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L'homosexualité enseignée à l'école

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L'homosexualité enseignée à l'école Empty L'homosexualité enseignée à l'école

Message  Aura Mer 10 Aoû - 14:33

L'homosexualité enseignée à l'école : une pilule qui passe mal
L'introduction, dans les manuels scolaires de la rentrée, d'un chapitre sur l'orientation sexuelle heurte plusieurs associations familiales.
Par QUENTIN GIRARD

Lino Caminha Strandquist (G) et Daniel Luke Strandquist Caminha viennent de se marier à New York, le 24 juillet 2011. (© AFP Stan Honda)

Ce ne sont que quelques paragraphes dans des manuels de SVT de deux-cents pages mais ils font polémique depuis maintenant plus d'un mois, et cela risque de durer jusqu'à la rentrée scolaire. Début septembre, les élèves de Première ES et L auront le plaisir de découvrir un nouveau point de programme: la question du genre et de l'orientation sexuelle, dans un chapitre intitulé «Devenir homme ou femme». Une partie imposée par la Direction générale de l'enseignement scolaire et annoncée au Bulletin officiel du 30 septembre 2010.

Il y est expliqué, en résumé, que si l'on naît homme ou femme, l'orientation sexuelle des individus peut varier au cours de la vie, et que si la majorité des personnes sont héterosexuelles, une partie de la population est homosexuelle ou bi. La question de l'orientation sexuelle appartenant à la «sphère privée». Jusque-là rien d'extraordinaire, sauf que cette pilule (comme d'autres) ne passe pas pour une partie de la droite catholique.

L'enseignement catholique, des associations familiales ou encore des politiques multiplient les communiqués, les emails, les pétitions et les menaces de boycott des livres pour que cette partie du programme soit retirée. Tout dernièrement, le 28 juillet, l'Association Familles de France a pondu un nouveau texte adressé au Président de la République, expliquant : «Vous connaissez parfaitement la théorie du genre. Cette idée philosophique, contestable s'il en est, nous revient des milieux féministes d'outre Atlantique», et ajoutant : «Les familles ont parfaitement compris les objectifs des concepteurs : orienter les jeunes vers des expériences sexuelles diverses, considérant que le sexe social est plus important que le sexe biologique». Les quatre cavaliers de l'Apocalypse se seraient-ils abattus sur les manuels scolaires ?
A l'opposé, la semaine dernière, la fédération Sud Etudiant s'est «réjoui de l'avancée dans la lutte contre les discriminations», et a dénoncé «les réactions de certains courants religieux et réactionnaires qui tentent de faire pression sur le gouvernement afin de supprimer ce chapitre».

Mais que peut-on y lire vraiment? Dans celui édité par Bordas, il est ainsi écrit que «l'identité sexuelle est le fait de se sentir totalement homme ou femme. Et ce n'est pas si simple que cela peut en avoir l'air! Cette identité dépend d'une part du genre conféré à la naissance, d'autre part du “conditionnement social”. En effet, chacun apprend à devenir homme ou femme selon son environnement, car on ne s'occupe pas d'un petit garçon comme d'une petite fille, on ne les habille pas de la même façon, on ne leur donne pas les mêmes jouets».
Un peu plus loin, il est ajouté que «l'orientation sexuelle c'est à dire le fait d'être hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel, relève totalement de l'intimité des personnes».
«100% viril et être attiré par les hommes»
Dans le manuel par édité par Belin – il y a cinq éditeurs différents – il est précisé que «chacun apprend à devenir homme ou femme selon son environnement et l'éducation reçue. Il existe un autre aspect encore plus personnel de la sexualité: c'est l'orientation sexuelle. Je peux être un homme et être attiré par les femmes. Mais je peux aussi me sentir 100% viril et être attiré par les hommes.»
On y trouve aussi des exemples concrets, comme dans le manuel de Bordas, où est expliqué «qu'une étude récente montre bien l'influence du contexte culturel et social: à Hambourg, en 1970, dans les années de la révolution sexuelle, 18% des adolescents avaient des activités homosexuelles alors qu'en 1990 avec le Sida et les changements culturels, ils n'étaient plus que 2%».

Ainsi, pour Catherine Allais, directrice éditoriale scientifique chez Belin, «les livres ne sont que le reflet des programmes. On se contente de dire que l'orientation sexuelle peut être variée». Depuis une dizaine d'années, elle n'indique n'avoir pas de souvenirs d'une telle «polémique» sur un point de programme. Elle s'étonne d'ailleurs que personne n'ait réagi du coup sur les manuels de S où il y a également un passage qui parle de plaisir sexuel et d'homosexualité. Précedemment les manuels scolaires se contentaient d'aborder les questions «techniques» de la reproduction sexuelle (qui occupent toujours la plus grande partie du chapitre).

La neurobiologiste et féministe Catherine Vidal abonde dans le même sens: «Nous parlons de la sexualité des humains, pas de celle des animaux. L'homosexualité n'est plus, heureusement, considérée comme une maladie mentale. On peut en parler, et c'est ça que certains cathos ne supportent pas!»
Les paragraphes sur cette question dans le manuel Bordas.
Le problème de l'homosexualité
Le fond du problème est sans doute bien là. Les milieux qui protestent ne veulent pas que l'on parle d'homosexualité, sous aucune manière. D'où les protestations récurrentes. Sur ce point de programme donc, mais aussi l'année dernière par exemple lorsqu'elles avaient voulu interdire le Baiser de la Lune, un film d'animation pour parler de tolérance aux CM2 et qui mettait en scène deux poissons du même sexe amoureux.
Parler d'homosexualité remettrait donc en cause «la liberté de conscience» que ces associations réclament. Pour Elizabeth Montfort, porte-parole de l'association pour la Fondation de Service politique et ancienne député européenne du Rassemblement pour la France de De Villiers, ce point de programme tourne à l'«affaire d'Etat» et «ce sujet touche à l'anthropologie de l'homme et de la femme, à la condition humaine et finalement engage l'avenir de notre civilisation». Malgré les grandes phrases, leur mobilisation n'a pour le moment pas abouti.

Pour l'éditeur Bordas, «les textes évitent tout esprit polémique (notamment l'influence des religions) et ne font qu'aborder de façon non choquante des questions de société largement médiatisées par ailleurs». Nulle part en effet il est écrit que les élèves doivent multiplier les expériences sexuelles. Mais Familles de France redoute que ces quelques lignes n'entraînent «plus de grossesses précoces et de cas d'infections sexuellement transmissibles».

Au ministère de l'Education Nationale, on s'agace de cette polémique qui dure et qui n'a «pas lieu d'être», et l'on renvoie à une déclaration de Luc Chatel de juillet: «Les programmes se contentent d'affirmer la distinction entre identité sexuelle qui relève de la sphère publique et orientation sexuelle qui relève de la sphère privée, avec l'objectif de lutter contre les préjugés, ce qui correspond aux valeurs de la République que l'École transmet».

Dans cette optique, le Groupe national information et éducation sexuelle (Gnies, qui réunit notamment des professeurs de biologie) s'est lui félicité que cette question soit abordée en classe car il estime que les personnels scolaires sont souvent «confrontés au désarroi de jeunes en difficulté avec leur orientation sexuelle».
Aura
Aura

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Date d'inscription : 28/06/2010

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