Constellium - "Un petit week-end en Picardie"
Constellium - "Un petit week-end en Picardie"
Des ouvriers métallurgistes séquestrent leurs patrons
LEMONDE.FR avec AFP | 16.09.11 | 18h57 • Mis à jour le 16.09.11 | 19h19Des salariés en colère retiennent depuis vendredi 16 septembre, au matin, cinq responsables de Constellium sur le site de Ham (dans l'est de la Somme), où le groupe de transformation d'aluminium veut supprimer 127 postes sur 200. Ils menaçent de les séquestrer durant tout le week-end.
Profitant d'une visite du président de cette activité pour le monde, Paul Warton, en compagnie du directeur pour la France, Hervé Pelcerf, les salariés de ce site de production de profilés en aluminium (cadres de fenêtres, barres et structures), ont bouclé le site vendredi matin vers 10 heures.
"On les a laissés venir, tous les outils de production tournaient quand M. Warton est venu nous voir", raconte Benoît Merelle, délégué syndical CFTC, majoritaire. "A ce moment-là, tous les salariés qui avaient commencé à 6 heures ont arrêté de travailler pour demander des explications sur le plan social", ajoute-t-il.
LES DIRIGEANTS VONT PASSER "UN PETIT WEEK-END EN PICARDIE"
Mais les arguments de la direction, assignée par la CGT en référé pour plusieurs points du plan social que le syndicat juge illégaux, ont suscité la colère. "On s'est rendu compte qu'on était arrivés à un point de rupture, explique Frédéric Dagnicourt, délégué CGT. Du coup on a décidé de fermer les grilles de l'usine après que les cadres dirigeants sont retournés dans les bureaux."
Le directeur industriel, le responsable de la production, ainsi que la directrice des ressources humaines du site sont également retenus dans l'enceinte de l'usine, a confirmé Nicolas Brun, le directeur de la communication de Constellium, détenu à 51 % par le fonds Apollo, à 31 % par Rio Tinto et à 10 % par le Fonds stratégique d'investissements (FSI).
Les salariés, qui prévoient de se relayer pendant la nuit, montent la garde devant l'entrée, brûlant des palettes malgré de fortes rafales de vent. Une dizaine de gendarmes, ainsi que les gardes du corps de M. Warton, patientent à proximité.
"Notre direction est gardée bien au chaud dans les bureaux. Ils vont avoir le temps de réfléchir à l'avenir du site, puisqu'il est évident que nous ne sommes pas du tout d'accord à ce sujet. Je pense qu'ils vont passer un petit week-end en Picardie", commente M. Merelle.
"LE SITE CONTINUERA À VIVRE", ASSURE LA DIRECTION
Les syndicats craignent que le plan social, qui prévoit la mise à l'arrêt d'une des deux presses à aluminium, ne soit qu'"une fermeture déguisée" avant de définitivement mettre la clé sous la porte, l'an prochain.
La direction réfute. "Le site de Ham a perdu 14 millions d'euros sur les trois dernières années, on ne pouvait donc continuer comme ça, mais le site continuera à vivre avec une presse et 80 personnes, comme dans notre usine en Allemagne. M. Warton était justement venu pour expliquer les investissements complémentaires qu'on va faire", assure M. Brun.
Les salariés, qui dénoncent un "massacre industriel", font remarquer que la nouvelle presse, achetée il y a deux ans, rencontre de nombreux problèmes et n'a toujours pas atteint sa capacité de production prévue, faute de moyens.
Le gâchis est d'autant plus grand selon eux qu'un plan de reprise alternatif pour les trois sites de production de profilés de Constellium en France — à Ham, Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or) et Saint-Florentin (Yonne) — avait suscité l'intérêt d'un fonds d'investissement. La direction n'avait pas donné suite.
Le plan social avait été annoncé en février par Constellium, ex-Alcan EP, lui-même héritier de l'ancien fleuron industriel français Pechiney.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
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