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Trotsky et trotskisme

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Trotsky et trotskisme - Page 4 Empty Re: Trotsky et trotskisme

Message  mykha Mar 20 Aoû - 20:58

Il y a 70 ans - Août 1940 : Staline faisait assassiner Trotsky


Le 21 août 1940, à Mexico, Léon Trotsky mourait, assassiné par un agent de Staline, Ramon Mercader. Le tueur avait réussi depuis longtemps à pénétrer son entourage, preuve que l'opération était minutieusement préparée de longue date. Sous prétexte de lui soumettre un article, il approcha et frappa mortellement Trotsky à la tête avec un piolet. Trotsky se savait menacé. D'ailleurs, quelques semaines auparavant, il avait déjà échappé de justesse à un attentat organisé par des hauts responsables du parti stalinien mexicain.

À 61 ans, étaient brutalement interrompus un combat et une vie consacrés intégralement à la révolution prolétarienne et au communisme.

Né en 1879 dans une famille d'agriculteurs juifs d'Ukraine, le jeune Trotsky avait rencontré les idées socialistes au lycée. Étudiant brillant, il se consacra très tôt à l'agitation révolutionnaire et l'action clandestine auprès des ouvriers.

Un militant révolutionnaire professionnel

À 18 ans, emprisonné à Odessa, il adhéra au marxisme. Comme pour bien des révolutionnaire russes, ce sera le premier mais pas le dernier séjour en prison. Déporté en Sibérie, il s'en évada et fut exilé. À Londres, il collabora avec Lénine. Mais de 1903 à 1917, des divergences sur les questions organisationnelles, qui étaient en débat dans l'ensemble de la social-démocratie, les séparèrent.

En janvier 1905, la révolution éclata dans l'Empire russe. Trotsky parvint à rentrer clandestinement en Russie. En octobre, à Saint-Pétersbourg fut créé le Soviet, véritable direction prolétarienne de la révolution dont Trotsky, qui avait alors 26 ans, devint le président.

Avec l'échec de la révolution de 1905, Trotsky fut arrêté, condamné au " bannissement à vie " et déporté près du cercle polaire. À nouveau il s'évada et séjourna dans diverses capitales européennes. Il était à New York quand éclata la révolution russe de février 1917...

Le parti de Lénine et Trotsky


Lénine, en exil, puis de retour en Russie, dut convaincre le parti bolchévique de mener une action politique vers la conquête du pouvoir par le prolétariat.

Trotsky alors était en complet accord avec cette perspective, avec l'analyse et les objectifs défendus par Lénine. C'est sans réserve qu'il rejoignit donc, avec quelques milliers de militants regroupés autour de lui, le parti bolchévique.

Très rapidement, comme en 1905, Trotsky devint l'orateur le plus populaire chez les ouvriers de Pétrograd. En septembre, les bolchéviks devinrent majoritaires aux soviets de Pétrograd, de Moscou et d'autres villes importantes du pays. En octobre, le prolétariat renversait le gouvernement et s'emparait du pouvoir. Pour les travailleurs, en Russie et à l'étranger, Trotsky incarnait avec Lénine la révolution russe victorieuse.

En mars 1918, Léon Trotsky fonda l'Armée rouge. Commissaire du Peuple à la Guerre, il réussit à organiser avec efficacité la défense militaire du jeune État ouvrier, encerclé et agressé par les puissances capitalistes et la contre-révolution, en s'appuyant sur l'enthousiasme et la détermination de la population laborieuse.

Les dirigeants bolchéviques étaient convaincus, comme tous les révolutionnaires de l'époque, que la Russie tsariste était le " maillon le plus faible " de la chaîne des pays capitalistes et que l'avenir de la révolution russe était lié à la révolution internationale, en particulier dans les bastions impérialistes.

C'est la raison pour laquelle les dirigeants bolchéviks proclamèrent, dès mars 1919, la Troisième Internationale, considérée comme le parti mondial de la révolution dont Léon Trotsky rédigea le manifeste de fondation.

Mais la vague révolutionnaire subit la trahison active de la social-démocratie. Les partis communistes, jeunes et inexpérimentés, ne furent pas à la hauteur de la situation, d'autant que cette vague, défaite après défaite, s'affaiblissait. Ce recul alimenta un courant réactionnaire dans le pays des Soviets et engendra sa dégénérescence. L'URSS se retrouva isolée, le pays, arriéré, était exsangue. Les Soviets avaient cessé de jouer leur rôle. C'est dans ce contexte que, dans le Parti et l'appareil d'État, se développa une couche de bureaucrates qui, du fait de leur position, bénéficiaient d'avantages matériels et moraux qu'ils entendaient conserver. Staline devint leur représentant. Vieux-bolchévik, mais dirigeant de second plan, quasi inconnu des masses, il mit à profit son poste de Secrétaire général, fonction essentiellement administrative, pour tisser sa toile au sein du Parti.

Contre la bureaucratie et le stalinisme

Avec la maladie puis la mort de Lénine, en janvier 1924, Staline lança une campagne de calomnies contre Trotsky. Une gigantesque entreprise de falsification de l'Histoire fut alors mise en marche.

Dans le Parti et l'Internationale, la clique bureaucratique écarta de véritables révolutionnaires et s'appuya sur des ralliés, des arrivistes qui avaient souvent été de l'autre côté des barricades pendant la révolution. On sanctionna toute discussion dans le parti. Toute critique valait la déchéance immédiate. Quelques années plus tard, elle vaudra une balle dans la nuque.

Bon nombre d'historiens bourgeois ont voulu réduire la lutte entre Staline et Trotsky à une rivalité de personnes, une querelle de succession. En fait, derrière les hommes, il y avait l'affrontement de forces sociales. Trotsky, comme Lénine, défendait en URSS, comme dans le restant du monde, une politique correspondant aux intérêts historiques du prolétariat et du communisme ; Staline était l'instrument d'une bureaucratie soucieuse de conserver et d'accroître ses privilèges au détriment du prolétariat et de son État.

Sous couvert d'une théorie mise en place pour la circonstance, qui prétendait que l'on peut construire le socialisme dans un seul pays, Staline rompit avec la politique révolutionnaire bolchévique qui considérait la révolution russe comme l'avant-poste de la révolution internationale.

En octobre 1927, Léon Trotsky fut exclu du Parti bolchévique ainsi que des milliers de ses partisans, puis déporté à Alma-Ata, en Asie centrale. De là, il continua la lutte, entretenant des liens et correspondant avec les autres opposants déportés aux quatre coins de l'URSS.

Une repression féroce s'abattait sur ces opposants et leur famille. Si certains, face aux tortures et au chantage, finirent par capituler, bon nombre surent garder la même intransigeance que Trotsky et seul l'assassinat put les faire taire.

Planète sans visa

Mais en janvier 1929, Staline n'osa pas assassiner Trotsky. Il l'exila hors d'URSS, pensant ainsi l'isoler définitivement et le mettre hors d'état de continuer le combat. Il se trompait.

Malgré le flot de calomnies répandu par les staliniens, malgré l'assassinat de ses collaborateurs et des membres de sa famille, malgré la complicité des grandes puissances occidentales, qui se prétendant démocratiques, lui refusèrent souvent ne serait-ce qu'un simple visa, Trotsky va continuer la lutte. Par ses écrits, par sa correspondance, il va agir pour regrouper autour de lui une opposition communiste de gauche et combattre pied à pied la politique contre-révolutionnaire de Staline et de l'Internationale à sa botte.

Il ne s'est pas contenté de dénoncer le stalinisme, il en a expliqué aussi les racines. Il a su expliquer un phénomène complètement inédit dans l'Histoire : la dégénerescence de la première révolution ouvrière victorieuse par la formation d'une couche sociale entièrement nouvelle, la bureaucratie. Et c'est à ces questions, vitales non seulement pour l'époque mais pour l'avenir du mouvement ouvrier et de l'humanité, qu'il a su donner une réponse militante en s'appuyant sur la méthode marxiste.

Un héritage indispensable pour les révolutionnaires

Trotsky restait le seul dirigeant révolutionnaire de sa génération, possédant l'expérience et un capital politique qu il savait devoir transmettre en dépit des pires difficultés, de la répression féroce organisée par la dictature stalinienne.

Trotsky écrivait en 1935 : " Le travail que je fais en ce moment - malgré tout ce qu'il a d'extrêmement insuffisant et fragmentaire - est le travail le plus important de ma vie, plus important que 1917, plus important que l'époque de la guerre civile, etc. [...] Je ne peux pas dire que mon travail ait été irremplaçable, même en ce qui concerne la période 1917- 1921, tandis que ce que je fais est dans le plein sens du terme irremplaçable. "

Bien que traqué, Trotsky restait une menace si grande que, dès le début de la guerre, Staline le fit assassiner, privant la IVe Internationale qu'il venait de fonder de sa seule direction politique.

Staline, comme les dirigeants capitalistes, craignait qu'au travers de cette guerre, comme lors de la précédente, la classe ouvrière et une nouvelle génération militante renouent avec les idées communistes révolutionnaires, avec la tradition bolchévique, c'est-à-dire avec le trotskysme.

Léon Trotsky a maintenu le drapeau du communisme contre ses fossoyeurs. Par son analyse de la dégénérescence de l'URSS et par toute son activité de militant révolutionnaire prolétarien, il a légué aux nouvelles générations un capital politique unique permettant de comprendre le monde actuel afin d'agir pour le transformer.

Christian BERNAC

(Lutte Ouvrière)
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Trotsky et trotskisme - Page 4 Empty Leon, Nathalia, Diego et Frida

Message  Roseau Dim 6 Oct - 15:29

A l'Encontre a mis en ligne cette vidéo charmante avec le commentaire suivant:
Voici quelques images, fort rares, de la rencontre, en 1938, entre Léon Trotsky, sa femme Nathalia Sedova avec le peintre mexicain Diego Rivera et Frida Kahlo. Cette rencontre se passe à Coyoacán, District fédéral de Mexico (aujourd'hui partie de la gigantesque Mexico City). Trotsky était arrivé au Mexique, en janvier 1937, sur un pétrolier norvégien dans le port de Tampico. Suite à une campagne, menée entre autres par Rivera, en direction du président mexicain Lazaro Cardenas, afin que le droit de résider au Mexique lui soit accordé. Trotsky se trouve, ici, dans la maison de Rivera, La Casa Azul (la Maison bleue). Il déménagera au début 1939 dans une maison voisine. Il fut assassiné par un agent stalinien le 21 août 1940. Dans un climat où le néostalinisme campiste renaît dans une prétendue gauche – par exemple dans le soutien explicite ou de fait à la dictature de Bachar el-Assad – ce clin d'œil au passé pourrait susciter une volonté de réappropriation d'une histoire, qu'il ne s'agit pas de sanctifier. Mais qui peut permettre de saisir combien les combats politiques d'une gauche (qui veut aller à la racine du système) ne peuvent se mener en se gavant de l'illusion qu'il faut repartir de zéro, alors que les dominants puisent dans une pratique et une instrumentation de longue durée.
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Message  Roseau Dim 6 Oct - 15:30

A l'Encontre a mis en ligne cette vidéo charmante avec le commentaire suivant:
Voici quelques images, fort rares, de la rencontre, en 1938, entre Léon Trotsky, sa femme Nathalia Sedova avec le peintre mexicain Diego Rivera et Frida Kahlo. Cette rencontre se passe à Coyoacán, District fédéral de Mexico (aujourd'hui partie de la gigantesque Mexico City). Trotsky était arrivé au Mexique, en janvier 1937, sur un pétrolier norvégien dans le port de Tampico. Suite à une campagne, menée entre autres par Rivera, en direction du président mexicain Lazaro Cardenas, afin que le droit de résider au Mexique lui soit accordé. Trotsky se trouve, ici, dans la maison de Rivera, La Casa Azul (la Maison bleue). Il déménagera au début 1939 dans une maison voisine. Il fut assassiné par un agent stalinien le 21 août 1940. Dans un climat où le néostalinisme campiste renaît dans une prétendue gauche – par exemple dans le soutien explicite ou de fait à la dictature de Bachar el-Assad – ce clin d'œil au passé pourrait susciter une volonté de réappropriation d'une histoire, qu'il ne s'agit pas de sanctifier. Mais qui peut permettre de saisir combien les combats politiques d'une gauche (qui veut aller à la racine du système) ne peuvent se mener en se gavant de l'illusion qu'il faut repartir de zéro, alors que les dominants puisent dans une pratique et une instrumentation de longue durée.
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Message  Babel Sam 12 Oct - 7:39

Trotsky y México, Dos Revoluciones del Siglo XX


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Trotsky et trotskisme - Page 4 Empty ARMEE ROUGE CONTRE MAKHNO

Message  mykha Lun 25 Nov - 19:00

26 NOVEMBRE 1920 : ATTAQUE DE L'ARMEE ROUGE CONTRE MAKHNO





La Révolution et les otages (Leur morale et la nôtre, Trotsky, 1938)

Staline fait arrêter et fusiller les enfants de ses adversaires, fusillés eux-mêmes sur des accusations fausses. Les familles lui servent d’otages pour contraindre les diplomates soviétiques, capables d’émettre un doute sur la probité de Iagoda ou de Ejov, à revenir de l’étranger. Les moralistes de la “Neuer Weg” croient devoir rappeler à ce propos que Trotsky usa “lui aussi” en 1919 d’une loi des otages. Mais il faut citer textuellement: “L’arrestation des familles innocentes par Staline est d’une barbarie révoltante. C’est encore une action barbare quand elle est commandée par Trotsky (1919).” Voilà bien la morale idéaliste dans toute sa beauté ! Ses critériums sont aussi mensongers que les normes de la démocratie bourgeoise : on suppose dans les deux cas l’égalité où il n’y a pas l’ombre d’égalité.

N’insistons pas ici sur le fait que le décret de 1919 ne fit très probablement fusiller personne d’entre les parents des officiers dont la trahison nous coûtait des vies sans nombre et menaçait de tuer la révolution. Au fond, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Si la révolution avait fait preuve dès le début de moins d’inutile générosité, des milliers de vies eussent été épargnées par la suite. Quoi qu’il en soit, je porte l’entière responsabilité du décret de 1919. Ce fut une mesure nécessaire dans la lutte contre les oppresseurs. Ce décret, comme toute la guerre civile, que l’on pourrait aussi appeler à juste titre une “révoltante barbarie”, n’a d’autre justification que l’objet historique de la lutte.

Laissons à un Emil Ludwig et à ses pareils le soin de nous faire des portraits d’un Abraham Lincoln orné de petites ailes roses. L’importance de Lincoln vient de ce que, pour atteindre le grand but historique assigné par le développement du jeune peuple américain, il ne recula pas devant l’application des mesures les plus rigoureuses quand elles furent nécessaires. La question n’est même pas de savoir lequel des belligérants subit ou infligea les plus lourdes pertes. L’histoire a des mesures différentes pour les cruautés des sudistes et des nordistes dans la guerre de Sécession des Etats-Unis. Que de méprisables eunuques ne viennent pas soutenir que l’esclavagiste qui, par la ruse et la violence, enchaîne un esclave est devant la morale l’égal de l’esclave qui, par la ruse et la violence, brise ses chaînes!

Quand la Commune de Paris eut été noyée dans le sang et que la canaille réactionnaire du monde entier se mit à traîner son drapeau dans la boue, il se trouva de nombreux philistins démocrates pour flétrir, avec la réaction, les Communards qui avaient exécuté 64 otages et parmi eux l’archevêque de Paris. Marx n’hésita pas un instant à prendre la défense de cette sanglante action de la Commune. Dans une circulaire du Conseil Général de l’Internationale, Marx rappelle — et l’on croit entendre des laves bouillonner sous ces lignes — que la bourgeoisie usa du système des otages dans la lutte contre les peuples des colonies et dans la lutte contre son propre peuple. Parlant ensuite des exécutions méthodiques des Communards prisonniers, il écrit: “Il ne restait plus à la Commune, pour défendre la vie de ses combattants prisonniers, qu’à recourir à la prise des otages, coutumière chez les Prussiens. La vie des otages fut perdue et reperdue du fait que les Versaillais continuaient a fusiller leurs prisonniers. Eût-il été possible d’épargner les otages après l’horrible carnage dont les prétoriens de Mac-Mahon marquèrent leur entrée dans Paris ? Le dernier contrepoids à la sauvagerie du gouvernement bourgeois — la prise des otages — allait-il n’être que dérision ?” Tel fut le langage de Marx sur l’exécution des otages, bien qu’il eût derrière lui, au Conseil Général de l’Internationale, bon nombre de Fermer Brockway, de Norman Thomas et autres Otto Bauer. L’indignation du prolétariat mondial, devant les atrocités commises par les Versaillais, était encore si grande que les brouillons réactionnaires préférèrent se taire, en attendant des temps meilleurs pour eux, — et ces temps, hélas ! ne tardèrent pas à venir. Les moralistes petits-bourgeois unis aux fonctionnaires de Trade Unions et aux phraseurs anarchistes ne torpillèrent la Première Internationale que lorsque la réaction eut décidément triomphé.

Quand la révolution d’Octobre résistait aux forces réunies de l’impérialisme sur un front de 8 000 kilomètres, les ouvriers de tous les pays suivaient cette lutte avec une sympathie si ardente qu’il eût été risqué de dénoncer devant eux comme une “révoltante barbarie” la prise des otages. Il a fallu la dégénérescence totale de l’Etat soviétique et le triomphe de la réaction en divers pays pour que les moralistes sortissent de leurs trous… et vinssent au secours de Staline. Car, si les mesures de répression prises pour défendre les privilèges de la nouvelle aristocratie ont la même valeur morale que les mesures révolutionnaires prises dans la lutte libératrice, Staline est pleinement justifié, à moins que… à moins que la révolution prolétarienne ne soit condamnée en bloc.

Messieurs les moralistes, tout en cherchant des exemples d’immoralité dans la guerre civile de Russie, sont obligés de fermer les yeux sur le fait que la guerre civile en Espagne a aussi rétabli la loi des otages, dans la période en tout cas où il y eut une véritable révolution des masses. Si les détracteurs ne se sont pas encore permis de condamner la “révoltante barbarie” des ouvriers d’Espagne, c’est seulement parce que le terrain de la péninsule ibérique est trop brûlant sous leurs pieds. Il leur est beaucoup plus commode de revenir à 1919. C’est déjà de l’histoire. Les vieux ont eu le temps d’oublier, les jeunes n’ont pas eu celui d’apprendre. Pour la même raison, les Pharisiens de toutes nuances reviennent avec tant d’opiniâtreté sur Cronstadt et Makhno: les sécrétions morales peuvent ici se donner libre cours !

_________________

Lettre à W. Thomas (Trotsky, juillet 1937)

Makhno : en lui-même, c’était un mélange de fanatique et d’aventurier. Mais il devint le centre des tendances qui provoquèrent l’insurrection de Cronstadt. La cavalerie est, de façon générale, la partie la plus réactionnaire de l’armée. Le cavalier méprise le piéton. Makhno a créé une cavalerie avec des paysans qui fournissaient leurs propres chevaux. Ce n’étaient pas les paysans pauvres écrasés que la révolution d’Octobre éveilla pour la première fois, mais les paysans aisés et repus qui avaient peur de perdre ce qu’ils avaient. Les idées anarchistes de Makhno (négation de l’État, mépris du pouvoir central) correspondaient on ne peut mieux à l’esprit de cette cavalerie koulak. J’ajoute que la haine pour l’ouvrier de la ville était complétée chez Makhno par un antisémitisme militant. Tandis que nous soutenions contre Denikine et Wrangel [4] une lutte à mort, les makhnovistes, confondant les deux camps, essayaient d’avoir une politique indépendante.. Le petit-bourgeois (koulak), qui avait pris le mors aux dents,pensait qu’il pouvait dicter ses conceptions contradictoires d’une part aux capitalistes et de l’autre aux ouvriers. Ce koulak étaitarmé. Il fallait le désarmer. C’est précisément ce que nous avons fait.

Votre tentative de conclure que les fourberies de Staline découlent de l’ « amoralisme » des bolcheviks est radicalement fausse. Dans la période où la révolution luttait pour l’émancipation des masses opprimées, elle appelait toutes choses par le nom et n’avait nul besoin de fourberies. Le système des falsifications provient de ce que la bureaucratie stalinienne lutte pour les privilèges d’une minorité et qu’elle a besoin de dissimuler et de masquer ses objectifs véritables. Au lieu de rechercher l’explication dans les conditions matérielles du développement historique, vous créez une théorie du « péché originel » qui convient à l’Église, mais pas à la révolution socialiste.

_________________

Lettre aux bolcheviks-léninistes chinois (Trotsky, 22 septembre 1932)

A la tête du mouvement paysan se trouvent des communistes ou des sympathisants ; n’est-il donc pas évident que les ouvriers et les paysans doivent, lorsqu’ils se rencontreront, s’unifier sous le drapeau du communisme ?

Malheureusement, le problème n’est pas si simple. Je m’appuierai sur l’expérience de la Russie. Durant les années de la guerre civile, la paysannerie, dans différentes régions, créait ses propres troupes de partisans, et parfois même, naissaient des armées entières. Quelques-uns de ces corps d’armée se considéraient comme bolcheviks et étaient souvent dirigés par des ouvriers. D’autres restaient sans parti et avaient à leur tête le plus souvent d’anciens sous-officiers paysans. Il y avait aussi l’armée ” anarchiste ” sous le commandement de Makhno. Tant que les armées de partisans agissaient sur le revers de l’armée blanche, elles servaient la cause de la révolution. Certaines d’entre elles se remarquaient par un héroïsme et une ténacité particulière. Mais, dans les villes, ces armées entraient souvent en conflit avec les ouvriers et avec les organisations locales du parti. Les conflits naissaient aussi lors de la rencontre des partisans et de l’armée rouge régulière, et dans certains cas, cela prenait un caractère aigu et morbide.

La rude expérience de la guerre civile nous a démontré la nécessité dé désarmer les corps d’armée des paysans dès que l’armée rouge assumait le pouvoir dans une région débarrassée des gardes blancs. Les meilleurs éléments, les plus conscients et les plus disciplinés, s’intégraient dans les rangs de l’armée rouge. Mais la plus grande partie des partisans tentait de conserver une existence indépendante, et entrait souvent en lutte armée directe avec le pouvoir soviétique. Il en fut ainsi avec l’armée ” anarchiste “, indirectement koulak par son esprit, de Makhno, mais pas seulement avec elle. De nombreux corps paysans, luttant fermement contre la restauration des propriétaires fonciers, se transformaient après la victoire en une arme de la contre-révolution.
Les conflits armés entre les paysans et les ouvriers, quelle qu’en soit l’origine dans les cas particuliers, que ce soit la provocation consciente des gardes blancs, le manque de tact des communistes, ou le concours malheureux dés circonstances, avaient à leur base la même cause sociale : la situation de classe et l’éducation différenciée des ouvriers et des paysans. L’ouvrier aborde les problèmes sous l’angle socialiste ; le paysan sous l’angle petit-bourgeois. L’ouvrier tente de socialiser la propriété qu’il a reprise à ses exploiteurs ; le paysan, tente, lui, de la partager. L’ouvrier veut faire servir les châteaux et les parcs dans l’intérêt général ; le paysan, pour peu qu’il ne puisse les partager, est enclin à brûler les châteaux et à déboiser les parcs. L’ouvrier fait effort pour résoudre les problèmes à l’échelle étatique, et selon un plan ; mais le paysan aborde tous les problèmes à l’échelle locale, et se conduit d’une façon hostile envers le plan du centre, etc…

Il est évident que le paysan peut lui aussi s’élever jusqu’à un point de vue socialiste. Sous le régime prolétarien, une masse de plus en plus grande de paysans se rééduque dans l’esprit socialiste. Mais cela exige du temps, – des années, et même des décades. Si l’on n’envisage que la première étape de la révolution, alors les contradictions entre le socialisme prolétarien et l’individualisme paysan prennent souvent un caractère aigu.
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Message  Babel Mer 11 Déc - 7:17

Essai : Le fils oublié de Trotsky
Une recension du dernier ouvrage de J.J. Marie par G. Delteil, dans le n°220 de L'Anticapitaliste, du 5 décembre 2013.

Babel

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Message  sylvestre Mer 18 Déc - 12:15

Trotsky a écrit:Si dix intellectuels à Paris, Berlin ou New-York ayant déjà appartenu à différentes organisations, s'adressaient à nous avec la demande d'être admis dans nos rangs, je donnerai l'avis suivant : faites leur subir une série d'épreuves sur toutes les questions programmatiques, mouillez-les dans la pluie, séchez-les au soleil, et ensuite après un nouvel examen attentif, acceptez-en peut-être un ou deux. (...) Le cas est tout à fait différent lorsque nous sommes abordés par un groupe d'ouvriers nègres. Ici je suis prêt à considérer d'avance que nous sommes certains d'arriver à un accord avec eux, même si un tel accord n'est pas tout à fait actuel. Car les ouvriers nègres, en vertu de leur position générale ne s'efforcent pas et ne peuvent le faire, à dégrader qui que ce soit, à l'opprimer ou le priver de ses droits. Ils ne recherchent pas des privilèges, et ne peuvent pas arriver au sommet, sinon par la voie de la révolution internationale.

Plus près des prolétaires des races « de couleur » (1932)
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Message  artza Mer 18 Déc - 13:37

sylvestre a écrit:
Trotsky a écrit:Si dix intellectuels à Paris, Berlin ou New-York ayant déjà appartenu à différentes organisations, s'adressaient à nous avec la demande d'être admis dans nos rangs, je donnerai l'avis suivant : faites leur subir une série d'épreuves sur toutes les questions programmatiques, mouillez-les dans la pluie, séchez-les au soleil, et ensuite après un nouvel examen attentif, acceptez-en peut-être un ou deux. (...) Le cas est tout à fait différent lorsque nous sommes abordés par un groupe d'ouvriers nègres. Ici je suis prêt à considérer d'avance que nous sommes certains d'arriver à un accord avec eux, même si un tel accord n'est pas tout à fait actuel. Car les ouvriers nègres, en vertu de leur position générale ne s'efforcent pas et ne peuvent le faire, à dégrader qui que ce soit, à l'opprimer ou le priver de ses droits. Ils ne recherchent pas des privilèges, et ne peuvent pas arriver au sommet, sinon par la voie de la révolution internationale.

Plus près  des prolétaires des races « de couleur » (1932)

Est-ce pour ces deux raisons que le NPA ne se réclame ni de Trotsky ni du trotskysme?

artza

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Message  sylvestre Mer 18 Déc - 13:42

J'en doute fort : les groupes se réclamant du trotskysme et contrevenant aux principe énoncés ici ont été nombreux dans l'histoire.
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Message  Byrrh Mer 18 Déc - 18:16

sylvestre a écrit:J'en doute fort : les groupes se réclamant du trotskysme et contrevenant aux principe énoncés ici ont été nombreux dans l'histoire.
Notamment le SWP américain des années 40-50, qui ne tolérait pas dans ses rangs de couples "mixtes", pour ne pas se confronter aux préjugés ambiants (cf. Le feu du sang de Daniel Guérin, Grasset, 1977).

Mais je suppose que la remarque d'Artza concernait plutôt cet aspect de la citation de Trotsky : le fait que beaucoup d'organisations se revendiquant du trotskysme aient eu certaines facilités à intégrer des intellectuels, et une certaine paresse à recruter des ouvriers, qu'ils soient noirs ou pas.


Dernière édition par Byrrh le Mer 18 Déc - 23:41, édité 2 fois

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Message  mykha Mer 18 Déc - 19:04

sylvestre a écrit:J'en doute fort : les groupes se réclamant du trotskysme et contrevenant aux principe énoncés ici ont été nombreux dans l'histoire.

Oui et les dérives petites bourgeoises et opportunistes qui découlent de cet abandon, aussi.
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Trotsky et trotskisme - Page 4 Empty Pourceux qui ne connaissent pas ce docu...

Message  Roseau Mar 7 Jan - 23:37



Et ici la deuxième partie
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Message  sylvestre Mar 22 Avr - 10:43

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Message  alexi Mar 5 Aoû - 18:51

LIBERATION 09/07/14

Leurres éthiques

[b]


CRITIQUE
La fin justifie-t-elle les moyens ? La morale selon l’optique de Léon Trotski et celle, opposée, du philosophe John Dewey.

Dans l’Assassinat de Trotsky, de Joseph Losey (1971), c’est Richard Burton qui incarne le révolutionnaire russe, et Alain Delon son meurtrier. L’agent de Staline, qui d’un coup de piolet fracassa le crâne de Lev Davidovitch Bronstein, dit Trotski (ou Trostky, ou Trotzky), était en réalité un Catalan, Ramón Mercader, œuvrant sous les faux noms de Jacques Mornard ou Franck Jackson. C’était le 22 août 1940.

Les «procès de Moscou», par lesquels Staline élimine ses opposants politiques, commencent en août 1936. Les trotskistes, accusés de trahison et de terrorisme, en sont bien sûr victimes. Expulsé d’Union soviétique dès 1929, d’abord en résidence surveillée sur l’île turque de Büyükada, puis en exil en France, Léon Trotski avait trouvé refuge en Norvège. Acceptant l’asile politique que lui offre le président Lázaro Cárdenas, il arrive au Mexique le 9 janvier 1937, et s’installe à Cayoacán, dans la «Maison bleue» du couple de peintres Diego Rivera et Frida Kahlo.

A Moscou s’ouvre, à ce moment-là, le deuxième procès : Trotski y est accusé… d’avoir passé un accord avec Hitler pour démembrer l’URSS. Le dirigeant bolchevik «demande alors la création d’une commission d’enquête internationale indépendante pour pouvoir présenter sa défense devant l’opinion publique mondiale». Malgré le refus de nombre d’intellectuels (dont André Gide et H.G. Wells), qui trouvaient inopportun de prendre parti contre le régime soviétique, seul rempart contre le fascisme en Europe, la commission est finalement créée. A la surprise générale, un penseur célèbre, John Dewey, accepte de la présider.

Le philosophe, représentant émérite du pragmatisme, avec Charles S. Peirce et William James, était alors en train de rédiger l’un de ses principaux ouvrages, Logique : la théorie de l’enquête. Il s’interrompt, et se plonge dans la lecture des œuvres de Trotski et des rapports des procès moscovites. «Penseur radical de la démocratie et de l’éducation», écrit Emilie Hache, il appartient «à l’aile gauche du courant libéral américain». Ami de l’Union soviétique, visitée dix ans plus tôt, il défend un socialisme non étatique, est du côté des ouvriers, des syndicats, milite pour le vote des femmes, dénonce toutes les injustices et les misères provoquées par le capitalisme - mais il n’est pas marxiste, et n’estime pas que la lutte des classes soit la «loi» du procès historique.

Devant journalistes et témoins, la commission entend Trotski du 10 au 17 avril 1937, à Cayoacán. «L’enquête consista en interrogatoires et contre-interrogatoires les plus détaillés possibles sur les différentes preuves à charge inscrites dans les comptes rendus officiels des procès de Moscou - telle mort ou tel assassinat qui lui était imputé ; tel accident présenté comme un acte de sabotage qu’il aurait prétendument ordonné…» Ce fut aussi l’occasion, pour le philosophe et le leader bolchevik, de longues discussions théoriques, sur le matérialisme et le sens de l’histoire. Le verdict est rendu par un discours de Dewey prononcé le 12 décembre 1937 à New York, déclarant Trotski non coupable, et un rapport publié en 1938, Not Guilty, qui tomba dans l’indifférence générale.

Quelques mois plus tard, Trotski publie dans The New International l’un de ses essais les plus célèbres : Leur morale et la nôtre. Le journal demande à Dewey de réagir : le philosophe fait parvenir une contribution assez courte, intitulée «A propos de "Leur morale et la nôtre"». Les deux textes (celui de Dewey est traduit pour la première fois) sont réunis dans Leur morale et la nôtre que publie La Découverte.

«Nœud». Tout cela semble loin ? En effet, une large partie du pamphlet de Trotski est aujourd’hui quasiment «inaudible» à qui n’est pas historien de la révolution russe ou du mouvement ouvrier, car les noms, les références, les courants, les problématiques, les faits eux-mêmes se sont estompés. En revanche, la question que posent et Trotski et Dewey n’a rien perdu de son actualité et demeure le «nœud» des problèmes sociaux, politiques et éthiques : qu’est-ce que la morale, et qu’est-ce qui est immoral dans la lutte pour la transformation d’une société où règnent l’exploitation, l’injustice, l’aliénation ?

Parler de «leur morale» et de «la nôtre» semble avoir quelque chose d’effrayant, au sens où la pire forme de morale est justement celle qui met tout le bien d’un côté (le nôtre) et tout le mal de l’autre (le leur). Les morales petites bourgeoises - dont Trotski, avec une ironie féroce, montre qu’elles servent toujours la classe dominante et sont «philistines» en ce qu’elles se fondent sur des absolus, des prétendues certitudes de la conscience, un «sens moral» naturel ou des valeurs éternelles - ne voient ainsi qu’«immoralisme» dans le marxisme, parce que celui-ci poserait des fins qui, pour être atteintes, justifient tous les moyens. Or aux yeux du leader révolutionnaire, que «la fin justifie les moyens» n’a rien d’immoral - à condition que la fin ait aussi sa justification : «Du point de vue du marxisme, qui exprime les intérêts historiques du prolétariat, la fin est justifiée si elle mène à l’accroissement du pouvoir de l’homme sur la nature et à l’abolition du pouvoir de l’homme sur l’homme.» Pour atteindre cette fin, tout serait permis, le faux, la trahison, la violence, le terrorisme, la terreur, «demandera sarcastiquement le philistin, révélant qu’il n’a rien compris» ? «Est permis, répondrons-nous, tout ce qui mène réellement à la libération des hommes», tout ce qui «déduit» ses règles de conduite «des lois du développement social, c’est-à-dire avant tout de la lutte des classes, qui est la loi des lois».

Poutre. C’est sur ce point qu’intervient Dewey. Il ne reprend pas à zéro la question des rapports fins-moyens qui, au moins depuis Machiavel, hante la philosophie morale : il «scie» juste la poutre sur laquelle repose l’argumentation de Trotski et, ainsi, fait s’écrouler tout l’édifice. Il doit exister, dit-il, une «interdépendance entre moyens et fins», et le choix des moyens doit se faire «sur la base d’un examen indépendant des mesures et des politiques en fonction de leurs vraies conséquences objectives». Or, si ces moyens sont «déduits» d’une «présumée loi de l’histoire qui est la loi de toutes les lois du développement social», à savoir la lutte de classes, c’est qu’ils «ne découlent pas de la prise en compte de la fin - la libération de l’humanité - mais d’une autre source extérieure», posée comme absolue. La lutte des classes «fait partie des moyens pour atteindre la fin qu’est la libération de l’humanité». Mais «prétendre qu’il existe une loi absolue de la lutte des classes qui dicte les moyens à utiliser» est une croyance qui «ferme la porte à des futurs examens de l’histoire - comme l’idée que les lois newtoniennes sont les lois ultimes de la physique exclurait toute recherche de nouvelles lois physiques». Aucune loi scientifique «ne peut dicter une fin morale». Croire le contraire, conclut le philosophe américain, «semble bien mener à un engagement fanatique et même mystique».

Que l’on remplace à présent «loi de l’histoire» par loi divine, raison d’Etat, pureté de la race, dogme économique, etc. et on verra apparaître tous les fanatismes contemporains.

Robert MAGGIORI

Léon Trotski, John DeweyLeur morale et la nôtre Préface d’Emilie Hache, texte de Trotski traduit du russe (1939) par Victor Serge, texte de Dewey traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Philippe Pignarre, La Découverte, 112 pp., 10 €.

alexi

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Message  A.C33 Jeu 21 Aoû - 20:17

Un article publié sur BELLA CIAO que je ferai suivre d'un commentaire


Le 21 août 1940, un homme mourrait, un homme qui indiscutablement occupera toujours une place importante dans l’histoire de la lutte de l’humanité pour son émancipation. Dans les années et les décennies à venir, le personnage de Léon Trotsky apparaîtra encore plus important pour les historiens qui étudieront, analyseront et interpréteront le XXe siècle. Aucune autre vie n’a en effet reflétée aussi profondément les luttes, les aspirations et les tragédies du siècle passé avec autant de profondeur et de noblesse que celle de Trotsky. Si nous acceptons comme véridique la remarquable observation de Thomas Mann selon laquelle « à notre époque, le destin de l’humanité se présente en termes politiques », alors nous pouvons dire sans crainte d’exagération que les soixante années vécues par Trotsky représentent la réalisation la plus consciente du destin. La biographie de Léon Trotsky est l’expression la plus essentielle et concentrée des vicissitudes de la révolution socialiste mondiale au cours de la première moitié du XXe siècle. .
Trois ans avant sa mort, lors d’un entretien avec un journaliste américain sceptique et hostile, Trotsky expliqua qu’il voyait sa vie non pas comme une série d’épisodes déroutants et en dernière analyse tragiques, mais bien comme un reflet des différentes étapes de la trajectoire historique du mouvement révolutionnaire. Son arrivée au pouvoir en 1917 était le produit d’un soulèvement sans précédent de la classe ouvrière. Pendant six ans, son pouvoir découlait des relations sociales et politiques créées par ce soulèvement. Le déclin de son sort politique personnel résulte inexorablement du recul de la vague révolutionnaire. Trotsky a été chassé du pouvoir non pas parce qu’il était un politicien moins adroit que Staline, mais bien parce que la force sociale sur laquelle son pouvoir était basé ­ la classe ouvrière russe et internationale ­ battait politiquement en retraite. L’épuisement de la classe ouvrière russe au lendemain de la guerre civile, le pouvoir politique croissant de la bureaucratie soviétique, et les défaites subies par la classe ouvrière européenne ­ notamment en Allemagne ­ furent, en dernière analyse les facteurs décisifs responsables de la chute du pouvoir de Trotsky.
Toutes les défaites subséquentes subies par la classe ouvrière internationale se retrouvent dans le sort personnel de Trotsky : la démoralisation politique provoquée par la défaite de la révolution chinoise en 1927 fournit à Staline l’opportunité d’expulser l’Opposition de gauche de l’Internationale communiste et d’envoyer Trotsky en exil, d’abord à Alma Ata, puis peu de temps après, hors de l’URSS. La victoire de Hitler en 1933 ­ rendue possible par les politiques criminelles et irresponsables du Parti communiste allemand dirigé par les staliniens ­ mit en branle toute une chaîne d’événements horrifiants qui aboutit aux procès de Moscou, aux catastrophes politiques des fronts populaires staliniens et à l’expulsion finale de Trotsky du continent européen vers le lointain Mexique.
C’est dans ce pays, à Coyoacan, en banlieue de Mexico, que Trotsky fut assassiné par un agent stalinien. La mort de Trotsky survint au même moment où l’orgie sanglante de la contre-révolution fasciste et stalinienne battait son plein. À cette époque, pratiquement tous les anciens camarades de Trotsky en Union Soviétique avaient été liquidés. Ses quatre enfants étaient morts, les deux filles les plus âgées étant mortes prématurément du fait des privations imposées par la persécution de leur père, alors que les deux fils, Sergei et Lev, avaient été assassinés par le régime stalinien. Lev Sedov mourût à Paris en février 1938. Il était à cette époque le cadre politique le plus important après son père dans la Quatrième Internationale. D’autres membres exceptionnels du secrétariat de la Quatrième Internationale ­ Erwin Wolf et Rudolf Klement ­ furent assassinés respectivement en 1937 et en 1938.
En 1940, Trotsky voyait son assassinat comme inévitable. Mais il ne se résigna pas en un état de quelconque pessimisme à propos de son sort. Il fit tout en son pouvoir pour parer et retarder le coup préparé par Staline et ses agents du GPU/NKVD. Il comprenait que les conspirations de Staline étaient nourries par la contre-révolution. « Je vis non pas selon la règle mais bien en exception qui la confirme ». Il prédit que Staline profiterait de la reprise de la guerre en Europe occidentale au printemps de 1940 pour frapper. Sa prévision allait s’avérer juste.
La première tentative sérieuse d ‘assassinat survint dans la soirée du 24 mai 1940 alors que l’attention mondiale était tournée vers la déroute des armées françaises devant les troupes de Hitler. La seconde tentative réussit et survint en pleine bataille d’Angleterre, à la fin de l’été de la même année.
Pourquoi Trotsky exilé et apparemment isolé était-il toujours aussi craint ? Pourquoi sa mort était-elle voulue par certains ? Trotsky offrit une explication politique à cela. À l’automne 1939, quelques semaines après la signature du pacte Hitler-Staline (qu’il avait d’ailleurs prédit) qui aboutit au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Trotsky signala une conversation, rapportée dans un journal parisien, entre Hitler et l’ambassadeur français Coulondre. Alors que Hitler vantait son traité conclu avec Staline qui lui libérait les mains pour s’occuper des ennemis de l’Allemagne à l’Ouest, Coulondre l’interrompit en l’avertissant : « mais le véritable vainqueur (en cas de guerre) sera Trotsky. Y avez-vous pensé ? » Hitler reconnut la justesse de l’évaluation de l’ambassadeur français, mais blâma ses adversaires de lui forcer la main. Citant cet inqualifiable entretien, Trotsky écrivit : « Ces gentlemen aiment bien mettre un nom sur le spectre de la révolution… tant Coulondre que Hitler sont des représentants de la barbarie qui s’étend en Europe. Mais aucun des deux ne doute cependant que leur barbarie sera défaite par la révolution socialiste ».
Trotsky était certes craint par les camps fasciste et démocratique, mais encore plus par la bureaucratie soviétique. Staline n’avait pas oublié comment les défaites subies par les armées russes pendant la Première Guerre mondiale avaient discrédité le régime et mobilisé les masses. Le même danger n’était-il pas toujours présent si une nouvelle guerre éclatait, indépendamment de l’entente avec Hitler ? Aussi longtemps qu’il vivrait, Trotsky resterait la plus grande alternative révolutionnaire à la dictature bureaucratique, la personnification même du programme, des idéaux et de l’esprit d’Octobre 1917. C’est pourquoi Trotsky ne pouvait vivre.
http://2ccr.unblog.fr/2014/08/21/le...

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Message  A.C33 Jeu 21 Aoû - 20:23

Mon commentaire sur l'article  publié



Commémorer la mort d’un authentique révolutionnaire que le mouvement ouvrier international, les PC ont injustement calomnié durant des décennies, ne saurait, selon moi, conduire à réinventer un culte de la personnalité post mortem, concernant "le Vieux" et, plus politiquement coupable, réécrire l’Histoire révolutionnaire, sans un début d’analyse autocritique
Cet article me désole autant que les caricatures que j’ai pu lire-voire colporter- sur Trotski
Passons sur ce qui restera une tradition de nonagénaires abrités derrière leurs certitudes partisanes, et qui consiste à tout amalgamer sous le vocable de"stalinien" 
Il est triste de lire un paragraphe aussi caricatural
(gras A.C)
La victoire de Hitler en 1933 ­ rendue possible par lespolitiques criminelles et irresponsables du Parti communiste allemand dirigé par les staliniens ­ mit en branle toute une chaîne d’événements horrifiants qui aboutit aux procès de Moscou, aux catastrophes politiques desfronts populaires staliniens et à l’expulsion finale de Trotsky du continent européen vers le lointain Mexique.
C’est dans ce pays, à Coyoacan, en banlieue de Mexico, que Trotsky fut assassiné par un agent stalinien. La mort de Trotsky survint au même moment où l’orgie sanglante de la contre-révolution fasciste et stalinienne battait son plein.
Le 21 Août 40, des "staliniens" que l’article dénonce, dans une assimilation insultante au fascisme, croupissaient déjà en taule , voire-s ‘agissant de la France- étaient expédiés en Algérie dans des camps de concentration , des"staliniens" de ce Parti communiste allemand que l’auteur re-fusille, étaient parqués en camps d’extermination, des"staliniens" espagnols croupissaient dans des fosses communes ou étaient torturés à Carabanchel 
Dire cela ne saurait légitimer, de ma part, les crimes infects des émissaires de Staline en Espagne ! 
Y compris quand ils s’attaquaient à ce POUM baptisé "trotskiste" alors que L.T avait condamné sa stratégie ! 
Mais ce qui est signe d’absence totale d’analyse marxiste chez les auteurs de ce papier c’est ceci :
Trotski a été chassé du pouvoir non pas parce qu’il était un politicien moins adroit que Staline, mais bien parce que la force sociale sur laquelle son pouvoir était basé ­ la classe ouvrière russe et internationale ­ battait politiquement en retraite. L’épuisement de la classe ouvrière russe au lendemain de la guerre civile, le pouvoir politique croissant de la bureaucratie soviétique, et les défaites subies par la classe ouvrière européenne ­ notamment en Allemagne ­ furent, en dernière analyse les facteurs décisifs responsables de la chute du pouvoir de Trotsky
.
Je ne rappellerai pas ici l’histoire de Kronstadt et l’expérience autogestionnaire,"normalisée" par l’armée ROUGE. Et son chef !
Mais je maintiens une chose
La répression sanglante et infecte du trotskisme, la crapulerie "stal"consistant à parler d’ hitléro-trotskysme" y compris dans les années 50 pour éliminer des dirigeants "staliniens" de PC en Europe, et les remplacer par des plus "souples" vis à vis de STALINE ?....ne saurait être une circonstance atténuante pour exclure Trotski d’une sévère condamnation de complicité avec quasiment TOUS les compagnons de LENINE
Aussi bien les"vainqueurs " par la terreur stalinienne que victimes trotskystes de cette dernière, ne remirent en cause de façon objective ce que le"communisme de guerre" justifia pour s’éloigner de MARX et donc du COMMUNISME
"Les masses font l’Histoire", cette expression FONDAMENTALE qui aurait dû inspirer TOUT communiste dans le monde, fut remplacé, en réalité par "le PARTI est l’avant garde que les MASSES se doivent de suivre, puisque le PARTI agit pour la CLASSE ouvrière et son émancipation"
C’est au nom de la "dictature du prolétariat », prolongée que tous ceux qui se déclarèrent légataires universels de LENINE (de Staline à Kamenev en passant par TROTSKI, furent, en conscience ou pas, les pères de la "dictature SUR le prolétariat" puis de la dictature de la DIRECTION sur LE PARTI, lui-même
C’est cette tragédie révisionniste, ce pseudo"marxisme-léninisme" qui signait la MORT du mouvement ouvrier, bien avant que l’on envoie à MEXICO un tueur stalinien
Ne pas oser débattre de cette question pour"crime de lèse-mémoire de L.T" c’est en 2014, continuer, au nom du"trotskysme" , à objectivement aider TOUS CEUX (y compris les"ex staliniens" devenus pantins du FDG) qui sont, à ce moment historique de la CRISE du Capitalisme, des supplétifs de l’adversaire de Classe.
AC
Je ne saurais trop conseiller de lire cette réflexion de Bensaïd sur ROSA LUXEMBURG et le spartakisme, ce qui évitera des raccourcis sur les communistes allemands -y compris pour une réflexion "équilibrée" sur KPD dans les années 30
Le regretté philosophe dit"trotskyste" écrit
http://lemaidanielbensaid.blogspot....
Il y a des livres de Trotsky qui sont épouvantables, Terrorisme et Communisme notamment (Trotsky, 1920) : on peut comprendre le contexte de la guerre civile russe, mais de là à théoriser l’état d’exception au-delà de l’exception, justement, c’est autre chose. Sur Rosa, il y a une facilité et un anachronisme à relire ses textes critiques sur Lénine et le Parti à travers le prisme du phénomène bureaucratique et stalinien, survenu ultérieurement.

je me doute un peu que des camarades n'apprécieront pas mon jugement, tant de l'article, que de ce que fut L.TROTSKI



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Message  verié2 Dim 24 Aoû - 10:04



AC 33
Commémorer la mort d’un authentique révolutionnaire que le mouvement ouvrier international, les PC ont injustement calomnié durant des décennies, ne saurait, selon moi, conduire à réinventer un culte de la personnalité post mortem, concernant "le Vieux" et, plus politiquement coupable, réécrire l’Histoire révolutionnaire, sans un début d’analyse autocritique
AC 33, ta façon de présenter tes posts rend leur lecture très difficile, voire incompréhensible. On a du mal à distinguer ce que tu dis de ce que tu critiques. Fais un effort de clarté.

Sur le passage que je viens de citer. Oui, en réaction au culte de Staline, il y a eu une sorte de culte inverse de Trotsky, même s'il n'est pas d'un niveau équivalent. Les calomnies staliniennes n'ont pas facilité une approche critique de l'oeuvre de Trotsky. Il y a cependant des trotskistes qui ont un regard critique sur certains aspects de la politique et des analyses de Trotsky. JJ Marie, Tony Cliff et même Broué par exemple. Il suffit de lire l'histoire du parti bolchevik de Broué pour constater que la politique de Trotsky dans la période qui a précédé son expulsion d'URSS a été faite de valses-hésitations, de tentatives d'alliances avec divers courants, qui montrent qu'il n'avait pas compris pleinement la nature du stalinisme à cette époque. D'ailleurs, sa critique du stalinisme a longtemps hésité entre la critique d'un bolchevik qui se trompe et celle d'un homme qui représente des forces sociales hostiles au prolétariat. La bureaucratie et Staline lui sont apparus comme des "forces centristes" faisant un jeu d'équilibre entre la droite et la gauche du parti et non comme des forces contre-révolutionnaires. Trotsky n'a jamais accepté de remettre en question le caractère "ouvrier" de l'URSS après la contre-révolution stalinienne. Vers la fin de sa vie, il évoluait toutefois vers une vision sensiblement différente du rôle de la bureaucratie.

Nombre de Trotskistes préfèrent aujourd'hui voir un Trotsky qui ne s'est jamais trompé. Ce qui nuit à leur propre capacité de réflexion. De là à faire de Trotsky l'un des responsables du stalinisme, je ne te suivrai pas sur ce terrain. Mais ça demanderait une très très longue discussion...


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Message  Roseau Sam 27 Sep - 13:01

Le roman "Viva" de Patrick Deville évoque Trotsky

Présentation du roman sur le site du Seuil :

http://www.rentree-seuil.com/ouvrage/viva

Différentes recensions :

http://www.20minutes.fr/culture/1432115-20140825-rentree-litteraire-lu-viva-patrick-deville

http://www.lefigaro.fr/livres/2014/08/21/03005-20140821ARTFIG00010--viva-de-patrick-deville-trotski-au-pays-des-fantomes.php

http://www.lacauselitteraire.fr/viva-patrick-deville

Recension audio sur France info :

http://www.franceinfo.fr/player/resource/562067-1132805
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Message  ottokar Dim 28 Sep - 11:47

le post de Vérié montre que lui-même n'arrive pas à comprendre les périodes réelles et les façons dont on lit des oeuvres de révolutionnaires. Ce sont toujours des textes écrits dans un certain contexte, face à certains problèmes réels. Et non, les chose n'étaient pas si simples dans les années 20, alors que c'était la MEME génération qui avait fait la révolution et dont une partie contribuait à l'arrêter, puis détruire et transformer l'Etat créé en cette monstruosité stalinienne.
Il suffit de lire les petits textes rassemblés par Pierre Merlet aux éditions des Bons caractères, écrits entre autres à partir des souvenirs des trotskystes russes survivants, des archives du Kremlin pour voir que c'est la moitié voire la majorité du parti de 17-20 qui était devenue oppositionnelle. Pour ceux qui vivaient la période, les choses n'étaient pas condamnées d'avance.
Le combat trotskyste consiste à comprendre cela, pas à dire du fond de sa chaise et 50 ou 75 ans après que ce n'était pas possible et se faire donneur de leçons après coup. Bien des textes de nos grands ancêtres manifestent le même péché d'optimisme, bien des manoeuvres tactiques sont des paris qui ne se réalisèrent pas... mais c'est toute la différence entre une vision combattante au moment même et celle de commentateurs comme Broué ou JJ Marie.

ottokar

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Message  verié2 Dim 28 Sep - 12:02

Ottokar
Le combat trotskyste consiste à comprendre cela, pas à dire du fond de sa chaise et 50 ou 75 ans après que ce n'était pas possible et se faire donneur de leçons après coup.
Bonjour Ottokar, ça fait longtemps qu'on ne t'a pas lu.

Bien sûr, le problème n'est pas de donner des leçons, nous sommes d'accord. Le problème est de tirer un bilan et d'analyser ces situations avec le recul dont nous disposons aujourd'hui, ça me semble différent. Les bolcheviks se sont trouvés coincés dans une impasse historique à partir du moment où la révolution ne s'est pas étendue, c'est un fait. Que sur le coup, même les meilleurs et les plus lucides d'entre eux aient hésité, changé d'avis etc est bien compréhensible et nous serions vraiment mal placés, comme tu le soulignes, pour les condamner ! Mais cela ne justifie pas d'occulter les valses-hésitations, les ambiguités voire les erreurs de Trotsky et de prétendre qu'il aurait toujours défendu la même "ligne juste", voire de lui vouer une sorte de culte.
la différence entre une vision combattante au moment même et celle de commentateurs comme Broué ou JJ Marie
Je ne sais pas si on peut qualifier Broué et JJ Marie de simples "commentateurs", ce sont tout de même des historiens militants, quoi qu'on puisse penser de la politique de leur courant.

verié2

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Message  Prado Mer 24 Fév - 10:29

L’aventure des dix-huit photos pour la plupart inédites que délibéré publie aujourd’hui passe aussi par Mexico, la ville du dernier exil de Léon Trotsky, où il résida à partir de janvier 1937 et fut assassiné le 20 août 1940. Les photos du fondateur de l’Armée rouge pourchassé par Staline à partir de 1929 ne manquent pas et l’iconographie sur son séjour mexicain est déjà bien fournie. Sans doute prises en septembre 1939, les images que nous révélons, au-delà de leur intérêt documentaire, racontent aussi une histoire qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Sur plusieurs d’entre elles figure Seva Volkov, petit-fils de Trotsky. Alors âgé de 13 ans, Seva avait été convoyé jusqu’à Mexico, par Alfred et Marguerite Rosmer, amis “historiques” de Trotsky.

http://delibere.fr/trotsky-mexique-photos-inedites/

Prado

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Message  Byrrh Jeu 6 Oct - 19:01

D'après cet article, la Tendance Marxiste Internationale est parvenue à restituer une version bien plus complète du Staline inachevé de Trotsky, dont la première version française était parue en 1948.

Une traduction française de cette nouvelle version très augmentée (30 % de texte en plus) est prévue.

Byrrh

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