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Angola, les dominos de la baisse des cours du pétrole
Chute du prix du pétrole : l'Angola au bord de la crise de nerfs
La baisse du prix du pétrole a provoqué une crise économique en Angola. Le pays lusophone, dont le gouvernement a pris des mesures économiques d'urgence, n'est plus l'eldorado qu'il était pour les expatriés portugais.
"Tsunami économique en Angola", titrait avec emphase, le 21 janvier 2015, l'hebdomadaire portugais Expresso. Comme d'autres pays à l'économie centrée sur les hydrocarbures, le pays a été durement touché par la baisse du prix du pétrole, ce qui amené son président José Eduardo Dos Santos à prendre rapidement des mesures.
Selon Expresso, il aurait demandé au ministère des Finances de suspendre, temporairement, les remboursements de la dette extérieure et de revoir en urgence à la baisse le budget de l'Etat pour 2015 de près de 17 %. Le pétrole représente 48 % du PIB, 98 % des exportations et 72 % des recettes de l'Etat angolais.
Des mesures d'austérité annoncéesLes transferts de capitaux vers l'étranger et l'importation de marchandises ont également été gelés jusqu'à nouvel ordre, à commencer par des biens de consommation produits à l'étranger. Ceci concerne notamment les produits agroalimentaires, l'Angola ne produisant que 60 % de ses besoins.Une économie mieux préparée qu'en 2008
D'autre part, selon l'hebdomadaire, "le gouvernement va augmenter les impôts, suspendre temporairement les embauches dans la fonction publique et augmenter le prix des combustibles [le prix du carburant à la pompe a doublé en une semaine]". Le ministère du Pétrole a d'ailleurs annoncé l'imminence de licenciements dans le secteur.Le quotidien Jornal de Angola défendait, le 20 janvier, les ressources de l'économie du pays : "L'Angola a de quoi vaincre la crise". Le journal, proche du gouvernement, s'appuie sur un rapport de la Deutsche Bank qui a signifié que "l'économie angolaise était mieux préparée qu'au moment du choc pétrolier de 2008", citant comme explication "une augmentation solide du PIB, une dette publique modérée, des réserves financières conséquentes et un développement d'autres secteurs de l'économie".
Autre son de cloche dans Expresso, qui avertit que "certains analystes craignent que les licenciements de masse à venir et la dangereuse spirale de criminalité installent dans le pays un climat de tension sociale qui sera difficilement contrôlable".
La fin du rêve angolais
"Adieu Angola".C'est le titre qui barre, cette semaine, la une de Visão. Ainsi, pour l'hebdomadaire portugais, "la chute radicale du prix du pétrole entraîne de graves difficultés financières en Angola, mettant en péril les Portugais expatriés ainsi que des milliers d'entreprises nationales qui exportent vers ce pays africain. Les difficultés ne datent pas d'hier, mais, cette fois-ci, il semble que nous assistions à la fin de l'eldorado angolais."
La forte croissance de ce pays lusophone a été un débouché inespéré pour divers secteurs de l'économie portugaise, notamment après l'avènement de la crise économique de 2008.
On évalue ainsi à plus de 200 000 le nombre d'expatriés lusitaniens en Angola, un poids démographique conséquent. L'Angola est le quatrième importateur de produits portugais, pour un total de 2,4 milliards d'euros.
Le pays accueille également des milliers d'entreprises portugaises, notamment dans le secteur de la construction. Repris par le quotidien Público, le président du syndicat des travailleurs du BTP a alerté l'opinion publique portugaise en déclarant que "des milliers de travailleurs portugais de ce secteur seront, dans les temps à venir, amenés à quitter l'Angola" et que, dans certains cas, "ces travailleurs n'auraient même pas de quoi revenir au Portugal par leurs propres moyens". (La moitié des expatriés portugais en Angola, soit 100 000 personnes, seraient des ouvriers du BTP.)
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