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Débat stratégique dans le NPA

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Débat stratégique dans le NPA - Page 20 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  Marco Pagot Sam 18 Oct - 10:35

C'est quand même fort d'écrire sur la situation française actuelle sans dire un mot sur le pacte de responsabilité, sur l'ANI, les licenciements, la réforme des rythmes scolaires, les attaques sur le statut d'enseignant, les facs en faillite, les cheminots et les intermittents, les budgets d'austérité... Et puis je suis pas foncièrement certain qu'on soit passé très près de la grève générale en 2010... C'est plus de l'impressionnisme qu'autre chose cette vision de 2010... La mobilisation était bien canalisée, les taux de grève assez moyens, et compensés par un suractivisme volontariste des mobilisés qui faisaient des blocages... Blocages qui étaient l'arbre qui cachait la forêt... Non que je crache sur ces actions...

Au vu de ce texte, la priorité c'est d'aller se mettre sur la gueule avec les fafs...

Spoiler:
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Message  Copas Sam 18 Oct - 13:24

Extraits qui semblent poser problème :

En 2010 le mouvement de grève fut lancé par ces activistes contre l’avis des directions syndicales et passera très près d’une grève générale reconductible.
La raison pour laquelle les directions syndicales réussirent finalement à casser cette grève était que ces dizaines de milliers d’activistes, ou du moins une fraction significative d’entre eux et elles, n’étaient pas coordonnéEs au sein d’une organisation avec un minimum de perspectives communes pour devenir une direction alternative. Les directions traditionnelles continuaient de dominer par défaut et le mouvement se replia sans mener le combat jusqu’au bout.

La première partie je confirme, les masses mobilisées furent à certains endroits énormes.
Le potentiel y était (les chiffres le confirment en nombre de grévistes et de manifestants). La politisation moins, mais elle se situait dans une situation qu'on connait maintenant depuis un moment de baisse de la politisation au sens traditionnel mais d'affrontements de classe toujours présents.
Toujours est-il que j'estime que tous les éléments existaient pour aller bien plus loin, sauf un parti y travaillant... avant . Et un travail préparatoire sur la construction de formes d'organisation nouvelles et unitaires de la mobilisation sociale.
Ensuite malgré tout je ferai remarquer que le NPA est entré dans ce mouvement non préparé à ces tâches (une partie était franchement décliniste et déjà happée par le slow avec les petites claques réformistes).

Si le NPA dans le mouvement réagit bien, le retard est important pour un parti qui n'était pas préparé aux enjeux de grosses masses en mouvement, peu encadrées (contrairement à ce qui se dit souvent), peu organisées, peu politisées mais mobilisées.

Le problème avec les bureaucraties ce ne fut pas tant leur capacité d'encadrement qui étaient déjà franchement déclinantes, mais leur capacités de nuisance dues à l'absence totale de cadres coordonné de résistance.

Ce à quoi nous devons nous préparer (et l'extrème gauche a un retard de 10 ans là dessus) c'est la mobilisation sporadique de masses dépolitisées et en partie désorganisées en résistance aux agressions du capital.

Les défis rencontrés par le NPA n'ont que peu de chose à voir avec des relations obsessionnelles avec les petits partis réformistes volatilisés en grande partie.

Elles concernent directement des questions de reconstruction se faisant avec des petites équipes syndicales qui se coordonnent, comme la convergence des hôpitaux qui n'a toujours pas percé au niveau mobilisation de masse centralisée bien que s'appuyant sur des luttes de masse locales (c'est d'ailleurs impressionant de voir que de multiples batailles dans la santé continuent avec des victoires partielles des fois).

Là comme ailleurs, la construction de groupes de travailleurs révolutionnaires dans les grands secteurs et entreprises (Poste, les CH de 500 à 20 000 salariés pour les CHU, la SNCF, les hyper-marchés, les intermittents, etc) dans un cadre stratégique à définir du NPA qui contient obligatoirement la (re)construction d'organisations unitaires lutte de classe et de masse, est essentielle.

Les batailles sociales existent de façon toujours importante en France , mais elles n'ont plus d'autre cadre que celui insuffisant de résister à des agressions, le projet réformiste étant au 36eme dessous, et les projets de rupture tus et cachés.

Pour servir utilement, le NPA a des militants bien implantés (en nombre insuffisant mais...) mais cela ne suffit pas sans définition d'un cadre stratégique qui existait à la création du NPA mais qui a été piétiné méthodiquement par les dirigeants du parti .
Il faut renouveler celui-ci de façon plus "raide" vis à vis des petits partis réformistes et des illusions électoralistes, illusions qui n’empêchent pas par ailleurs de se prendre des tôles.

Le texte du camarade Godard est insuffisant car il se contente une fois encore de rester dans l'aspect abstrait des luttes sans l’enserrer dans un cadre stratégique .

On passera sur la question de la lutte contre le fascisme qui ne peut s'abstenir du fond, quand la classe résiste bien, le fascisme recule, quand la classe recule, le fascisme avance.

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Message  Babel Sam 18 Oct - 16:25

Marco Pagot a écrit:Et puis je suis pas foncièrement certain qu'on soit passé très près de la grève générale en 2010... C'est plus de l'impressionnisme qu'autre chose cette vision de 2010... La mobilisation était bien canalisée, les taux de grève assez moyens, et compensés par un suractivisme volontariste des mobilisés qui faisaient des blocages... Blocages qui étaient l'arbre qui cachait la forêt... Non que je crache sur ces actions...
Sur cette question controversée, et qui a fait l'objet de plusieurs discussions ici-même, l'article de Yann Cézard, paru dans l'hebdo du 25 septembre 2013, apporte un éclairage intéressant :
1995-2003-2010 : retour sur trois batailles

Autrement, je partage ton désappointement à la lecture du texte de Godard : titre accrocheur, pour pas grand chose au final. Sinon une analyse assez floue de la conjoncture et une invitation à réactiver le combat contre l'extrême-droite. En guise de perspectives, c'est plutôt maigre.

Babel

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Message  Roseau Sam 18 Oct - 18:03

Copas a raison de faire ces mises au point.
Cerncernant particulièrement le mouvement de l'automne 2010,
il suffit d'avoir une vue d'ensemble pour comprendre la possibilité
qui s'ouvrait, limitée par le déchainement des buros et réformistes,
et par la faiblesse alors des orgas révolutionnaires poussant au tous ensemble.
Rappels:

Appels a la Greve reconductible, au 19 sept 2010

Au niveau interprofessionnel

-----> l’UNION SYNDICALE SOLIDAIRES nationalement y appelle : « Un mouvement de grève générale demeure nécessaire pour gagner. Il faut le construire avec les collectifs militants de toutes les organisations qui le souhaitent, avec l’ensemble des salarié-e-s : partout dès maintenant, organisons des réunions publiques, des assemblées générales, pour en discuter la mise en oeuvre. »

-----> La CNT appelle à préparer dès aujourd’hui la reconduction dans l’unité syndicale à la base, seule condition nécessaire à une victoire des salariés.

-----> FO « soutient toutes les initiatives prises par ses structures y compris pour l’après 23. Par son intransigeance, par son projet dicté pour satisfaire les marchés financiers dans le cadre d’une politique d’austérité, le gouvernement se met lui-même en situation d’affrontement et de blocage. Adoptée à l’unanimité. ».

-----> Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a affirmé le 10 septembre, sans lui-même s’inscrire dans cette démarche : « Plus l’intransigeance dominera, plus l’idée de grèves reconductibles gagnera les esprits »



Dans les départements et les localités


-----> En Seine maritime, CGT, FO, CFDT, CGC, FSU, Solidaires, UNSA, UNEF appellent à la grève interprofessionnelle jusqu’à l’abandon du projet et incluent la grève reconductible dans les « suites unitaires à débattre »

-----> En Haute-Loire, l’intersyndicale interprofessionnelle CGT, CFDT, FO, Solidaires, FSU, UNSA CFTC, CFE-CGC affirme que : « L’heure est à la grève interprofessionnelle jusqu’à l’abandon du projet. Nous vous appelons à mettre la reconduite de la grève en discussion dès maintenant au cours d’assemblées générales dans les entreprises, les administrations et les services. »

-----> Dans la Loire Atlantique, FO, la FSU et Solidaires disent : « Le 23 septembre doit s’inscrire dans la perspective d’une grève généralisée« . »La date du 23 septembre est déjà tardive. Si elle n’est pas prolongée par une grève reconduite destinée à bloquer les activités économiques et sociales du pays, il sera illusoire d’espérer autre chose que déplacer quelques virgules dans la loi. »

-----> En Lozère, CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, FSU, Solidaires, UNSA, appellent « à mettre en discussion la reconduite de la grève au cours d 4AG dans les entreprises, les administrations et les services »

-----> Dans le Loiret, CGT, CFDT, CFTC, FO, Solidaires, UNSA envisagent les possibilités de reconduire la grève partout où c’est possible.

-----> L’UD CGT du Gard demande à ses syndicats d’organiser des AG pour mettre en débat la grève reconductible à partir du 23.

-----> L’intersyndicale de Roanne, lors du rassemblement du 15 septembre, a appelé « à mettre en discussion la reconduite de la grève dès maintenant au cours d’assemblées générales dans les entreprises, les administrations et les services publics. »



Au niveau Fonction Publique


-----> Solidaires FP appelle à créer les conditions de la reconduction du mouvement de grève dès le 24 septembre. En ce sens, Solidaires « Fonction publique » a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 23 septembre.

-----> La Fédération CGT services publics appelle les personnels avec leurs organisations syndicales à mettre partout en débat la nature des suites à donner au 23, sans exclure aucune forme, y compris la grève reconductible.

-----> La Fédération CGT des organismes sociaux appelle à la grève interprofessionnelle jusqu’à l’abandon du projet.

-----> Les territoriaux CGT de Port-de-Bouc demandent la mise en débat de la grève reconductible lors de l’AG du 23.

-----> La CGT municipaux de Lille appelle à la grève reconductible à partir du 23



Dans les différents secteurs professionnels


-----> A la SNCF : SUD-Rail a déposé un préavis de grève nationale reconductible à compter du 23 septembre pour imposer le retrait. FO appelle « à une grève reconductible à partir du 22 septembre au soir ». La CFTC estime que «seule une grève reconductible peut faire reculer le gouvernement ».

-----> A la RATP, SUD appelle à la grève reconductible, et les syndicats CGT, UNSA, CFDT, Indépendants, CGC et CFTC appellent à une grève de 24 heures le 23 septembre, mais soulignent dans un communiqué commun qu’à « la lumière des évolutions éventuelles au niveau national », ils ne « s’interdisent pas de s’inscrire dans une forme d’action reconductible ».

-----> A France-Télévision, CGT, FO et CFTC ont déposé un préavis de grève reconductible à partir du 23

-----> L’intersyndicale de la Culture (CFTC, CFDT, CGT, FSU, SUD, UNSA) appelle à la tenue d’AG dans tous les services et établissements du ministère pour préparer les meilleures conditions de réussite du 23 et ainsi enclencher dès le 24 la poursuite de la grève jusqu’au retrait du projet gouvernemental.

-----> Aux PTT, SUD appelle l’ensemble des personnels et des organisations syndicales à préparer la grève reconductible à partir du 23 septembre. SUD est prêt à préparer la grève générale avec toutes les organisations syndicales qui le souhaitent.

-----> Dans la Chimie, SUD et la CGT appellent déjà à la reconduction à partir du 23 chez Total. Les fédération SUD, mais aussi la CGT de la chimie sont pour la reconduction dans toutes les activités de la chimie, de la pétrochimie et du raffinage en France. « La FNIC-CGT considère que, face à ce démantèlement programmé des retraites, nous n’avons pas d’autre choix que de durcir les mouvements, d’augmenter le rapport de forces, notamment par de nouvelles actions de grève. La question de la grève reconductible se pose de plus en plus. Nos industries font partie des professions qui doivent se préparer à la mettre en oeuvre, à commencer par interpeler les salariés sur cette question. »

-----> La CGT de l’entreprise ARKEMA-FOS (13) appelle à « une grève reconductible avec arrêt des productions à 5h » et « AG le 24 pour examiner le rapport de forces à Fos et ailleurs »

-----> La fédération nationale de l’action sociale FO (FNAS-FO) se déclare « dès le 23 septembre, pour la grèvejusqu’au retrait du projet ».

-----> La CGT-Phillips de Dreux affirme : « Si les directions syndicales veulent vraiment mobiliser les travailleurs, elles doivent être conséquentes en lançant immédiatement un appel à la grève générale jusqu’au retrait à partir du 23/09, et en la préparant dans tout le pays ! Nul doute que nous répondrons par millions, que nous bloquerons le pays et que Sarkozy devra céder, car ce sont les travailleurs qui font tourner l’économie ! ».

-----> La Fédération Finances de la CGT affirme : « il faut faire monter le niveau de l’action par la grève reconductible et le blocage du pays ».

-----> pour la Fédération CGT des Sociétés d’Etudes : « Si, au soir du 23 septembre, le gouvernement ne retire pas son projet, son obstination mettra nécessairement à l’ordre du jour la grève interprofessionnelle jusqu’à satisfaction. ».



Dans l’Éducation Nationale


-----> La fédération SUD éducation appelle à construire la grève reconductible.

-----> La CGT Education appelle à reconduire la grève du 23 si Sarkozy s’entête

-----> La CNT-FTE appelle à construire la grève générale reconductible

-----> Le SNUAS-FSU (assistants sociaux) déclare que le 23 ne peut s’envisager sans « la dynamique d’une grève reconductible »

-----> La FSU appelle les salariés à se mobiliser le 23 septembre encore plus massivement que le 7. Elle estime nécessaire de donner des suites rapides à ce mouvement unitaire et interprofessionnel en l’amplifiant. Dès aujourd’hui, sont débattues dans ce cadre, avec les personnels et les organisations syndicales, toutes les modalités d’action possibles : multiplication d’initiatives locales, poursuite de la grève, manifestation nationale, etc.

-----> « Le 23 septembre le SNUipp contribuera à organiser des assemblées générales pour débattre avec les personnels de la poursuite de la grève, de son inscription dans la durée, de nouvelles manifestations locales ou nationales ou toutes autres modalités d’actions. »

-----> Le SNES, même s’il ne défend pas publiquement la reconduction, dans une résolution du 14 septembre «mandate la FSU pour proposer à l’intersyndicale interprofessionnelle réunie après le 15 des suites rapides et rapprochées aux 15 et 23 sans exclure la reconduction de la grève afin de contraindre le gouvernement à ouvrir des discussions pour une autre réforme qui passe par le retrait du projet actuel, à envisager une manifestation nationale début octobre. »

-----> Le SNETAP-FSU (enseignement agricole) a déposé un préavis de grève reconductible à partir du 23 et a mandaté ses représentants au CDFN FSU pour y défendre le même mandat

-----> « Les organisations syndicales de l’EN de la Haute-Loire : CGT-Educ’action, FNEC-FP-FO, FSU, SUD-Education, UNSA-Education et SNETAA-Eil, estiment qu’il est de la responsabilité des organisations syndicales au plan national d’appeler les personnels à se réunir par secteurs professionnels, entreprises, services..., pour décider de la reconduction de la grève jusqu’au retrait du projet. »

-----> La FSU de l’Aude contribuera à organiser des AG intersyndicales et interprofessionnelles pour discuter de la reconduction de la grève.

-----> La FSU du Gard appelle à la tenue d’AG intersyndicales et interprofessionnelles qui discutent de la reconduction de la grève dès le 24 et de l’organisation de manifestations le 25.

-----> Les enseignants réunis en assemblée générale le mardi 7 septembre à Gennevilliers (92 nord) estiment que la grève interprofessionnelle est à l’ordre du jour. Ils seront en grève à partir du lundi 13 septembre.

-----> Une grève reconductible a commencé depuis le 14 septembre dans le 1er degré à Paris, 70 enseignant-e-s étaient en grève le 15

-----> L’AG Ile-de-France du 7 septembre a proposé d’organiser « des AG de villes 1er/ 2nd degrés et interprofessionnelles où sera mise en débat la grève reconductible »

-----> Une grève reconductible a débuté dans l’éducation nationale à partir du lundi 13 septembre dans l’Hérault (deux jours de grève le 13 et le 14) et en Loire-Atlantique.

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Message  Roseau Sam 25 Oct - 14:03

http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=656
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Message  Roseau Ven 14 Nov - 23:40

15 novembre : exprimer la colère contre le gouvernement sans la moindre illusion « d'alternative » à gauche
par courant A&R

http://anticapitalisme-et-revolution.blogspot.fr/2014/11/15-novembre-exprimer-la...
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Message  Prado Mar 18 Nov - 8:21

Propos d’étape : une contribution “double appartenance”aux débats de la GA et du NPA
Catherine SAMARY
7 novembre 2014
L’auteure étant membre tant de la Gauche anticapitaliste (GA) que du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), elle offre le point de vue d’une “double appartenance” pour contribuer aux débats dans ces deux organisations.
Plan de ce long article :
I. A l’heure de la guerre sociale
II.  Traduire ces analyses en buts politiques et stratégiques qui nous guident.
1°) Objectif : construire dans la durée des liens internationaux et européens en défense “des biens communs universels”, contre le capitalisme
2°) Chercher à établir en France les relais solidaires d’une telle démarche
3°) Sortir d’un horizon borné par le FdG – et en tirer un bilan critique et réaliste
4°) Retour sur la GA

Suite : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33555

Prado

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Message  Duzgun Mar 18 Nov - 8:50

Prado a écrit:
Propos d’étape : une contribution “double appartenance”aux débats de la GA et du NPA
Catherine SAMARY
7 novembre 2014
L’auteure étant membre tant de la Gauche anticapitaliste (GA) que du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), elle offre le point de vue d’une “double appartenance” pour contribuer aux débats dans ces deux organisations.
Plan de ce long article :
I. A l’heure de la guerre sociale
II.  Traduire ces analyses en buts politiques et stratégiques qui nous guident.
1°) Objectif : construire dans la durée des liens internationaux et européens en défense “des biens communs universels”, contre le capitalisme
2°) Chercher à établir en France les relais solidaires d’une telle démarche
3°) Sortir d’un horizon borné par le FdG – et en tirer un bilan critique et réaliste
4°) Retour sur la GA

Suite : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33555
Pour être précis et comprendre à qui ça s'adresse, il faut quand même dire que c'est une contribution au bulletin interne de la GA.
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Message  Dinky Mar 18 Nov - 12:04

Propos d’étape : une contribution “double appartenance”aux débats de la GA et du NPA
Catherine SAMARY

Je n'avais pas imaginé qu'il soit possible de rejoindre le Front de Gauche de Melenchon en restant membre du NPA. Shocked

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Message  gérard menvussa Mar 18 Nov - 20:27

Catherine Samary est l'exception qui confirme la règle. Par ailleurs, ce qu'elle dit est plutôt intéressant...
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Message  Roseau Mar 18 Nov - 21:08

Tout à fait intéressant, en effet.
Tant sur la situation internationale,
que sur la débacle annoncée du FdG.

Concernant Ensemble, elle aurait du en plus rappeler
le tropisme politicien de ses dirigeants...
Le 10 avril, Asensi dirigeant de la FASE
et Autain porte-parole de Ensemble, se sont alliés avec l’UMP
pour s’assurer la présidence de la communauté de communes des « Terres de France ».
Le 30 mai, Asensi fait également élire la droite à la présidence du SEAPFA
(Syndicat d’équipement et d’aménagement des Pays de France et de l’Aulnoye),
alors que, sur le papier, la gauche était majoritaire.
C’est leur « nouvelle façon de faire de la politique » et d’"élargir le Front de gauche" ?
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Message  alexi Mar 18 Nov - 21:12

a

alexi

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Message  Copas Mar 18 Nov - 22:20

.../...
Les résistances – pour devenir efficaces – doivent se construire davantage à tous ces plans, sous diverses dimensions articulées et sur plusieurs fronts croisés où “les ennemis de nos ennemis” ne sont pas nécessairement nos amis.

Les explosions sociales sont partout capables de renverser des régimes, de bousculer les équilibres.

Mais elles sont canalisées vers les formes de démocratie parlementaire comme réponses déformées aux aspirations populaires élémentaires – le droit de choisir, donc de voter.
Une fois mis à bas les régimes oppresseurs, les alternances électorales se révèlent vite piégées, sans alternatives réelles : les choix de société fondamentaux se réalisent à l’extérieur des enceintes parlementaires et en dehors de ce qui se “vote” : la concurrence sociale et fiscale exerce ses contraintes redoutables, intériorisées comme “fatales”.

En même temps s’exprime partout la réalité profondément “censitaire” de l’accès même aux droits les plus élémentaires conquis et reconnus depuis le XIXè siècle : la richesse, la propriété, les privilèges culturels dominants déterminent les droits réels.
.../...

Des regards pertinents et aigus d'une camarade qui vit dans l'internationalisme.

Conclusion :
Nous sommes donc dans une phase de profonde instabilité organique, où “ceux d’en haut” détiennent des leviers de pouvoir essentiels (militaires, économiques, idéologiques) et loin, de ce point de vue d’être “en crise” : ils sont à l’offensive et exploitent la faiblesse de classe, politique et idéologique des résistances pour consolider un ordre de plus en plus directement répressif.

Mais le capitalisme dans ses pays du centre les plus développés, n’est plus à même de tenir ses “promesses” libérales et de liberté et de mieux être : il impose un projet d’austérité et de discipline “organique” - règles d’or des constitutions...

Sous cet angle, il a épuisé non pas sa capacité de se renouveler et de durer, mais de prétendre incarner une “civilisation” de progrès.

La dernière remarque (en gras) est pertinente, la panne du rêve capitaliste et sa variante ultra-libérale dans les plus grandes masses.

Bref :
face au capitalisme mondialisé et barbare, et contre lui, il faut défendre et élargir la Charte universelle des droits humains avec une nouvelle architecture de droits (en valorisant les organisations des Nations Unies qui doivent défendre des droits – comme l’OMS, l’UNESCO, l’OIT, etc contre le “droit de la concurrence” que défendent les IFI.

Ceci se décline en premier lieu à l’échelle du continent européen.

Oui pour la première partie, reprendre le flambeau des libertés et des droits de l'homme que le capitalisme a prétendu pouvoir brandir, mais valoriser les orgas des nations unies nécessite une grande prudence même si des organes des UN ont permis à certains moments de bénéficier des contradictions des bandes de prédateurs qui officient à l'ONU pour faire entendre la voix des droits des masses et des opprimés.

Pourquoi le FdG n’a-t-il pas “réussi à convaincre” ? Nous devons en débattre et le dire explicitement.

Il y a échec sur les trois plans qui faisaient “sens” dans la bataille entreprise :

1- que le FdG représente une alternative cohérente crédible à la gauche du PS et en rupture claire avec ses orientations

2- que le FdG parvienne à dépasser sa nature d’alliance électorale entre divers partis et devienne une force organisatrice de luttes sociales et de rassemblements plus larges sur les orientations préconisées

3- que les composantes du FdG soient en mesure de transformer le FdG en cadre démocratique susceptible d’accueillir de nouvelles forces bien au-delà des “encartés”.

Les causes de l’échec sont dans sa “nature” indissociable de celle de ses principales composantes

− la “durée de vie” des projets propres du PCF conflictuels avec une rupture claire avec le PS

− la pesanteurs des intérêts matériels et politiques, pour le PCF, attachés au contrôle du PGE

− la nature extrêmement “personnelle” du projet Mélenchon conflictuelle avec la remise en cause de son rôle de porte parole du FdG comme le blocage de tout rôle dévolu à la tête du PGE

− l’incapacité des petites composantes, même regroupées dans Ensemble !, d’être attractives “au sein” du FdG et d’y offrir un autre mode de fonctionnement – prolongeant l’erreur de jugement sur l’impact de la campagne présidentielle Mélenchon sur ce qu’il allait advenir du FdG et de ses composantes.

Bien, l'échec du FdG est également qu'il est largement excentré de la classe ouvrière. Bien sur que ça fait drôle de parler de cela vu du NPA, encore plus groupusculaire, mais le FdG ne possède pas de contre-poids sérieux interne dans la classe ouvrière. S'abstenir dans la compréhension des choses sur le fait que sa composante la plus importante ait été balayée de la classe ouvrière en activité, pour l'essentiel, trouble la vision des choses.
La faiblesse également, traitée du point de vue des conséquences, c'est à dire l'attachement au PS des cliques majoritaires du FdG, sur l'analyse de classe des nomenklaturas persistantes dans ces appareils n'aident pas à comprendre leurs travers.

Les intérets matériels doivent être traités du point de vue d'une compréhension de classe, c'est à dire de la nature de petites couches sociales bureaucratiques hégémoniques au PCF et sans contre-poids de classe interne.

On restera poli sur "ensemble" où le niveau de dégénérescence et de scandale laisse passer que des dirigeants emblématiques de ce courant se vautrent et s'allient avec les courants les plus réactionnaires de l'UMP (les gâteries obtenues par Assensi et Autain en s'alliant avec des ultras sécuritaires de la droite).

Il n’est pas possible de dire (comme la résolution d’Ensemble ! pour le dernier CN) que “l’enjeu” de la période serait “de redonner confiance dans la démarche du Front de gauche”.

L’enjeu doit avoir une tout autre envergure. Il faut changer de logiciel : l’horizon n’est pas, et ne peut être une organisation, quelle qu’elle soit – encore moins le FdG qui est un front électoral très déséquilibré qui ne saurait être notre “horizon”.

Autre chose est de ne pas renoncer aux débats et batailles politiques vers le PCF et le PG – mais avec pour horizon celui de la construction d’une résistance socio-politique en défense des Biens Communs, à différentes échelles sur la base d’une mise à plat du patrimoine des luttes et expériences passées/présentes. Le type d’organisation “politico-sociale” à construire, correspondant à ces objectifs est, pour l’heure”, indéterminé. Mais cela n’est pas étranger aux projets d’Etats-Généraux ou “Assises” pour la transformation sociale et écologique qu’Ensemble ! se propose de défendre et qui, lui même ne saurait dépendre de l’avenir, incertain, du FdG..

On se rapproche d'une critique radicale des bandes réformistes, bureaucratiques et farcies de crétinisme parlementaire qui dominent le FDG.

Mais la montagne (imaginaire) accouche d'une souris :

Il faut rompre avec un faux dilemme (une impasse) :

− soit se soumettre au mode de fonctionnement et aux objectifs du PCF et du PG dans un Front profondément déséquilibré et organiquement inégalitaire. L’ouverture à des adhésions directes n’est en rien attractive et ne serait nullement un dépassement de la logique perverse : un individu = une voix mais sur la base d’organisations constitutées (PCF, PG) ayant leur auto-construction comme raison d’être ;

− soit les considérer comme des organisations dotées d’un avenir et d’un projet “certain” et sans rapport avec nos propres objectifs de transformation sociale radicale.

Le PCF est soumis à plusieurs dynamiques ou dépassements historiques

– vers une gauche institutionnelle de la social-démocratie social-libéralisée ? La dépendance du PCF envers le PS pour ses élus bloque l’évolution des orientations pratiques. On ne peut faire comme si le problème était désormais dépassé (après les Municipales, et jusqu’aux suivantes ?).

Mais en même temps, le PCF est réellement travaillé (dans ses relations internationales) entre trois orientations : l’adaptation “de gauche” (avec de moins en moins de marges) au capitalisme ; vers un néo-stalinisme sectaire ; ou vers une nouvelle gauche se revendiquant d’un projet socialiste/communiste démocratique.

L'entendement le plus favorable est largement bidon sauf pour éventuellement quelques centaines de militants, guère plus.
4°) Retour sur la GA

Il était juste de vouloir agir sur/dans le FdG compte tenu de son impact lors des présidentielles, en soulignant les incertitudes des positionnements stratégiques de ses composantes, dans une période nouvelle. Il était légitime (même si c’était erronné en grande partie) d’être optimiste quant à l’impact de la campagne Mélenchon sur les transformations du FdG – et de refuser la stigmatisation (dans le NPA) de toute orientation vers le FdG comme “capitulation” réformiste.
Mais il était faux

− d’assimiler le FdG à Syriza ;
Non c'est pire...

− de considérer que toute réticence envers le FdG et pessimisme envers l’évolution du PCF, notamment, était de l’aveuglement sectaire ;

− d’estimer en conséquence que le NPA était devenu “organiquement” sectaire – et que le “test historique” en avait été fait... et de prétendre, qui plus est, que la GA emportait avec elle les acquis de l’ex LCR ;

− de ne concevoir comme correcte qu’une orientation “dans” le FdG.

Cette dernière position a d’ailleurs été très rapidement dépassée, heureusement, par les orientations pratiques de nos partenaires dans le FdG.

Où ça des partenaires ?

Il est par contre cohérent et correct pour le NPA comme pour la GA/ Ensemble ! d’avoir non seulement une démarche de front unique avec toutes les composantes du FdG dans les luttes (ce qui ne pose pas de problème dans le NPA) mais aussi de prendre au mot leurs positionnements anti-capitalistes. Un travail spécifique “à gauche de la gauche” et anti-capitaliste en leur direction se justifie – sans avoir pour pré-condition d’être certain de ce que sera leur positionnement à venir.

La démarche de front unique n'a strictement aucun sens sans la mobilisation de notre classe et se conçoit là où sont organisées les masses. Ces dernières le sont très partiellement dans les organisations syndicales, mais pratiquement pas dans le FdG.

L’effort essentiel d'unification des travailleurs, de notre classe, dans la lutte, ne passe pas par le FdG sauf dans les marges.
Il se situe dans notre classe et travaille la question de l'auto-organisation et des moutures intermédiaires de réorganisations du nouveau prolétariat entre ce qui reste réellement des organisations syndicales et la démocratie ouvrière. Cela s'exprime dans les batailles sociales en France depuis 2 ans (poste, Santé, Intermittents, ...) et dans les leçons espagnoles, indignés, marées blanches (et leurs AG d’hôpitaux) et la dernière marée énorme qui a unifié un moment le mouvement social.
Podemos est un contre-coup indirect de cette poussée, du désir d'en découdre de larges masses, d’une alternative radicale au capitalisme mais aussi une impasse faite de crétinisme parlementaire et l'ombre d'un caudillisme naissant. Mais Podemos est instructif, bien plus que Syriza. Et il s'agit de préparer la suite, la rupture avec ces fausses solutions mais en en exploitant toutes les opportunités et le moteur radical qui s'y exprime.

Au FdG on est là sous une autre planète lourde et petite, une petite planète contrôlée par ce que exècre à juste titre les masses attirées par Podemos.
Les articulations de la contre-offensive de notre classe et les problèmes stratégiques réels sont mal traités par Catherine Samary que je respecte pour ses engagement et ses efforts de penser l'internationalisme.
Mais en ce cas, la panne stratégique dans la gauche est importante et touche aussi les courants qui paraissent les plus radicaux en France.
Copas
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Débat stratégique dans le NPA - Page 20 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  Babel Ven 12 Déc - 9:34

Lue ce matin sur Essf, cette analyse du militant québecois Marc Bonhomme, --par ailleurs disponible sur son site.
Je l'ai trouvée intéressante (à une ou deux réserves près), sur le plan de la compréhension des enjeux et des tâches liées à la période. Le cadre général qu'elle définit constitue, à mon sens, une contribution utile au débat.

L’impérialisme néolibéral, stade suprême de l’impérialisme
BONHOMME Marc

Le dilemme de l’organisation
En commémoration du vingt-cinquième anniversaire de la tuerie sexiste des quatorze étudiantes en génie de l’École polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. La lutte féministe est nécessaire pour vaincre l’impérialisme néolibéral tout comme la défaite de celui-ci est une condition nécessaire mais non suffisante pour la disparition de la violence contre les femmes et les enfants.

L’impérialisme néolibéral se caractérise par une contradiction extrême, près de la rupture, entre l’État-nation, resté le cadre politique central de l’époque impérialiste, et le marché mondial, devenu son cadre économique majeur.

Cette contradiction n’est pas nouvelle mais elle a été maîtrisée, in extremis dans la période 1914-1945, dans le contexte colonial de l’impérialisme première manière où il a fallu que la bourgeoisie « appliqu[e] à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique » (Aimé Césaire, 1955). Le sérieux recul capitaliste qui a découlé de cette crise existentielle a produit l’impérialisme néo-colonial de la guerre froide qui a facilité une unité impérialiste « campiste » dite anti-communiste sous hégémonie étasunienne. Elle faisait suite à une substantielle perte territoriale pour l’accumulation du capital à laquelle perte s’est substituée une drastique déprédation de la nature et de l’être humain lui-même, physiquement et psychiquement.

L’impérialisme s’en est défaussé surtout sur le dos des peuples de la (semi-)périphérie impérialiste où se sont déplacées les tentatives révolutionnaires après l’échec allemand de 1918 dont le succès aurait pérennisé la révolution bolchevique dans la Russie « émergente » de l’époque et jusqu’à un certain point de l’échec espagnol de 1936-37 dont le succès aurait pu couper court au à l’hécatombe de la Seconde guerre mondiale au bénéfice d’un renouveau révolutionnaire. Sans le Godot allemand qui se fait toujours attendre, toutes ces révolutions (semi-)périphériques ont abouti au « socialisme dans un seul pays » (et son miroir « tigre dans un seul pays ») dont la « social-démocratie dans un seul pays » fut l’écho dans les pays impérialistes.

Ces pseudo-solutions, variations sur un même thème, coûteuses en plus-value pour financer tant « l’économie de guerre permanente » que le bureaucratique « État providence » et son corollaire consumériste, ont épuisé depuis le tournant des années 1980 les ripostes tant révolutionnaire que réformiste. En reniant la perspective révolutionnaire, le paradigme partis / syndicats stalinien / social-démocrate en a perdu même la capacité d’obtenir des concessions réformistes significatives et, dorénavant, celui de conserver les acquis des « trente glorieuses ». Cet épuisement a éclaté au tournant des années 1990 par l’implosion des économies collectives et par la panne sociale-démocrate des économies nordiques, tout en provoquant une crise écologique et nucléaire ébranlant l’écosystème terrestre et de ce fait les bases matérielles de la civilisation.

La grande impasse créée par la grande défaite

La grande défaite prolétarienne du XXiè siècle a créé les conditions de la reconquête néolibérale de la plus-value et des territoires perdues. Le capital mondial a ainsi retrouvé la marge de manœuvre d’une relance de l’accumulation qui pourrait être le « capitalisme vert » avec, sur le dos des peuples, sa financiarisation de la pollution, sa technologie d’apprenti-sorcier et ses projets pharaoniques. Pour ce faire, il lui faudrait cependant retrouver une unité politique sous la houlette d’une puissance hégémonique, seule façon capitaliste de battre en brèche la loi de la concurrence. C’est ce qu’ont tenté de redevenir les ÉU avec, jusqu’ici, un cuisant échec au Moyen-Orient et en Amérique latine après l’espoir fou de la « fin de l’histoire » gâchée par la résistance des peuples refusant une nouvelle ère (néo-)coloniale.

Le prétendant chinois réalise qu’il ne peut pas s’imposer par une troisième guerre mondiale parce qu’il n’en a pas (encore) les moyens en termes matériel. Si sa capacité industrielle est en train de parvenir rapidement au même niveau que son principal concurrent, sa capacité technologique retarde de beaucoup sans garantie de l’égaler tout en restant dépendante de celle du camp adverse, ce qui compromet la construction de sa capacité militaire. La Chine est encore loin d’avoir réussi à former un bloc asiatique dont la délimitation fait déjà l’objet de guerres locales et d’escarmouches de l’Ukraine aux mers de Chine orientale et méridionale en passant par le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

Sans compter qu’une guerre généralisée employant tous les moyens de destruction disponibles deviendrait fort probablement « MAD » (mutually assured destruction - destruction mutuelle assurée). Reste l’illusion pacifiste d’un super-impérialisme basé sur une entente stratégique américano-chinoise mettant au rancart la fondamentale loi de la concurrence. En attendant, les grandes puissances naviguent à vue se noyant dans une montagne de plus-value inemployée, dite surabondance d’épargne, disponible pour la stérile spéculation. La masse de capital fictif en découlant, pour être rémunérée au même titre que le capital réel, commande des taux de plus-value et de profit faramineux.

La mondialisation réactionnaire, sans filet de sécurité politique

Pour y parvenir, l’impérialisme néolibéral a créé les conditions d’une compétitivité oligopolistique de molochs financiers transnationaux prospérant dans un marché global grâce à l’intégration des ex économies collectives imposant la norme chinoise des conditions de travail, à la mobilisation à rabais des femmes sur le marché du travail et pour des tâches domestiques reprivatisées, à l’immigration dans les pays impérialistes de plus en plus réprimée donc corvéable à merci, et à l’assujettissement des PME devenus sous-traitantes et franchisées.

Les nouvelles technologies de l’information, des communications et des transports, mais aussi le pétrole bon marché à coups de guerre et de dépravation écologique, ont rendu possible une division internationale du travail englobant toute la chaîne de valeur, du financement à la mise en marché en passant par la recherche-développement et la production proprement dite. Cette globalisation du cycle de production-réalisation de la marchandise a facilité la mise en concurrence des nationalités tant à travers les frontières qu’à l’intérieur de celles-ci, amplifiant xénophobie et racisme au prorata de la faiblesse de la gauche anticapitaliste.

L’intensité de la compétitivité oligopolistique dans un marché mondial qui a récupéré les vastes zones géographiques perdues aux tentatives révolutionnaires, qui se réapproprie les services publics quand ce ne sont pas les programmes sociaux non encore charcutés, qui privatise jusqu’à la sécurité nationale, qui s’accapare les processus vitaux, les formes de vie et les biens restés communs, qui mêle profits mafieux et ceux légaux, qui pratique à une échelle multi-milliardaire l’évasion dans les paradis fiscaux, a converti la politique visant hier la « paix sociale » en « gouvernance » visant l’attraction des investissements... et au diable le compromis politique.

Ont bénéficié de cette « course vers le fond du baril » salariale, fiscale et sociale les pays non seulement répressifs mais surtout les plus en mesure d’offrir des infrastructures adéquates, une main d’œuvre à bon marché mais relativement formée, un État structuré et un marché important. Rien de surprenant que ces pays « émergents » furent dans la période précédente ceux qui ont le mieux tenu tête aux impérialismes coloniaux et néo-coloniaux... et qui continuent de le faire vis-à-vis l’impérialisme néolibéral mais dorénavant comme compétiteurs y compris dans le domaine crucial des investissements hors frontières.

La mondialisation économique a créé les conditions d’une mondialisation institutionnelle (G-20, FMI/BM, OMC et ONU et leurs équivalents régionaux) qui a fait ses preuves dans la gestion de la crise économique de 2008 en maintenant, contrairement à la grande crise des années 30, le marché global. Ces institutions en ont été quitte pour recourir à des expédients pseudo-keynésiens, comme sauver les institutions financières à coup de plus de dix mille milliards de dollars, et à renoncer momentanément aux buts ultimes du libre-échange asymétrique. Cependant, misant sur la défaite/recul du mouvement des places, la contre-offensive libre-échangiste, revers des austérités nationales, se restructure en fonction, cette fois-ci, de l’affrontement du « vieil impérialisme » sous hégémonie étasunienne contre le défi des puissances émergentes emmenées, en ordre dispersé, par la Chine.

Crise systémique et riposte en panne d’internationalisme

La crise de 2008 s’est convertie en stagnation par le biais d’une politique monétaire très laxiste qui se pérennise, tout en se modulant à la lutte inter-impérialiste des taux de change, ce qui crée de nouvelles bulles spéculatives. Cette crise est la conséquence d’un régime d’accumulation déséquilibré qui détruit la demande finale quitte à lui substituer un endettement systémique, processus épuisé dans la majorité des secteurs des pays du « vieil impérialisme » mais non dans la plupart des pays émergents où il progresse rapidement et dangereusement. En a résulté une hypertrophie du capital fictif, direct et dérivé, qui accentue la quête effrénée de plus-value.

L’impérialisme néolibéral s’éternise malgré son accentuation de l’exploitation et de l’oppression excitées par la virulence de la compétition et la pression du capital fictif qui s’empile, malgré la crise écologique devenu paroxysmique, malgré la crise du politique transformant la démocratie en fac-similé de gouvernance d’entreprise et malgré son épuisement visible dans la « grande dépression ». Cette dramatique durabilité s’explique par sa globalisation économique, idéologique et politique versus un prolétariat tétanisé par son nationalisme (« …dans un seul pays ») qui l’a confiné à un réformisme concertationniste devenu un cul-de-sac le rendant vulnérable à la xénophobie et au racisme.

L’impasse stratégique prolétarienne n’empêche en rien le développement spontané de la riposte contre le bulldozer de l’austérité, de la répression, des discriminations et des guerres. Faute d’alternative anticapitaliste, celle-ci déchoit trop souvent en un repli identitaire de diverses formes (religieuse, ethnique, de caste...) jusqu’à un nouveau fascisme, envers de la médaille d’une globalisation très inégalitaire et combinant la plus haute productivité avec la pauvreté la plus abjecte et les inégalités les plus criantes. La fabrication de l’Autre qui fait peur en est devenue une industrie idéologique très florissante.

Cette riposte réactionnaire, souvent suscitée par les puissances impérialistes et toujours manipulée par elles ou par des aspirants régionaux, dégénère en guerres de toutes sortes, sans aucune issue progressiste sauf aux yeux des « campistes ». Ces guerres incessantes et de plus en plus nombreuses installent une ambiance mondiale de « guerres chaudes » propices à toutes les crispations autoritaires, sexistes et racistes, fournissant le prétexte à toutes les austérités et grosses de tous les dérapages de guerre généralisée.

Miser sur les imparfaites exceptions tout en leur offrant une perspective anticapitaliste

Dans ce désert politique, les anticapitalistes ont à déceler des oasis pouvant servir de bases à son reverdissement. Ce sera une entité syndicale ou populaire prête à une lutte conséquente contre l’austérité et la guerre, parfois un parti politique à gauche de la gauche. Ce sera une organisation démocratique ou de libération nationale affrontant des gouvernements barbares et des organisations fascisantes, parfois un petit parti politique de masse luttant sur deux fronts, tant contre l’impérialisme et ses suppôts nationaux que contre le fondamentalisme.

En plus d’appuyer, de se lier et de participer à ces forces dispersées, la tâche stratégique des anticapitalistes reste la construction de partis anticapitalistes de masse. Ces partis, composés de militantes crédibles, proposent, en toute transparence, un programme d’expropriation du capital financier, de renversement de l’État capitaliste, d’auto-organisation prolétarienne et populaire, de plein emploi écologique et de libération des femmes et des nations opprimées.

Dans les rapports de forces très dégradés de ces temps de grande noirceur, ces militantes sauront accomplir ces tâches puisant dans la conjoncture un programme d’urgence ouvrant la voie anticapitaliste et dont le but sera la plus immédiate mobilisation de grande ampleur. Les anticapitalistes sauront prendre lucidement les plus grands risques en misant sur des organisations et, si nécessaire, des partis de gauche dont la dynamique est prometteuse malgré des positions et pratiques problématiques qu’il faut cependant critiquer en toute transparence.

Ils s’appuieront sur l’espoir du grand mouvement de l’occupation des places et autres soulèvements similaires, le plus souvent impliquant une forte proportion de jeunes et de femmes.

Malgré leurs insuffisances de programme et d’organisation, reflet d’une gauche anticapitaliste en reconstruction, la simultanéité plurinationale de ces mouvements des places sur un axe Nord-Sud manifeste un internationalisme nouveau prenant le relais d’un altermondialisme à bout de souffle parce que trop gangrené par le social-libéralisme masqué par le radicalisme idéologique .

L’espoir euro-méditerranéen... ou la surprise venue d’ailleurs

Les anticapitalistes sont coincés tant dans l’espace entre globalisation des enjeux et mobilisation nationale que dans le temps entre déploiement accéléré des crises systémiques et la marginalisation sinon le recul de leurs organisations. La conjoncture d’aujourd’hui paraît aussi désespérée qu’elle l’était il y a exactement un siècle et pourtant il y eut, peu après, Octobre 1917. L’histoire anticapitaliste de la lutte contre les impérialismes colonial et néo-colonial fournit deux points d’appui pour celle contre l’impérialisme néolibéral, soit le « front unique » et le « programme de transition ».

L’histoire récente du mouvement des places sur le pourtour méditerranéen a créé l’espoir de la résolution de la solution de continuité qu’est cette révolution dans un grand pays impérialiste qui se fait attendre depuis un siècle. Ce « maillon faible » euro-méditerranéen de l’impérialisme néolibéral s’appuie sur un glorieux passé révolutionnaire, bourgeois et prolétaire. L’échec révolutionnaire fut le socle paradoxal de réformes avancées que la proto-bourgeoisie européenne veut aujourd’hui liquider, compétitivité dans le marché global oblige, et que défend le prolétariat avec acharnement quoique cycliquement et à géométrie variable selon les pays. Le récent soulèvement des places fut une suite en rafale de mobilisations marquant une situation, mais non une crise, révolutionnaire — ceux d’en haut ne peuvent plus, ceux d’en bas ne veulent plus et le cœur des « classes moyennes » balance — au « Sud » ou pré-révolutionnaires au « Nord ».

Pour le moment, le terrible héritage du « socialisme réellement existant » et son corollaire, la pesante et paralysante bureaucratisation des appareils syndicaux, empêchent tout aboutissement laissant un vide programmatique et organisationnel que comblent les fondamentalismes néolibéral et identitaire, ce qui crée une désespérance conjoncturelle. Reste que la rapide aggravation tout aussi réellement existante de l’exploitation et de l’oppression met à nue la fausseté des idéologies réactionnaires et le cul-de-sac des politiques des organisations s’en réclamant. Les peuples issus du mouvement des places commencent à rejeter les alternances électorales et, non sans subir une implacable austérité et une dure répression, quand ce n’est pas la violence armée, à chercher des alternatives oscillant entre la rue et les urnes, d’une suite de grèves générales trop brèves à Syriza en Grèce, du mouvement des Indignés et des marées citoyennes à Podemos en Espagne.

Un possible dénouement heureux euro-méditerranéen, quoique l’instabilité post guerre froide puisse réserver des surprises venues de nulle part, aura besoin de la brèche de la lutte démocratique moyen-orientale pour la récupération de la rente pétrolière, inspirée mais en plus aboutie que celle andine restée prisonnière du redistributif et extractiviste nationalisme anti-étasunien. Il lui faut l’apport de la résistance de cette nouvelle grande armée des damnées de la terre est-asiatiques sorties d’un roman de Dickens ou de Zola. Leur éveil revendicateur, bien en marche malgré le joug bureaucratique ou (semi-)militariste, mettra en échec le bon marché consumériste qui, combiné au bon marché des énergies fossiles, séduit et trompe encore le prolétariat des pays impérialistes aux dépens de la terre-mère. Un coup de pouce du prolétariat de l’Amérique du nord impérialiste, dont les luttes de libération nationale afro-américaine et québécoise sont les maillons faibles, créerait plus d’espace en ébranlant l’hégémonie du gendarme mondial et de son très fidèle allié nordique.

Le succès de ce renouement pré-stalinien dépendra de la réussite de ces fronts uniques anti-austérité, anti-réactionnaire et anti-guerre sur la base de revendications transitoires appropriées.

Revendications transitoires pour la « révolution de la rue »

Une gauche sociale-libérale ou antilibérale se présente comme alternative à l’alternance cul-de-sac. Il faudra dissiper l’impuissance du discours de la « révolution des urnes », qui veut changer les politiques sans changer les rapports sociaux, le tout sans rupture des institutions quitte à en modifier la forme. Par contre, proposer le front unique à cette gauche, tant politique que sociale, favorise l’alternative de l’auto-organisation des exploitées et des opprimées pour abolir la grande propriété privée, en premier lieu son stratégique noyau financier. La médiation par un ambivalent « gouvernement ouvrier », ou encore par une assemblée constituante, se présente comme une question d’analyse concrète de cas concret. Il doit être un accélérateur de la rupture anticapitaliste et non pas un cul-de-sac pour sauver in extremis les institutions de la démocratie formelle même passablement remaniées.

Le fer de lance des revendications transitoires va droit au cœur du capital financier en lui arrachant le contrôle des grands moyens de production et la mainmise du créditeur sur le débiteur, en particulier celui public. En l’expropriant, il faut faire de la finance un service public démocratisé tout en annulant la dette publique, cette « épargne » capitaliste inutilisée pour une nécessaire consommation ou pour un investissement socialement utile. Ce n’est qu’une fois le capitalisme politiquement hors jeu et achevée la démocratisation du contrôle des grands moyens de production qu’on pourra allouer les ressources disponibles, y compris celles restées aux mains du secteur privé grâce à l’encadrement par une profonde réforme fiscale, pour atteindre le plein emploi écologique suite à une révolution des systèmes agricole, énergétique, de transport et de l’urbanisme sans oublier de gigantesques transferts internationaux compensant le séculaire pillage impérialiste.

Un front unique ajusté au prolétariat du XXIiè siècle

Le prolétariat est devenu mondialement majoritaire en se déployant aux confins du globe par l’urbanisation et la prolétarisation du paysannat mais surtout par la ré-intégration des ex économes collectives au sein des rapports sociaux capitalistes. Cette favorable mécanique statistique s’est vue ruinée par la grande défaite de l’internationalisme prolétarien. En a résulté une profonde crise politico-idéologique doublée d’une crise identitaire due à l’éclatement du prolétariat. Celui-ci s’est ventilé en termes d’entreprises, en particulier entre assembleurs et sous-traitants, de secteurs, en particulier entre celui privé et celui public, de statuts, en particulier entre plein-temps et précaires, de zones géographiques, en particulier entre celles manufacturières et celles financières et commerciales. Ce bouleversement de fond en comble impose à la stratégie frontiste de la « grève générale » et de la « guerre prolongée », élaborée par les révolutions ayant mené au « socialisme du XXiè siècle », une profonde mue.

Tant les blocages de routes des sans travail argentins au tournant du millénaire et les occupations des usines abandonnées que les grands rassemblements du mal nommé « printemps arabe » annoncent cette « grève sociale » du XXIiè qui rassemble les diverses formes (in)organisées de la pluralité prolétarienne. Mais que faire sans grèves massives des prolétaires à partir de leurs lieux de travail, en particulier de ceux générateurs de plus-value ou qui sont indispensables à sa réalisation ? À quand ce renouveau syndical qui jusqu’ici a cruellement manqué même dans les meilleurs cas comme en Tunisie et en Égypte ? Si jadis il fallait souvent encercler les villes par les campagnes, il faut dorénavant encercler le mouvement syndical par les mouvements populaires, particulièrement ceux des jeunes, des femmes, des nationalités opprimées et écologistes, tout en le pénétrant par une vigoureuse opposition anticapitaliste. Reste à réapprendre à faire face à la lutte armée qu’imposent l’impérialisme et ses Frankenstein, ce que révèlent les tragédies palestinienne et syrienne, en l’absence d’assez larges et solides fronts uniques et surtout faute de sérieuse solidarité internationaliste.

Une stratégie internationaliste est plus que jamais nécessaire du fait de la globalité du marché et des crises systémiques à dimension mondiale du capitalisme contemporain tout autant qu’elle l’est de par la cause fondamentale de l’échec d’Octobre 17, abandonnée à elle-même, et de ses suites chinoise, cubaine et nicaraguayenne. Une stratégie internationaliste, si elle rompt avec toute idéologie nationaliste, intègre les luttes contre toutes les formes d’oppressions, y compris les luttes féministes, déterminantes contre le conservatisme et le fondamentalisme tous deux deux alter ego du néolibéralisme, et les luttes de libération nationale, déterminantes pour les peuples opprimés et, par effet de miroir, ceux oppresseurs. Il faut se garder tant du fondamentalisme anticapitaliste, économisme hérité du stalinisme qui réduit en « réserves » toute forme d’oppression, que de la tentation des « multitudes » indifférenciées évacuant toute réflexion stratégique. Tous les chemins mènent à Rome mais pas nécessairement en ligne droite.

Le dilemme de l’organisation : Lénine ou Rosa Luxembourg ?

Dans ce nœud gordien de complexités stratégiques et tactiques, la seule spontanéité, après un moment d’exaltation triomphale, conduit le prolétariat dans le mur de la défaite et de ses suites identitaires. Tant la dés/sur-information médiatique d’aujourd’hui, et son corollaire de « société-spectacle », que l’étranglement prolétarien dans les griffes de la finance atomisent et désorientent le prolétariat. Ils le font autant que l’ignorance et l’abrutissement de jadis livraient un prolétariat plus uniforme mais généralement minoritaire aux prêtres, démagogues et tutti quanti... tout comme une partie de celui d’aujourd’hui, particulièrement la jeunesse, désespérée par la crise systémique à laquelle la gauche n’arrive pas à répondre.

La collecte de l’information épurée, l’apprentissage systématique des acquis et leçons de l’histoire de la lutte de classe, les vigoureux débats sur la conjoncture nécessitent plus que jamais le rassemblement d’une avant-garde, notion discréditée autant par l’ennemi bourgeois que par l’adversaire réformiste. Anti-élitiste, cette avant-garde est mise à l’épreuve et se sélectionne dans le combat dans la rue qui comprend celui des urnes, sa composante institutionnelle dont elle modifie la forme électoraliste, champ d’affrontement que les gauchistes abandonnent à la bourgeoisie. Les partis anticapitalistes, et leur regroupement international, restent incontournables tout en admettant leur pluralisme interne et leur pluralité nationale tant le prolétariat est divers et la réalité un labyrinthe sans fin.

Se pose, décuplé, le dilemme faustien entre le parti léniniste et la fraction luxembourgiste. La démarcation entre le petit parti de masse et le cul-de-sac de la secte propagandiste coupée de la classe comporte une bonne zone grise. Celle entre la fraction délimitée et la perdition dans le maelström social-libéral ou antilibéral comporte aussi une telle zone grise. On ne résout pas la crise interne du NPA français en le quittant pour s’allier au « parti des urnes », tout bien démarqué soit-on. On assume le difficile pluralisme toujours préférable à l’alliance avec le social-libéral Parti communiste français. On ne résout pas l’isolement propagandiste en s’alliant avec la bureaucratie sociale-libérale et électoraliste qui dirige Québec solidaire. On se délimite clairement et publiquement sur la base d’un programme et d’une stratégie anticapitalistes dont le noyau dur est l’expropriation de la finance et la « grève sociale » vers l’indépendance nationale. Il n’est jamais trop tard pour faire un tournant.

Marc Bonhomme, 6 décembre 2014
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

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Message  Roseau Lun 29 Déc - 22:25

L'espoir se lève à la gauche des PC et des PS...
Lectures stratégiques...

http://npaherault.blogspot.com/2014/12/espagne-grecepodemos-syriza-lespoir-se.html#more
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