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Argument libéral - Capitalisme et richesse

2 participants

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Argument libéral - Capitalisme et richesse Empty Argument libéral - Capitalisme et richesse

Message  Isildur Dim 14 Déc - 21:05

Bonjour,

Quelles sont les ressources des marxistes pour critiquer l'argument libéral selon lequel c'est grâce à l'exploitation capitaliste que l'on a pu accroître la richesse globale?


Isildur

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Argument libéral - Capitalisme et richesse Empty Re: Argument libéral - Capitalisme et richesse

Message  sylvestre Lun 15 Déc - 16:17

A la base il faut dire que le point de vue marxiste est d'approuver ce point de vue.

La bourgeoisie, au cours de sa domination de classe à peine séculaire, a créé des forces productives plus nombreuses; et plus colossales que l'avaient fait toutes les générations passées prises ensemble. La domestication des forces de la nature, les machines, l'application de la chimie à l'industrie et à l'agriculture, la navigation à vapeur, les chemins de fer, les télégraphes électriques, le défrichement de continents entiers, la régularisation des fleuves, des populations entières jaillies du sol - quel siècle antérieur aurait soupçonné que de pareilles forces productives dorment au sein du travail social ?

(Marx et Engels, Manifeste du Parti Communiste, 1847)

Après vient la question de savoir si les limites de l'efficacité du capitalisme pour continuer à les accroître (et nous retrouvons notre vieil ami le débat sur les forces productives et les limites de sa croissance). Mais sur le constat historique du rôle passé du capitalisme dans l'accroissement des richesses, il n'y a pas de débat avec les libéraux, contrairement à ce qu'ils s'obstinent généralement à vouloir croire pour construire un homme de paille.
sylvestre
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Message  Isildur Mar 16 Déc - 2:07

Pourtant, il y avait quand même un débat plus substantiel sur le sujet, même à travers l'histoire.

En 1939, Trotski parlait de la théorie de la paupérisation croissante

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1939/04/lt19390418c.htm

A. – La théorie de la paupéri­sation croissante

"Accumulation de la richesse à un pôle, écrivait Marx soixante ans avant Sombart, signifie donc en même temps accu­mulation de misère, de souffrance, d'esclavage, d'ignorance, de brutalité, de dégradation mentale au pôle opposé, c'est-à-dire du côté de la classe dont le produit prend la forme de capital. (...) L'histoire du monde capitaliste, depuis la dernière guerre, a irrémédiablement confirmé la théorie dite de la paupérisation croissante.



C'est précisément là que les libéraux se vantent en disant que l'extraordinaire richesse issue de l'exploitation capitaliste a ruisselé sur l'ensemble de la société. N'y a t-il pas d'arguments historiques ou économiques à leur opposer? Peut-on montrer la supériorité intrinsèque du socialisme dans l'allocation des ressources ?



Isildur

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Message  sylvestre Mar 16 Déc - 16:10

C'est une question différente de ta question initiale (sur "la richesse globale").

La thèse de la paupérisation absolue a bien été celle de Marx à son époque, mais déjà à son époque s'est posé le problème de l'accroissement du niveau de vie d'au moins une partie de la classe ouvrière et de sa signification tant au point de vue de l'analyse économique que de celui de son sens politique. Plus tard ont eu lieu les débats entre Bernstein, qui prenait argument de cet élévation du niveau de vie confirmé dans la classe ouvrière allemande pour prôner un passage graduel au socialisme et Luxemburg, qui a refusé cet argument, non en en niant la justesse pour le passé mais en pointant ses limites pour l'avenir :

Rosa Luxemburg a écrit:Quand le développement de l’industrie aura atteint son apogée et que sur le marché mondial commencera pour le capital la phase descendante, la lutte syndicale deviendra difficile : 1° parce que les conjonctures objectives du marché seront défavorables à la force de travail, la demande de force de travail augmentant plus lentement et l’offre plus rapidement, que ce n’est le cas aujourd’hui ; 2° parce que le capital lui-même, pour se dédommager des pertes subies sur le marché mondial, s’efforcera de réduire la part du produit revenant aux ouvriers. La réduction des salaires n’est-elle pas, en somme, selon Marx, l’un des principaux moyens de freiner la baisse des taux de profits ? (voir Marx, Capital, livre III, chap. XIV, 2, tome X, p. 162). L’Angleterre nous offre déjà l’exemple de ce qu’est le début du deuxième stade du mouvement syndical. À ce stade la lutte se réduit nécessairement de plus en plus à la simple défense des droits acquis, et même celle-ci devient de plus en plus difficile. Telle est la tendance générale de l’évolution dont la contre-partie doit être le développement de la lutte de classe politique et sociale.

Dans le texte de Trotsky que tu cites, il prend soin de pointer un acroissement de la paupérisation relative :

En fait, la contradiction économique entre le prolétariat et la bour­geoisie s'aggrava pendant les périodes les plus prospères du développe­ment capitaliste, cependant que l'élévation du standard de vie de cer­taines couches de travailleurs, couches assez étendues par moments, masquait la diminution de la part du prolétariat dans le revenu national. Ainsi, juste avant de tomber dans le marasme, la production industrielle des Etats-Unis augmenta de 50 % entre 1920 et 1930, cependant que la somme payée en salaires ne croissait que de 30 %, ce qui signifie une diminution effrayante de la part des travailleurs dans le revenu national.


Je pense que le constat factuel global est bien celui-ci : accroissement des inégalités, augmentation du niveau de vie y compris pour la classe ouvrière, mais bien moindre que celui de la production, ainsi que des périodes de chute pendant les crises - chute "douce" sous forme de chômage dans les crises qu'on a pu connaître en Europe depuis les années 1970. Chute plus dure sous la forme de politique d'austérité à grande échelle comme dans le sud de l'Europe en ce moment, ou période de chômage "sans filet" des années 30. Chute cataclysmique sous forme de massacre de masse et de pénurie, dont l'exemple le plus frappant reste la deuxième guerre mondiale.
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