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Critique du travail

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Critique du travail Empty Critique du travail

Message  Roseau Sam 20 Oct - 16:39

Le numéro 17 de « Variations, revue internationale de théorie critique » disponible en ligne
vient de sortir (automne 2012) sur ce thème.
Tout un dossier porte sur la correspondance entre Jean-Marie Vincent et André Gorz.
Peut-être plus que Sartre ou Illich, André Gorz,
dans l'introduction de son dernier livre « Ecologica » (Galilée, 2008),
laisse entendre que l'influence qui l'aura finalement le plus marqué (hormis Dorine),
est celle de Jean-Marie Vincent...
http://palim-psao.over-blog.fr/article-critique-du-travail-publication-du-n-17-de-la-revue-variations-revue-internationale-de-theorie-111421873.html
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Message  Roseau Sam 9 Fév - 23:16


http://www.pauljorion.com/blog/?p=49891
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Critique du travail Empty Re: Critique du travail

Message  philippulus Lun 25 Fév - 19:27

"Le travail lui-même est nuisible et funeste, non seulement dans les conditions présentes, mais en général dans la mesure où son but est le simple accroissement de la richesse..."
Karl Marx, Manuscrits de 1844.
Cette citation figure dans l'excellent petit fascicule du groupe "KRISIS" intitulé "Manifeste contre le travail" dont il serait sans doute utile de discuter les thèses dans ce fil.

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Critique du travail Empty Re: Critique du travail

Message  philippulus Jeu 7 Mar - 13:19

Il est tout de même curieux de constater que ce sujet n'intéresse visiblement personne. Je tire au passage mon chapeau à Roseau pour toutes ses tentatives de lancer des réflexions/débats sur des questions essentielles. A coté de cela on en est quand même à 22 pages d'élucubrations hallucinantes initiées par lou ravi mao-occitan auxquelles RougeVert (notamment et hélas) répond avec constance. Etonnant, non ?

Je n'aurais pas du mentionner le nom de l'auteur de la phrase que j'ai mise dans mon post du 25/02. Juste pour voir dans quelle mesure je n'aurais pas été immédiatement qualifié de "décroissant réactionnaire".

"La gauche politique a toujours vénéré le travail avec un zèle particulier. Non seulement elle a élevé le travail en essence de l'homme, mais aussi elle l'a mythifié en l'érigeant en 'contre-principe' du capital. Pour elle, ce n'était pas le travail qui était scandaleux, mais seulement son exploitation par le capital. C'est pourquoi le programme de tous les 'partis ouvriers' a toujours été celui de 'libérer le travail', non de se libérer du travail. Mais l'antagonisme social du travail et du capital n'est que celui de deux intérêts différents (quoique différemment puissants) à l'intérieur de la fin en soi capitaliste. La lutte de classes fut la forme sous laquelle ces intérêts contraires s'affrontèrent sur le terrain social commun du système de production marchande. Elle fit partie de la dynamique inhérente au mouvement de valorisation du capital."
Manifeste contre le travail, groupe KRISIS.

J'aimerais bien des réactions, voire des insultes...


philippulus

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Critique du travail Empty Re: Critique du travail

Message  Roseau Jeu 7 Mar - 13:53

On trouve ici des traductions en français de la revue Krisis:
http://www.krisis.org/navi/francais
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Message  irving Jeu 7 Mar - 19:46

Je connais peu et mal les écrits philosophiques de "jeunesse" de Marx.
Aussi, mon niveau de compréhension est probablement imparfait, c'est pourquoi je prends le temps d'en discuter avec des gens qui semblent intéressés par la question Smile

Pour moi, Marx ne critique pas le travail en tant que tel, mais critique plutôt l'aliénation du travail dans la société capitaliste. En effet, dans la société capitaliste, le travailleur est non seulement séparé des moyens de production mais également de son travail puisque d'une part il est séparé de ce qu'il produit (ce qui enlève toute finalité pour le travailleur à son activité de production) et d'autre part le travailleur est obligé de se vendre lui-même en tant que marchandise pour subvenir à ses besoins (le travailleur est ainsi dominé par ce qu'il produit). Les rapports marchands institués par le capitalisme assurent donc la domination du capital sur le travail à un double niveau : par la propriété privée des moyens de production(rapport d'exploitation), par la séparation du travailleur de son travail (rapport d'aliénation).

Marx écrit dans le Capital des phrases très claires à ce sujet me semble-t-il :
"La domination du capitaliste sur l'ouvrier est la domination de la chose sur l'homme, du travail mort sur le travail vivant, du produit sur le producteur, car les marchandises qui deviennent des moyens de domination ne sont elles-mêmes que le résultat du processus de production, ses produits".
"ce n'est pas l'ouvrier qui acquiert les moyens de subsistance mais les moyens de subsistance qui achètent l'ouvrier afin d'incorporer sa force de travail au processus de production".
C'est d'ailleurs bien pour cela qu'il définit le capital comme un rapport social d'exploitation et non comme le font les économistes bourgeois.

Il me semble que l'un des grands projets d'une société socialiste, c'est bien le travail pour tous. (Sans doute la dictature du prolétariat rendrait-elle même le travail obligatoire, avec toutes les questions pratiques que cela poserait sur la rotation des tâches, leur durée, leur pénibilité...)
Je comprends donc la critique de Marx non pas comme une critique du travail en tant que tel, mais du travail dans la société capitaliste, car le processus de production capitaliste et un processus d'aliénation du travail. En poussant un peu, il me semble que ceux qui critiquent le travail en tant que tel ne le conçoivent que dans sa dimension salariée.
Mais le travail n'implique pas le salariat. Le travail est une activité saine lorsque sa finalité n'est pas l'accroissement du profit.
Si la production est décidée collectivement dans le but de satisfaire les besoins du plus grands nombres, il s'agit surtout d'une activité indispensable sans laquelle la société cesse d'exister en tant que telle.

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Message  philippulus Ven 8 Mar - 17:28

"Le travail, disent les économistes, est la source de toute richesse. Il l'est effectivement...conjointement avec la nature qui lui fournit la matière qu'il transforme en richesse. Mais il est infiniment plus encore. Il est la condition fondamentale première de toute vie humaine, et il l'est à un point tel que, dans un certain sens, il nous faut dire : le travail a créé l'homme lui-même."
F. Engels - Dialectique de la nature.

A l'époque où Engels écrit ces lignes le long processus évolutif qui a abouti à homo sapiens est terra incognita. Mais au lieu de se contenter de prendre acte de l'ignorance de ce processus, Engels lui assigne une cause ou un "moteur" fondamental : le travail. C'est donc le travail qui a créé (???) l'homme. Autrement dit le travail serait consubstantiel à l'homme.

Si on accepte ce postulat assez directement issu d'une culture judéo-chrétienne et dans le cas d'Engels (et de Marx), protestante, alors vouloir se libérer du travail reviendrait à nier une loi naturelle immuable et aussi vieille que l'humanité elle-même. Ce qui serait absurde.

Par contre si on considère que ce postulat est sans fondement, que le concept de "travail" ne se réfère à l'origine qu'à l'activité des hommes asservis, qu'il n'avait strictement aucune signification à "l'âge de pierre" et qu'il n'en a toujours pas pour les ultimes sociétés de chasseurs-cueilleurs (qui n'en sont pas moins des hommes) alors on doit nécessairement admettre que le travail est une construction historique, intrinsèquement liée à des systèmes d'asservissements dont le dernier en date se nomme le capitalisme. Prétendre vouloir se libérer de celui-ci sans remettre réellement en cause le travail, relèverait alors de l'imposture.

Parler de projet socialiste, et donc d'émancipation, et commencer par "le travail obligatoire pour tous", au lieu de poser d'abord et avant toutes choses les questions : que produire, pourquoi, comment et avec quelles conséquences ? me fait froid dans le dos.
Qui ne travaille pas, ne mange pas ?

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Message  Rougevert Ven 8 Mar - 18:11

En grande partie d'accord avec toi.
Bien que tu n'as pas été très gentil avec moi. Very Happy
Il faut dire que j'ai une "dent" (pas une dent, une défense d'éléphant) contre quiconque se réclame de Mao, même s'il est Occitan.
La campagne contre "les quatre fléaux" tu connais?
Et puis pour moi, il y a un lien profond entre la colonisation et la destruction de la nature, qui l'accompagne TOUJOURS.
Moi aussi, j'ai constaté qu'à part Roseau et nico 37 , les questions ECOLOGIQUES n'intéressent pas grand monde ici.
NDDL et le nucléaire, peut être le changement climatique...et encore!
Les espèces sauvages, la biodiversité,les écosystèmes n'intéressent personne.

Tu oublies le statut du travail (le salariat) dans la société capitaliste qui écrase tout aujourd'hui.
Que produire? On ne peut pas poser la question indépendamment de celle-ci : QUI en décide? Evidemment ceux qui ont le pouvoir économique. Donc pas les salariés, simples employés pourtant presque la totalité de la société...
Pourquoi produire ceci? Là aussi, c'est une minorité qui en décide. Pour vendre et parce qu'il y a un marché, qui correspond à un besoin parfois réel (comme pour les biens nécessaires à la survie digne) parfois imaginaire et artificiel. Il y a une industrie de création des besoins, la publicité.
Avec quelles conséquences? Toujours et encore: les décideurs capitalistes (les SEULS décideurs qui existent vraiment) se préoccupent avant tout de profit à court terme et se moquent des conséquences.

Alors un gros problème est que certains "révolutionnaires" refusent de voir qu'acheter (ou ne pas acheter) est une décision dont on est responsable (quand il s'agit de biens non vitaux) et hurlent à la culpabilisation, ricanent quand on leur parle des conséquences pour la nature de l'activité de production dont une bonne part est strictement déterminée par la croissance démographique.

Pour eux, comme pour les capitalistes, les problèmes des petites fleurs et des bébêtes ne sont pas LEUR problème: ils en sont, comme les capitalistes et les curés, à une conception pré-écologiste, pré darwinienne (pré ou anti) c''est à dire comme tu le dis très bien judéo-chrétienne de la nature. Il n'y a que sur la création qu'ils divergent vraiment.
C'est pour dire! lol!
Cela peut aller jusqu'à la négation des problèmes écologiques.

Idéologiquement, ils sont proches des auteurs de la Bible et des capitalistes.

Il n 'empêche qu'il faut en finir avec le capitalisme pour préserver les conditions de la vie.
Le problème c'est que ceux qui prétendent vouloir le faire sont prêts, en grande majorité, (dans un petit groupe, certes) à continuer l'oeuvre destructrice et morbide du capitalisme, pour " d'autres raisons".
Dans le meilleur des cas, ils se préoccupent un peu des conséquences sanitaires des industries pour l'Homme SEUL, de la qualité de LEUR environnement et ignorent délibérément l'unité du vivant, alors que la Science a bougrement avancé sur cette question.
Dans le pire des cas...ils comptent utiliser les techniques des capitalistes (aux conséquences externalisées et déterminées par la recherche du profit)) pour faire "mieux", c'est à dire PLUS.
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Critique du travail Empty La question du travail

Message  redoccitania Sam 9 Mar - 11:16

Pour participer au débat, qui nous intéresse au plus haut point, un texte que nous avons rédigé à se sujet.

http://sheisausorelh.e-monsite.com/blog/politique/la-question-du-travail.html

Sur l'écologie (et pas que) un autre texte des maoccitan Very Happy

http://sheisausorelh.e-monsite.com/blog/bulletin-n-5.html
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Message  Rougevert Sam 9 Mar - 12:20

http://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_des_quatre_nuisibles
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Message  redoccitania Sam 9 Mar - 13:07

On a pas dit que l'expérience chinoise était divine? non?
TU veux qu'on trouve le nombre de chevaux mort du fait de leurs utilisations par l'armée rouge sous la direction de Trosky pendant la guerre civile?
En tout cas c'est bien de s'arrêter à çà. C'est drôle toi qui te plains qui es personne qui s’intéresse à cette question. Après c'est nous les sectaires...
Je pensais que tu avais plus de discernement.
Après si tu fais ne fait pas la différence entre cette tentative d'améliorer la condition des paysans qui c'est soldée par un échec par je pense la non connaissance du fonctionnement de la biosphère et l'extermination quotidienne d'animaux pour notre sur-alimentation je te conseil d'arrêter de tuer les charançon dans tes pommes de terre.
Par contre c'est dommage que tu ne parles pas de la guérilla Maoïste en Inde qui combat contre le saccage forestier entres autres.
En condamnant LES expériences communistes maoïstes de cette façon tu peux tout aussi bien condamner K.Marx car sans lui le maoïsme n'aurait sûrement jamais exister.

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Critique du travail Empty Re: Critique du travail

Message  Rougevert Sam 9 Mar - 15:07

Tu te trompes...
Je ne t'ai pas accusé, ni toi, ni personne d'être sectaire.
J'ai répondu à Philippulus sur la question du travail, très bien éclairée par Irving et Roseau (et ses documents).
J'ai répondu ponctuellement à Philippulus sur le manque d'intérêt pour les questions écologiques ici qu'il ne faut pas confondre avec les préoccupations environnementales (qui créent souvent des problèmes écologiques).
Par exemple, certains pensent que l'élimination des "nuisibles" AMELIORE l'environnement AU LIEU d'intervenir sur les causes réelles des dégâts.
Le texte au bout de ton lien me conforte dans cette opinion. C'est un texte où se mêlent l'environnementalisme et la protection animale, qui ont certes un rapport avec l'écologie mais en sont distincts.
D'ailleurs les mots qu'utilisent l'écologie pour décrire ou analyser la réalité matérielle n'y sont pas.
Pas un.
Fin de la parenthèse.
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Message  philippulus Sam 9 Mar - 16:29

Préambule : ça serait bien de ne pas s'écarter du sujet, qui est "la critique du travail". Je pense que l'on débat bien mieux (si tant est que cela soit possible sur ce forum) en ne mélangeant pas tout et en faisant l'effort d'essayer de se comprendre.

Ainsi, lorsque je pose les questions : que produire ? pourquoi ? comment ? et avec quelles conséquences ?, je les situe dans une perspective de projet socialiste écologiste (évidemment) et émancipateur. Je connais parfaitement les réponses classiques à ces questions dans le cadre du système automate du capitalisme, merci de ne pas me les rabâcher. Je continue néanmoins à affirmer que ces réponses mettent soigneusement sous le tapis la responsabilité du "mouvement ouvrier" et surtout de ses divers dirigeants et autres théoriciens dans le processus de sacralisation de l'idole "travail".
Je revendique effectivement le droit à la paresse (P. Lafargue) contre le droit au travail. Provocation ? Non, démarche révolutionnaire. Nos besoins fondamentaux et nos désirs dépollués de la propagande publicitaire pourraient aujourd'hui être satisfaits tout en arrêtant de perdre sa vie à la gagner. Notre bien le plus précieux, c'est notre temps de vie. Et, pour finir, si l'on veut se donner un espoir d'éviter l'effondrement écologique général, mettons un terme à cette agitation insensée et fétichiste : le travail.
Pour cela sortir du capitalisme est bien sûr une condition absolument nécessaire, mais aucunement suffisante.

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Message  philippulus Sam 9 Mar - 17:42

@Rougevert

Je te propose de te répondre sur les autres sujets que tu abordes dans les fils appropriés : "le mythe de Malthus" et "Marxisme et écologie".

philippulus

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Message  Roseau Sam 9 Mar - 18:27

philippulus a écrit:
Je revendique effectivement le droit à la paresse (P. Lafargue) contre le droit au travail. Provocation ? Non, démarche révolutionnaire. Nos besoins fondamentaux et nos désirs dépollués de la propagande publicitaire pourraient aujourd'hui être satisfaits tout en arrêtant de perdre sa vie à la gagner. Notre bien le plus précieux, c'est notre temps de vie. Et, pour finir, si l'on veut se donner un espoir d'éviter l'effondrement écologique général, mettons un terme à cette agitation insensée et fétichiste : le travail.
Pour cela sortir du capitalisme est bien sûr une condition absolument nécessaire, mais aucunement suffisante.
+ 1
Lisez Le Droit à la Paresse du grand Lafargue:
http://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1880/00/lafargue_18800000.htm

Vous pouvez aussi explorer l'étendue de son oeuvre cheers
http://www.marxists.org/francais/lafargue/index.htm

Ai retrouvé aussi quelques éléments de réflexion récente:
Un débat lié à l'histoire...
Publié dans : Revue Tout est à nous ! 17 (janvier 2011)
http://www.npa2009.org/content/un-d%C3%A9bat-li%C3%A9-%C3%A0-lhistoire

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Message  Rougevert Sam 9 Mar - 19:46

philippulus a écrit:@Rougevert

Je te propose de te répondre sur les autres sujets que tu abordes dans les fils appropriés : "le mythe de Malthus" et "Marxisme et écologie".
D'accord.
J'attends.
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Message  Rougevert Dim 10 Mar - 2:31

philippulus a écrit:(...)

Ainsi, lorsque je pose les questions : que produire ? pourquoi ? comment ? et avec quelles conséquences ?, je les situe dans une perspective de projet socialiste écologiste (évidemment) et émancipateur. Je connais parfaitement les réponses classiques à ces questions dans le cadre du système automate du capitalisme, merci de ne pas me les rabâcher. Je continue néanmoins à affirmer que ces réponses mettent soigneusement sous le tapis la responsabilité du "mouvement ouvrier" et surtout de ses divers dirigeants et autres théoriciens dans le processus de sacralisation de l'idole "travail".
Je revendique effectivement le droit à la paresse (P. Lafargue) contre le droit au travail. Provocation ? Non, démarche révolutionnaire. Nos besoins fondamentaux et nos désirs dépollués de la propagande publicitaire pourraient aujourd'hui être satisfaits tout en arrêtant de perdre sa vie à la gagner. Notre bien le plus précieux, c'est notre temps de vie. Et, pour finir, si l'on veut se donner un espoir d'éviter l'effondrement écologique général, mettons un terme à cette agitation insensée et fétichiste : le travail.
Pour cela sortir du capitalisme est bien sûr une condition absolument nécessaire, mais aucunement suffisante.

Quand on parle des dirigeants et des théoriciens du Mouvement Ouvrier, du moins ceux qui étaient révolutionnaires, il faut les avoir lus un tant soit peu.
Car bien souvent, on est surpris.
Mais le fait est que les organisations du Mouvement Ouvrier sont dans leur ensemble restées étrangères ou hostiles aux préoccupations que tu portes et peuvent être qualifiées de productivistes.
Celles qui ,comme le patronat courent après la croissance, par exemple ou acceptant (je parle de la plupart des syndicats) les accords de flexibilité (travailler plus pour "sauver l'emploi", alors qu'on sait, depuis des décennies, que c'est un marché de dupes (la productivité a beaucoup augmenté) et que c'est le partage du temps de travail qui peut résorber le chômage.
Or, cette réduction du temps de travail est très "populaire" à la base du Mouvement Ouvrier.
Les congés payés, le repos du week-end ont été obtenus par des grèves, par la lutte des classes.

Il faut savoir aussi:
1) Quand les marxistes parlent du Travail, il ne faut pas oublier que la plupart du temps c'est du prolétariat qu'ils parlent, opposé au Capital. Il n'y a pas de sacralisation du travail comme activité.

2) Quand les marxistes parlent du "développement des forces productives", ils parlent non pas seulement des infrastructures et de la production, mais également du prolétariat comme classe sociale en soi.

Donc, il me semble que les choses sont moins "nettes" et tranchées que tu ne le penses a priori.

Il est incontestable que certains dirigeants théoriciens d'une perversion du marxisme peuvent être qualifiés de productivistes en particulier Staline ou Mao Tsé Toung, pour des raisons politiques (quand on est écrasé par le travail forcé, on n'a plus ni la force, ni le temps de combattre les privilégiés du régime).

Ils ont profité d'une situation, où il fallait légitimement développer la production pour sortir (sans grand succés, notamment en Chine, avec le Grand Bond "en avant") de la misère l'immense majorité de la population.
Mais d'autres aussi comme Trotsky, hélas, dont les écrits dans "Littérature et Révolution" sont quasiment délirants.
Alors je ne te parle pas de ce qu'en pensent ses idolâtres actuels, qui assument toutes ses prises de position!!!

Lénine, lui, dans "L'Etat et la Révolution" parlait déjà de réduire la durée du travail à six heures par jour, grâce aux gains techniques de productivité. Certes, cela ne concerne pas le volume de la production en regard des ressources naturelles et de la destruction de la nature et des écosystèmes qui sont inéluctablement liées au développement de ce volume.

Quant à Lafargue...

http://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1880/00/lafargue_18800000.htm
Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d'être chrétien, économe et moral, j'en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste.
(...)

Par contre, quelles sont les races pour qui le travail est une nécessité organique? Les Auvergnats; les Écossais, ces Auvergnats des îles Britanniques; les Gallegos, ces Auvergnats de l'Espagne; les Poméraniens, ces Auvergnats de l'Allemagne; les Chinois, ces Auvergnats de l'Asie. Dans notre société, quelles sont les classes qui aiment le travail pour le travail? Les paysans propriétaires, les petits bourgeois, les uns courbés sur leurs terres, les autres acoquinés dans leurs boutiques, se remuent comme la taupe dans sa galerie souterraine, et jamais ne se redressent pour regarder à loisir la nature.

Un bien mauvais début pour son livre "Le droit à la paresse", non?
Moi, j'appelle ça des stéréotypes, des idées reçues ou des préjugés pour ne pas être trop sévère!!!!
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Message  philippulus Dim 10 Mar - 15:55

1) "Le droit à la paresse" appartient au registre, un peu tombé en désuétude, du pamphlet. C'est ainsi qu'il faut le lire (en entier).
2) Il ne posa aucun problème aux marxistes de l'époque, même à son beau père.
3) Il contient même de véritables fulgurances. Notamment lorsque Lafargue parle d'une "ère de la falsification" pour qualifier la production des marchandises de l'époque. Vision prémonitoire de l'avènement de la société de consommation aucunement prévue par le marxisme orthodoxe.
4) "Les socialistes révolutionnaires [...] ont à démolir , dans les têtes de la classe appelée à l'action, les préjugés semés par la classe régnante".
C'est dans l'avant-propos de la brochure de Lafargue et je n'ai rien à y rajouter, si ce n'est que ce travail (!!) de démolition n'a jamais, à ma connaissance, été réellement entrepris. Soyons révolutionnaires, menons le pour de vrai.



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Message  Rougevert Dim 10 Mar - 16:21

C'est certes un pamphlet mais qui démarre sur des présuppositions fausses, à savoir le productivisme des travailleurs.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi.
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Message  Roseau Mar 12 Mar - 0:31

Juste avant le débat au Blanc Mesnil que j'ai déjà mis en ligne,
un interview croisé Jorion/ Friot où ce dernier expose bien sa thèse centrale

Entretien Bernard Friot - Paul Jorion, le 8... por PaulJorion
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Message  Roseau Jeu 14 Mar - 21:30

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Message  Vérosa_2 Jeu 14 Mar - 22:18

L'ouvrage théorique le plus achevé que j'ai lu à ce jour sur la critique du travail est Le travail et son Dépassement de Bruno Astarian (de Théorie Communiste). Aux éditions Senonevero 2003. Certes, cela ne se lit pas comme un simple manifeste, à l'instar de Krisis. C'est plus ardu (du moins cela a été plus ardu pour moi), mais bien évidemment c'est beaucoup plus fouillé que Krisis qui ne met pas la contradiction de l'exploitation au véritable centre de sa critique.

Note de l'éditeur :

Depuis plusieurs années, les recherches en vue d’une analyse approfondie du travail, de ce qu’il est, de ce qu’il devient, se sont multipliées. Mais le travail continue à apparaître comme une évidence, il semble encore normal de caractériser l’homme par son travail, aller travailler est toujours une fatalité quotidienne pour la plupart. Et pourtant, le travail mérite bien une définition générale allant au-delà de son évidence immédiate, et ses limites et ses méfaits actuels indiquent largement qu’il faut lui chercher un dépassement. L’essai de Bruno Astarian est unique en ce qu’il tente de donner une définition du travail dans ce qu’il a de plus essentiel, de concevoir à partir de là, la possibilité de son abolition et d’entrevoir ce que pourrait être l’activité des hommes qui en seraient libérés. Le Travail et son dépassement met en évidence la nature historiquement déterminée, et donc historiquement dépassable, du travail. Il fait apparaître le mode de production capitaliste, notamment dans le phénomène de la crise, comme la phase de l’histoire produisant les conditions d’une libération qui ne pourrait se réaliser que dans le bouleversement complet du rapport social.

C’est sur cette base que Bruno Astarian développe une réflexion sur l’activité spécifique du prolétariat dans la crise capitaliste  : c’est dans la crise, lorsque se bloque l’échange de la force de travail contre le capital, que se trouvent réunis les éléments qui rendent possible et nécessaire le passage à un communisme qui ne soit pas la planification du programme prolétarien.
L'introduction et le premier chapitre - analyse critique de Dialectique de la Nature (Engels) - sont disponibles en ligne ICI.

Le travail et son dépassement dispo sur Chapitre.com

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Critique du travail Empty Re: Critique du travail

Message  Roseau Ven 15 Mar - 4:53

Ici quelques informations, références,commentaires et discussions intéressantes sur robotisation et travail:
http://www.pauljorion.com/les_debats/?p=64
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Critique du travail Empty Même le pépère Keynes...

Message  Roseau Ven 22 Mar - 23:56

John Maynard Keynes prédisait en 1930 dans ses "Perspectives économiques pour nos petits enfants ":

“Ce seront les peuples capables de préserver l’art de vivre et de le cultiver de manière plus intense, capables aussi de ne pas se vendre pour assurer leur subsistance, qui seront en mesure de jouir de l’abondance le jour où elle sera là.”

Il annonçait que 100 ans après l’écriture de son livre, soit en 2030,
sans “accroissement important de la population et sans grande guerre”,
le problème économique serait résolu.
L’homme n’aurait alors plus à se battre pour sa subsistance et ferait
“en sorte que le travail qui restera encore à faire,
soit partagé entre le plus grand nombre possible.
Des postes de trois heures par jour ou de 15 heures par semaine
reporteront le problème pour un bon moment”…
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Critique du travail Empty Re: Critique du travail

Message  philippulus Sam 23 Mar - 13:00

En 1930 la population mondiale est de l'ordre de 2 milliards d'individus. 100 ans plus tard, en 2030, on en attend environ 8 milliards.
Ce qui représente, pour le moins, un "accroissement important de la population". Néanmoins le "problème économique" a été en grande partie résolu via les fantastiques gains de productivité du travail tandis que l'ère de l'abondance est sans cesse repoussée à plus tard par l'augmentation incessante de la population, des besoins superflus et des désirs frelatés. En économie le "plus" règne en maître, le "mieux" essaye timidement de se faire entendre et le "assez" et à fortiori le "moins" sont introuvables.

philippulus

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