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Électronique : bienvenue dans l’ère du vite acheté, vite remplacé

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gérard menvussa
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Électronique : bienvenue dans l’ère du vite acheté, vite remplacé Empty Électronique : bienvenue dans l’ère du vite acheté, vite remplacé

Message  gérard menvussa Jeu 25 Nov - 12:38





Par Nolwenn Weiler (22 novembre 2010) Diminuer la durée de vie des produits : c’est la stratégie mise en œuvre par les fabricants de biens électroniques et électroménagers pour assurer une consommation permanente de leurs produits. Comment ce turn-over perpétuel de nos machines à laver, réfrigérateurs ou téléphones portables est-il organisé ? Quelles conséquences ces déchets toujours plus nombreux entraînent-ils sur l’environnement ?

« La réparation vous coûtera aussi cher qu’un appareil neuf », « désolé mais c’est irréparable », « ce portable est has-been, tu devrais t’en acheter un neuf »... Ces réflexions courantes sont des avatars de « l’obsolescence programmée » : un processus par lequel un bien tombe en désuétude pour son utilisateur, parce qu’il est tombé en panne, ou parce qu’il n’est simplement plus « à la mode ». Cette « obsolescence programmée » est analysée dans un rapport récemment publié par les Amis de la terre et le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid). Elle est née avec la révolution industrielle et la généralisation du modèle productiviste. Cette philosophie du « toujours moins bien pour toujours plus » multiplie les astuces visant à rendre un appareil obsolète afin qu’il soit rapidement remplacé par un nouveau produit. Et cette stratégie est clairement planifiée par les marques industrielles.Le règne de l’irréparableLe fait de ne pas pouvoir démonter du matériel est ainsi l’une des ruses les plus fréquemment utilisées. Derniers exemples en date : l’iPad ou l’iPhone d’Apple ont, par exemple, des batteries directement moulées dans le plastique, donc impossibles à démonter et à remplacer. Les appareils électroménagers ne sont pas en reste, avec « l’apparition, ces dernières années, d’appareils dont les parties externes sont moulées et qui donc, une fois cassées, ne sont ni démontables ni réparables. Ainsi, nous avons pu observer des réfrigérateurs avec le joint directement serti dans la porte ce qui le rendait plus difficilement démontable que s’il était doté de simples vis », signalent les réparateurs d’Emmaüs.« Le vrai talon d’Achille de nos appareils de consommation courante, c’est l’électronique », indique Michel Ebran, journaliste, spécialiste en consommation et ancien chef du service enquêtes du mensuel Que choisir ?. Les pièces détachées sont, dans ce domaine, quasi-impossibles à trouver au bout de quelques années. « Il n’y a pas d’obligation de disponibilité de ces pièces détachées au-delà de la garantie de deux ans », précise Michel Ebran. « Prenons les écrans plats : ils ont été vendus comme une super technologie qui consommait moins, et pouvait tourner des centaines de milliers d’heures sans entretien. L’écran lui-même est certes solide mais les platines qui alimentent les néons le sont beaucoup moins ! Et elles sont, la plupart du temps, introuvables. Ou alors à des prix tout à fait prohibitifs. »En cas de panne, c’est donc la poubelle, en général au bout de cinq à sept ans pour les écrans plats. Les télés à tube cathodique duraient, elles, 10 à 15 ans. « Nous sommes dans le règne du court terme, avertit Michel Ebran. Le personnel chargé de la conception a des objectifs à deux ou trois ans. » La fin de vie des appareils, ce n’est pas leur affaire. Résultat : en France, moins de la moitié des appareils qui tombent en panne sont réparés, 44% selon une étude de l’Ademe datant de 2007.Services après-vente rendus incompétentsCôté Service après-vente (SAV), tout est également organisé pour assurer cette obsolescence. « Le marché français est découpé entre deux grands acteurs : le SAV de Darty, qui est énorme et qui fonctionne assez bien, et la Société française de garantie, qui gère environ 80% du SAV en France », détaille Michel Ebran. Cette filiale du groupe britannique Home Serve fédère et vend des savoir-faire aux fabricants et distributeurs de matériel électronique et électroménager. Elle dispose d’un réseau de petits dépanneurs répartis sur toute la France, qu’ils envoient chez tel ou tel client.« Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’homogénéité de savoir-faire, dit Michel Ebran. L’un aura suivi telle formation pour telle marque de téléphone, l’autre pour telle marque de machine à laver, etc. Du coup, il se peut très bien que le réparateur qui vienne chez vous ne puisse réparer votre matériel simplement parce qu’il ne sait pas le faire. » Ces défauts de formation sont d’autant plus dommageables que, correctement diagnostiquée, une panne de platine est aisément réparable : il suffit de la remplacer.L’obsolescence programmée s’appuie aussi sur le besoin de renouvellement perpétuel : l’importance d’être à la mode, alimentée par l’arrivée incessante de nouveaux objets, qui chassent les anciens. Le dernier Ipad rend archaïque les récents smartphones qui eux-mêmes transforment le baladeur MP3 en objet préhistorique. « L’obsolescence technique incite également les clients au remplacement plutôt qu’à la réparation », confirme Darty, interrogé par l’enquête conjointe des Amis de la Terre et du Cniid.Des montagnes de déchetsCes diverses stratégies s’avèrent redoutablement efficaces : « En 2010, un Français achète environ six fois plus d’équipements électriques et électroniques qu’au début des années 1990 et chacun se débarrasse annuellement de 16 à 20 kg de déchets électriques et électroniques », souligne le rapport. Le recyclage pourrait être une solution. Mais à peine un quart environ des déchets électriques et électroniques (DEE) sont recyclés et une infime partie réemployée, selon le ministère de l’Écologie. Le reste part en centre d’incinération ou en décharge. Une bonne partie s’en va aussi incognito dans les pays du Sud : environ la moitié des 20 à 50 millions de tonnes des DEE produits dans le monde chaque année ! Notons cependant l’effort de certaines associations et même – une fois n’est pas coutume – de gros opérateurs de téléphonie mobile, tel France Télécom-Orange, qui recyclent certains modèles de téléphone puis les revendent moins chers sous l’appellation mobile « reconditionné ».À ces montagnes de déchets, s’ajoutent l’exploitation massive des ressources naturelles (plomb, nickel, argent, zinc...) et ses lourdes conséquences pour l’environnement et les populations dans les pays du Sud. « Le Pérou, qui alimente en grande partie le marché européen du cuivre (31% en 2007 et 21% en 2008), subit les effets négatifs liés à cette exploitation minière, souligne le rapport des deux ONG. L’activité est fortement consommatrice d’eau alors que la population souffre déjà d’une pénurie d’eau. La transformation des métaux menace également la santé des riverains : en 1999, le ministère péruvien de la Santé a mené une étude sur les enfants vivant à proximité des installations ; elle faisait état d’une teneur en plomb dans le sang trois fois supérieure au seuil préconisé par l’Organisation mondiale de la santé. »Curieusement, alors que partout les signaux sont au rouge sur l’épuisement des ressources naturelles, le phénomène semble s’amplifier. À l’heure où les matériaux précieux tels que le cuivre, le plomb, le nickel, l’argent ou l’étain se font rares, il semblerait pourtant nécessaire de faire un effort... « Dans la plupart des cas, prolonger la durée de vie d’un produit en le réparant permet des économies de matières premières plus importantes que celles liées à l’achat d’un appareil neuf même plus performant », conseille l’Ademe, citée par le site de la semaine de réduction des déchets, qui se déroule du 20 au 28 novembre. Quand les industriels auront eux aussi des préoccupations de réduction des déchets, ce sera plus simple.Nolwenn Weiler
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Électronique : bienvenue dans l’ère du vite acheté, vite remplacé Empty Obsolescence programmée

Message  varlingmx Mar 22 Mar - 12:05

Il y a aussi ce documentaire d'Arte qui est édifiant :
http://www.notre-ecole.net/obsolescence-programmee-augmenter-la-consommation/

Franchement, j'étais à la limite de croire à une exagération style théorie du complot. J'avais plutôt une vision du genre "la longévité se réduit parce qu'ils font toujours plus d'économie sur la conception, la qualité des pièces, des matériaux, etc...".

A voir absolument !

(il n'est déjà plus en ligne sur le site officiel)


PS : Gérard, tu peux renommer le post STP ("Obsolescence programmée" par exemple) ? Parce que du coup c'est un peu plus général que l'électronique. Merci!
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Message  verié2 Ven 25 Mar - 11:48

Le vrai talon d’Achille de nos appareils de consommation courante, c’est l’électronique

C'est bien vrai mon bon monsieur ! J'ai récemment du remplacer une plaque de cuisson. j'avais eu le malheur d'acheter une plaque à induction de "grande marque" (pas de pub), assez cher, croyant acheter de la "qualité". En fait, ce sont les cartes électroniques qui sont tombés en rade, simplement parce que quelques gouttes d'eau ont pu filtrer ou... un insecte (bug) se balader dans les circuits, selon le technicien ! Résultat : changer les cartes coûte aussi cher qu'une plaque neuve. J'ai donc préféré acheter une plaque "classique" dite "entrée de gamme", avec gros boutons, sans électronique et... trois fois moins cher.

Toutefois, je suis perplexe sur la généralisation de cette constatation :
-Les voitures sont aujourd'hui beaucoup plus fiables que celles des années 60-80 - sans parler de celles des générations précédentes. Mais c'est vrai que les éléments électroniques, absents dans les anciens modèles, coûtent cher.
-Les TV sont beaucoup plus fiables que les premiers modèles couleur et durent en moyenne près de 10 ans.
-Tous les appareils Hifi sont très fiables.
-Les machines à laver sont très fiables.
-Les ordinateurs sont très fiables. Leur obsolescence vient du changement continuel de soft et des incompatibilité qui en résultent et non de la qualité de fabrication.

Il ne me semble donc pas que le cas des smartphones puisse être généralisé. Mais je peux me tromper ?

verié2

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Message  louhans Ven 25 Mar - 11:57

verié2 a écrit:
J'ai récemment du remplacer une plaque de cuisson. j'avais eu le malheur d'acheter une plaque à induction de "grande marque" (pas de pub), assez cher, croyant acheter de la "qualité". En fait, ce sont les cartes électroniques qui sont tombés en rade, simplement parce que quelques gouttes d'eau ont pu filtrer ou... un insecte (bug) se balader dans les circuits, selon le technicien ! Résultat : changer les cartes coûte aussi cher qu'une plaque neuve. J'ai donc préféré acheter une plaque "classique" dite "entrée de gamme", avec gros boutons, sans électronique et... trois fois moins cher.

Toutefois, je suis perplexe sur la généralisation de cette constatation :
-Les voitures sont aujourd'hui beaucoup plus fiables que celles des années 60-80 - sans parler de celles des générations précédentes. Mais c'est vrai que les éléments électroniques, absents dans les anciens modèles, coûtent cher.
-Les TV sont beaucoup plus fiables que les premiers modèles couleur et durent en moyenne près de 10 ans.
-Tous les appareils Hifi sont très fiables.
-Les machines à laver sont très fiables.
-Les ordinateurs sont très fiables. Leur obsolescence vient du changement continuel de soft et des incompatibilité qui en résultent et non de la qualité de fabrication.

Il ne me semble donc pas que le cas des smartphones puisse être généralisé. Mais je peux me tromper ?


Vérié, je te trouve optimiste sur la hi-fi et les machines à laver.


pour ce qui est des ordi, comme tu dis leur obsolescence rapide vient surtout des incompatibilités ; mais justement, on est en plein dans le sujet : c'est une des manières par lesquelles on nous amène à renouveler nos achats

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Message  varlingmx Ven 25 Mar - 12:06

Je vais faire mon chieur mais je suis pas du tout d'accord pour dire que les ordinateurs sont fiables !! Evil or Very Mad

Je compte pas mes problèmes de disques durs qui lâchent, d'écrans qui finissent pas faire des traînées, de barettes de RAM pourries, de pile de la carte mère vide... Et quand je me plainds à des pros, tout ce que je récolte c'est "un ordi de plus de 5 ans ? mais arrêtez de vous obstiner !".
Au passage ça illustre quelque chose de frappant : moi qui essaie de faire durer mon PC en prenant des softs/OS libres plus légers, je me heurte quand même à l'obsolescence bien réelle qui touche le hardware.
Donc certes, une partie du problème passe par l'idéologie (pub, modes...), mais le fond reste bel et bien une aberration dans le domaine de la production. D'ailleurs, il faut étendre le raisonnement à la production de logiciels je pense (cf ici aussi).
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Message  verié2 Ven 25 Mar - 12:12

Varlin a écrit:

Je compte pas mes problèmes de disques durs qui lâchent, d'écrans qui finissent pas faire des traînées, de barettes de RAM pourries, de pile de la carte mère vide... Et quand je me plainds à des pros, tout ce que je récolte c'est "un ordi de plus de 5 ans ? mais arrêtez de vous obstiner !".
Au passage ça illustre quelque chose de frappant : moi qui essaie de faire durer mon PC en prenant des softs/OS libres plus légers, je me heurte quand même à l'obsolescence bien réelle qui touche le hardware.
Donc certes, une partie du problème passe par l'idéologie (pub, modes...), mais le fond reste bel et bien une aberration dans le domaine de la production. D'ailleurs, il faut étendre le raisonnement à la production de logiciels je pense (cf ici aussi).

Nous n'avons pas du tout la même expérience. Mais ni la tienne ni la mienne n'ont de valeur statistique évidemment. Pour l'informatique, plus que la mode et le consumérisme, c'est tout de même l'incompatibilité du soft qui nous oblige à changer d'appareils. J'ai un portable IBM acheté en solde voici 10 ans qui fonctionne impec. Le problème, c'est par exemple qu'il ne reconnait pas 90 % des clés USB, donc il faut chercher le logiciel sur Internet, qui n'est pas compatible etc.

Quoi qu'il en soit, cela représente un gâchis social effrayant, et ce n'est évidemment que la pointe de l'iceberg - et ça devrait faire réfléchir les productivistes...

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Message  gérard menvussa Ven 25 Mar - 12:24

Et ne parlons pas des portables... Si tu as le malheur de renverser ton café sur le clavier de ce foutu ordinateur, tu peut en racheter un direct ! avant on pouvait remplacer tel ou tel élément, mais avec un portable c'est ou très difficile ou carrément impossible...

Au niveau des téléviseur , la durée de vie moyenne est passée de 15 ans à 8 ans...
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Message  verié2 Ven 25 Mar - 12:27

Au niveau des téléviseur , la durée de vie moyenne est passée de 15 ans à 8 ans...
Sources ?

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Message  Vérosa_2 Ven 25 Mar - 12:29

verié2 a écrit:Toutefois, je suis perplexe sur la généralisation de cette constatation :
-Les voitures sont aujourd'hui beaucoup plus fiables que celles des années 60-80 - sans parler de celles des générations précédentes. Mais c'est vrai que les éléments électroniques, absents dans les anciens modèles, coûtent cher.
-Les TV sont beaucoup plus fiables que les premiers modèles couleur et durent en moyenne près de 10 ans.
-Tous les appareils Hifi sont très fiables.
-Les machines à laver sont très fiables.
-Les ordinateurs sont très fiables. Leur obsolescence vient du changement continuel de soft et des incompatibilité qui en résultent et non de la qualité de fabrication.

Très étonnant quand même, car tout ce qui embarque de l'électronique est conçu aujourd'hui pour avoir une durée de vie assez courte. Comme je l'ai déjà mentionné une fois, je travaille dans une grosse boîte de l'industrie du semi-conducteur, entreprise qui produit donc des composants électroniques de toute sorte (mémoire flash, micro-controlleurs, ASICs, etc...). En dehors que quelques domaines tels ceux des composants dédiés aux systèmes de Défense, ou ceux relatifs à l'avionique et à l'automobile, le cahier des charges des clients de l'entreprise est précis : les composants électroniques doivent, de préférence, ne plus fonctionner au-delà d'un certain laps de temps.

Petit exemple : Un client allemand de ma boîte qui fabrique et vend des décodeurs TV "recommande fortement" que le "SoC" (système sur une puce) qui pilote le décodeur ne soit opérationnel que pour une durée de deux ans. Ca marche très bien, au bout de deux ans, zéro minutes et zéro secondes, le décodeur TV tombe en rideau (techniquement cela passe par la gestion d'un couple "d'horloges" dédiées). Et bien sur l'argument du fabricant et vendeur de ce décodeur est que tout cela n'est pas réparable.

Et tout cela est aussi vrai pour les smartphone d'un célèbre "client" suédois, pour les cartes graphiques intégrés au micro-ordinateurs, pour les décodeurs MPEG, etc... etc... (la liste est longue).

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Message  verié2 Ven 25 Mar - 12:39


Verosa
Un client allemand fabricant des décodeurs TV exige que le "SoC" (système sur une puce) qui pilote le décodeur ne soit opérationnel que pour une durée de deux ans.
Ca n'est pas non plus généralisable. Le décodeur que me fournit par exemple Numéricable (loué, car c'est un racket) fonctionne depuis bien plus longtemps. Et, quand le décodeur tombe en rade, c'est Numéricable qui le change (en se faisant tirer l'oreille : appel à des numéros payants etc), donc ils n'ont tout de même pas intérêt à ce que ça arrive très souvent.

Cela-dit, je ne conteste pas du tout ton témoignage, Vérosa. Et je ne doute pas une seconde du cynisme des industriels. Mais il me semble, au travers de ma très modeste expérience, que certains appareils sont tout de même très fiables. Ainsi, j'utilise le même ampli hifi depuis... 30 ans, et aussi les mêmes enceintes que j'ai seulement fait remembraner pour une somme modique. Les postes de radio sont aujourd'hui increvables, et, si on les compare aux postes à lampes de style radio-Londres dont il fallait changer les lampes, et qui valaient une fortune, il n'y a pas photo.

Il me semble donc que cette politique industrielle est modulable et non systématique pour tous les produits. Mais je peux me tromper et tu connais visiblement très bien le sujet...

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Message  Vérosa_2 Ven 25 Mar - 13:21

Ainsi, j'utilise le même ampli hifi depuis... 30 ans, et aussi les mêmes enceintes
C'est probablement justement parce qu'il date d'une époque ou l'électronique n'envahissait pas tout (y compris jusqu'aux réfrigérateurs). La technologie de ton ampli est basée sur des circuits imprimés à faible niveau d'intégration, il comporte essentiellement des transistors, des diodes, des résistances et d'autres composants analogiques assez simples de conception. Tout cela est "increvable" (même si 30 ans constitue une forme de record).

De fait, il est vrai qu'il y a, comme je l'ai mentionné juste au-dessus, tromperie sur la marchandise et que l'obsolescence est bien programmée dès le départ, mais la cause principale est ailleurs.

Il s'agit de l'intégration de plus en plus poussée des appareils électroniques. Il y a dix ans un téléphone portable servait à téléphoner. Aujourd'hui cet appareil est devenu un vrai "couteau suisse" (téléphone, agenda, appareil photo, caméra, GPS, etc), et le nombre de composants à très haute intégration est impressionnant, tout cela fait que les semi-conducteurs du téléphone "chauffent" (au sens propre, même si ce n'est pas palpable), et donc un beau jour : boum !. C'est aussi vrai pour les ordinateurs portables dont les fonctionnalités ont sacrément évolués par rapport à leurs "ancêtres" d'il y a vingt ans, le niveau d'intégration est devenu proprement ahurissant (USB, Bluetooth, GPU, Wi-Fi, web-cam, etc), et comme ces portables ne comportent aucun système de ventilation, bé ils "chauffent" aussi, c'est la cause la plus fréquente de leurs pannes (et, comme pour les téléphones, il est impossible de réparer). Pareil pour les dernières génération de lecteurs/graveurs DVD, qui nécessitent deux fois plus de composants électroniques qu'il y a sept ou huit ans (déjà il faut sur une même "couche" deux micro-controlleurs différents pour gérer le mode DVD et le mode Blue-Ray puisque le nombre d'images diffusées par seconde n'est pas le même pour les deux supports). C'est également vrai pour les automobiles. Une antique 2CV était inusable, aujourd'hui on ne compte plus les pannes (parfois dangereuses) dues à l'électronique embarquée.

Bref, la miniaturisation de plus en plus poussée (ex : tout aujourd'hui dans la "logique" gérant un téléphone portable est au maximum à 80 nano-mètres) couplée à la multiplication du nombre de composants, tout cela contribue à augmenter le risque de panne. D'ailleurs ce risque me paraît simple à déterminer (sauf erreur) sur un plan probabiliste : plus l'intégration est poussée (nombre de circuits, etc...), plus la probabilité augmente.


Dernière édition par Vérosa_2 le Ven 25 Mar - 13:49, édité 1 fois

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Message  verié2 Ven 25 Mar - 13:40

Une antique 2CV était inusable, aujourd'hui on ne compte plus les pannes (parfois dangereuses) dues à l'électronique embarquée.

J'ai eu jadis plusieurs 2CV, d'occase il est vrai, et je n'en suis pas convaincu. Il y avait sans arrêt des réparations, la capote qui se faisait la malle etc. En revanche, ça m'ennuie de faire de la pub, mais j'ai eu une 405 récemment, que j'ai donnée à mon fils à 150 000 kms, et qui roule toujours sans le moindre problème et uniquement avec des changements de pneus, de courroies, de plaquettes de frein usés etc, à plus de 200 000 kms. Alors il y a certes encore plus d'électroniques dans les modèles plus récents...

Il semble donc que ce constat soit surtout valable pour l'électronique, mais beaucoup moins pour les véhicules et les appareils ménagers (hors électronique, vu qu'un four à micro ondes devient un vrai ordinateur.) Je serais curieux de savoir si il y a un cahier des charges du genre de celui que du décris, avec limitation volontaire de la durée, pour d'autres produits.

A noter : il n'y avait pas de limitation prévue pour la durée des logements construits dans les années 60-70, HLM verticaux comme HLM horzontaux, par exemple les petites maisons individuelles lancées par le ministre Chalandon, les fameux Chalandonnettes, qui ont connu immédiatement des fissures, des fuites d'eau, des déformations etc. Donc, pas besoin d'électronique pour fabriquer de la daube.

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Message  Invité Lun 4 Avr - 19:37

Vérosa_2 a écrit:
Ainsi, j'utilise le même ampli hifi depuis... 30 ans, et aussi les mêmes enceintes
C'est probablement justement parce qu'il date d'une époque ou l'électronique n'envahissait pas tout (y compris jusqu'aux réfrigérateurs). La technologie de ton ampli est basée sur des circuits imprimés à faible niveau d'intégration, il comporte essentiellement des transistors, des diodes, des résistances et d'autres composants analogiques assez simples de conception. Tout cela est "increvable" (même si 30 ans constitue une forme de record).

De fait, il est vrai qu'il y a, comme je l'ai mentionné juste au-dessus, tromperie sur la marchandise et que l'obsolescence est bien programmée dès le départ, mais la cause principale est ailleurs.

Il s'agit de l'intégration de plus en plus poussée des appareils électroniques. Il y a dix ans un téléphone portable servait à téléphoner. Aujourd'hui cet appareil est devenu un vrai "couteau suisse" (téléphone, agenda, appareil photo, caméra, GPS, etc), et le nombre de composants à très haute intégration est impressionnant, tout cela fait que les semi-conducteurs du téléphone "chauffent" (au sens propre, même si ce n'est pas palpable), et donc un beau jour : boum !. C'est aussi vrai pour les ordinateurs portables dont les fonctionnalités ont sacrément évolués par rapport à leurs "ancêtres" d'il y a vingt ans, le niveau d'intégration est devenu proprement ahurissant (USB, Bluetooth, GPU, Wi-Fi, web-cam, etc), et comme ces portables ne comportent aucun système de ventilation, bé ils "chauffent" aussi, c'est la cause la plus fréquente de leurs pannes (et, comme pour les téléphones, il est impossible de réparer). Pareil pour les dernières génération de lecteurs/graveurs DVD, qui nécessitent deux fois plus de composants électroniques qu'il y a sept ou huit ans (déjà il faut sur une même "couche" deux micro-controlleurs différents pour gérer le mode DVD et le mode Blue-Ray puisque le nombre d'images diffusées par seconde n'est pas le même pour les deux supports). C'est également vrai pour les automobiles. Une antique 2CV était inusable, aujourd'hui on ne compte plus les pannes (parfois dangereuses) dues à l'électronique embarquée.

Bref, la miniaturisation de plus en plus poussée (ex : tout aujourd'hui dans la "logique" gérant un téléphone portable est au maximum à 80 nano-mètres) couplée à la multiplication du nombre de composants, tout cela contribue à augmenter le risque de panne. D'ailleurs ce risque me paraît simple à déterminer (sauf erreur) sur un plan probabiliste : plus l'intégration est poussée (nombre de circuits, etc...), plus la probabilité augmente.
Je suis moi même de la partie et il ne faudrait pas tomber dans le complot ourdi par les techno-capitalistes.
Il y va de l'électronique comme du reste : un capital a la recherche d'une valorisation maximale en un temps minimal. Les cycle de développement se raccourcissent pour une mise sur le marché très rapide afin de devancer ses concurrents, des qualifications produits tout aussi courts et qui tendent à faire du consommateur un beta-testeur, un usage intensif de la sous-traitance avec des contraintes de coûts insupportables et donc une exploitation plus féroce encore, des matériaux de moins en moins bonne qualité toujours pour tirer les coûts vers le bas, des obsolescences de plus en plus rapide pour permettre un renouvellement accéléré du matériel. Sur ce dernier point prenons un exemple : un produit si il existe sur le marché pour une période t, les composants pour dépannage existent pour une période t+a, au delà ces composants disparaissent du catalogue produits des fabricants, le t+a tend à se rapprocher du t : pour des raisons de coûts de stock, de maintien d'ancienne techno, etc.
Donc comme à son habitude, le capital ne résonne pas, le capital emprunte toujours le plus court chemin pour tenter de se reproduire, et en l'occurrence ce court chemin sans avoir besoin d'élaborer une stratégie à l'ombre d'un bureau secret, trouve naturellement la voie de la rotation rapide de la marchandise pour accélérer la rotation du capital via des mécanismes intrinsèques !

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Message  varlingmx Lun 11 Avr - 22:37

il ne faudrait pas tomber dans le complot ourdi par les techno-capitalistes
On est bien d'accord, c'est pour ça que j'ai eu du mal à croire ce documentaire.

omme à son habitude, le capital ne résonne pas, le capital emprunte toujours le plus court chemin pour tenter de se reproduire
C'est ce que je défend toujours comme vision face à ceux qui tendent à voir de méchantes commissions trilatérales qui dominent le monde.
Cela dit, quand effectivement il y a une part d'entente entre capitalistes pour programmer de l'obsolescence, on ne va quand même pas le nier. De ce point de vue là, Loriot, à la suite de ces posts que tu n'as surement pas lu et qui donnent quand même des preuves tangibles (sauf à douter du camarade Vérosa par ex), ton interv donne un chouia dogmatique.

Mais d'accord pour dire et répéter que le capitalisme serait pourri même si les capitalistes étaient tous des anges.
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Message  Vérosa_2 Mar 12 Avr - 11:26

des obsolescences de plus en plus rapide pour permettre un renouvellement accéléré du matériel. Sur ce dernier point prenons un exemple : un produit si il existe sur le marché pour une période t, les composants pour dépannage existent pour une période t+a, au delà ces composants disparaissent du catalogue produits des fabricants, le t+a tend à se rapprocher du t : pour des raisons de coûts de stock, de maintien d'ancienne techno, etc.
Donc comme à son habitude, le capital ne résonne pas, le capital emprunte toujours le plus court chemin pour tenter de se reproduire, et en l'occurrence ce court chemin sans avoir besoin d'élaborer une stratégie à l'ombre d'un bureau secret
On est assez d'accord, et de plus, tu dis toi même que l'obsolescence des composants est programmée. Et il n'y a pas besoin d'un "bureau secret". Le fait est que certains clients de la boite dans laquelle je bosse mentionnent la durée de vie souhaitée de leurs produits dans le cahier des clauses techniques qu'ils soumettent. J'en ai donné un exemple, cela ne vaut pas pour tout, bien sûr. Cela vaut surtout pour des marques de prestige qui ont un marché de "niche". Maintenant pour le "composant de dépannage" comme tu dis, désolé mais cela me paraît saugrenu. Dans l'industrie du semi conducteur c'est quelque chose que je ne connais tout simplement pas, et cela que les composants soient analogiques ou digitaux. Cette industrie - du moins la société dans laquelle je travaille - n'assure aucun stock de rechange pour ses clients qui fabriquent des ordinateurs portables, des téléphones mobiles, des téléviseurs, des airbags, des systèmes ABS et que sais-je encore. Quand on produit des milliers de "pièces" par jour, entretenir un tel stock relèverait du suicide.

Les cycle de développement se raccourcissent pour une mise sur le marché très rapide afin de devancer ses concurrents, des qualifications produits tout aussi courts et qui tendent à faire du consommateur un beta-testeur, un usage intensif de la sous-traitance avec des contraintes de coûts insupportables et donc une exploitation plus féroce
Je ne dis pas le contraire. Mais mon propos n'était pas là. Je me contentais de dresser un tableau technique de l'évolution de la micro-électronique. Et là, force est de constater que l'intégration à grande échelle qu'on connait depuis 5 à 7 ans est un facteur de panne indéniable, donc d'obsolescence, puisqu'on ne remplace ni ne répare quoique ce soit et que la marchandise en question n'est plus vendue une fois sur deux.

Exemple : Aujourd'hui la majorité des fabricants de produits micro-électroniques utilisent un modèle de conception nommé "SoC" (système complet sur une puce, pouvant comporter de la mémoire, un processeur spécialisé, des entrées sorties analogiques, etc...). Cela revient à intégrer sur une surface très petite un nombre élevé de composants de base et de logiciels pour obtenir un système multi-fonctions (soit, N marchandises possibles sur une base commune). De fait, le principe du "SoC" consiste non pas à ajouter des composants pour former un produit commercial, mais au contraire à en retirer éventuellement certains en fonction de la marchandise cible. L'objectif premier est bien sûr de réaliser des économies d'échelle lors des phases de fabrication (tant dans la production de la puce elle-même que dans son assemblage sur un boitier) et de disposer d'un "portefeuille" de marchandises quasi inépuisable, puisque ce système modulaire permet de répondre très vite à la "demande" avec de gros volumes.

Cela étant dit, les statistiques montrent que plus un "SoC" est chargé en composants de base et en logiciels embarqués, plus il tombera vite en rideau.


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Message  verié2 Mar 12 Avr - 11:35

Merci pour ces explications intéressantes, Verosa.
Une question :
A ton avis, sous le socialisme, est-ce qu'on en reviendrait à la réparation pour au moins une partie des appareils ? Autrement dit, cette logique de remplacement des produits et de non stockage de pièces de rechange est-elle une logique purement capitaliste ou une logique d'économie industrielle, liée à l'évolution technologique, et indépendante ou partiellement indépendante du système économico-social ?


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Message  Vérosa_2 Mar 12 Avr - 13:40

Merci pour ces explications intéressantes, Varlin.

Je suppose que ta question s'adresse à moi non ? Wink

Les technologies du semi-conducteur (comme bien d'autres) ne sont pas neutres, c'est évident. L'exemple du "SoC" (système sur une puce) que j'ai donné montre bien à quel point cette méthode de conception et d'industrialisation est basée sur une logique de concurrence : on fabrique des produits plus ou moins génériques permettant d'obtenir avec le moins d'efforts possibles (investissement, recherche et développement) des produits finis différents très rapidement. Ainsi, sur la base d'un même "SoC" on pourra fabriquer par exemple "dessiner" un contrôleur pour téléphone mobile et un contrôleur pour la climatisation d'une automobile. L'utilisation faite de cette méthode de développement aujourd'hui est donc typique d'un modèle basé sur le profit à moindre coût. Ce modèle "d'organisation du produit" (si l'on peut dire) et l'utilisation qui en est faite dans le processus de fabrication n'est d'ailleurs pas sans rappeler les modèles d'organisation du travail tayloriste puis toyotiste, dans lesquels les ouvriers sont à la fois spécialisés et interchangeables. Là, c'est le composant qui est (plus ou moins) interchangeable, et qui pour le coup va donner un "avantage compétitif".

Maintenant, il reste vrai que d'un point de vue strictement technique ces méthodes de design et de fabrication peuvent être, dans une société socialiste, utilisées à d'autres fins.

Mais si l'ensemble de la chaîne technologique - depuis, par exemple, la production de galettes de silicium jusqu'à la mise en boitier du téléphone portable dans son joli écrin "high tech" - ne change pas, on en restera à l'ère du gâchis, du jetable et de la dégradation de l'environnement (la part de la pollution générée par les composants électroniques est non négligeable). Et cela que la production soit socialisée ou non. C'est donc un problème technologique en soi, et un problème de "civilisation" comme dirait Roseau. Ce qu'il convient donc de faire, à mon humble avis, est de mettre un frein à cette course de la technologie grand public, où tout est de plus en plus sophistiqué, intégré, imbriqué, concentré, pour - qui plus est, et surtout - une utilisation "gadget". Franchement, à quoi sert d'avoir un appareil photo (pourri en plus) ou un contrôleur vidéo intégré à un téléphone mobile ? Qu'est ce que cela apporte de bien être ? Pourquoi vouloir un lecteur de DVD ou un graveur Blu-Ray dans un ordinateur ? A quoi ça sert d'avoir un frigo qui fasse à la demande soit de la glace en cube ou soit de la glace pilée ? Etc...

Outre le fait que le conditionnement des objets technologiques empêchent leur démontage, que l'intégration à outrance génère une durée de vie moindre dans certains cas, c'est tout autant la finalité "consommatrice" de ces produits qu'il faut questionner. Par exemple, les possesseurs d'I-phone ne se servent vraisemblablement au quotidien que d'une petite partie des fonctions offertes par cet appareil. A quoi sert toute cette technologie embarquée. A rien. Cela ne veut pas dire du tout que la technologie électronique n'est d'aucune utilité, au contraire, par exemple, si lors d'une randonnée en montagne on se pète la cheville, un téléphone mobile est une aide précieuse pour prévenir les secours. Cela veut dire, à mon avis, que la course échevelée à la technologie grand public est - non seulement - un syndrome du capital (un même objet offrant de plus en plus de marchandises), mais qu'une visée socialiste qui ferait l'impasse sur la question reproduirait le capitalisme dans son aspect "aliénation" à la marchandise (un bien grand mot, mais bon...).

On peut très bien revenir à un stade où l'appareil technologique grand public est réparable, mais il faut pour cela moins de technologie inutile. C'est, il me semble vu de ma lorgnette, tout autant un problème de société productiviste dans son ensemble qu'un problème lié au strict productivisme capitaliste.

Cela ne vaut bien entendu pas pour les progrès technologiques mettant en oeuvre l'électronique dans des domaines liés à la santé (nano-technologies médicales) ou à la sûreté (électronique avionique par exemple), ou à d'autres domaines qui ne me viennent pas à l'idée là tout de suite.

Je ne sais pas si j'ai répondu à tes questions...


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Message  verié2 Mar 12 Avr - 13:51

En gros oui.
C'est en effet très intéressant et ça vaudrait le coup que tu fasses un article encore plus détaillé, avec des exemples, les coûts, l'impact sur l'environnement, les ressources etc pour TEAN... ou un autre canard militant, si ça n'existe pas déjà.

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Message  Vérosa_2 Mar 12 Avr - 14:54

A mon sens, cela doit déjà exister. (à vérifier par exemple sur le site du NPA qui dispose de pas mal de ressources)

PS et aparté : Par contre ce qui est bizarrement passé sous silence dans les milieux d'extrême gauche c'est cette forme particulière de technologie électronique que constitue l'identification par radio fréquence (RFID). Nous avons sur ce forum un fil dédié aux outils de surveillance et de répression, où l'on parle beaucoup des techniques de caméras, etc... Mais bizarrement rien sur la radio fréquence qui est pourtant potentiellement bien plus dangereuse (et efficace) . Je dis bien potentiellement car pour l'instant aucune application destinée au flicage n'existe. Mais si jamais cela se met en route, les visions d'Orwell et de Huxley passeront pour de doux contes pour enfants. Par exemple ce qu'on sait déjà faire techniquement avec la RFID (même si ce n'est pas industriellement exploité à ce jour) c'est faire les courses depuis son réfrigérateur sans bouger de chez soi (hé oui...).

Bon, ce n'était qu'un aparté.

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Message  Vérosa_2 Mar 12 Avr - 17:27

Conte humoristique pour enfants :

Le jour où les endives se mirent à parler


L’identification par radiofréquence (RFID) vise, et atteint, la traçabilité totale. Qui suis-je ? D’où viens-je ? Et dans quelle étagère ? Tout cela la technologie RFID nous l’offre. C’est ainsi qu’un jour les endives se mirent à parler comme toi et moi.

La RFID est une technologie assez simple. Elle met en action une petite puce très basique qui comporte la fiche d’identité complète d’un produit, la fiche d’identité d’une endive par exemple - ça c’est le côté ID, et une sorte de petit émetteur radio qui permet de savoir où le produit se trouve ; en l’occurrence l’endive - qu’on appellera Charlotte pour les commodités de l’histoire - se trouve à l’emplacement B4 du rayon alimentation du supermarché Tartempion de Trifouilly-les-Oies où elle passe le temps dans un conteneur en compagnie de ses semblables - ça c’est le côté RF. Tout cela tient sur une petite étiquette collée sur notre Charlotte. Le dispositif RFID, lui, n’occupe tout au plus que quelques millimètres carrés et pourrait fort bien être intégré dans le cœur de Charlotte, sauf qu’il est très rare de manger des endives pour trouver la fève comme on le fait lors de la fête des Rois avec des galettes à la frangipane . Donc bon, on met ça sur une étiquette autocollante.

Pas longtemps après tout ça, tu pars avec Maman ou Papa au supermarché Tartempion de Trifouilly-les-Oies pour faire les courses. C’est la fête, d’autant que tu vas essayer de leur faire à tout prix acheter un jouet qui ne sert à rien, tu es donc très enthousiaste. Sur ces entre-faits, Papa ou Maman (mais sûrement plutôt Maman quand même, faut pas déconner non plus) tombe sur Charlotte et quelque unes de ses consoeurs. Ca tombe bien, Maman a envie de manger des endives en salade, et en plus toi tu adores ça aussi. Hop, voilà Charlotte dans le caddy. Youpi. Qu’est-ce qu’on va se régaler.

Sitôt rentrées à la maison, tu vas vite consulter ton ordinateur pour voir si par hasard tu n’aurais pas de nouveaux messages à la noix sur Facebook, tandis que Maman garnit le frigo des provisions qu’elle a faites, parmi lesquelles Charlotte. Mais attention ce n’est pas n’importe quel frigo que tu as chez toi. Papa en bon père de famille hyper moderne et diligent aux affaires a voulu un frigo équipé de la WiFi (qui est un protocole radio). Du coup ton frigo et Charlotte se mettent à discuter de tout et de rien ; et Charlotte lui raconte sa vie.

" Hello frigo (lol), je m’appelle Charlotte (lol), j’ai été élevée par Monsieur Chmoll cultivateur à Trouville, puis j’ai passé quelque temps (2 jours et 1 heures 35 minutes) dans un entrepôt à Machin-les-Bains, et enfin j’ai atterri au supermarché Tartempion avant d’arriver ici au 47 rue Jules Chose, 5me étage B comme tu viens toi-même de me le dire. Et je dois dire que tu es un frigo super sympa (lol). "

Le frigo n’est pas très causant, mais enfin bon, il écoute Charlotte poliment et enregistre ce que cette endive délurée (lol) lui raconte.

Le soir et le moment du repas venus, tu vois avec ravissement Charlotte dans ton assiette, accompagnée d’une sauce vinaigrette comme Maman sait si bien les faire (ou Papa mais c’est plus rare). Bon appétit !
Pendant ce temps-là, le frigo WiFi s’interroge sur la disparition de Charlotte, et compte tenu de tout ce qu’elle lui a raconté, informe via le réseau qui le relie au centre commercial Tartempion, que Charlotte n’est plus là et qu’elle a disparu de la circulation. A l’autre bout de la ville l’ordinateur avec qui cause le frigo note que Charlotte immatriculée B14FXZ13 n'existe plus et qu’il faut la remplacer par une autre endive (disons qu’elle s’appellera Mirabelle).



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Message  Invité Mar 12 Avr - 21:42

Varlin a écrit:
il ne faudrait pas tomber dans le complot ourdi par les techno-capitalistes
On est bien d'accord, c'est pour ça que j'ai eu du mal à croire ce documentaire.

omme à son habitude, le capital ne résonne pas, le capital emprunte toujours le plus court chemin pour tenter de se reproduire
C'est ce que je défend toujours comme vision face à ceux qui tendent à voir de méchantes commissions trilatérales qui dominent le monde.
Cela dit, quand effectivement il y a une part d'entente entre capitalistes pour programmer de l'obsolescence, on ne va quand même pas le nier. De ce point de vue là, Loriot, à la suite de ces posts que tu n'as surement pas lu et qui donnent quand même des preuves tangibles (sauf à douter du camarade Vérosa par ex), ton interv donne un chouia dogmatique.

Mais d'accord pour dire et répéter que le capitalisme serait pourri même si les capitalistes étaient tous des anges.
Perso, j'ai fait un paquet de boites dans ma profession, j'ai moi même fait un paquet de design mais je n'ai jamais vu ou entendu qu'un cahier des charges (même confidentiel) pouvait comporter une demande de fin de vie programmée ... jamais.
Pour deux raisons : la première tient au préjudice que cela porterait au fabricant en terme de procès probablement, si un client venait à s'en rendre compte car il y a une différence entre un matos qui tombe en panne du fait de sa piètre qualité et qui est vendue comme tel, et un matos où l'on programme sa durée de vie. La deuxième raison a trait aux algorithmes qu'il faudrait pondre pour que cette durée de vie soit calculée de manière suffisamment aléatoire pour éviter d'attirer l'attention ; il faudrait une énergie pour en vérifier la qualité et une intelligence embarquée qui surenchérirait le coût du produit sans même pouvoir le justifier. Tout le monde a une machine à laver, un frigo : l'électronique embarquée jusqu'au milieu de gamme se résume à de l'électronique de base, une électronique sans véritable intelligence (quelques composants de base architecturé autour d'un ASIC dont le coût de revient ne permet absolument pas d'ajouter ne serait-ce d'une porte logique pour ajouter l'intelligence de fin de vie), sans possibilité donc d'ajouter une "machinerie du diable" capable de cramer une machine en temps voulu. De toute façon inutile d'en arriver à cette extrémité puisque les autres constituants de la machine ajoutés à l'électronique (incluant son support : le circuit imprimé) sont de plus en plus marqués par une piètre qualité ; la panne surviendra d'elle même.
Quand je parlais d'obsolescence des composants, il ne s'agit pas d'une obsolescence calculée, programmée mais subit d'un côté par le coût des stocks qu'il faudrait mettre dans un coin, et de l'autre côté par les techno de fabrication qui impose de changer de techno et donc d'outil régulièrement. Par exemple, en micro-électronique il y a la loi de moore qui dit que la capacité d'un composant double tous les 18 mois. Pour l'heure cela n'a jamais été démenti : la finesse du trait de gravure des circuits micro-électroniques est divisé par 2 tous les 18 mois grosso modo, donc la capacité d'en mettre deux fois plus double tous les 18 mois. C'est ponctué par la recherche appliquée et fondamentale dans ce domaine. Et qui dit changement de trait de gravure dit aussi adaptation souvent lourde des procédés de fabrication, des chaînes d'assemblage etc. Donc là encore rien de vraiment réfléchi, la production sa qualité sont tirées par le profit mais de manière sensiblement inconsciente, une chose en entrainant une autre !
Pour la RFID, c'est effectivement une belle saloperie pour un usage policier !!

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Message  varlingmx Mar 12 Avr - 23:22

je n'ai jamais vu ou entendu qu'un cahier des charges (même confidentiel) pouvait comporter une demande de fin de vie programmée
Il y a beaucoup de choses que je n'ai pas vues et que je crois...

Pour deux raisons : la première tient au préjudice que cela porterait au fabricant en terme de procès probablement, si un client venait à s'en rendre compte
Ben... c'est comme dire qu'une entreprise/un politique n'a pas intérêt à être mouillée dans du lobbying parce que sa nuirait à sa réputation commerciale/politique. Oui, sans doute, mais les trusts et les politicards s'en remettent.

La deuxième raison a trait aux algorithmes qu'il faudrait pondre pour que cette durée de vie soit calculée de manière suffisamment aléatoire pour éviter d'attirer l'attention [...] il faudrait une énergie pour en vérifier la qualité et une intelligence embarquée qui surenchérirait le coût du produit sans même pouvoir le justifier.
Si on prend l'exemple concret de Vérosa, il semblerait que de "simples" calculs probabilistes donnent une assez bonne idée de la durée de vie d'une puce électronique. Et on peut même penser que cette "connaissance" est venue quasiment sans dépense d'énergie, par empirisme.
Si on prend le cas des lampes à incandescence (je t'invite vraiment à voir ce documentaire !), on dirait bien qu'ils se soient contentés de ne pas pousser plus loin la technologie alors qu'ils le pouvaient, ce qui revient bien à de l'obsolescence programmée.

A mon avis tu raisonnes un peu trop sur le schéma de concurrence parfaite en négligeant que dans notre époque impérialiste les trusts ont une assez grande marge de manoeuvre.
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Message  Vérosa_2 Mer 13 Avr - 12:50

Bon, là on tombe dans un débat strictement technique à l'intérêt limité.

Par exemple, en micro-électronique il y a la loi de moore qui dit que la capacité d'un composant double tous les 18 mois. Pour l'heure cela n'a jamais été démenti : la finesse du trait de gravure des circuits micro-électroniques est divisé par 2 tous les 18 mois grosso modo, donc la capacité d'en mettre deux fois plus double tous les 18 mois.
Ca c'est l'image "sciences magazine" de la Loi de Moore (qui d'ailleurs n'est pas une loi physique à proprement parler mais un postulat empirique basé sur l'observation d'intégration exponentielle).

Les Lois de Moore ne mentionnent pas pour deux sous que les composants électroniques doublent (en finesse, en puissance, ou tout ce qu'on voudra) tous les 18 mois. La Loi de Moore est quelque chose de précis et concerne l'augmentation du nombre de transistors que comporte un processeur. Elle est de plus sujette à caution depuis quelques années.

Cette image d'Epinal du "progrès" technologie est fausse : Si, par exemple, depuis 1975 (date de la seconde Loi de Moore) l'intégration des composants sur un même support doublait tous les 18 mois, on en serait aujourd'hui à avoir des puces pouvant supporter jusqu'à 100 ou 150 milliards de composants. Je n'ai pas de chiffres précis en mémoire, mais je crois pouvoir dire sans me tromper qu'on est loin de ce compte là, et qu'on peut aisément diviser ces chiffres astronomiques par 50 (peut-être même plus).

Enfin, aujourd'hui, on atteint par exemple des niveaux de miniaturisation en dessous desquels il est difficile de descendre, de sorte que le postulat sur lequel repose la Loi de Moore est caduc.


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Message  verié2 Mer 13 Avr - 13:25


Verosa
aujourd'hui, on atteint par exemple des niveaux de miniaturisation en dessous desquels il est difficile de descendre, de sorte que le postulat sur lequel repose la Loi de Moore est caduc.

Je suis absolument incompétent sur le plan technologique, mais il me semble que, voici une vingtaine d'années, on disait déjà ça. Je me trompe ?

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Message  Vérosa_2 Mer 13 Avr - 16:08

@Vérié : à mon avis, et selon mon niveau de connaissance tu te trompes "oui et non", mais quand même plutôt oui.

Petit rappel : A ce jour les matériaux de base utilisés dans l'industrie micro-électronique sont des semi-conducteurs (article wikipédia pas mal fait : semi-conducteur), et les composants de base utilisant ce matériau sont entre autres des transistors (autre article wikipédia : transistor). Les transistors effectuent des opérations très simples comme l'émission d'un signal logique par exemple. On est là au niveau de la logique la plus élémentaire, et une simple addition arithmétique telle qu'on la pratique tous les jours est en comparaison une opération très complexe, qui nécessite beaucoup de "logique intégrée". C'est le "regroupement" de ces milliers ou millions de composants de base différents sur un circuit intégré qui va rendre possible des opérations sophistiquées (comme par exemple gérer la sonnerie d'un téléphone portable), et c'est l'assemblage de ces mêmes circuits intégrés sur un support unique qui va permettre, toujours avec le même exemple, à un téléphone portable de remplir sa fonction (numérotation, sonnerie, haut-parleur, menu des applications embarquées, etc... etc...). Ca c'est pour donner le cadre général de conception et d'industrialisation, depuis le "wafer" jusqu'au produit fini (un "wafer" est, pour faire simple, une fine galette de silicium).

Aujourd'hui ces composants sont à l'échelle du nano-mètre (entre 200nm et 50nm pour de l'électronique classique). Ce qu'on sait faire de plus petit aujourd'hui en utilisant le semi-conducteur et le transistor est de l'ordre de 20 ou 15 nano-mètres de section. En dessous de cette limite on ne sait plus gérer l'assemblage des composants. On est quand même au niveau quasi moléculaire ! Et quand bien même on y parviendrait dans un futur pas trop proche que cela coûterait des sommes folles pour mettre en oeuvre de nouveaux processus de production, alors que pour des composants plus épais - de l'ordre de 100nm ou 80mn ce qui est quand même très petit - les procédés de fabrication ne sont pas fondamentalement différents de ce qu'ils étaient dans les années 1990, même s'ils ont beaucoup évolué. On a donc un double obstacle, technologique sur le moyen terme d'une part, et financier... sur le court terme de la rentabilité que recherche le capitalisme. Et un troisième qui consiste pour les 7 ou 8 grandes sociétés de la micro-électronique à s'entendre sur les procédés de fabrication, car si elles sont concurrentes elles sont aussi parfois partenaires, voir à ce propos - pour l'Europe - les labos de recherche du LETI (wikipédia : LETI, et site web du LETI)

Et cette limite vaut par ricochet, c'est évident, pour tous les systèmes complexes qui utilisent des transistors : ainsi pour les microprocesseurs qui utilisent ce semi-conducteur et ces transistors. Au-delà d'une certaine cadence (fréquence) - de l'ordre de 5 à 7GHz - il est impossible de les faire fonctionner dans des conditions normales de "bureau". C'est aussi vrai pour les GPU, processeurs dédiés aux traitements graphiques qui "chauffent" énormément (cette "surchauffe" est la cause la plus fréquente de panne des ordinateurs portables). C'est face à ces limites précisément que les fabricants de processeurs comme Intel privilégient depuis 6 ou 7 ans les techniques "multi-coeur" à gravure fine (50nm à 30nm) et à fréquence "moyenne" (2 ou 3GHz) qui consistent à regrouper plusieurs microprocesseurs de moyenne puissance brute sur un même support.

Donc à considérer le semi-conducteur et le transistor, on est aujourd'hui dans une impasse en termes de performance brute, de miniaturisation, etc... Cela n'empêche pas la recherche de chercher à défricher d'autres pistes bien entendu. C'est le domaine des nano-technologies (transistors moléculaires, microprocesseurs fonctionnant à quelques degrés Kelvin, etc...). Le problème qui se pose est que l'industrie capitaliste doit trouver un intérêt commercial à ces nouvelles formes de technologies qui sont expérimentées dans les laboratoires. Dans le court terme, rien n'est moins certain, car les investissement industriels sont énormes.

Il reste que dans des domaines précis, ces technologies (relativement) émergentes (nano-technologie, supraconductivité, machines parallèles) ont sûrement un bel avenir et feront engranger de bons profits. C'est le cas de ce qui résultera des recherches menées au CERN par exemple (matériaux supra-conducteurs), c'est aussi le cas pour la recherche médicale avec la commercialisation des NEMS (systèmes électro-mécaniques nanométriques), c'est enfin le cas de façon déjà plus ancienne avec les machines parallèles disposant de milliers de processeurs de calcul, pour les disciplines qui requièrent des puissances de calcul phénoménales, telles l'astronomie ou la météorologie.

Mais est-ce avec cela que le capitalisme fait ses choux-gras ? je ne crois pas. Et je crois donc que les industriels du secteur électronique vont se contenter, pour ce qui fait 90% de leurs ventes et de leurs profits, des limites imposées par les technologies "traditionelles" (enfin traditionnelles si l'on peut dire, car des gravures à 30nm personne n'y pensait il y a 25 ans).

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