boutique. Il y avait toujours quelque chose à en tirer, un nouvel article à prendre et à pondre. Et si on revenait bredouille, on pouvait s’amuser en scrutant dans la presse quel confrère avait fait la razzia avant. Os Cangeiros, Chambéry, Forcalquier, ANPE, ça finissait toujours en devanture, quelque part, à la télé ou en pages intérieures d’un quotidien. [...]

Quand Squarcini n’indiquait pas des filons, il glissait une anecdote sans aucun rapport, comme ça, pour détendre l’atmosphère, partager un souvenir, et mieux botter en touche. Des noms fusaient, Nicolas Sarkozy, dont il était devenu le fidèle lieutenant, Yvan Colonna, dont il avait été l’un des artisans de l’arrestation, Yves Bertrand, l’indéboulonnable patron des RG qu’il avait longtemps servi ; du name-dropping, comme ça, pour épater la galerie.

Ça pouvait passer par un rire, un sous-entendu, un hochement de tête ; c’était parfois grossier, parfois insidieux, toujours parlant, jusqu’à ce que l’évidence éclate. Si Bernard Squarcini avait accepté de me voir, c’était aussi pour une autre raison : exonérer son service. Il le répétait :

« Je vous parle parce que, sur Tarnac, nous n’avons pas été consultés. »

C’était une image. Pas consultés, ça signifiait pas écoutés. Par qui ? Le Squale ne le disait pas, mais c’était simple à saisir : par ceux qui, au ministère, avaient décidé de l’opération. Croire ou non à cette version n’était pas la question.

Comme quand il assurait que Sarkozy était tombé de sa chaise le jour des interpellations à Tarnac, qu’il n’était au courant de rien, en déplacement dans l’Est ou quelque chose comme ça… [...]

Pour démontrer que la DCRI n’était pour rien dans Tarnac, il suffisait de remonter le temps, expliquait Squarcini. Pas besoin d’aller bien loin, proposait-il, juste quelques mois avant la création du service, lors de la fusion de la DST, qu’il dirigeait, avec la direction centrale des Renseignements généraux, dont Joël Bouchité était le patron. C’était en 2007 et, dans les coulisses, c’était les grandes manœuvres.

« Bien sûr, il y avait des petites choses, mais toute cette extrême gauche violente qui revenait, ça n’avait rien à voir avec l’ambiance des années 1970-1980 », lâcha-t-il.

« Seulement, Bouchité, aux RG, il a tout fait pour faire savoir sur quoi ses hommes bossaient. Les RG refusaient la fusion. Selon eux, il fallait garder deux services. La DST et eux. Toute cette agitation autour de l’ultragauche, tous ces rapports RG qui fuitaient dans la presse, c’était leur chant du cygne… »

Invariablement, la sentence Squarcini tombait : cette affaire, la DCRI ne l’avait pas voulue. C’était le fruit d’un héritage RG puis d’un emballement du ministère de l’Intérieur. Cette affaire était au confluent d’intérêts qui dépassaient les principaux intéressés, ceux de Tarnac comme ceux de Levallois. Jolie explication. En contrebas, au pied de l’immeuble de la DCRI, un bar à salades pour bobos complétait le tour de passepasse.

Avec son style champêtre, toit végétal et enseigne verte, La Ferme de Levallois se donnait des allures de Tarnac-sur-Seine.

« Le lendemain des sabotages », reprit-il, « il y a eu une réunion de crise place Beauvau, avec nous, avec la PJ, avec le patron de la SNCF, Guillaume Pépy, avec Michèle Alliot-Marie, et les gendarmes ».

« L’ordre était clair : il fallait sauver le soldat Pépy. Au ministère de l’Intérieur, le patron de la SNCF était là, affolé. Alliot-Marie nous mettait la pression : les syndicats de la SNCF grognaient, les usagers grognaient, ses directeurs grognaient. Il y avait une ambiance de citadelle assiégée là-dedans.

Pour être franc, pour nous, le déclenchement de l’affaire, c’était trop tôt. On a donné ce qu’on avait à l’état de maturité qu’on avait. » [...]

Quelque temps plus tôt, Bernard Squarcini avait indiqué une piste. Elle ouvrait un abîme.

« Comment on traque les terroristes »

Exclusif. Le chef du contre-espionnage dévoile les secrets de sa méthode.

Bernard Squarcini : « La DCRI surveillait ces individus depuis longtemps.
Nous savions ce qu’ils faisaient, avec qui ils étaient en contact – en France et à l’étranger. Assez pour savoir que ce groupe se situait dans les prémices de l’action violente ; le stade où les choses peuvent basculer à tout moment.

Le Point : Autrement dit, vous êtes intervenus préventivement. D’où le reproche qui vous est adressé sur l’absence de preuves…

Bernard Squarcini : J’assume ce qui a été fait. Notre mission consiste à détecter les personnes dont le comportement présente des risques pour
l’Etat et la société, à les surveiller pour anticiper le moment où elles seront tentées de passer à l’acte et à intervenir pour éviter des drames. Que les citoyens soient rassurés : nous ne fabriquons pas de dossiers ! »

Bernard Squarcini, Le Point, 12 mars 2009.

Dans son bureau, le Squale affirmait que cette interview au Point, il avait tout fait pour la retarder. Il avait traîné les pieds, dit « on verra demain », repoussé trois fois, et puis, il avait reçu une consigne. De qui ?

Le policier refusait de le dire ; fallait pas pousser non plus. Deux possibilités s’offraient : Nicolas Sarkozy ou sa ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie ; eux, ou leurs intermédiaires. J’insistais, en pure perte ; mais les hautes sphères, oui, c’était ça.

Pour cet entretien au Point, il était en service commandé, basta. Il fallait sauver la police, monter au créneau, assurer le service après-vente, que les citoyens soient rassurés. Squarcini voulait simplement qu’on sache qu’on lui avait forcé la main. Peut-être voulait-il se désolidariser en catimini de la ligne officielle, celle de Beauvau, et avoir les coudées franches pour charger Alliot-Marie ? Et si c’était ça, le message réel qu’il voulait me faire passer ?

Restait un fait. Cette histoire de citoyens rassurés, c’était là la vraie fabrication. C’était là l’une des clés de l’affaire. On ne montait plus de dossier de toutes pièces, on enduisait le bon peuple de peur et de talc. La fabrication s’était déportée sur le client. Cette interview, supposée siffler la fin de la contestation sur l’enquête, en était une démonstration éclatante.

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Message  nico37 Jeu 12 Avr - 21:12

http://soutien11novembre.org/spip.php?article570

Après de longs mois de veille, ce site va reprendre une activité régulière. Il y a eu, ces dernières semaines, de nombreux évènements qui auraient nécessité de notre part commentaires ou éclaircissements, du livre de David Dufresnes au procès d’Adlène Hicheur, des dernières rafles anti-terroristes aux mails de mr Fragnoli à la presse...

En hommage au départ précipité de ce dernier, nous reviendrons dans les jours qui viennent sur chacun de ces sujets.

Aussi, vous pouvez désormais suivre l’actualité de ce site et plus généralement ce qui tourne autour de l’affaire de Tarnac, sur le compte twitter : https://twitter.com/# !/soutientarnac

A tout de suite.

Bonjour, Après de longs mois de veille, ce site va reprendre une activité régulière. Il y a eu, ces dernières semaines, de nombreux évènements qui auraient nécessité de notre part commentaires ou éclaircissements, du livre de David Dufresnes au procès d’Adlène Hicheur, des dernières rafles anti-terroristes aux mails de mr Fragnoli à la presse...

En hommage au départ précipité de ce dernier, nous reviendrons dans les jours qui viennent sur chacun de ces sujets.

Aussi, vous pouvez désormais suivre l’actualité de ce site et plus généralement ce qui tourne autour de l’affaire de Tarnac, sur le compte twitter : http://twitter.fr/soutientarnac .

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Message  sylvestre Mer 24 Oct - 11:34

Tarnac : un relevé de compte pourrait innocenter Yldune Lévy
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Message  sylvestre Mer 14 Nov - 16:04

Où l'on apprend que la taupe britannique Mark Kennedy était à l'origine des indications menant à l'arrestation de Coupat et Lévy.
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