Immigration et « pensée d'État »
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Immigration et « pensée d'État »
Abdelmalek Sayad
Immigration et « pensée d'État »
Résumé
Les catégories à travers lesquelles nous pensons l'immigration, catégories sociales, économiques, culturelles, éthiques et politiques, sont des catégories nationales, voire nationalistes. L'auteur montre comment l'immigration, la présence au sein de la nation de « non-nationaux », outre qu'elle perturbe tout l'ordre national, porte atteinte à l'intégrité de cet ordre, à la perfection mythique de cet ordre. Le phénomène migratoire en sa totalité, émigration et immigration, ne peut être pensé, ne peut être décrit et interprété, autrement qu'à travers les catégories de la pensée d'État. À partir d'une analyse de la double peine, et d'une longue description de la façon dont l'immigré, surtout de basse condition sociale, est tenu à une sorte d'hyper-correction sociale, Sayad permet de saisir l'immigration comme la limite de ce qu'est l'État national, limite qui donne à voir ce qu'il est intrinsèquement, sa vérité fondamentale : il est comme dans sa nature même de discriminer et, pour cela, de se doter préalablement de tous les critères de pertinence nécessaires pour procéder à cette discrimination - sans laquelle il n'y a pas d'État national - entre les «nationaux» et les «autres». Cette fonction diacritique de définition, est constitutive de l'État sous toutes ses formes et tout au long de son histoire, mais elle est, semble-t-il, plus prescriptive dans le cas de l'État nationalement républicain, dans l'État qui prétend à une homogénéité nationale totale, c'est-à-dire une homogénéité sur tous les plans, politique, social, économique, culturel.
TEXTE - http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1999_num_129_1_3299
Immigration et « pensée d'État »
Résumé
Les catégories à travers lesquelles nous pensons l'immigration, catégories sociales, économiques, culturelles, éthiques et politiques, sont des catégories nationales, voire nationalistes. L'auteur montre comment l'immigration, la présence au sein de la nation de « non-nationaux », outre qu'elle perturbe tout l'ordre national, porte atteinte à l'intégrité de cet ordre, à la perfection mythique de cet ordre. Le phénomène migratoire en sa totalité, émigration et immigration, ne peut être pensé, ne peut être décrit et interprété, autrement qu'à travers les catégories de la pensée d'État. À partir d'une analyse de la double peine, et d'une longue description de la façon dont l'immigré, surtout de basse condition sociale, est tenu à une sorte d'hyper-correction sociale, Sayad permet de saisir l'immigration comme la limite de ce qu'est l'État national, limite qui donne à voir ce qu'il est intrinsèquement, sa vérité fondamentale : il est comme dans sa nature même de discriminer et, pour cela, de se doter préalablement de tous les critères de pertinence nécessaires pour procéder à cette discrimination - sans laquelle il n'y a pas d'État national - entre les «nationaux» et les «autres». Cette fonction diacritique de définition, est constitutive de l'État sous toutes ses formes et tout au long de son histoire, mais elle est, semble-t-il, plus prescriptive dans le cas de l'État nationalement républicain, dans l'État qui prétend à une homogénéité nationale totale, c'est-à-dire une homogénéité sur tous les plans, politique, social, économique, culturel.
TEXTE - http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1999_num_129_1_3299
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