Mort du cinéaste Raul Ruiz
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Mort du cinéaste Raul Ruiz
article de Libé :
Mort du cinéaste Raoul Ruiz
Par LIBÉRATION.FR
Né au Chili il y a 70 ans, Raoul Ruiz s'était exilé en France à l'avènement de la dictature, en 1973.
Raoul Ruiz en 2003 au festival de Cannes. - REUTERS
Le cinéaste franco-chilien Raoul Ruiz est décédé vendredi matin à l’âge de 70 ans, à Paris, des suites d’une infection pulmonaire, a annoncé son producteur François Margolin. «C’était non seulement un ami mais un des plus grands cinéastes vivants, qui avait une oeuvre considérable, qui restera avec évidence dans l’histoire du cinéma», a-t-il déclaré.
L'an dernier, le réalisateur avait reçu le prix Louis-Delluc, souvent présenté comme le «Goncourt du cinéma», pour son film fleuve (4h26) Mystères de Lisbonne, centré sur la vie de l'aristocratie lusitanienne.
Né le 25 juillet 1941 au Chili, le réalisateur, qui s'était exilé en France à l'avènement de la dictature dans son pays en 1973, avait tourné plusieurs dizaines de films lors d'une carrière où l'artiste était toujours resté engagé.
Une oeuvre considérable
«Il était en train de finir le montage d'un film qu'il avait tourné sur son enfance au Chili. Et par ailleurs, il préparait un autre film au Portugal sur une bataille napoléonienne célèbre. Il devait y avoir Melvil Poupaud», a précisé son producteur.
«C'était une personne venue d'une autre époque, qui connaissait tout sur tout, d'une culture immense à tous points de vue, et qui était à cheval entre deux pays, le Chili et la France. Il aimait le mélange de ces diverses cultures. Il a fait des films dans différents pays du monde. C'était sans doute un des plus grands esprits, même au-delà du cinéma, de l'époque actuelle», a-t-il ajouté.
Son oeuvre foisonnante et innovante sur le plan formel est à la fois intellectuelle, onirique avec une influence nette des romanciers d’Amérique latine comme Gabriel Garcia Marquez ou Jorge Borges, et ludique. Il avait notamment tourné Trois vies et une seule mort en 1995, l’un des derniers rôles de Marcello Mastroianni qui y interpète un personnage aux multiples personnalités. Sélectionné à Cannes, le film contribua à le faire connaître sur la scène internationale.
Un artiste engagé
Ruiz a révèlé le comédien Melvil Poupaud, en lui offrant son tout premier rôle au cinéma dans La ville des pirates (1984) avant de lui offrir des rôles dans une dizaine de films, parmi lesquels Dans un miroir (1986) ou Généalogies d’un crime (1997).
Le cinéaste a également signé plusieurs adaptations de romans dont «Le temps retrouvé» en 1998, d’après Marcel Proust, avec Catherine Deneuve dans le rôle d’Odette et John Malkovich en baron de Charlus, puis «La maison Nucingen» d’après Balzac, avec Elsa Zylberstein.
Le réalisateur devait tourner à la rentrée, un nouveau long-métrage intitulé, Débâcle, un récit de la bataille de Buçaco au Portugal en 1810, réunissant Léa Seydoux - déjà à l’affiche dans son dernier film -, Mathieu Amalric, Malik Zidi, Melvil Poupaud, Marisa Paredes et John Malkovich. Raoul Ruiz était marié à Valeria Sarmiento, réalisatrice et monteuse chilienne. Le cinéaste avait à son palmares pas moins de 117 films.
Mort du cinéaste Raoul Ruiz
Par LIBÉRATION.FR
Né au Chili il y a 70 ans, Raoul Ruiz s'était exilé en France à l'avènement de la dictature, en 1973.
Raoul Ruiz en 2003 au festival de Cannes. - REUTERS
Le cinéaste franco-chilien Raoul Ruiz est décédé vendredi matin à l’âge de 70 ans, à Paris, des suites d’une infection pulmonaire, a annoncé son producteur François Margolin. «C’était non seulement un ami mais un des plus grands cinéastes vivants, qui avait une oeuvre considérable, qui restera avec évidence dans l’histoire du cinéma», a-t-il déclaré.
L'an dernier, le réalisateur avait reçu le prix Louis-Delluc, souvent présenté comme le «Goncourt du cinéma», pour son film fleuve (4h26) Mystères de Lisbonne, centré sur la vie de l'aristocratie lusitanienne.
Né le 25 juillet 1941 au Chili, le réalisateur, qui s'était exilé en France à l'avènement de la dictature dans son pays en 1973, avait tourné plusieurs dizaines de films lors d'une carrière où l'artiste était toujours resté engagé.
Une oeuvre considérable
«Il était en train de finir le montage d'un film qu'il avait tourné sur son enfance au Chili. Et par ailleurs, il préparait un autre film au Portugal sur une bataille napoléonienne célèbre. Il devait y avoir Melvil Poupaud», a précisé son producteur.
«C'était une personne venue d'une autre époque, qui connaissait tout sur tout, d'une culture immense à tous points de vue, et qui était à cheval entre deux pays, le Chili et la France. Il aimait le mélange de ces diverses cultures. Il a fait des films dans différents pays du monde. C'était sans doute un des plus grands esprits, même au-delà du cinéma, de l'époque actuelle», a-t-il ajouté.
Son oeuvre foisonnante et innovante sur le plan formel est à la fois intellectuelle, onirique avec une influence nette des romanciers d’Amérique latine comme Gabriel Garcia Marquez ou Jorge Borges, et ludique. Il avait notamment tourné Trois vies et une seule mort en 1995, l’un des derniers rôles de Marcello Mastroianni qui y interpète un personnage aux multiples personnalités. Sélectionné à Cannes, le film contribua à le faire connaître sur la scène internationale.
Un artiste engagé
Ruiz a révèlé le comédien Melvil Poupaud, en lui offrant son tout premier rôle au cinéma dans La ville des pirates (1984) avant de lui offrir des rôles dans une dizaine de films, parmi lesquels Dans un miroir (1986) ou Généalogies d’un crime (1997).
Le cinéaste a également signé plusieurs adaptations de romans dont «Le temps retrouvé» en 1998, d’après Marcel Proust, avec Catherine Deneuve dans le rôle d’Odette et John Malkovich en baron de Charlus, puis «La maison Nucingen» d’après Balzac, avec Elsa Zylberstein.
Le réalisateur devait tourner à la rentrée, un nouveau long-métrage intitulé, Débâcle, un récit de la bataille de Buçaco au Portugal en 1810, réunissant Léa Seydoux - déjà à l’affiche dans son dernier film -, Mathieu Amalric, Malik Zidi, Melvil Poupaud, Marisa Paredes et John Malkovich. Raoul Ruiz était marié à Valeria Sarmiento, réalisatrice et monteuse chilienne. Le cinéaste avait à son palmares pas moins de 117 films.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Mort du cinéaste Raul Ruiz
Cinéaste majeur, car de second plan.
Pour moi, le cousin chilien de Lynch et l'anti Cameron, David comme James.
(Dira-t-on jamais assez à quel point l'Avatar de ce dernier est une merde considérable, par sa prétention à vouloir domestiquer l'esprit du public, à le tétaniser, en lui présentant un monde virtuel plus vrai et plus beau que nature ? D'où ce scénario si consensuel, plein de repentance colonialiste et de vertueuses professions de foi démocrates aux forts relents New Age. Une nouvelle fois, l'Empire se raconte en se la jouant.)
Ruiz se situait aux antipodes de ce rejeton des noces incestueuses de la Gorgone capitaliste et du Big Brother totalitaire. Sa poétique est celle du pas de côté. De l’écart ludique, où le monde apparaît dans toute son ambiguïté, à la fois familier et mystérieux, par le biais d'un jeu d’allers et retours constamment surpris et inventé entre le réel tel qu'il se présente à nous de prime abord, --sous sa forme opaque, insaisissable et pourtant terriblement balisée-- et la représentation fantasmée que nous nous en faisons.
Cinéma de la liberté narrative, où le créateur se situe des deux côtés de l'écran.
L'univers de chausse-trappes et de double fond qui caractérise son oeuvre, c'est celui du réalisme magique : la seule forme de réalisme qui vaille le coup, en matière de création romanesque et filmique.
Ses Mystères de Lisbonne sont un diamant pur.
Pour moi, le cousin chilien de Lynch et l'anti Cameron, David comme James.
(Dira-t-on jamais assez à quel point l'Avatar de ce dernier est une merde considérable, par sa prétention à vouloir domestiquer l'esprit du public, à le tétaniser, en lui présentant un monde virtuel plus vrai et plus beau que nature ? D'où ce scénario si consensuel, plein de repentance colonialiste et de vertueuses professions de foi démocrates aux forts relents New Age. Une nouvelle fois, l'Empire se raconte en se la jouant.)
Ruiz se situait aux antipodes de ce rejeton des noces incestueuses de la Gorgone capitaliste et du Big Brother totalitaire. Sa poétique est celle du pas de côté. De l’écart ludique, où le monde apparaît dans toute son ambiguïté, à la fois familier et mystérieux, par le biais d'un jeu d’allers et retours constamment surpris et inventé entre le réel tel qu'il se présente à nous de prime abord, --sous sa forme opaque, insaisissable et pourtant terriblement balisée-- et la représentation fantasmée que nous nous en faisons.
Cinéma de la liberté narrative, où le créateur se situe des deux côtés de l'écran.
L'univers de chausse-trappes et de double fond qui caractérise son oeuvre, c'est celui du réalisme magique : la seule forme de réalisme qui vaille le coup, en matière de création romanesque et filmique.
Ses Mystères de Lisbonne sont un diamant pur.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
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