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Débat stratégique dans le NPA

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Message  Roseau Mer 14 Sep - 17:09

Excellent: Erou donne donne encore la mesure des affabulations et crapuleries schivardesque (Sec Nat POI) qu'il faut bannir du mouvement ouvrier Very Happy
Encore!
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Message  erouville Mer 14 Sep - 17:36

Une nouvelle fois, l'impuissance de Roseau à répondre sur le fond! faisant sans cesse référence à Schivardi alors que je n'appartiens pas au POI !
Est-il capable de citer une seule "affabulation" dans mon énumération ?

Une certitude, les appareillons du NPA et de LO ( je ne parle pas des militants qui ont des illusions) derrière les grandes phrases révolutionnaires, sont du côté de l'ordre à plusieurs niveaux ( refus de rompre avec l'Union européenne et l'euro, soutien aux journées d'action pro-capitalistes organisées par les appareils syndicaux, soutien à la régionalisation et à l'intercommunalité forcée, partage des richesses, croissance des forces productives, travailleurs résignés pour Poutou comme pour Arthaud, et plus particulièrement pour le NPA, éblouissement pour le mouvement interclassiste et anti-syndical des indignés, sortie de la période historique ouverte par Octobre 17, pourtant celle des guerres et des révolutions et entrée dans une nouvelle période depuis 1989 ( pour le NPA); mais au fait est-ce une révolution prolétarienne en Tunisie ou une simple révolution démocratique ? Est-ce pour cette raison que les copains de Roseau ne combattent pas pour la constitution des comités locaux de protection de la révolution et pour leur centralisation, reprennent à leur compte la fameuse révolution par étapes chère aux staliniens et préfèrent là aussi plutôt soutenir les appareils que le peuple en faisant partie de la fameuse "haute instance", rejet de la dictature du prolétariat, etc..... La liste est longue et implacable! Rappelons une fois de plus que feu la LCR a soutenu le soutien aux banques en 2008!! Et le vote pour Chirac en 2002!! N'ayez pas peur , comme en 2002 avec le PS et en 2007 avec Sarkozy, on vous aidera à les trouver vos 500 signatures!

erouville

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Message  gérard menvussa Mer 14 Sep - 17:40

faisant sans cesse référence à Schivardi alors que je n'appartiens pas au POI !
hum ! Les affabulateurs sont de sortie...
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Message  erouville Mer 14 Sep - 19:00

ça fait 10 fois que je dis que je suis sympathisant du POI et non pas adhérent ou militant (demande à Loriot).Quelle rapidité à parler d'affabulation (mais Roseau te bat sur ce terrain!)

erouville

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Message  Copas Mer 14 Sep - 19:19

erouville a écrit:ça fait 10 fois que je dis que je suis sympathisant du POI et non pas adhérent ou militant (demande à Loriot).Quelle rapidité à parler d'affabulation (mais Roseau te bat sur ce terrain!)

On parle de choses sérieuses Erou, alors tu vas prendre ta pelle et ton sceau, et tu vas jouer ailleurs.

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Message  Copas Mer 14 Sep - 19:59

Et c’est vrai que nous touchons désormais deux types de public différent : un public de gauche assez politisé et relativement vieux qui pensent que nous sommes sectaires et qu’on devrait être l’aiguillon radicale d’une union de toute la gauche et un public plus jeune et plus populaire qui d’ailleurs s’abstient souvent aux élections et qui ne veut plus entendre parler de tous ces jeux institutionnels et n’a pas plus confiance dans la gauche que dans la droite avec souvent cette réflexion : « Au moins Olivier, il est comme nous ».


Je tiens à apporter une légère inflexion sur ce que dit Krivine dans la partie constat sur le public vieux et politisé qui serait en quelque sorte entre le PC et nous, et sur le thème du reproche du sectarisme du NPA.

C'est incomplet, il y a de nombreux ex-communistes assez vieux qui sont au moins aussi à gauche que le NPA et des fois plus. A leur façon. Ceux là on été extremement déçus du retour du NPA dans les tractations bureaucratiques incompréhensibles et par en haut. Et on ne peut s'abstraire de ce constat que ceux-ci existent aussi et on les trouve par exemple sur Bellaciao avec toutes leurs logiques curieuses des fois, on les trouve dans des équipes néo-staliniennes gauche, dans des courants gauche, continuant leurs chemins dans certaines oppositions syndicales notamment.

Maintenant il est exact que l'océan devant nous est dans le prolétariat moderne où les petits partis réformistes PC, PG, alternatifs, FASE, etc, ne sont pas , ne sont plus. Le sursaut du FdG ne soit pas faire illusion là dessus. C'est très limité et très endigué.

L'enjeu est effectivement dans 99% du prolétariat qui n'est dans aucun parti de travailleurs, et 85% dans aucune organisation syndicale. Je donne de cette façon les chiffres afin qu'on en prenne toute la dimension.

La NPA, dans les 6 mois-1 an après sa création avait donné un très mauvais signal en retombant dans les tête-à-têtes charabantiesques et incompréhensibles pendant que les "prolétaires" qui tapaient à la porte ne trouvaient aucune réponse organisationnelle et stratégique.Ils repartirent rapidement mais restent toujours sans autres attachements .

Les questions non résolues de l'extrème gauche en Europe se retrouvent au NPA (comme à LO ou au POI), penser des partis de travailleurs, résoudre les questions organisationnelles comme intégrées au champ stratégique, questions mal traitées qui n'ont jamais été tellement fouillées si ce n'est dans le cadre de la méthode Coué et du courir plus vite , nous arriverons 300 000 au port...

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Message  erouville Mer 14 Sep - 20:13

Je répondais précisément à Menvussa et à Roseau.

Quant à toi, l'adepte de la croissance prodigieuse des forces productives au moment où le système prend eau de toutes parts, essaie donc d'apporter un seul démenti aux éléments que je donne, toi qui te piques de réponses sérieuses !!


"Une certitude, les appareillons du NPA et de LO ( je ne parle pas des militants qui ont des illusions) derrière les grandes phrases révolutionnaires, sont du côté de l'ordre à plusieurs niveaux ( refus de rompre avec l'Union européenne et l'euro, soutien aux journées d'action pro-capitalistes organisées par les appareils syndicaux, soutien à la régionalisation et à l'intercommunalité forcée, partage des richesses, croissance des forces productives, travailleurs résignés pour Poutou comme pour Arthaud, et plus particulièrement pour le NPA, éblouissement pour le mouvement interclassiste et anti-syndical des indignés, sortie de la période historique ouverte par Octobre 17, pourtant celle des guerres et des révolutions et entrée dans une nouvelle période depuis 1989 ( pour le NPA); mais au fait est-ce une révolution prolétarienne en Tunisie ou une simple révolution démocratique ? Est-ce pour cette raison que les copains de Roseau ne combattent pas pour la constitution des comités locaux de protection de la révolution et pour leur centralisation, reprennent à leur compte la fameuse révolution par étapes chère aux staliniens et préfèrent là aussi plutôt soutenir les appareils que le peuple en faisant partie de la fameuse "haute instance", rejet de la dictature du prolétariat, etc..... La liste est longue et implacable! Rappelons une fois de plus que feu la LCR a soutenu le soutien aux banques en 2008!! Et le vote pour Chirac en 2002!!"


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Message  Roseau Mer 14 Sep - 23:23

Trollage en boucl par répétition systématique des bêtises et mensonges schivardesques de la secte POI Laughing
Ceux qui connaissent la secte se marrent,
mais le forum perd maintenant bp de sérieux et d'intérêt pour les autres,
qui commencent à se plaindre. Il faut modérer...
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Message  Babalu Ven 23 Sep - 10:14

je pense que c'est nécessaire faire de la recomposition du mouvement ouvrier un axe de campagne. Lutter pour la démocratie syndicales, dénoncer la politique traite de confedes, impulser des syndicats indépendants, c'est pour quand? c'est la bureaucratie syndicale qui est l'obstacle major pour nous, ça c'est passé pareil en Amérique Latine, jusqu’à l'explosion social "spontanée" puisque la classe n'a pu organiser sa réponse.....
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Message  sylvestre Ven 23 Sep - 10:49

Merci de ne pas poster de textes qui ne sont pas rendus publics par leurs auteurs.
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Message  gérard menvussa Mar 27 Sep - 5:06

Débat « stratégie » : Centralité de la grève et de la grève générale
PELLETIER Robert
1er septembre 2011

La mobilisation sur les retraites de 2010 a relancé les débats sur la grève générale et sa place dans la stratégie révolutionnaire. D’autant plus que, dans l’actuelle période de dégradation du rapport de force au détriment de la classe ouvrière, les reculs engendrent des formes d’esquive de la question.

Cet évitement se retrouve en pratique avec les mouvements de désobéissance ou de résistances clandestines souvent menés par des militant(e)s syndicaux découragé(e)s par les échecs, par les stratégies syndicales ou par la judiciarisation de l’action syndicale, au delà de la criminalisation du mouvement social. Cela peut passer par un relatif déni du recul des grèves par des militant(e) ou des chercheur(se)s qui refusent d’accepter ces reculs en recherchant dans les statistiques sur les conflits du travail d’autres formes de lutte (pétitions, nombre d’avertissements) une compensation à la baisse, quasi continue depuis le milieu des années 1970, du fait gréviste. Et enfin dans des analyses qui, après la grève par procuration, théorisent sur le « dépassement » de la grève par les manifestations ou les campements.

La grève doit être interrogée dans sa dimension organique, c’est-à-dire comme mise en cause du rapport de domination dans les processus de valorisation stricte ou élargie du capital ou de participation à la circulation des marchandises.
La centralité du rapport salarial dans la société capitaliste

La domination du capital dans ces processus, c’est-à-dire dans le travail, est le rapport social dominant dans le système capitaliste. Le travail est l’activité centrale des hommes/femmes comme production de richesses, de rapport à la nature, de structuration dominante des rapports sociaux. Dominante ou centrale, ne signifie pas unique : la société capitaliste est faite d’autres rapports sociaux : de genre d’origine géographique, d’âge, de sexualité. Ces rapports sociaux préexistants au système capitaliste sont d’ailleurs fortement impactés par la domination du capital sur le travail. Ce rapport social est tellement dominant qu’il afflige d’un statut dégradé celles et ceux qui ne s’y inscrivent pas (ou mal) et imprègne toujours plus les domaines qui ne lui sont pas, ou peu, ou pas encore totalement inféodés : éducation, santé, culture… Au-delà du quantitatif, c’est-à-dire du temps passé au travail ou pour le travail, c’est bien là que prend naissance l’aliénation, la domination constitutives des rapports sociaux de cette société.

Être en grève, depuis le début du XIXe siècle, c’est donc mettre un terme, au moins provisoire à une réalité double : suspendre la production/réalisation de la plus-value et rompre le rapport de domination, le tout valant suspension du contrat de travail. De ce fait, l’arrêt de travail, même prolongé (mobilisations de 2003 ou 2007) dans des activités comme la santé, l’éducation ou la justice n’a pas les mêmes implications, même si les revendications peuvent être du même ordre.

La grève est ainsi le moment de remise en cause du rapport social dominant dans toutes ses dimensions. C’est le moyen essentiel de progression du niveau de conscience, de libération partielle et provisoire des contraintes matérielles et des pressions sociales ou « familiales ». Il faut du temps pour casser cette dictature du capital. Le plus souvent une ou deux journées de grève n’y suffiront pas. C’est dans la durée, dans l’apprentissage quotidien, dans la découverte de la répression patronale ou policière que vont se dévoiler l’ensemble des rapports sociaux capitalistes et la possibilité pour les salariés de les remettre en cause. C’est dans cette durée que la grève devient le moment privilégié de comportements différents, de création de rapports sociaux nouveaux, de valeurs nouvelles. Les victoires même partielles et provisoires confortent l’idée que la lutte paie et préparent le terrain de mobilisations plus développées tout en contribuant à la construction des équipes militantes syndicales ou politiques.

Cette durée nécessaire, les patrons et l’Etat tentent de la réduire en exigeant la reprise du travail comme préalable à l’ouverture des négociations : réduire le temps d’arrêt du travail, reprendre la main, renvoyer le/la travailleur(se) à sa place de dominé(e). Souvent aussi pour mieux négocier avec les représentants « responsables », les syndicalistes reconnus au travers des institutions qui favorisent les délégations de pouvoir.

A l’automne 2010, la bourgeoisie était bien consciente du double enjeu central que pose une grève comme celle des raffineries et du système d’approvisionnement en pétrole : risque d’un blocage économique par l‘arrêt de production d’un secteur stratégique et risque d’une contagion sociale au travers d’une extension de ce conflit à d’autres secteurs. Pour mettre fin à cette situation, la bourgeoisie a alors déployé tout son arsenal juridique, policier, médiatique pour tenter de rendre la grève illégale et impopulaire avant de la défaire. On ne peut, à l’opposé, que déplorer la faiblesse du soutien apporté par le mouvement ouvrier, limité à des déclarations de principes, pendant que seulement quelques centaines de militants syndicaux et/ou d’extrême-gauche tentaient de soutenir la résistance pratique sur les lieux d’occupation.
La grève est toujours un acte politique !

Pour Gramsci, « l’hégémonie part de l’usine et elle n’a besoin, pour s’exercer, que du concours d’un nombre limité d’intermédiaires professionnels de la politique et de l’idéologie » [1]. Ceci s’oppose aux théories dans lesquelles la notion d’hégémonie renverrait à l’existence d’un ensemble d’institutions « démocratiques », ou à double fonction (école, justice…) qui validerait une primauté de la bataille politique dans le cadre des institutions. Ces analyses tendent à survaloriser ce champ politique où se joueraient les enjeux de pouvoir et ceci quels que soient le moment et le niveau de l’affrontement de classe. La question de l’hégémonie ne peut être séparée de ce moment de l’affrontement, ne peut se résoudre dans une guérilla sociale. C’est bien par sa constitution en tant que classe « pour soi », par la mobilisation se généralisant, principalement par la grève devenant générale, que le prolétariat conquérra l’hégémonie sur la majorité de la société. Si la révolution ne peut se faire par les urnes, ce n’est pas seulement au regard de la question de l’affrontement physique, militaire. C’est parce que ce n’est pas par là que passera la conquête de la majorité de tous ceux qui ont intérêt à renverser l’ordre bourgeois. C’est également cette conquête dans la lutte de cette majorité qui peut permettre des paralysies partielles de l’appareil répressif.

C’est à partir de cette place centrale de la grève dans la construction de la conscience de classe que doit être interrogé la phase supérieure de la grève, la grève générale : « Ainsi que tout marxiste le sait, la grève générale constitue l’un des moyens de lutte les plus révolutionnaires. La grève générale n’est possible que lorsque la lutte des classes s’élève au-dessus de toutes les exigences particulières et corporatives, s’étend à travers tous les compartiments des professions et des quartiers, efface les frontières entre les syndicats et les partis, entre la légalité et l’illégalité, et mobilise la majorité du prolétariat en s’opposant de façon active à la bourgeoisie et à l’Etat. Au-dessus de la grève générale, il ne peut y avoir que l’insurrection armée. Toute l’histoire du mouvement ouvrier témoigne que toute grève générale, quels que soient les mots d’ordre sous lesquels elle a surgi, a une tendance interne à se transformer en conflit révolutionnaire déclaré, en lutte directe pour le pouvoir » [2].

Les questions posées par la stratégie révolutionnaire sont nombreuses et la grève partielle ou générale ne saurait fournir toutes les réponses. Il en va ainsi de la question de l’unité pour laquelle le Front Unique nous est présenté comme tactique voire comme stratégie. Il faut tout d’abord préciser quelle unité nous visons. En ce qui concerne l’unité du prolétariat – au sens où l’entendait Daniel Bensaïd [3], et non celle de l’unité du salariat souvent présentée comme équivalent – c’est la grève qui construit cette unité, dans la lutte, au-delà des diversités (ouvriers/employés, jeunes/ « anciens », hommes/femmes, français/immigrés, syndiqués/non syndiqués) et entre les différents syndicats. L’auto-organisation est le moyen essentiel de la construction de cette unité. Les formes peuvent en être différentes, en fonction de la période ou l’histoire de l’entreprise concernée, et peuvent aller de l’intersyndicale traditionnelle composée des « responsables » syndicaux habituels, au comité de grève démocratiquement élu et révocable en passant par les assemblées générales plus ou moins structurées. Dans des situations particulières, une reprise de la production avec des formes différentes peut être décidée comme pédagogie mettant en avant la capacité des travailleurs d’organiser eux-mêmes la production et comme moyen de populariser la lutte. Autour de telles mobilisations, surtout quand elles s’inscrivent dans la durée, peut s’élargir l’unité : avec d’autres secteurs d’activité (public/privé, industrie/commerce/banque…) et d’autres catégories de salariés (enseignants, jeunes, chômeurs, commerçants, paysans…). Extension, coordination, généralisation mènent à la forme supérieure de la grève, la grève générale qui peut structurer au-delà de l’unité du prolétariat, l’unité de tous ceux qui ont un intérêt même partiel ou momentané au renversement de l’ordre bourgeois : « Une grève générale est objectivement politique du fait qu’elle implique un affrontement avec la bourgeoisie dans son ensemble et avec l’Etat bourgeois, mais il n’est pas nécessaire qu’elle en ait conscience dès le départ » [4].

Robert Pelletier
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Notes

[1] Antonio Gramsci, Cahiers de prison, n°22, Gallimard, Bibliothèque de philosophie, 710 p. page 183.

[2] Léon Trotsky, 1905, éditions de Minuit.

[3] Daniel Bensaïd, Marx l’intempestif, Grandeurs et misères d’une aventure critique (XIXe-XXe siècles), Fayard, 1995, 415 p, chapitre : « Mais où sont les classes d’antan ? », p. 202 à 209.

[4] Ernest Mandel, retranscription d’un exposé lors d’un stage de formation, date inconnue : voir sur ESSF (article 20796), La grève générale – Partie I et (article 20797, La grève générale – Partie II.

* Cette contribution, initialement publiée dans la revue « Tout est à nous » n°24 (septembre 2011), a été versée par son auteur au débat « Phénix » ouvert sur ESSF.
gérard menvussa
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Message  Copas Mar 27 Sep - 7:41

Babalu a écrit:je pense que c'est nécessaire faire de la recomposition du mouvement ouvrier un axe de campagne. Lutter pour la démocratie syndicales, dénoncer la politique traite de confedes, impulser des syndicats indépendants, c'est pour quand? c'est la bureaucratie syndicale qui est l'obstacle major pour nous, ça c'est passé pareil en Amérique Latine, jusqu’à l'explosion social "spontanée" puisque la classe n'a pu organiser sa réponse.....

C'est effectivement un axe de campagne que aux côtés de l'appel à mobilisation, l'appel à organisation. Cet aspect doit prendre chair car il est le vrai frein dans la période :

1) l'appel à s'organiser politiquement

2) l'appel à s'organiser unitairement, démocratiquement dans le monde du travail et de la jeunesse

le 1 et le 2 là dessus ne ressortent pas d'une priorisation mais sont liés dialectiquement.

La recomposition politique et de masse passe par la question de l'implantation dans le monde du travail (c'est à cela qu'il faut réflechir et ne pas en présenter une version désincarnée de principe).

Ce qui ne signifie pas qu'il faille laisser tomber les opportunités qui peuvent se présenter style indignés.

Sinon, on n'aura rien au niveau organisationnel pour porter une grève générale.

D'ailleurs, fervent partisan de la grève générale, concretement , etc, il me semble important qu'il faille préparer tout cela et que cela ne se résume pas à attendre que nous arrivâmes 3000 au port.

La ligne de masse de débordement peut concerner des moments paroxystiques mais rien n'est dit là dessus. Les processus peuvent être longs avec des grèves de masse, des chocs interminables dans les rues, des occupations et des batailles autour et dans les lieux de travail, etc.

Les chocs et affrontements qui arrivent dans le cadre de la grande crise capitaliste peuvent probablement amener des situations languissantes, de chien, interminables et sombres avant que le mouvement de masse n'émerge completement.

En attendant la préparation passe également par un parti qui soit plus qu'un parti des luttes mais un parti des travailleurs, poussé à se structurer à l'image de ce que tenta la jeune LC dans les années 70 sur les groupes taupe rouge, sauf que là il n'y a plus d'adversaire organisé dans la classe ouvrière (c'est valide maintenant et ça ne l'était pas à l'époque), mais la centralité de leur construction se fait sur le secteur ou l'entreprise. Le discours sur le faites le vous-même, organisez vous, etc peut avoir un certain impact étant donné l'évolution par rapport aux partis d'un prolétariat moderne et jeune.

Mais bien sur dans le cadre de directions de secteur qui coordonnent sérieusement l'implantation , avec des sites dédiés (appelant aussi explicitement à s'organiser et travaillant à cela , de la même façon qu'ils portent leurs autres tâches, popularisation des luttes, etc..

(on enfants de cœur, je précise bien ici que c'est à programme politique maintenu et enrichi, une ligne politique radicale, etc)

Au niveau des organisations de masse de résistance, il s'agit bien de faire une tendance lutte de classe inter-syndicale et il y a pas mal d'alliés là dessus. C'est important de participer aux liens là dessus.

Je détaille grossièrement cela car le verrou stratégique actuel est total si on estime que la recomposition politique passe essentiellement par les petits partis réformistes qui ne sont plus organisés dans le monde du travail. L'enjeu de discussion avec des partis réformistes n'existe plus du tout (à échelle perceptible) dans les militants de ces petits partis car ils ne sont plus en grande partie dans la classe ouvrière ou sont seulement dans des secteurs très étroits et vieillissant.

Leur relation aux grandes masses est indirect (un bulletin de vote) les équipes militantes réelles (sur le terrain des luttes sociales) entretiennent des relations distendues avec eux et n'ont aucune loyauté spécifique.

Il s'agit bien de voir que l'enjeu organisationnel tourne autour du prolétariat moderne et de la jeunesse de celui-ci, dans les océans inorganisés de celui-ci.

Ce qui veut dire qu'il faut en grande partie casser le logiciel qui était construit d'abord sur une recomposition politique des partis réformistes qu'on déborderait et d'où se détacherait de grands pans, etc...

C'est fini ! les grands pans , c'est des joueurs de flute de pan, y a rien.
C'est tout le modèle de construction de partis par rapport aux grands partis réformistes, modèle ayant existé pendant 70 ans, qui s'écroule depuis une dizaine d'années.

C'est ce qui a fait depuis une quinzaine d'années des vogues électorales de représentants d'extrème gauche.

c'est bien la crise des organisations (et accessoirement une autre conception de celles-ci) qui est un des verrous stratégiques actuels .

C'est toujours une question très mal traitée, ou traitée de façon philosophique, mais mal traitée, considérée vulgaire, mais essentielle.

la révolution sera affaire d'organisation des travailleurs, pas du verbe.
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Message  gérard menvussa Jeu 6 Oct - 1:28

Crise du NPA : petit retour en arrière pour aller de l’avant
AUBIN Charles
5 octobre 2011

PETIT RETOUR EN ARRIÈRE POUR ALLER DE L’AVANT : SUR LA STRATÉGIE, L’ORIENTATION, LA LIGNE ET QUELQUES DÉTAILS

La crise et l’impasse du NPA sont désormais telles qu’on ne peut manquer de poser la question de son avenir en pensant à une sorte d’alchimie moderne : comment a-t-on pu transformer de l’or en plomb en quelques courtes années ? Avant de faire le petit retour en arrière annoncé et d’essayer d’aller de l’avant sans injurier l’avenir, quelques mots sur le projet du NPA lui-même, tel qu’il s’est dessiné à son origine.
Oui, il fallait faire le NPA

La chute du mur de Berlin précédant l’implosion de l’URSS et l’entrée en crise systémique du capitalisme suffisaient à faire mûrir le projet légitime de fonder une organisation se situant dans la continuité du mouvement ouvrier et révolutionnaire (ses « meilleures traditions ») et reprenant la discussion stratégique et programmatique « par le milieu », c’est-à-dire en considérant que toute une série de clivages d’hier avaient perdu de leur pertinence en cette nouvelle phase historique. Les Principes fondateurs, adoptés par le NPA à sa fondation, balisaient ainsi le chemin et devraient continuer à le faire. Mais le recul souligne aujourd’hui des évidences :

• Cette affirmation globale des « Principes fondateurs », même complétée ultérieurement par « Nos réponses à la crise », s’est révélée incapable d’endiguer la fragmentation voire le déchirement du Parti, aboutissant à son état actuel de paralysie. À qui, à quoi la faute ? Peut-être au manque initial d’une discussion stratégique irriguant le NPA dès sa création. D’une discussion stratégique au sens réel du terme, sur notre projet et les moyens de le mettre en œuvre ici et maintenant, dans le contexte politique, économique et social où nous vivons. Certains parmi les « anciens », sentant ce défaut, ont tenté par des contributions de nourrir cette discussion nécessaire. Mais elles sont tombées dans le vide, faute d’une volonté organisée qui aurait sans doute dû faire l’objet d’une véritable étape préparatoire à la fondation du Parti. La leçon devrait quand même servir pour la suite.

• Faute de quoi, le NPA n’a eu de cesse de se déchirer à belles dents d’une part sur le voile, d’autre part sur des enjeux d’alliance électorale éventuelle, sans que ces derniers enjeux (bien réels) ne s’inscrivent dans une maîtrise partagée des voies et des moyens d’une politique. Au bout du compte, le positionnement global du NPA apparaît désormais comme isolationniste, sous le couvert d’un gauchisme archaïque se prévalant d’un rapport exclusif avec « les travailleurs » et faisant fi de tout ce qui façonne la vie politique et la fait bouger. Cette aberration est poussée au point de considérer, comme ce fut écrit par la nouvelle direction issue de la dernière Conférence nationale, que même l’indépendance vis-à-vis du PS n’est pas un discriminant suffisant à ce stade. Alors quoi ? La « révolution prolétarienne » pure et dure, et encore tout dépend du label imprimé par la secte qui s’en gargarise !

Ce spectacle lamentable fait enrager tous ceux, heureusement nombreux et probablement majoritaires, pour qui ces gesticulations gauchistes primaires n’ont vraiment rien à voir avec nos « Principes fondateurs » et avec « l’analyse concrète d’une situation concrète ».

• Cet aspect ne mérite pas aujourd’hui de longs développements. Mais depuis des années (les dates sont sujets à discussion sans beaucoup d’intérêt), le NPA est passé de la position, alors incontestée en 2005 ou 2007, d’initiateur possible d’un rassemblement autour de ses perspectives anticapitalistes à celle de protestataire de plus en plus marginal. Le défi était – et reste dans un contexte nouveau – de prendre appui sur le parti pour jeter les bases d’un front social et politique, donc passant aussi par des coalitions électorales. Et ce à la condition cruciale d’une totale indépendance vis-à-vis du PS. Quand c’était possible nous nous sommes cabrés devant l’obstacle et nous avons raté ce qui était à portée de main : devenir le centre de gravité d’une telle entreprise. Certes, les difficultés ne manquaient pas : le PCF aurait manœuvré comme il sait le faire pour préserver ses strapontins institutionnels ; le Parti de gauche aurait été sensible aux sirènes électoralistes d’une nouvelle mouture de la « gauche plurielle », etc. Mais dans leur sphère d’influence, rien n’était joué d’avance. Tirer cette leçon, sans être forcément d’accord sur les détails secondaires et sans macérer dans la mélancolie, préparera aussi l’avenir proche.
Maintenant, il faut faire autrement et avec le NPA

« Phénix » est heureusement le lieu d’un débat libre et ouvert qui a du mal à se frayer un chemin dans le NPA, mais ça viendra. Soit dit en passant, c’est déjà une différence importante avec la situation d’autres courants où ces questions ne sont même pas effleurées. De très bonnes choses ont été écrites dans plusieurs contributions ; je les partage et ne les répéterai donc pas. Mais concernant la stratégie, il me semble qu’il manque souvent un volet, plus concret ou immédiat, aux développements sur la nécessité d’une démarche de transition reliant la situation présente aux objectifs qui sont les nôtres.

L’attraction a pu opérer quelque temps lors de la création du NPA, sur l’arrière-fond de la déroute politique du PS, de la capilotade du PCF, de l’impuissance confirmée de l’extrême-gauche et de l’illusion temporaire d’un rapport direct avec la radicalisation alors renaissante. Mais cela n’a pas duré longtemps. Car faire de la politique, c’est toujours s’efforcer de trouver les voies et moyens de peser sur la situation sociale, par les mobilisations, et globale en travaillant à offrir des perspectives susceptibles de faire évoluer le rapport de forces entre les classes et d’élargir l’audience des anticapitalistes. Nous y sommes toujours, dans un contexte certes différent. Il faut donc tracer un plan aussi conforme que possible aux données de la situation – bref risquer une hypothèse et la concrétiser.

Après la défaite subie sur les retraites, en France au moins la crise ne se traduit pas par une poussée de mobilisations sociales. Le climat est plutôt à l’inquiétude, voire à l’angoisse face à la perception d’une crise qui s’accélère et s’aggrave. Cette phase est d’ailleurs plutôt logique avec les processus de maturation et de prise de conscience de l’inadéquation des remèdes capitalistes à sa propre crise systémique. À l’échelle internationale, la récente explosion des « Indignés », avec ses limites, annonce peut-être un changement. Mais cette phase est grosse d’incertitudes. Il ne s’agit pas de faire des plans sur la comète mais de dessiner une orientation, quitte à la moduler ou la modifier selon les événements. Schématiquement, elle pourrait ressembler à ça :

• Il faut préparer l’après Sarkozy. Si c’est Sarkozy 2 en 2012, il s’agira de se battre contre une politique dont les actuelles mesures ne sont qu’un hors d’œuvre. Du Front unique classique en somme, avec en plus une crise ravageuse du PS et probablement du PCF aussi. Si c’est le PS qui prend la présidence et la majorité à l’Assemblée, comme semble l’indiquer l’état actuel de l’opinion, les enjeux deviennent rapidement cruciaux. Il est raisonnable de travailler sur cette orientation, en marquant notre volonté de faire battre la droite.

• La question d’ores et déjà posée est bien celle de la politique pour 2012. Il faut œuvrer dès maintenant, campagne du NPA ou pas, à cristalliser un arc de forces et de militants sociaux et politiques, nombreux et disponibles pour cela (et encore plus après les élections), opposés à l’imposition d’une politique pro capitaliste repeinte en rose – une opposition de gauche à ce scénario plus que probable, un front social et politique (quel que soit le nom qu’on lui donne et qu’il pourra prendre). Ce n’est évidemment pas le Front de Gauche, déjà empêtré dans les tractations d’une « alliance de gauche ». Mais à notre initiative et avec le concours de beaucoup d’autres, nous pouvons et devons lancer l’idée, prendre les contacts, jeter les bases matérielles – si possible avant les élections (pourquoi pas un Appel signé par divers courants et militants, quelle que soit leur option de vote présidentiel ?) et en tous cas anticiper la phase critique qui s’annonce.

• La menace de la dette, qui sert et servira de levier aux mesures de restriction, peut sans doute fédérer les points de vue et opinions à la gauche de la gauche, voire plus largement. Il ne faut pas hésiter à être audible et compris sur ce plan, en s’écartant résolument du propagandisme de la seule dénonciation de la dette illégitime : le mouvement d’opinion et la mobilisation à construire pour la suspension des paiements et un audit de la dette prennent toute leur place dans cette orientation.

Le NPA est un outil précieux pour mettre en œuvre cette stratégie. Et cette stratégie peut le sortir de l’ornière où il est enlisé. En son sein, les forces existent qui y aspirent et veulent la voir prendre vie. Elles sont dans la minorité actuelle et aussi dans d’autres courants. En se retrouvant, elles donneront un nouvel élan au NPA, qui est aujourd’hui en panne d’idées, de ligne, d’orientation dignes du projet anticapitaliste qui l’a porté et qui reste toujours pertinent. Que cela passe par des échéances internes rapprochées ne fait guère de doute ; c’est un mal pour un bien.

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Message  Roseau Jeu 6 Oct - 4:58

Très très mauvais texte qui tourne le dos au NPA...
l’indépendance vis-à-vis du PS n’est pas un discriminant suffisant à ce stade. Alors quoi ?

Comme si la trahison de la Gauche plus rien et autres mitterranderies n'avait été que le fait du PS.
Les bureaucrates du FdG en étaient.
Le problème, ce n'est pas tel ou tel parti, mais l'indépendance vis à vis de toute organisation de nomenclatures
qui visent l'intégration dans les institutions bourgeoises.

Ensuite, prôner la recherche de coalitions électorales, oui, mais dans le respect des Principes Fondateurs,
pas en les massacrant comme cela a été le cas pendant deux ans de négociations dès le départ inconcevables.
Les élections, disent ces Principes, ce qui est l'ABC, sont une tribune pour NOTRE programme,
pas pour un programme réformiste.
Sinon à quoi sert un parti différent?
Surtout lorsque la crise appelle une réponse en terme de pouvoir de classe, pas de bouillie réformiste.
Car le programme, encore écrit noir sur blanc dans ces Principes,
c'est "le socialisme", "la révolution", "le pouvoir des travailleurs".
Autrement dit, les propositions de coalition avec la gauche dite (radis)cale n'auraient jamais du être faites,
à moins de changer les Principes Fondateurs.
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Message  Copas Jeu 6 Oct - 7:29

Oui c'est 3 pas en arrière.

Pas d'analyse de fond de la société , des classes en présence, des organisations du mouvement ouvrier telles qu'elles sont et pas telles qu'elles étaient il y a 50 ans.

Sur la question de la relation au PS, bien sur que ce discriminant est sur-dimensionné car c'est bien la relation à l'état et ses institutions qui fait le partage des eaux, que les petits partis réformistes nomenclaturisés sont au mieux pour une transformation de la société par des réformes et des prises de position dans les institutions.

On peut toujours rêver mais cela n'a jamais marché (même si il n'y a pas que ça), même du point de vue de simples réformes le bilan sans mouvements de masse approche de pas grand chose, et, en période de grande crise , c'est zéro.

C'est bien la relation à l'état qui fait distinction et en creux, la relation aux travailleurs et la classe populaire.

Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a pas de batailles unitaires possibles mais ça veut dire qu'il y a eux et qu'il y a nous. La petitesse et la nomenclaturisation confite, la vieillesse des militants et leur extériorité par rapport à l'essentiel de la classe ouvrière moderne, font que ces partis ne font pas partie d'une possibilité de construction de partis de type nouveau, révolutionnaires. La question de leurs militants n'est pas non plus l'essentiel .

Les questions de reconstruction des organisations du mouvement d'émancipation des travailleurs se déroulent pour l'essentiel dans les 99% des travailleurs qui ne sont pas organisés politiquement et très accessoirement dans la caserne des vieux et petits partis.

Le NPA, 1 an après sa naissance a commencé à avoir des problèmes en reprenant le vieux trip des négos avec les appareils, avec le cours délirant que notre ami appelle à reprendre en derechef qui a conduit à l'impuissance et la crise ce parti.

Cette orientation archaïque a reconstruit la vieille relation d'alliance-répulsion avec les partis réformistes du gauchisme de ces 70 dernières années, sauf que les dits partis réformistes ont été vidés de la classe ouvrière en France, ce qui change fondamentalement les tâches des partis de l'émancipation, surtout quand demeurent des capacités non négligeables de mobilisation.

La droite et le centre duettistes exclusifs à la tête du NPA dés la 2eme moitié de l'année ayant suivi la création du NPA n'ont cessé de détruire les fondements du NPA qui ne s'adressaient pas exclusivement, comme deus ex machina, aux petits appareils.
Ils n'ont cessé de réduire le champ politique du NPA pour le faire rentrer dans un segment de relations incompréhensibles avec un FdG chauvin, nationaliste, bureaucratique et ne voulant du NPA que mort ou que ses électeurs.

L'obsession à réduire le champ du NPA a pris un caractère puéril et de plus en plus haineux contre l'opposition favorable à l'ouverture envers la classe populaire et les travailleurs dans le NPA.

Depuis quelques mois, avec la dernière conférence nationale une partie du NPA essaye de sauver ce qui peut l'être de ce parti mais avec une orientation qui est celle du dernier congrès et avec l’ancienne majorité + le courant de droite du NPA qui ne cessent de mener des attaques publiques contre le parti, et font régner un climat haineux.

Le sabordage continue.

La relation aux travailleurs devient délirante à l'image du texte de notre ami là.

En quelque sorte le NPA serait ouvriériste parce qu'il présente quelqu'un qui ne serait pas du sérail ? Parce qu'il comprend que ce qui se joue traite de l'organisation des travailleurs (politique, syndicale, associative, auto-organisationelle) alors que désolé, si le NPA a de profonds défauts, c'est en étant toujours incapable de penser un parti délimité se construisant dans la classe ouvrière au sens large, là où sont ses sympathies, là où sont une partie de ses militants.

Le NPA n'a toujours pas d'effort significatif pour exister là où ses militants et sympathisants sont . Et le peu qui existe c'est déjà trop apparemment ..

Alors que c'est sur ce terrain que dés le départ le NPA, logique avec ses textes fondateurs, aurait du s'orienter, plusieurs années charnières ont été perdus par la pensée de retourner dans le marigot des appareils qui ne veulent et n'ont jamais voulu l’alliance avec le NPA sauf à titre servile comme les petits bouts qui sont passés au nomenclaturisme dans le FdG.

La construction, la re-construction des organisations des travailleurs est au centre du débat stratégique et les révolutionnaires ont leurs responsabilités là dessus (contrairement à la musique de l'impuissance serinée par ceux qui ne cessent pas de vouloir reconstruire le tête à tête enfermant avec les partis réformistes).

Le débat stratégique si il s'agit de tourner le dos aux stratégies émancipatrices construites autour des classes réelles en présence serait un bond en arrière colossal, et en même temps quelque chose de pas bien nouveau.

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Message  verié2 Jeu 6 Oct - 9:37

Qui est Charles Aubin ? Quel est son "statut" au sein du NPA ? Et que représente-t-il ? Bref, ce texte ultra confus et droitier est-il représentatif d'un courant significatif ?

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Message  gérard menvussa Jeu 6 Oct - 10:17

C'est un texte d'un "courant de droite" comme on dit ici.... Maintenant, a seulement discuter entre nous, j'ai bien peur qu'on arrive facilement à se convaincre, mais que ça ne serve pas à grand chose...

Peu importe "qui est" Charles Aubin, et ce qu'il représente. En tout cas, il est tout a fait représentatif de la vulgate "unitaire"... Vulgate qui n'est pas plus absurde que la vulgate "plus révolutionnaire que moi tu meurs", (mais pas moins absurde non plus, même si le baton est tordu dans l'autre sens)

Mais depuis des années (les dates sont sujets à discussion sans beaucoup d’intérêt), le NPA est passé de la position, alors incontestée en 2005 ou 2007, d’initiateur possible d’un rassemblement autour de ses perspectives anticapitalistes à celle de protestataire de plus en plus marginal.

Rassemblement autour de "ses" perspectives antiK ne signifie pas rassemblement autour des perspective "antilibérale" floue de certains de nos partenaires. Le fait de mettre de l'eau dans son vin a plus tendance a le rendre imbuvable qu'a en ameiliorer la qualité...


Certes, les difficultés ne manquaient pas : le PCF aurait manœuvré comme il sait le faire pour préserver ses strapontins institutionnels ; le Parti de gauche aurait été sensible aux sirènes électoralistes d’une nouvelle mouture de la « gauche plurielle », etc. Mais dans leur sphère d’influence, rien n’était joué d’avance. Tirer cette leçon, sans être forcément d’accord sur les détails secondaires et sans macérer dans la mélancolie, préparera aussi l’avenir proche.

Je ne vois vraiment pas pourquoi tout ce passage est au conditionnel : le pcf A manoeuvré comme il sait le faire, et le parti de gauche A été sensible aux sirénes électoraliste. Le texte fait comme si le pcf et le front de gauche n'avaient pas esquissé une politique de collaboration au plus haut niveau avec le ps et la "gauche de gouvernement" en général...


Le défi était – et reste dans un contexte nouveau – de prendre appui sur le parti pour jeter les bases d’un front social et politique, donc passant aussi par des coalitions électorales.
Le probléme c'est que cette perspective a été prise dans le mauvais sens : c'est les "coalitions électorales" qui ont jeté "les bases d'un front social et politique", et non pas la constitution d'un front social et politique qui a décidé d'une "coalition électorale" comme débouché possible (et non exclusif) Or de ce point de vue, on peut difficilement faire plus efficace que le projet (ouvertement électoraliste) du "front de gauche", soutenu effectivement par toute une partie de la "gauche de gouvernement)
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Message  Babalu Jeu 6 Oct - 13:19

gérard menvussa a écrit:
Le probléme c'est que cette perspective a été prise dans le mauvais sens : c'est les "coalitions électorales" qui ont jeté "les bases d'un front social et politique", et non pas la constitution d'un front social et politique qui a décidé d'une "coalition électorale" comme débouché possible (et non exclusif) Or de ce point de vue, on peut difficilement faire plus efficace que le projet (ouvertement électoraliste) du "front de gauche", soutenu effectivement par toute une partie de la "gauche de gouvernement)
Exactement, l’échec du projet parti large NPA sans debat profond entre toutes les composants n'est pas le seul cas. Rappelons nous le PSOL de Brasil (Il ne le reste presque plus rien à la IV SU en Amerique Latine), Respect en Inglaterre. Ils ont disparu. .
Je me rappel des réunions publics précédant la fondation du NPA, les dirigeants ont décide de ne plus appeler à ces réunions parce trop de divergences entre les participants. Ils disaient "On verra plus tard les divergences" , c'était un projet principalement électoral.
_____________________________
http://www.socialismo-o-barbarie.org/
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Message  gérard menvussa Sam 8 Oct - 13:19

Deux autres points doivent être discutés, ceux du "régime démocratique" dans l'organisation et celui de notre "impensé révolutionnaire"... La dessus Aguirre donne des arguments intéressants a discuter (quand je parle de "arguments intéressants à discuter", cela signifie pour être clair des arguments avec lequel je suis en franc désacords, mais qui ne me semble pas devoir être refusé d'un geste de manche)


Le centralisme démocratique

John Rees donne une définition ultrarestrictive du centralisme démocratique se référant, par ailleurs abusivement à mon sens, à Lénine : « Lénine le défend ainsi : c’est la liberté absolue des discussions, suivie par l’unité absolue dans l’action ». Outre le fait que Lénine l’ait dit ou pas de cette façon ne me fait ni chaud, ni froid, il faudrait tout de même commencer par rappeler que le débat dans la social-démocratie russe se déroulait sous le tsarisme, dans une situation marquée par la répression et à la clandestinité, et dans des conditions sociales qui n’ont rien à voir avec celles dans lesquelles nous intervenons aujourd’hui. De plus, cette vision du centralisme démocratique est contradictoire avec toute l’histoire de la social-démocratie russe et de ses deux fractions, les bolcheviks et les mencheviks, dont les rapports vont sans cesse fluctuer de 1903 à 1917. John Rees pense-t-il sérieusement que les bolcheviks jusqu’en 1917 fonctionnaient suivant la règle du centralisme démocratique ou que Lénine se pliait toujours aux décisions prises lorsqu’il était minoritaire ? Ce n’est qu’après la victoire de 1917 que des conceptions visant d’une part à restreindre la démocratie dans le parti, avec notamment cette erreur funeste qu’a été l’interdiction des fractions, et d’autre part à imposer une discipline absolue dans l’action, ont vu le jour, là encore dans des conditions historiques tout à fait particulières.

John Rees nous explique qu’« Un parti, particulièrement un parti minoritaire, ne peut être efficace sans unité, qu’’une fois que ces discussions ont eu lieu, parfois même en fait avant que ces discussions aient lieu dans l’urgence d’une lutte, l’unité dans l’action est absolument essentielle ». Ces affirmations sont présentées comme des évidences mais ne sont absolument pas démontrées. Mais en plus, la lecture attentive fait apparaître qu’en fait ce n’est pas tellement l’efficacité dans l’action qui préoccupe John Rees, mais les risques que le parti soit gangrené par les pressions extérieures, notamment dans le cadre d’une politique de front unique. Évidemment, il est préférable que le parti soit uni, qu’il mène des campagnes impliquant toute l’organisation, que toutes ses militantes et militants interviennent sur la même orientation dans les organisations de masse, etc. Mais voilà, la vie est bien plus compliquée. Il existe des moments où des militants estiment que l’ampleur des divergences non seulement les empêche d’appliquer l’orientation majoritaire, mais les conduit à mettre en œuvre une autre orientation que celle décidée majoritairement par leur organisation. Au milieu des années quatre-vingtdix s’est constitué au sein de la Ligue une fraction publique, la Tendance Révolution ! (TR !) qui estimait, à tort ou à raison, ce n’est pas ici l’objet du débat, que l’orientation majoritaire de la Ligue était une orientation gravement opportuniste à l’égard de la gauche plurielle. Cette fraction éditait une revue avec la minorité de Lutte ouvrière, sortait ses propres tracts hebdomadaires signés LCR - TR ! ou même LCR tout court dans les sections où la TR ! était majoritaire, éditait ses propres brochures, nouait des relations avec d’autres courants de l’extrême gauche et organisait même à certaines occasions ses propres initiatives publiques. Quatre ans plus tard, un processus de rapprochement avec la majorité de l’ancienne majorité s’enclenchait et aboutissait au congrès suivant à la constitution d’une nouvelle majorité, dont la TR ! était partie prenante. Quelles leçons peut-on en tirer ? L’élément essentiel est l’importance de la reconnaissance du droit de fraction au sein d’une organisation, même au sein d’une petite organisation révolutionnaire comme la LCR ou le SWP.

Et de ne pas le reconnaître de manière purement formelle. La direction de la Ligue, malgré son opposition radicale à l’orientation de la TR !, avait accepté de financer sur le budget de la Ligue un demi-permanent et une partie du fonctionnement de la TR !, cette dernière ayant par ailleurs ses propres cotisations. Je suis sûr que cela est inconcevable au sein du SWP. Mais que ce serait-il passé si ce droit de fraction n’avait pas été reconnu ? Et bien, il y aurait eu une scission si la majorité de TR ! avait décidé de ne pas céder aux injonctions de la direction ou d’importants départs de ses militant-e-s si elle avait accepté de se soumettre à la conception du centralisme démocratique préconisée par John Rees. Et la Ligue se serait considérablement affaiblie, sans commune mesure avec les aspects négatifs d’une division se manifestant y compris publiquement. Mais on peut aller même plus loin : c’est la capacité à tirer le bilan à la fois de l’intervention majoritaire et de celle de la TR !, le tout lié à des changements dans la situation politique, qui a permis aux uns et aux autres, parce qu’il n’y a pas eu de ralliement ni d’un côté, ni de l’autre, de dépasser les divergences. On pourrait aussi évoquer l’épisode de la dernière campagne présidentielle, mais je préfère le laisser de côté, l’histoire étant encore trop brûlante pour pouvoir en tirer sereinement toutes les leçons. L’existence d’une fraction au sein d’une organisation ne représente pas, en tant que telle, un affaiblissement de l’organisation, mais peut être un élément qui permet de contenir des dynamiques scissionnistes, de maintenir l’unité du parti. Cela dit, pour que ce soit possible, cela implique un certain nombre de règles très simples et notamment : la transparence (les réunions de la fraction sont ouvertes), la loyauté (tout ce que fait la fraction est annoncé à la direction à l’avance), le maintien de cadres communs au sein de l’organisation.

Ce qui est vrai, pour une orientation générale, devrait l’être aussi sur des questions plus circonscrites. John Rees est paniqué à l’idée que les 13 camarades du SWP qui sont à la direction du syndicat étudiant ne votent pas la même chose ou, pire encore, que le parti soit en désaccord avec leur vote : « C’est un désastre s’ils ne votent pas tous dans le bon sens ou si le parti est en désaccord avec ce qu’ils ont fait ». Désastre, le mot est fort. Selon une telle vision, l’histoire de la LCR serait marquée par une succession de désastres. Prenons, là encore, un exemple précis. Lorsque le syndicat CFDT des postes et télécommunications s’est fait exclure par la direction de la Confédération, il y avait deux choix possibles : soit adhérer à la CGT, soit former un nouveau syndicat, SUD PTT. L’essentiel des équipes syndicales concernées, du national au local, était favorable à la création de SUD, estimant que tout autre choix entraînerait la dislocation des équipes syndicales, patiemment construites pendant des années. Un débat a eu lieu à la direction nationale de la LCR et celle-ci s’est exprimée contre la création d’un nouveau syndicat et pour le passage à la CGT. La quasi totalité des militant-e-s et militants de la LCR concerné-e-s ont fait le choix de créer SUD, contre l’avis de leur direction. Et ils ont eu raison de le faire, la réalité leur a donné raison et quasi plus personne aujourd’hui ne conteste ce choix. Quelles leçons en tirer ? D’abord que d’avoir enfreint le centralisme démocratique n’a pas eu de conséquence négative au niveau de l’action. Ensuite, et c’est peut-être le plus important, c’est que les équipes syndicales qui ont fait le choix de créer SUD, et, parmi eux il y avait de nombreux-euses militant-e-s de la LCR, avaient plus raison que le parti, si révolutionnaire soit-il.

Et là derrière, il y a un problème beaucoup plus profond, c’est une certaine conception du parti d’avant-garde et du centralisme démocratique, lourde de danger (et là je me retiens pour ne pas citer le Trotsky de Nos tâches politiques). Parce qu’il est d’avant-garde, le parti aurait raison. Et au sein du parti, la tendance majoritaire a raison, et au sein de la tendance majoritaire la direction a raison, et au sein de la direction, le noyau historique a raison, et parfois au sein du noyau historique un individu a raison, c’est ce qui explique d’ailleurs l’existence de véritables gourous au sein d’organisations trotskistes (Hardy à Lutte ouvrière ou Lambert à l’OCI/Parti des travailleurs). Non, ce n’est pas parce qu’on est membre d’une organisation révolutionnaire, et cela est encore plus vrai pour une petite organisation dont la surface sociale est limitée, que l’on a forcément raison pour déterminer une orientation conséquente dans le travail de masse et dans les mobilisations. Et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la LCR a abandonné toute conception d’intervention en fraction dans le travail de masse, et notamment dans les organisations syndicales. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de discussions générales sur l’orientation syndicale, sur les phénomènes de recomposition syndicale – nous en avons eu une, importante à notre congrès qui a suivi les grandes grèves de 1995 -, mais la LCR ne donne pas de consignes précises et toute idée selon laquelle toutes et tous les militantes et militants doivent impérativement voter la même chose, sous peine de désastre, lui est étrangère. Cette conception a également l’avantage d’éviter une forme de schizophrénie dans le militantisme quotidien.

Les organisations de masse sont aussi traversées par des débats, intenses parfois, qui ne sont pas uniquement des débats entre réformistes traîtres et révolutionnaires conséquents. Là encore, prenons un exemple, la question de l’exclusion des lycéennes qui portaient le foulard. La Ligue était fortement divisée et est toujours fortement divisée sur cette question. La position majoritaire s’opposait à la loi, mais n’excluait pas la possibilité d’exclure une lycéenne, une fois toutes les démarches possibles ayant été faites pour la convaincre d’enlever son foulard en classe. La position minoritaire refusait, à juste titre, toute exclusion d’une lycéenne qui porte le foulard. Mais ce débat, il existait aussi au sein de la direction de la FSU, de ses sections, au sein des tendances syndicales de la FSU, et enfin dans les AG des professeurs. Imaginons un-e militant-e de la LCR, en accord avec la position minoritaire, qui se trouve à la direction du syndicat ou dans une AG où se discutent des motions contradictoires, qui de fait reprennent les termes du débat qui a eu lieu au sein de la Ligue. Au nom de la nécessaire discipline du parti, il/elle va devoir voter contre une motion dont il/elle partage le contenu avec des membres de son syndicat ou des collègues de son établissement, et pour une motion avec laquelle il/elle est en désaccord total. Et bien, je pense que c’est impossible, et en ce qui me concerne, je ne le ferais pas, et cela même si je devais subir les foudres de John Rees. Pratiquer de la sorte ne renforce aucunement le parti, parce quand les autres membres du syndicat ou les collègues de travail voient des militant-e-s voter contre leur propre conviction au nom de la discipline du parti, alors ce dernier ne peut que leur apparaître comme une secte.

Cela veut-il dire que tout est possible au sein d’un même parti ? Non. Il peut y avoir des moments où la séparation est nécessaire quand des positions sont contraires aux intérêts historiques de l’ensemble travailleurs ou de minorités particulières : ainsi, si une tendance dans un parti justifiait le soutien à une intervention militaire impérialiste, ou si elle approuvait des mesures discriminatoires à l’égard des immigré-e-s, ou si elle approuvait la répression de minorités sexuelles, alors la séparation serait nécessaire. Mais, ces cas sont marginaux et ne peuvent justifier une théorie du centralisme démocratique d’un autre âge, une théorie marquée par des circonstances historiques particulières, magnifiée par le stalinisme et reprise, certes avec des considérants différents, par nombre d’organisations se réclamant du trotskisme.
Révolutionnaire, il ne suffit pas de dire qu’on l’est pour l’être…

Je voudrais terminer ces remarques en abordant un dernier problème : qu’est-ce qui permet de caractériser une organisation ou un courant de révolutionnaire ? Dans sa contribution, John Rees peine à répondre à cette question, et c’est normal, parce que la réponse n’est pas simple, et y a-t-il même une réponse ? Il justifie l’existence d’un parti révolutionnaire par l’écart pouvant exister entre le niveau de conscience de la classe ouvrière d’une part et ses intérêts historiques d’autre part : « nous vivons dans une société où le pouvoir, non seulement sur les aspects économiques de la vie, mais aussi sur toute la production d’idées de la société moderne – l’école, le gouvernement, les médias – est dans les mains d’une autre classe. Ce n’est donc pas très étonnant que les gens aient des idées contraires à leurs intérêts ». Le constat est juste sauf que cela justifie et définit la nécessité d’un parti ouvrier indépendant, défendant les intérêts historiques de la classe ouvrière et du plus grand nombre, ce qui passe notamment par la remise en cause de l’exploitation capitaliste et par conséquent de la propriété privée des principaux moyens de production, l’établissement d’une société débarrassée de toutes les formes d’exploitation, d’oppressions et de discriminations et dirigée par les producteurs et productrices autoorganisée- s à tous les niveaux. Mais la définition d’un parti révolutionnaire ne se résume pas à cela. Dans les diverses composantes de la nébuleuse trotskiste, le sens du qualificatif de révolutionnaire est lié à la question stratégique de la crise révolutionnaire et de la prise du pouvoir autour de, très schématiquement : développement d’organes de double pouvoir qui se structurent à l’échelle nationale (comités d’usine, soviets, etc.), situation de double pouvoir, confrontation avec l’État bourgeois et son appareil militaire et répressif, ce qui pose la question de l’armement des travailleur-euse-s et des opprimé-e-s, et dénouement de la crise (soit victoire de la révolution avec la destruction de l’État bourgeois et instauration d’un autre pouvoir, soit victoire de la contrerévolution et restauration de l’ordre existant).

Mais ces références suffisent- elles à définir une organisation ou un courant comme révolutionnaire ? Je ne le crois pas. Il y a trop de cas dans l’histoire où des organisations se réclamant d’un programme révolutionnaire en béton se sont avérées incapables de jouer le moindre rôle dans des situations de crises révolutionnaires. La difficulté, c’est que la caractérisation de révolutionnaire d’une organisation ne peut se faire qu’a posteriori, lorsque celle-ci a été capable d’être partie prenante d’un réel processus révolutionnaire et d’y jouer un rôle positif, et il faut bien avouer que, hors leurs références à des expériences historiques, les organisations qui se qualifient aujourd’hui de révolutionnaires en Europe, n’ont sur cette question aucune expérience pratique et par conséquent aucune autorité pour se caractériser elles-mêmes de révolutionnaire.

Il y a un deuxième problème : des partis révolutionnaires de masse, comme les ont défini pendant de longues années, aussi bien le SWP que la LCR, n’ont jamais existé dans la réalité et n’existeront jamais. On pourrait même prendre le cas de la fraction bolchevique. Jusqu’en 1917, on aurait pu la caractériser comme une organisation anticapitaliste, et encore une organisation anticapitaliste assez particulière puisqu’elle voulait certes abattre le tsarisme, mais pour le remplacer par une démocratie bourgeoise, les partisans d’une transcroissance de la révolution bourgeoise en révolution prolétarienne n’étant pas, et notamment le principal d’entre eux, membre dudit parti bolchevik. Ce n’est que parce qu’elle a conduit à son terme une dynamique révolutionnaire qu’on peut aujourd’hui la qualifier de parti révolutionnaire tout en précisant par ailleurs qu’elle n’était pas le seul courant révolutionnaire qui a participé à cette révolution.

Cela pose aussi la question de l’intervention et de la construction, au sein d’un parti anticapitaliste large qui se fixe comme objectif non pas d’aménager le capitalisme mais de le remplacer par une société socialiste, sans exploitation et sans oppression, d’un courant révolutionnaire. Je suis très méfiant sur la manière d’aborder cette question, et encore plus, si le dit courant fonctionne suivant la règle du centralisme démocratique. On ne peut considérer un parti anticapitaliste large comme étant fait de différents cercles concentriques délimités par des références idéologiques et programmatiques diverses, avec au centre un petit noyau formé par les militants du (ou des) courant révolutionnaire, qui interviendrait en fraction au sein de ce parti large, avec comme objectif, soit de devenir majoritaire pour en « prendre » la direction, soit pour organiser une scission le moment venu et opportun, pour former un « vrai » parti révolutionnaire strictement délimité, conception qui justifie évidemment une intervention en fraction. Il faut plus concevoir ce parti comme étant formé de sous-ensembles dont les recoupements varieront au cours de son histoire et réserveront surprises et étonnements. Le courant révolutionnaire sera un de ces sous-ensembles, qu’il sera important de construire, mais qui connaîtra lui aussi des transformations constantes, voire des mutations au feu de la lutte des classes, qui sera lui aussi traversé par des débats qui ne se résoudront pas seulement en son sein, mais aussi dans le cadre du parti large. Car les apports ne fonctionnent pas à sens unique : le courant révolutionnaire s’enrichit, lui aussi de l’expérience, de l’activité du parti large et une conception restrictive du centralisme démocratique peut être un obstacle à la réalisation de véritables symbioses d’histoires et d’expériences différentes qui cohabiteront au sein du parti large et à l’assimilation des expériences portées par ce parti large lui-même.

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Message  Babalu Dim 9 Oct - 18:47

Le parti large à succès électoral n'existe pas...le projet a échoué, partout.

je suis par la lutte de tendances permanente, mémé au delà de la prise du pouvoir. On va faire mieux que en 17, que en 24 cette fois ci.

"Le régime des fractions n'est donc pas artificiel et occasionnel, créé sous l'influence de volontés extérieures : il se fonde sur des tendances qui sont le produit de l'action ou plutôt du manque d'action , laquelle n'est pas occasionnelle non plus dans le parti français.

Quant à la politique, si on demande à qui en incombe la responsabilité, je répondrai que ce n'est pas à la gauche, mais peut être, malheureusement, à l'Internationale elle-même. On n'a pas pu réaliser l'action parce qu'on n'a pas voulu accentuer les prémisses de cette action. Il est nécessaire de détruire par la polémique les obstacles idéologiques à l'action. Voilà pourquoi l'Internationale a pris elle même l'initiative des polémiques."
http://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1922/12/lt19221201.htm
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Message  gérard menvussa Dim 9 Oct - 19:33

Le parti large à succès électoral n'existe pas...le projet a échoué, partout.

Sauf que tous les projets nés de la décomposition du régime soviétique ont échoué, partout ! Donc ça n'aide pas a trouver un projet qui aboutisse.... Sauf qu'il faut prendre en compte la question de la géographie et du temps, c'est a dire une vraie réflexion stratégique (qui inclus la question de la nature du terrain et de la question de l'initative, du zeinot et toute cette sorte de chose)

Mais bon, quand on joue au jeu d'échec de la lutte de classe, le plus énervant ce sont les kibitzers



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Message  Copas Dim 9 Oct - 21:56

gérard menvussa a écrit:
Le parti large à succès électoral n'existe pas...le projet a échoué, partout.

Sauf que tous les projets nés de la décomposition du régime soviétique ont échoué, partout ! Donc ça n'aide pas a trouver un projet qui aboutisse.... Sauf qu'il faut prendre en compte la question de la géographie et du temps, c'est a dire une vraie réflexion stratégique (qui inclus la question de la nature du terrain et de la question de l'initative, du zeinot et toute cette sorte de chose)

Mais bon, quand on joue au jeu d'échec de la lutte de classe, le plus énervant ce sont les kibitzers

Un parti large me semble possible et indispensable dans des pays à fort prolétariat moderne.

Il aura forcement en contre-coup une influence électorale non négligeable.

Mais large ne veut pas dire sans délimitation par rapport aux institutions et au réformisme.

Je crois que le problème du parti large vient de problèmes non traités dans la gauche révolutionnaire française sur ce que c'est concretement un parti de masse (plusieurs dizaines de milliers de militants).

Il nous faudrait, être plus humbles là dessus et comprendre qu'il s'agit là d'une question à traiter sérieusement.
Seulement celle-ci estr sans cesse soit renvoyée vers des questions d'alliances électorales, soit renvoyée vers l'attente d'une poussée révolutionnaire qui que quoi et ferait passer des groupes à des grands partis.

Pas de chance, ça ne se passe pas ainsi.
Et quand on approche de situations où d'énormes masses commencent à bouger les petits groupes ne suffisent pas et sont toujours en retard en puissance de feu pour peser sur la situation.
On peut théoriser cette posture : si on n'a pas pu c'est que c'était pas possible...

Mais cela me semble insuffisant .
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Message  gérard menvussa Dim 9 Oct - 22:19

Mais large ne veut pas dire sans délimitation par rapport aux institutions et au réformisme.

+1000 ! Cela dit ça ne veut pas dire NON PLUS que la "ligne de partage" est si simple à tracer, puisque le premier point est bien une capacité EFFECTIVE a organiser des mobilisation, a les centraliser, a opérer des convergences entre des combats qui semblent a priori disjoint, etc
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Message  Copas Dim 9 Oct - 22:28

gérard menvussa a écrit:
Mais large ne veut pas dire sans délimitation par rapport aux institutions et au réformisme.

+1000 ! Cela dit ça ne veut pas dire NON PLUS que la "ligne de partage" est si simple à tracer, puisque le premier point est bien une capacité EFFECTIVE a organiser des mobilisation, a les centraliser, a opérer des convergences entre des combats qui semblent a priori disjoint, etc

" puisque le premier point est bien une capacité EFFECTIVE a organiser des mobilisation, a les centraliser, a opérer des convergences entre des combats qui semblent a priori disjoint, etc"

OK mais même si cela semble caricatural c'est la capacité à organiser les mobilisations ET à organiser (point).

C'est cela que je voulais dire et c'est là qu'on a un problème quelque part (au moins là).

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Message  Babalu Lun 10 Oct - 7:41

gérard menvussa a écrit:
Le parti large à succès électoral n'existe pas...le projet a échoué, partout.

Sauf que tous les projets nés de la décomposition du régime soviétique ont échoué, partout ! Donc ça n'aide pas a trouver un projet qui aboutisse.... Sauf qu'il faut prendre en compte la question de la géographie et du temps, c'est a dire une vraie réflexion stratégique (qui inclus la question de la nature du terrain et de la question de l'initative, du zeinot et toute cette sorte de chose)

Mais bon, quand on joue au jeu d'échec de la lutte de classe, le plus énervant ce sont les kibitzers




le capitalisme perdure mais c'est un échec de 5 siècles pour l’humanité et pour la nature,
la révolution ruse a terminé en défaite mais a laisse une énormité d’expériences pour les nouvelles génération, oui, c’était possible la prise du pouvoir!
l'échec du Npa risque de démoraliser des camarades ,avant les vrais combats. Un débat sur le bilan peut aider à renverser la situation.
la lutte de classes n'est pas un jeu, les choses sérieuses ont recommencé.
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