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Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon?

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Bernard Quellmalz
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Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon? Empty Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon?

Message  CCR Lun 26 Mar - 11:32

Que fera le Front de Gauche de la dynamique Mélenchon ?


Romain Lamel

Source: Courant Communiste Révolutionnaire du NPA

Jean-Luc Mélenchon connaît une réelle dynamique dans sa campagne électorale. Mais que fera le Front de Gauche de celle-ci ? Ira-t-il au gouvernement ? Quelles revendications souhaite-t-il avancer ? Le débat est bien entendu relancé à la suite du succès de la manifestation du 18 mars à la Bastille.


Médias et instituts de sondage ne cessent de le souligner, la campagne du candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, connaît un certain engouement. Le co-président du Parti de Gauche atteindrait désormais les 14 % dans les intentions de vote selon les dernières enquêtes d’opinion. Cet enthousiasme semble se vérifier par une affluence croissante dans ses meetings. Dimanche 18 mars, il rassemblait plusieurs dizaines de milliers de personnes entre Nation et Bastille (entre 100 et 120 000 personnes selon la direction de la Front de Gauche). La dynamique de Jean-Luc Mélenchon est le fruit d’un mécontentement social envers les politiques d’austérité, mais également du reflux social qu’a connu le pays à la suite de la défaite revendicative sur le mouvement des retraites, en raison de la politique des directions syndicales confédérales qui ont tout fait pour bloquer la progression vers la grève générale qui aurait permis de faire reculer Sarkozy. Cette dynamique électorale existante, qui exprime donc le déplacement sur le terrain électoral de la permanence de la crise sociale latente que vit l’Hexagone, est-elle cependant synonyme d’une réelle défense des intérêts de notre classe ? Que propose Mélenchon pour « changer les choses » ? Analysons les perspectives stratégiques de son orientation électorale.

Si cette dynamique est réelle, il est néanmoins nécessaire de l’apprécier à sa juste valeur. Les candidatures issues du PCF, de la mouvance trotskiste et du mouvement social représentaient 11,23% en 1988 ; 13,94 % en 1995 ; 13,81 % en 2002 et 9 % en 2007. La faiblesse du score de 2007 s’explique par l’impact de la pression pour le vote utile dans un électorat de gauche toujours traumatisé par le syndrome du 21 avril et l’enlisement de la campagne de Ségolène Royal dont la présence au second tour n’était pas assurée. Les sondages accordaient 11 à 12 % au total Besancenot + Arthaud + Mélenchon, jusqu’au retrait de la candidature du premier d’entre eux en mai 2011. L’essentiel de la « dynamique » Mélenchon repose donc sur l’absorption par le candidat du Front de Gauche de l’espace politique de l’extrême-gauche accompagné, semble-t-il d’une mobilisation de l’électorat traditionnel du PCF et des jeunes. Jean-Luc Mélenchon succède ainsi à Arlette Laguiller en 2002 et à Olivier Besancenot en 2007 dans le rôle du candidat le plus « populaire » à la gauche du PS. Le soutien de l’appareil du PCF lui permet d’atteindre des scores que la candidate historique de LO et le facteur de l’ex-LCR n’ont pas pu obtenir. Par ailleurs c’est évidemment regrettable que l’espace électoral à gauche du PS, qui auparavant a été occupé par des représentants de l’extrême gauche et extérieurs au jeu politique institutionnel tels qu’Arlette Laguiller ou Olivier Besancenot, le soit aujourd’hui par un ancien ministre PS ! Néanmoins, le vote pour Mélenchon est-il davantage l’adhésion à un discours politique que le vote pour l’extrême-gauche aux élections précédentes ? Seuls les événements politiques des prochains mois nous permettront de le déterminer. Il sera notamment question de la capacité des dirigeants du Front de Gauche de dépasser le cadre strictement électoral, en surmontant leurs contradictions internes pour aller vers une structure politique plus pérenne.

Intéressons-nous maintenant aux perspectives politiques de Jean-Luc Mélenchon. Quel débouché politique envisage-t-il de donner à cette embellie électorale ? Clémentine Autain, membre du Comité de campagne de Jean-Luc Mélenchon, nous donne un premier élément de réponse : « Ce n’est pas pareil d’être une force rassemblée : un bon score émietté entre 3 ou 4 partis ne pèse rien. Seul et rassemblé, on devient une force politique et un interlocuteur reconnu. » Un interlocuteur reconnu ? Auprès de qui ? S’il ne s’agit que d’être reconnu auprès de la base, une implication militante et une participation aux espaces médiatiques ouverts en temps de campagne électorale devrait suffire. Cette reconnaissance est-elle la même que celle que recherche Bernard Thibault pour s’asseoir à la table des négociations ? Le Front de Gauche aurait-il besoin d’être reconnu auprès d’un parti puissant pour ouvrir des négociations gouvernementales ?

Ambiguïtés gouvernementales

Ne tournons pas davantage autour de la question. Le parti puissant auprès duquel le Front de Gauche veut être « un interlocuteur reconnu », c’est le Parti Socialiste. Pourtant, Jean-Luc Mélenchon a précisé à maintes reprises dernièrement, de façon beaucoup plus explicite que par le passé, qu’il ne participerait pas à un autre gouvernement que celui qu’il dirigerait. Nos soupçons de ministérialisme seraient donc infondés ? D’autres déclarations sont plus ambigües. Ainsi, sur France 5, le 11 mars, invité de l’émission C Politique, interrogé sur une éventuelle participation à un gouvernement Hollande, le candidat du Front de Gauche répond : « Déjà, moi, je n’irai pas ». Cela signifierait-il que quelqu’un d’autre irait à sa place ? Un second qui cautionnerait la politique gouvernementale en laissant le panache de la pureté au leader ? Des représentants du PCF ?

Les propos de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, au JDD montre que cette hypothèse est en cours de discussion : « C’est la qualité des projets qui déterminera cela. S’il y a une vraie rupture avec les politiques d’austérité, on examinera la question. ». Si François Hollande répète les propos qu’il a tenus au Bourget selon lequel l’adversaire est « le monde de la finance », le PCF irait-t-il au gouvernement en espérant très fort qu’il ne déclare pas exactement l’inverse quelques semaines plus tard à la City ?

Des ministres Front de Gauche dans le prochain gouvernement Hollande ?

Ces ambiguïtés ne sont pas propres au Parti Communiste. Eric Coquerel, membre du Bureau National du Parti de Gauche, la plus haute instance dirigeante du parti de Jean-Luc Mélenchon, a ainsi déclaré à propos de François Hollande : « Il ne peut pas s’adresser à la fois au MoDem et à toute la gauche. Ce sera Bayrou ou nous ». S’adresser à Bayrou ou « à nous » ? Pour quoi faire ? S’il s’agit uniquement de discussions, chacun peut converser avec qui bon lui semble. Ce type de déclarations, « Bayrou ou nous », avaient également été tenues par Jean-Luc Mélenchon à la veille des élections régionales. Le résultat avait été la fusion entre les deux tours des listes du Front de Gauche et du Parti Socialiste dans 10 régions. Si on ajoute, à celles-ci, les 6 régions dans lesquelles le PCF s’était présenté dès le 1er tour sur les listes du Parti Socialiste, le Front de Gauche participe aujourd’hui à 16 des 22 exécutifs régionaux de France métropolitaine. On a déjà vu mieux en termes « d’indépendance » par rapport aux « sociaux libéraux ». Aussi, si le Front de Gauche fait, avant les présidentielles, les mêmes déclarations qu’avant les élections régionales, qu’est-ce qui l’empêcherait de participer à l’exécutif national s’il participe déjà à des exécutifs régionaux ? Si le Front de Gauche n’a pas de complexes pour subventionner, depuis les Conseils Régionaux, des entreprises qui licencient, participer à la précarisation de la fonction publique territoriale, voter des budgets à la baisse pour l’éducation secondaire, etc., pourquoi aurait-il des complexes à cautionner les plans d’austérité d’un prochain gouvernement socialiste ?

Il est donc tout à fait envisageable que des seconds couteaux du Front de Gauche entrent dans un gouvernement Hollande par rapport auquel Jean-Luc Mélenchon resterait extérieur. L’ancien ministre de Lionel Jospin ayant déclaré qu’il ne participerait qu’au gouvernement qu’il dirigerait, des journalistes d’i>Télé lui ont évoqué, le 7 mars dernier, cette hypothèse : que serait un gouvernement Mélenchon ? « Nous aurons des alliés : qui voulez-vous que ce soit ? Il n’y en a pas cinquante : les écologistes, les socialistes », a répondu le candidat du Front de Gauche. Qu’il semble lointain, le temps où le tribun du Parlement Européen voulait en priorité rassembler « l’autre gauche » (NPA compris). Aujourd’hui, l’occupation du terrain électoral de l’extrême-gauche semble lui suffire. Ainsi, les propositions du Front de Gauche pourraient être appliquées par des dirigeants du PS. Comment Jean-Luc Mélenchon pourrait-il augmenter le SMIC à 1 700 € brut avec un ministre des Finances tel que Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande et ancien bras droit de Dominique Strauss-Kahn ? Comment Jean-Luc Mélenchon pourrait-il régulariser les travailleurs sans-papiers avec un Ministre de l’Intérieur tel que Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande ?

Trois scénarios pour une trahison

En cas de victoire de François Hollande, trois scénarios se posent à la direction du Front de Gauche. Le premier est celui de la Gauche Plurielle de 1997 à 2002, celui d’une intégration au gouvernement dès l’investiture de François Hollande. Ce scénario semble exclu pour l’heure. Le traumatisme du 21 avril 2002 et la relégation pour la première fois du candidat du PCF, Robert Hue à l’époque, en dessous de la barre des 5 %, derrière Arlette Laguiller et Olivier Besancenot rend cette idée inapplicable aux yeux des militants du Front de Gauche. Durant cinq ans, les ministres du PCF et Jean-Luc Mélenchon, alors ministre délégué à l’Enseignement professionnel, ont cautionné l’ensemble des privatisations menées par le gouvernement Jospin (France Télécom, Air France, les Autoroutes du Sud etc.), l’intervention militaire au Kosovo et en Afghanistan, les plans de licenciements à Danone, Marks&Spencer, Michelin…pour lesquels l’Etat « ne pouvait pas tout » comme le disait, à l’époque, Jospin. Les cheminots se retrouvaient confrontés à la politique de Jean-Claude Gayssot, ministre PCF des transports, qui séparait le réseau ferré (RFF) et le transport ferroviaire (SNCF), prélude à toute tentative de privatisation de ce secteur. Aujourd’hui, aucun groupe de travail PS/PCF ne se réunit pour préparer l’éventualité d’un accord gouvernemental.

Le second scénario est celui de la victoire de l’Union de la Gauche en 1981. A l’époque, le PCF avait attendu l’élection de ses députés pour rejoindre le gouvernement de Pierre Mauroy. C’est le scénario qui semble privilégié par la direction du PCF. Les cadres intermédiaires ou certains élus locaux plaident pour cette option. Pierre Laurent a d’ailleurs déclaré à Mediapart que « les majorités politiques se constituent au moment des législatives. C’est à ce moment-là qu’on tranchera, et pas avant. Comme en 1981 ». Le hic, c’est qu’après deux ans de « redistribution des richesses », le gouvernement Mauroy sera le premier à appliquer l’austérité néo-libérale en France.

Nous en arrivons alors au troisième scénario, celui que le PCF avait appliqué en 1983 ou encore durant le Front Populaire en 1936, celui du soutien sans participation au gouvernement. Dans ce scénario, le Front de Gauche apporterait son soutien parlementaire au gouvernement Hollande, s’abstenant, si besoin est, dans l’Hémicycle (ce qui revient à voter pour) mais sans participer pour autant au gouvernement. Ce choix pourrait être pris si François Hollande s’obstine à ancrer sa campagne au centre et à ne rien vouloir négocier de son programme. De son côté, le Front de Gauche est prêt à conclure un accord de désistement en vue de constituer une majorité parlementaire. Les trois scénarios apportent chacun des nuances dans la politique à suivre mais ils se situent tous les trois dans le cadre d’une stratégie de pression sur le Parti Socialiste et son futur gouvernement et aucun ne s’engage sur la nécessaire opposition frontale que nous devrons mener aux politiques d’austérité du prochain gouvernement, qu’il s’assume de droite ou qu’il se prétende de gauche. C’est ce dont témoigne cette interview de Clémentine Autain, porte-parole du candidat du Front de Gauche où elle affirme : « Plus notre score sera élevé, plus nous pèserons en faveur de la victoire de la gauche et en faveur d’une politique de transformation sociale et écologique. François Hollande ne pourra pas continuer à nous mépriser et à regarder au centre si nous apparaissons dans les urnes comme une force de premier plan. Voter pour le Front de gauche, c’est la garantie que la gauche réussisse si elle accède aux responsabilités. […] La dynamique autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon produit déjà ses effets. Quand François Hollande s’en prend au monde de la finance au Bourget, ou quand il propose une taxe pour les hyper-riches, il vient sur nos terres. C’est heureux. Plus notre influence grandira, plus nous avons des chances de faire bouger le candidat socialiste. » [1]

Mélenchon et le Front de Gauche sont donc à l’opposée d’une alternative des travailleurs indépendante, ils se situent au contraire comme la patte gauche du gouvernement qui tentera de faire payer la crise aux travailleurs. En ce sens il n’est pas inutile de rappeler que dans ses débuts en politique, M. Mélenchon était un fervent défenseur de M. Mitterrand et qu’il continue à défendre jusqu’à nos jours l’héritage de ce gouvernement qui a tout simplement inauguré toutes les politiques libérales en France.

Le vieux visage du réformisme derrière un discours radical

Cette pratique ouvertement conciliatrice se conjugue avec une rhétorique très radicale. L’affiche de campagne est à ce titre très révélatrice. Le slogan « Prenez le pouvoir » semble des plus gauchistes. Les titres du blog de Mélenchon sont de la même teneur : le 11 mars, il titrait « L’insurrection, c’est maintenant » ; le 16, « Avant l’assaut ! ». Bigre ! Le candidat du Front de Gauche serait-il en train de préparer le renversement du capitalisme dans les jours à venir ? Un premier élan nous pousserait à dire : chiche, camarade, prenons le pouvoir, organisons-nous dans les entreprises et convainquons les travailleurs de la nécessaire insurrection pour renverser brutalement le capitalisme et exproprier le grand capital. Puis, le réveil sonne et nous nous rappelons que celui qui nous demande de « prendre le pouvoir » est seulement en train de nous appeler à voter pour lui à l’élection présidentielle à venir ; que « l’insurrection » à laquelle nous sommes invités n’est qu’un référendum pour la VIème République et que l’ « assaut » programmé n’est que l’organisation d’une majorité parlementaire avec le Parti Socialiste. Pourquoi dès lors utiliser un tel vocabulaire outrancier qui va nettement au-delà de revendications telles que l’interdiction de tous les licenciements collectifs ou l’augmentation de tous les revenus de 300 €, revendications pour lesquelles Jean-Luc Mélenchon refuse de se prononcer ? Le vocabulaire outrancier est la condition pour qu’un tel dinosaure de la politique institutionnelle puisse apparaître comme une alternative nouvelle et radicale et sert au bout du compte à canaliser la colère populaire, le mécontentement social vers un projet inoffensif pour les structures de l’économie de marché et dans le cadre du régime politique.

Inoffensif pour les classes dominantes, Jean-Luc Mélenchon tient à apparaître comme tel dans les journaux de la presse économique. Dans une interview donnée au journal Les Echos, datée du 16 mars, Mélenchon tenait à rassurer les capitalistes : « les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur de mon programme ». Ainsi, la hausse du SMIC à 1700 euros net n’interviendrait qu’à la fin de son mandat. Pour Mélenchon, la question des augmentations de salaire d’ailleurs n’est pas conçue du point de vue de la lutte entre capital et travail pour renverser le rapport de force mais pour soi-disant relancer la consommation dans l’intérêt du patronat. Dans le même entretien, le candidat du Front de Gauche affirme que « son programme va relancer l’activité et redynamiser tout le tissu industriel » assurant que « les entreprises y trouvent leur compte ». Mélenchon ne remet pas en cause les lois dévastatrices de la concurrence capitaliste internationale.

Au-delà des effets rhétoriques radicaux, Jean-Luc Mélenchon se positionne comme un loyal serviteur de l’Etat. Ainsi, lors de son discours à la Bastille, le 18 mars, il n’a pas hésité une seconde à finir son discours par un vibrant « Vive la France ! ». La France, cette puissance impérialiste, le candidat du Front de Gauche en fait l’objet d’une passion patriote ravivant les plus bas instincts chauvins. Cette envolée lyrique de la place de la Bastille, où on voyait le drapeau rouge mêlé au drapeau tricolore, ne doit rien au hasard. Dans son manifeste, Qu’ils s’en aillent tous, Jean-Luc Mélenchon souhaite le rattachement de la Wallonie à la France [2] et se plaint que « la France a donné à l’Europe 5 milliards d’euros de plus qu’elle n’en a reçu » [3]. Il se félicite que son cher pays soit « la cinquième puissance du monde » [4] « la première population de l’Union dans quinze ans, premier territoire par l’étendue, deuxième PIB du Vieux Continent, puissance nucléaire » [5], une « patrie républicaine » [6]. Jean-Luc Mélenchon ne milite pas pour l’internationalisme des peuples et des travailleurs mais veut défendre le pays dans lequel il vit pour qu’il soit « le peuple le plus éduqué du monde » [7].

Ce chauvinisme forcené conduit le député européen du Front de Gauche a une posture ouvertement réactionnaire à l’égard des peuples colonisés ou ex-colonisés. Lorsqu’il parle « des pays de la façade maghrébine », comme de pays avec qui la France a « une histoire liée, des parentèles et l’usage commun d’une langue » [8] , il ne dit pas un mot des crimes commis par l’Empire français. Au meeting place de la Bastille, il n’a pas hésité à nommer comme « terres françaises », « la Polynésie, la Guyane, Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie », oubliant par-là le droit à l’autodétermination des peuples. Le peuple de Nouvelle-Calédonie se prononcera entre 2014 et 2019 sur son indépendance ou son maintien au sein de la République française. Ne préjugeons pas de son résultat mais surtout ne nous faisons pas complices des siècles de massacres, d’humiliations et d’occupation commis par la France dans ce territoire. Faut-il voir le même manque d’internationalisme, lorsqu’il votait, au Parlement Européen, une résolution à propos de la Libye approuvant la zone d’exclusion aérienne et ouvrant ainsi la voie à la guerre que l’on sait ?

Aux trois scénarios de la collaboration plus ou moins proches avec le Parti Socialiste et à la stratégie de pression sur celui-ci, nous en opposons une autre, celle de l’opposition de classe franche et massive à tous les reculs que ne manqueront pas de tenter d’imposer le prochain gouvernement, quel qu’il soit. En privilégiant la voie institutionnelle, Jean-Luc Mélenchon demeure prisonnier de son jeu d’alliances avec le PS pour accéder à des postes divers (conseillers régionaux, députés, sénateurs, ministres..). Un gouvernement dans le cadre de l’économie capitaliste est le protecteur de l’ordre social. Y participer, c’est, à terme, cautionner les politiques de répression sociale et s’interdire de renverser l’ordre établi. Mélenchon reste un homme politique du système, à aucun moment il ne le remet en cause dans sa nature même d’exploitation et de domination.

21/03/12

[1] Le Monde, 20 mars 2012.

[2] Jean-Luc Mélenchon, op.cit., p.120.

[3] ibid., pp. 76-77.

[4] ibid., p.11 et p.53.

[5] ibid., p.121.

[6] ibid., p.13.

[7] ibid., p.36.

[8] ibid., p.129.


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Message  justib Lun 7 Mai - 22:30

Rien a attendre de l'ex militant PS , sorte de girouette censée canalyser le mécontentement populaire! Ce franc-maçon répond à l'invitation de BUISSON conseiller de SARKO en terre d'extrême droite ! HAUTE TRAHISON à L'égard de la classe populaire, envers laquelle le mépris est à son comble! SARKO est viré! Que le peuple prenne conscience d'une vigilance accrue et qui s'impose désormais à l'égard du couple HOLLANDEOU-MELANCHOU! Les urnes certes , promesses non tenues et accentuation des problèmes pour les travailleurs, le changement est un grand mot, sans lendemain en sociale démocratie! Les travailleurs vont faire les frais pour le plus grand bonheur des marchés financiers!

justib

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Message  Roseau Lun 7 Mai - 22:49

Toutes les déclarations des nomenclatures du F...de G... sont conformes
à ce qu'ils ont toujours fait et continuent à faire dans les villes et les régions.
En voici une, très explicite, à faire circuler:
JLM sur LCP le 18 Avril
« En 4 mois, Hollande a fait un bond formidable »
Puis sur l'attitude face à un gouvernement Hollande :
« Nous n’appellerons pas à des manifestations. Nous, on suit les syndicats ...
Ni soutien, ni participation, ni opposition...
L’extrême gauche donne des consignes pour la grève ou le reste, mais pas nous !...
Face à Hollande, Besancenot dit on doit être l’opposition, mais laissons le respirer, donnons une chance à notre pays..."
A diffuser à ceux qui ne sont pas encore bien informés:
https://www.dailymotion.com/video/xq7svo_jean-luc-melenchon-candidat-du-front-de-gauche-a-la-presidentielle_news?start=0
(dans les dernières minutes)

La nation au dessus des classes, autrement dit la collaboration de classe,
qu'il a toujours pratiquée, tel est le nord de JLM, vieux politicien bourgeois.
Mélenchon avait manifesté la même allégeance à la bourgeoisie
en parlant de la défense natinale "qui fait accord entre tous les français" affraid
Roseau
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Message  irving Mar 8 Mai - 0:26

Contrairement à vos représentations, ce n'est pas Mélenchon ni les instances du PC qui décideront ce qui adviendra de cette dynamique populaire née au cours de la campagne. Ce sont les militants et les sympathisants c'est-à-dire les acteurs de cette dynamique.
Il y a urgence à construire une alternative aux partis institutionnels pro-européens, le danger du fascisme est bien réel et risque d'aller en s'agrandissant avec les prochaines années de crises à venir. Surtout si la droite se recompose, que le PS déçoit... Il faut construire une force anti-libérale pour combattre le FN, vraiment indépendante du PS. Voilà le débouché politique que cette dynamique appelle.

Sur la question de l'indépendance du PS, je suis d'accord avec Mélenchon : il ne faut pas se poser d'emblée comme une force d'opposition, mais il faudra le devenir. On n'est pas dans l'opposition du PS par principe, mais parce qu'on combat concrètement sa politique. La position de Mélenchon me semble cohérente à ce niveau.

Sur les alliances électorales en vue de faire barrage au FN, oui elles sont nécessaires pour éviter un maximum de seconds tours UMP-FN.

Sur la patrie, je le dis ici, mais je trouve que vous exagérez sur ce forum. Je ne me reconnais pas dans le drapeau français ou l'hymne national, mais lorsque Mélenchon souhaite le meilleur à la "patrie", il souhaite simplement le meilleur à son pays. Vous êtes bien contraints de tenir compte que les débtas politiques ont essentiellement pour cadre le cadre national, même si celui-ci s'articule avec l'Europe et le monde. Les élections en tout cas portent sur le cadre de la nation, le droit du travail aussi. Vous me semblez bien crispés sur l'utilisation de symboles. Bien sûr derrière les symboles, il y a des idées, mais il faut arrêter de voir dans le recours à la patrie une négation de la lutte des classes, une défense effrénée du nationalisme ou que sais-je. La position d'un Mélenchon demeure la régularisation de tous les sans-papiers à titre d'exemple.

De toute manière, vous avez déjà décidé pour nous : le FdG "trahira". A vous lire on se demande qui ou quoi, puisque nous sommes de simples suppots du capital.

irving

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Message  Bernard Quellmalz Mar 8 Mai - 0:36

irving a écrit:Sur la question de l'indépendance du PS, je suis d'accord avec Mélenchon : il ne faut pas se poser d'emblée comme une force d'opposition, mais il faudra le devenir. On n'est pas dans l'opposition du PS par principe, mais parce qu'on combat concrètement sa politique. La position de Mélenchon me semble cohérente à ce niveau.

Exact. Et c'est mille fois plus convaincant pour l'essentiel de la population de s'opposer sur des actes, et pas par principe. Inévitablement il faudra être dans l'opposition, mais le dire maintenant c'est comme dévoiler la fin d'un film avant qu'il commence : ça perd tout son intérêt.

Bernard Quellmalz

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Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon? Empty Re: Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon?

Message  Roseau Mar 8 Mai - 0:45

irving a écrit: le FdG "trahira". A vous lire on se demande qui ou quoi, puisque nous sommes de simples suppots du capital.

Les MR ne disent pas "il trahira". Nous disons au contraire que les nomenclatures,
Mélenchon et autres sont très fidèles à leurs engagements.
Ils ont toujours collaboré avec la bourgeoise, au gouvernement,
comme dans les autres exécutifs.
Ils n'ont jamais parlé de révolution sans ajouter "urnes" ou d'insurrection sans "civique".
Ce sont les maitres du double language,
mais ils ont toujours assuré que le projet n'est pas "révolutionnaire, mais keynésien"
Et tout le programme le confirme: pas la moindre expropriation, seulement quelques nationalisations.
Dix fois moins que Mitterrand,
que Jospin, avec Buffet, Mélenchon se sont et autre se sont empressés de privatiser...

La cohérence est parfaite, tout comme celle de Die Linke par exemple,
à la soupe avec le SPD, etc...

Quant à la nation, c'est une réalité.
Cela n'oblige personne à soutenir l'impérialisme français et ses engins de mort,
a insulter d'autres peuples (Lituaniens par exemple),
à se coucher devant la police et l'armée,
la construction d'une base sous-marine souterraine,
à brailler un chant raciste ("qu'un sang impur abreuve nos sillons" on ose à peine l'écrire...)
et toutes autres ignominies pratiquée par les politiciens PC et PS depuis des dizaines d'années.
Ou a renier le désarment nucléaire, qui m'avait fait rejoindre la JC à 15 ans,
ce dont je garde le meilleur souvenir.
Moi, je peux me regarder dans la glace. Pas eux.
Roseau
Roseau

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Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon? Empty Re: Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon?

Message  irving Mar 8 Mai - 0:50

Roseau a écrit:

Les MR ne disent pas "il trahira". Nous disons au contraire que les nomenclatures,
Mélenchon et autres sont très fidèles à leurs engagements.
Ils ont toujours collaboré avec la bourgeoise, au gouvernement,
comme dans les autres exécutifs.
Ils n'ont jamais parlé de révolution sans ajouter "urnes" ou d'insurrection sans "civique".
Ce sont les maitres du double language,
mais ils ont toujours assuré que le projet n'est pas "révolutionnaire, mais keynésien"
Et tout le programme le confirme: pas la moindre expropriation, seulement quelques nationalisations.
Dix fois moins que Mitterrand,
que Jospin, avec Buffet, Mélenchon se sont et autre se sont empressés de privatiser...
C'est ce que dit le texte et le premier intervenant sur ce fil. Il faut, en revanche, te reconnaître une certain cohérence dans l'analyse.

Sur la nation, je persiste : on peut souhaiter le meilleur à son pays sans être nationaliste simplement car la nation constitue un cadre essentiel (imposé par la législation et les institutions) des débats politiques.



irving

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Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon? Empty Re: Que fera le FdG de la dynamique Mélenchon?

Message  Roseau Mar 8 Mai - 1:19

irving a écrit: C'est ce que dit le texte et le premier intervenant sur ce fil. Il faut, en revanche, te reconnaître une certain cohérence dans l'analyse.

Sur la nation, je persiste : on peut souhaiter le meilleur à son pays sans être nationaliste simplement car la nation constitue un cadre essentiel (imposé par la législation et les institutions) des débats politiques.

On parlera de plus en plus de trahison du FdG dans les mois qui viennent,
mais pour cela il faut prendre les paroles d'un politicien au sérieux.
J'ai passé l'âge.

Si on se souvient des actes, les dirigeants PC et PS ont toujours été cohérents,
y compris en sabotant le mouvement des retraites en 2010.
Les MR n'ont jamais imaginé qu'ils pourraient faire autre chose
que de nous mettre un couteau dans le dos.

Quant à la nation, personne n'en nie la réalité.
Mais les défenseurs du capitalisme keynésien défendent les exactions d'une nation impérialiste.
Je l'avais déjà expliqué, mais on ne peut tous tout lire, alors reprenons, car c'est essentiel:

Mélenchon a approuvé l’intervention impérialiste contre la Libye.
Il a voté, comme l’ensemble de son groupe, où l’on retrouve les députés de Die Linke,
la résolution présentée au Parlement européen par les partis socialistes, les Verts
et une partie de la droite en faveur d’une telle intervention.

Depuis quand les Sarkozy, Merkel, Obama et consorts
agissent-ils pour faire triompher les révolutions contre les dictatures ?
Voilà une bien curieuse idée !
On est assez sidéré de lire que l’"intérêt de la France", autrement dit de la bourgeoisie qui la dirige,
pourrait coïncider aujourd’hui avec l’intérêt d’une quelconque révolution véritablement populaire.
Car, qu’est-ce que la France aujourd’hui, sinon la cinquième puissance impérialiste mondiale ?
Le gouvernement français ne peut intervenir qu’au service des intérêts des patrons français (Total, Bouygues, etc),
en particulier dans son arrière-cour qu’est l’Afrique.
Les révolutionnaires n’ont pas les mêmes intérêts que « la France »,
ce qui signifie concrètement les capitalistes français,
mais les mêmes intérêts que ceux des peuples luttant contre la domination néocoloniale française.
L’objectif de l’intervention était tout au contraire pour les impérialistes d’essayer de redorer leur image
auprès des peuples du monde arabe en se présentant comme des défenseurs de la démocratie
alors qu’ils soutiennent les dictateurs, de mettre un coup d’arrêt au processus révolutionnaire dans le monde arabe
et de recoloniser intégralement le pays, pourtant déjà largement ouvert par Kadhafi.
Sur les autres sujets, voir mon message ci-dessus.
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Message  irving Mar 8 Mai - 1:34

Je suis d'accord avec toi sur ce coup, je trouve simplement que vous sur-interprétez les propos de Mélenchon sur la nation ou le recours au drapeau tricolore (ce qui ne remet pas en cause la pertinence de l'analyse que tu développes).



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Message  gérard menvussa Mar 8 Mai - 2:45

Mélenchon est de la "gauche républicaine". Avec ce que ça comporte de rappel au drapeau, de marseillaise, de laïcité en version islamophobe...

Dire qu'il faut construire une vraie gauche, indépendante du social libéralisme, voila ce que nous défendons au npa ! Déclaration de Philippe (poutou) et du npa au seuil d'un nouveau quinquenna :

Comme nous l’avons fait ces dernières semaines, le NPA lance un appel. Nous nous adressons à celles et ceux qui se sont reconnuEs dans notre campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvéEs dans les campagnes du Front de Gauche ou de Lutte ouvrière, aux militantEs syndicalistes et à l'ensemble du mouvement social. Dans la suite de la grande mobilisation du 1er mai, réunissons-nous et préparons ensemble dès à présent la riposte dont nous avons besoin. C’est cela qu’attendent les millions de personnes qui se sont mobilisées ces dernières années et qui ont porté au premier tour leurs suffrages sur les candidatures à la gauche du PS, et même plus largement celles et ceux qui se revendiquent de la gauche..

Dans cette situation l’objectif du NPA est deconstruireune véritable oppositionà toutes les politiques d’austérité de droite comme de gauche. Dans cette opposition, nous voulons aussi pour notre part, trouver les voies pour avancer dans le regroupement des anticapitalistes. C’est aussi pour défendre cette perspective que le NPA présentera des candidats, des candidates aux élections législatives. .

Vous pouvez préférer grenouiller avec Manuels Valls sous prétexte de fhaine que de fédérer une oposition au social libéralisme. Comme tu l'exprime trés bien, cela ne sera pas de la faute "de Mélenchon et du ps" mais des militants du front de gauche qui seront coupable de cette félonie...
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Message  Achille Mar 8 Mai - 10:18

Bernard Quellmalz a écrit:
irving a écrit:Sur la question de l'indépendance du PS, je suis d'accord avec Mélenchon : il ne faut pas se poser d'emblée comme une force d'opposition, mais il faudra le devenir. On n'est pas dans l'opposition du PS par principe, mais parce qu'on combat concrètement sa politique. La position de Mélenchon me semble cohérente à ce niveau.

Exact. Et c'est mille fois plus convaincant pour l'essentiel de la population de s'opposer sur des actes, et pas par principe. Inévitablement il faudra être dans l'opposition, mais le dire maintenant c'est comme dévoiler la fin d'un film avant qu'il commence : ça perd tout son intérêt.

Le FdG s'y est engagé publiquement : il choisira toujours le mouvement social contre le gouvernement quel qu'il soit. L'engagement est pris et demande à être vérifié non pas sur des références du passé mais bien sur le présent et le futur. Dans ce contexte la question essentielle pour moi sera celle du pouvoir et de la démocratie sur la question de la dette (contre la commission européenne/agence notation/BCE/MES...), sur la question des institutions (Sénat, Constituante...) et enfin sur la question des luttes et des revendications sociales (intersyndicale, AG, comités...). Ce cadre de gauche radicale lui permet et lui permettra d'être aux cotés des millions de travailleurs qui ont voté PS en défendant son programme, mettant l'unité toujours au centre de sa stratégie et en construisant l'alternative politique au PS.

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Message  verié2 Mar 8 Mai - 10:52

Irving
Contrairement à vos représentations, ce n'est pas Mélenchon ni les instances du PC qui décideront ce qui adviendra de cette dynamique populaire née au cours de la campagne. Ce sont les militants et les sympathisants c'est-à-dire les acteurs de cette dynamique.
Plus naïf tu meurs ! SVP, Irving, peux-tu nous dire depuis combien de temps tu t'intéresses à la politique ?

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Message  Bernard Quellmalz Mar 8 Mai - 11:14

verié2 a écrit:
Irving
Contrairement à vos représentations, ce n'est pas Mélenchon ni les instances du PC qui décideront ce qui adviendra de cette dynamique populaire née au cours de la campagne. Ce sont les militants et les sympathisants c'est-à-dire les acteurs de cette dynamique.
Plus naïf tu meurs ! SVP, Irving, peux-tu nous dire depuis combien de temps tu t'intéresses à la politique ?

J'aimerais bien qu'Irving ait raison, mais la vérité est en effet plus compliquée. La dynamique du FdG dépend de plein de choses mais en premier de l'attitude du PCF et des autres composantes par rapport au gouvernement, à la majorité parlementaire, etc.

Le problème c'est que cette attitude dépend précisément du PS et de la direction qu'ils prennent. S'ils débauchent Pascal Lamy (OMC) comme ministre des finances (pressenti - ce matin sur France Inter), et que le reste est dans le même style, on peut raisonnablement espérer que le PCF se tiendra à part d'un gouvernement comme ça.

Par contre si Hollande compose un gouvernement moins ouvertement droitier, la question se posera, et on ne peut pas exclure que quelques PCF (comme Chassaigne) y aillent...

Prendront-ils la responsabilité de trahir les 4 mio. de voix qui se sont portés sur le FDG? Sont-ils prêts à prendre le risque de faire éclater le FDG? Pour l'instant, en tout cas avant les législatives, je ne crois pas. Après, suivant le score du FDG et la politique menée par Hollande, il est possible que ça se corse.

Et s'ils ne le font pas, après, en fait tout dépendra de Hollande. Si c'est l'austérité de "gôche", ce sera niet. Mais si le bilan intermédiaire est plus ambigu...

Bref, rien de tout ça n'est simple, mais il ne faut pas être naïfs et il faut que les militants PCF et FDG fassent pression sur leurs directions pour qu'elles soient très claires.

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Message  irving Mar 8 Mai - 11:36

verié2 a écrit:
Irving
Contrairement à vos représentations, ce n'est pas Mélenchon ni les instances du PC qui décideront ce qui adviendra de cette dynamique populaire née au cours de la campagne. Ce sont les militants et les sympathisants c'est-à-dire les acteurs de cette dynamique.
Plus naïf tu meurs ! SVP, Irving, peux-tu nous dire depuis combien de temps tu t'intéresses à la politique ?

Rassure-toi, j'ai suffisamment d'expérience politique pour bien concevoir que mon raisonnement puisse dérouter la conception verticale des rapports politiques d'un trotskiste.

Mélenchon a rassemblé 4 millions d'électeurs derrière lui. Bien sûr, la dynamique dont il est question au cours de sa campagne n'englobe pas ces 4 millions d'électeurs, ce sera déjà bien qu'elle en englobe 1. Mais même en discutant sur les chiffres, une large partie de cet électorat ne milite pas. La question est donc la suivante : qu'est-ce qui pourrait pousser les gens pris dans l'élan de la campagne Mélenchon à militer au PC ou au PG ? C'est bien ça la question du devenir de cette dynamique. Eh bien ma réponse, c'est que cette question est largement indépendante des tractations de politiciens qui vont suivre dans les semaines à venir entre PG, PC et PS. Pour une raison simple : la plupart ne les suive que de loin et surtout ne vont pas conditionner leur militantisme ou non à des accords (ou des non-accords) politiciens.

C'est si naïf que ça ? Je ne crois pas.

Le vrai enjeu est ailleurs : la prise conscience de la nécessité absolue de construire une force de gauche indépendante du PS, qui puisse constituer une alternative de gauche crédible au FN pour les gens dégoutés du système actuel. Le devenir de la "dyanmique Mélenchon" dépend essentiellement de la prise de conscience par celle-ci de la gravité de la situation c'est-à-dire de l'état des rapports de force politiques et du cadre imposé par la crise dans les années à venir. Si la "dynamique Mélenchon" est composée de gens dont la volonté est de peser sur le PS pour le ramener à gauche, alors elle n'a pas de devenir. A l'inverse, si la "dynamique Mélenchon" a conscience que sa ligne politique n'est pas simplement plus à gauche que celle du PS, mais en contradiction et opposition avec celle-ci, alors la nécessité de construire une alternative au PS s'impose. Là, il y a des convictions que chacun peut partager quelquesoit son degré de politisation. En revanche, pour ce qui est des tractations de couloirs entre partis, elles n'intéressent pas et si c'est le cas sont parfaitement secondaires.

Dans un cas, il s'agit de questions de principes, de l'autre de questions tactiques. A mon avis, les premières l'emportent sur les secondes.

Maintenant pour répondre à ta question. Je me suis intéressé à la politique lors du mouvement contre le CPE (j'étais lycéen à ce moment-là) et je milite depuis l'année dernière au PC. Je n'ai certainement pas ton expérience politique Vérié, mais pour autant elle ne t'autorise pas à prendre les gens de haut.

irving

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Message  verié2 Mar 8 Mai - 12:35

Irving
Maintenant pour répondre à ta question. Je me suis intéressé à la politique lors du mouvement contre le CPE (j'étais lycéen à ce moment-là) et je milite depuis l'année dernière au PC. Je n'ai certainement pas ton expérience politique Vérié, mais pour autant elle ne t'autorise pas à prendre les gens de haut.
Désolé que tu aies pris ma réflexion comme une agression méprisante. Sache que j'apprécie la sincérité de ta réponse et que je respecte ton engagement au PCF, parti où j'ai moi-même milité une douzaine d'années et où je compte toujours de nombreux amis.

Sans vouloir te prendre de haut le moins du monde, je me permets toutefois de t'inviter à étudier l'histoire de ton parti et des relations entre ses militants et ses dirigeants. Prenons deux exemples :

-Les élections de 1956, où le PCF a obtenu 150 députés et où le Front Républicain (SFIO, radicaux de gauche etc) avait fait campagne contre la guerre d'Algérie. Guy Mollet, dirigeant de la SFIO (le PS de l'époque) a complètement retourné sa veste sur l'Algérie et le PCF lui a voté les "Pouvoirs spéciaux" permettant d'envoyer le contingent en Algérie, de couvrir les tortures, massacres etc, même si le PCF a continué à faire campagne contre la guerre... sans chercher vraiment à mobiliser massivement.

-1981. Les ministres du PCF, dont le triste Gayssot (ministre des transports), ont participé à toutes les mesures anti-sociales et les privatisations, notamment celle d'Air France.

A ces époques, le PCF était encore un parti puissant et structuré, dont nombre de militants avaient une formation politique. Ces militants avaient un cadre organisationnel pour s'exprimer, contester la politique de leur parti, même si nous savons comment fonctionnait le PCF stalinien. Les "dynamiques" crées par 1956 et 1981, c'était tout autre chose que celle du Front de Gauche, crois moi ! Pourtant, il n'y a pas eu de réaction massive ni au sein du PCF ni parmi ses sympathisants pour s'opposer à la politique de la direction du parti. Les résultats les plus clairs ont été la démoralisation d'une partie de la base du PCF, surtout après 1981.

Aujourd'hui, le PCF n'est plus que l'ombre de ce qu'il était à ces époques, il est divisé en cliques et grouille de notables qui ne songe qu'à conserver leurs postes. Chacun de ces notables a souvent sa petite clientèle municipale, associative etc. Comment voudrais-tu que les militants du parti influent vraiment sur sa ligne dans ces conditions ? Certes le PCF est plus "démocratique" qu'il ne l'était en 1956 et 1981, mais cette démocratie ressemble bien plus à celle du PS qu'à celle d'un parti ouvrier révolutionnaire : chacun peut raconter ce qu'il veut, mais ça n'a aucune conséquence.

Irving
la conception verticale des rapports politiques d'un trotskiste.
Non, ce n'est pas ma conception ni celle de Trotsky ! Les différents groupes trotskystes ont certes pas mal de défauts, y compris dans leur fonctionnement et méthodes d'organisation, mais on ne peut, de bonne foi, mettre sur le même plan ce fonctionnement avec celui des appareils staliniens où effectivement tout fonctionnait de façon verticale. Par exemple, jamais la LCR ni LO n'ont employé la violence, la calomnie et la corruption pour éliminer des militants exprimant des divergences.


Dernière édition par verié2 le Mar 8 Mai - 13:28, édité 1 fois

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Message  gérard menvussa Mar 8 Mai - 13:14


-1981. Les ministres du PCF, dont le triste Gayssot (ministre des transports), ont participé à toutes les mesures anti-sociales et les privatisations, notamment celle d'Air France.

Je crois que tu confond 81 et 95, charles Fiterman et Gayssot ! Ce dernier ayant procédé à la privatisation d'air France En 81, celui qui a laissé des souvenirs "mélangé" aux fonctionnaires, c'est Anicet Le Pors (ministre de la Fonction publique) qui avait pris des "mesures anti gréve" dont ma copine me parle encore aujourd'hui ! Maintenant, il avait aussi fait "des choses biens", mais bon...
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Message  Duzgun Mar 8 Mai - 13:19

Bernard Quellmalz a écrit:
irving a écrit:Sur la question de l'indépendance du PS, je suis d'accord avec Mélenchon : il ne faut pas se poser d'emblée comme une force d'opposition, mais il faudra le devenir. On n'est pas dans l'opposition du PS par principe, mais parce qu'on combat concrètement sa politique. La position de Mélenchon me semble cohérente à ce niveau.
Exact. Et c'est mille fois plus convaincant pour l'essentiel de la population de s'opposer sur des actes, et pas par principe. Inévitablement il faudra être dans l'opposition, mais le dire maintenant c'est comme dévoiler la fin d'un film avant qu'il commence : ça perd tout son intérêt.
Ce n'est pas une opposition "par principe" mais une opposition sur le programme annoncé, et l'austérité de gauche annoncée.
Si ce programme ne vous suffit pas pour comprendre qu'il faudra s'y opposer, c'est effectivement une divergence majeure entre nous.

J'hésite entre inconsistance politique, sectarisme impliquant refus de toute proposition venant du NPA, ou simplement priorité à la lutte des places et à la sauvegarde des appareils. A moins qu'il y ait un peu de tout ça mélangé...
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Message  gérard menvussa Mar 8 Mai - 13:31


Si ce programme ne vous suffit pas pour comprendre qu'il faudra s'y opposer, c'est effectivement une divergence majeure entre nous.
C'est effectivement semer des illusions sur les possibilités d'un gouvernement de gauche ! Mais c'est aussi montrer les limites objectives d'une stratégie "par les urnes" tel que le conçoit Mélenchon et le pcf....
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Message  verié2 Mar 8 Mai - 13:38


Gérard Ménussa
tu confond 81 et 95
Tu as raison : Gayssot, c'est plus tard. Mais je voulais dire dans la foulée des victoires de la gauche à partir de 1981, pas cette date précise...
__
A Irving,
La suite des événements, du moins après les législatives, devrait nous départager rapidement...
__
Par rapport au texte mis en ligne.
Les différentes hypothèses me semblent assez bien répertoriées. Mais une des plus probables, c'est tout de même que le cartel électoral constitué autour de Mélenchon ne résiste pas à l'odeur de la soupe et que certains politiciens, par exemple ceux de la FASE, genre Clémentine Autain, se précipitent. En effet, les premiers partis risquent d'être les mieux servis.

Quant aux militants et sympathisants qui ont pris une (modeste) dynamique électorale pour une dynamique de lutte, comment voudrais-tu qu'ils s'opposent concrètement à la distribution des places ? Il y aura peut-être des tribunes libres de mécontents dans les journaux, sur les blogs et forums, la formation de nouvelles mini structures, tendances etc, mais ça ne pourra pas aller beaucoup plus loin...

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