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Message  Invité Mer 25 Aoû - 22:39


Je ne viens pas ici faire de la pub pour le PS. Je veux juste inscrire dans ce forum ce que j'avais écris dans l'ancien FMR. A savoir que le PS est une aberration dans le champs politique. Tant que ce parti, qui se dit de gauche, soutiendra ce système meurtrier, il sèmera le désordre et la division au sein du peuple. Il utilise les mêmes armes que les partis de droite qu'il faut battre et adhère aux institutions et constitutions criminelles qu'il faut abattre. Ce soutien perfide vit toujours dans les principes fondateurs du PS. Ce parti doit changer de nom ! A moins qu'il ne deviennent une fois pour toute anticapitaliste. C'est à dire lucide.

(je sais, c'est pas demain la veille. Alors que la bouffonnerie continue...)


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Message  bromure Jeu 26 Aoû - 8:43

Le balancier de l'histoire politique
03 Août 2010 Par Frédérick Stambach

On retrouve régulièrement sous la plume des journalistes politiques ou autres commentateurs la réflexion suivante : "la gauche n'a pas d'idée.". Dans, la gauche, il faut bien sûr comprendre le PS, totalement hégémonique. Or l'histoire ainsi que l'expérience socialiste du pouvoir devrait nous amener à remettre en question cette évidence.



Historiquement le clivage droite/gauche est né le 28 août 1789, lors du débat sur l'épineuse question du droit de véto, accordé ou non au roi, dans les futurs institutions du pays. Ceux qui était pour devait se placer à droite du président de l'assemblée constituante, ceux qui était contre à gauche. Le clivage était donc situé entre les tenants de la monarchie absolue, la droite légitimiste, et les tenants de la monarchie constitutionnelle, la gauche appelée aussi orléaniste.

A partir de 1830 le débat se déplace entre les défenseurs de la monarchie constitutionnelle, dont les orléanistes, et ceux prônant la république, la gauche. Une partie de l'ancienne gauche a donc rejoint les rangs de la droite avec l'évolution des enjeux sociétaux.

Une fois la république définitivement acquise à partir de 1880, la controverse se déplace du type de régime à des considérations socio-économiques, notamment celle concernant le rapport de force avec les nouvelles classes sociales de masse issues de la seconde révolution industrielle. Dès lors le point de clivage se situe au niveau du rôle de l'état dans le régime et l'importance donnée aux inégalités sociales. Là encore un ancien parti de gauche, la gauche républicaine des débuts de la IIIème république, devient un parti de droite.

Avec l'apparition du socialisme puis du communisme, le clivage restera principalement focalisé sur le rôle de l'état dans l'organisation de la société et le régime de propriété.

Les 30 glorieuses puis la chute du bloc soviétique entraîneront un nivellement des partis politique français dominants, et les points de clivage deviendront de moins en moins nets jusqu'à aujourd'hui.



Il est intéressant de constater que le bloc des droites et le bloc des gauches ne forment pas des groupes homogènes. A l'intérieur de chacun des blocs, certains points fondamentaux sont communs, le régime, le système économique, mais ils fourmillent de sensibilités évoluant autour du noyau de base, ne demandant qu'à suivre le mouvement de balancier imposé par l'histoire.

La frontière étant fluctuante suivant les époques, lorsque les enjeux de société se déplacent, le mouvement entraîne inexorablement les partis incapables de se réformer pour suivre l'évolution de la gauche vers la droite. Les partis qui ont pu être les représentants du progrès, se retrouvent les défenseurs de l'ordre établi. Notons que l'inverse est beaucoup plus rare, les partis de droite ne deviennent pas des partis de gauche, comme si les idées nouvelles provoquaient l'émergence de nouveaux partis venant enrichir la gauche, entraînant un refoulement de certains courant vers la droite. Ces derniers étant plus attachés à l'ordre social du moment, ils ne sentent pas le vent tourner et deviennent donc en somme des partis conservateurs.



Or qu'en est-il aujourd'hui? où se situe le point de clivage entre la droite et la gauche?

Cette question est primordiale car elle détermine l'éclairage actuel du PS. L'UMP a bien entendu fait sienne les idées néolibérales, qui déterminent dorénavant toutes les politiques de la finance à la santé or, et c'est bien cela le problème, le PS également. En effet mis à part les cadres du PS, en raison de la connotation négative que comporte le terme, qui pourrait décemment affirmer que ce parti n'adhère pas au néolibéralisme?

Il suffit de regarder le bilan des années Mitterrand puis Jospin, le PS n'a pas fait qu'accompagner, il a bel et bien promu jusqu'au cœur de notre société l'idéologie néolibérale, bien que cette dernière soit totalement incompatible avec les valeurs historiques du socialisme.

Certes le capitalisme néolibéralisé n'est jamais autant acceptable que lorsqu'il est emballé d'un papier cadeau avec une rose en guise de ruban.

Les mesurettes du PS pour tenter de combler les inégalités, de plus en plus béantes, engendrées par les bases-même de leur politique économique ne peuvent constituer un point de clivage sérieux entre la gauche et la droite. Certes le parti présidentiel est plus brutal cela ne fait aucun doute, éclairant ainsi le néolibéralisme d'une lumière crue, mais la base idéologique est commune.

En témoigne le passage du PS à l'UMP de certains cadres ou encore les postes stratégiques du système économique mondial occupés par des socialistes.

A partir de là, le point de clivage émerge de lui-même, il s'agit de l'acceptation ou non du capitalisme dans sa forme néolibérale. Ce système économique, qui ne peut qu'accentuer les inégalités sociales et les problèmes écologiques, s'étant dorénavant infiltré dans toutes les sphères de la vie publique comme de la vie privée et, point très important, nécessitant une société non réellement démocratique pour prospérer, le rapport qu'entretiennent les partis politiques avec lui détermine le projet de société défendu. Le statu quo ou le grand chantier.

Les partis estimant qu'il est indépassable, voire naturel ou divin peuvent être considérés comme à droite. Ceux qui estiment qu'un système économique quel qu'il soit n'est qu'une addition de décisions humaines, et donc qu'il peut être modifié sont à gauche.

Le balancier de l'histoire suivrait ainsi son cours, ce qui est parfaitement logique étant donné l'émergence de problèmes nouveaux depuis 30-40 ans (écologiques notamment) en sus de ceux engendrés par le néolibéralisme.

Dans cette classification le PS serait un parti de centre-droit, l'UMP correspondrait à la droite dure, Villepin et Bayrou représenteraient un entre-deux, une droite plus classique. Europe écologie serait plus difficile à placer D.Cohn-bendit restant, à dessein, suffisamment flou et incompréhensible sur la stratégie économique de son parti. Il resterait donc à gauche le PCF, le PG, le NPA, les alternatifs et toutes les autres petites formations de la gauche actuelle.



Ce recadrage me semble avoir plusieurs avantages. Premièrement sa pertinence économique peut-être juger à l'aune du bilan gouvernemental du PS, d'autant qu'il est volontiers brandi comme un trophée par les anciens membres des gouvernements socialistes.

Deuxièmement il permettrait de clarifier les choses pour l'électorat en général et celui du PS en particulier, complètement déboussolé par les élucubrations des uns et des autres. Les cadres du PS seraient obligés de se positionner clairement, et donc d'assumer enfin ce fameux bilan néolibéral pour pouvoir le dépasser ou pas. De nouveaux courants ne manqueraient pas d'émerger.

Troisièmement on arrêterait d'une part, d'assimiler la gauche au PS et d'autre part, de lire des évidences telles que "la gauche n'a pas d'idée".

On lirait alors "le PS n'a pas d'idée mais la gauche, elle, en a." . En effet si les médias de masse ne parlaient plus uniquement du PS, on saurait que la gauche telle que je viens de la définir a des idées et même beaucoup. On pourrait alors les discuter et ne pas être d'accord mais affirmer avec le sérieux du journaliste avisé que la gauche n'a pas d'idée serait tout simplement malhonnête intellectuellement. Ce qui obligerait les journalistes politiques à connaître et faire connaître les propositions de ces partis.

Quatrièmement, il pourrait briser le cercle vicieux consistant pour une partie de la population à répéter en boucle que l'opposition est nulle, qu'elle ne ferait pas mieux si elle était au pouvoir (encore une fois l'opposition est assimilée au seul PS dans ce cas), en déviant les projecteurs médiatiques vers d'autres cieux. Ce lieu commun contribuant grandement au désintérêt et au désespoir que ressentent les citoyens français.

Cinquième et dernier point, il ferait perdre le seul argument de poids électoral du PS, c'est à dire d'être considéré comme le seul parti d'opposition. De ce fait il semble croire qu'il peut faire l'économie d'un programme politique ambitieux puisque le dégoût de la droite est censé suffire à leur assurer la victoire lors de l'élection suivante. En d'autres termes forcer le PS à refaire de la politique au sens noble, en éliminant l'argument du vote utile, véritable plaie des élections à la française.




La situation paraissant complètement figée actuellement, cette nouvelle frontière pourrait redonner du mouvement au paysage politique français, redonnant ainsi un nouvel intérêt aux citoyens, dégoutés des discours creux et aseptisés. Suivre le balancier permettrait en outre de réfuter une autre évidence, celle que nous aurions atteint la fin de l'histoire.

J'le trouve un peut optimiste concernant certains de ses collègues, mais sinon pourquoi pas?
bromure
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Message  gérard menvussa Sam 9 Oct - 13:37

En tout cas chez eux aussi, "l'union est un combat"...

Royal prédit «la fin du PS si les socialistes se divisent»


C'est dit sans détours. Ségolène Royal estime que «si jamais les socialistes se divisent à nouveau ou rentrent dans des guerres d'appareil, ils perdront» la présidentielle et «ce sera la fin de ce mouvement politique».

Dans une interview au Figaro de ce samedi, l'ex-candidate PS à la présidentielle insiste sur l'union nécessaire de sa famille politique.

Elle demande «d'éviter les petites phrases qui ont un air de déjà entendu», à propos de Laurent Fabius pour qui les deux candidats ayant la carrure présidentielle sont Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn.

«Ce sont les électeurs des primaires qui diront librement et honnêtement leur vérité», dit-elle avant de prévenir: «Si jamais les socialistes se divisent à nouveau ou rentrent dans des guerres d'appareil, ils perdront».
«Mettre de l'énergie dans l'union au PS»

Pour Royal, dans ce cas alors «jamais les Français ne leur pardonneront. Ce sera la fin de ce mouvement politique». «C'est pour ça que nous mettons, avec Martine, autant d'énergie dans l'union.»

Le PS pourrait-il se rassembler derrière elle? «Ce sont tous les Français qui le veulent qui viendront voter» aux primaires, souligne la présidente de Poitou-Charentes. «Puis , tout le PS se rassemblera derrière celui ou celle qui sera choisi. Je n'ai aucun doute là-dessus.»

A la question de savoir si elle a parlé avec DSK, Ségolène Royal répond ne pas l'avoir fait «en direct car il est à juste titre très respectueux de ses obligations». «Mais, ajoute-t-elle, il est évident que son avis compte.»

S'agissant du calendrier des primaires, elle juge que «c'est compliqué de le changer». «Mais c'est vrai que les choses s'accélèrent: la situation économique et sociale ainsi que la crédibilité du président s'effondrent.»
«Pagaille indigne au gouvernement»

Pour elle, il «règne une pagaille indigne au gouvernement soumis au supplice de la goutte d'eau du remaniement et la guerre fait rage à l'UMP». Elle relève aussi qu'une «centaine de députés de droite viennent de demander l'abolition du privilège du bouclier fiscal, symbole majeur du sarkozysme!». «On comprend l'impatience des Français pour que tout cela cesse et qu'une autre politique, efficace et juste soit conduite. C'est à cela que nous nous préparons.»

(Source AFP)

gérard menvussa
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Message  Invité Mar 9 Nov - 18:09



"41 propositions pour une nouvelle société urbaine

Lille - 6 novembre 2010

A - Une ville intense : dense, active, verte, aérée et apaisée
Reconstruire la ville, c’est d’abord lutter contre l’éclatement des fonctions.
Nous voulons mettre fin à la séparation des fonctions de l’homme dans la
ville, à la séparation entre les espaces où l’on dort de ceux où l’on travaille,
où l’on commerce et où l’on se cultive. Notre conception de la ville veut au
contraire réunir ces fonctions, à chaque échelle, en reliant les espaces et les
hommes dans une vision globale, déclinée du quartier à l’agglomération.
Bref, construire une ville intense.
Reconstruire la ville dans ses fonctions, c’est également répondre à la crise
du logement, en construisant massivement et en maîtrisant les prix des
logements et les loyers.
Mais c’est aussi repenser complètement la façon d’aménager la ville. Les
quartiers et les banlieues sont nés, de façon schématique, de la construction
massive de logements sociaux à partir des années 1950-1960. Mais ceux-ci
ont été posés sur des terrains vagues ; on a oublié de faire la ville autour.
Il faut inverser cette logique historique, en construisant des villes avec
des îlots, des rues, des places, des espaces de qualité, afin de réaliser la
mixité sociale.
Au-delà du logement, reconstruire la ville, c’est désormais penser global :
l’habitat (vivre), l’économie (travailler) et les transports (se déplacer) devront
être planifiés de manière complémentaire et totalement cohérente.
C’est enfin penser économe et durable : économie d’espace, en évitant
l’étalement urbain, économie de ressources en optimisant et rentabilisant
mieux le bâti et nos réseaux (routes, réseaux d’assainissement, d’énergie, de
chauffage, de transport en commun). En un mot, il faudra assurer la mixité
des fonctions (logement, commerces, services, entreprises) et la mixité
sociale dans un même mouvement : construire une ville habitée, intense
et solidaire.
1. Maîtriser l’étalement urbain, préserver les espaces naturels
Les constructions situées à plus de cinq minutes ou plus d’un km d’une
gare, d’une école, ou d’un ensemble de commerces seront soumises à une
réglementation particulière dans les PLU.
Une densité minimale sera imposée autour des noeuds de transport
Nous proposons d’étendre le principe des zones Natura 2000 à tout le
territoire. Chaque hectare artificialisé devra être compensé à l’échelle
de l’intercommunalité par un hectare renaturalisé. La construction de
pavillons ne saurait se faire indéfiniment au détriment des terres agricoles
et naturelles.
2. Inviter les jardins et réserves vertes dans le coeur de nos villes
La biodiversité des villes est très riche, il faut la préserver. En même temps
que sera pénalisée la sous-densité, tout droit à construire sera assorti
d’une obligation de réserve verte. Des parcs et des forêts pourront être
créés, ainsi que des espaces consacrés à l’agriculture. Dans le cadre des
petites parcelles, ces réserves pourront être mutualisées à l’échelle des
lotissements, voire des quartiers.
3. Des villes à habiter : repenser l’espace public
Nous transformerons nos villes pour en faire des lieux agréables
et accueillants.
- Des espaces publics de qualité. Lieux de rencontre, des échanges et de
la vie collective, les espaces publics doivent faire l’objet d’une attention
particulière. Il est fondamental qu’ils soient partie intégrante des
politiques publiques de la ville alors qu’ils en sont aujourd’hui le parent
pauvre. Leur qualité, l’appel à des concepteurs, paysagistes, designers,
doit devenir la règle. Les habitants et les usagers doivent être associés à
leur conception et à leur animation.
- Des services publics ouverts sur la ville, au service des usagers. Pour
mieux utiliser les lieux de vie et décloisonner les services et les usages,
il faut rompre progressivement avec le modèle un service/un bâtiment/
une institution pour privilégier les lieux populaires qui autorisent la
mutualisation des usages : écoles, mairies de quartier, équipements
culturels et sportifs, justice, etc.
- Préparer la ville numérique. Résorber la fracture numérique passe
à la fois par un travail de couverture de tout le territoire en fibres et
offres dégroupées et par le soutien aux activités de production et de
contribution (soutien aux blogs d’intérêt général, ateliers de création sur
les sites wiki, etc.).
- Une ville festive. L’organisation d’événements culturels ou sportifs doit
être facilitée : possibilité d’occupation ponctuelle des espaces publics,
d’installation dans les espaces collectifs (rues, places, bâtiments publics).
4. Lutter efficacement contre le bruit
Les collectivités les plus exposées ont commencé à cartographier
le bruit. Il est nécessaire d’adopter dans le bâtiment l’équivalent de
la réglementation thermique (RT) pour les émissions sonores. La
Règlementation Bruit (RB) doit couvrir le champ des déplacements
automobiles, la règlementation des usages dans le bâtiment et
les transports et l’utilisation des matériaux les moins émetteurs
(revêtements routiers, isolation phonique des cloisons vitrées etc.). La
généralisation des aides à l’équipement des ménages et l’investissement
dans la recherche et l’innovation dans ce domaine sont des corollaires
indispensables à ces nouvelles incitations.
5. Le sol de la nation au service de l’intérêt général
Les logements, les équipements et services nécessaires pour que la
vie de tous soit confortable ne peuvent se faire sans investissements
ni constructions nouvelles. Si elles bénéfi cient à tous, ces réalisations
coûtent cher et rapportent surtout aux propriétaires d’immeubles ou
de terrain qui ont les moyens de les empêcher ou spéculer sur ce que
la collectivité ou de grands investisseurs pourraient faire sur leurs
possessions. De nouvelles règles sont nécessaires pour réaffirmer l’intérêt
général sur les intérêts strictement individuels.
- Mettre fin à la rétention foncière. Un terrain, dès lors qu’il sera
déclaré constructible, devra être bâti dans les cinq ans pour mettre
fi n à la spéculation sur le prix de vente futur qui freine les projets des
collectivités et contribue à la hausse des prix. Cette politique sera
accompagnée d’un suivi particulier des droits à bâtir dans les Plans
locaux d’urbanisme.
- Préparer un véritable remembrement urbain. Les Établissements publics
fonciers seront généralisés à l’échelle régionale (ou à celle des grands
bassins de vie en cas d’accord avec la région) et achèteront les terrains
inabordables pour une commune seule afin d’y réaliser des projets dont
le retour sur investissement est modeste : logements sociaux, piscines,
bibliothèques, etc.
- Faciliter l’information et l’achat de terrains par les collectivités. Il faut
généraliser les observatoires locaux des prix et la création de plans
d’occupation des sous-sols et des hauteurs. Dans ce cadre, dès lors
que l’utilité publique sera reconnue, l’acquisition intercommunale
de terrains au prix qu’ils avaient avant d’être valorisés par la décision
d’aménagement sera autorisée sur le principe « ni spoliation, ni
enrichissement sans cause ».
4 - Réformer la fiscalité du patrimoine. Droits de mutation, droits de
succession, taxe sur les plus-values, taxe foncière : ces instruments
fiscaux ne poursuivent pas les mêmes objectifs et sont parfois contreproductifs
pour une ville solidaire et économe en espace. Ils seront
réformés pour permettre un meilleur partage des valorisations
immobilières engendrées par les investissements publics, pour garantir
l’équité entre locataires et propriétaires et pour limiter la transmission
des inégalités.
6. Intégrer aujourd’hui les contraintes de demain pour une ville durable
Adopter des normes de construction pour des logements adaptés en
hauteur, en matériaux, et qui prévoient l’intégration des systèmes
de valorisation des déchets ainsi que les conditions de leur propre
régénération. Les systèmes de financement doivent intégrer le coût de
mutation ou de destruction du bâtiment construit. Il faudra rechercher
des modalités de comptabilité publique permettant de prendre en compte
dans l’évaluation d’un projet non seulement le coût de sa construction,
mais aussi le coût de son entretien et de sa transformation, le tout sur une
durée minimale de trente ans.
7. Les « 5 % création urbaine » : innover pour faire avancer la ville
Un grand programme de mobilisation de 5 % de la surface urbanisable
de toute commune sera lancé permettant de mettre en oeuvre des projets
créatifs, utiles à la collectivité, améliorant le cadre de vie ou rapprochant
les habitants. Ces projets urbains, élaborés en concertation permanente,
seront choisis sur la base de leur performance globale pour la collectivité
(logements confortables à loyers et charges modérés, quartier à
vivre et espaces publics ouverts, etc.). Les sites seront déterminés par
les intercommunalités, dans le respect des priorités inscrites dans
les schémas régionaux. Dans le cadre de ces projets, les normes de
construction pourront être adaptées pour permettre la création, dans un
cadre déterminé par l’État. Les villes auront deux ans pour déterminer les
zones afférentes.
B - Produire des logements en masse, confortables et
accessibles
Le logement est au coeur des inégalités et des exclusions : le logement cher
touche particulièrement les classes moyennes et les jeunes. Répondre à ce
besoin massif suppose d’inverser la logique historique : construire des villes
dans lesquelles mettre des logements plutôt que construire des logements
en espérant faire des villes.
8. Sanctuariser l’effort national pour la construction
et en revoir les priorités
Sanctuariser à 2 % du PIB l’effort national consacré au logement (niveau
atteint en 2000, aujourd’hui 1,85 %). Réorienter les crédits vers le logement
social, plutôt que vers les défiscalisations qui sont inefficaces voire contreproductives
car alimentant la spéculation. Réformer et mobiliser l’épargne
solidaire et impliquer les entreprises dans l’effort national pour le
logement au travers d’un dispositif 1 % rénové, territorialisé, qui permette
aux entreprises de prendre part à l’effort collectif pour le logement des
salariés dans les territoires, au plus près de l’offre et de la demande.
9. Mise en oeuvre accélérée et renforcement de la loi SRU
Les exigences en matière de construction de logements sociaux seront
étendues à 25 % (dont 15 % de logements très sociaux) et élargies aux
espaces périurbains. Les communes contrevenantes seront lourdement
pénalisées. La sanction sera multipliée par 5 et toute nouvelle ouverture
à l’urbanisation interdite tant que des actions correctrices ne seront pas
entreprises.
10. Instaurer une règle des 3 tiers bâtis
Dans tous programmes de logements d’une taille suffisante, les
collectivités doivent respecter les proportions suivantes : 1/3 de
logement social, 1/3 de logement en accession sociale à la propriété ou
à loyer maîtrisé, 1/3 de logements libres. Cela permettra de faire entrer la
mixité sociale à toutes les échelles de la ville.
11. Maîtriser les loyers et charges
Prendre des mesures de maîtrise des loyers du parc privé : encadrement
des loyers à la relocation, maîtrise des loyers lors de la mise sur le
marché à la moyenne constatée dans le secteur. Une famille avec enfants
ne doit pas consacrer plus de 25 % de son budget à ses dépenses de
logement et la performance énergétique des bâtiments sera une priorité
dans les logements sociaux, qu’il s’agisse des HLM ou du parc privé
ancien. Il faut adapter le système d’aide au logement en conséquence,
créer un dispositif de garantie mutualiste des risques locatifs et
maîtriser l’augmentation des charges locatives.
12. Assortir toute aide fiscale d’une obligation sociale
Conditionner les aides à l’investissement locatif et à la rénovation
énergétique à la pratique de loyers sociaux (plutôt que des
plafonnements faiblement contraignants comme c’est aujourd’hui le
cas dans le Scellier) et réguler la production des logements territoire par
territoire.
C - Vivre et circuler facilement
Emplois, logements, lieux de divertissement, de connaissance,
commerces, lieux préservés plus calmes : mobilité et densité sont les clefs
de l’intensité de nos villes. Nous sommes profondément attachés au droit
à la mobilité. L’objectif est de permettre à chacun de se déplacer à son
rythme, librement, selon ses besoins et ses obligations dans le respect
des autres et de l’environnement grâce à des transports faciles à utiliser,
peu chers et durables.
13. Une mobilité durable : des transports collectifs accessibles à tous
Dans chaque région des représentants des autorités organisatrices
publiques ou privées, des élus et des usagers et les syndicats devront
s’organiser en vue de généraliser à échéance trois ans des systèmes
intégrés, interopérables, cohérents pour tous, permettant le passage
d’un mode à un autre avec un seul et même titre de transport, pour tous
les voyageurs (y compris les handicapés). Les modes alternatifs d’usage
de la voiture (partage, coopératives), le secteur des taxis et de la location
de voiture, les transports à la demande, dès lors qu’ils apportent à la
collectivité, seront soutenus.
14. Des prix incitatifs
Les tarifs des transports en commun seront étudiés pour être
compétitifs par rapport à l’usage quotidien d’une voiture, comprenant Nos propositions
Forum des !dées - Pour une nouvelle société urbaine 6
le stationnement, la tarifi cation des routes, le carburant. La voiture peut
devenir un piège, mais c’est encore aujourd’hui un vecteur de liberté et
un gage d’émancipation. Les tarifs des transports seront suffisamment
modulés pour permettre l’accès réel de tous aux déplacements en
transport en commun, notamment des plus modestes. De même,
l’obtention du permis de conduire et l’usage d’une voiture seront facilités
pour les jeunes qui entrent sur le marché du travail. La contribution des
employeurs au financement de la moitié du prix de l’abonnement de
transports sera rendue obligatoire partout, à l’instar de ce qui existe en
Île-de-France.
15. De nouvelles sources de financement pour les transports collectifs
Au-delà des solutions de décentralisation et de péréquation proposées
depuis longtemps par la gauche comme la distribution d’une part de
TIPP aux régions, la décentralisation de la gestion et des amendes de
stationnement ou encore l’élargissement du versement transport, des
financements nouveaux permettront aux collectivités de créer des
infrastructures et d’assurer le fonctionnement et le maintien de services
humains à bord, notamment pour améliorer là où c’est nécessaire, la
propreté et la sécurité. Ces financements reposeront sur les usagers
et les entreprises, proportionnellement à l’avantage qu’ils tirent
respectivement de l’existence du service. L’État sera tenu de contribuer
significativement à l’investissement dans les transports en commun
structurants.
16. Les gares, des lieux intenses au service de tous
Les gares sont des lieux de croisement et de brassage. Elles doivent
être plus que de simples centres commerciaux et accueillir une mixité
d’activités privées et publiques (associations, services à la personne
etc.). Pour cela, il faut en assurer une gestion collective. Elles peuvent
être des lieux de l’expérimentation d’une nouvelle manière d’allouer
les richesses dans la ville. Les usagers qui n’habitent pas dans la ville
seraient associés aux choix qui les concernent dans le cadre de maîtrises
d’oeuvre collaboratives inspirées des maîtrises d’oeuvre urbaines et
sociales (MOUS) des premiers contrats de ville : plusieurs institutions, un
programme concerté, une équipe opérationnelle commune.
D – Refaire de la ville dans les quartiers et les banlieues
Il faut mettre fin à la ghettoïsation de notre pays. Cela exige des moyens
exceptionnels et nouveaux, tant sur la rénovation urbaine que sur les
politiques sociales et économiques.
Nous avons une conviction très forte : on ne réglera définitivement la
question des banlieues et des quartiers populaires que si nous sommes
capables d’en faire des villes ou des morceaux de ville à part entière. Cela
suppose un urbanisme réinventé (cf A. B. C.).
Mais cela passe aussi par des politiques et des dispositifs spécifiques et
puissants, maintenus aussi longtemps que nécessaire, qui favorisent
le développement économique et commercial, la réussite éducative,
la tranquillité publique, le vivre ensemble et l’animation culturelle et
sportive de la ville.
17. Passer d’une politique de quartiers
à une politique globale de la ville
La politique de la ville a évité que les situations locales ne deviennent
explosives. Elle doit être transformée pour créer les conditions
d’une vraie cohésion territoriale, harmoniser les conditions de vie
des habitants et réduire les écarts entre les quartiers. Les politiques
publiques doivent s’inscrire dans nos bassins de vie et éviter de
stigmatiser des territoires entiers. Le zonage systématique doit
disparaître au profit de zonages prioritaires, modulables, adaptés à
chaque intervention.
18. Une mobilisation spécifique du droit commun pour permettre aux
quartiers sensibles de rattraper la ville
Bien qu’ils ne soient pas homogènes, les quartiers populaires
concentrant le plus de problèmes ont besoin d’une mobilisation
spécifique des crédits de droit commun et non pas d’une dispense du
droit commun sous prétexte de quelques crédits spécifi ques. Nous
partons d’une situation où, avec des indicateurs économiques et sociaux
unanimement plus fragiles que les moyennes nationales, ces quartiers
reçoivent moins de moyens qu’ailleurs ! L’égalité des citoyens et des
territoires passera alors par un surplus, temporaire, de service public et
de moyens.
19. Un partenariat refondé pour 100 quartiers prioritaires
L’État ne respecte pas ses engagements et finance aujourd’hui la
politique de la ville en ponctionnant les investissements en logement.
Sur la base d’une fiscalité locale et de dotations revues à l’aune du
principe « donner plus à ceux qui ont moins », nous mettrons fin à
un système qui consiste à faire financer la rénovation urbaine par les
plus pauvres.
La démolition des bâtiments doit faire place à une politique de
réinvestissements urbains basée sur un contrat de développement
humain et urbain. En complément du droit commun, les dispositifs
exceptionnels doivent s’intégrer sur une politique de zonage modernisée
(partenariats entre quartiers, logique de projet, etc.), sur une attention
plus poussée à la place des investissements humains et sur la prise
en compte des coûts de gestion à moyen terme associés à la vie
et aux activités (en particulier économiques) engendrées dans les
quartiers concernés.
L’État « local » oscille aujourd’hui entre conseiller et censeur : une
évaluation stricte et indépendante est fondamentale. Au-delà de la
concertation permanente, nous ouvrirons la possibilité d’évaluer les
contrats en les rendant publics et consultables.
20. Aider l’investissement économique dans les quartiers plutôt que
les entreprises opportunistes
Une nouvelle politique de Zones Franches Urbaines sera conduite afin
de limiter au maximum les effets d’aubaines. Elle sera ciblée sur le
suivi individualisé des embauches locales et sera assise sur des projets
locaux et des investissements financés à la place des exonérations
fiscales sans contreparties. Nous soutiendrons en particulier les
agglomérations qui développeront des services innovants adaptés
aux compétences locales dans les zones de fort chômage, qu’il s’agisse
de services mutualisés (crèches, restaurants interentreprises, etc.) ou
d’initiatives centrées sur la formation tout au long de la vie.
21. Garantir localement un service public de la petite enfance
Les conditions d’accueil de la petite enfance (de 1 à 6 ans) sont
déterminantes pour les apprentissages ultérieurs, pour la réussite
scolaire et l’intégration. En France, seulement 11 % des enfants de un à
trois ans vont en crèche et on compte en moyenne un enseignant pour Nos propositions
Forum des !dées - Pour une nouvelle société urbaine 8
28 enfants à la maternelle, contre un pour huit en Scandinavie. Créer un
service public d’éveil regroupant les crèches publiques et privées et les
assistantes maternelles, dans un réseau coordonné par les communes,
et encourager le choix pour tous de l’école à trois ans.
22. Restaurer une régulation juste des moyens en milieu scolaire
À l’école, l’affectation des élèves doit répondre à un souci d’équité et
de proximité. Cela passe par une nouvelle carte scolaire permettant
vraiment la mixité. L’école doit être gratuite et l’enseignement d’égale
qualité pour tous. Cela implique une allocation équitable des moyens
et une mutualisation au niveau de la ville des efforts demandés aux
parents. Dans les collèges, il est temps de passer d’une logique de
zones prioritaires à une logique d’élèves prioritaires (habitant dans les
quartiers ciblés).
23. Permettre le brassage entre quartiers
et entre communautés culturelles
Une ambition culturelle de qualité passe aussi par l’animation
de l’espace public et la vie locale, qui doit être soutenue par des
programmes pédagogiques et des ateliers permettant la diffusion
de pratiques dans la population. Permettre l’expression de cultures
diversifi ées suppose de s’appuyer sur les centres d’animation
communaux mais aussi sur le réseau des écoles qui représentent
encore le meilleur moyens d’amener les enfants et ensuite les parents
à découvrir des lieux de la ville sortant de leur ordinaire (spectacle de
fin d’année dans le musée de la ville, etc.). Les relations entre Éducation
nationale et projets de territoire seront donc renforcées, de même que
le sport scolaire devra favoriser la généralisation de la pratique sportive
pour tous.
E - Des services publics proches, à l’écoute des habitants
Nos villes favoriseront de nouveaux services publics, ouverts sur les
usagers, permettant d’accompagner les habitants et de leur fournir le
suivi personnalisé attendu aujourd’hui.
24. La France à 20 minutes : emplois et services partout et pour tous
La proximité est fondamentale pour baliser la vie quotidienne. Dans
chaque bassin de vie et pour chaque type de besoin, les services de
proximité devront être accessibles et adaptés à la population locale.
- Les services publics doivent être également distribués en fonction de la
population des territoires et des bassins de vie. En matière de santé, par
exemple, il faudra s’assurer de la généralisation des centres de santé et
créer une réelle incitation à l’installation des médecins dans les « déserts
médicaux », voire des obligations de service.
- L’expérimentation pour répondre aux nouveaux besoins. Les
collectivités pourront expérimenter de nouvelles organisations
spatiales (stationnement et lignes de bus à proximité des gares, services
cadencés), sociales (amplitudes horaires, services de nuit) et techniques
(développement des usages des TIC pour réguler l’usage des routes, des
transports en commun et du stationnement).
- Garantir une diversité de commerces et de services. L’adoption d’une
loi « SRU commerces et services » en vue d’encourager la diversité tant
thématique (alimentaire, habillement, etc.) que culturelle des activités
est une nécessité. Les zones commerciales devront accueillir au moins
10 % d’activités de l’économie sociale et solidaire et de l’artisanat et 10 %
de créateurs d’entreprises. Les commerces et services dont l’implantation
est règlementée (poste, pharmacies, ambulances, tabacs, licences
IV…) devront être territorialisés (un quartier, un établissement). Les
commerces et services non règlementés devront bénéficier d’avantages
pérennes à l’installation dans les quartiers les plus durs (téléphonie,
banques, coiffure, restauration, alimentaire artisanal, comme les
boulangeries, les boucheries, les poissonneries, cinémas etc.).
- Financer l’installation et la vie de grands équipements sportifs
et culturels. L’art dans la ville est un élément de vie et d’intensité
urbaine. L’attractivité des quartiers les plus affectés sera renforcée par
l’implantation d’équipements d’envergure régionale ou intercommunale,
pour permettre de véritables politiques culturelles dans les territoires.
25. Médiateurs locaux : personnaliser et ouvrir les services publics
sur la ville
Les aides existantes sont très nombreuses mais tout le monde s’y perd.
Le rapport entre population et services publics doit donc évoluer de telle
sorte que chacun soit accompagné dans la forêt d’aides et de bureaux ou
services. Les mairies accueilleront des pôles de services individualisés :
pas besoin de maison de l’emploi-chômage-insertion-aide sociale, mais
plutôt d’une vraie maison des habitants où ils trouveront quelqu’un qui
sera susceptible de les aider et les orienter dans le maquis institutionnel,
y compris de l’aide juridictionnelle ou des écrivains publics.
26. Impliquer tous les jeunes dans un projet local personnalisé
Dès lors que les moyens éducatifs (taux d’encadrement,
heures d’accompagnement, expériences pédagogiques) seront
signifi cativement renforcés, les équipes éducatives pourront proposer à
chaque élève un projet personnalisé obligatoire (s’inspirant du service
civique) en prenant appui sur les associations de la ville au profit
desquelles seraient menés ces projets d’intérêt collectif. La ville doit
redevenir le lieu de l’invention de l’intérêt général.
27. Inscrire la participation des services publics
aux projets de territoire
La territorialisation des services publics de l’emploi et de l’aide sociale
sera recherchée par une meilleure coordination entre services de
formation, conseils économiques et sociaux locaux, services de l’emploi,
Éducation nationale, monde de l’entreprise, préfecture et élus locaux.
Dans tous les territoires et surtout ceux marqués par un fort taux de
chômage, l’accès à la qualification et à l’emploi demande des outils
innovants et surtout adaptés aux besoins spécifiques des populations
locales : trop souvent, les formations offertes ne correspondent plus
aux emplois et qualifications des emplois futurs. La déclinaison locale
des aides et politiques nationales suppose que les territoires servent
d’intermédiaires entre population et acteurs du monde économique.
28. Mettre les territoires au service de l’innovation
Les villes ne doivent plus se satisfaire de financer des projets par l’octroi
de subventions. Elles doivent assurer l’animation économique pour
que les porteurs de projets, les chercheurs de projets et les fi nanceurs
se retrouvent. L’État soutiendra les efforts des collectivités et des
universités qui développent des politiques d’animation innovantes,
susceptibles de créer un tel climat de confiance propice aux innovations.
F - Un socle de droits réels
29. Le droit au logement : instaurer un service public
du logement à l’échelle intercommunale
Nous créerons un dispositif de garantie public des impayés de loyer
pour sécuriser la mise sur le marché locatif des logements privés.
Un guichet unique assurant la gestion des demandes de logement,
l’orientation et le conseil des candidats à la location et des candidats
à l’accession sera mis en place. L’action des bailleurs sociaux sera
réorganisée au profit d’une régulation intercommunale et régionale.
Les procédures d’attribution seront rendues plus efficaces et plus
transparentes. Les habitants seront associés sur une logique de bassin
de vie, en particulier pour la représentation des locataires.
30. Accompagner les parcours résidentiels dans les quartiers
La mixité des types de logement doit être garantie dans chaque quartier
de manière à permettre une mobilité résidentielle de proximité. Cela
suppose de restaurer la vocation du logement social en faveur des
jeunes en créant une nouvelle catégorie de logements sociaux destinés
aux jeunes en insertion professionnelle, répondant aux critères des
actuels PLUS. Cela suppose également de veiller à la diversité des
résidences, des commerces et des services dans chaque quartier, afi n
que les quartiers soient adaptés aux situations individuelles tout au long
de la vie.
31. Le droit à l’emploi : simplifier et renforcer pour les jeunes
l’accompagnement vers l’emploi
Un accompagnement simplifié et unifié sera institué pour guider les
jeunes en situation de transition familiale et professionnelle à travers
la jungle des différents avantages accessibles (accès au logement,
transports gratuits, formation qualifi ante, etc.). Cet accompagnement
spécifi que facilitera l’intégration des jeunes dans l’entreprise et la ville.
32. Le droit à la sécurité : des territoires pacifiés
La police de proximité retrouvera les quartiers. La politique de sécurité
en ville sera axée sur trois principes : précocité, intensité, continuité.
- Précocité dans le dépistage des situations limites et la prévention, grâce
à la mise en place d’équipes de médiateurs spécialisés dans les quartiers,
de correspondants de nuit, notamment.
- Intensité de l’accompagnement : il faut faire en sorte que les sanctions
soient appliquées dans un délai court, en trouvant des solutions avec
les collectivités définies dans le cadre de nouvelle génération de contrats
locaux de sécurité, conçus avec les citoyens.
- Continuité : pour éviter le recours anarchique aux caméras et autres
entreprises de sécurité privées, les pouvoirs publics travailleront avec les
associations et les habitants pour améliorer l’efficacité des dispositifs.
33. Le droit de vote aux étrangers non communautaires
pour les élections locales
Sans le droit de vote, les étrangers ne peuvent pas se sentir impliqués
dans les affaires de la collectivité alors qu’ils participent à son animation
(impôts, écoles, associations, etc.).
34. Droit pour chacun à produire la ville via la Participation Public-
Privé-Population : les 4P
Les modalités de passation des marchés sont particulièrement
défavorables à la participation des habitants, à l’insertion des petites
et moyennes entreprises et à l’innovation. Une réforme du code
rendra obligatoire un volet participatif impliquant les populations et
pas seulement les associations locales. Sur tout projet d’espaces et
d’équipements publics, la population sera un acteur déterminant du
processus. Ces démarches formeront un nouvel urbanisme de projet et
permettront d’encadrer et sécuriser le recours aux partenariats publicprivé
pour les collectivités locales. Seront aussi généralisées des clauses
environnementales et sociales favorisant l’activité des entreprises
locales, les appels à projets ouverts favorisant les méthodes ou des
projets innovants.
G - Faire société, bien vivre ensemble dans nos territoires
Respecter les autres, leur identité, leurs envies : nos villes sont l’endroit
où l’on peut offrir à notre société les moyens de se réconcilier avec ellemême.
Pour cela, il faut à la fois permettre à chacun d’écrire sa propre vie
et se donner la chance de l’inscrire dans une histoire collective.
35. Mémoire des lieux, histoire des populations : faciliter
l’appropriation du territoire par ses habitants
La mémoire des territoires est autant celle des lieux que celle des
familles qui y habitent. Un travail important sera entrepris sur la
mémoire de l’immigration, pour rendre à des pans entiers de notre
jeunesse et notre population la place qui est la sienne dans notre
histoire collective. La pratique culturelle doit être incitée dans ce
qu’elle offre de métissage et de reconnaissance entre les cultures. Les
politiques nationales doivent soutenir les associations locales oeuvrant
à ce brassage. L’Éducation nationale accompagnera, via des projets
pédagogiques en relation avec le projet de territoire, l’appropriation
par les habitants non seulement de l’histoire économique sociale
et culturelle du lieu dans lequel ils habitent mais aussi celle des
populations qui y vivent.
36. Ouvrir à tous les lieux collectifs :
fin des assignations et des discriminations
De plus en plus d’espaces publics sont privatisés et fermés et la pratique
du contrôle de l’accès et du tri à l’entrée se généralise jusqu’aux centres
commerciaux. Les établissements recevant du public (boîtes de nuit,
centres commerciaux, etc.) ne doivent pas pouvoir discriminer les
populations à l’entrée : la mobilisation spécifique de la justice et la police
nationale, de même que la formation et la sensibilisation des polices
municipales et des services de gardiennage et de surveillance, devront
y pourvoir.
37. La vie démocratique, levier des dynamiques locales
Il faut promouvoir une pratique intense de la démocratie locale.
L’association de la population à la vie locale ne peut pas se satisfaire de
simples conseils de quartiers. Dotés de budgets, ils peuvent contribuer
à une gestion de proximité de l’espace urbain mais doivent se doubler
d’ateliers de transformation urbaine où les habitants sont consultés et
réfl échissent collectivement aux enjeux dépassant l’agrément quotidien
de leur quartier. L’implication de la population dans les projets locaux y
pourvoira en partie mais la démocratie locale doit aussi vivre en dehors
des projets d’urbanisme. Cela doit s’accompagner d’un travail spécifi que
sur la qualité de l’information locale : les médias locaux indépendants
seront favorisés sous l’oeil des autorités de contrôle (CSA, etc.) qui
devront veiller à leur autonomie.
H - Mutualiser plus, pour une décentralisation
juste et efficace
L’inventivité de nos territoires ne peut s’exprimer pleinement qu’à la
condition que le contexte national soit favorable. L’enjeu est de donner un
souffle nouveau à la France et de créer les conditions d’un pacte territorial
renouvelé, accepté et respecté par tous.
38. Refonder les finances locales dans le sens de l’autonomie
et de la péréquation
Une profonde refonte des fi nances locales sera mise en chantier
pour assurer des ressources fiables, pérennes et équitables à tous
les territoires et assurer une péréquation entre les territoires les plus
favorisés et les territoires les plus pauvres, notamment en fonction
de la participation à l’effort national en matière de logements. Les
mécanismes de péréquation seront renforcés à toutes les échelles : entre
communes d’une même intercommunalité, entre intercommunalités
d’une même région et entre communes et entre intercommunalités au
niveau national.
39. Mutualiser les capacités d’investissement entre collectivités locales
Il est nécessaire de corriger les causes des différences de richesses en
permettant une égale capacité à réaliser des investissements importants
et stratégiques. Les communes les plus pauvres ne peuvent plus perdre
leur temps à fi nancer un rattrapage ou de la rénovation quand les plus
riches peuvent investir dans l’avenir. Pour cela, des sociétés publiques
locales d’aménagement intercommunales autorisant la mise en
commun des capacités d’emprunt et d’investissement seront crées.
40. Renouveler le pacte territorial : conférence des exécutifs locaux
dans les régions
Il est important de restaurer la philosophie d’un aménagement
décentralisé et ordonné. Dans chaque région, la conférence des exécutifs
régionaux, dotée de moyens indépendants, assurera la coordination des
politiques des collectivités. Ainsi, les documents stratégiques régionaux
prendront-ils en compte les orientations locales et inversement les
documents d’urbanisme locaux se conformeront-ils aux stratégies
régionales élaborées de concert.
41. Sortir de l’affrontement entre État et Collectivités locales
L’État ne peut plus se contenter de voter des lois cadre que les
collectivités ne respectent pas, pas plus qu’il ne peut continuer de
piétiner ses propres engagements. Il faut profiter du cadre offert
par la Loi Organique relative aux Lois de Finances qui autorise une
programmation du budget de l’État sur trois ans pour donner une
visibilité pluriannuelle des engagements de l’État sur les territoires
(et des compétences qu’il délègue) et rendre cette partie du budget
obligatoire, sous peine de poursuites devant le Conseil d’État
pour manquement."

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Message  sylvestre Mar 9 Nov - 18:23

La droite du PS sur la défensive.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/09/l-egalite-reelle-ravive-les-tensions-au-ps_1437317_823448.html#ens_id=1402952

L'"égalité réelle" ravive les tensions au PS

Benoît Hamon lors de la manifestation contre la réforme des retraites du samedi 16 octobre 2010, à Paris.

Benoît Hamon lors de la manifestation contre la réforme des retraites du samedi 16 octobre 2010, à Paris.AFP/MIGUEL MEDINA

Les affaires reprennent. Après une rentrée sociale centrée sur les retraites, les socialistes se penchent sur l'ébauche de leur programme pour 2012. Et le texte sur l'égalité réelle – qui rassemble aussi bien des questions d'éducation, de logement, de salaires ou de fiscalité – semble redessiner une ligne de clivage au sein du PS



Fruit de six mois de travail piloté par le porte-parole, Benoît Hamon, le texte arrive en débat après celui sur le modèle de développement, la rénovation politique et les relations internationales. Avec le soutien de Martine Aubry, le représentant de l'aile gauche du parti assure être arrivé à un compromis. (Voir ici les principales propositions du texte, qui doit être adopté mardi soir.)

Le réveil de la droite du PS. Les opposants à ce texte ont pourtant saisi l'occasion de marquer leur différence. Premier reproche : le côté fourre-tout du document, qui aborde de nombreux sujets, propose beaucoup, mais parfois de manière floue. L'entourage de l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande a ainsi raillé par presse interposée la "hotte du père Noël" de Benoît Hamon.

Les proches de Dominique Strauss-Kahn ironisent sur des propositions "totalement irréalistes", non chiffrées et non hiérarchisées. Le député de l'Essonne Manuel Valls a prévenu qu'il ne voterait pas le texte "en l'état". "Pour être audible, il est plus sage de procéder à une évaluation financière de chaque mesure", a-t-il déclaré dans Le Parisien dimanche. "Il va falloir, pour être un parti de gouvernement, un parti crédible aux yeux des Français, hiérarchiser nos priorités, ce que le texte ne fait pas. Les propositions sont là, mais il faut les ordonner", a déclaré sur Europe 1 François Rebsamen. François Hollande souhaitait repousser le débat pour "rendre le dispositif crédible" aux yeux des Français.

Devant le refus de Martine Aubry, les "hollandais" ont annoncé, mardi en fin de journée, qu'ils s'abstiendraient sur le texte. "Ce texte comporte de multiples propositions qui, pour certaines, sont tout à fait positives, en particulier sur la question de l'éducation. Cependant, il ne prévoit aucune hiérarchie dans l'ordre des priorités, ni calendrier dans sa mise en oeuvre, ce qui lui fait perdre cohérence et crédibilité", écrivent dans un communiqué, les eurodéputés Kader Arif, Stéphane Le Foll, et les députés Bruno Le Roux, Michel Sapin, André Vallini, membres du Conseil national.

Lundi soir, la commission qui tentait de rapprocher les points de vue s'est poursuivie tard dans la nuit. Pierre Moscovici a déjà annoncé qu'il ne voterait pas le texte. Il ne lui "paraît pas raisonnable, à ce stade, de signer un chèque en blanc pour un texte qui prêtera incontestablement le flanc à la critique". L'ancien ministre juge "son élaboration entachée de trop d'opacité et d'un calendrier irréaliste", et appelle à un "travail de sélection".

François Hollande souhaitait repousser le débat sur l'égalité réelle pour "rendre le dispositif crédible" aux yeux des Français.

François Hollande souhaitait repousser le débat sur l'égalité réelle pour "rendre le dispositif crédible" aux yeux des Français.AFP/JEAN-PIERRE CLATOT

Aubry et Hamon tiennent leur ligne. "Le chiffrage précis, bien entendu, viendra ensuite. Il y a des étapes. Nous ne sommes pas encore à faire un programme de gouvernement", a répondu lundi matin David Assouline, au nom de la direction du PS. Une commission a été créée avec le député Michel Sapin, proche de François Hollande et ancien ministre de l'économie, pour "financer l'ensemble des mesures".

A ses détracteurs, qui l'accusent de profiter de son statut de porte-parole pour faire avancer des idées trop ancrées à gauche, Benoît Hamon rappelle qu'il a travaillé sur le projet avec douze secrétaires nationaux venus de tous horizons, dont certains proches de DSK. "De toute façon, j'ai le sentiment que si j'avais rendu une feuille blanche, ils l'auraient trouvée encore trop rouge", plaisante le porte-parole.

Martine Aubry, elle, assure que "99 % des socialistes sont dans le train". La direction balaie également les critiques sur le coût budgétaire de ces mesures. "Les Français sont très conscients des contraintes et ils ne croiraient pas quelqu'un qui dit : 'demain on rase gratis'", estime l'ancienne ministre du travail.

Les primaires en ligne de mire. Tous les dirigeants socialistes savent que c'est une des étapes des primaires socialistes qui se joue lors de cette convention. François Hollande, qui affirme de plus en plus sa volonté d'être candidat, se pose en partisan du "réalisme". En demandant, à l'image de son bras droit Stéphane Le Foll, que les mesures soient chiffrées et que "le dispositif soit rendu crédible". Pour la direction, et spécifiquement pour Benoît Hamon, il s'agit de définir le cadre programmatique dans lequel se dérouleront les primaires.

Manuel Valls, candidat déclaré de longue date, ne s'y trompe pas. "Notre calendrier pose problème. Nous débattons du projet avant d'avoir désigné notre candidat. Le projet dépendra d'abord de celui qui le portera", expliquait-il dans Le Parisien, dimanche. Les partisans de DSK apparaissent d'ailleurs divisés : certains, comme la députée Marisol Touraine, ont participé à la rédaction du projet. D'autres se montrent plus sceptiques, espérant que ce texte ne lie pas les mains au directeur du FMI s'il décidait de se présenter. Ironie de l'histoire, c'est justement Dominique Strauss-Kahn qui utilisait, en 2004, l'expression "égalité réelle", qui agite tant les socialistes, dans une note de la Fondation Jean-Jaurès.

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Message  BouffonVert72 Mar 9 Nov - 20:18

J'attends beaucoup de Benoit Hammon. Ce qui m'inquiète est qu'il y en ait si peu comme lui au PS...
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Message  Oudiste Mar 9 Nov - 22:51


Education, santé, salaires : le PS se penche sur "l'égalité réelle"
LEMONDE.FR | 09.11.10 | 08h33 • Mis à jour le 09.11.10 | 08h59


Le PS commence à entrer dans le vif du sujet. Mardi 9 novembre, le conseil national du Parti socialiste doit voter le texte sur l'égalité réelle, rédigé sous l'égide de Benoît Hamon. Un début de programme pour la présidentielle de 2012, qui doit encore être validé par les militants, début décembre, à l'issue d'un long processus de débat. La notion floue d'égalité réelle inclut des questions aussi diverses que l'éducation, la santé, le logement ou les discriminations.

Alors que la réforme des retraites "renforce les inégalités", les socialistes veulent, en 2012, faire de la lutte contre les inégalités le "fil rouge de [leur] politique de redressement de la France", proclame l'introduction du texte. Le document de 40 pages aborde de nombreuses questions, et les dirigeants du PS concèdent qu'ils ne pourront pas "tout déclencher au même moment". "On identifie les inégalités, ensuite on hiérarchise les priorités", tempère Benoît Hamon, face à ceux qui lui reprochent un projet irréaliste et trop marqué à gauche.

Augmenter les salaires. Afin d'"agir pour l'égalité des conditions", le PS préconise "un grand rendez-vous annuel" sur les salaires : "une négociation nationale où les partenaires sociaux définiront (...) un cadre général d'évolution des salaires". Le document précise que la question de "la revalorisation des salaires ne peut se limiter à celle, nécessaire, du smic". Le smic à 1 500 euros était l'une des propositions phares de Ségolène Royal en 2007, qui ne prévoyait pas pour autant une augmentation généralisée des salaires. Les socialistes affichent également leur ambition de réduire les écarts de salaire au sein des entreprises.

Une fiscalité plus redistributive. Timide sur la question de l'impôt en 2007, le PS envisage de créer un "grand impôt citoyen fusionnant l'impôt sur le revenu et la CSG", de limiter les niches fiscales, et de réformer l'impôt sur les sociétés, afin de "taxer plus lourdement les entreprises qui versent les dividendes les plus élevés plutôt que de réinvestir leurs profits". Les socialistes veulent également rétablir des droits de succession plus élevés et réformer la fiscalité du patrimoine des plus riches. Le texte ne précise pas explicitement une suppression du bouclier fiscal.

L'éducation au cœur du projet. La création d'un service public de la petite enfance, qui était déjà dans les cartons en 2007, et l'imposition d'un nombre minimum de places en crèche dans les villes devraient permettre de prendre en charge les enfants dès l'âge de 2 ans. Le PS veut également rendre la scolarité obligatoire dès 4 ans et propose de "partager le congé parental à égalité entre les deux parents." La liste de propositions du PS pour l'école est longue : concentrer le budget sur l'école primaire, raccourcir les vacances, revenir à la semaine de cinq jours, favoriser la mixité sociale en dessinant une nouvelle carte scolaire. Sur ce point, les socialistes envisagent d'imposer un pourcentage d'élèves défavorisés dans chaque collège ou lycée.

Le PS veut également donner plus de marge de manœuvre aux établissements, en "confiant aux établissements et leurs équipes pédagogiques, en autonomie, une part importante de leur dotation en heures d'enseignement". Et insiste sur la refonte de la formation des enseignants, en revenant sur la masterisation mise en place par le gouvernement Fillon. Le groupe de travail sur l'éducation, présidé par l'ancien président de l'UNEF Bruno Julliard, propose également des contraintes plus importantes pour l'enseignement privé, et un traitement à part pour les établissements les plus difficiles, en encourageant les expériences et l'innovation.

Une allocation d'autonomie pour la jeunesse. Le document reprend une proposition phare de l'UNEF et des Jeunes socialistes, qui consiste à doter les jeunes en formation d'une allocation d'autonomie. Elle s'appuiera "sur le redéploiement des prestations versées aux familles (exonérations fiscales, allocations familiales) permettant de multiplier par 2,5 le budget des aides directes en direction des jeunes et sur la fusion de l'ensemble des aides existantes (bourses, demi-part fiscale, aides au logement, etc.)".

"Une nouvelle organisation des soins". Le texte envisage "l'introduction du paiement au forfait" pour les généralistes, la création d'un nouveau service public pour pallier "la perte d'autonomie" pour les personnes âgées. Il serait financé en partie par un "alignement du taux de CSG des retraites les moins faibles sur le taux de CSG des actifs". Le PS veut également revenir sur les déremboursements de médicaments et de soins. Et assurer une couverture plus homogène du territoire en définissant des règles plus strictes pour l'installation.

Renforcer la loi sur le logement social.
Le document plaide pour une "baisse raisonnée des prix du logement et des loyers". Il envisage donc la construction massive de logements "qui tireront les prix vers le bas" et la suppression de la caution pour les locataires. Le PS veut également renforcer la loi SRU, "en portant le taux obligatoire de logements sociaux dans chaque commune urbaine de 20 % à 25 %, (...) et en quintuplant les pénalités contre les communes qui ne respectent pas leurs obligations".

Des services publics repensés. Le PS veut "redonner à La Poste son statut public", et défend l'idée d'un "bouclier rural" "qui garantira à tout citoyen un temps d'accès raisonnable aux services essentiels". Il veut également "favoriser la maîtrise citoyenne du service public de l'eau" et lutter contre la "précarité énergétique".

Pour le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers. Le PS reprend ses propositions pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, déjà promis en 1981, ainsi que le droit au mariage et à l'adoption pour les personnes de même sexe. Pour lutter contre les contrôles d'identité au faciès, le texte propose "un système d'attestation remis par le policier" après un contrôle. Une proposition dénoncé par l'UMP et certains syndicats de policiers. Le texte maintient l'opposition du PS aux statistiques ethniques.
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Message  BouffonVert72 Ven 10 Déc - 19:33

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/ps-face-lourde-organisation-primaires-60024

publicsenat.fr a écrit:

Le PS face à la lourde organisation de ses primaires

François Vignal
Le 10.12.2010 à 17:27


80.000 volontaires le jour du scrutin pour tenir 12.000 bureaux de vote, des listes électorales parfois difficiles à récupérer auprès des préfectures, une transmission des résultats transparente, un financement pour les candidats… L’organisation des primaires pour la présidentielle n’est pas une sinécure pour le PS.




Primaires, primaires, primaires… Les socialistes et journalistes n’ont (presque) que ce mot à la bouche. Si le calendrier fait débat, on parle moins de l’organisation du grand raout démocratique du Parti socialiste. Et mettre en place un vote ouvert potentiellement à tous les Français n’est pas chose aisée. Depuis le 23 novembre, le Comité national d'organisation des primaires, Cnop pour les intimes, planche sur la procédure.

« Des mètres linéaires de papier qu’on nous propose de photocopier »


Le principal écueil réside dans l’obtention des listes électorales, indispensable pour la tenue du vote. Les fédérations PS s’adressent aux préfectures. Certaines jouent le jeu. D’autres moins. « Nous n’avons plus trop de blocages sur le principe de récupérer les listes », assure aujourd’hui Christophe Borgel, secrétaire national aux élections et aux fédérations.

Dans les fédés justement, on s’active. « Nous avons un accord de principe de la préfecture pour nous donner l’ensemble des listes », explique Michel Neugnot, premier fédéral de Côte-d’Or. Certaines préfectures ont tout centralisé par fichiers informatiques. Dans ce cas, pas de problème. Sauf qu’« il y a des fichiers dans peu de préfectures », précise Borgel. Dans les autres, les socialistes se retrouvent face à « des mètres linéaires de papier, qu’on nous propose de photocopier »… Les socialistes ont aussi réalisé que certaines n’avaient pas forcément centralisé toutes les listes. « Les fichiers existent dans les mairies, il faut les faire remonter en préfecture. Mais nous sommes en contact avec le ministère de l’Intérieur. On va essayer de trouver un moyen de tout rassembler », ajoute Christophe Borgel.



Solférino compte sur les militants et les sympathisants

Le Bureau de vote. Face aux 80.000 bureaux « républicains », l’objectif est d’avoir « 10.000 à 12.000 » bureaux pour les primaires, explique Christophe Borgel. Le PS va travailler « un maillage qui va tenir compte du potentiel de votant ». Là où le nombre de sympathisants socialistes – plus prompts à aller voter – est plus élevé, le PS ouvrira plus de bureaux.

Reste à les tenir. « Il faut à peu près 6 personnes par bureau. Soit 60.000 à 80.000 volontaires pour organiser le vote », précise toujours le responsable socialiste. Difficile ? « Pour le PS, c’est atteignable ». Solférino compte sur ses militants, mais aussi les sympathisants. Localement, la fédération de Côte-d’Or « est à la recherche des volontaires », affirme Michel Neugnot. Il ajoute : « C’est une mécanique assez complexe. On aurait pu s’attendre à quelques remarques du type « qu’est-ce que c’est que ce bordel-là ? » J’ai ressenti plutôt des réactions positives. On va faire le boulot ». Depuis plusieurs semaines, la direction fait la tournée des fédérations pour sensibiliser, faire de la pédagogie et répondre aux questions.


Eviter de revivre le cauchemar de Reims

Après les accusations – réciproques – de triche lors de la dernière élection de la première secrétaire, les primaires seront regardées à la loupe. Pour éviter de revivre le cauchemar du congrès de Reims, Christophe Borgel promet « un système particulier : dès le dépouillement, on envoie les résultats pour une transparence la plus totale ». Pour la transmission, le secrétaire national parle d’un logiciel et de… SMS. « Il n’y aura pas de consolidation locale puis un envoie local. Individuellement, chaque bureau enverra ses résultats sur une base électronique dans un délai imparti après le dépouillement », précise le premier fédéral de Côte-d’Or. « Ça évitera des erreurs de transferts, du brouillage en ligne »… Une autorité indépendante, que Pierre Joxe pourrait présider, devra veiller au bon déroulement des primaires.

Reste des questions à trancher. Faut-il coller aux élections classiques, avec un scrutin le dimanche dans les lieux habituels, ou s’en démarquer, avec par exemple un scrutin le samedi dans des lieux publics ? « Pourquoi ne pas faire ça en extérieur sous chapiteau dans un espace où la population passe ? », lance Michel Neugnot.


Impossible pour le PS d’être prêt avant ?

Autre sujet à trancher, plus délicat : le financement de la campagne. Les candidats aux primaires seront-ils aidés par le parti, et si oui, à quelle hauteur ? La question se complique étant donné que les primaires sont ouvertes aux autres partis de gauche, même si pour l’heure, les partenaires du PS exclut d’y participer. Le financement « est à l’ordre du jour du prochain CNOP. C’est sur la table », se limite à dire Christophe Borgel.

Tous ces sujets seront passés au crible lors de la « close de revoyure », comme l’appelle de Michel Neugnot, prévue en janvier, sur la procédure et le calendrier des primaires. La lourdeur de l’organisation coupe d’ailleurs court au débat sur le calendrier. Les primaires, prévues en octobre ou novembre 2011, pourraient-elles être avancées au début de l’été, comme le demandent Hollande ou Valls, compte tenu de l’ampleur du chantier ? La réponse du strauss-kahnien Borgel laisse peu d’équivoque : « Je ne crois pas »…
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Message  BouffonVert72 Sam 11 Déc - 20:13

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/12/10/01002-20101210ARTFIG00611-les-candidats-ps-doivent-etre-compatibles-avec-le-projet.php

lefigaro.fr a écrit:

10/12/2010
Par Nicolas Barotte et François-Xavier Bourmaud


«Les candidats PS doivent être compatibles avec le projet»


NTERVIEW - Les propositions de Benoît Hamon, porte-parole du PS sur l'égalité réelle, seront adoptées samedi lors d'une convention nationale.PS Coeur-

LE FIGARO. - Le projet du PS pour l'égalité réelle pourra-t-il être amendé par le candidat socialiste en 2012?

Benoît HAMON. - Bien sûr. Mais même si ce travail peut être enrichi, je ne vois guère de substitut possible. Il livre un projet éducatif quasiment clé en main, un programme sur le logement abouti, pensé, financé… C'est aussi valable sur la médecine de ville, les services publics, la fiscalité ou la politique salariale. En matière de lutte contre les inégalités, personne ne réinventera un projet différent d'ici à 2012. Il est aujourd'hui le socle du projet du candidat, quel qu'il soit.

L'absence de chiffrage a été critiquée…

Les socialistes ne proposent que ce qu'ils savent pouvoir financer. C'est la droite qui ruine la France. La préoccupation du chiffrage est légitime mais prématurée. Il faut mettre les choses dans le bon ordre. Nos propositions s'inscrivent dans une démocratie de long terme: il y a des mesures d'urgence et des mesures de court, moyen et long terme. Difficile d'additionner une dépense à dix ans et une dépense pour un an.

Votre objectif était-il de remettre le PS sur des rails de gauche?

J'ai lu quelques analyses d'intellectuels très critiques à l'égard de ce texte. Ils adressent régulièrement des injonctions pour que l'on abaisse le modèle social. Mais ils vivent dans un monde où le smic est à 10000 euros par mois! Alors le bon indicateur du fait que le PS est sur de bons rails, c'est que tous ces bavards fatigués n'aiment pas ce texte.
Face à une droite qui met en œuvre l'austérité, le projet du PS ne peut pas être de dire qu'avec la gauche, ce sera «l'austérité autrement». Si c'est cela le slogan de la présidentielle, le verdict est déjà connu. Cette ligne ne peut pas gagner.

Ce projet convient-il à tous les candidats?

Je n'avais pas à faire un texte avec option Ségolène, option François, option Dominique ou option Martine… C'est aux candidats d'être compatibles avec le projet collectif. Ce n'est pas aux socialistes de s'adapter aux candidats.

Dominique Strauss-Kahn est le mieux placé dans les sondages. Quelle obligation cela lui donne-t-il?
Aucune.

Il semble appelé par l'opinion…

Qui peut croire à cette fable selon laquelle le candidat du PS battrait Nicolas Sarkozy avec entre 55% et 62% des suffrages? Cela n'existe pas. Le score sera plus serré. La question est de savoir quel est le meilleur projet pour battre Sarkozy. Est-ce que nous proposons une politique juste plus humaniste ou est-ce que nous proposons une politique qui veut transformer en profondeur les règles du jeu? Nous ne pouvons pas laisser les marchés et les gouvernements dociles aux marchés définir les nouveaux termes du contrat social. Cela dit, je ne ferai aucun procès d'intention à DSK tant qu'il n'a pas parlé.

Ses partisans revendiquent aussi le terme d'égalité réelle…

C'est vrai. DSK avait écrit un petit livre sur l'égalité réelle. Il n'est pas le premier. Un autre économiste en avait parlé avant lui, il s'appelle Karl Marx.

L'aile gauche du PS doit-elle être présente dans le débat des primaires?

Ce texte a été l'objet de caricatures parfois si absurdes qu'elles illustrent combien certaines élites s'accrochent sans vergogne au maintien du système et de ses injustices en l'état. Mais j'observe qu'il a été adopté par 80% des militants. Cette ligne-là me va bien. Lors des primaires j'exprimerai ma préférence entre les prétendants. Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens légitimes, la question est de savoir si leur candidature est utile à la gauche. Pour l'instant, ma candidature n'est pas utile à la gauche.
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Message  Roseau Dim 12 Déc - 3:37


A noter soigneusement et renvoyer au PS quand il appellera les travailleurs à soutenir la "gauche" dans sa longue marche jusqu'au cambouis du caviar:
«Jacques Chirac est quelqu'un de bien. C'est un gaulliste, il a un côté radical-socialiste», selon Martine Aubry.«Il faut arrêter de regarder la vie au travers du prisme droite-gauche». (Lefigaro.fr 10.12)
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Message  Vérosa_2 Dim 12 Déc - 17:19

«Il faut arrêter de regarder la vie au travers du prisme droite-gauche»

Martine Aubry a tout à fait raison... à ses dépends.

Ce en quoi nous portons tous ici crédit à sa phrase : Personne n'observe la vie à travers le "prisme" UMP-PS Cool

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Message  BouffonVert72 Lun 20 Déc - 20:35

C'est un peu long, mais très intéressant. Ce sont les 7 raisons pour lesquelles DSK ne doit pas être le candidat du PS en 2012. Ca pourrait aussi expliquer le ralliement de Jospin au Kapitalisme (apparemment c'est DSK qui s'imposait à Jospin) :

http://www.fakirpresse.info/articles/361/les-sept-peches-capitaux-de-dominique-strauss-kahn.html

fakirpresse.info a écrit:
Le 14 novembre 2010 - par François Ruffin

Ministre des Finances de Lionel Jospin, DSK incarne, à lui seul, tous les renoncements de la gauche plurielle. Les « succès de ce modernisateur », point par point.



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Le carcan monétaire : sans conditions

« Dominique Strauss-Kahn convainc Lionel Jospin de jouer à fond la carte de l’euro », Le Monde.

« Sous conditions ». Voilà la formule que trouvent, sur la monnaie unique, Dominique Strauss-Kahn et Lionel Jospin dans la soirée du 4 septembre 1996. C’est qu’en ces journées où le Parti socialiste concocte son programme, le Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre Chevènement et les communistes réclament un nouveau référendum. Les Verts demeurent, à l’époque, opposé à Maastricht. Et même au sein du PS, la majorité soutient Henri Emmanuelli : « Si on veut retrouver la croissance, il faut sortir du carcan monétaire. »

Devant cette offensive, DSK cherche la parade : le passage à l’euro se fera, mais sous « conditions ». Avec, notamment, l’affirmation d’un « gouvernement européen » face à la future Banque centrale, le rejet d’un euro surévalué par rapport au dollar, et la révision du pacte de stabilité.

Sitôt promis, sitôt trahi. « Au lendemain des élections législatives de 1997, Dominique Strauss-Kahn convainc Lionel Jospin de jouer à fond la carte de l’euro, et, oubliant les fameuses conditions que posaient auparavant les socialistes à son lancement, de se convertir au très contraignant pacte de stabilité » (Le Monde, 3 novembre 1999). Les ministres européens des finances se disent vite « rassurés », se montrent « confiants » : aucun « séisme » ne secouera l’Europe. La « discipline budgétaire » est acceptée, le traité d’Amsterdam signé (18 juin), et même : « les quinze accélèrent la création de la monnaie unique » (16 septembre).

DSK n’a guère bataillé. Ou seulement pour que Jean-Claude Trichet succède à Wim Duisenberg à la tête de la BCE : qu’un libéral français succède à un libéral néerlandais, voilà une jolie victoire… Depuis, tout le pouvoir est laissé aux banquiers, « indépendants », hors de contrôle démocratique. Eux se soucient de la seule inflation, qui menace la rente – guère de l’emploi. Et la gauche ne peut que se lamenter, impuissante, contre un « euro surévalué ».
Le « carcan monétaire » ne s’est pas desserré. Mais renforcé.


Services publics : « le plus grand privatiseur »

« Lionel Jospin privatise plus que Alain Juppé » Le Monde.

« Nous refusons la privatisation des services publics et leur transformation en objet de profits. » La plate-forme de la gauche plurielle n’avait rien de bolchevik, aucune nationalisation n’était prévue : ne pas privatiser, l’engagement, modeste, semblait tenable.

Aussitôt installé à Bercy, pourtant, DSK reçoit Michel Bon, le PDG de France Télécom – qui plaide pour une « ouverture du capital » de son entreprise. A son tour, le ministre des finances « fait le siège de Matignon », et Lionel Jospin soupire : « Puisqu’il n’y a pas d’autre solution… » Dès sa déclaration de politique générale, le 19 juin 1997, à l’Assemblée, le Premier ministre revient alors sur son engagement de campagne, et prévient que, pour les services publics, « des adaptations seront nécessaires ».

« Après une concertation sociale approfondie » - il faut cela pour avaler des couleuvres -, « Jospin donne son feu vert, début septembre, à une privatisation partielle. A Bercy, DSK se réjouit » (Le Nouvel économiste, 23/04/99). La « commission des privatisations », mot honni, est rebaptisé « commission des transferts » - et sous la houlette du grand argentier, elle « transfert » beaucoup : France Télécom d’abord, Thomson-CSF, Thomson Multimédia, Air France… DSK est médaille d’or : « le plus grand des privatiseurs », pour Les Echos (3 novembre 1999), tandis que Le Monde dresse ce constat : « Lionel Jospin privatise plus que Alain Juppé » (7 août 1998).

Privatiser, soit, mais pour quel résultat ?
Libéré de l’Etat et de ses pesantes contraintes, Michel Bon verse dans la folie des grandeurs : jusqu’alors prospère, France Télécom rachète, en 2000, le britannique Orange pour 50 milliards d’euros, acquiert quelques autres babioles, devient la seconde entreprise la plus endettée du monde, à hauteur de 75 milliards d’euros, et frôle le gouffre dès 2002. Ce fleuron du service public n’évite la ruine que grâce… à l’Etat : bon bougre, il remet 15 milliards au pot. Et son nouveau PDG, Thierry Breton, s’engage sur 15 autres milliards d’ « économies en interne » - sur le personnel, donc. Les suicides à répétition, chez les agents Orange, la pression qu’ils subissent, trouvent leur source ici. Dans un choix politique. Effectué sous un gouvernement de gauche.


Airbus : en cadeau à Lagardère

C’est à cet « incompétent » que DSK a remis les clés du trésor.

« Une excellente nouvelle », voilà comment Dominique Strauss-Kahn, alors ministre des finances et « coordinateur aéronautique en Europe », salue la privatisation de Aérospatiale. Et c’est à Lagardère qu’est confiée l’entreprise – un patron qui fréquentait le Cercle de l’industrie…

A toutes les étapes du « deal », c’est DSK qui a négocié. Et tout accordé : « Airbus », d’abord, cette mine d’or - à une société, Matra, pourtant étrangère aux avions civils. Une ristourne sur les actions, aussi, évaluée à quatre milliard de francs. Et surtout, les pleins pouvoirs au privé : malgré les 15% qu’il possède encore, l'Etat français se retrouve « interdit de gestion ». Ses intérêts sont représentés par Jean-Luc Lagardère (0,9% du capital), dont les lieutenants (Philippe Camus, Noël Forgeard, Jean-Louis Gergorin, Philippe Delmas, Jean-Paul Gut) occupent les postes-clés. Europe 1, la radio de Lagardère peut exulter : « L'équipe Jospin sort des entreprises du giron de l'Etat à un rythme deux fois supérieur à celui de la droite. Pour ce qui est d'Aerospatiale, il était temps. » (16/02/99).

Et pourquoi pareille urgence ?
Par voracité. Durant « cinq années de dividendes », les actionnaires se goinfrent le cours du titre en bourse grimpe de 70 %, un rachat d’actions, à hauteur de 7 milliards d’euros, est programmé. Autre chanson, pour les salariés : à l’automne 2006, la direction décrète la plan Power 8, 10 000 emplois seront supprimés en Europe, délocalisés. L’injustice sociale se double d’un scandale financier : « J'ai le choix de passer pour quelqu'un de malhonnête ou d'incompétent qui ne sait pas ce qui se passe dans ses usines. J'assume cette deuxième version », se défend étrangement Arnaud Lagardère (Le Monde, 15 juin 2006).

C’est à cet « incompétent », donc, que DSK a remis les clés du trésor – et l’héritier s’est servi à pleines mains. Mais l’ancien ministre n’en paraît pas fâché : au moment de l’affaire, Strauss-Kahn publie une tribune dans Le Monde (également copropriété de Lagardère) sans que ce nom ne soit prononcé. Ni Jean-Luc, ni Arnaud. C’est qu’un pacte les unit – dont le politique récolte aujourd’hui les fruits médiatiques…


Stock-options : la fiscalité des patrons

Le Ministre des finances de la gauche plurielle défait ce que la droite a construit

Sujet sensible. DSK avance donc pas à pas : dès l'automne 1997, « les bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise » - stock-options, en français… - bénéficient d’une fiscalité allégée, mais simplement pour « les sociétés de moins de sept ans ». Un an s’écoule, et en 1998, c’est désormais pour « les sociétés de moins de quinze ans. » En janvier 1999, Dominique Strauss-Kahn croit désormais l’heure venue : toutes les stock-options, désormais, même celle des patrons du CAC 40, seront imposées à 26 % - et non plus à 40 %... Le Ministre des finances de la gauche plurielle défait, ici, ce que la droite a construit : c’est Alain Juppé, deux ans plus tôt, qui avait relevé le taux d’imposition de 26 % à 40 % !

Le cadeau est trop gros : c’est un tollé. « Quatre milliards de francs pour 12 000 privilégiés, s’emporte Louis Viannet, le leader de la CGT, comparés aux 4,5 milliards de francs dégagés pour quelque 4 à 5 millions de chômeurs ou d'exclus, on voit de suite qu'une telle mesure irait dans le droit fil de la justice sociale !... » (Le Monde, 9/01/99). Les communistes et les Verts protestent. D’autant que, malchance, on apprend alors que Philippe Jaffré, l’ancien (et nullissime) patron d’Elf, serait parti avec deux cents millions d’indemnités et de stock-options. Les députés socialistes, en rébellion contre Bercy, déposent un amendement pour relever la taxe à 54 % - comme l’impôt sur le revenu... finalement abandonné.

On en reste au statu quo, un match nul. Et bientôt mis en examen, DSK ne mènera pas son combat plus loin. Mais à ses amis patrons, par pragmatisme, il aura tout de même évité quelques désagréments : la Taxe Tobin sur les transactions financières, prônée dans le programme mais aussitôt repoussée. L’impôt sur la fortune, qui devait s’étendre aux biens professionnels : les grandes fortunes y échapperont. Même les niches fiscales dans les DOM-TOM seront prolongées ! Quant à la taxe professionnelle, elle sera allégée de vingt milliards de francs en cinq ans…



Banque : se débarrasser du pôle public

« La mise en place d’un grand pôle financier public. » Voilà la promesse qu’adresse, au printemps 99, Dominique Strauss-Kahn aux députés communistes. C’est que le groupe PC à l’Assemblée bougonne. D’ « établissements de crédit à but non lucratif », les Caisses d’Epargne vont se transformer en en « banques coopératives », et nettement plus lucratives – un « véritable bouleversement » comme le titre La Tribune (7/02/00).

En fait de « grand pôle financier public », Libération le félicite : « Et de cinq. Après le GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit et le Crédit Lyonnais, Dominique Strauss-Kahn n’avait plus qu’un dossier à boucler pour achever son grand œuvre, connu sous le nom de code de ‘restructuration du secteur financier’ : la cession du Crédit foncier de France (CFF). Depuis hier, voilà l’affaire réglée. (…) L’Etat s’est débarrassé de la dernière banque publique » (Libération, 11/07/99). On ne saurait mieux dire : bon débarras ! Devant pareille « œuvre », le ministre des Finances s’auto-congratule : « Le secteur financier public a été remis sur les rails. » Et comment ? En supprimant « le secteur financier public » ! Même le quotidien patronal Les Echos est surpris de cette prouesse : « La réduction spectaculaire de l’emprise du public, depuis deux ans, se réclame du réalisme » (7/10/99).

C’est qu’à chaque fois, DSK sait trouver les mots qui touchent. Pour l’ouverture du marché de l’électricité, par exemple, trait de génie, il avait inscrit un « droit à l’énergie », et ça avait marché : les parlementaires avaient approuvé. Pour la « privatisation des Caisses d’Epargne », il ajoute un petit mot sur le « développement durable » et contre « l’exclusion bancaire ». Ca fait joli, et ça marche encore.

Dix ans plus tard, en fait de « développement durable », l’Ecureuil est devenue une « vraie banque»: il s’est lancé à fond dans la spéculation. Jusqu’à la débâcle record de Natixis – près de 10 milliards épongés par les contribuables…


Retraites : des fonds de pension « à la française »

« Une tentative pour faire avancer la retraite par capitalisation au détriment des régimes par répartition » : voilà comment, durant la campagne de 1997, le porte-parole du PS, François Hollande, condamne les fonds de pension.

Changement de partition, à l’automne : « la création d'un système de retraite par capitalisation (fonds de pension), en marge des régimes par répartition actuels, est de nouveau à l'ordre du jour. Le ministre des finances, Dominique Strauss-Kahn, a expliqué devant les financiers réunis par la Commission des opérations de Bourse (COB), mardi 9 décembre, qu'il allait relancer la réflexion sur les fonds de pension à la française » (Le Monde, 11/12/97).

C’est son dada, à DSK – et depuis un bail. Dès 1982, avec son ami Denis Kessler, ils publient L’Epargne et la retraite - un ouvrage qui plaide en faveur des « assurances vie ». Leurs trajectoires divergent, apparatchik socialiste pour l’un, dirigeant de AXA, puis de la Fédération française des sociétés d’assurance pour l’autre, mais les deux co-auteurs ne se quitteront plus. On dîne ensemble à la maison. DSK invite DK à s’exprimer devant les cadres du PS. DK invite DSK à s’exprimer aux Journées de l’assurance – contre 20 000 F. Et quand ils se retrouvent tous deux aux affaires, l’un comme « n°1 bis du MEDEF », l’autre comme maître de Bercy, les deux partenaires s’accordent pour créer des « fonds partenariaux » - un mot qui sonnait moins anglo-saxon.

Là encore, sa mise en examen – et les réticences des députés – bloqueront le projet. Mais le grand argentier n’a pas dit son dernier mot : « Si on arrive à vivre 100 ans, déclarait-il en mai dernier sur France 2, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans, il va bien falloir que d'une manière ou d'une autre ça s'ajuste. Dans beaucoup de pays, c'est la voie qui est choisie. » Comme quoi, sur les grands projets, pour les grandes idées, le directeur du FMI peut se soucier de politique intérieure…


21 avril 2002 : la strauss-kahnisation de Jospin

Avant d’entrer à Matignon, Lionel Jospin le sermonnait : « Ne répète pas ce que te disent les patrons », lui reprochait de « baigner dans le patronat », s’agaçait de ses dîners en tête à tête avec le CAC 40.

Mais aussitôt chef du gouvernement, il en fait son « conseiller particulier » : « Le Premier ministre écoute beaucoup le ministre des Finances, le consulte chaque jour en dehors de sa sphère de compétence, sur tous les dossiers : DSK a même à Matignon un petit ‘réduit’ discret qui lui évite de faire des aller et retour à Bercy » (Le Point, 13 juin 1998). Et que lui répète alors le « réaliste », le « pragmatique » Dominique Strauss-Kahn, sur Vilvorde, sur Michelin, sur l’Europe ? Que « les marges de manœuvre sont très faible »

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Message  nico37 Mar 21 Déc - 20:54


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PS Empty Manuel Valls : "Il faut travailler plus !"

Message  BouffonVert72 Dim 2 Jan - 20:55

http://fr.news.yahoo.com/4/20110102/tts-france-valls-35-heures-ca02f96.html

Reuters a écrit:

Manuel Valls veut déverrouiller les 35 heures


Le député socialiste de l'Essonne Manuel Valls, candidat aux primaires socialistes pour la candidature à la présidentielle de 2012, s'est dit favorable à une réforme de la loi sur la semaine de travail des 35 heures.



Emblématique de la période du gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), cette loi est l'objet d'un contentieux idéologique persistant, la gauche considérant en général qu'elle a créé des emplois et favorisé la croissance, la droite soutenant le contraire.

Invité sur Europe 1, Manuels Valls a critiqué cette mesure.

"Est-ce que, dans le monde tel qu'il est aujourd'hui, avec la concurrence que nous connaissons, pouvons-nous nous permettre d'être sur des idées des années 1970, 1980, 1990 ? Non. Il faut dépasser la question des 35 heures. Oui, nous devrons déverrouiller les 35 heures", a ajouté le maire d'Evry.

Le déverrouillage consisterait, a-t-il précisé implicitement, à un quasi-retour à la semaine des 39 heures, l'horaire légal qui précédait la réforme de 1998-2000.

"Ceux qui ont la chance d'avoir un emploi doivent pouvoir travailler deux ou trois heures de plus sans avoir recours forcément aux heures supplémentaires, qui ont beaucoup coûté à l'Etat", a-t-il expliqué.

Depuis son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy, pourfendeur déclaré des 35 heures, a fait adopter plusieurs mesures qui permettent aux employeurs d'allonger le temps de travail hebdomadaire, telles que des exonérations fiscales sur les heures supplémentaires.

Cependant, malgré les demandes d'une partie de la droite, l'horaire de travail légal reste toujours à 35 heures hebdomadaires.

Les employés des sociétés ayant bénéficié d'un accord en ces sens ont donc toujours leurs RTT - jours de récupération qui permettent d'atteindre la moyenne de travail hebdomadaire sur l'année.

"Je prône un dépassement des 35 heures, au nom même d'une augmentation des salaires, d'une augmentation du pouvoir d'achat", a dit Manuel Valls, soutenant même qu'à ses yeux il fallait "travailler plus".

Le député se positionne ainsi, en vue des primaires, dans ce débat toujours vif au PS, et notamment face à la patronne actuelle du parti, Martine Aubry, auteur quand elle était ministre du Travail des lois sur les 35 heures.

Le débat est encore vif chez les économistes. Selon ses partisans, les 35 heures ont le mérite de consacrer les fonds publics à la préservation de l'emploi et favorisent avec les longs week-ends le tourisme et l'hôtellerie.

Ses détracteurs estiment qu'elles pèsent sur la compétitivité des entreprises et désorganise certains services publics. Ils préfèrent donc que l'Etat subventionne les heures supplémentaires, même au détriment de l'embauche.

Au moment du dixième anniversaire de la loi de 2000, un sondage BVA publié en janvier 2010 a montré que 53% des personnes interrogées, contre 43%, réfutaient l'idée que les 35 heures soient un handicap pour les entreprises françaises

Thierry Lévêque, édité par Jean-Loup Fiévet


"le monde tel qu'il est aujourd'hui, avec la concurrence" ; "retour à la semaine des 39 heures" ; "travailler plus"...

N'en jetez plus ! Manuel Valls montre le vrai visage d'une bonne partie du PS : la régression sociale ! Et au profit de qui ? Des Travailleurs ? Mais nan, au profit des entreprises, donc des actionnaires, donc de la bourgeoisie, donc... Au profit du Kapitalisme !

Déjà vers 2007 S. Royal avait sévèrement critiqué et remis en cause les 35 heures, et voilà que M. Valls lui emboîte le pas. C'est très inquiétant, dans le cas où le PS gagnerait 2012 (espérons que non !). Si même les qq rares acquis sociaux gagnés au forceps sont éliminés par ceux-là-mêmes qui les avaient promus et entérinnés, où-va-t-on ?!

C'est une trahison de plus qui pourrait démontrer la nature bourgeoise du PS !
Voilà un truc sur lequel nous les MR, les NMRT (Neo-Marxisto-Réformo-transformistes), & affiliés, devons alerter, et faire campagne auprès du plus grand nombre. Un truc du genre "Le PS va vous trahir une fois de plus !" ne serait pas mal...

Ca, plus le récapitulatif de tous les sales trucs que DSK a fait entre 97 et 2001 (voir plus haut dans le topic mon post sur toutes les privatisations qu'il a faites), on a là déjà pas mal d'éléments pour envoyer au tapis DSK, Royal, Valls.


BV72 ki/ Les masques tombent, profitons-en !
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Message  sylvestre Mer 5 Jan - 16:20

http://www.mediapart.fr/node/106245

Il faut exclure Manuel Valls du Parti socialiste !


«La gauche ne peut se présenter aux électeurs avec de telles déchirures en son sein», estime Jean-Laurent Lastelle, président de l'Assaut, association proche du PS, qui tient les propositions du député de l'Essonne pour «une absurdité économique et stratégique».

 

--------------

puceinvite.jpgNous ne voulions pas parler des primaires socialistes, foire d'empoigne qui ne favorisera pas le débat d'idées, mais l'exhibition de nos combats de coqs. Toutefois, il ne s'agit plus d'un parti mais de la dignité de la gauche. De l'aube de l'année 2011 a donc surgi une impudeur : le député de l'Essonne Manuel Valls veut « déverrouiller » les 35 heures, en affirmant le lien mensonger que la droite rabâche depuis dix ans entre la modération salariale dont souffrent les Français et l'existence de cette réforme.  

En attaquant les 35 heures, M. Valls entraîne les primaires socialistes dans les tranchées d'une guerre fratricide, dont les militants sortiront découragés et le parti exsangue. C'est en tout point une absurdité. Une absurdité économique et stratégique.   

Absurdité  économique tout d'abord. M. Valls, avec les approximations qui caractérisent les séminaristes moralistes, accuse les 35 heures de compromettre la compétitivité de la France. Il veut dire sans doute qu'elles renchérissent le coût horaire du travail, donc qu'elles modèrent les salaires. Ces accusations sont des préjugés ; ils ne sont, en aucune manière, économiquement fondées. La modération salariale est une donnée structurelle des pays occidentaux depuis les années 1980, fruit d'un partage de la valeur ajoutée créée favorable au capital, contre le travail, notamment accélérée par les trappes à bas salaires comme les exonérations des charges sociales sur les bas salaires, ou, encore, le revenu de solidarité active (RSA).

Ségolène Royal avait, pendant la campagne présidentielle de 2007, fait la même erreur en évoquant un lien entre 35 heures et dégradation des conditions de travail des travailleurs précaires, dénonçant sans doute l'annualisation du temps de travail arrachée en compensation de la réforme par le patronat. C'était déjà une erreur car les travailleurs pauvres n'ont guère attendus les 35 heures pour, partout dans l'OCDE, être la cible d'une intensification des cadences et des restructurations dans le cadre de la remise en cause du modèle fordiste. Le patronat ne réclame d'ailleurs plus la disparition des 35 heures, « déverrouillées » depuis longtemps par deux lois Fillon, les entreprises bénéficiant de 22 milliards d'euros d'abattement de charge pour compenser le passage de 39 à 35 heures. En ce qu'elle pénalise les citoyens pour alléger les entreprises,  la proposition de M. Valls forme un tout avec celle qu'il avait faite l'année dernière avec M. Jean-Marie Le Guen d'instaurer la TVA sociale. 

Absurdité  stratégique ensuite. M. Valls veut permettre aux salariés de travailler « deux, trois heures » de plus. Il semble ignorer qu'il propose une réforme sarkozyste dont nous connaissons le mauvais bilan. Symbole du «travailler plus pour gagner plus», la défiscalisation des heures supplémentaires a été votée en août 2007. Les mesures étaient radicales : exonération totale d'impôts sur le revenu gagné lors d'heures supplémentaires effectuées, réduction de cotisations salariales et, pour les entreprises, forfait réduisant le surcoût de l'heure supplémentaire. Le bilan est catastrophique. Catastrophe salariale tout d'abord : le mécanisme a produit des effets d'aubaine dérangeants, en incitant les employeurs à substituer à des hausses de salaire la délivrance d'heures supplémentaires fictives, ce qui conduisit l'économiste Thomas Piketty à les assimiler à une niche fiscale de plus. Catastrophe budgétaire ensuite : la provision des heures supplémentaires lors de la loi de finances de l'après-réforme fut la même qu'avant la réforme. Le gouvernement savait donc que la mesure ne servait à rien ; le budget de l'Etat offrait un cadeau aux employeurs, sans contrepartie. Le coût de la défiscalisation des heures supplémentaires, qui s'élève à quatre milliards d'euros, pourrait bien entendu financer des emplois et des actions contre le chômage. Comment M. Valls peut-il imaginer une seconde que les électeurs en 2012 choisiront la gauche sur un programme d'aménagement des mesures sarkozystes, et non sur la promesse d'une autre société ?  

La gauche ne redeviendra pas crédible par la renonciation, mais par le courage avec lequel elle assumera ses révoltes et ses conquêtes. La réforme des 35 heures a apporté aux Français une formidable avancée sociale. Si elle demeure un réceptacle de la haine de la droite et du centre, c'est qu'elle étonna le consensus ultralibéral par son audace : la gauche était capable de créer une réforme qui changeait la vie, tout en créant de la croissance et des emplois. Pour la première fois dans l'histoire du salariat, elle offrit des libertés de vie pendant les jours ouvrés. Pour le consensus ultralibéral, accepter les 35 heures est une impossibilité, puisqu'elles signifieraient pouvoir gouverner sans la propagande de la souffrance, de la peine et de la contrition que les ultralibéraux héritèrent des grandes théologies de pouvoir. Nous proposons que les 35 heures soient, comme l'est la sécurité pour la droite sarkozyste, un des points fondamentaux de notre identité politique. M. Copé ne s'y trompa pas, en se félicitant, après la sortie de M. Valls, de la levée d'un « tabou socialiste ». Et si la modernité politique de gauche était justement de récréer des tabous, pour bien montrer que l'on croit de nouveau à quelque chose, que certaines exigences sont sacrées ? Dans un monde où prolifèrent les études sur la souffrance au travail, sur les effets dévastateurs du stress, de l'accélération des cadences, sur les difficultés à construire une vie sereine et enrichissante, la grandeur de la gauche ne serait-elle pas d'apparaître comme une force d'émancipation, de respiration, d'air pur en dehors des open spaces ?  

En tant que militants ou sympathisants du Parti socialiste héritier des mouvements ouvriers et des pensées de libération, nous ne pouvons accepter les déclarations de M. Valls. Nous n'accusons pas M. Valls d'être stipendié par la direction des études de l'UMP, le parti majoritaire bénéficiant sûrement gratuitement de ses effets destructeurs sur l'opposition. La modernité médiatique pousse les hommes à créer une polémique, aussi inféconde ou risquée soit-elle. Comme Faust vendit son âme à ses plaisirs, M. Valls vend son parti à son orgueil. Pourtant, la gauche ne peut se présenter aux électeurs avec de telles déchirures en son sein, de tels reniements aux fondations de son histoire et de ses actions. Ce serait un suicide.  

Par fidélité  envers nos idéaux les plus précieux, par courtoisie envers la mémoire de ceux qui construisirent la gauche et envers les aspirations de ceux qui n'attendent le salut de nos économies, de nos pays et de nos espoirs que d'une véritable alternance, nous demandons à Mme la Première secrétaire du Parti socialiste d'envisager une procédure d'exclusion contre M. Valls. Les citoyens français y percevraient enfin le signal d'une gauche idéologiquement refondée, qui se relève, s'arme et marche. 

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Message  Roseau Mer 5 Jan - 16:49

Un truc du genre "Le PS va vous trahir une fois de plus !" ne serait pas mal...

Se limiter au PS serait du sectarisme et un leurre commode pour défendre le capital.
Quand les politiciens réformistes du PC au PS, en passant par Mélanchon, les Verdâtres, et autres futurs d'EELaV n'ont pas trahi le camp du travail, passés les discours à la télé, et une fois assis à la table des agapes du capital ?
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Message  Roseau Lun 10 Jan - 8:29

Pour mieux situer Mélanchon et autres éléphants admirateurs, un bilan non commémoratif du désastre Mitterrand
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article112324#forum424878
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Message  BouffonVert72 Mar 11 Jan - 1:17

Ca y est ton obsession anti-mélenchonnienne te reprend ! Shocked

Il n'est absolument pas question de Jean-Luc dans ce truc écrit par l'imbuvable Chancogne !
Tu ne vas pas nous faire lire tous les écrits de ce type quand-même !
Surtout qu'on connait déjà les crimes mitterandiens par coeur, à force....

La révolution nécessite analyses, critiques, débats... Bref qq chose d'un peu plus sérieux...
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Message  Roseau Mar 11 Jan - 1:26

Il n'est absolument pas question de Jean-Luc dans ce truc
Normal, c'est pas le sujet du fil, c'est le PS, pas le gourou des urnes...
Ne pas parler de "Jean-Luc", quel lèse majesté...
Quand je vois le culte des chefs, je sors mon rêve haut le verre!
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Message  BouffonVert72 Mar 11 Jan - 2:28

Roseau a écrit:
Il n'est absolument pas question de Jean-Luc dans ce truc
Normal, c'est pas le sujet du fil, c'est le PS, pas le gourou des urnes...
Ne pas parler de "Jean-Luc", quel lèse majesté...
Quand je vois le culte des chefs, je sors mon rêve haut le verre!

Ce n'est pas le sujet du fil, dit-il, mais juste au-dessus il en remet une couche sur son obsession du moment :

Roseau a écrit:
par Roseau le Lun 10 Jan 2011 - 7:29
Pour mieux situer Mélanchon et autres éléphants admirateurs, un bilan non commémoratif du désastre Mitterrand
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article112324#forum424878

Aucun culte des chefs. Si c'était Besancenot, Arthaud, ou autres qui étaient dans la situation dans laquelle est présentement Jean-Luc (cad la plus favorable objectivement), nous serions alors leurs supporteurs.
Ce n'est pas une question de chapelles, boutiques, mais de trouver la/le meilleur qui peut porter sur lui toutes nos espérances. Oui, chaque révolution a besoin de héros, leaders, porte-paroles, martyres, peu importe le terme.


BV72 ki/ Quand je vois le culte des rêveries-de-révolution-spontanée-par-la-rue, ça me donne envie de ressortir mes citrouilles ! bom
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Message  Roseau Mar 11 Jan - 6:58

Laissons BV à sa quête de chefs, jamais de programme ni de projet.
Strictement rien appris des désastres du stalinisme.

Revenons au PS et ses métastases
Ceux qui ont en mémoire le martyre d’un peuple et des militants tombés au combat antifasciste n’oublieront jamais
https://www.dailymotion.com/video/x8hr1g_mitterrand-le-collabo_webcam
Et ne feront jamais confiance aux admirateurs du traitre
https://www.dailymotion.com/video/xggkzc_deces-de-francois-mitterrand-hommage-de-melenchon_news
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Message  BouffonVert72 Mar 11 Jan - 21:34

Aucune quête des chefs.
Et le programme : c'est l'abolition du K.
Et le projet : c'est une nouvelle société basée sur d'autres considérations que l'argent.
Et le stalinisme, n'a rien à voir avec ce que nous cherchons à faire. Comparaison très foireuse donc...

Les 2 liens mis n'aprennent strictement rien qu'on ne sache déjà.
Ah, Jean-Luc est bien mieux physiquement aujourd'hui, je trouve ! C'est la preuve qu'il se bonifie avec le temps ! sunny
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Message  Roseau Mer 12 Jan - 2:43

Et le programme : c'est l'abolition du K.
Et le projet : c'est une nouvelle société basée sur d'autres considérations que l'argent.

Programme: Abolir le capital? Non, transformer....
Mais on a rien vu: on va rigoler quand sortira le programme PC-PG-PS de la Gauche solidaire, que les bureaucrates négocient.
En fait ils négocient les places, car le programme, ce n'est que de la com autour d'un people,
donc remake sinistre de la collaboration de classe.
Le Foutage de Gueule de toujours, ici ou ailleurs en Europe.
Presque partout en Europe le capital a utilisé les Buffet, Mélenchon et autres pour faire le sale boulot.

Projet: aucun puisque la seule chose c'est la "révolution par les urnes", oxymore parfait,
sauf pour les bonimenteurs en mal de caviar.
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Message  Invité Mer 12 Jan - 11:00

Le seule projet du PS c'est Troskane, a partir de la il faudrait revenir sur l'élection interne du PS donc l'ont a dit dans les médiat que les bourrage traditionnel d'urne ont était pratiqué.
Si ils ont était pratiqué pour cette occasion, la tradition aurai aussi pu être respecté pour le vote interne du PS sur le TCE.

Autrement dit se partie a des tradition qui n'ont rien a voir avec un projet de gauche t'elle que je l'imagine, qui a pour habitude d’être dans le camps de celui qui lever de bonheurs pour gagner sont pain correctement.

Delore a du déconseiller a Obry de ne pas présenté au présidentiel, je soupçonne obry de ne pas vouloir y allez, mais accepte de joué un rôle de garde place pour Troskane.
N'a t'elle pas proposé aux autres candidat de laisser place libre a troskane.

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Message  BouffonVert72 Jeu 13 Jan - 3:52

Info très importante car cette fois c'est confirmé, et on va pouvoir s'en servir pour les contrer :

Martine Aubry a écrit:On est dans le même état d'esprit tous les deux, on n'a pas encore pris de décision." Elle souhaite poursuivre leur dialogue sur la présidentielle et lui demande d'attendre 2011 pour prendre une décision. "On verra où en est la France à ce moment-là, si la crise est terminée ou non, explique Martine Aubry. Dominique et moi sommes sur la même ligne, nous ferions la même politique, mais nous n'avons pas la même image, on le sait tous les deux. On se déterminera donc par rapport à la situation: soit les Français attendent quelqu'un qui sorte le pays de la crise, soit ils cherchent quelqu'un qui a une image de justice." [...]

Il faut se servir de ça pour dégommer leur Primaire, la politique qu'ils feraient si jamais ils étaient élus en 2012, etc...
Car ils tentent de faire croire que la ligne Aubry serait plus sociale que celle de DSK ! Or vu qu'elle-même avoue qu'elle ferait pareil que lui...

A propager !

Martine Aubry a écrit:Dominique et moi sommes sur la même ligne, nous ferions la même politique

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ce-que-l-on-sait-de-martine-aubry_951413.html


BV72 ki/ Les masques tombent les uns après les autres ! cheers
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