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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

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Message  nico37 Mer 9 Fév - 0:39

Pour un enrichissement libertaire du communisme (par Olivier Besancenot, Contretemps n°4)

De notre héritage historique, nous ne pouvons faire « table rase ». Il nous impose de donner des gages politiques pour que socialisme et démocratie soient réellement compatibles ; il nous oblige à garantir à tous, en cas de victoire, qu’à une page de domination et d’oppression ne succède pas une nouvelle page, d’obédience différente. Il nous faut puiser dans les diverses expériences révolutionnaires, sans chercher à établir une hiérarchie entre elles car aucune ne peut prétendre, à elle seule, synthétiser le projet communiste. Nous devons également revendiquer le droit à l’apprentissage. La refondation communiste est un mouvement permanent. Le renouvellement de ses idées, ses modes d’action, ses codes, ne prendra forme qu’au travers de l’expérience collective des masses opprimées. Les idées émancipatrices qui ont, dans le passé, touché la fibre humaniste de millions de personnes sont nées de la confrontation entre l’expérience vécue des masses, emmenées par leurs mouvements de résistance, et les réflexions politiques des clubs, des partis ou des syndicats, alimentées par plusieurs penseurs.

Nous vivons aujourd’hui les prémices d’un nouveau cycle, et nous aurons besoin d’événements fondateurs forts pour aboutir à la reformulation d’un nouveau communisme. Certains militent depuis plus de vingt ans pour faire vivre les idées révolutionnaires, dans un monde sans révolution. Et il nous est toujours impossible, à ce jour, de nous référer à un exemple exportable qui illustre les défis politiques que posent nos débats. C’est bien la preuve que les modèles clés en mains n’existent pas… C’est peut-être aussi l’opportunité pour les opprimés de s’approprier un projet de société, sans être parasités par un schéma préétabli.

(Re)penser le communisme, c’est d’abord croire à la vertu émancipatrice de la lutte de classe. Le communisme est ce mouvement porté par des résistances sociales et sociétales en quête d’un aboutissement politique : l’affranchissement de l’humanité de ses servitudes, de ses souffrances et de ses humiliations. Le communisme, c’est aussi un nouvel ordre social et économique, égalitaire et rationnel, qui doit répondre aux besoins de chacun, trouver un équilibre entre le bien-être social et le respect des ressources environnementales. C’est un système politique démocratique placé sous le contrôle de la majorité ; une société libérée de l’aliénation collective et individuelle.

S’il faut tenter de dire de quoi le communisme est le nom, je réponds d’emblée : réappropriation – tant du point de vue des richesses, de la démocratie que de la culture. Le communisme défend une société où les richesses doivent être réparties de façon égale entre tous, attribuées par les choix et sous le contrôle du plus grand nombre. A l’opposé du système capitaliste, le communisme n’a de sens que si le résultat du travail bénéficie à tous. Deux sortes de sociétés ont opprimé les hommes dans la phase la plus récente de leur histoire : le capitalisme et les sociétés bureaucratiques. Dans les deux cas, une minorité impose sa dictature à la majorité, une poignée de riches d’un côté, et d’apparatchiks de l’autre. La seule société dont l’humanité ne se soit pas dotée pour elle-même est celle où la majorité dispose des richesses que, somme toute, elle est seule à créer par son activité manuelle ou intellectuelle. Voilà pourquoi la réappropriation est indissolublement économique et démocratique.

Le communisme ne signifie pas l’abolition de toutes les formes de propriété, mais celle des grands moyens de production, de finance, de distribution et de communication. D’ailleurs, avant d’intégrer le vocabulaire politique, « communisme » était le terme juridique pour désigner la copropriété d’un bien indivisible. Ainsi, le communisme est bien la « copropriété » des secteurs clés de l’économie ; la « copropriété » implique une « codécision », soumise aux suggestions et aux choix de la majorité. Confier le pouvoir à la population dans le domaine économique est d’ailleurs le seul moyen d’enrayer le logiciel de l’économie capitaliste, où le marché dicte sa loi uniquement dans l’optique de faire tourner la machine à profits, quitte à produire aussi du gaspillage, et de valoriser toujours plus le capital au détriment des hommes et de leur environnement. Nous voulons défendre au contraire une société où le peuple débatte de l’anticipation et de la planification démocratique de ses besoins réels, afin d’établir en conscience la production économique à la hauteur du strict nécessaire socialement et du strict raisonnable écologiquement.

La réappropriation collective est également culturelle et individuelle. Aimé Césaire parlait de « ré-humaniser l’humanité » ; Frantz Fanon de « libérer l’homme ». Rendre à chacun la potentialité de reprendre possession des fonctions sociales, desquelles la société capitaliste l’éloigne, préférant cantonner l’individu à son rôle de producteur-consommateur. Lever la chape de plomb de la domination et de la soumission, pour permettre à chacun de (re)prendre confiance en soi, en ses capacités intellectuelles, culturelles et créatrices. L’enjeu est de construire, ici et maintenant, un cadre collectif où chacun peut s’épanouir et trouver librement sa place dans la société.

(Re)définir un communisme contemporain invite à lancer quelques pistes : répartition des richesses (fiscalité anticapitaliste, contrôle public sur la comptabilité, service public bancaire unique) ; propriété (expropriation des grands secteurs de l’économie et mise sous tutelle du public et des salariés, abolition de la brevetabilité dans le domaine médical), éco-socialisme (réchauffement climatique, sortie du nucléaire, moratoire OGM, équilibre question sociale et environnementale, sobriété énergétique compatible avec un service public de tous les groupes énergétiques, croissance socialement utile, antiproductivisme et planification démocratique). Il en va de même des nombreux sujets, tels que le féminisme, l’immigration, l’internationalisme, la laïcité/liberté de culte, etc. Mais auparavant, il nous est indispensable de répondre à ces questions : au XXIe siècle, qui doit changer la société ? Comment ? Et pour quoi en faire ?

Quel est le nouveau sujet révolutionnaire ? Objectivement, le prolétariat n’a jamais été aussi nombreux qu’en ce moment. Paradoxalement, il n’a pourtant jamais eu aussi peu conscience de son existence. Le salariat est éclaté en petites unités éparses. Il est précarisé, fragilisé par un chômage qui prive d’emplois des travailleurs sur plusieurs générations parfois. Le salariat s’est aussi féminisé, diversifié et il est globalement plus diplômé. Le mouvement ouvrier traditionnel a du mal à organiser cette nouvelle classe de travailleurs. C’est souvent hors des cadres classiques, parfois même à leur encontre, que s’organisent, par exemple, les luttes des « sans-droits » – sans-travail, sans-toit, sans-papiers – ou que se structurent les collectifs dans les quartiers populaires. Unifier ce nouveau sujet de la transformation sociale à travers ses luttes est la condition pour que le « Qui change la société » s’identifie lui-même et prenne conscience de soi.

« Comment et pour quoi faire » posent le même défi : pour les révolutionnaires, le changement de société suppose une confrontation avec ceux qui n’ont pas intérêt à ce changement, c'est-à-dire avec une minorité puissante de conservateurs qui se repaissent des inégalités. Comme l’a fait remarquer l’anarchiste Elisée Reclus : « L’histoire nous enseigne que les privilégiés ne voient pas de bonne grâce la poussée de ceux d’en bas. »

Comment prendre le pouvoir sans se faire prendre par lui ? Faute de poser centralement la question du pouvoir, on le laisse à d’autres ou, pire, on s’en accommode et on s’intègre à lui. Certains réfutent cette problématique au nom des risques intrinsèques à tout type de pouvoir, et prétendent qu’on peut changer la société sans prendre le pouvoir. Selon eux, le changement radical s’effectuerait ailleurs, sans renverser le capitalisme, mais en le fuyant dans des expériences alternatives locales. Une chose est de valoriser des expériences – entreprises autogérées, pouvoir régional alternatif comme au Chiapas – pour indiquer que la voie du changement est réalisable. Une autre est de croire que la solution consiste à construire des îlots, qu'on dit « à l’abri » du capitalisme. Ne voulons-nous pas plutôt vivre ensemble, à la lumière du grand jour, et fonder une société qui profite au plus grand nombre ? Cette alternative est la seule garantie contre la menace d’une substitution de l’émancipation collective par une minorité qui pourrait trouver refuge. De plus, imaginer encercler le pouvoir du capital avec une multitude de micros expériences revient à se bercer d’illusions. Dans ce monde, rien ne peut se passer par inadvertance au sein d’un ordre économique mondialisé, qui connaît le prix de sa survie.

Ne pas se faire prendre par le pouvoir. Depuis la Révolution russe, on sait que c’est le terrain de la délégation de pouvoir incontrôlée et de la substitution politique qui est propice à la contre-révolution bureaucratique. C’est pourquoi il est indispensable d’établir les stratégies pour nous prémunir contre le risque qu’un parti, même révolutionnaire, s’autoproclame représentant du peuple en mouvement. Les solutions doivent être assimilées dans nos propositions démocratiques pour que jamais ne se déplace la gravité du lieu du pouvoir : entre les mains du peuple.

Une tentative de synthèse politique entre la culture marxiste révolutionnaire et la tradition libertaire peut permettre d’avancer. C’est bien au peuple organisé démocratiquement de la base au sommet de prendre le pouvoir. Et si c’est bien le peuple qui s’empare du pouvoir, alors, de fait, ce dernier change de nature. D’où la nécessité de « prendre le pouvoir par le bas, et jamais par le haut », comme l’a écrit Rosa Luxemburg.

Pour se protéger du « boa constrictor » qui étouffe toute révolution, il faut abolir le corps militaire et bureaucratique de la société déchue. La révocabilité des élus politiques, des hauts fonctionnaires, l’interdiction du cumul des mandats, l’impossibilité d’effectuer plus de deux mandats dans sa vie, la fixation d’une rémunération à la hauteur de celle de la majorité de la population, sont autant de pistes, éprouvées aux temps de la Commune notamment, qui empêchent la spécialisation et la professionnalisation de la politique.

Le communisme doit aussi confier un maximum de pouvoirs à la base, et favoriser l’initiative locale. Dans les quartiers, les communes et les entreprises, la population est la mieux placée pour savoir quoi faire, pour qui et avec qui. Toutefois, tout ne peut pas être décidé localement, ni en termes de production ni en termes d’évaluations des besoins. Il n’y a pas de contradiction, à priori, entre favoriser d’un côté l’autonomie maximale dans l’organisation démocratique et, de l’autre, bâtir une destinée commune et internationaliste. La centralisation et la coordination de toutes ces activités sont nécessaires de l’échelle régionale à l’échelle internationale. Elles impliquent de déléguer à une échelle supérieure les décisions qui ne peuvent pas être prises localement. Cependant, cette délégation doit être maîtrisée par la base. Dans les entreprises, l’unification peut s’effectuer dans des congrès réguliers aux niveaux des branches professionnelles, puis interprofessionnelles, qu’il s’agisse de production de biens, de richesses et de services. Dans la société, la coordination regroupe les unités territoriales dans des congrès réguliers également.

Pour définir les grandes orientations ou établir la production globale, en fonction des requêtes locales, un congrès permanent débat et tranche. En cas de litiges, des consultations sont organisées dans les conseils de base. En cas de désaccord, des référendums populaires peuvent avoir lieu. Les délégués sont révocables par l’instance qui les a élus. Un pourcentage du corps électoral peut susciter un nouveau suffrage s’il estime que le mandat n’est pas respecté. Dans ces assemblées, débats et délibérations doivent faire avancer d’éventuels points de blocage et, par là même, faire évoluer les positions des délégués. Le mandat de ces derniers est le plus impératif possible, c'est-à-dire le plus proche du mandat initial par lequel il est arrivé. En dernière instance, il rend compte et peut être révoqué si l’évolution de sa position n’est pas partagée par son assemblée. Pour stimuler la capacité créatrice du processus, la discussion démocratique est vitale. Les points de vue différents sur la marche à suivre de cette transition doivent pouvoir s’exprimer librement dans des journaux et se regrouper en partis.

Ce sont là quelques pistes pour combiner démocratie directe et suffrage universel ; des pistes à améliorer, à développer et à relier à d’autres. Des réflexions probablement trop imprégnées du prisme de la situation française et occidentale, ainsi que de la marque de mon propre parcours.

C’est donc aussi un appel à un enrichissement libertaire du communisme pour le XXIe siècle.

Olivier Besancenot.

nico37

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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  Roseau Mer 9 Fév - 1:09

Merci Nico.
Un texte manifeste, à diffuser massivement, qui dément l'affirmation des bourgeois de droite comme de gauche
qui prétendent que les révolutionnaires n'ont pas de projet.
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  bromure Mer 9 Fév - 1:21

Juste un truc: Arrêtons, si vous êtes d'accord, d'appeler ça communisme du XXIéme siècle. C'est ridicule et insultant pour tout les communistes sincères du siècle dernier!
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Message  Roseau Mer 9 Fév - 1:27

Tout à fait d'accord !
Les échecs du "mouvement qui abolit l'ordre existant" sont le propre de la plus grande entreprise humaine.
Les objets volant qui se sont écrasés pendant des siècles n'ont pas empêché un jour les avions de voler.
Ni les reculs des révolutions bourgeoises de mettre un terme aux rapports sociaux féodaux.
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Message  BouffonVert72 Mer 9 Fév - 1:38

Je suis d'accord avec OB pour l'appelation "communisme du 21 ième siècle."
C'est d'ailleurs en rapport avec "écosocialisme du 21 ième siècle"...

Y'a encore bcp de monde qui confond "communisme" avec "Stalinisme". Donc si on utilise le mot "communisme" tout seul, sans précautions, nos auditeurs risquent de se détourner...
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Pour un communisme débarrassé des délires libertaires!

Message  jacquouille Mer 9 Fév - 12:41

bromure a écrit:Juste un truc: Arrêtons, si vous êtes d'accord, d'appeler ça communisme du XXIéme siècle. C'est ridicule et insultant pour tout les communistes sincères du siècle dernier!


Tout a fait d'accord,et arretons également de parler d'éco-socialisme,ce qui sous entend que jusqu'a maintenant le socialisme ignorait l'écologie.
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  Roseau Mer 9 Fév - 13:24

Faux. Rapidement ce n'est pas le sujet du fil. Il y a bien eu des mises en garde sur la destruction de la nature,
y compris très tôt (Marx), mais la connaissance des limites de la planète est un processus scientifique
dont le mouvement ouvrier s'est emparé très tard.
Leur implication dans les luttes écologiques est très variable, et souvent sur papier.
Certaines organisations de nature conservatrices, sur ce sujet comme sur le féminisme, ont pris un grand retard.
Il est utile d'affirmer dans ce contexte encore marqué par un productivisme anti-scientifique d'affirmer que le socialisme sera écologiste, ou simplement alors une étiquette de mauvais breuvage.
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Message  Vérosa_2 Mer 9 Fév - 13:54

jacquouille a écrit:Tout a fait d'accord,et arretons également de parler d'éco-socialisme,ce qui sous entend que jusqu'a maintenant le socialisme ignorait l'écologie.

C'est à dire qu'il y a encore peu de temps de cela (disons 50 ans) les risques pour l'avenir de la planète étaient peu visibles, donc effectivement le mouvement ouvrier n'en n'avait pas fait - à l'époque - une priorité. Même si comme l'a écrit Roseau, Marx et Engels avaient esquissé quelques chapitres sur cette exploitation et spoliation de l'environnement.

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Message  Invité Mer 9 Fév - 14:18


Aussi, je préfère dire une "bonne révolution" qu'une "bonne vieille révolution".

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Message  bromure Mer 9 Fév - 21:01

BouffonVert72 a écrit:Je suis d'accord avec OB pour l'appelation "communisme du 21 ième siècle."
C'est d'ailleurs en rapport avec "écosocialisme du 21 ième siècle"...

Y'a encore bcp de monde qui confond "communisme" avec "Stalinisme". Donc si on utilise le mot "communisme" tout seul, sans précautions, nos auditeurs risquent de se détourner...

Donc on s'excuse par avance de ce qui a été fait sous une appellation mensongère?

Et que fait ont de ceux qui font ce genre d'amalgame volontairement? On s'excuse auprès d'eux aussi?
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Message  Roseau Mer 9 Fév - 21:12

J'ajoute:

Et on abandonne les millions de militant(e)s de part le monde, quelle que soit la pourriture qui les a dirigés,
qui ont tout sacrifié souvent, dont nous partageons 100 % de l'engagement ?
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Message  BouffonVert72 Mer 9 Fév - 22:56

Je viens de lire le texte d'OB, globalement chuis d'accord, mais pas avec ça :
OB a écrit:Certains militent depuis plus de vingt ans pour faire vivre les idées révolutionnaires, dans un monde sans révolution. Et il nous est toujours impossible, à ce jour, de nous référer à un exemple exportable qui illustre les défis politiques que posent nos débats.
Là OB nous la joue style LO sur l'absence totale de ne serait-ce qu'un début d'embryon de considération pour les révolutions actuelles en Amérique du Sud. Bon, je sais pourquoi il fait l'impasse : OB, comme malheureusement beaucoup de marxistes, ne veut pas entendre parler d'autre type de révolution que la révolution par la rue... On pourrait très bien exporter les révolutions équatorienno-bolivaro-vénézuelliennes.
A part ça, chuis d'accord pour le reste sur sa vision globable de ce que pourrait être la nouvelle société.



bromure a écrit:
BouffonVert72 a écrit:Je suis d'accord avec OB pour l'appelation "communisme du 21 ième siècle."
C'est d'ailleurs en rapport avec "écosocialisme du 21 ième siècle"...

Y'a encore bcp de monde qui confond "communisme" avec "Stalinisme". Donc si on utilise le mot "communisme" tout seul, sans précautions, nos auditeurs risquent de se détourner...
Donc on s'excuse par avance de ce qui a été fait sous une appellation mensongère ?
Nan, on ne s'excuse pas, on explique. On fait preuve de pédagogie pour convaincre le maximum de personnes. Bref, on fait du marxisme.

Et que fait-on de ceux qui font ce genre d'amalgame volontairement ? On s'excuse auprès d'eux aussi ?
Nan, on les citrouillise ! bom
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Message  Roseau Mer 9 Fév - 23:22

OB, comme malheureusement beaucoup de marxistes, ne veut pas entendre parler d'autre type de révolution que la révolution par la rue... On pourrait très bien exporter les révolutions équatorienno-bolivaro-vénézuelliennes.

Double illusion:
- dans ces trois pays, il n'y pas encore d'abolition du capitalisme.
- dans ces trois pays, il y a un processus populaire, que les bourgeois ont tenté plusieurs fois d'écraser par des coups d'Etat, donc par les armes et que les peuples ont arrêté non pas avec des bouts de papier, mais par la force de la rue.
Dans ces trois pays, le premier qui va leur parlerait de "révolution par les urnes", ce qui n'a jamais existé nulle part, passerait au mieux pour un martien, au pire pour un provocateur.
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Message  BouffonVert72 Mer 9 Fév - 23:52

Roseau a écrit:
OB, comme malheureusement beaucoup de marxistes, ne veut pas entendre parler d'autre type de révolution que la révolution par la rue... On pourrait très bien exporter les révolutions équatorienno-bolivaro-vénézuelliennes.

Double illusion:
- dans ces trois pays, il n'y pas encore d'abolition du capitalisme.
Car les processus révolutionnaires en question sont encore très récents. Il faut donc attendre un peu... Ca prend du temps, une révolution...

- dans ces trois pays, il y a un processus populaire, que les bourgeois ont tenté plusieurs fois d'écraser par des coups d'Etat, donc par les armes et que les peuples ont arrêté non pas avec des bouts de papier, mais par la force de la rue.
Oui, et alors ? Ca ne remet pas en cause le début du processus révolutionnaire par les urnes...
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Message  Roseau Jeu 10 Fév - 0:12

Faux encore.
Dans les trois pays, ce sont des soulèvements populaires qui ont été enterrinés par les urnes!
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Message  jacquouille Jeu 10 Fév - 0:13

[quote="BouffonVert72"]
Roseau a écrit:
OB, comme malheureusement beaucoup de marxistes, ne veut pas entendre parler d'autre type de révolution que la révolution par la rue... On pourrait très bien exporter les révolutions équatorienno-bolivaro-vénézuelliennes.

Double illusion:
- dans ces trois pays, il n'y pas encore d'abolition du capitalisme.
Car les processus révolutionnaires en question sont encore très récents. Il faut donc attendre un peu... Ca prend du temps, une révolution...

[quote]Ca c'est bien vrai que ca met du temps,regardez,le Général DeGaule,il a commencé a nationnaliser en 1945,et c'est toujours pas le socialisme 65 ans apres Sleep Sleep ,alors j'vous dis pas pour l'éco-socialisme du 22eme siecle drunken drunken .


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Message  Roseau Jeu 10 Fév - 0:35


La réponse est tout au long du texte de Olivier:
Voilà pourquoi la réappropriation est indissolublement économique et démocratique.
L'abolition du capital sans la démocratie, c'est une dictature bureaucratique.
Et l'humanité en a fait l'amère expérience.

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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  BouffonVert72 Jeu 10 Fév - 0:44

Il faut des mandats très courts, rotatifs, et révocables à tout moment, comme OB l'a écrit. Ca empêchera l'embourgeoisement et donc la bureaucratie...
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  yannalan Jeu 10 Fév - 11:35

BouffonVert72 a écrit:Il faut des mandats très courts, rotatifs, et révocables à tout moment, comme OB l'a écrit. Ca empêchera l'embourgeoisement et donc la bureaucratie...

A un simple niveau syndical,j'ai un copain a Sud-Educ dans notre coin qui disait ça en se foutant de la gueule du SNES et de ses "permanents". Ça va faire cinq ans qu'il est dirigeant et délégué, il n'arrive pas à trouver de remplaçant... Il y a un rejet des responsabilités à tous les niveaux et pas seulement en politique

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Message  Roseau Jeu 10 Fév - 13:24

Chaque syndicat comme association a sa vie interne propre, qui diffère en fonction de beaucoup de facteurs.
Mais de toute façon, ce n'est pas le propos.
Lorsque l'on parle des pratiques de la démocratie socialiste, il ne s'agit pas de responsabilités sous domination du capital,
mais au contraire sous le pouvoir des travailleurs.
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  yannalan Jeu 10 Fév - 14:38

Se cacher la réalité ne sert à rien.

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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  Vals Jeu 10 Fév - 19:12

yannalan a écrit:
BouffonVert72 a écrit:Il faut des mandats très courts, rotatifs, et révocables à tout moment, comme OB l'a écrit. Ca empêchera l'embourgeoisement et donc la bureaucratie...

A un simple niveau syndical,j'ai un copain a Sud-Educ dans notre coin qui disait ça en se foutant de la gueule du SNES et de ses "permanents". Ça va faire cinq ans qu'il est dirigeant et délégué, il n'arrive pas à trouver de remplaçant... Il y a un rejet des responsabilités à tous les niveaux et pas seulement en politique

Parfaitement exact et vérifiable.
Nombre de délégués le restent plus longtemps qu'ils ne le voudraient, faute de candidats à la succession....
Au delà de "mauvaises habitudes " bureaucratiques, c'est aussi un reflet de l'état du mouvement ouvrier ; de nombreuses structures syndicales ont du mal à fonctionner faute du minimum d'appareil nécessaire et il arrive que des révolutionnaires, même si ce n'est pas leur volonté, soient obligés de s'y coller pour faire tourner la boutique.
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  Roseau Jeu 10 Fév - 19:53

Se cacher la réalité ne sert à rien

Oui, mais les travailleurs au pouvoir, ce n'est pas la réalité d'aujourd'hui.
Toutes les révolutions le montrent. C'est de déchainement insoupçoné de l'émancipation.
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  Roseau Ven 11 Fév - 15:42

La bureaucratie, c'est la jonction des fonctions techniques et politiques.
Dans la démocratie socialiste, qui n'a strictement rien à voir avec la contre-révolution bureaucratique,
les techniciens sont mis a service de la démocratie, en aucun cas ils n'ont de fonction politique.
Le socialisme est donc une bataille permanente pour la démocratie la plus radicale.


Dernière édition par Roseau le Ven 11 Fév - 20:24, édité 1 fois
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Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4 Empty Re: Pour un enrichissement libertaire du communisme, Olivier Besancenot, Contretemps n°4

Message  Vérosa_2 Ven 11 Fév - 16:34

les techniciens sont mis a service de la démocratie, en aucun cas ils n'ont de fonction politique.
Oui, mais dans un monde où les technologies sont de plus en plus intégrées à la vie quotidienne, sans pour autant que leurs principes et leurs conceptions soient maîtrisées par la population, il y a un risque non négligeable de technocratie. Comment - par exemple - contrôler et orienter de façon utile pour le bien commun le développement des nano-technologies, alors que personne n'y pige rien à part une poignée de spécialistes ? Il ne faut peut-être pas d'emblée reprendre tous les progrès accomplis par le capitalisme dans le domaine scientifique/technologique, sans bien sûr pour autant revendiquer le retour à l'age de pierre.

Dans un autre ordre d'idée, que va-t-on faire en héritant de ces villes gigantesques qui croissent par millions d'habitants chaque année que fait le capitalisme. Je ne parle pas que des nécessaires mesures d'urgence sanitaire concernant les immenses bidonvilles du tiers-monde et des pays en développement. Comment parvenir à gérer de façon humaine ces conurbations qui sont de facto inhumaines ? Tokyo et villes satellites 40 millions d'habitants, la mégapole BosWash (Boston-Washington) 45 millions d'habitants, celle du ChiPitts (Chicago-Pittsburgh) 30 millions d'habitants, l'agglomération de Chongqing 31 millions d'habitants, etc...

Tout cela dépasse "l'éco-socialisme" tel qu'il est pensé à l'heure actuelle.

Il me semble qu'il convient de réfléchir de façon critique dès maintenant sur tous les aspects de cette "modernité" démentielle, avant que nous n'en n'héritions. Et ne pas se contenter de dire que les "conseils" et la "démocratie socialiste" s'en chargeront en temps voulu.

Vérosa_2

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