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Les p’tits papiers et le contrôle ouvrier…

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Les p’tits papiers et le contrôle ouvrier… Empty Les p’tits papiers et le contrôle ouvrier…

Message  CCR Ven 4 Nov - 19:31

Les p’tits papiers et le contrôle ouvrier…

La lutte des travailleuses et des travailleurs de M-Real pour le maintien de l’emploi

Par Nicolas Sambat

« M-Real vous voulez vous barrer ? Barrez-vous, l’usine on va la faire tourner ». Voilà ce que disait Thierry Philippot, secrétaire CGT du comité d’entreprise, lors de la journée porte ouverte de production sans patron que les salariés de l’usine de papeterie ont organisée samedi dernier. Plus de 2000 visiteurs ont répondu à leur appel lorsqu’ils ont décidé de s’approprier l’outil de travail et faire tourner l’usine l’espace d’une journée afin de montrer que leur usine est en bonne santé, contrairement à ce que raconte le patron de la multinationale finlandaise, Mikko Helander. L’usine existe depuis 1954. 630 salariés y travaillent et leur savoir-faire ainsi que la haute technologie des machines en font l’une des plus performantes d’Europe. Les M-Real étaient fiers de nous les montrer samedi dernier. Et pourtant Mikko Helander veut fermer le site et mettre laisser les travailleuses et les travailleurs sur le carreau.

Il semble quand même « s’inquiéter du sort des salariés » disaient ironiquement les ouvriers samedi samedi.


Il semble quand même « s’inquiéter du sort des salariés » disaient ironiquement les ouvriers samedi samedi. En effet Helander ne veut pas d’un repreneur qui ferme au bout de deux ans et mette les salariés dehors. Deux repreneurs sont d’ailleurs en concurrence : le thaïlandais Double A et le français Fin’activ mais les négociations n’ont pas abouti car selon M-real « ni l’un ni l’autre n’ont pu apporter les garanties suffisantes pour assurer la pérennité, même à court terme, du site d’Alizay et l’avenir des salariés concernés ». Quel cynisme du patron qui s’inquiète tout d’un coup de « l’avenir des salariés » alors que lui même est en train de les licencier !

Ce sont aux travailleurs eux-mêmes de s’inquiéter de leur avenir et de le prendre en main. Que ce soit M-Real ou des repreneurs, les patrons n’ont que faire de l’avenir des salariés. Leur seul but est de maximiser leurs profits en les exploitant ou en les jetant quand ils estiment n’en avoir plus besoin. Face à la fermeture annoncée de l’usine les salariés revendiquent le maintien du site et de leurs emplois, quitte à ce que ce soit un autre patron qui reprenne l’entreprise et c’est bien normal. Mieux vaut garder son travail sous un autre patron que de partir avec des indemnités éphémères pour au final se retrouver au chômage.

En organisant cependant la journée porte ouverte de samedi les M-Real n’ont pas seulement montré que l’usine fonctionnait bien. Ils ont aussi montré qu’ils étaient capables de la faire tourner sans patron. Une usine peut fonctionner sans patron, mais pas sans ouvriers. C’est aussi ce que montrent les ouvrières et ouvriers de Zanon en Argentine depuis 10 ans. D’ailleurs, ceux-ci ont adressé un communiqué de solidarité aux travailleurs de M-Real (reproduit ci-dessous). En France, depuis fin août, les Fralib se posent la question de relancer la production de thé eux-mêmes en gardant la marque Eléphant. Les Philips à Dreux ont fait l’expérience de 10 jours de contrôle ouvrier de la production en janvier 2010 avant que la direction n’y mette fin avec la complicité du syndicat vendu FO.

Mais pour faire fonctionner une usine sans patron encore faut-il assurer l’approvisionnement en matière première ainsi que la vente du produit fini, surtout dans un marché capitaliste hostile. C’est là où le mot d’ordre de « nationalisation des entreprises qui ferment ou qui licencient sans indemnisation ni rachat sous contrôle des travailleurs » prend tout son sens. De plus les M-Real produisent du papier, soit une des fournitures les plus utilisées dans les Ministères, l’administration, les écoles, etc. Autrement dit, ce ne sont pas les débouchés qui manquent en la matière. L’Etat qui « sauve » les banques et versent des millions, voire des milliards parfois aux entreprises capitalistes, comme dans le cas de l’industrie automobile, devrait être en mesure d’assurer ces débouchés semble-t-il…

Bruno Le Maire, ministre du gouvernement Sarkozy et député de l’Eure, se dit « mobilisé depuis plus d’un an pour l’avenir du site d’Alizay ». Décidément, c’est comme avec le patron ! Le ministre semble lui aussi s’inquiéter de l’avenir des salariés ! S’il veut vraiment sauver le site et les emplois, pourquoi ne se mobilise-t-il pas pour la nationalisation de M-Real en laissant les salariés gérer eux-mêmes la production ? Les Zanon depuis 10 ans, les Philips pendant 10 jours, et, dans une certaine mesure, les M-Real samedi dernier, ont montré la voie à suivre face à la crise capitaliste et à la multiplication des licenciements. Mais en plus de devoir se réapproprier l’outil de travail pour aller vers une expropriation généralisée des entreprises, il faudra aussi mettre en place un gouvernement des travailleurs, non pas seulement pour assurer un plan de production, mais aussi pour lui donner un autre sens, la mettre au service des besoins de la population.

Les salariés de M-Real sont en grève depuis le 18 octobre dernier et ont réussi à obtenir le paiement des jours de grève après avoir couper l’électricité des bureaux de la direction. Au-delà de l’anecdote de la coupure d’électricité, cela montre que lorsque les travailleurs sont déterminés, ils peuvent obtenir ce qu’ils veulent. La fermeture définitive du site s’annonce pour fin novembre. Plus que jamais il faut multiplier les actions de solidarité et être inconditionnellement aux côtés des salariés, à l’image de la journée de samedi ; à l’image des ouvriers de Zanon qui leur ont adressés un communiqué de solidarité depuis l’Argentine.

A Fralib comme à M-Real ou PSA Aulnay et Sevelnord : nationalisation sans indemnité ni rachat des entreprises qui ferment ou licencient, sous contrôle des travailleuses et des travailleurs !

01/11/11

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International
Motion de solidarité des travailleurs de Zanon en Argentine avec la lutte de M-Real !

Neuquén, Patagonie Argentine, le 28 octobre 2011

Depuis l’usine de carrelage et de revêtement céramique Zanon Sous Contrôle Ouvrier en Patagonie, en Argentine, nous envoyons nos plus chaleureuses salutations internationalistes aux travailleuses et aux travailleurs de M Real d’Alizay qui face à la menace de fermeture par la multinationale finlandaise ne baissent pas les bras et luttent pour le maintien de leurs emplois et de la production sur le site.

Nous fêtons ces jours-ci à Zanon dix années de contrôle ouvrier sur l’usine. En 2001, il y a dix ans, alors que la crise économique [en Argentine] rimait avec misère et chômage pour la majeure partie du monde du travail, nous avons refusé la fermeture du site et nous nous sommes bagarrés pour le contrôle ouvrier de la production. Pour mettre cela en œuvre, nous avons eu besoin de la solidarité de bien d’autres secteurs du monde du travail, des étudiants et des mouvements de chômeurs.

Nous, les ouvriers de Zanon, aux côtés de nos familles qui se sont organisées dans une Commission de Femmes, nous avons porté nos revendications devant toutes les instances du pouvoir politique mais nous n’avons reçu en retour que des menaces, des pressions et dans certains cas des promesses qui n’ont jamais été tenues. La victoire et la mise en place du contrôle ouvrier ont été possibles surtout parce que nous nous sommes appuyés sur nos propres forces et sur l’unité et la lutte de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Aujourd’hui, cela fait déjà dix ans que nous travaillons et que nous produisons et nous avons intégré à la production plus de 200 nouveaux collègues.

Les patrons nous exploitent tous les jours et s’en mettent plein les poches, grâce à nos efforts et au prix parfois de nos vies. Ensuite, quand ils considèrent qu’ils ne gagnent pas assez, ils nous jettent à la rue. C’est pour cela que seuls les travailleurs, par leur lutte, peuvent offrir une alternative différente : toute usine qui ferme doit être mise en production sous contrôle ouvrier.

Nous n’avons pas besoin de patrons pour faire tourner les usines. Nous avons toutes les connaissances nécessaires pour le faire ! Aujourd’hui plus que jamais, face à une crise mondiale au nom de laquelle les patrons entendent nous faire payer leur facture, nous devons nous organiser avec notre classe afin de les en empêcher ! Nous sommes convaincus que la seule solution réaliste face aux fermetures de sites c’est le combat pour l’expropriation et la nationalisation sans indemnisation et sous contrôle des travailleurs. On ne peut pas accepter que les gouvernements courent à l’aide des patrons et des amis du pouvoir avec l’argent public !

Nous avons suivi de prés en 2010 l’expérience des travailleurs de Philips Dreux. Ils ont eux aussi livré une grande bataille pour le contrôle ouvrier à un moment où les directions syndicales disaient qu’il fallait juste lutter pour des indemnités de départ plus élevées. Nous savons aujourd’hui qu’il existe en France également le grand exemple des Fralib qui sont en train de commercialiser une partie de leur stock et qui luttent pour le maintien de l’emploi.

C’est pour cela que nous vous envoyons nos salutations les plus chaleureuses et les plus enthousiastes à l’occasion de votre initiative de mise en production et de journée portes-ouvertes du samedi 29 octobre qui démontre une fois de plus que nous autres les travailleurs n’avons aucunement besoin de patrons pour produire !

Pour ce qui est de nous, travailleuses et travailleurs de Zanon, nous restons à votre disposition et nous espérons que vous allez gagner dans votre bagarre. Ça représenterait un point d’appui pour l’ensemble des travailleurs et des jeunes qui en France, en Europe et à échelle internationale, affrontent aujourd’hui les plans d’austérité que veulent nous imposer le patronat et ses gouvernements.

Pour le SINDICATO CERAMISTA DE NEUQUEN (SOECN), Omar Villablanca, Secrétaire général et Andrés Blanco, Secrétaire adjoint.

Pour le bloc parlementaire ouvrier du Front de Gauche et des Travailleurs (FIT), Alejandro López y Raul Godoy (travailleurs de Zanon sous contrôle ouvrier).

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