L'ordre et la morale
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L'ordre et la morale
Je suis allé voir ce film peu avant qu'il disparaisse des écrans. Ce qui m'a frappé au début n'est pas très politique, c'est le très mauvais jeu des acteurs, peu encouragés par des dialogues pesants, sentancieux très style "film d'action".
N'empêche qu'au tiers du film environ, la sauce prend, la tension monte, l'inéluctable fin annoncée prend la place monstrueuse qui est la sienne.
Politiquement, le problème numéro un est bien sûr que l'histoire est racontée par un agent de l'impérialisme, certes avec des idées tactiques différentes sur les moyens de maintenir l'ordre en Kanaky, privilégiant des techniques de "négociations" (en fait pour une bonne part, de tromperie) sur l'usage de la force brute. Mais somme toute ça marche assez bien, les contradictions dans lesquelles Legorjus, chef du GIGN, se trouve placé par la politique coloniale et les tensions entre les clans Chirac et Mitterrand permettent de montrer de façon très claire la nature de l'ordre colonial en Kanaky.
N'empêche qu'au tiers du film environ, la sauce prend, la tension monte, l'inéluctable fin annoncée prend la place monstrueuse qui est la sienne.
Politiquement, le problème numéro un est bien sûr que l'histoire est racontée par un agent de l'impérialisme, certes avec des idées tactiques différentes sur les moyens de maintenir l'ordre en Kanaky, privilégiant des techniques de "négociations" (en fait pour une bonne part, de tromperie) sur l'usage de la force brute. Mais somme toute ça marche assez bien, les contradictions dans lesquelles Legorjus, chef du GIGN, se trouve placé par la politique coloniale et les tensions entre les clans Chirac et Mitterrand permettent de montrer de façon très claire la nature de l'ordre colonial en Kanaky.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: L'ordre et la morale
Oui, on voit la brutalité de l'ordre colonial, le cynisme des politiciens et des généraux. Néanmoins, ce film fait tout de même l'apologie du GIGN, tout en rappelant qu'il a exécuté Eloi Machoro. Les exactions de l'armée sont (un peu) racontées, mais filmées... de très loin. Néanmoins, les hommes des bataillons spéciaux, style 11ème choc, sont montrés comme de véritables bouchers... à la différence de ceux du GIGN, et surtout de Legorgus, présenté quasiment comme humaniste.
L'un des épisodes les plus forts à mon avis, c'est une réunion d'officiers au cours de laquelle un général propose l'emploi de l'artillerie de marine, de l'aviation et du napalm pour réduire quelques dizaines d'insurgés, sans la moindre considération pour leurs prisonniers. Finalement, à en croire le film, l'armée française a tout de même utilisé un lance flammes.
Le problème, comme le souligne Sylvestre, c'est que le film reprend intégralement la version de Legorjus (chef du GIGN) et qu'il est bien difficile de savoir quelle crédibilité lui apporter, vu qu'il plaide avant tout pour sa propre paroisse...
Néanmoins, malgré ses limites, le film est courageux et on peut comprendre la colère du réalisateur face au mépris dont son travail a fait l'objet de la part de la presse.
L'un des épisodes les plus forts à mon avis, c'est une réunion d'officiers au cours de laquelle un général propose l'emploi de l'artillerie de marine, de l'aviation et du napalm pour réduire quelques dizaines d'insurgés, sans la moindre considération pour leurs prisonniers. Finalement, à en croire le film, l'armée française a tout de même utilisé un lance flammes.
Le problème, comme le souligne Sylvestre, c'est que le film reprend intégralement la version de Legorjus (chef du GIGN) et qu'il est bien difficile de savoir quelle crédibilité lui apporter, vu qu'il plaide avant tout pour sa propre paroisse...
Néanmoins, malgré ses limites, le film est courageux et on peut comprendre la colère du réalisateur face au mépris dont son travail a fait l'objet de la part de la presse.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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