L'embarrassante intervention du patron de la police en faveur de son fils
L'embarrassante intervention du patron de la police en faveur de son fils
SociétéPublié le 16/09/2010 à 10:56 - Modifié le 17/09/2010 à 09:23 Le Point.fr 196
ENQUÊTE
L'embarrassante intervention du patron de la police en faveur de son fils
Le Point.fr
Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, serait intervenu pour éviter des poursuites judiciaires à son fils © MAXPPP
Le patron de la police, Frédéric Péchenard, présenté comme celui qui a ordonné l'enquête sur l'origine des fuites dans le dossier Bettencourt dans le journal Le Monde, doit faire face à une autre affaire. Le directeur général de la police nationale (DGPN), ami d'enfance de Nicolas Sarkozy, serait intervenu en 2009 pour éviter des poursuites à l'encontre de son fils, interpellé à Paris pour état d'ivresse et outrage à agent, affirme, dans son édition de jeudi, Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Les faits remontent au 17 février 2009. Ce soir-là, sur les Champs-Élysées, les policiers interpellent vers 23 h 50 un jeune homme âgé de 16 ans. Selon les procès-verbaux, publiés par le quotidien, les agents remarquent "un scooter de couleur rouge faisant des slaloms et des dérapages sur le trottoir". L'adolescent "sentait l'alcool". Le contrôle d'alcoolémie montrera que le jeune homme conduisait avec un taux de 0,79 mg/l d'air expiré, le taux toléré par la loi est de 0,25 mg/l.
Lorsque les policiers veulent l'interpeller, le jeune homme lance à l'un d'entre eux : "T'es qu'un con, tu fais un métier de con, je vais te faire muter à la circulation." "Il s'est approché de moi, il m'a poussé une fois au niveau de la poitrine à l'aide de ses mains. Il a essayé une deuxième fois quand le sous-brigadier X est intervenu en le ceinturant par l'arrière au cou", raconte l'agent dans son procès-verbal. Une fois calmé, le jeune homme continue de proférer des insultes : "Je vais t'exploser, t'es qu'une merde !"
La plainte restera sans suite
Le fils de Frédéric Péchenard est alors conduit au service d'accueil de recherche et d'investigation judiciaires (Sarij) du VIIIe arrondissement. Là, le jeune homme n'aurait été ni placé en garde à vue, ni auditionné, comme l'exige la procédure. Le parquet n'est pas non plus informé de cette affaire. "J'ai reçu pour consigne de Monsieur X de ne pas placer l'interpellé en GAV (garde à vue, ndrl), de ne pas aviser la permanence de nuit du parquet, de ne pas auditionner le mis en cause (...)", déclare notamment un fonctionnaire de permanence dans un rapport interne au commissariat consulté par le journal. Le policier qui s'est estimé outragé dépose toutefois plainte contre l'adolescent.
Quelques heures après l'arrestation de son fils, Frédéric Péchenard vient alors le "récupérer ", rapporte la note de service. Le DGPN s'entretient alors avec le gardien de la paix qui a déposé plainte, "dans une pièce spécialement réservée". "Peu après, les policiers sont sommés d'oublier l'événement et les différentes procédures sont effacées", assure le journal, qui cite un extrait du rapport interne. La plainte restera sans suite.
Interrogé par le journal, l'entourage du patron de la police nationale s'étonne de voir ressurgir une affaire, vieille d'un an et demi. Le cercle rapproché de Frédéric Péchenard dément toute intervention pour faire retirer la plainte ou "enterrer" la procédure. "Le gardien de la paix avec qui Frédéric Péchenard s'est entretenu "aurait lui-même pu prendre et retirer sa plainte", avance un proche."Le simple nom de DGPN exerce une pression sur les policiers", analyse un autre membre de sa garde rapprochée. Et d'ajouter : "à travers son fils, c'est lui qui est visé, ainsi que le président de la République".
sylvestre- Messages : 4489
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