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anti-américanisme ?

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anti-américanisme ? - Page 2 Empty Re: anti-américanisme ?

Message  Oudiste Sam 28 Mai - 0:18

'importe quel islamiste répondra à cette objection que c'est tout simplement parce que l'on n'a pas encore assisté à l'émergence d'un état islamique réel, comme l'on peut croire que l'on n'a toujours pas assisté à l'émergence d'un état socialiste réel.
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Message  Vals Sam 28 Mai - 4:38

Azadi a écrit:
tangshihming a écrit:
sylvestre a écrit:Le djihadisme peut être l'expres​sion(dévoyée) d'une révolte contre le capitalisme...
Bonjour Sylvestre,

Non. Ces salafistes sont certainement pour le capitalisme. Après tout, avant sa conversion, leur prophète était un marchard très prospère...


Il ne me semble pas très pertinent de revenir à Mohammed pour chercher à analyser le salafisme et/ou le djihadisme du XXIème siècle. Laissons à d'autres le soin de débattre de qui est le plus proche de l'Islam véritable et de la parole du prophète entre des salafistes qui trouvent que le niqab n'est pas assez chaste pour cacher les femmes ou des bechtakis qui ne séparent pas les hommes des femmes lors des prières, rejettent le voile, interdisent la polygamie et autorisent l'alcool (ce qui n'empêche pas de trouver les seconds plus sympas). Si on veut comprendre les mouvements salafistes et/ou djihadistes du XXIème siècle, ce n'est pas dans telle ou telle sourates ou épisode de la vie du prophète qu'il faut chercher, mais dans le monde actuel, dans les forces sociales qui les nourrissent, etc. En gros, se baser sur la vie du prophète (qui d'ailleurs avant son mariage avec Khadidja était pauvre) pour dire que le salafisme est pour le capitalisme, c'est un peu comme dire du christianisme que ce serait une religion ouvrière dégénérée sous prétexte que son prophète aurait été un fils d'ouvrier du bâtiment.

Tu dis Sylvestre que le djihadisme pourrait être une forme de "contestation dévoyée du capitalisme". Où ça ? Sous quelle forme ?? Le salafisme wahhabite d'Arabie Saoudite n'est pas plus "anti-capitaliste" que l'église anglicane de la monarchie britannique. Les talibans ont-ils, lors de leur règne en Afghanistan, tenter de remettre en cause l'exploitation d'une classe par une autre ? Les groupes salafistes type GIA en Algérie contestent-ils d'une façon ou d'une autre la propriété privée des moyens de production, le salariat ou le pouvoir du capital ?

Et encore ! Contester le capitalisme ou certaines de ses formes ne signifie pas être progressiste. Des classes ou couches peuvent contester le capitalisme d'un point de vue réactionnaire. Marx, dans le "Manifeste", le soulignait déjà. Bien des chefs tribaux et féodaux de la "Zone Tribale" au Pakistan par exemple contestent peut-être le capitalisme moderne, mais dans un sens réactionnaire, pour maintenir un pouvoir basé sur des rapports pré-capitalistes.

On en arrive finalement à l'anti-américanisme en général. Toute une partie de la gauche radicale ou de l'extrême-gauche considère que, parce que les Etats-Unis sont aujourd'hui la principale puissance capitaliste, toute opposition à cette puissance porterait un caractère "progressiste". Pour certains, en particulier des résidus de groupes staliniens, on a même l'impression que l'antagonisme Etats-Unis / anti-américains a remplacé celui qui oppose, dans chaque pays, la bourgeoisie et le prolétariat.

Cette vision "anti-impérialiste" ne conduit pas seulement certains groupuscules staliniens a soutenir des tyrans comme Khamenei, Al-Assad ou Kadhafi contre les populations qui se révoltent, mais a déjà eu des conséquences tragiques pour les travailleuses et les travailleurs en particulier dans ce qui était appelé "tiers-monde". En Iran, en 1978-79, la gauche, et en particulier les Fedayins, était loin d'être ridicules. Au nom de "l'anti-impérialisme", de "la lutte prioritaire contre les Etats-Unis", la plupart des organisations de gauche, comme les Fedayins (Fedayins-majorité après la scission) ou le Tudeh, ont appelé à soutenir Khomeiny, ont même soutenu la répression en août 1979 contre la population de Sanandaj, ont dénoncé des militant(e)s communistes aux brutes du Hezbollah, permettant ainsi au régime islamique d'assoir son pouvoir (pouvoir qui s'est ensuite retourné en 1981 et s'est débarrassé par la répression de ses anciens alliés Tudeh et Fedayins-Majorité). On a là un exemple de comment les discours anti-américains ont pu être une démagogie servant à réprimer la classe ouvrière.

De façon plus générale, l'anti-américanisme est avant tout l'expression d'un nationalisme, c'est la dénonciation de la "grande puissance" pour mener une politique plus conforme au développement d'un capitalisme national et d'une bourgeoisie nationale, et cela n'a rien à voir avec le programme internationaliste de la classe ouvrière de se libérer de toute forme d'oppression. Que le régime soit "anti-américain" comme en Syrie ou en Iran, ou "pro-américain" comme au Yémen ou à Bahreïn, qu'est-ce que cela change pour l'ouvrier qui n'a pas de pain à ramener à ses enfants ou au manifestant assassiné par les flics ?

L'anti-américanisme c'est une forme de "socialisme des imbéciles". Et on le trouve parfois dans des milieux gauchistes où on considère Coca-Cola comme un symbole du capitalisme, comme si c'était "plus capitaliste" que Kronenbourg ou Perrier.

Et surtout comme si la majorité de la population des Etats-Unis n'étaient pas nos frères et soeurs de classe. Les Etats-Unis, ce n'est pas seulement les Bush ou Obama, ce sont aussi et avant tout des millions d'êtres humains qui crèvent du même système que nous. Ce ne sont pas que les golden boys de Wall Street, mais avant tout des millions d'ouvriers et d'ouvrières.

A mon sens, surtout dans un pays comme la France où l'anti-américanisme est particulièrement fort (complexe d'ancienne puissance coloniale qui s'est fait piquer son leadership), les communistes doivent combattre l'anti-américanisme, rappeler les heures glorieuses de la classe ouvrière américaine et parler de ses combats actuels, que le problème n'est pas que le patron soit américain mais que c'est un patron, etc.
Workers of the world, unite !

Argumentaire très juste et utile, d'autant que cette americanophobie a été largement diffusée dans le mouvement ouvrier par les directions PCF et CGT , puis plus récemment cultivée et entretenue dans la petite-bourgeoisie franchouillarde flattée et encouragée par les exploits de Zorro/Bové contre MacDo et la malbouffe (pas française de souche, évidemment) ..
Se démarquer clairement de cet anti-americanisme primaire, qu'il soit encouragé à droite, à gauche ou même par la "gauche radicale" est une nécessité pour les révolutionnaires...

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Message  Invité Sam 28 Mai - 4:55

Oudiste a écrit:D'abord, je trouve douteux le procès récurrent fait à l'extrême gauche européenne de confondre anti-impérialisme et anti-américanisme, et il me semble que c'est beaucoup plus une forme de stigmatisation et de déligitimation classique de l'EG par la bourgeoisie qu'un vrai problème au sein du mouvement ouvrier. Et franchement, en France, aujourd'hui, je ne vois vraiment pas où l'on pourrait voir de l'anti-américanisme exacerbé. Quant aux types qui boycotteraient Coca-cola parce qu'américain, je crois que ça fait plus de vingt ans que j'ai pas rencontré ce genre d'énergumène.

Azadi a écrit:Tu dis Sylvestre que le djihadisme pourrait être une forme de "contestation dévoyée du capitalisme". Où ça ? Sous quelle forme ?? Le salafisme wahhabite d'Arabie Saoudite n'est pas plus "anti-capitaliste" que l'église anglicane de la monarchie britannique. Les talibans ont-ils, lors de leur règne en Afghanistan, tenter de remettre en cause l'exploitation d'une classe par une autre ? Les groupes salafistes type GIA en Algérie contestent-ils d'une façon ou d'une autre la propriété privée des moyens de production, le salariat ou le pouvoir du capital ?
Je crois que Sylvestre a tracé ça à gros trait, sans prétendre en faire une théorie pure. Bien sûr, on ne va pas tracer d'équivalence entre islam et socialisme, pas plus qu'entre christianisme et.ou judaisme et socialisme. Et pourtant nous savons pertinemment que de nombreux militants socialistes sur les cinq continents trouvent les racines de leur engagement marxiste dans leur origines (voire convictions) religieuses.
En ce qui concerne l'islam, le wahhabisme (considéré comme hérétique par l'orthodoxie musulmane) est bien sûr HS puisqu'il s'est expressément construit contre le progrès et le matérialisme (l'ironie est bien sûr qu'aujourd'hui le wahhabisme incarne l'optimum du progrès technique et du matérialisme consumériste). On ne peut pas non plus retenir les GIA qui – même pour ceux qui contestent le fait qu'ils n'étaient que des barbouzes du DRS – n'ont jamais été des théologiens ni même des idéologues de quoi que ce soit. Pas plus qu'Al Qaida, similaire aux GIA, sous quelque version qu'elle apparaisse. Le cas des talibans est plus intéressant et se rapproche plus de l'interrogation que l'on peut avoir sur le rapport de ces groupes insurgés avec l'anticapitalisme. A l'origine, les taliban proviennent des camps de réfugiés afghans au Pakistan, et c'est leur encadrement par des religieux déobandis (d'où la dénomination de "taliban") qui a nourri l'idéologie talibane de départ : soit un mélange de salafisme pur (fondamentalisme) associée à une expérience de l'égalité entre tous les membres (puisque tous réfugiés, tous exilés, tous exclus, tous dépossédés). Ce n'est pas le plaisir de la barbarie qui a donné leur cohésion aux groupes taliban, mais bien la conviction d'œuvrer pour une société égalitaire, qui renverserait l'ordre féodal des seigneurs de la guerre (qu'ils combattirent jusqu'à leur prise de Kaboul, 1996). La question de leur instrumentalisation par les Pakistanais est autre.

On ne peut pas ignorer que la dynamique de ce qui a fait l'islamisme depuis sa conceptualisation à partir de la fin du XIXe, puis au fil de ses temporalités successives (1880-1920/1932-1966/1979-2001), c'est l'articulation de thématiques essentielles pour le marxisme : la justice sociale et l'anti-impérialisme. Si le premier concept est inhérent à l'islam des origines, et donc proprement salafiste, le second est historiquement lié à la période de la Nahdha. Or durant près d'un siècle et demi d'islamisme, les leaders et théoriciens de l'Etat islamique n'ont pas spécialement été anti-américanistes (à part les khomeynistes, mais on sait pourquoi) mais réellement anti-colonialistes parce que directement concernés. En revanche, dans le cas de l'Iran, le moteur idéologique de la révolution, ce qui a permis l'alliance des marxistes aux religieux ce sont tous les travaux de Shariati (l'opposition entre les déshérités/mostadhafine et les puissants/mostakbirine) . Ce n'est pas pour rien qu'on le considère toujours aujourd'hui comme le principal idéologue de la révolution islamique première période. On ne peut pas se contenter d'évacuer la question d'un revers de main sous prétexte que les islamistes au pouvoir n'ont pas renversé la domination de classe. N'importe quel islamiste répondra à cette objection que c'est tout simplement parce que l'on n'a pas encore assisté à l'émergence d'un état islamique réel, comme l'on peut croire que l'on n'a toujours pas assisté à l'émergence d'un état socialiste réel. Pour continuer à tordre le baton, on peut aussi dire que la contestation capitaliste par le marxisme occidental demeure réactionnaire, à l'aune des expériences historiques des états socialistes.

Enfin, le plus radical des théoriciens des Frères musulmans, Sayyid Qutb, est celui qui a le plus développé l'idée du socialisme islamique et du combat contre le capitalisme. Concluant que seule la prise du pouvoir par les armes permettra de renverser la domination capitaliste. Ce qui explique – aussi – pourquoi il est présenté comme l'antéchrist absolu par la propagande bourgeoise occidentale comme arabe (et par les ouvriéristes qui ne font pas l'effort d'aller chercher la connaissance aux sources). On trouve également cet appel au socialisme islamique chez le fondateur des FM syriens, Mustapha Siba3i :
« Le socialisme n’est pas une mode qui passera, c’est une tendance humaine qui s’exprime dans les enseignements des Prophètes, dans les réformes des Justes, depuis les premiers siècles de l’histoire. Les peuples du monde présent, surtout les peuples en retard, cherchent à le réaliser effectivement afin de se libérer des sédiments d’injustice sociale et d’inégalités de classe. Le but du socialisme, toujours, dans toutes ses écoles, a consisté à empêcher l’individu d’exploiter les capitaux des riches sur le dos des masses humiliées et brutalisées, à confier à l’Etat la surveillance et le contrôle de l’activité économique individuelle, à réaliser enfin la solidarité sociale entre les citoyens de manière à effacer l’indigence, la frustration, l’inégalité excessive des fortunes. »

Lamentable soutien à la religion. D'autant plus lamentable qu'elle se drape dans le socialisme ... enfin un socialisme de l'indigence de la frustration et des inégalité excessive. A ce compte, Ghandi était un grand socialiste, mais il a simplement oublié de s'attaquer aux racines féodales de la société indienne : les castes. Il est vrai que s'attaquant aux castes, il attaquait à coups redoublés la religion qui maintient ce système en place. Religion qui servait autrefois les intérêts du colonialisme bourgeois, et qui sert maintenant la bourgeoisie indienne !
Qu'attendre de plus de Oudiste ? Ses détracteurs ayant été exclus, les autres ne tardant pas à l'être ou à s'exclure (comme moi), le terrain devient libre et l'expression toute personnelle mais enrobé de socialisme d'Oudiste se libère !

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Message  Roseau Sam 28 Mai - 5:09


Ses détracteurs ayant été exclus, les autres ne tardant pas à l'être ou à s'exclure (comme moi), le terrain devient libre et l'expression toute personnelle mais enrobé de socialisme d'Oudiste se libère !

Et sur le fond? Toujours rien.
Par ailleurs, Loriot se trompe.
Ce ne sont pas deux ou trois personnes distribuant des insultes qui empêcheraient la liberté d'expression d'Oudiste comme de tout autre.
Curieuse conception.
Donc qu'il reste, lui où un autre pour agresser dès qu'il n'est pas d'accord,
les échanges sereins, fondés sur le partage d'information, continueront.
Nous regarderons la rage avec la même indiffférence que les bédouins regardent le mirage...
Pour moi, l'amusement en plus Very Happy
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Message  yannalan Sam 28 Mai - 11:38

A ce compte, Ghandi était un grand socialiste, mais il a simplement oublié de s'attaquer aux racines féodales de la société indienne : les castes. Il est vrai que s'attaquant aux castes, il attaquait à coups redoublés la religion qui maintient ce système en place.
D'un point de vue révolutionnaire, il y a un grand nombre de choses à reprocher à Gandhi,mais question caste, il était violemment contre, il l'a dit très clairement.Il avait d'ailleurs été viré de la sienne très tôt et en parlant du système de castes, il en parlait comme d'un chancre de l'hindouisme.

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Message  gérard menvussa Sam 28 Mai - 13:20

Revenons a nos moutons, à savoir "l'antiaméricanisme"... Il faudrait donc distinguer dans notre expression à chaque fois l'antiaméricanisme fruit du nationalisme et l'oposition au principal impérialisme "réellement existant"... Sachant que je suis autant nationaliste que Vals est un imam de choc, quand mon expression "dérape" c'est un simple manque d'application dans mon expression verbale... De même que Vals prétend que confondre la nécessaire critique des religions (dont l'islam) contre la vindicte contre une population particulière de croyants dans une logique raciste est juste un manque de vigilance dans l'expression. En bref, si c'est juste un problème d'expression, il suffit d'en faire la remarque pour tout arranger. L'islamophobie revendiquée de certains va malheureusement bien au delà de ces maladresses d'expression... Quand à l'"antiaméricanisme", c'est juste un prétexte pour cacher vos turpitudes...
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Message  sylvestre Lun 30 Mai - 10:16

Discussion sur l'analyse politique de l'islamisme dans un fil ad hoc.
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Message  Azadi Mar 14 Juin - 12:28

Ayant des problèmes de connexion à internet, j'ai fait une réponse, avec mes souvenirs, en particulier au post d'Oudiste, sur l'anti-américanisme en général et une de ses tendance actuelle qu'est l'Islam politique :


En conclusion de sa préface à « Fascisme et Grand capital », Daniel Guérin écrivait en 1945, « Défions-nous des formules 'anti'. Elles sont toujours isuffisantes, parce que puremet négatives. On ne peut vaincre un principe qu'en lui opposant un autre principe, un principe supérieur ». Si Daniel Guérin critiquait par ces mots l'antifascisme, la phrase est tout autant valable pour toutes les autres formules « anti », et en particulier, dans la gauche radicale et l'extrême-gauche de ce début du XXIème siècle, « l'anti-impérialisme ».

Si l'on reprend le Manifeste du Parti Communiste, Marx et Engels y opposent dans le chapitre III, le communisme, c'est-à-dire le socialisme ouvrier, prolétarien, à d'autres formes de socialismes, portés par d'autres classes sociales, ruinées ou attaquées par le développement du capitalisme, comme le socialisme féodal ou le socialisme petit-bourgeois. Les différences entre d'un côté le socialisme prolétarien de Marx et Engels et, de l'autre, les autres formes de socialisme, ne sont pas simplement des divergences théoriques ou politiques, mais sont materialisés par une nature de classe différente.

Le XXème siècle a lui connu, sous l'appelation de « socialisme » bien des partis, mouvements ou régimes qui défendaient les intérêts d'autres classes ou couches que la classe ouvrière. Avec la victoire de la contre-révolution stalinienne, l'Etat soviétique et les partis qui lui étaient liés défendaient sous le nom de « socialisme », non pas les intérêts de la classe ouvrière, mais ceux de la bureaucratie du Kremlin. En Europe occidentale, bien des partis socialistes, intégrés de plus en plus à l'appareil capitaliste, sont devenus des gestionnaires de l'ordre actuel à tel point qu'il est quasiment impossible de différencier leur politique de celle des partis bourgeois traditionnels. Dans bien des pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine, le terme « socialisme » a été utilisé pour défendre la politique nationaliste de couches bourgeoises et petites-bourgeoises, opposées parfois à la domination de telle ou telle puissance impérialiste afin d'extorquer elles-mêmes la plus-value produite par leurs travailleurs et travailleuses.

Tout au long du XXème siècle, bien des régimes et des partis qui se sont drapés des mots de « socialisme » ont réprimé, exploité et opprimé les ouvrières et les ouvriers. Des goulags de la Kolyma où fut exterminée la génération d'Octobre aux tortionnaires des régimes Baath de Syrie ou d'Irak, de la répression du soulèvement ouvrier de Berlin en 1953 aux prisons de Mao Tsé Toung, l'histoire du mouvement ouvrier montre que le seul mot de « socialisme » est loin d'être une garantie pour le prolétariat. Le pire des régimes de terreur qu'ait connue l'Europe Occidentale s'est d'ailleurs lui-même revendiqué d'un « socialisme » national.

Et en ce début de XXIème siècle encore, c'est un régime qui se dit « socialiste » qui réprime à l'arme lourde les manifestant(e)s à Hama, Deraa ou Homs, et c'est officiellement sous le « socialisme » que les ouvriers chinois subissent l'exploitation capitaliste et la terreur policière et que les prolétaires de Corée du Nord meurent de faim, c'est derrière les discours sur le « socialisme du XXIème siècle » que l'on emprisonne des militants ouvriers combatifs au Venezuela, sans parler, tant c'est évident, de la politique des « socialistes » en Grèce ou en Espagne qui n'a rien à envier à celle des Sarkozy et Merkel.

Aussi, qu'un dirigeant islamiste puisse parler de « socialisme » ne donne en rien un caractère progressiste ou ouvrier à ce courant réactionnaire, mais montre, au contraire, à quel point le mot « socialisme » a pu être utilisé à toutes les sauces par tout un tas de courants bourgeois. Parlant alors plutôt des partis nationalistes arabes en général, Magida Salman analyse très justement le contenu de classe de ces socialismes nationalistes dont le « socialisme islamique » : « Les régimes bourgeois établis par les luttes et les mouvements anti-impérialistes dans le monde arabe, étaient souvent obligés de prendre des mesures radicales contre l'intransigeance impérialiste. Ils étaient obligés ainsi de s'appuyer non seulement sur la petite-bourgeoisie urbaine mais également sur la paysannerie et la classe ouvrière voire, dans une certaine mesure, de mobiliser les ouvriers et les paysans. Mais il était également nécessaire de s'assurer que la radicalisation et la mobilisation populaires n'accentueraient pas la lutte des classes, que le soulèvement populaire pourrait être circonscrit dans les limites compatibles avec le maintien du mode de production capitaliste. La formule permettant de parvenir à cet équilibre délicat était bien choisie : le socialisme islamique. En d'autres mots, le socialisme pour les masses, l'Islam pour la survie du capitalisme. »

Au Maghreb et au Moyen-Orient, le déclin puis la chute de l'URSS, la fin de la guerre froide, l'échec définitif du pan-arabisme ne serait-ce qu'à unir l'Egypte et la Syrie, la tolérance dans la plupart des régimes policiers d'une opposition islamiste, la guerre en Afghanistan dirigée contre un gouvernement allié à l'URSS, sont des facteurs qui ont conduit a abandonné les références au « socialisme » et à créer un terrain fertile à l'émergence de l'Islam politique. En Iran, l'existence d'un clergé structuré, opposé sur des bases réactionnaires à la monarchie du Shah (le clergé chiite a commencé à entrer en dissidence lorsque la « révolution blanche » a remis en cause certaines pérogatives féodales du clergé), a facilité la prise du pouvoir par Khamenei. Mais le soutien d'une grande partie de la gauche iranienne à la contre-révolution islamiste ne peut s'expliquer par telle ou telle déclaration vaguement sociale ou progressiste de tel ou tel clerc. La politique des Fedayins (Majorité arès la scission) et du Tudeh a finalement été la même que celle de nombreux partis staliniens depuis la révolution chinoise de 1927, celle du soutien à une fraction dite « nationale-progressiste » de la bourgeoisie, de la « révolution par étapes », de la priorité à la « libération nationale » sur la lutte des classes, bref à toutes ces théories qui ne sont au fond qu'une forme moderne de menchévisme. C'est cette politique qui a été menée en Indonésie, en Irak, en Syrie et ailleurs, une politique basée sur les intérêts de la bureaucratie soviétique alors opposée aux Etats-Unis pendant la guerre froide ou sur les intérêts de la bourgeoisie nationale, mais pas une politique de défense des intérêts de la classe ouvrière. A chaque fois, cette politique a permis à des ennemis du prolétariat d'accéder au pouvoir avant de liquider des milliers de communistes et de museler la classe ouvrière.

En Iran, où la révolution de 1978-1979 a non seulement chassé le Shah, mais aussi vu l'émergence de conseils ouvriers, d'un mouvement des femmes (qui le 8 mars 1979 avait permis de faire reculer Khomeiny sur le port du voile obligatoire dans la fonction publique), d'une soif de liberté et d'égalité, cette politique a conduit à la victoire de la contre-révolution, au massacre de dizaines de milliers de communistes, et à la mise en place d'un régime obscurantiste. Les cadres du Tudeh et des Fedayins (majorité) expliquaient aux ouvriers d'arrêter les grèves, des responsables du Tudeh demandaient à des militantes de se voiler par « anti-impérialisme », et allaient jusqu'à servir, tant que le régime a eu besoin d'eux, de supplétifs aux brutes du Hezbollah, leur désignant les communistes qui refusaient le nouveau régime. Qu'une fois bien établi en 1981, le régime islamique ait aussi liquidé ses anciens alliés Tudeh ou Fedayins-Majorité, ne peut faire oublier leur politique criminelle de 1979, politique menée au nom de « l'anti-impérialisme ». Les années passant, leur politique n'a d'ailleurs pas changé, puisque, en 2009, le Tudeh s'est rangé derrière Moussavi, celui qui promettait de revenir « au bon vieux temps de Khomeiny », ne faisant par contre pas le moindre communiqué lorsque l'enseignant poète, kurde et communiste, Farzad Kamangar a été exécuté le 9 mai 2010 à Téhéran.

Et s'il existe des groupes islamistes qui sont critiques ou même qui s'opposent à la République Islamique d'Iran ou à d'autres régimes islamistes comme l'Arabie Saoudite, ils n'est pas besoin d'attendre qu'ils prennent le pouvoir pour les qualifier de réactionnaires. En Iran par exemple, l'Armée de Dieu est un groupe islamiste sunnite présent au Baloutchistan, il combat, par le terrorisme, la République Islamique, tant sur des bases religieuses que nationalistes. Sa stratégie c'est de faire des attentats dans des mosquées ou lors de cérémonies chiites, tuant parfois plusieurs dizaines d'êtres humains pour la seule raison qu'ils n'ont pas la « bonne religion ». Rien que ce fait montre que, s'ils parvenaient au pouvoir, leur régime ne serait pas plus humain que l'actuelle République Islamique, sans compter que par leurs actions, ils cherchent à diviser la population sur des bases religieuses et ethniques. Dans l'Irak voisin, les groupes islamistes, chiites comme sunnites, se sont lancés dans une horrible guerre sectaire et de « purification religieuse », massacrant ici des personnes parce qu'elles sont considérées comme sunnites et là des êtres humains parce que ce seraient des chiites, et au passage les membres des minorités chrétiennes ou yézidies.

Et s'il y a un sujet sur lequel se retrouvent tous les courants de l'Islam politique, c'est celui des femmes. Il y a quelques années, les Frères Musulmans s'étaient levés en Egypte contre un projet de loi criminalisant l'excision ; ils l'ont fait au nom de la « défense des traditions » contre « l'occidentalisation », et finalement leur campagne a porté ses fruits et rendu la loi innopérante puisque l'excision est désormais interdite... sauf en cas de prescription médicale. En Jordanie, pour les mêmes raisons, les Frères Musulmans se trouvent aux côtés des chefs tribaux pour empêcher toute véritable criminalisation des crimes dits « d'honneur ». Dans la Bande de Gaza, avant même de prendre le pouvoir, le Hamas utilisait toute sa force pour empêcher l'ouverture d'un centre d'accueil pour femmes victimes de violences et est allé jusqu'à faire assassiner par ses milices de la vertu des femmes soupçonnées d'adultère. En Algérie et ailleurs, des brutes islamistes ont violenté, terrorisé, vitriolé et même assassiné des femmes qui refusaient de porter le hidjab. Même en Turquie, si les femmes ont réussi par leur mobilisation, non seulement à empêcher la criminalisation de l'adultère que voulait introduire l'AKP dans le code pénal, mais aussi à obtenir des avancées significatives comme l'abolition de la loi qui permettait la relaxe du violeur s'il épousait sa victime, l'AKP et la presse de la droite religieuse s'étaient alors déchaîné contre les féministes, comme le journal « Vakit » qui les décrivaient comme des femmes « dont la sexualité est hors contrôle ». Le même journal allait jusqu'à utiliser des arguments antisémites contre les revendications égalitaires des femmes en ciblant une militante dont le père est juif. Et une parlementaire de l'AKP expliquait que « s'il n'est pas correct qu'un jeune homme de commettre un viol, il est après tout provoqué par la femme à un tel acte. Si une femme touche la main de son copain ou lui carresse les cheveux, cela peut être une provocation. »

La misogynie et les discriminations faites au femmes sont un trait commun des courants de l'Islam politique, qu'il soit au pouvoir ou dans l'opposition. Ne serait-ce que sur ce point là, ce courant politique montre sa nature profondément réactionnaire. Le fait que souvent le féminisme et l'égalité entre femmes et hommes sont dénoncés comme une « occidentalisation » montre que lorsqu'il s'agit de partis qui se veulent par ailleurs « anti-impérialistes », il s'agit d'un anti-impérialisme réactionnaire, il s'agit de s'en prendre non pas à ce que Lénine considérait comme « le stade suprême du capitalisme » pour aller vers le pouvoir ouvrier et l'abolition de la société de classes, mais au mieux de défendre la conception à la fois utopique et réactionnaire du retour au « vieil ordre des choses ». En cela, l'anti-américanisme des islamistes, leur misogynie, leur anti-impérialisme est, non pas l'expression de la lutte de la classe ouvrière pour un monde sans oppression, mais l'aspiration de couches bourgeoises et petites-bourgeoises, voire des restes d'anciennes classes féodales, menacées par l'évolution du capitalisme. Bien sûr, pas plus que les fascistes européens des années 1930, les islamistes ne pourront faire marcher à l'envers la roue de l'histoire et retourner aux temps mythiques du Qalifat, mais en écrasant encore plus les femmes ou en entravant leur marche vers l'émancipation, ils offrent un bouc-émissaire et un être humain à opprimer.

Qu'au nom de l'opposition à « l'impérialisme » et aux Etats-Unis, des gens qui se revendiquent du communisme puissent avoir de la sympathie ou même préconniser des alliances avec de tels partis réactionnaires misogynes est difficile à concevoir. Pour ces groupes de la gauche radicale ou qui parfois se revendiquent même de l'extrême-gauche, cette sympathie ne peut se comprendre que si l'on considère qu'ils ont abandonné une vision marxiste du monde, divisé entre prolétariat et bourgeoisie, pour une vision de type nationaliste, où des « nations opprimées » s'opposent à des « nations impérialistes ». Et si, en plus, par impérialisme on désigne essentiellement les Etats-Unis, alors, avec parfois le même cynisme méprisant pour les êtres humains que la diplomatie des démocraties occidentales, tout ce qui s'oppose, de près ou de loin, aux Etats-Unis, devient bon à prendre. Certains groupes ont pu aller très loin dans ces alliances « anti-impérialistes », soutenant le FIS en Algérie, le Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban, quant ce n'est pas des régimes comme la Serbie ou l'Irak hier, la Libye, la Syrie, ou l'Iran aujourd'hui.

Si, au contraire, on reste fidèle à l'analyse marxiste, la question n'est plus celle des jeux diplomatiques dans l'arène de la politique internationale, mais celle de l'intérêt des ouvrières et des ouvriers. Est-il plus enviable de crever de faim dans l'Iran ou la Syrie « anti-impérialistes » qu'au Yémen ou en Jordanie « pro-occidentales » ? Du point de vue ouvrier, dans les deux cas, il est légitime et nécessaire de se lever et de lutter pour une vie décente. Est-il préférable de moisir dans une prison iranienne que dans une geôle irakienne ? Faut-il mieux se faire tirer dessus par les milices d'Al-Assad que par les forces monarchiques des Etats du Golfe ? Du point de vue ouvrier, encore, la réponse est que dans tous les cas, le combat est juste et nécessaire pour la liberté.

D'ailleurs, lorsque les mêmes colères populaires ont explosé tant dans des pays « pro-occidentaux » comme la Tunisie, l'Egypte ou Bahreïn, que dans les régimes « anti-impérialistes » de l'Iran ou de Syrie, les circonvulsions de la gauche anti-impérialiste, expliquant pourquoi elle soutient « le peuple d'Egypte » en serrant la main à des agents du régime syrien au nom de la reconstruction de feue la FSM stalinienne, apparaissent plus que jamais incompréhensibles et ridicules.
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Message  chejuanito Mer 15 Juin - 0:20

Pour revenir au terme "amerloque", je me rappelle que quelqu'un (peut-être déjà Jacquouille) m'avait fait le même genre de réflexion dans un cas similaire sur le FMR1(pt-ê s'agissait-il de rital). Je pense qu'il faut prendre en compte la question du registre de langue. En langage familier, ricain ou amerloque sont bcp plus usités qu'Etatsunien. ça n'empêche pas qu'il y a une connotation péjorative xénophobe dans le terme mais le langage familier (comme souvent la culture populaire) est bien plus le reflet de l'idéologie dominante (donc y compris la xénophobie, le sexisme...) que le langage soutenu, plus fardé, masquant mieux les préjugés. Mais ce genre de terme renseigne plus sur le contexte sociétal de construction d'une langue que sur les préjugés de la personne qui l'utilise. Sans compter qu’amerloque n'est pas non plus un terme purement méprisant et orienté comme l'est yankee (un peu comme la différence entre rital et maca qui pour le coup est purement une insulte). Évidemment, ça n'empêche pas que sur un espace public (comme l'es un forum), il est mieux de tenir un peu son langage pour éviter de prêter à interprétation.
Mais cela dit, c'est assez stigmatisant cette manière de plus s'attacher aux formes de langage qu'au fond des interventions. Tout comme parler d'une meuf n'est pas forcément sexiste, il y a des gens chez qui les termes de keum et meuf viendront plus naturellement que femme ou homme, sans que l'intention soit méprisante. On pourrait également se pencher avec intérêt sur la façon dont les minorités se réapproprie les termes créés par leurs oppresseurs à leur encontre (en France le terme négro n'est pas loin de se répandre autant que le terme étatsunien nigga chez les noirs et les groupes pluriethniques).
Enfin, pour élargir sur l'anti-américanisme, il est hélas vrai qu'il existe une tendance chez les militants d'EG à reproduire partiellement les préjugés qu'on trouve dans le reste de la société (la caricature d'un pays d'incultes, racistes ou tout le monde est croyant, ultra-capitaliste et consumériste). Mais dans l'EG comme en général, la seule solution est l'éducation, la formation. Il y a dans l'EG un vrai déficit de formation concernant le mouvement ouvrier aux usa, la contre-culture aux usa... Ce type de formation permettrait de faire baisser les préjugés.
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Message  Gauvain Mer 15 Juin - 0:50

chejuanito a écrit: Sans compter qu’amerloque n'est pas non plus un terme purement méprisant et orienté comme l'est yankee (un peu comme la différence entre rital et maca qui pour le coup est purement une insulte). Évidemment, ça n'empêche pas que sur un espace public (comme l'es un forum), il est mieux de tenir un peu son langage pour éviter de prêter à interprétation.
Ben écoute, quand j'étais en prépa, pour réviser mon programme d'histoire, j'utilisais un manuel qui employait systématiquement le mot yankee pour désigner les Etats-uniens, parce que, disaient les auteurs, c'est moins lourd que "états-unien" et moins ambigu que "américain". Et ils le faisaient probablement sans aucune intention polémique.

Sinon, pour la fin de ton message : il y a une différence fondamentale entre dire que quelqu'un est sexiste, et dire que tel propos est sexiste (ou raciste, homophobe, islamophobe *appât à Loriot*, ce que tu veux).
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Message  chejuanito Mer 15 Juin - 7:34

Gauvain a écrit:
Ben écoute, quand j'étais en prépa, pour réviser mon programme d'histoire, j'utilisais un manuel qui employait systématiquement le mot yankee pour désigner les Etats-uniens, parce que, disaient les auteurs, c'est moins lourd que "états-unien" et moins ambigu que "américain". Et ils le faisaient probablement sans aucune intention polémique.
Et bien, comme quoi, le caractère péjoratif d'un terme est avant tout dans la perception qu'on en a. J'étais persuadé que ce mot ne pouvait qu'être négatif, j'ai du être trop bercé aux chants staliniens de France.
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