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Débat stratégique dans le NPA

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Message  verié2 Mar 13 Mar - 16:24

PF Grond
C’est pour moi la démonstration que nous trouvons dans une période longue de reconstruction et de refondation d’un nouveau mouvement émancipateur. Pas dans une période de montée révolutionnaire impliquant une démarcation nette avec les réformistes.
Tout ça pour aller chez Mélenchon... No

Si c'est pour nous dire qu'il faut réfléchir et non annoner des textes vieux de 70 ans, inutile de faire aussi long. Mais je crains fort qu'il ne s'agisse que d'une justification bavarde d'un ralliement à des politiciens qui défendent des positions et intérêts tout à fait contraires à ceux du mouvement ouvrier, à commencer par le nationalisme... et la défense la plus caricaturale du nucléaire et du productivisme, en ce qui concerne le PCF.
(Inutile donc de critiquer LO sur le terrain de son passéisme.)

verié2

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Message  Roseau Mar 13 Mar - 16:55

Ce bavardage passéiste ignore totalement la crise en cours.
La seule proposition: un rassemblement anti-libéral, comme si le projet de JLM,
annoncé par lui-même comme keynésien, autrement dit le sauvetage du capitalisme,
suivi d'un désastre "Gauche Plus Rien" dix fois plus cruel, n'ouvrirait pas ouvrir un boulevard aux fascistes.

Non, la réponse n'est pas l'antilibéralisme, le repli sur un capitalisme démondialisé à papa,
rêverie FdG des Trentes Miteuses, mais l'affirmation que la seule issue,
c'est le socialisme, le pouvoir des travailleurs.
Termes bannis du programme du FdG comme du bavardage de Grond.

Heureusement, le NPA et beaucoup d'autres révolutionnaires sont là pour défendre cette alternative.

PS Ce texte sort au moment où les dirigeants antilibéraux et fatigués du NPA ont perdu la bataille.
Malgré leur sabotage de la candidature de Philippe, le NPA fera campagne... Laughing
Malgré eux, la voie d'une issue socialiste à la crise sera entendue.
Pas royale, mais la révolution n'est affaire ni dirigeants fatigués des années 90 de démoralisation,
ni affaire de sénateurs et ministres de gouvernements bourgeois.
Roseau
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Message  Achille Mar 13 Mar - 17:12

Le texte de PF Grond est intéressant. On voit la toute la différence entre le marxisme vivant qui doute, qui se questionne pour construire des réponses révolutionnaires correspondant à une situation réelle et le dogmatisme abreuvé de formol prêché par des prêtres et impuissant à affronter la période qui s'ouvre. Il ne va pas se passer beaucoup de temps avant que ces derniers le caractérise comme liquidateur et renégat. Dommage...

PS : je n'avais pas vu la réponse juste au dessus en effet on a pas attendu bien longtemps.

Achille

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Message  yannalan Mar 13 Mar - 17:44

Le coup de la longue reconstruction, ils l'ont déjà fait en 53 pour aller au PC... Que de bavardages pour ne rien dire, Ma doue !

yannalan

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Message  Marco Pagot Mar 13 Mar - 17:49

verié2 a écrit:
PF Grond
C’est pour moi la démonstration que nous trouvons dans une période longue de reconstruction et de refondation d’un nouveau mouvement émancipateur. Pas dans une période de montée révolutionnaire impliquant une démarcation nette avec les réformistes.
Tout ça pour aller chez Mélenchon... No

Si c'est pour nous dire qu'il faut réfléchir et non annoner des textes vieux de 70 ans, inutile de faire aussi long. Mais je crains fort qu'il ne s'agisse que d'une justification bavarde d'un ralliement à des politiciens qui défendent des positions et intérêts tout à fait contraires à ceux du mouvement ouvrier, à commencer par le nationalisme... et la défense la plus caricaturale du nucléaire et du productivisme, en ce qui concerne le PCF.
(Inutile donc de critiquer LO sur le terrain de son passéisme.)

Absolument d'accord.

Sachant que dans le même temps, dans mes AG de consultation nationale, de congrès, de conférence nationale, ceux qui citaient toutes les 5 minutes Lénine, Trotsky, et Gramsci (maintenant c'est la mode on dirait), c'est les P1-P3 qui sont devenus la position B, puis la Gauche Anticapitaliste... Et c'est moi qui suis sensé être un dogmatique qui vit dans son monde...
Encore il y a peu après une intervention par mail de ma part sur la mailing list du comité, je recoit ca comme seule argumentation par mail, d'un mec de la ga tout ça parce que je défendais l'annulation de la dette:

"Contre le sectarisme
Sous l'influence de la trahison et de la dégénérescence des organisations historiques du prolétariat, naissent ou se régénèrent, à la périphérie de la IV° Internationale, des groupements et des positions sectaires de différents genres. Ils ont à leur base le refus de lutter pour les revendications partielles ou transitoires, c'est-à-dire pour les intérêts et les besoins élémentaires des masses telles qu'elles sont. Se préparer à la révolution signifie, pour les sectaires, se convaincre soi-même des avantages du socialisme. Ils proposent de tourner le dos aux "vieux" syndicats, c'est-à-dire à des dizaines de millions d'ouvriers organisés - comme si les masses pouvaient vivre en dehors des conditions de la lutte de classes réelle ! Ils restent indifférents à la lutte qui se déroule au sein des organisations réformistes - comme si l'on pouvait conquérir les masses sans intervenir dans cette lutte ! Ils se refusent à faire en pratique une différence entre la démocratie bourgeoise et le fascisme - comme si les masses pouvaient ne pas sentir cette différence à chaque pas !
Les sectaires ne sont capables de distinguer que deux couleurs : le blanc et le noir. Pour ne pas s'exposer à la tentation, ils simplifient la réalité. Ils se refusent à faire une différence entre les camps en lutte en Espagne, pour la raison que les deux camps ont un caractère bourgeois. Ils pensent, pour la même raison, qu'il est nécessaire de rester neutre dans la guerre entre le Japon et la Chine. Ils nient la différence principielle entre l’URSS et les pays bourgeois et se refusent, vu la politique réactionnaire de la bureaucratie soviétique, à défendre contre l'impérialisme les formes de propriété créées par la révolution d'Octobre.
Incapables de trouver accès aux masses, ils les accusent volontiers d'être incapable de s'élever jusqu'aux idées révolutionnaires.
Un pont, sous la forme de revendications transitoires, n'est aucunement nécessaire à ces prophètes stériles, car ils ne se disposent nullement à passer sur l'autre rive. Ils piétinent sur place, se contentant de répéter les mêmes abstractions vides. Les événements politiques sont pour eux une occasion de faire des commentaires, mais non d'agir. Comme les sectaires, de même que les confusionnistes et les faiseurs de miracles de toutes sortes, reçoivent à chaque instant des chiquenaudes de la part de la réalité, ils vivent dans un état d'irritation continuelle, se plaignent sans cesse du "régime" et des "méthodes", et s'adonnent aux petites intrigues. Dans leurs propres milieux, ils exercent d'ordinaire un régime de despotisme. La prostration politique du sectarisme ne fait que compléter, comme son ombre, la prostration de l'opportunisme, sans ouvrir de perspectives révolutionnaires. Dans la politique pratique, les sectaires s'unissent à chaque pas aux opportunistes, surtout aux centristes, pour lutter contre le marxisme.
La majorité des groupes et cliques sectaires de ce genre, qui se nourrissent de miettes tombées de la table de la IV° Internationale, mènent une existence organisationnelle "indépendante", avec de grandes prétentions, mais sans la moindre chance de succès. Les bolcheviks-léninistes peuvent, sans perdre leur temps, abandonner tranquillement ces groupes à leur propre sort.
Cependant, des tendances sectaires se rencontrent aussi dans nos propres rangs et exercent une influence funeste sur le travail de certaines sections. C'est une chose qu'il est impossible de supporter un seul jour de plus. Une politique juste sur les syndicats est une condition fondamentale de l'appartenance à la IV° Internationale. Celui qui ne cherche ni ne trouve la voie du mouvement des masses, celui-là n'est pas un combattant, mais un poids mort pour le Parti. Un programme n'est pas créé pour une rédaction, une salle de lecture ou un club de discussion, mais pour l'action révolutionnaire de millions d'hommes. L'épuration des rangs de la IV° Internationale du sectarisme et des sectaires incorrigibles est la plus importante condition des succès révolutionnaires." (Trotsky)
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Message  Roseau Mar 13 Mar - 18:07

@ Marco

J'ai bien ri en lisant le message de ton camarade réfugié dans les textes,
qui ne dit rien de l'urgence de défendre un issue non pas keynésienne de rafistolage du K,
mais une révolution socialiste.
C'est exactement le même texte que tous les fatigués ou démoralisés,
en pré-retraite impatiente, répètent à chaque fois.

La première fois que j'ai lu cela, c'était le psaume courant "trotskiste" (!) dans la LCR,
parti vers l'OCI, sas pour la plupart vers la retraite ou le PS...
Toutes les orgas connaissent cela.
Facile de trouver chez Trotski ou Lénine les textes sur les réformistes
qui abandonnent la construction indispensable d'un parti révolutionnaire...
Mais il plus utile de démontrer, en exposant leur programme et leur pratique,
qu'ils ne font que légitimer et renforcer le capitalisme.
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Message  iztok Mar 13 Mar - 19:06

et moi j'attends une véritable contre-argumentation, pas des attaques qu'il va se barrer chez mélenchon (vous n'êtes pas dans sa tête et le texte ne dit rien en ce sens)
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Message  Roseau Mar 13 Mar - 19:19

Les modos ont raison de nous demander de ne pas répéter les mêmes choses, ce qui alourdit le forum.

L'argumentation contre l'appel à soutenir un candidat et projet réformiste,
(voir ma signature...)
qui n'évitera pas la barbarie qui vient, est sur le fil Front de Gauche.
Sans réponse d'ailleurs sur presque tous les points...mais les attaques personnelles de Achille,
qui se suffisent...


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Message  gérard menvussa Mar 13 Mar - 20:27

iztok a écrit:et moi j'attends une véritable contre-argumentation, pas des attaques qu'il va se barrer chez mélenchon (vous n'êtes pas dans sa tête et le texte ne dit rien en ce sens)
Plus un ! J'ai posté ce texte non parce que je l'approuve (bien au contraire) Cela dit, il est totalement légitime en ce qu'il est au npa... Et surtout que pas mal de ses interrogations se retrouvent chez certains des meilleurs militant(e)s de notre organisation... Comme il faut prendre en compte l'ensemble des sensibilités... Maintenant, les tendances "révolutionnaristes" sont sur représentées sur ce forum... Le probléme n'est pas de constater l'échec de notre tentative, mais d'analyser nos manques et nos faiblesses. Or je suis désolé, mais les faiblesses "organisationnelles" de notre orga par exemple ne sont jamais discutés, et pésent cependant d'un lourd poids sur notre échec.
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Message  Marco Pagot Mer 14 Mar - 17:27


• Révolution des techniques et de la diffusion de l’information avec ses effets sur les mouvements sociaux eux-mêmes

Je veux pas faire mon chieur, mais ca m'interpelle un peu ca quand même...

Je cache pas qu'Internet a changé beaucoup de choses...

Après sur le plan pratique, je regarde un peu par exemple le No Sarkozy Day lancé sur facebook en écho au No Berlusconi Day, c'était 800000 participants théoriques, Siné Hebdo qui annonce une manif massive à Paris et au final... 2000 personnes à Paris... Sans parler des imitations de Tahrir, des indignés français, de "on retire tous l'argent de nos banques" avec des participations sur facebook gigantesque et dans le monde réel, dans la rue, personne...

Après, il y a un autre truc... Le bouleversement des technologies e l'information, c'était dans tous les textes politiques d'Achille Occhetto quand il a abandonné la lutte des classes et liquidé le PCI... Et pareil avec les textes de Buffet et cie dans les derniers congrès du PCF... C'est la même dérive au Bloco de Esquerda où ils commencent à discuter et à se dire qu'il faut plus faire ni journaux ni tracts et tout miser sur internet...

Voilà c'est juste pour dire qu'il faut faire gaffe avec ce genre d'argumentaires... sachant que ceux qui tiennent le net, les plus puissants sur le net, c'est les fafs... Mais dans la rue c'est autre chose...
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Message  gérard menvussa Mer 14 Mar - 19:51

Il ne faut pas faire dire à ce texte plus qu'il n'en dit lui même : d'autant plus que dans cette partie (sur le constat des "modifications des techniques et de la diffusion de l'information") je serais assez d'accord avec son auteur. Il ne faut pas fantasmer sur les "possibilités révolutionnaires" de l'outil, mais prendre en compte les nouveautés qu'il apporte en bien mais aussi en mal...
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Message  Copas Mer 14 Mar - 20:52

Marco Pagot a écrit:

• Révolution des techniques et de la diffusion de l’information avec ses effets sur les mouvements sociaux eux-mêmes

Je veux pas faire mon chieur, mais ca m'interpelle un peu ca quand même...

Je cache pas qu'Internet a changé beaucoup de choses...

Après sur le plan pratique, je regarde un peu par exemple le No Sarkozy Day lancé sur facebook en écho au No Berlusconi Day, c'était 800000 participants théoriques, Siné Hebdo qui annonce une manif massive à Paris et au final... 2000 personnes à Paris... Sans parler des imitations de Tahrir, des indignés français, de "on retire tous l'argent de nos banques" avec des participations sur facebook gigantesque et dans le monde réel, dans la rue, personne...

Après, il y a un autre truc... Le bouleversement des technologies e l'information, c'était dans tous les textes politiques d'Achille Occhetto quand il a abandonné la lutte des classes et liquidé le PCI... Et pareil avec les textes de Buffet et cie dans les derniers congrès du PCF... C'est la même dérive au Bloco de Esquerda où ils commencent à discuter et à se dire qu'il faut plus faire ni journaux ni tracts et tout miser sur internet...

Voilà c'est juste pour dire qu'il faut faire gaffe avec ce genre d'argumentaires... sachant que ceux qui tiennent le net, les plus puissants sur le net, c'est les fafs... Mais dans la rue c'est autre chose...

Bien, la question des technologies de l'information est très très importante pour des révolutionnaires. Ca ne signifie pas qu'elle remplace des choses (quoique pour certains trucs...) mais elle est très importante dans la circulation de l'info et la propagande.

Nier cela, c'est aussi con que si Lénine avait gueulé contre se doter de moyens de faire des journaux et des tracts au prétexte qu'écrire à la main c'est mieux et qu'utiliser des presses ça met en cause les prises de parole.

Je ne reprocherait pas à Grond de parler de ces technologies, comme de toutes une série de modifications dans nos sociétés, tant la bourgeoisie révolutionne en permanence le monde (et au passage démentèle des professions et des industries qui étaient avant des bastions du mouvement ouvrier, tout en en créant d'autres).

L'utilisation d'ailleurs par ces braves camarades du net est souvent indigente, bien en deçà des possibilités quand on songe qu'un parti comme le PCO d'Iran, durant toute la crise iranienne de 2009 a tenu une télé sur le net, bon passons...

Ce sont des questions qui sont révélatrices mais subalternes au vrai problème qui est quand même le ralliement au soutien à des partis réformistes bureaucratisés et peu implantés dans la classe ouvrière (PC et PG, quoique si le NPA conserve la ligne en matière d'implantation qui était celle de l'époque des Gronds dans le NPA, l'espace libre se refermera).

On laissera de côté le nombrilisme autour de la LCR mais on peut reconnaitre que la crise du NPA était un sous-produit de quelque chose d'exporté par la LCR, d'une crise produite par des courants à genoux prêts à passer au réformisme mais en cherchant à le faire dans l'honneur d'être une continuité historique. Un peu comme quand le PCF fête 1920.

La personnalité et le succès de Besancenot apparait comme une bouée de secours inespérée mais totalement incomprise. Le retrait de OB déclenche la curée et la sur-agressivité des droites du NPA (dont on va apprendre des choses très cruelles pour les militants sincères dans les jours qui viennent). Le NPA qu'ils n'ont jamais accepté autrement que comme un espace "Besancenot" ne se justifie plus et il faut se précipiter dans les alliances avec des partis et courants qui ont toujours menés de mauvaises politiques.
Ce que j'appelle le ralliement au réformisme, les mots et les moteurs argumentaires sont strictement les mêmes que ceux qui étaient utilisés contre ce qui restaient de militants révolutionnaires dans le PC dans les années 60 et 70 pour rallier le PS, et plus tard dans le PSU par les rocardiens. Ca ne signifie pas que les camarades connaitront même destins mais le moteur de leurs démarches est comparable : C'est en allant à droite qu'on aide ceux qui sont à notre droite à aller à gauche. ca ne marche pas, ça n'a jamais marché , par contre cela a toujours été un voyage sans retour.

Reprenons le film des choses :

1) ça va surprendre bien des camarades mais ce n'est pas la majorité de bric et de broc née à l'occasion des votes pour une candidature Poutou qui est responsable des difficultés du NPA, mais bien cette alliance curieuse, construite sur le chantage entre une direction sans boussole et les droites du NPA. Cela a été le moteur des échecs du NPA depuis sa création, des négociations permanentes avec les réformistes qui n'ont jamais voulu d'autres alliance que celle de la peau du NPA comme descente de lit. Sans jamais d'ailleurs faire la plus petite concession .

2) La "gauche" n'a jamais été aux "affaires" dans le NPA. Sauf en partie et en alliance depuis quelques mois. Sans que cela permette d'ailleurs de démontrer une bonne politique sinon de ne pas faire d'alliance bureaucratique politique par en haut.

3) Une grande partie des camarades n'a pas compris le phénomène Besancenot en le découplant d'une poussée de radicalité dans une partie de la classe ouvrière depuis une quinzaine d'années.
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Message  Eleanor Jeu 15 Mar - 18:01

Une gauche de « résistance » à l’adaptation de la France à la nouvelle donne capitaliste se manifeste contre l’Europe libérale
Quel rapport entre ces propos et le marxisme révolutionnaire et internationaliste ?
Comment peut-on écrire ça dans le contexte d'une crise mondiale du capitalisme, qui s'abat sur les travailleurs du monde entier ???

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Message  gérard menvussa Jeu 15 Mar - 21:53

Quel rapport entre ces propos et le marxisme révolutionnaire et internationaliste ?
Si tu ne vois pas le rapport entre les résistances de la classe ouvriére et le marxisme révolutionnaire, ton cas est désespéré ! Aprés, la question est bien de savoir quelles sont ces capacité de résistance, et comment on les utilise...
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Message  Eleanor Ven 16 Mar - 0:01

Mais les résistances à quoi ? A l'exploitation capitaliste, oui. Aux conséquences de la crise mondiale, certes.

Mais à "l’adaptation de la France" (!) "à la nouvelle donne capitaliste" (parce que l'ancienne, ça allait ?), c'est très, très loin des enjeux. Et quelle vision étroitement franco-française !

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Message  Babel Ven 16 Mar - 7:34

Eleanor a écrit:Mais les résistances à quoi ? A l'exploitation capitaliste, oui. Aux conséquences de la crise mondiale, certes.
Mais à "l’adaptation de la France" (!) "à la nouvelle donne capitaliste" (parce que l'ancienne, ça allait ?), c'est très, très loin des enjeux. Et quelle vision étroitement franco-française !
On pourrait prendre ce texte par d’autres bouts et arriver au même constat : celui-ci est, dans la structure même de son raisonnement, dans ses prémisses comme dans sa conclusion, révélateur de l'impasse où se trouvent les camarades qui sont à l'initiative du regroupement interne autour d'une candidature Mélenchon.
Il faudrait bien sûr prendre le temps de le démontrer. A défaut de pouvoir le faire avec toute l'attention requise, on peut toujours noter comment, à partir d'une caractérisation de la période qui n’épargne pas les à peu-près (les révolutions arabes à la trappe !), il en vient à écrire:
C’est pour moi la démonstration que nous trouvons dans une période longue de reconstruction et de refondation d’un nouveau mouvement émancipateur. Pas dans une période de montée révolutionnaire impliquant une démarcation nette avec les réformistes. Mais dans un moment, quelque part entre l’ancien et le nouveau, le mort et le vif, l’ancien mouvement ouvrier et le surgissement de nouvelles expériences. Dans cette période le brassage, le rassemblement est déterminant ; dans les rapports de force généraux comme dans la reformulation d’un projet de rupture avec le système.
Comme si certaines périodes étaient plus propices que d’autres à la démarcation toujours nécessaire entre réformistes et révolutionnaires ! Comme si le flou des délimitations théoriques n’était pas toujours la source de confusions et de crises internes, comme celles que traverse actuellement l’organisation ! L’uniformité est une chose, condamnable dans son principe comme dans ses effets. L’homogénéité autour d’un projet collectif partagé par tous en est une autre. Confondre les deux, c’est laisser la porte ouverte à toutes sortes d’amalgames.
Et cela, pour aboutir à la conclusion que :
C’est l’austérité, la crise et ses effets destructeurs, un nouveau traité européen qui sont les questions clés de l’heure et sur lesquelles la campagne de Mélenchon et du FDG répond correctement ou en tout état de cause crée un cadre politique acceptable de résistance et de contre-propositions. Au lieu d’énoncer un énième pronostic, (la situation actuelle n’a pas besoin de Cassandre), nous devrions partir de cette contradiction entre socio libéraux et la gauche antilibérale pour proposer un bloc de gauche anticrises qui se doit d’être indépendant du PS au gouvernement, au parlement et dans la rue. Dans cette situation l’évolution du Front de gauche est une question clé.
Ce qui aboutit dans les faits à nous mettre à la remorque de cette espèce de coalition sans horizon ni principes, c'est-à-dire aux antipodes de toute politique indépendante, à la fois unitaire et soucieuse de clarification.

Une conclusion semble pour moi s’imposer : celle de la nécessité de mener le débat autour de la question stratégique aussi loin que nous le pouvons, tant celui-ci semble directement corrélé à la survie du NPA dans la période à venir.

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Message  verié2 Ven 16 Mar - 9:45

Copas
C'est en allant à droite qu'on aide ceux qui sont à notre droite à aller à gauche. ca ne marche pas, ça n'a jamais marché , par contre cela a toujours été un voyage sans retour.
Copas a parfaitement résumé la démarche des responsables de GA. Cela devrait être une évidence pour tous ceux qui ont une expérience et/ou une connaissance, même minime, de l'histoire du mouvement ouvrier et de l'extrême gauche. Ce qui est surprenant, c'est que des camarades censés avoir une formation marxiste puissent encore tenir ce raisonnement.

Que des jeunes militants sans expérience puissent espérer aller plus vite en se ralliant à ce qui brille (momentanément) est compréhensible, que des vieux militants désabusés et quelques mini carriéristes puissent avancer ces arguments l'est aussi. En revanche, on comprend moins les illusions de militants sincères et (au moins un peu) expérimentés.

L'un des points de clivage qui devrait le plus les faire réfléchir, c'est tout de même le nationalisme de la clique Mélenchon. Que des militants venus de la gauche PS et des nouveaux venus à la politique ne soient pas choqués par le "produire français", c'est dans l'ordre des choses, mais que ceux qui sont issus d'un courant internationaliste qui a toujours combattu le chauvinisme en arrivent à adorer ce qu'ils détestaient dans le PC stalinien... J'ai du mal à saisir leur psychologie.

verié2

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Message  gérard menvussa Mar 20 Mar - 12:12

Réorienter radicalement le combat des anticapitalistes
BORRAS Frédéric, FAIVRE-D’ARCIER Catherine , HAYES Ingrid, HERMET David, MOULAIN Stéphane
8 février 2012

Chaque semaine qui passe confirme ce que nous pressentions, le projet du NPA, tel que nous l’avons pensé et construit, est aujourd’hui défait. Il s’agissait pour nous de doter les anticapitalistes d’une force politique nombreuse, utile aux mobilisations, capable d’imposer des marqueurs forts dans le débat d’idées qui traverse l’opinion et disposant d’un plancher électoral au delà des 5 % afin de stabiliser une présence visible dans le paysage politique. Aujourd’hui, le NPA est affaibli numériquement au point de se situer désormais à hauteur (et encore !) de la force politique qui l’a fait naître. Il n’est pas en capacité de faire levier pour les mobilisations sociales, de bousculer le jeu des grandes organisations qui structurent le mouvement ouvrier. Les idées qu’il défend ne sont presque plus dans le débat politique public sauf quand elles sont reprises par d’autres. Quant au plancher électoral, il n’existe pas. Nous avons tutoyé cette perspective à la Présidentielle de 2007 et aux Européennes de 2008, nous sommes descendus largement en deçà aux régionales et ça ne s’arrange pas car pour l’heure, les sondages promettent au NPA un score quasi nul à la Présidentielle 2012. Meeting après meeting, on est frappé de l’écart qui existe entre l’importance de ceux du cycle 2007-2010 et la confidentialité des réunions publiques actuelles.

Un tel bilan pour une organisation qui a été la principale organisation de l’extrême gauche (ou de la gauche extra parlementaire) depuis 1968 et sans doute celle qui s’est écroulée le plus vite mérite qu’on s’y arrête quelque peu.

Les raisons fondamentales d’un échec ou la crise de la perspective socialiste

Dans son texte paru sur le site ESSF, Christophe Armen (http://www.europe-solidaire.org/ spip.php ?article24053) insiste sur le fait que la crise du NPA serait « d’abord une crise de direction ». Évidemment, l’action d’une direction, ses choix de fonctionnement, les choix d’orientation qu’elle fait avec l’aval d’une majorité de militant-es, sont autant d’éléments qui peuvent à l’évidence jouer un rôle. Des erreurs peuvent se payer plus ou moins cher et des choix judicieux porter plus ou moins leurs fruits. Il est évident que, comme direction, nous avons fait preuve de triomphalisme et donc de cécité politique. Il semble clair que nous avons trop subordonné nos choix d’orientation à la popularité d’un porte-parole, en se dispensant d’une série de batailles politiques.

Mais il y a dans ce qui arrive au NPA quelque chose de plus substantiel, qui renvoie aux coordonnées générales de la situation politique. Jamais dans toute l’histoire on n’aura compté autant de salarié-es, de chômeurs et de précaires éduqués et informés, capables de percevoir la folle logique d’un système, le capitalisme, responsable de la dégradation de leurs conditions de vie et des menaces qui pèsent sur l’avenir de l’humanité. Et pourtant, les organisations politiques de la gauche révolutionnaire n’auront presque jamais été aussi faibles. L’échec du NPA n’est pas un phénomène isolé. Paradoxale situation que celle qui voit un système capitaliste rejeté par d’amples fractions de la population dans le monde entier et des organisations anticapitalistes qui n’auront jamais été organiquement aussi faibles. Le paradoxe n’est qu’apparent et nous pouvons proposer quelques éléments d’explication.

En premier lieu, l’absence de crédibilité de masse d’un projet alternatif de société pèse lourd. On peut résister mais pour transformer la résistance en offensive révolutionnaire, il faut qu’une fraction significative des classes populaires croie en la possibilité d’un système de remplacement. C’était le cas dans les années 30, pour le meilleur et pour le pire. 20 ans après la fin de l’URSS, la perspective socialiste continue de porter le fardeau du totalitarisme stalinien. Le socialisme s’est vu durablement discrédité également par les courants de la gauche qui ont agi en son nom pour gérer le capitalisme libéral et offrir aux classes dominantes des solutions d’alternance.

Détruire le capitalisme, oui, mais pourquoi faire à la place ? Privées d’un projet de société séduisant, les victimes de la crise – disposant pourtant de la force potentielle du nombre et d’un niveau d’éducation inégalé dans l’histoire – en sont réduites pour l’essentiel, sur le terrain électoral, à sortir les sortants ou à choisir ce qu’elles perçoivent comme « le moins pire » ou « le plus protecteur » ou encore à s’abstenir pour protester. Pire encore, à se laisser séduire par l’ennemi le plus redoutable, les mouvements néo-fascistes, autoritaires ou nationaux-socialistes. Même limite imposée aux mouvements sociaux de contestation globale du capitalisme, de Santiago à Tunis, de Barcelone à New York. L’histoire nous a montré à de multiples reprises, et encore récemment dans le monde arabe, que les peuples en mouvement représentent toujours l’espoir de voir balayer l’ordre ancien, injuste, antisocial, destructeur de la nature et c’est à sa chaleur que l’on peut rénover et crédibiliser un programme révolutionnaire. Un espoir sur lequel il convient de s’appuyer mais encore faut-il savoir comment lui être utile.

Il faut à l’évidence reprendre le chantier de la crédibilisation de réponses radicalement de gauche, de réponses de rupture, d’un projet de société alternatif crédible et attractif. Mais pour avoir une chance d’être entendu, il faut une révolution culturelle, une aggiornamento politique et organisationnel, par rapport à la façon dont se sont organisés les mouvements d’extrême gauche issus de mai 68 et la façon dont ils conçoivent mode d’organisation, mode d’appartenance, mode de débat, mode de direction mais aussi agitation et propagande. Il faut rompre avec un décorum désuet, un vocabulaire pour le moins « chargé », une tendance à la surenchère revendicative qui place la barre tellement haut qu’elle apparaît inatteignable pour les larges masses, une conception du militantisme chronophage et fermée, toutes choses qui nous coupent de l’essentiel de la population et font fuir rapidement les quelques un-es qui nous avaient malgré tout rejoints. Enfin, il faut mettre à distance l’héritage bolchevik, ancré dans une période de brutalisation issue de la première guerre mondiale, et ce notamment sur un point essentiel, la défiance à l’égard de la démocratie qui en est issue.

Il ne s’agit pas de jeter l’eau avec le bébé et le bain. Il faut retenir, sans en faire notre unique source d’inspiration, le meilleur de la tradition du mouvement socialiste ou communiste et des fondamentaux :

un marxisme en mouvement qui ne lâche rien, ni de la critique du capitalisme, ni de la perspective d’une société de la « mise en commun » ;

une démarche transitoire rénovée qui parte des aspirations de la majorité de la population et des nécessités de l’heure pour énoncer un plan d’urgence crédible, fonctionnel dans les luttes comme dans les élections, faisant avancer la mobilisation sociale tout en étant le fil conducteur de l’action d’éventuels élus...

Et il faut, à partir de ce socle, actualiser, innover. La pensée socialiste doit intégrer en son cœur la question de l’écologie. A l’heure où Marx pense et écrit, le capitalisme n’avait pas fait les dégâts sur l’environnement et le climat que nous connaissons à notre époque et l’économie de commandement bureaucratique mise en œuvre par les staliniens n’avaient pas mis en lumière le fait que cet inconvénient majeur n’était pas réservé au seul capitalisme. Mettre au centre de notre projet de société l’exigence d’un mode de production qui tourne le dos au productivisme est central. De ce point de vue, les travaux de Mickaël Lowy (notamment Ecosocialisme, L’alternative radicale à la catastrophe écologique capitaliste, Editions Mille et une nuits) commencent cet indispensable travail intellectuel et théorique de rénovation, travail précieux qui doit nous inspirer.

Il nous faut travailler à déconstruire l’apparente contradiction exploitée par la société capitaliste entre revendications sociales et revendications écologiques pour proposer un projet alternatif qui conjugue les deux. C’est un travail de longue haleine. Il doit se faire au cœur des mouvements écologiques et sociaux. Il est d’autant plus nécessaire dans un monde en mouvement marqué par la mutation en profondeur du capital, la redistribution de la puissance à l’échelle mondiale, le transfert de celle-ci dans une phase d’affaiblissement de l’axe Union Européenne / Etat-Unis au profit des puissances émergentes et la crise climatique. Un tel reclassement, les conséquences qu’il a sur les conditions de vie de millions d’êtres humains, sur l’exploitation des richesses naturelles, ne peut pas ne pas avoir de conséquence sur les luttes, sur les organisations qui structurent le mouvement social et écologiste, leur fonctionnalité dans cette période.

Tout ceci contribue à rediscuter des rapports possibles entre courants réformistes radicaux et courants révolutionnaires. Il faut rassembler celles et ceux qui, à gauche, n’ont pas renoncé à combattre le système capitaliste et le productivisme. Si les organisations de la gauche radicale ont toutes des difficultés dans la période, il n’en demeure pas moins que les organisations pluralistes, associant des courants plus ou moins « gauche », voire portant en leur sein des courants marxistes révolutionnaires, résistent mieux que les organisations révolutionnaires indépendantes qui sont toutes laminées. Malgré des difficultés plus ou moins importantes, le poids dont disposent le Bloc de gauche portugais, l’Alliance Rouge-Verte danoise ou dans un autre style en France le Front de gauche, est très supérieur au poids actuel du NPA. Un NPA dont un des principaux problèmes réside dans le fait qu’il n’a pas su et pu résister à la concurrence du Front de gauche qui s’est constitué en même temps que lui. La posture de plus en plus droitière des partis de l’internationale socialiste ouvre l’espace sur sa gauche mais il y a une lutte pour l’occuper. C’est par ailleurs un espace fragile et le risque est grand de voir la bipolarisation droite/gauche gagner encore du terrain avec pour seule concurrence aux partis de gouvernement les mouvements néo-fascistes ou nationaux socialistes. Sinistre et inquiétante perspective.

Errare humanum est, perseverare diabolicum

L’urgence climatique, le poids de la crise économique et des politiques d’austérité, les difficultés rencontrées par les résistances sociales pour engranger des succès, la morsure profonde du Front National dans les classes populaires et moyennes, tout pousse à opter pour la voie de l’unité durable à la gauche du PS. Une construction pluraliste est le meilleur outil pour aider le mouvement social et écologiste, permettre l’entrée en politique d’animateurs et animatrices de celui-ci, favoriser l’implantation dans les quartiers, les villes, les zones rurales voire les lieux de travail ou d’études, de couches nouvelles de militant-es.

Nous connaissons par cœur le risque que comporte une telle orientation, celui du renoncement par petites touches successives. Il faut nous en prémunir autant que faire se peut. Mais il n’y a pas d’issue sans prise de risque.

Quelle autre solution avons-nous ? Des camarades pensaient qu’à la racine de nos difficultés se trouvaient les hésitations, les doutes et les divisions de l’ancienne direction majoritaire. La nouvelle a au moins comme avantage de faire la démonstration que la rigidité et le rejet abrupt de toute forme d’alliance avec la gauche réformiste ou antilibérale, en dehors de l’union dans les luttes agitée comme un vœu pieu incantatoire, n’est pas très porteuse... Bien sûr, des voix s’élèvent déjà pour trouver des boucs émissaires à la crise du NPA et la direction de la Gauche anticapitaliste devient une cible, elle qui sabote, démoralise, savonne la planche ou se fait carrément 5e colonne de l’ennemi. Il est toujours plus facile de voir la paille que la poutre... Si les causes de la crise sont plus profondes, comme nous l’avons indiqué plus haut, il n’en demeure pas moins qu’au CPN de mai 2011 et à la CN de juin, de nombreuses erreurs ont été faites par les dirigeants qui ont formé la position « A » et nous n’avons pas fini de les payer. Grave erreur que de croire qu’il suffit de tirer à boulets rouges sur les forces qui exercent une concurrence dans son espace politique plutôt que de se doter d’une politique vis-à-vis d’elles. Grave erreur que de refuser de choisir une de nos porte-parole fraîchement désignées et de lui substituer dans l’opacité un candidat choisi parce qu’il est « ouvrier », au mépris des conceptions jadis communes sur la compréhension du monde du travail. Grave erreur que de l’avoir fait pour des raisons purement internes, c’est-à-dire avec l’objectif de « prendre la direction ». Grave erreur de penser qu’il suffit de lancer des appels incantatoires au rassemblement des anticapitalistes alors qu’avec une telle méthode on se met dans l’incapacité de rassembler déjà... son propre parti.

Soulignons néanmoins une continuité, celle des dirigeant-es de la P2, qui depuis le début n’ont pas la même vision du processus NPA que nous. Reconnaissons-le, les camarades ont bien plus d’influence sur le cours du NPA en 2012 qu’ils n’en avaient dans la période précédente. L’affaiblissement numérique de notre parti, la réduction de son périmètre politique, le recul électoral ne sont pas de nature à faire réfléchir les camarades parce que cela ne les effraye nullement. C’est même conforme à leur projet. Les camarades pensent – ils le disent et l’écrivent – que l’outil adéquat en période de crise aiguë (pré-révolutionnaire ?) c’est une organisation de militant-es actifs et soudés derrière leur direction, disposant d’une formation révolutionnaire classique et prêts à l’affrontement. Ce projet-là n’a jamais été le nôtre. Il l’est encore moins aujourd’hui tant la situation appelle plus d’unité et non plus de repli.

Une nouvelle politique pour tous les anticapitalistes

Nous nous adressons à tous les anticapitalistes. Celles et ceux qui sont au NPA et celles et ceux qui n’y sont pas ou qui n’y sont plus. Nous proposons une nouvelle politique, basée sur une double démarche simultanée :

L’unification des forces anticapitalistes écosocialistes dans une nouvelle force politique.

L’insertion de cette force au sein d’un bloc anticrise, alliance des anticapitalistes et de toutes celles et ceux qui refusent de gérer le système, de faire payer la crise à la majorité de la population, de miser sur le capitalisme vert pour sauver l’humanité.

L’unification des forces anticapitalistes, antiproductivistes et écosocialistes, consiste à la fois à tenter de réunifier et de réorganiser notre parti sur une ligne nouvelle, à s’adresser à celles et ceux qui ont quitté le NPA et en même temps à ouvrir un dialogue approfondi avec des forces organisées pour discuter projet, programme et organisation unifiée. Ces partenaires prioritaires sont les Alternatifs, le Forum Social des Quartiers Populaires (FSQP), les Objecteurs de croissance ou des mouvements politiques qui sont membres du Front de gauche.

Mais cette nouvelle force politique ne se suffit pas à elle seule. Elle doit opter pour un combat unitaire et chercher à exister, en conservant son autonomie, dans un front, un bloc ou une alliance plus large. Pour ce qui est de la constitution d’un tel front social et politique large à la gauche du PS, nous nous heurtons depuis longtemps au rapport avec le PS. A moins de considérer que nous ne pouvons nous allier ni avec le PCF, ni avec le PG parce que l’alliance est par nature impossible entre réformistes et révolutionnaires (c’est ce que disent à mots plus ou moins couverts les camarades de la P2 et une partie de ceux de la P1A), cette alliance apparaît pour ce qu’elle est : nécessaire et souhaitable. Il faut alors y mettre des conditions claires mais atteignables :

un programme d’urgence répondant aux principaux enjeux des crises ;

l’indépendance vis-à-vis d’un gouvernement issu de la victoire de Hollande.

Sur cette première condition, force est de constater, à la lecture du programme du Front de gauche et à l’écoute de la campagne de Mélenchon qu’une base commune est possible, au-delà de divergences maintenues. Un tel programme n’interdit nullement une alliance politique et électorale où chaque composante garde son autonomie, ses spécificités, affirme ses convergences mais fait aussi entendre ses différences. Les divergences qui existent entre les anticapitalistes écosocialistes et les deux principales formations du Front de gauche, notamment le PCF, empêchent pour l’heure la fusion dans une même organisation mais pas la participation à un Front politique commun. Un front nécessaire mais où nous savons que les divergences peuvent se réinviter dans le cours de la lutte des classes ou lors d’échéances électorales comme les municipales par exemple.

Sur la seconde question, celle du rapport à un gouvernement qui serait issu d’une victoire de Hollande, espérons d’abord qu’elle devienne concrète. Espérons, parce que si Sarkozy se succède, le rapport de force politique et social s’en trouvera fortement dégradé et le pire n’est jamais le meilleur. Si tel était le cas, cela n’invaliderait pas pour autant une politique de rassemblement. Elle l’encouragerait, pour favoriser la résistance. Si c’est Hollande qui l’emporte, pour notre part, l’affaire est claire : le front ou bloc auquel nous souhaitons que tous les anticapitalistes prennent part peut se constituer avec toutes les forces sociales et politiques qui, à gauche, rejettent la participation ou le soutien au gouvernement Hollande. Il ne faut opposer aucune autre condition à cette perspective politique et considérer que c’est une nécessité. Il faut considérer que ce serait une bonne nouvelle que l’opposition politique à l’austérité de gauche soit la plus large possible et ne soit pas l’apanage de la droite et de l’extrême-droite.

Vous avez dit congrès ?

La mise en œuvre de cette nouvelle politique serait plus aisée si elle l’était par le NPA tout entier. Face à la surdité d’une direction majoritaire unifiée par la méthode Coué, nous en appelons aux militantes et aux militants du NPA. Peu importe que nous ayons voté « A » ou « B » à la CN de juin. Nous pouvons toutes et tous ensemble corriger le tir, tenter de sortir le NPA de l’impasse. Il faut le faire sans attendre un congrès, par l’action sur le terrain. Et il serait sans doute préférable de l’entériner dans un congrès extraordinaire le plus rapproché possible, pour permettre qu’ait lieu le débat de bilan et que soient décidées les nouvelles orientations. Cela dit, en raison de l’orientation désastreuse mise en œuvre, les forces disponibles pour rectifier le tir se sont encore affaiblies depuis juin, ce qui a de quoi rendre pessimiste sur l’avenir du NPA. La GA est la force consciente porteuse de ce projet. Elle aurait tout à perdre à attendre un congrès pour mettre en œuvre ce qui relève de l’urgence. Parce qu’elle ne ferait pas ce qui est vital dans la période. Parce qu’elle participerait de la désespérance et de la déliquescence. Mais elle continue à tendre la main à tout-es les militant-es du NPA pour convaincre le plus grand nombre qu’il ne faut absolument pas rater une chance de donner un nouvel élan au projet des anticapitalistes écosocialistes.

Fred Borras (CE, Toulouse), Catherine Faivre d’Arcier (CPN, Vienne), Ingrid Hayes (CE, Paris), David Hermet (CPN, Montpellier), Stéphane Moulain (CPN, Montelimar)

Le 8 février 2012
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Message  verié2 Mar 20 Mar - 12:51


Texte Borras, Hayes etc
l’absence de crédibilité de masse d’un projet alternatif de société pèse lourd. On peut résister mais pour transformer la résistance en offensive révolutionnaire, il faut qu’une fraction significative des classes populaires croie en la possibilité d’un système de remplacement.
Juste constat...
... mais pour en arriver à cette conclusion assez pitoyable :

Tout ceci contribue à rediscuter des rapports possibles entre courants réformistes radicaux et courants révolutionnaires.

Les opportunistes ont bien souvent des raisonnements tortueux pour essayer de justifier dans un langage "marxisant" un ralliement ultra plat à des politiciens bourgeois "de gauche", même pas réformistes. Ici, ce raisonnement, c'est :"Il faut une alternative crédible au capitalisme, donc rallions nous à Mélenchon/FdG, dont l'alternative, c'est une gestion un poil plus à gauche de l'Etat et du système capitaliste - comme si cela pouvait marcher, même un tout petit peu, dans une période de crise générale...



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Message  fée clochette Mar 20 Mar - 12:52

gérard menvussa a écrit:Réorienter radicalement le combat des anticapitalistes
BORRAS Frédéric, FAIVRE-D’ARCIER Catherine , HAYES Ingrid, HERMET David, MOULAIN Stéphane
8 février 2012

Source ? Gérard ... cite tes sources stp, c'est pénible ....
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Message  gérard menvussa Mar 20 Mar - 12:55

Publié sur "europe solidaire sans frontriére" ici : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article24628
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Message  fée clochette Mar 20 Mar - 13:00

gérard menvussa a écrit:Publié sur "europe solidaire sans frontriére" ici : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article24628

Ah ben voilà, suffisait de l'écrire ... merci Very Happy
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Message  Roseau Mar 20 Mar - 16:33

Le même discours que je lis depuis prêt de 40 ans à chaque "pot de retraite" Laughing
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Message  Marco Pagot Mar 20 Mar - 16:37

verié2 a écrit:

Texte Borras, Hayes etc
l’absence de crédibilité de masse d’un projet alternatif de société pèse lourd. On peut résister mais pour transformer la résistance en offensive révolutionnaire, il faut qu’une fraction significative des classes populaires croie en la possibilité d’un système de remplacement.
Juste constat...
... mais pour en arriver à cette conclusion assez pitoyable :

Tout ceci contribue à rediscuter des rapports possibles entre courants réformistes radicaux et courants révolutionnaires.

Les opportunistes ont bien souvent des raisonnements tortueux pour essayer de justifier dans un langage "marxisant" un ralliement ultra plat à des politiciens bourgeois "de gauche", même pas réformistes. Ici, ce raisonnement, c'est :"Il faut une alternative crédible au capitalisme, donc rallions nous à Mélenchon/FdG, dont l'alternative, c'est une gestion un poil plus à gauche de l'Etat et du système capitaliste - comme si cela pouvait marcher, même un tout petit peu, dans une période de crise générale...



Absolument d'accord
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Message  GGrun Mar 20 Mar - 18:22

D'accord mais pas absolument
n'étant pas au NPA mais à qq km, je ne suis pas sur que les débats n'auraient pas du être menés autrement.
Je voterai Poutou sans problème, étant heureux de sa candidature.
Je suis sur qu'une force révolutionnaire continuera en France autour du NPA malgrè (à cause) de sa juvénulité.
C'est ma faiblesse de vieux pour croire encore que je suis jeune. Cassez pas mes illusions SVP

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