Thaïlande

[gérard menvussa]

Les Chemises rouges et le nouveau gouvernement

La plupart des politiciens du Parti Peua Thai pense sans aucun doute que le fait d’avoir des Chemises rouges dans le nouveau gouvernement créerait une « mauvaise image ». Cela est vrai si vous pensez qu’une « bonne image » signifie ne faire absolument rien pour résoudre la crise de la démocratie et de la justice sociale en Thaïlande. Le nouveau cabinet comprend des gens comme Chalerm Yubamrung, un politicien voyou auquel le terme « doubles standards juridiques » s’applique car son fils a été accusé du meurtre d’un policier lors d’une bagarre dans un pub. Il est également soupçonné par certains d’avoir profité du trafic de drogue. C’est une « bonne image » pour le nouveau gouvernement.

Je ne connais pas le général Yuttasak Sasiprapa, le nouveau ministre de la Défense. Certains disent qu’il s’est fait la main en abattant des manifestants étudiants en 1973. Je ne sais pas la vérité à ce sujet. Il pourrait être un soldat démocratique. Mais la grande question est pourquoi tout gouvernement démocratiquement élu en Thaïlande a besoin de nommer un militaire au ministere de la Défense. Sans doute le temps est venu de jeter l’armée hors de la politique et d’interdire tous les gradés militaires et policiers au parlement. L’armée veut juste avoir le « droit » d’intervenir en politique pour son propre interet. Ensuite, elle prétend défendre le roi, pour justifier ses actions, et utilise la lèse-majesté pour faire taire ses opposants.

Un autre « image » associée à ce gouvernement est celle du Président élu de la Chambre rampant sur le sol devant le Roi non élu. En Grande-Bretagne, la Reine doit se rendre au parlement pour lire les politiques d’un gouvernement nouvellement élu.

Une autre soi-disant « bonne image » du nouveau cabinet est le brassard noir que portaient les ministres en signe de deuil pour la mort d’un membre mineur de la famille royale qui vient de mourir lorsqu’ils ont tous posé pour une photo collective devant la maison du gouvernement,. Quand le ministres porteront-ils le deuil pour les près de 90 chemises rouges désarmés abattus par l’armée l’année dernière ?

Si c’est uniquement cela la « bonne image » du nouveau cabinet, heureusement qu’il n’y a pas de chemises rouges au sein du gouvernement ! Cela aurait immédiatement sali leur réputation. Mais il y a des raisons plus importantes pour lesquelles les leaders des chemises rouges ne devraient pas occuper des postes dans ce cabinet. Dans d’anciens gouvernements philippins et britanniques, des gauchistes avaient été nommés à la tête des ministères du Travail de ces pays, afin de créer une image, les faire taire et ensuite les discréditer. Cela aurait été un désastre si un chemise rouge avait été nommé ministre de la Justice, pour être rendu impuissant et ensuite se voir reprocher de ne pas parvenir à rendre la justice pour ceux qui ont été massacrés par l’armée l’année dernière.

[gérard menvussa]

Le fait qu’il n’y ait pas de Chemises rouges dans le gouvernement est une occasion en or pour eux de prouver qu’ils sont indépendant du gouvernement Peua Thai. Ils pourront ensuite organiser des manifestations de masse pour exiger la justice, la libération des prisonniers politiques, la condamnation des responsables du massacre de 2010, la fin de la censure et de la lèse-majesté et la réforme de l’armée et de la magistrature.

La question est : les dirigeants des Chemises rouges sont-ils pret à cela ? S’ils ne le sont pas, de nouveaux groupes de leaders émergeront-ils pour pousser le mouvement en avant ?

Certains disent que nous devons être patients. Mais sur ce point, je suis d’accord avec Arisman Pongreuangrong, un autre militant chemise rouge, qui dit que nous ne pouvons pas attendre. Maintenant, juste après la victoire électorale, c’est exactement le bon moment pour apporter la démocratie et la justice. Un calendrier devrait être fixé pour la libération des prisonniers et traduire en justice ceux qui ont commis des crimes d’État contre le peuple. « Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? » (Pour paraphraser Tracy Chapman). Allons nous attendre jusqu’à ce que les élites se regroupent et nous écrasent de nouveau ?

La récente élection n’avait qu’une seule signification importante, celle de prouver que l’armée et le Parti Démocrate étaient illégitimes. Avoir un nouveau gouvernement élu du Parti Peua Thai est totalement dénuée de sens si rien ne change. Il est temps d’enlever les gants et de cesser de s’inquiéter au sujet des sentiments du gouvernement. S’ils veulent trahir les gens qui ont sacrifié leur vie pour la démocratie, ou ceux qui sont actuellement en prison, alors qu’ils ne sont pas de notre côté. Les Chemises rouges vont devoir lutter contre ce gouvernement afin de gagner démocratie et la justice sociale.
UNGPAKORN Giles Ji

RedThaiSocialist http://redthaisocialist.com/francai.

[sylvestre]

Thaïlande : l'opposition menace de prendre le siège du gouvernement

Le point de vue d'un camarade de l'IST :
WHO ARE THE THAI ANTI-GOVERNMENT PROTESTERS AND WHAT DO THEY STAND FOR?

[Roseau]

par Pierre Rousset
http://npa2009.org/node/40061

[sylvestre]

Très intéressant échange entre Tariq Ali et un journaliste critique de la situation politique en Thaïlande, les forces sociales en jeu, etc.

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